Loret, lettre du 31 janvier 1665 Un Ballet, beau par excellence, Où règne la magnificence, Tout pompeux et tout éclatant, Mais que je n’ai pas vu, pourtant, Se danse trois fois la semaine, Non chez le Roi, ni chez la Reine, Mais dans ce noble et charmant lieu, Digne séjour d’un demi-Dieu, Jadis, construit par un Grand Homme, Et que Palais Royal on nomme. Au rapport de ceux qui l’ont vu, Ce Ballet Royal est pourvu De toutes les choses galantes, De toutes les choses charmantes, De tous les nobles agréments, Bref, de tous les assortiments Qu’un Ballet de cette importance, Qu’un Ballet de la Cour de France, Et parfaitement éclairé, Doit avoir pour être admiré. […] Dampierre, bel et noble Objet, Qui, certes, n’a pas de sujet De se plaindre de la Nature, Puisqu’elle est une créature Dont les attraits font avouer Qu’on ne le saurait trop louer. […] La noble Dame de Crussol,40 Qui vaut son pesant d’écus sol, Comme étant une aimable Illustre, Digne du Cercle et du Balustre, Qui, selon l’ordre de la Cour, Ne lui peuvent manquer un jour. […] Outre ces seize Nobles Dames, Aucunes Filles, d’autres Femmes, L’aimable et charmante Sully, Au teint jeune, frais et poli ; Et Sévigny, dont le visage Charmerait le coeur du plus sage, Sont aussi de ce beau Ballet, Et dansent chacune son Rôlet.