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1. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Mourir à quinze ans, après avoir à peine été cent fois au bal et valsé tout au plus deux mille valses ! […] C’est là que, sous la terre froide, est étendue la victime d’Hilarion, morte à quinze ans, à l’âge de Juliette et de toutes les belles amoureuses. — Mais à quoi pensent ces francs chasseurs ? […] Les hommes sont trop lourds, trop grossiers, trop stupides, trop amoureux de leur vilaine peau pour mourir d’une si jolie mort. […] Quand l’assemblée est complète, la reine propose l’admission de Giselle, une nouvelle morte qui ne peut que faire honneur au corps de ballet fantastique. […] s’écrie Giselle, les mains jointes, laissez-moi mon Loys, ne le faites pas mourir ; qu’il jouisse encore de la douce lumière des cieux, pour se souvenir de moi, et pleurer sur ma tombe : il est si bon de sentir une tiède larme pénétrer sous terre jusqu’à vous, et tomber d’un œil brûlant sur notre cœur glacé. — Non, non, non, qu’il danse et qu’il meure !

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