On sait que Psyché étoit d’une beauté rare ; que Vénus en devint si jalouse, qu’elle employa tout son pouvoir pour la persécuter, que l’Amour frappé des charmes de Psyché, conçut pour elle la passion la plus vive, et qu’il se détermina à l’épouser ; que la curiosité de cette jeune Princesse pour connaître son vainqueur, qui ne la voyoit que la nuit, excita pendant quelque tems la colère de ce dieu, et qu’il l’abandonna quelques instans ; on n’ignore pas, dis-je, que Venus profita de ce moment, pour s’abandonner à sa vengeance, et qu’elle livra la malheureuse Psyché aux fureurs des divinités infernales ; qu’indépendamment des tourmens que les furies lui firent éprouver dans ce séjour de douleur, elle y perdit encore ses charmes et sa beauté ; que l’Amour toujours tendre et toujours épris se fraya une route dans les enfers, qu’il y enleva Psyché prête à perdre la vie, qu’il la transporta dans le palais de Vénus, qu’il reconcilia enfin cette divinité avec Psyché, qui recouvra sa fraîcheur et ses charmes : et que l’Amour l’épousa. […] Psyché fuit avec les pas précipités de la frayeur, les monstres qui la poursuivent ; ils l’atteignent bientôt ; ils se livrent à toute leur rage, et ils accumulent tourment sur tourment ; on l’attache à un rocher, et les cruelles Euménides, armées de fouets et de serpens, lui ordonnent de le déplacer et de le traîner vers le milieu de la scène : la malheureuse Psyché, succombe en obéissant à la tâche qu’on lui impose ; elle tombe mourante sur le même rocher ; les habitans des enfers font éclater leur joye ; ils délivrent Psyché de ses chaînes ; afin de prolonger ses tourmens et sa mort. […] Vénus, Adonis, l’Hymen, l’Amour, Psyché et toute la cour de Vénus se livrent à des danses vives et légères, symbole heureux de l’allégresse.