Robinet, lettre du 21 juillet 1668 Dans le PARC de ce beau VERSAILLE, Qui n’est pas un Lieu de Broussaille, Mais le Palais le plus riant Où, du Couchant à l’Orient, Les claires et pure Naïades, Les gaies et vertes Dryades, La jeune Flore et les Zéphirs, Les Amours, les Jeux, les Plasirs, Les Labyrinthes, la Verdure, L’Art, en un mot, et la Nature Fassent par leurs beaux Agréments Le doux charme de tous les Sens ; Là, dis-je, où le Ciel à la Terre Ses plus chères faveurs desserre, On vit, Lundi, ce que les yeux Ne peuvent voir que chez les Dieux, Ou chez LOUIS, qui les égale Dedans la pompe d’un Régale. Quatre Édifices enchantés Et, je pense aussi, concertés Dans les secrets d’une Magie Dont la Puissance est infinie, S’y voyaient en des Lieux divers, Passant tout ce qu’en l’Univers Ont produit les artistes Veilles, Sans excepter les sept Merveilles. […] Ô le charmant Lieu que c’était ! […] Trois rangs de riches Hautes-lices Décoraient ce Lieu de Délices, Aussi haut, sans comparaison, Que la vaste et grande Cloison De l’Église de Notre-Dame, Où l’on chante en si bonne gamme.