Le chant naturel variant dans chaque nation selon les divers caractères des peuples et la température différente des climats, il était indispensable que le chant musical, dont on a fait un art longtemps après que les langues ont été trouvées, suivît ces mêmes différences ; d’autant mieux que les mots qui forment ces mêmes langues n’étant que l’expression des sensations, ont dû nécessairement être plus ou moins forts, doux, lourds, légers, etc. […] De même le chant brillant, léger, de tableau, de grande force, les chœurs de divers desseins, et à plusieurs parties enchaînées les unes aux autres, qui produisent de si agréables effets, ces duo, ces trio savants et harmonieux, ces ariettes qui ont presque tout le saillant des grands aria d’Italie, sans avoir peut-être aucuns des défauts qu’on peut quelquefois leur reprocher ; toutes ces différentes parties enfin de la musique vocale trouvées de nos jours, ne pouvaient venir dans l’esprit d’un compositeur qui connaissait la faiblesse de ses sujets.