Mais ils ne sont dans leur perfection qu’autant que les jointures ont fait leur pliez, & qu’ils sont revenus dans la situation qu’ils étoient avant, c’est-à-dire, la jambe tenduë. […] Ce n’est que par le plus ou moins de force qu’il possede que la jambe s’étend avec plus de facilité, soit en dansant, soit en sautant, parce que lorsque vous pliez pour sauter, le cou-de-pied par sa force vous releve avec vivacité, & lorsque vous retombez vous tombez sur les pointes ; ce qui vous fait paroître en quelque façon plus leger, en dansant vous avez nombre de pas qui sont marchez sur la pointe, ce n’est que la hanche qui conduit le pas, mais le cou-de-pied qui soutient le corps & qui perfectionne ce pas en le faisant couler avec legereté. Le mouvement du genoüil est different de celui-ci, parce qu’il n’est dans sa perfection qu’autant que la jambe est étenduë & la pointe basse, ce qui se voit dans les demi-coupez, le genoüil se plie & la pointe se leve un peu, mais lorsque vous passez le pied & que vous vous élevez, c’est le cou-de-pied qui perfectionne ce pas ; ainsi le mouvement du genoüil est inseparable du cou-de-pied : celui de la hanche est très-different, son mouvement n’est pas si apparent en ce qu’il est plus caché, néanmoins c’est elle qui conduit & dispose des autres mouvemens, puisque les genoux ni les pieds ne se peuvent tourner si les hanches ne sont tournées d’abord, ce qui est incontestable, puisqu’elle est superieure aux autres jointures ; il se fait des pas où il n’y a que la hanche qui agit comme dans les battemens terre à terre, les entrechats & les cabrioles qui sont des pas de Ballets, ou lorsqu’ils se font en l’air, il n’y a que les hanches qui agitent les jambes, parce que pour les faire dans leur perfection elles doivent être étenduës : ainsi le cou-du-pied ni les genoux ne se meuvent pas ; mais comme je n’ai entrepris que de donner l’instruction de faire les differens pas des danses de ville, c’est ce qui m’engage de ne me pas étendre sur ces pas qui sont d’une plus grande execution.