Il ne suffit pas d’avoir enfin acquis par l’étude les principes et l’habitude de la danse ; il faut craindre toujours de perdre le fruit de tant de travaux. […] On doit aussi s’abstenir autant qu’il est possible de trop danser dans un bal : cette habitude est nuisible à une bonne exécution ; elle peut rompre un bon maintien et en faire prendre un mauvais. […] Ce même inconvénient n’est que trop commun dans les endroits publics, où d’ailleurs on rencontre des manières vicieuses et toujours un mauvais ton capable de faire perdre les bonnes habitudes, le goût et quelquesfois plus encore. […] Cette manière de danser en nombre trop multiplié ou indéterminé, est celle qui le plus particulièrement a détruit et détruit chaque jour ce que la danse offre de beau et d’agréable ; c’est cette mauvaise habitude qui a fait renoncer les compositeurs à l’invention de nouvelles figures, par l’impossibilité qu’il y aurait de les faire comprendre à tant de danseurs à la fois, et dont le nombre indéterminé ne s’accorderait plus avec la combinaison de beaucoup de ces nouvelles figures ; c’est encore cette mauvaise habitude qui force le danseur à devier de tous les principes et l’oblige, en quelque sorte, à marcher au lieu de danser.