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11. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IX, alexandre dumas » pp. 98-

Je découvris avec peine que toute conversation entre nous était impossible, car il ne parlait que le français, et nous ne parlions que l’anglais. […] Poulle m’apprit une phrase française que je devais dire lorsque Dumas me tendrait la main : « Je suis très contente de serrer votre main. » Et, comme de raison, lorsque le moment fut arrivé, je dis la malheureuse phrase tout de travers. […] D’abord, les mots me demeuraient obscurs, mais, peu à peu familiarisée avec la langue française, je subis le charme irrésistible de sa conversation aux termes choisis, aux belles phrases logiques et pleines, émaillées de mots d’esprit partant comme des frisées. […] Dumas, et je répondis en français, que je ne possédais encore qu’assez imparfaitement : — J’ai elle aime beaucoup : Dumas, tout secoué de rire, dit quelque chose que je ne pas saisir et que l’on me traduisit ainsi : — Il dit qu’on l’a pris pour un tas de choses, mais jamais encore pour une femme : Dumas riait encore et il baisa ma main, ce dont je me souviens aussi.

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