Pourquoi, dis-je, les femmes naturellement moins nerveuses, moins musculeuses, et moins fortes que nous, ont elles la physionomie tendre et voluptueuse, vive et animée, et toujours expressive, lors même que les ressorts et les muscles qui coopérent à leurs mouvemens sont dans une contention forcée, et qui contraint la nature ? […] Cette multitude de choses qui se présentent à nous dans l’éloignement le plus reculé, est l’image d’une perspective trop étendue : L’œil s’y perd et ne distingue qu’imparfaitement ; mais l’imagination vient au secours et supplée à la distance et à la foiblesse des regards ; l’enthousiasme rapproche les objets, il en crée de nouveaux, il s’en fait des monstres ; tout lui paroit grand, tout lui semble gigantesque, l’on pourroit appliquer ici ces vers de Molière dans les femmes savantes.