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180. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Au moment que le duc et la duchesse parurent, on vit Jason et les argonautes s’avancer fièrement sur une symphonie guerrière ; ils portaient la fameuse Toison d’or, dont ils couvrirent la table après avoir dansé une entrée noble, qui exprimait leur admiration à la vue d’une princesse si belle, et d’un prince si digne de la posséder. […] On aperçut dès-lors que dans les grandes circonstances, la joie des princes, des peuples, des particuliers même, pouvait être exprimée d’une façon plus noble, que par quelques cavalcades monotones, par de tristes fagots embrasés en cérémonie dans les places publiques et devant les maisons des particuliers ; par l’invention grossière de tous ces amphithéâtres de viandes entassées dans les lieux les plus apparents, et de ces dégoûtantes fontaines de vin dans les coins des rues ; ou enfin par ces mascarades déplaisantes qui, au bruit des fifres et des tambours, n’apprêtent à rire qu’à l’ivresse seule de la canaille, et infectent les rues d’une grande ville, dont l’extrême propreté dans ces moments heureux, devrait être une des plus agréables démonstrations de l’allégresse publique. […] Cela était exprimé par l’inscription, nativo cultu florescunt.

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