c’est pourquoi indépendamment de ce que j’ai déja dit de la maniere de marcher dans les Chapitres précédens qui regardent également l’un & l’autre Sexe, les mêmes remarques sont necessaires pour les Demoiselles, car elles doivent tourner les pieds, & étendre les genoux, quoique l’on prétende que l’on ne s’apperçoit pas de ces défauts ; mais pour s’en désabuser, sur tout pour les jeunes personnes qui se négligent, je ne veux que leur propre aveu, qu’elles se presentent devant un miroir, & qu’elles marchent quelques pas en observant la maniere de marcher que je viens de décrire dans les Chapitres ci-devant, ou qu’elles marchent nonchalemment, elles se trouveront tout un autre air ; alors elles conviendront que d’avoir la tête droite, le corps en est plus ferme, les genoux étendus, les pas en sont plus assurez. […] Par exemple, si elle la tient droite & le corps bien campé, sans affectation ni trop de hardiesse ; on dira voila une Demoiselle d’un grand air : si elle la laisse aller negligemment, on la traitera de nonchalante ; si elle la laisse tomber en avant, d’indolente ; enfin si elle la baisse, de rêveuse ou de honteuse, & tant d’autres que je ne détaillerai pas pour ne point être prolixe. […] Elle aura la tête droite, les épaules basses, & les bras retirez en arriere accompagnant bien le corps, mais pliez, & tenant ses mains devant soi l’une dessus l’autre avec un évantail à la main, mais sur tout sans affectation.