Robinet, lettre du 24 janvier 1671 Le dix-sept de ce mois, tout juste, Ce Ballet pompeux, grand, auguste, Et bien digne, veramentè, De divertir la Majesté Du premier Monarque du Monde, Tant sur la Terre, que sur l’Onde, Fut, pour le premier coup, dansé, En ce vaste Salon, dressé, Dans le Palais des Tuileries, Pour les Royales Momeries, Avec tant de grands Ornements, Si merveilleux, & si charmants, Tant de Colonnes, de Pilastres, Vallans plusieurs mille Piastres, Tant de Niches, tant de Balcons, Et, depuis son brillant Plat-fons, Jusques, en bas, tant de Peintures, D’Enrichissemens, & Dorures, Que l’on croid, sur la foi des yeux, Etre en quelque Canton des Cieux. […] Or, cet excellent Dramatique, Qu’ici, nullement, je n’explique, De crainte de prolixité, Est, comme très-bien concerté, Entremêlé de huit Entrées Dignes d’être considérées. […] Une autre, de Cyclopes, suit, Mais, nullement, à petit bruit, Car n’étants148 pas des Gens d’extases, Ils achèvent de pompeux Vases Pour un beau Palais dont l’Amour Consacre à Psiché, le Séjour, L’aimant, & trahissant sa Mére, Comme un faux & malin Compère : Et des Fées, aux Forgerons, Faisans des Pas légers & prompts, Apportent ces Vases superbes Dignes des Beaux Vers des Malherbes.