Désirant nous associer à la commémoration du grand compositeur de danse que fut Édouard Lalo et devant la carence de l’Académie Nationale, nous nous sommes rendu l’autre soir à l’Opéra-Comique ou M. […] Nous n’avons pas été seuls, mon cher Linor, à voir distinctement d’imaginaires figures de danse surgir de l’orchestre ; il y avait dans la salle une main nerveuse qui se crispait de convoitise, d’impatience ou de colère, deux yeux sombres qui dardaient : ceux de Carlotta Zambelli. […] Et il en sera ainsi jusqu’au jour où l’on se décidera à redonner des spectacles intégralement consacrés à la danse et qui ont fait fureur l’année passée. […] Mais sait-on que cette musique a été faite à l’intention de Noverre, le « Shakespeare de la danse », le plus grand des maîtres français et qu’il n’est pas impossible de reconstituer l’action de la pièce originale ? […] Décidément il faudrait, après un classement consciencieux, un effort de longue haleine, réparti sur autant d’années qu’il serait nécessaire, exécuté avec méthode, pour la création d’un répertoire de danse.