Lany offroit des tableaux d’un genre opposé au sérieux et au demi-caractère ; il dansoit les pâtres avec une supériorité rare ; ce danseur étoit savant en ce qui concerne le mécanisme des pas ; il n’avoit dailleurs par sa construction épaisse que les charmes du genre qu’il avoit adopté ; mais il les possédoit au plus haut dégré. […] Guymard fixa les applaudissemens du public depuis son début jusqu’à sa retraite ; les grâces l’avoient douée de leurs dons ; elle en avoit les agrémens et les charmes. […] Taille superbe, beau Balon, danse écrite avec perfection, nerf, élévation et brillant dans tous les élans : mais cette danseuse ayant subi l’apprentissage le plus rude, sans cesse maltraitée par son frère, avoit contracté une timidité qui tenoit sans doute à la rigueur de la léçon ; cette éspèce de crainte qui ne la quitta jamais, lui ôtoit l’expréssion qu’elle auroit pu ajouter aux charmes de la plus correcte exécution. […] Le svelte de ses contours, les charmes de sa figure, la perfection et la noblesse de sa danse, lui méritèrent de justes applaudissemens ; je dois ajouter qu’elle fût le modèle le plus parfait de la danse sérieuse. […] Il est infiniment supérieur à son frère qui ne s’étoit attaché qu’à copier des opéras-vaudevilles, dont les petits couplets pleins d’esprit et de sel, ne pouvoient être rendus par la pantomime : on écoutoit bien le petit air, mais on n’entendoit point les paroles et les pensées délicates qui en faisoient le charme.