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52. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

Quand Beaumarchais a prétendu qu’on chantait ce qui ne valait pas la peine d’être dit, il n’a fait que résumer Saint-Évremont. […] Le préjugé contre la difficulté de chanter des paroles françaises existait déjà ; il fallait le vaincre. […] Le 28 juin 1669, il obtint des lettres-patentes, « portant permission d’établir en la ville de Paris et autres du royaume, des académies de musique, pour chanter en public des pièces de théâtre, comme il se pratique en Italie, en Allemagne et en Angleterre, pendant l’espace de douze années. » Il s’associa Cambert, pour la musique ; le marquis de Sourdéac, pour les machines ; et pour fournir aux frais nécessaires, un nommé Champeron. […] Elle ressembla à toutes les apothéoses et à toutes les inaugurations ; on chanta des chœurs : Le digne ami du peuple et l’émule des mœurs Sont tombés sous les coups d’un glaive sanguinaire, Marat, Marat n’est plus ! […] On ne chantait qu’à l’Opéra Italien et à Feydeau, quand mademoiselle Cinti, transfuge des Bouffes, parut à l’Opéra ; elle était dépaysée et dans le plus complet isolement.

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