Ce n’est pas en vain que Maria Taglioni, que Fanny Elssler, que Carlotta Grisi remplissent les deux mondes d’un frou-frou de blanche tarlatane. […] Dans tous ces « ballets blancs » le mécanisme de la danse, le caractère et l’amplitude du mouvement sont puissamment déterminés par cette conception. […] « Mademoiselle Taglioni est une danseuse chrétienne… Elle voltige comme un esprit au milieu des transparentes vapeurs des blanches mousselines dont elle aime à s’entourer, elle ressemble à une âme heureuse qui fait ployer à peine du bout de ses pieds roses la pointe des fleurs célestes. […] Le sourire rustique de Lise, la bonne fille en jupon court, filant le lin ou battant le beurre, n’est que le masque de la divinité ; c’est la blanche nymphe Terpsichore qui se cache sous ce travestissement trop évident ; et ces bras sous la toile grossière, mais ce sont ceux qui manquent à la Vénus de Milo. […] Avec la Péri il tente, vainement du reste, de battre en brèche la nouvelle tradition du « ballet blanc » en faveur d’un Orient authentique et coloré.