De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. […] Le bal réglé passoit chez les Anciens pour un divertissement très respectable, & d’où la licence des bals masquez étoit absolument interdite, crainte d’en troubler l’ordre, comme on le va voir ci-après, au rapport d’Athénée, Liv. 5, qui dit qu’Antiochus Roi de Syrie, surnommé Epiphane, donna un jour à toute sa Cour un repas superbe, qui fut suivi d’un bal de cérémonie, dont la magnificence répondoit à la grandeur de ce Monarque. Une heure après que le bal fut commencé, Antiochus se sentant échaufé de vin, s’avisa d’en sortir sécretement, pour se faire rapporter en dés-habillé au milieu de l’assemblée, enveloppé dans un drap, d’où se levant tout-à-coup, il dansa une Entrée d’Endormi avec tant d’extravagance, que tout ce qu’il y eut de personnes de considération sortirent du bal, comme par mépris pour le Roi, ne pouvant soufrir cette indignité dans un bal de cérémonie, où la bienséance doit toujours être observée ; ce qui est bien différent d’un bal masqué, où la licence est tolérée, comme je le ferai voir dans son lieu. […] On ne trouve point de régnes en France où les bals de cérémonie ayent été plus en vogue que sous Charles IX. […] Le dîné fut suivi d’un bal de cérémonie ; Monseigneur fut Roi du bal, & Madame la Dauphine la Reine : cette Princesse y dansa avec toutes les graces & la noblesse possible, de même que Madame la Princesse de Conty, qui faisoit aussi un des principaux ornemens du bal.