Il y avait là quantité de gens aimables, et Mme Claretie ayant parlé de cette idée de « Souvenirs » que son mari désirait, après Dumas fils, me voir écrire, on se mit à m’interroger et sur moi et sur mon art et sur les milieux dans lesquels j’avais évolué et chacun s’employa à m’encourager à me mettre au travail. […] Ils voulurent bien accepter mon invitation et, un soir, ils arrivèrent au Théâtre d’Art pendant que je « travaillais ». […] C’était au théâtre des Arts, boulevard des Batignolles, à une répétition intime à laquelle miss Loïe Fuller m’avait prié d’assister. […] Mais il est certain que des moyens nouveaux s’offrent à l’art du théâtre, et miss Loïe Fuller aura apporté là sa forte part de contribution. […] Et dans ce théâtre des Batignolles où j’ai vu jadis les mélodrames les plus noirs faire frémir les publics populaires, dans ce théâtre devenu élégant, luxueux, avec sa décoration claire et quasi modern-style, au théâtre des Arts, elle a transporté ses rampes, ses lanternes électriques, toute cette féerie des yeux qu’elle inventa, perfectionna, qui fait d’elle une personnalité unique, une créatrice, une révolutionnaire en son genre, une révolutionnaire de l’Art.