(1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XV. De la maniere de faire les bras avec les pas de Rigaudon, & les Jettez. » pp. 252-254
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(1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XV. De la maniere de faire les bras avec les pas de Rigaudon, & les Jettez. » pp. 252-254

Chapitre XV.
De la maniere de faire les bras avec les pas de Rigaudon, & les Jettez.

Les bras de ce pas sont des moins embarrassans, & la raison en est facile à comprendre, comme je vais vous l’expliquer en peu de mots ; ce pas se fait en place & ne marche pas, il ne fait point non plus de grands mouvemens qui demanderoient beaucoup de force : ce n’est à proprement parler qu’un jeu de cou-de-pied qui engage les autres jointures à faire aussi quelques mouvemens : ainsi dans les bras ce ne sont que les poignets qui s’émouvent ; Sçavoir une fois de bas en haut, & l’autre de haut en bas.

Premierement, lorsque vous pliez sur les deux jambes pour lever le pied droit, en prenant ce mouvement vous pliez les poignets de haut en bas, & vous les étendez en vous relevant ; mais lorsque vous pliez sur les deux pieds pour faire votre dernier saut, vous pliez aussi vos deux poignets en les relevant de bas en haut : ce qui fait l’accord des bras avec le pas.

On doit remarquer dans ce pas la relation qu’il y a des poignets avec le cou-de-pied, puisqu’il n’y a qu’eux qui se plient.

Les Jettez sont encore de ces pas qui se font par l’articulation du cou-de-pied : c’est pourquoi il n’y a que les poignets qui agissent : par exemple, vous faites un Jetté du pied droit & un du gauche, en ce que l’on en fait deux de suite, pour la valeur d’un autre pas, les deux emplissant une mesure à deux tems : de sorte qu’en les commençant du droit, vous prenez seulement un petit mouvement des poignets de haut en bas, & les bras demeurent étendus dans le cours du second pas ; mais comme ces deux pas se succedent l’un à l’autre, & que ce sont des mouvemens très-legers, les bras par consequent ne se doivent pas tourmenter.

Quand vous faites vos jettez en arriere ; c’est la même chose pour les bras, en observant sur tout d’en prendre les mouvemens avec douceur, pour ne point déranger le haut du corps de cet air gracieux qu’il doit avoir.