Robinet, lettre du 9 mars 1669
[…]
Le Dimanche, au PALAIS ROYAL,
Fut aussi le Bal général
Dans l’Appartement de MADAME,
Où tout alla de la grand’ gamme,
Comme d’ordinaire tout va
Chez cette belle ALTESSE-là,
Où, porche d’elle se rassemble
Ce qui plus aux Anges ressemble,
Et c’est à dire ces Beautés
Par qui les Cœurs sont si tentés.
Les Momons de toutes les sortes
Se rendirent là par Cohortes,
Et l’on y put voir, en un mot,
Plus de Grotesques que Callot,
À peindre les Démons idoine,
N’en fait voir près son Saint Antoine.120
Droitement travestis, ainsi
Qu’étaient lesdits Masques ici.
Notre MONARQUE et notre REINE▶,
Dont la Puissance Souveraine
Fait notre bienheureux Destin,
Et leurs admirable DAUPHIN
Vinrent à cette belle Fête,
Étant, des pieds jusqu’à la Tête,
Vêtus en Perses éclatants,
Des fins joyaux tout bluettants121,
La ◀REINE, ayant sur sa Personne,
Et si divine et si mignonne,
Pour dix-sept millions et plus
De ces clairs Effets de Phœbus.