Chapitre XV.
De la maniere de faire les bras avec les pas de Rigaudon, & les Jettez.
Les bras de ce pas sont des moins embarrassans, & la raison en est facile à comprendre, comme je vais vous l’expliquer en peu de mots ; ce pas se fait en place & ne marche pas, il ne fait point non plus de grands mouvemens▶ qui demanderoient beaucoup de force : ce n’est à proprement parler qu’un jeu de cou-de-pied qui engage les autres jointures à faire aussi quelques ◀mouvemens▶ : ainsi dans les bras ce ne sont que les poignets qui s’émouvent ; Sçavoir une fois de bas en haut, & l’autre de haut en bas.
Premierement, lorsque vous pliez sur les deux jambes pour lever le pied droit, en prenant ce mouvement vous pliez les poignets de haut en bas, & vous les étendez en vous relevant ; mais lorsque vous pliez sur les deux pieds pour faire votre dernier saut, vous pliez aussi vos deux poignets en les relevant de bas en haut : ce qui fait l’accord des bras avec le pas.
On doit remarquer dans ce pas la relation qu’il y a des poignets avec le cou-de-pied, puisqu’il n’y a qu’eux qui se plient.
Les Jettez sont encore de ces pas qui se font par l’articulation du cou-de-pied : c’est pourquoi il n’y a que les poignets qui agissent : par exemple, vous faites un Jetté du pied droit & un du gauche, en ce que l’on en fait deux de suite, pour la valeur d’un autre pas, les deux emplissant une mesure à deux tems : de sorte qu’en les commençant du droit, vous prenez seulement un petit mouvement des poignets de haut en bas, & les bras demeurent étendus dans le cours du second pas ; mais comme ces deux pas se succedent l’un à l’autre, & que ce sont des ◀mouvemens▶ très-legers, les bras par consequent ne se doivent pas tourmenter.
Quand vous faites vos jettez en arriere ; c’est la même chose pour les bras, en observant sur tout d’en prendre les ◀mouvemens avec douceur, pour ne point déranger le haut du corps de cet air gracieux qu’il doit avoir.