(1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre cinquième. Positions principales et leurs dérivés ; » pp. 64-70
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(1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre cinquième. Positions principales et leurs dérivés ; » pp. 64-70

Chapitre cinquième.
Positions principales et leurs dérivés ;

Préparations, terminaisons des pas et des temps ; poses, attitudes, arabesques, groupes, attitudes de genre

[1] * Soignez la tenue du corps et le port des bras ; il faut que leurs mouvements soient doux, gracieux, et toujours d’accord avec ceux des jambes. Il doit exister sans cesse une parfaite harmonie dans l’exécution de toutes les parties du corps. *

[2] * Dessinez-vous avec goût et naturellement dans la moindre des poses49 ; il faut que le danseur puisse, à chaque instant, servir de modèle au peintre, au sculpteur50. *

* Mettez de l’expression de l’âme, de l’abandon dans vos attitudes, dans vos arabesques et dans vos groupes *51.

[4] La position, que les danseurs appellent particulièrement l’attitude, est la plus belle de celles qui existent dans la danse, et la plus difficile dans son exécution ; elle est, à mon avis, une espèce d’imitation de celle que l’on admire dans le célèbre Mercure de J. Bologne 52. Le danseur qui se composera bien dans l’attitude sera remarqué, et prouvera qu’il a acquis des connaissances nécessaires à son art.

[5] Rien n’est plus gracieux que ces attitudes charmantes que nous nommons arabesques 53 ; les bas-reliefs antiques, quelques fragments de peintures grecques, ainsi que celles à fresque, des loges du Vatican, d’après les délicieux dessins de Raphaël, nous en ont fourni l’idée54.

N.-B. On peut aussi terminer des pas et des enchaînements en attitudes et en arabesques.

N.-B. On a omis, par les motifs déjà exprimés, les attitudes, et certains arabesques posés à pied plat, ainsi que les mêmes arabesques sur les deux pieds, qui ne se font qu’en posant à terre la jambe, qui est en l’air, comme le représente la fig. 4, planc. VII, qui dérive de l’arabesque, fig. 4, planc. XI.

On peut multiplier à l’infini les poses, les attitudes et les arabesques ; car un petit épaulement de corps, des oppositions de bras, ou de simples mouvements de jambes, où le tout ensemble est heureusement combiné, doivent en produire un très grand nombre.

L’exécution gracieuse appartient toute au goût de l’artiste, et c’est à lui à en savoir faire un bon usage, et à bien les approprier au genre et au caractère de sa danse. Ces attitudes modifiées sont très en usage dans les enchaînements des groupes, fig. i, 2, 3 et 4, planc. XIV. « En composant, en réglant, soyez peintre ; que tout dans votre tableau soit en harmonie, et que les effets principaux aient une vive expression, qu’accompagne une grâce séduisante. »