(1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 9 janvier : Le Triomphe de Bacchus dans les Indes ou Ballet de Créqui — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 16 janvier 1666 »
/ 94
(1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 9 janvier : Le Triomphe de Bacchus dans les Indes ou Ballet de Créqui — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 16 janvier 1666 »

Robinet, lettre du 16 janvier 1666

[…]
Ensuite les deux Fiancés,
Dans leurs Amours bien avancés,
Furent avec la Parantelle
Et toute la noble Séquelle,
Devinerez-vous bien chez qui ?
Ce fut chez le DUC de CRÉQUI,
Où, beaucoup mieux que chez Mandoce,
Se fit le beau Festin de Noce.
Outre qu’il est autant et plus
Magnifique qu’un Lucullus,
Quand il faut faire avec dépense
Un Convive de conséquence,
Étant Parent du Fiancé
(En quel degré, je ne le sais),
Il voulut que de ce Régale,
La Chère parut sans égale.
En effet, tout y fut brillant,
Poli, copieux et galant,
Et de l’Hôtel la noble Hôtesse,
La belle et charmante DUCHESSE,
L’Aimant délicieux des Cœurs,
De sa Maison fit les Honneurs,
Avec tant de grâce et de gloire
Qu’on n’en peut perdre la Mémoire.
Avant ce superbe Banquet
Qui rend si fécond mon caquet,
La COMIQUE et ROYALE TROUPE,
Qui semble avoir le vent en poupe,
Représenta l’ANTIOCHUS,
Poème si beau que rien plus,
La dernière des Doctes Veiles
Du plus jeune des deux CORNEILLES,
Qui n’avait point encore paru
Et qui certes a beaucoup plu.
Après, BACCHUS, le Dieu des Brindes,
Se fit voir Triomphant aux Indes,
Dans un Ballet fort enjoué,
Et qui fut aussi fort loué,
Où, pour au Grand MONARQUE plaire,
La charmante Sirène HILAIRE,
Fit merveille avec d’ESTIVAL.
Enfin, par un aimable BAL,
On finit la Réjouissance,