Conclusion du traité contre les danses.
Je crois avoir montré par des preuves convaincantes, que les danses ne sont
pas des divertissemens chrétiens, et doivent par conséquent être évitées par
toutes les personnes qui font une profession sincère du christianisme. Je
crois encore avoir fait aux objections, par lesquelles on s’efforce
d’affoiblir ces preuves, des réponses sans réplique, du moins pour ceux qui
ne proposent des difficultés que pour l’éclaircissement de la vérité, et non
dans le dessein de lui résister opiniâtrément dans quelque jour qu’on la
mette. Ne faut-il plus rien afin que les vérités exposées dans ce petit
écrit, soient favorablement reçues et suivies ? Elles demeureront toujours
stériles, et le cœur y demeurera toujours fermé, si cette
onction
dont l’apôtre saint Jean dit (épît. 1,
v. 27.)
qu’elle enseigne toutes choses, et qu’elle est la
vérité
, ne vient se joindre à l’instruction extérieure. Cette
onction est celle du Saint-Esprit qui enseigne par la grâce et par la
charité qu’il répand dans le cœur d’une manière qui n’est propre qu’à lui.
Les hommes frappent l’oreille du corps, mais le Saint-Esprit ouvre celle du
cœur, lui parle, et s’en fait obéir ; parce qu’il fait aimer ce qu’il
enseigne, et
qu’il donne la force de le
pratiquer. C’est donc cette onction sainte que toutes les personnes qui
liront ce traité doivent demander, et que je dois aussi prier Dieu de leur
accorder afin qu’il leur profite.
Esprit de vérité, placez-vous dans nos cœurs pour nous instruire et nous
toucher ! Dissipez par votre divine lumière les ténèbres et les erreurs dans
lesquelles les maximes, les exemples et les préjugés du monde ont pu nous
retenir jusqu’à présent. En faisant luire à notre esprit la lumière de la
vérité, faites-la aussi pénétrer dans nos cœurs, en sorte que nous ayons un
éloignement fini et persévérant pour tout ce qui peut vous offenser et vous
déplaire ;
et que tout ce qui est vrai, tout ce qui est
honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui est
aimable, tout ce qui est d’édification et de bonne odeur, tout ce qui
est vertueux, et tout ce qui est louable dans les mœurs, occupe
désormais uniquement nos pensées, éclate dans toutes nos œuvres
.
(Philip. c. 4, v. 8.)