(1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XLI. Des ouvertures de Jambes. » pp. 187-189
/ 218
(1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XLI. Des ouvertures de Jambes. » pp. 187-189

Chapitre XLI.
Des ouvertures de Jambes.

L’Ouverture de jambe, est une action, que la jambe fait pour montrer l’agilité qu’il faut avoir en conservant le corps dans son équilibre, pendant qu’on se tient sur l’autre, & aussi pour faire voir que l’on sçait la mouvoir avec grace & liberté, sans que le corps se dérange ; ce qui est encore une des perfections de la danse, de sçavoir agiter les jambes en faisant differens pas, & conserver le haut du corps dans une situation agréable : de plus ce tems se faisant très-lentement, lorsque l’on fait un autre pas qui se fait avec vitesse, cela fait une varieté qui donne à connoître le bon goût que l’on a pour la danse, en gardant beaucoup de gravité dans les pas lents & de legereté dans les vîtes.

188. Demonstration de l’ouverture de jambe

Ainsi, si vous devez faire l’ouverture de jambe du pied gauche, il faut avoir le corps posé sur le droit à la quatriéme position, pour que la jambe qui est derriere se leve de sa position, & marche lentement en passant près de la droite, & se croisant devant en forme de demi cercle qui se finit à côté ; & cette jambe reste en l’air pour faire tel pas que votre danse le demande ; mais afin de vous en donner la démonstration dans toutes ses circonstances, je dis que lorsque la jambe gauche vient pour se croiser devant qu’elle s’étende en s’aprochant, & lorsqu’elle se croise, son genou se plie, & qu’il s’étend en terminant le demi cercle : ainsi qu’il est exprimé par cette Figure où sont écrits ces mots, demi cercle que la jambe fait.

J’ai déja dit dans plusieurs endroits que lorsque l’on fait un pas d’un pied, on doit s’exercer à faire d’une jambe, ce que l’on fait de l’autre, ce qui fait & rend le Danseur parfait, & lui donne la facilité d’aprendre plus vîte, & de plus c’est que par cet exercice égal, le corps se porte avec liberté sans paroître gêné dans tous les divers mouvemens que la danse demande, sur-tout avec cette grace, & justesse que cet Art seul est capable de procurer.