(1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre IV. Objection : On danse en public. » pp. 175-176
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(1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre IV. Objection : On danse en public. » pp. 175-176

Chapitre IV.

Objection : On danse en public.

On objecte en troisième lieu contre ce qui a été dit pour condamner les danses, que se faisant en public, il ne peut rien s’y passer de bien criminel ; la convoitise, si elle s’élève, étant retenue par la présence des assistans devant qui on craindroit de faire quelque chose d’immodeste qui les choqueroit.

Je réponds à cette objection : 1.° que le monde est aujourd’hui si corrompu, que souvent on ne rougit pas de prendre ou de souffrir en public des libertés très criminelles, dont plusieurs de ceux qui en sont témoins ne font que rire et plaisanter, tandis qu’ils devroient en témoigner leur indignation et les condamner hautement. Je réponds en second lieu, que si la présence des hommes peut arrêter les actions extérieures dont on sent qu’ils seroient choqués, elle ne peut certainement arrêter les mauvaises pensées, les mauvais désirs, et le consentement intérieur qu’on leur donne, parce qu’on sait que les hommes ne voient pas ce qui se passe au-dedans. Et de quoi peut servir d’être pur aux yeux des hommes, si on ne l’est pas aux yeux de Dieu qui sonde les reins et les cœurs , (Ps. 7, v. 10.) et devant qui l’on n’est réellement que ce qu’on est dans le cœur ? Je réponds en troisième lieu, qu’on ne sera pas toujours en présence des hommes : et n’est-il pas à craindre que les passions ayant été excitées par la danse, ne portent, après qu’on en sera sorti, à faire dans le secret des actions propres à les satisfaire ? Et combien tout chrétien doit-il être touché de cette parole de Jésus-Christ : (Matth. 10, v. 26.) Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu. C’est ce qui arrivera au jour du jugement dernier.