(1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172
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(1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172

Lettre XVI.

O n doit entendre par Coriphées, Monsieur, ceux qui sont à la tête des corps de ballets. Ils en sont l’Elite ; ils doivent, avoir du zèle, de l’intelligence et de l’exactitude. Ce sont eux qui fixent les allignemens, qui indiquent les dessins ; leur mérite est d’exécuter avec agilité et précision ; ils déterminent les figurans et les figurantes, qui sont derrière eux, à les suivre et à imiter tous leurs mouvemens.

Les Coryphées étant les chefs du ballet, sont employés utilement dans les choeurs qui offrent l’image de ceux des Grecs ; ils participent à l’action ; il faut, à cet effet, qu’ils s’exercent à la pantomime ; car, dans cette situation la danse doit faire place à l’action ; il n’est plus question de pas brillans ; il faut des gestes expressifs qui remplacent les mouvemens des jambes ; ce sont les traits animés de la physionomie qui doivent suppléer au méchanisine des pieds. On emploie encore les Coryphées dans les rôles secondaires, qui exigent de la taille, de la figure et du maintien. Les Coryphées, lorsqu’ils sont bons, deviennent d’un grand secours au maître de ballets quand il sait s’en servir.

Les arts sont frères ; ils s’entraident réciproquement et se prêtent de mutuels secours ; le chant, dans plusieurs circonstances, en emprunte à la danse : elle peut donc à son tour en demander au chant ; j’usai de celte complaisance réciproque ; elle assura mon succès, je dois cette nouveauté à une circonstance imprévue.

Gluck avoit introduit quelques choeurs dans l’Alceste, qu’il donna à Vienne. Le poème de cet opéra étoit écrit en Italien. Il n’avoit pu rassembler qu’un petit nombre de chanteurs dans la ville ; il eût recours à ceux de la cathédrale ; mais ils ne pouvoient agir ni paraître sur le théâtre. Gluck les distribua derrière les coulisses. Ces choeurs étoient en action ; ils exigeoient du mouvement, des gestes et de l’expression. C’étoit demander l’impossible ; comment faire mouvoir des statues ? Gluck vif, impatient étoit hors de lui-méme, jettoit sa perruque à terre, chantait, faisoit des gestes ; peines inutiles ; les statues ont des oreilles et n’entendent point ; des yeux, et ne voyent rien : j’arrivai et je trouvai cet homme de génie et plein de feu, dans le désordre qu’impriment le dépit et la colère ; il me regarde sans me parler, puis rompant le silence il me dit avec quelques expressions énergiques que je ne rends pas : délivrez moi donc, mon ami, de la peine où je suis, donnez par charité du mouvement à ces automates ; voilà l’action ; servez leur de modèle, je serai votre interprète ; je le priai de ne leur faire chanter que deux vers a la fois, après avoir passé inutilement deux heures entières et employé tous les moyens d’expression, je dis à Gluck qu’il étoit impossible d’employer ces machines ; qu’elles gateroient tout ; et je lui conseillai de renoncer totalement a ces choeurs ; mais j’en ai besoin, sécria-t-il, j en ai besoin ! je ne puis m’en passer, sa peine m’inspira une idee ; je lui proposai de distribuer les chanteurs et de les placer derrière les coulisses, de telle sorte, que le public ne pût les appercevoir, et je promis de les remplacer par l’élite de mon corps de ballets, de lui f’aire faire tous les gestes propres à l’expression du chant et de combiner la chose de manière à persuader au public que les objets qu’il voyoit agir étoient ceux qui chantoient. Gluck pensa m’étouffer dans l’excès de sa joye ; il trouva mon projet excellent ; et son exécution produisit l’illusion la plus complexe. Cette heureuse tentative m’engagea à la tourner du côté de mon art et à en faire une seconde dans quelques scènes de mes ballets, lorsque les circonstances me le permettroient.

Un ou deux exemples prouveront l’utilité qu’il y auroit à suivre, dans de certains instans, la route que j’ai tracée. Quelques choeurs cachés et peu nombreux ajouteroient au terrible de l’action et lui donneroient de la force et de l’énergie. Je ne demande point de vers ; je ne veux que des mots entrecoupés, des cris de désespoir et de douleur, et des exclamations propres à rendre plus effrayans les tableaux déchirans de la scène. Dans l’instant de l’horrible massacre des fils d’Egyptus que les Danaïdes leurs nouvelles épouses immolent par obéissance aux volontés barbares de Danaiis leur père, cette action se passe dans la première nuit de leur union et au milieu des ténèbres ; si lorsque le tyran inquiet et farouche paroit devancé par des esclaves portant des torches allumées pour le conduire au lieu du massacre il entend les cris plaintifs et les accens douloureux des mourans, (articulés par un choeur caché) ; si comblé d’allégresse, il fait ouvrir les rideaux qui dérobent au public cette action sanguinaire ; s’il frappe du poignard dont il est armé celles de ses victimes dangereusement blessées et qui implorent vainement sa clémence ; quel effet prodigieux un pareil tableau ne doit-il pas produire ! si ces rideaux se ferment et que Danaiis, content de scs forfaits, fasse éclater le plaisir farouche que son à me cruelle éprouve ; si à son départ, le jour paroit, et qu’au lever de l’aurore on entende des cris confus et effrayans poussés par les remolds, le repentir et la douleur ; (cris prononcés par un choeur de femmes) que dans cet instant, on voye les rideaux s’ouvrir encore et les Danaïdes les cheveux épars, les bras sanglans et armés de poignards fuir le lien de leurs forfaits, si on les voit poursuivies par les spectres de leurs époux, par les furies, les crimes, les remords et la vengeance personnifiés, si tourmentées par tous ces objets, elles sentent la terre s’ébranler et s’eutr’ouvrir sous leurs pas chancelans ; si eIles voyent paroitre la mort armée de sa faux et accompagnée) par les parques ; si elles frémissent et se prosternent en vain, si enfin la mort de concert avec Atropos tranche le fil de leirs jours, et qu’elles soient entraînées et précipitées par les démons dans le fond des enfers, il n’est plus possible que le spectateur puisse soutenir la vüe de tant de tableaux déchirans, sans en être vivement émû.

C’est dans l’instant où les Danaïdes sont précipitées dans les enfers qu’Hypermnestre paroit et vole sur les gouffres encore ouverts, mais ils se ferment à l’instant, elle se jette à genoux, elle gratte, pour ainsi dire, la terre et voudroit l’entrouvrir de nouveau ; ses efforts, ses larmes et son désespoir sont superllus. Dans ce moment le farouche Danaiis paroit. L’état où il trouve sa fille lui persuade qu’elle a servi sa haine, et qu’elle a tranché les jours de son époux ; il la presse contre son sein et la console. Hypermnestre dissimule ; elle craint que la fuite qu’elle a préparée à Lyncée son époux ne soit découverte. C’est dans cet instant de crainte, de dissimulation et de frayeur que les satellites de Danaiis lui aménent le fugitif. Il vole dans les bras de son épouse ; il reçoit ses embrassemens ; mais le cruel Danaiis, trompé dans sa vengeance, ordonne que l’on enchaine les deux époux, et qu’on les arrache l’un à l’autre. Ils luttent avec courage contre les efforts des Satellites, ils se réunissent et se disent les plus tendres adieux. Danaiis exprime dans cette scène tous les sentimens que la crainte et la haine lui inspirent : Lyncée le menace, l’irrite et brave sa fureur ; Danaiis ordonne qu’on les sépare et qu’on les entraîne au supplice.

Cette scène peinte avec les couleurs fortes et les pinceaux hardis de la tragédie, offroit une situation terrible. L’arrestation et le courage de Lyncée produisoient un grand contraste ; les embrassemens de deux époux qui s’adorent, la colère d’un père farouche, craintif et sanguinaire présentoient de grandes oppositions de caractères, d’intérêts et sentimens. C’est ainsi, Monsieur, que je terminois le quatrième acte de ce ballet tragique.

Le site du cinquième acte représentoit une place publique au milieu de la quelle s’élevoit un bûcher ; les deux époux, en robes de victimes et couronnés de fleurs, étoient devancés et suivis par des soldats ; une foule de peuple s’assembloit dans cette place ; mais la résignation d’Hypernmese et de Lyncée, leur fermeté et leur constance, les embrassemens qu’ils se prodignoient et les adieux éternels qu’ils se faisoient, subjugnoient le peuple et l’intéressoient en leur faveur. Les soldats gagnés à l’avance, par les amis de Lyncée, se rangeoient du côté de l’innocence.

Le tyran dévoré d’inquiétudes et d’impatience vouloit savoir si ses ordres avoient été exécutés. Il paroissoit, et outré de la lenteur que l’on opposoit à ses volontés, il commandoit qu’on allumât de bûcher. Dans ce moment le peuple se révoltoit et poussoit des cris d’indignation, (prononcés par des choeurs cachés) ; les troupes, par un mouvement spontané mettoient bas les armes ; Danaiis saisi de frayeur et outré de colère s’élançoit sur Hypermnestre l’entrainoit et levoit son poignard pour le lui plonger dans le sein au premier mouvement ou l’on tenteroit de venir à son secours. Lyncée effrayé du danger qui menacoit son épouse, se jettoit aux genoux du tyran et mêloit ses larmes à ses prières. Le coup étoit suspendu ; mais les amis de Lyncée arrivoient furtivement ; l’un d’eux arrêtoit le bras de Danaiis et le dèsannoit, tandis qu’un autre lui portoit le coup mortel destiné à Hypermnestre. Ce roi chanceloit et tomboit mourant. Lyncée et Hypermnestre se jettoient sur son corps ensanglanté : déjà la mort s’imprimoit sur ses traits ; des mouvemens convulsifs annonçoient son dernier instant ; c’est en vain que ses enfans le pressoient et le conjuroient de jetter sur eux un régard de clémence : Danans toujours cruel détournoit avec horreur ses yeux de dessus eux, ou, si par hazard, il les regardoit, c’étoit toujours pour leur reprocher sa mort, leur prouver qu’il emportoit sa haine, et qu’il expiroit avec le regret de n’avoir pu éteindre ses crimes dans leur sang.

C’est par ce dernier tableau, Monsieur, que je terminois ce sujet véritablement terrible que la fable m’avoit fourni.

Cette représentation fit une telle impression sur une partie du peuple, qu’en voyant les Danaïdes, les spectres, la mort et les parques, elle prit la fuite. Deux poëtes Italiens, au service de deux souverains, vinrent me complimenter ; le coeur ému, et les yeux encore baignés de larmes ; ils me dirent : vous êtes aujourd’hui le Sehakespéar de votre art, vous êtes cruel, et pour sécher nos pleurs, vous auriez du terminer votre ballet par une jolie contredanse. Ce conseil bizarre donné par deux hommes spirituels mais vivement affectés me persuada que je ne pouvois recevoir un éloge plus flatteur. Je leur dis : vous venez de voir l’enlevement de Proserpine et les Danaïdes. Allez vous délasser à la foire du Caire. Les caractères de ce ballet sont variés ; ils vous dédommageront du chagrin que je viens de vous faire éprouver. Je passe à un second exemple.

J’employai au dernier acte de la mort d’Agamemnon des choeurs chantants et dérobés aux regards du public. Oreste prévenu à l’avance du retour de son père à Mycènes y arrive. Il apprend par Electre l’assassinat affreux qu’Egiste vient de commettre sur leur père. Oreste au désespoir ne respire que vengeance. Il descend dans le tombeau de ses ancêtres à dessein d’orner la tombe d’Agamemnon de branches de Cyprès et de laurier, de la couvrir de fleurs, de l’arroser de ses larmes et de faire des libations.

Une pompe funèbre annonce l’arrivée d’Egiste et de Clytémnestre. Cet assassin voulant dérober son crime, emprunte le masque de la douleur et l’accablement du desespoir. Clytémnestre emploie à son tour, les moyens que la fausseté fournit aux âmes criminelles, tant pour séduire le peuple que pour dissiper ses soupçons. Elle fait un sacrifice aux manes de son époux ; l’autel, les trépieds, les victimes, les prêtres et les sacrificateurs annoncent cette lugubre ceremonie. Au signal donné parle grand prêtre, tout le peuple tombe a génoux, ainsi que Clytéimnestre, Egiste et leur suite : Le corps humblement combé et les yeux attachés vers la terre, ils ne sortent de cette attitude respectueuse que pour élever les bras vers le ciel ; mais dans cet instant, le dieu du Tonnére Lance ses foudres ; les portes du tombeau s’ouvrent avec fracas, son intérieur est embrasé. Oreste poursuivi par les Euménides et inspiré par elles se fraye un chemin à travers les flammes, cherche de l’oeil et de la main l’assassin de son père ; il l’apperçoit, vole à lui et armé du fer vengeur des furies il le lui plonge dans le sein. Clytémnestre voulant couvrir de son corps celui de son amant reçoit les coups que la rage d’Oreste destinoit à Egiste. C’est dans cet instant que le choeur agissant s’ébranloit, qu’il fré missoit d’horreur et d’épouvante, et que le choeur chantant articuloit quel horreur ! quel crime affreux ! ah dieux ! etc. Oreste revenu à lui-même et jouissant d’un instant de calme ouvroit les yeux, et, en apper cevant une femme voilée et mourante, secourue par Electre et entourée par un ! foule de femmes empressées à la soutenir, s’approchoit d’elle en chancelant et soulevoit d’une main timide et tremblante le voile qui lui déroboit ses traits ; il reconnoissoit sa mère, il reculoit épouvanté de son crime. Son expression disoit ah dieux ! quel crime ! Electre par son action lui repondoit frère barbare, c’est ma mère ! et le choeur répétoit, monstre, c’est ta mère ! tremble, frémis ; oh crime épouvantable ! fuyons, abandonnons ces lieux cette action fortifiée par l’orchestre, soutenue par une pantomime animée et vivifiée par les choeurs produisit le plus grand effet, c’est à dire le plus terrible.

Oreste livré aux furies, est en proye à tous les tourmens qu’elles lui font éprouver ; cette scène offre des groupes et des situations dont il résulte les tableaux les plus effrayans. Electre accourt et vole au secours de son frère ; dans cet instant, il tombe sur les marches du tombeau ; Electre se précipite sur son corps mourant, les furies et leur suite (qu’elle est censée ne pas appercevoir) forment le dernier groupe de cette action.

J’entendrai dire à la plupart des maîtres de ballets, si toutefois ils me lisent, que cette action est noire, que la danse ne doit offrir que des images riantes, que les sujets tristes doivent être absolument proscrits, et que l’art n’exige que de la gaieté et de l’enjouement.

Je leur demanderai si le sujet de Médée est bien joyeux, si une femme jalouse et barbare qui empoisonne sa rivale, brûle son père, poignarde ses propres enfans, et embrâse le palais de Créon, offre des peintures riantes et agréables ? Cependant ce ballet a eu à Paris et sur tous les théatres de l’Europe les plus brillans succès. On vient de réprésenter, tout récemment, à St. Petersbourg mon ballet de Médée, et la sensation qu’il a généralement faite, m’a valu de la part de sa Majesté l’Empereur une marque de distinction d’autant plus flatteuse que je n’avois aucun titre à la solliciter auprès de ce grand Prince protecteur des arts et ami des sciences. Ce Monarque déploye chaque jour en leur faveur ce sentiment de bienfaisance et de générosité qu’il a pris soin d’associer aux vertus qui le caractérisent.

Je dois rendre ici hommage à la vérité et payer par gratitude les sentimens de reconnoissance que le Picq, mon élève a fait éclater envers son maître et son ami ; sentimens rares qui s’allument et brillent un instant par le besoin et la nécessité ; mais qui s’éteignent pour toujours dans la plupart des élèves, lorsque leur amour-propre leur conseille d’abandonner leurs maîtres, et de rayer de leur mémoire les tendres soins, les peines et les fatigues qu’ils se sont donnés pour assurer tout à la fois leur existence et leur réputation. Le Picq a déployé envers moi ces sentimiens que je croyois éteints. Il ne m’avoit pas écrit depuis vingt ans, et à dater de cette époque, il savoit que je m’occupois à écrire sur mon art, à l’embellir par des productions nouvelles, et à rendue un compte fidèle des voyages et des entreprises de mon imagination. Au commencement de celte année il m écrivit ; il m’annonça qu’il venoit de remettre pour l’inauguration d’un nouveau et magnifique théatre, mon ballet de Médée ; qu’il en avoit dédié Je programme à Alexandre premier ; que cette production avoit plu à Sa Majesté Impériale. Le goût du Souverain est un coup électrique qui frappe tous les objets qui l’environnent.

Le Picq profita de la circonstance et fit demander à l’Empereur qu’il me permit de lui dédier mon ouvrage, non seulement sa Majesté Impériale consentit a recevoir cet hommage, mais par une suite de sa munificence et de sa générosité elle ordonna que les frais de l’impréssion seraient acquittés par son trésor.

Après une digression dont mon coeur avoit besoin, je reviens aux maîtres de ballets qui sont pour moi des êtres parfaitement inutiles à un art que j’ai embelli. J’y ai posé des bornes, après en avoir étendu les limites. S’ils les passent, je m’empresserai de faire leur éloge.

Le compositeur de ballets et le peintre sont les maîtres de choisir à leur gré tous les grands tableaux que la nature a soumis à leurs pinceaux ; et tout ce que les livres saints, la poésie, la fable et l’histoire leur offrent d’agréable, de sérieux et de tragique, la peinture en jouissant du privilège sanctionné par le génie et approuvé par l’imagination, a tracé la peste de St. Hoch, le massacre des Innocens, celui de la St. Barthelemi ; et il n’est pas douteux qu’un jour ses pinceaux hardis ne nous peignent ceux de notre révolution.

Le maître de ballets doit être peintre à son tour et jouir pleinement du même privilège.

Mais c’est assez parler, c’est assez écrire pour des hommes qui ne m’entendront peut-être pas.

Il faut leur laisser leur routine accoutumée ; il faut qu’ils persistent à peindre en camayeux, qu’ils n’abandonnent point les transparents, tristes enseignes de la médiocrité ; qu’ils continuent à copier et à dégrader les productions bizarres des Boulvards et celles des artistes estimables qui suivent la route que j’ai tracée. Les arbres les plus précieux, les fleurs les plus éclatantes ont leurs insectes qui les dévorent.

Je m’attache à les détruire lorsqu’ils attaquent les fleurs de mon jardin. Cette culture intéressante fait les délices de l’homme sage ; en examinant leur éclat, leur fraîcheur, leurs couleurs brillantes, et en voyant ensuite la dégradation de leurs formes et la diminution de leur beauté, il retrouve dans cette métamorphose succéssive l’image de sa naissance et de sa mort.

 

Je suis, etc.