Robinet, lettre du 13 août 1667
Achevant de Gazetiser,
Car c’est assez nouvelliser,
Il faut que pour la fin, je die,
Qu’au grand COLLÈGE de CLERMONT,
Où, mieux que sur le Double Mont,
On trouve l’Encyclopédie,
On a distribué, Jeudi dernier, les Prix
Dont notre GRAND PORTE-COURONNE,
Une fois tous les ans, guerdonne
Les jeunes Cicérons, qui sont les mieux appris.
Cela fut précédé d’un Poème Tragique,
Contenant d’ANDRONIC le Martyre authentique,
Sous l’EMPEREUR DIOCLÉTIEN ;
Et les Étudiants, revêtus à merveille,
Vous le récitèrent si bien
Que de tous les Latins ils charmèrent l’oreille.
Ce noble Divertissement
Était, avecque bienséance,
Mêlé fort agréablement
D’un beau BALLET de l’INNOCENCE,
Où, par des Ennemis félons,
Dont se trouvaient les faux Soupçons,
La Belle était persécutée ;
Et puis, malgré la rage, envers elle irritée,
De ces injurieux Frelons,
Elle se voyait couronnée.
D’ailleurs, la Décoration
Était, certes, fort magnifique ;
Bonne pareillement se trouva la Musique,
Et tout, bref, y donnait de l’admiration.
Mais c’est aux Jésuites à faire,
Et c’est aux autres à se taire.