(1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 25 septembre : Ballet dansé par le roi à Villers-Cotterêts — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 4 octobre 1665 »
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(1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 25 septembre : Ballet dansé par le roi à Villers-Cotterêts — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 4 octobre 1665 »

Robinet, lettre du 4 octobre 1665

Mais, pour achever ce Chapitre
Et pour dépêcher notre Épître,
Parlons de l’IN-PROMPTU follet
ALIAS du joli Ballet
Qu’on fit et dansa le Jour même,
Par une diligence extrême,
Qui montre qu’un simple FIAT
Suffit à notre POTENTAT,
Comme aux DIEUX dont il est l’IMAGE,
Plus digne d’encens et d’hommage.
D’ANJAU, Marquis fort martial,
Pourvu du Régiment Royal,
Et qui très joliment s’escrime
De la Plume pour faire Rime,
Par l’ordre du ROI fit les Vers,
Un autre composa les Airs,58
Et ce Ballet eut neuf ENTRÉES,
Qui de tous furent admirées,
D’autant plus qu’en ce pressant Cas
Tous les Danseurs firent leurs pas.
C’étaient NYMPHES, BERGERS, BERGÈRES,
Que l’on voit peu sur les fougères ;
Des GENTILHOMMES DU PAYS,
Dont l’un rend les Yeux éblouis ;
Un certain OUVRIER d’ARMÉE,
De très illustre renommée ;
La Femme, d’aspect assez beau,
Du Capitaine du Château,
Et (faisant son Éloge en somme)
Qui gouverne aussi bien qu’un homme ;
Des COURTISANS les plus Galants,
Les plus coquets, les plus brillants ;
Des BOHÉMIENS nés dans la FRANCE,
Et vraiment tous Gens d’apparence,
Et des BOHÉMIENNES aussi,
Qui ne sont pas de loin d’Ici
Et qui ne coupent pas les bourses,
Mais volent les Cœurs sans ressources.
ITEM, du Nombre des Danseurs
Étaient de célèbres CHASSEURS,
Et le GOUVERNEUR DE PROVINCE,
qui passe pour assez grand PRINCE,
Ayant son Épouse avec lui,
L’un des beaux ASTRES d’aujourd’hui,
Mais qui pour un Autre, et sans blâme,
Brûle d’un constante flamme ;
Enfin et le Frère et la Sœur
De ce célèbre GOUVERNEUR
Montraient aussi dans cette Danse
Qu’il entendait bien la cadence.
Pour éclaircir ce que je dis,
En marge ici je vous écris
Tous leurs noms que vous pourrez lire,
Et je n’ai plus rien à vous dire,
Ajoutant ceux de deux Marquis,
Qui la chantèrent les Récits,
Si ce n’est que la COUR de FRANCE
Est la seule, comme je pense,
Où Gens triés sur le Volet,
Puissent ainsi faire un BALLET :
  • NYMPHES : Madame la Princesse de Monaco, Mesdemoiselles d’Elbeuf, de la Vallière et de Longueval.
  • BERGERS : Monsieur, les Marquis de Louvigni et de la Vallière.
  • BERGÈRES : Mesdemoiselles d’Elbeuf, d’Arquien et Longueval.
  • GENTILHOMMES DU PAYS : Le Roi et le Marquis de Villeroy.
  • FEMME DU CAPITAINE DU CHÂTEAU : Le Duc de Roquelaure.
  • OFFICIER D’ARMÉE : Le Comte d’Armagnac.
  • COURTISANS : Le Comte d’Armagnac, le Marquis de Villeroy et le Sieur Coquet.
  • BOHÉMIENS : Le Comte du Lude, les Marquis de Villequier, le Lauzon et de Lavardin.
  • BOHÉMIENNES : Mesdemoiselles d’Arquien, de Coetlogon, de Fienne et de Dampierre.
  • CHASSEURS : Le Duc d’Enghien, le Comte de Séry, le Marqui de Pleumartin et le Sieur Coquet.
  • GOUVERNEURS DE LA PROVINCE : Le Roi ; sa Femme : Madame ; son Frère : le Marquis de Villeroy ; sa Sœur : Mademoiselle de la Vallière.
  • CEUX QUI CHANTÈRENT LES RÉCITS : Les Marquis de Grignan et de Frémenteau. »