V
Il est un grand rythme, qui est au rythme banal ce que l’harmonie des vrais musiciens est à la mélodie des autres.
Les ensembles de la pensée musicale, ses courbes diverses et leurs relations entre elles définissent ce rythme. Ainsi, une suite d’architectures constitue la fresque monumentale d’une ville : la Cité, puis le Louvre, puis la Concorde et les Champs-Élysées. Ou bien la Seigneurie, la place du Dôme avec le Campanile, et les retours obstinés et félins de Florence sur l’Arno.
Je vois fort bien un poème de musique mimée, dont les grands rythmes seraient faits uniquement par l’alternance calculée des mouvements, tantôt lents, tantôt rapides, ici des ondulations, là des bonds plus vifs ou plus vites ; alternant par masses, comme un palais avec une église, une loge avec un clocher, ou mieux encore comme les strophes et les antistrophes, toutes de mètres différents.