(1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 30 décembre. Polyphème. »
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(1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 30 décembre. Polyphème. »

30 décembre. Polyphème.

Le rêve de reconstituer l’orchestique des anciens ou bien, pour user de la terminologie plus circonspecte de Goethe, « s’approchant de la forme ancienne », a de tout temps hanté l’imagination des musiciens et des maîtres de ballet : Gluck et Noverre jadis, Ravel et Fokine hier encore. L’intermezzo de danses intercalé dans Polyphème ne prétend point à une pareille évocation. Une belle intention n’aurait d’ailleurs pas pu être réalisée dans le cadre restreint où le ballet étouffait. Car le plateau de la Salle Favart ne s’est pas mis pour les danseurs en frais d’hospitalité. L’idylle bocagère, le « Waldweben » antique imaginé par M. Cras se déroule sur une scène encombrée par d’énormes rochers praticables ; de grands arbres sont plantés sur tous les plans, toute une flore artificielle complète la mise en scène. Qu’y avait-il à faire ? Mme Stichel fait tourner son corps de ballet autour des arbres dans une sorte de farandole de cotillon ; mais il est difficile de danser une ronde autour d’un arbre en trompe-l’œil qui n’est pas rond. Il aurait fallu, au moins, un arbre « plastique ».

L’interprétation ? Comment en juger dans ces conditions ? Les artistes se débattent contre l’impossible. Ainsi Diane (Mlle Luparia) a tout juste une attitude dans son rôle. Et si nous signalons dans la petite variation de Mlle Soulé quelques entrechats — cinq de volée brillants, si nous constatons les aptitudes plastiques, fort appréciables, de M. Gerlys — nous aurons été aussi explicite que possible.