Traduction des passages italiens parsemés dans cet ouvrage
[1] Note. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs, et aux élèves, dont le plus grand nombre, sans doute, ne connaît pas la langue italienne de leur donner le sens, ou la traduction littérale des citations que nous avons faites de divers morceaux, extraits d’auteurs italiens ; mais pour ne pas embarrasser notre discours et nos notes nous avons trouvé plus convenable de reporter à la fin ces traductions, que les lecteurs consulteront à leur loisir.
[2] Avant-propos, pag. 12. Ingiusta lode, ec.
— On ne doit pas s’appuyer sur une louange non méritée ;
car il ne faut qu’un homme de bon sens, pour détromper cent personnes qu’elle a
séduit.
[3] Avant-propos, pag. 12, note (I). Soffre, è
vero, ec. — Le pauvre public éprouve aussi de temps en
temps quelque épidémie, mais ce n’est pas sa faute. Car les causes en étant
accidentelles, particulières, de peu de durée, et lui étant étrangères ; elles peuvent
bien pendant quelque temps et dans certaines circonstances, altérer son jugement, mais
elles ne peuvent jamais le faire changer absolument. Il n’y a que trop de gens qui,
abusant de l’ingénuité du peuple, pour s’emparer de son vœu, foulant aux pieds la
raison et outrageant le mérite, savent adroitement se servir du penchant naturel qu’a
l’homme d’être imitateur, de courir où il voit les autres se porter, de répéter ce
qu’il entend dire, surtout de la bouche des savants ou des grands qu’il suppose plus
sages que lui, et aux opinions desquels il s’asservit par cette raison,
religieusement ; et comme les plaisirs qui s’offrent aux yeux sont plus faciles à
comprendre que ceux qui frappent l’esprit, ces gens abusent de
l’ascendant qu’ils ont pris ; mais ces prestiges artificieux et
trompeurs n’ont pas une longue durée. Ce sont des Fantômes qui disparaissent
promptement devant les lumières de la vérité.
[4] Avant-propos, pag. 14, note (I). Che poi, ec. — Que le vulgaire aveugle adore en se prosternant.
[5] Pag. 19, ch. I, Chi ben, ec. — Celui qui commence bien a déjà rempli la moitié de son
ouvrage.
[6] Ch. I, pag. 21, n. (2). Spesso vinta,
etc. — Souvent la nature vaincue cède à leur
supériorité.
[7] Ch. I, pag. 22, n. (I). Non giova,
ec. — Il ne suffit pas que tu sois beau et bien fait, ces
beautés cachent quelquefois des défauts repoussants.
[8] Ch. I, pag. 24, n. (I). Anch’io, ec.
— Et moi aussi je suis peintre.
[9] Ch. I, pag. 25. Siano le attitudini,
ec. — Disposez les attitudes de vos personnages et donnez
à leurs membres un mouvement tel que cet accord fasse voir ce qui se passe dans leur
âme.
[10] Ch. I, pag. 28, n. (I). Niente è più
nocivo, ec. — Rien n’est plus dangereux et plus
insupportable que de laisser percer l’art dans ce que le spectateur sait qu’on veut
feindre.
[11] Ch. I, pag. 30. Che non è assai, ec.
— Ce n’est pas assez de plaire aux sots ou à quelques
femmelettes.
[12] Ch. I, pag. 37, n. (I). Ritmo voce greca, ec. —
Rythme, mot grec qui signifie Nombre. Le nombre est formé par la distinction, ou la mesure d’intervalles égaux ou différents.
.
Le Rythme est ce qui distingue plus sensiblement les compositions musicales ; parce que les combinaisons diverses et infinies des différents temps que la musique emprunte du Rythme avec une grande variété, produisent les différences sensibles d’un air avec un autre, ou de tel ou tel autre motif, d’une pensée, d’un trait, du sujet, sous quelque dénomination qu’on veuille les placer, ce qui a fait dire à Virgile « Qu’il se rappellerait bien l’air s’il avait, les paroles présentes à l’ esprit. » Avec ce Nombre ou Rythme (que nous réglons par la mesure), les danseurs peuvent, sans avoir besoin de l’harmonie (c’est-à-dire du chant ou du son d’un instrument), exécuter leurs imitations. C’est pour cela qu’Ovide donne aux bras d’une danseuse l’épithète de Nombreux, au lieu d’Harmonieux.
« Cette danseuse séduit par ses gestes, elle meut avec justesse ses bras nombreux : en inclinant avec un art enchanteur et tournant avec souplesse son beau corps. »
( , Considérations sur l’art poétique d’Aristote.)
[13] Ch. V, pag. 64, n. (I). Moti della testa.
Non farai, ec. — Ne mettez jamais la tête droite sur les
épaules, mais un peu tournée de côté à droite ou à gauche, soit que vous fassiez
regarder votre figure en haut, ou en bas, ou devant elle, parce qu’il importe que vous
donniez à vos têtes un mouvement qui annonce de la vivacité naturelle, et qu’elles ne
paraissent pas endormies.
[14] Idem, pag. 65. Dell’attitudine. La
fontanella, ec. —
De l’attitude. La
fossette du cou doit perpendiculairement correspondre au pied ; si on place un bras en
avant, elle sort de sa perpendiculaire sur les pieds ; si une jambe se porte en
arrière, la fossette est placée en avant, et elle change ainsi selon les diverses
positions.
[15] Idem, pag. 66. Della ponderazione dell’uomo. Sempre il peso. —
Du centre de
gravité de l’homme debout. Le poids de l’homme qui repose sur une jambe seule,
se partagera en proportion égale sur le point qui le soutient. L’homme qui se meut,
aura son centre de gravité sur le milieu de la jambe qui pose entièrement à
terre.
[16] Idem, pag. 66. Dell’equiponderazione. Sempre la figura, ec. —
De
l’équilibre. La figure qui soutient un fardeau, placé hors de la ligne centrale
de sa propre gravite, doit distribuer autant du poids accidentel que du sien propre
vers la partie opposée, de manière à établir un équilibre autour de la ligne centrale
perpendiculaire, qui s’élève du pied
qui est posé, et qui
divise également le poids que les pieds soutiennent.
[17] Ch. V. pag. 67. Della figura che va contro il vento.
Sopra la figura, ec. —
De la
figure qui marche contre le vent. Mais la figure qui marche contre le vent,
dans quelque sens que ce soit, ne maintient point son centre de gravité avec une
disposition exactement égale sur la ligne du point qui la soutient.
[18] Ch. VI, pag. 76, n. (I). La natura opera,
ec. — La nature enseigne et agit d’elle-même, sans qu’on
ait besoin de raisonnement ; de sorte que celui qui veut sauter, élève avec vitesse
les bras et les épaules qui se mettent simultanément en mouvement avec une partie du
corps en raison de l’impulsion ; et ils se soutiennent élevés, tant que le mouvement
est accompagné de celui du corps, dont les reins se courbent, et de l’élans qui se
forme dans la jointure des cuisses, des genoux et des pieds, et cette extension se
fait de deux sens ; c’est-à-dire en avant et en haut, alors le mouvement destiné à se
porter en avant, place aussi le corps en avant au moment du saut, et celui qui le
porte en haut l’élève, en lui faisant décrire un grand arc et rend le saut plus
rapide.
[19] Idem, pag. 77. Come nel saltare dell’uomo, ec. Quando l’uomo, ec. —
Comment
l’homme fait trois mouvements en sautant. Quand l’homme s’élance en haut, la
tête est trois fois plus active que le talon du pied avant que les doigts se détachent
de la terre, et deux fois plus rapide que les hanches, ce qui arrive parce que dans le
même temps sont effacés trois angles, dont le supérieur est celui ou le buste se joint
par-devant aux cuisses, le second celui où les cuisses du côté du jarret sont unies
aux jambes, et le troisième est formé par devant de la réunion de la jambe avec le
cou-de-pied.
[20] Ch. IX, pag. 99… Se adeguata, ec.
— S’il n’est pas doué d’une figure agréable, qu’il se garde
bien d’entreprendre l’exercice d’un talent qui exige tant de grâce.