Il reste encore des traces de cette absurde opinion ; mais elles doivent s’effacer chaque jour. […] Le guerrier sans lumières ou l’orateur sans courage n’enchaîne point votre imagination ; il reste toujours en vous des sentiments qu’il n’a pas captivés, et des idées qui le jugent.
Ensuite le poète dit la Vie des morts, leur âme éparse dans les arbres, dans les broussailles, dans les sources qui sont leurs yeux, dans les nuages qui sont leur pensée inquiète, dans les astres où flambent leurs anciennes passions, dans la mer, « temple obscur des métamorphoses », dans les parfums, dans le chant nocturne des voix terrestres… Et cependant ce n’est pas tout ce qui reste des morts. « Ce que m’a pris le rêve, mes aspirations vers le juste et le beau, ce que j’ai dit tout bas à la nuit, ce que j’ai vu en fermant les yeux, Ma chair ne saurait plus l’entraîner au tombeau. […] Reste une question.
Malgré tout, il reste un peu de mystère dans la fortune de M. […] S’il raconte quelque fête où ce qui nous reste d’aristocratie s’est encanaillé plus que de raison, il sait qu’il faut s’attrister, et il s’attriste.
Cethegus, chef des démagogues, le hait par bassesse de nature et « parce qu’un prêtre est un aristocrate comme un autre » et que « la morale, le bien, la vertu sont encore des restes de prêtrise ». […] Mais— et je retourne ici ma proposition, — s’il est candide, il reste complexe, et j’avoue que cette complexité ne permet pas de voir toujours très clairement l’homme de foi que j’ai découvert dans le Prêtre de Némi, et qui s’y trouve.
Quels que soient les progrès réalisés par le groupe, l’écart reste toujours le même entre le besoin de jouissance des individus et les moyens de satisfaction qui leur sont offerts. […] La sensibilité reste, en partie du moins, réfractaire à la socialisation et il y a une antinomie affective de l’individu et de la société, comme il y a une antinomie intellectuelle.
Ce qui reste ferme et fixe, c’est la race des populations. […] D’insignifiantes circonstances font que Philippe Auguste ne prend pas ces îles avec le reste de la Normandie.
. — Madame de Montespan reste près de la reine son voyage à Bourbon. — Coïncidence de son retour avec celui du roi. — On reprend les anciennes habitudes. — Humeur de madame de Maintenon. — Explication entre elle et Madame de Montespan. […] En effet, madame de Montespan reste d’abord près de la reine : singulière situation pour toutes deux.
Et, cependant qu’il explique « l’œuvre de sang », sa maîtresse reste « suspendue aux lèvres de Stelio, fascinée par leur instinctive expression cruelle ». […] Pour conter rapidement en restant intelligible, mon analyse a dû supprimer tout ce qui est le plus incohérent dans les événements, dans les sentiments, dans les pensées et, malgré moi, elle a simplifié et organisé le reste.
Ferrus que ce cerveau soit malade ; je reste dans le doute jusqu’à ce que la vérité me soit démontrée. Et si les cas où le cerveau me paraît sain sont précisément ceux où il y a eu un délire sans complication de symptômes physiques, un délire de l’intelligence et des passions, si les cas où le cerveau est altéré sont ceux où il y a eu paralysie, agitation, torpeur, insomnie, j’attribue ces différents accidents à la lésion du cerveau, et la cause de l’aberration mentale me reste encore inexpliquée. » Non-seulement on ne rencontre pas toujours d’altérations organiques dans la folie, mais les altérations que l’on rencontre ne sont pas toujours les mêmes.
Le reste du tableau est de la plus grande force et figurerait dans une ode. […] Au reste le Prologue de cette fable-ci serait excellent, si on faisait une coupure après le treizième vers ; que l’on passât tout de suite au trentième, quand l’eau courbe un bâton.
Lui-même, lui en reste-t-il quelques-uns dans la foule ? […] Et, si l’artiste reste inconnu par sa faute, s’il se cache de parti pris, n’avons-nous pas le droit d’entrer violemment dans son obscurité ?
Le reste trouvait… le reste ne trouvait rien.
L’Angleterre, au reste, dans la révolution qui a appelé au trône Guillaume d’Orange, a solennellement protesté contre ce même système, système qui avait fait couler le sang de Charles Ier sur l’échafaud, système, chose bien plus étonnante ! […] Le cynisme reste avec ce qu’il a de hideux.
Mais Mme André Léo qui, au contraire, a la philosophie et la révolution au plus profond de sa cervelle, Mme André Léo, cette pédante et cette endoctrinante, sans les qualités de Mme de Genlis… Vous voyez bien ce qu’il en reste ! Il en reste une Institutrice, — l’institutrice qu’on retrouve sans cesse dans Mme de Genlis.
Ils seront comme les Anges dans le ciel 32 » Mais à part ces féminités, à part ces révérences qui entrent trop dans le parquet, devant certaines personnes, le christianisme de Mlle Bader reste au-dessus du parquet et ne s’abaisse ni ne se cache. […] III Certainement les quatre livres sur la femme indienne, biblique, grecque et romaine de Mlle Clarisse Bader expriment la volonté d’être une histoire, et une histoire particulièrement intéressante, puisque c’est l’histoire d’une influence et de la plus puissante des influences sur les hommes ; mais cette histoire reste toujours à faire, et celle-ci n’est guère qu’un placage historique, plus ou moins industrieusement exécuté.
Et voilà comme, de l’homme qui posait un principe d’histoire, il ne reste plus qu’un érudit, affaibli et affadi par le libéralisme du xixe siècle, et encore un érudit dont je me défie et que je renvoie aux érudits pour le peser ! […] Il reste dans les moindres toiles d’araignée, et se contente d’y bourdonner… Misérablement féru de ces sciences modernes, qui ne sont pas des sciences encore et qui s’agitent et se tracassent pour le devenir, il est, lui, déjà faible, énervé par elles, et son livre est littéralement empesté de leur odieuse terminologie.
Mais à cela près de cette conduite, de cette longue accoutumance d’une domination qui ne se renonça jamais, nous continuons d’ignorer le vrai Charles-Quint de Yuste, et il reste dans cet empereur retiré, qui n’est ni tout à fait un empereur, ni tout à fait un moine, un point central que le mystère et le silence recouvrent toujours. […] Avec ces détails isolés, la retraite de Yuste reste la moitié de l’énigme.
Mais, malgré la ruse de son effort, il ne l’y trouve pas, et sa tolérance, à lui, n’en reste pas moins sous sa plume une bâtarde du Catholicisme et de l’esprit moderne accouplés. […] Notre âge sans foi, corrompu presque autant qu’eux, en proie à une imagination qui est la seule faculté qui lui reste, a été dupe des qualités de ces Princes vicieux et brillants.
I Puisqu’il n’y a pas de livres nouveaux, et que l’anémie littéraire continue, il faut bien se replier vers les réimpressions… En voici une toute récente d’un livre publié en 1870 par les deux Goncourt, et que celui qui reste des deux frères a remanié avec l’ambition d’atteindre aux qualités les plus solides de l’historien, après en avoir eu les plus brillantes… Et il faut lui savoir gré de ce noble effort ! […] Mais, encore une fois, puisque le seul qui nous reste des de Goncourt se reprend en sous-œuvre et se remanie, j’aurais voulu qu’il effaçât de ses livres comme de son esprit toute trace d’accointance avec ces pieds-plats de romanciers qui se vantent de les avoir, lui et son frère, pour précurseurs.
Lorsque des chiens de la maison il passe aux maîtres, il reste dans ce fondu et ce fondant de tendresse, il y reste malgré l’enthousiasme, l’admiration, le fanatisme, l’emportement de ses affections.
Quoiqu’il ne fût pas moine, il comprenait profondément ce bonheur silencieux et monacal de la claire et tranquille cellule où l’on reste seul, « avec un petit livre, dans un petit coin », et tant qu’il le put, et eut égard aux nécessités que lui avaient créées son genre de talent et sa renommée, il réalisa toujours cette vie méditative et solitaire. […] Après cela, voyez ce qui reste du Lamennais d’auparavant dans tous ces débris !
Le reste de son œuvre est maintenant à tous les diables de l’oubli, les seuls diables qui se tiennent tranquilles ! […] Horace Walpole reste un homme d’esprit, malgré ses opinions sur Turgot et Malesherbes, et ses Lettres le renseignement le plus vrai, le plus amusant et le plus cinglant contre la dernière moitié du xviiie siècle.
Né en 1707, sous Louis XIV, le Roi réglé et éclatant comme le soleil, qu’il avait pris pour son symbole, Buffon devait garder sur tout lui-même un impérissable reflet de ce grand règne, qui expira sur son berceau, et montrer ce reste de grandeur par la règle, comme pour faire leçon en sa personne à la société déréglée au sein de laquelle il ne vécut pas. […] Les idées de Buffon sur l’économie animale, sur la génération et sur la dégénération des animaux, etc., etc., etc., toutes ces diverses vues sont passées au crible de la plus subtile et de la plus patiente analyse, mais, la conclusion que nous venons de citer l’atteste, ce qui reste au fond du crible, c’est le génie de l’homme qui a remué toutes ces questions !
Qu’est le reste, en comparaison ? […] en effet, excepté Démosthène, vrai comme l’amour de la patrie et l’intérêt bien entendu de son État, que reste-il d’un peuple qui passait pour le plus éloquent de tous les peuples ?
Pour si peu que nous ayons vécu, nous avons tous plus ou moins dans notre âme un livre écrit par l’Expérience, avec du sang ou avec des larmes, mais le plus souvent il y reste. […] C’est à cette diminution de sa pensée, de son talent et de son œuvre, que s’est exposé Dargaud, et quoiqu’il nous reste, dans son livre, beaucoup à admirer encore, cette diminution, en plus d’un endroit, il l’a subie.
C’est qu’il y reste imperturbable de philosophie, strictement renfermé dans le cercle du spiritualisme le plus rationnellement humain. […] Il a beau mettre des applications de charité tardive et de baume samaritain sur les blessures qu’il ne craint pas de faire à la vanité sophistique, il ne les y met que parce qu’il a donné ce coup de pointe inconnu à Caro, qui reste l’accent grave, quand sa politesse n’en fait pas l’accent circonflexe.
Le reste de la vie d’André n’est plus qu’une vie littéraire et nous ne savons que trop ce que c’est qu’une vie littéraire, le reste n’est qu’une existence de gratte-papier et de journaliste ; car il le fut, et il n’y a pas là de quoi faire rêver.
Le duel, cette chose du Moyen Âge, qui n’est pas encore sortie de nos mœurs quoique nous en ayons chassé le Moyen Âge tout entier, mais qui n’en est pas sortie pour la même raison de vanité qui nous en a fait chasser tout le reste ; le duel, pour Jean Gigon, n’a pas de remords. […] , la poignée de terre, dernier don des amis, qui servit à couvrir ses restes.
Mais chez celle-ci, le rêve est trahi par ce qui reste d’âme au fond de l’animalité. […] Il reste dans les nuances de cette civilisation de notre temps, où l’âme, grâce au Christianisme, tient tant de place encore.
… III Balzac, en effet, avec ses défauts, avec, ses vices de composition, s’il en a, et qu’il fallait nettement déterminer ; avec toutes les fautes qu’on serait en droit de lui reprocher, avec tous les desiderata que le bon sens pouvait formuler aux pieds de son génie, Balzac reste tellement colossal encore, que la Critique en est accablée, que l’Imagination en sourit, et que diminué, oui, réellement diminué dans sa stature, il ne nous paraît pas moins grand ! […] Elle n’est qu’un progrès, mais il en reste encore à faire.
Peut-être est-ce le succès d’un livre dont il fut témoin à l’âge où le succès déprave ; peut-être encore quelque préjugé traditionnel comme il en reste parfois debout dans les esprits les plus puissants. […] Ce succès, comme on n’en a pas revu depuis pour des livres bien supérieurs, dut être un de ces faits décisifs dont l’influence reste sur l’imagination d’un jeune homme qui débutait, comme tout jeune homme débute, par l’imitation, mais qui, dans son imitation cependant, en donnant la patte, comme M.
Ces chanteurs introduits dans l’action de l’Odyssée, ce chantre aveugle qui se fait entendre à la table hospitalière du roi Alcinoüs, leurs hymnes aux dieux, ne s’éloignent en rien, pour l’expression et le rhythme, de tout le reste du récit. […] Sur le sommet des mâts un nuage s’est arrêté tout droit, signe de la tempête ; puis vient la terreur qui suit un danger subit. » Quelquefois encore, ces restes brisés de la couronne du poëte grec ne sont que des traits rapides et simples, une parole délicate et passionnée, un coup de pinceau qui ne s’oublie pas52 : La jeune fille triomphait, tenant à la main une branche de myrte et une fleur de rosier ; et ses cheveux épars lui couvraient le visage et le col » ; ou bien encore, avec moins de simplicité, cette autre peinture qui rappelle celle de Sapho : « Semblable passion d’amour, pénétrant au cœur, répandit un nuage épais sur les yeux et déroba l’âme attendrie. » Horace, dans sa vive étude des Grecs, avait sans doute gardé bien d’autres souvenirs d’Archiloque ; et quelques-unes de ses odes, son dithyrambe à Bacchus et d’autres, ne doivent être qu’une étude d’art et de goût substituée au tumulte des anciennes orgies, où le poëte de Paros se mêlait, en chantant : « Le cerveau foudroyé par le vin, je sais combien il est beau d’entonner le dithyrambe, mélodie du roi Bacchus. » Archiloque, s’il faisait des hymnes, devait être, ce semble, le poëte lyrique des Furies et non des Dieux.
L’homme passe et meurt ; l’ouvrage, s’il est bon, reste et vit. […] Littérairement, la France est blasée, il ne lui reste qu’à jouir d’une fortune toute faite ; maussade bonheur ! […] Que la littérature classique reste donc comme l’exemplaire éternel du beau dans l’art ! […] Malgré Georges Sand, le mariage reste, honneur et bonheur de nos sociétés, et malgré la tache de quelques paradoxes, fruits d’une rancune de femme, la belle œuvre de Sand reste aussi, pour la gloire de nos lettres. […] Quant au vase, il reste intact aux yeux de tous ; mais n’y touchez pas !
Que reste-t-il donc à M. […] Il reste la méditation. […] Si ; avec plus de violence que tout le reste. […] Que lui reste-t-il ? […] Que lui reste-t-il pour avoir un prétexte à durer ?
. — C'est par le théâtre qu’il reste tout à faire et à traduire enfin — devant un public blasé qu’on réveillerait — les grandes idées courantes et remuées depuis cinquante ans.
C'est la seule chose qui lui reste de son passé ; ce grain de sel de l’autel sur son pain devrait le faire se ressouvenir un peu, et lui faire relire le chapitre xiv, livre III de l’Imitation, avec le commentaire qu’il y a joint sur les chutes par orgueil.
Fonder, à une époque de dissolution et de charlatanisme, une entreprise littéraire élevée, consciencieuse, durable, unir la plupart des talents solides ou brillants, résister aux médiocrités conjurées, à leurs insinuations, à leurs menaces, à leurs grosses vengeances, paraître s’en apercevoir le moins possible et redoubler d’efforts vers le mieux, c’est là un rôle que les entrepreneurs de la Revue (pour parler le langage du Messager) doivent s’honorer d’avoir conçu, et où il ne leur reste qu’à s’affermir.
André Rivoire Ce sont de véritables symphonies que ces poèmes, et les vers y sont délicieux ; il en est de très doux, comme atténués de sourdines ; d’autres, çà et là, éclatent et montent comme des cris… et voici qu’après d’indécis murmures, tout à coup, des strophes éloquentes se poussent l’une l’autre d’un large mouvement… Ce livre d’émotion, de pensée, d’harmonie, est original et reste simple.
Tout ce qui la touche y retentit ; rien ne la laisse indifférente ; pourtant, à travers tout, elle reste la même.
Je ne trouve pas que cette œuvre charmante ne reste populaire en Berri.
Sans vouloir contrister personne, il est permis de dire que, de cette coupe épuisée, il ne reste plus guère que cinq strophes, sauvées du naufrage par une citation de Sainte-Beuve et inspirées à M.
Ce défaut, essentiel à la vérité, une fois reconnu, il n’en reste pas moins à admirer le Génie qui a enfanté cette concorde idéale, & qui l’a suivie, pour ainsi dire, dans tous les moyens propres, selon les idées de l’Auteur, à la procurer.
Quelle que soit l’hypothèse, il reste que la vie phénoménale ne nous est donnée que dans le mouvement.
Au reste, les sages de la Grèce envisageaient la société sous les rapports moraux ; nos derniers philosophes l’ont considérée sous les rapports politiques.
Au reste ce peintre est à peu près en peinture ce que l’Arioste est en poésie.
Tout le reste fut traité en conséquence. […] Que me reste-t-il ? […] Le réalisme en reste au point de départ et réprouve ces compositions mensongères. […] Mais cela sert de thème à quelques ignorants, qui délayent dessus leur prose insipide, sans se douter combien le vrai public reste étranger à la querelle. […] Reste à savoir si l’enfant sera bientôt à terme et qui en sera le parrain.
Il n’en reste pas moins vrai que les mains de femmes ont pour former un jeune homme des délicatesses que les autres n’ont pas. […] Il nous reste à nous demander comment Lamartine, par une disposition spéciale de son esprit, a pu imprimer à certains sentiments un caractère qui lui est propre : il nous reste à nous demander quel est, chez Lamartine, le tour d’esprit qui lui appartient à lui et à aucun autre. […] Que reste-t-il alors ? […] Reste donc à savoir ce qu’Alfred de Musset avait dans le cœur, reste à savoir quelle est cette conception qu’il se faisait de la vie. […] Il me reste, en terminant, à vous remercier.
La musique y vient donc en aide au pathétique ; mais, point important à noter, elle reste complètement en dehors de l’action. […] Si la musique n’est plus ici, comme dans le mélodrame, en dehors du spectacle, elle n’en reste pas moins en dehors de l’action dramatique. […] Après ce dernier exemple, il ne nous reste plus qu’à ajouter quelques mots de conclusion sur ce sujet. […] C’est un point qu’il me reste à examiner. […] Ce qui nous reste donc à examiner, c’est jusqu’où la mise en scène peut se prêter à toutes les exigences naturalistes.
Au reste, le plus bel éloge qu’aient fait de ce prince les écrivains ses contemporains, ç’a été de réfléchir dans leurs ouvrages les qualités de son gouvernement, dans ces années si glorieuses et si fécondes. […] » Il nous reste une image magnifique des qualités de Louis XIV : c’est ce palais de Versailles, qui porte une si sensible empreinte du grand roi. […] Les caractères avaient conservé quelques restes de l’énergie farouche des guerres civiles ; cette grandeur un peu forcée qui marque le théâtre de Corneille avait des types vivants à l’époque où il écrivait. […] Au reste, c’est à la gloire de ce prince que plus les témoins de son règne sont illustres, plus leur témoignage est favorable. […] Au reste, la même répugnance pour tous les excès d’esprit le rendit aussi ennemi, en matière de religion, des raffinés que des libres penseurs.
Quelques coups de scalpel auront tranché quelques faisceaux de fibres : le reste de l’univers, et même le reste de mon corps, demeureront ce qu’ils étaient. […] On nous montre un cerveau analogue, dans son essence, au reste de l’univers matériel, image par conséquent si l’univers est image. […] Disons qu’elles varient avec eux, mais que ces mouvements eux-mêmes restent inséparablement liés au reste du monde matériel. […] Voici d’autre part les mêmes images, mais rapportées chacune à elle-même ; influant sans doute les unes sur les autres, mais de manière que l’effet reste toujours proportionné à la cause : c’est ce que j’appelle l’univers. […] Il semble que le mouvement de mon corps pour atteindre et modifier un objet reste le même, soit que j’aie été averti de son existence par l’ouïe, soit qu’il m’ait été révélé par la vue ou le toucher.
Peut-être ce dessein extravagant était-il un reste de sa fièvre des furies dont il n’était pas bien guéri. […] Ce qui n’est pas moins étrange que tout le reste, c’est que la Grèce, voulant envoyer un ambassadeur à Pyrrhus pour lui demander le fils d’Hector, choisisse précisément l’homme le moins propre à cette fonction. […] Au reste, Voltaire fut enchanté de la critique, de quelque part qu’elle vînt, et il l’avoue lui-même. […] Il n’est que secondaire chez Euripide ; Phèdre se donne la mort vers le troisième acte, et ce n’est plus elle, c’est son cadavre qui occupe la scène et joue un grand rôle dans le reste de la pièce. […] Du fidèle David c’est le précieux reste, etc.
et le reste de l’univers commence à quarante-et-un ! […] Il ne reste à M. […] Le mot se comprend de reste. […] Tout le reste est du fatras. […] J’ai parcouru les pages qu’il a cru devoir épargner ; à sa place, j’aurais supprimé le reste.
Rolle, qui les fait depuis quatorze ans ; mais toute la critique d’alentour ayant baissé, il reste seul.
Au reste le talent qui s’est déployé dans cette discussion et qui continue de s’y déployer est grand, et le discours de M.
Mais dès que Auguste Brizeux, préoccupé de symboles, adopte le rythme ternaire des vieilles proses de nos rituels, dès qu’à force de raffinement il croit être devenu un vrai primitif, tout charme s’évanouit, toute lumière et toute clarté disparaissent : il ne reste plus que des vers martelés, ternis, énigmatiques et vides.
On y admirait un reste de façade écroulée avec des masques de pierre au front des portes.
Il ne nous reste de lui qu’un Poëme médiocre, intitulé, l’Institution du Prince, composé pour M. de Vendôme, dont il étoit alors Précepteur, & quelques Pieces fugitives insérées dans le Recueil qui a pour titre, Délices de la Poésie Françoise.
Il ne reste donc plus d'autre ressource au désir que nous aurions de l'excuser, que de solliciter, en faveur de sa Critique, la même indulgence que nous avons réclamée en faveur de sa Poésie.
Elles obscurcissent donc la verité, de maniere que le public reste durant un temps dans l’incertitude ou dans l’erreur.
Au reste, nous avouerons que les véritables néologismes apparaissent peu, que beaucoup de termes cités ici s’alignent dans les colonnes de l’abrégé du dictionnaire Larousse spécialement édité pour les écoles primaires, à la honte des folliculaires qui s’ébahirent à leur aspect.
Dans cela, il y a trois idées ; le reste est remplissage, tiré par les cheveux, détestable ; mais le vieux général pleurait, et il est venu m’embrasser. […] Le colonel des zouaves, Cavaignac, étant parti, Saint-Arnaud reste sous le général Lamoricière avec son bataillon et comme chef de corps, ayant une responsabilité d’autant plus grande qu’on le sait aimé du gouverneur et que, là où il est, on aime peu le gouverneur. […] Il t’en reste à toi beaucoup à faire en montant. […] J’userai de préférence, pour ce qui me reste à dire, de lettres du maréchal non encore imprimées, et qui montrent à nu les mouvements, les battements de son cœur dans une entière franchise. […] Mais il a touché le terme, et, comme dans l’épopée antique, le fantôme de la mort l’environne jusque durant sa victoire et se tient debout à ses côtés. « Si je triomphe, avait-il dit en s’embarquant, je ne resterai pas longtemps à jouir du succès ; j’aurai fait plus que ma tâche, et je laisserai le reste à faire à d’autres ; mon rôle sera fini dans ce monde, nous vivrons pour nous dans la retraite et le repos. » Il écrivait cela à la maréchale en se flattant peut-être ou plutôt en la flattant ; il n’y avait plus pour lui que l’éternel repos.
donnez-moi cinq cents francs… pour aller à Gand. » Il est l’auteur de la pièce intitulée Bonaparte au 4 mai, qui parut dans le Nain jaune et dans le Moniteur de Gand ; il est l’auteur du vote attribué à divers royalistes, et qui circula au Champ-de-Mai : « Puisqu’on veut absolument pour la France un souverain qui monte à cheval, je vote pour Franconi. » Au reste, il se déroba de Paris durant la plus grande partie des Cent-Jours, et les passa à la campagne dans un château ami. Les années qui suivent, et où se rassemble avec redoublement son reste de jeunesse, suffisent à peine, ce semble, à tant d’emplois divers d’une verve continuelle et en tous sens exhalée : journaliste, romancier, bibliophile toujours, dramaturge quelque peu et très-assidu au théâtre, témoin aux cartels, tout aux amis dans tous les camps, improvisateur dès le matin comme le neveu de Rameau. […] La valeur définitive de chaque ouvrage se peut plus ou moins discuter ; mais leur ensemble, leur multiplicité dénonçait un talent bien fertile, une incontestable richesse, et il reste à citer de tous de ravissantes pages d’écrivain. […] Je ne sais quel penseur misanthropique a dit, en façon de recette et de conseil : « Un peu d’amertume dans les talents sur l’âge est comme quelque chose d’astringent qui donne du ton. » Assez d’écrivains éminents en ont eu de reste : ils n’ont pas ménagé cette dose d’astringent ; Nodier, lui, en manque tout à fait, et pourtant sa veine de talent a plutôt gagné, elle s’est comme échauffée d’une douce chaleur, en déployant au couchant la diversité de ses teintes. […] « Il me reste du moins le bonheur d’être coupable, et de pouvoir vous demander la prison, l’exil ou l’échafaud.
I Nous voici arrivés au centre inétendu, sorte de point mathématique, par rapport auquel nous définissons le reste et que chacun de nous appelle je ou moi. […] Mais cette règle ne fait que poser un rapport constant entre certains changements de tel corps et certains états du quelque chose inconnu ; il reste toujours à chercher ce qu’il est ; la question est réservée une dernière fois. — Après avoir constaté son existence, sa permanence, et sa principale relation, il nous faut trouver les qualités qui le déterminent. […] Reste à chercher pourquoi les sensations que nous logeons dans notre corps nous apparaissent aussi comme internes et sont rapportées par nous à nous-mêmes. — Pour en trouver la raison, il suffit de les comparer à celles qui nous appartiennent également et que pourtant nous ne nous attribuons point, celles de couleur et de son. […] Il nous reste donc l’idée d’un quelque chose interne, d’un dedans qui, à ce titre, s’oppose à tout le dehors, qui se rencontre toujours le même à tous les moments de la série, qui, par conséquent, dure et subsiste, qui, à cause de cela, nous semble d’importance supérieure et qui se rattache, comme des accessoires, les divers événements passagers. […] VIII Lorsque, par les expériences du toucher, de la vue instruite et des autres sens, nous avons acquis une idée assez précise et assez complète de notre corps, et qu’à cette idée s’est associée celle d’un dedans ou sujet, capable de sensations, souvenirs, perceptions, volitions et le reste, nous faisons un pas de plus.
« Voilà déjà la seconde génération, s’écrie le poète, que dévorent nos guerres civiles ; Rome périt par les mains mêmes de ses enfants… Un seul salut reste aux hommes de cœur, pareils aux Phocéens abandonnant leur cité après l’avoir maudite. Fuyez Rome, allez où vous porteront vos pas ou le souffle des vents, mais jurons de ne jamais revenir sur nos pas… Oui, partons, Romains, ou du moins ce qui reste d’hommes vertueux parmi nous ! Que le reste, docile troupeau sans courage et sans espoir, s’endorme auprès de ses foyers exécrés ; nous, hommes de cœur, laissons aux femmes les regrets de la patrie et volons au-delà des mers d’Italie… » Suit une description séduisante de cette terre imaginaire où tous les dons de la terre et du ciel les consoleront de l’ingrate patrie. […] Les pèlerins d’Horace, aussi nombreux et aussi fervents que ceux qui visitaient jadis le temple agreste de Vacuna, ont retrouvé les vestiges mêmes de sa maison de maître au milieu d’une vigne appelée aujourd’hui les vignes de Saint-Pierre ; une petite chapelle chrétienne recouvre en partie ces restes de la maison du poète épicurien ; les tuyaux en plomb qui conduisaient dans le jardin les eaux de la source domestique rampent encore sous le sol ; on y lit encore les noms de Tiberius et de Claudius, manufacturiers qui fondaient à Rome ces conduits des eaux. […] Abandonne aux dieux tout le reste.
Un chemin de fer la relie à Nuremberg et à Bamberg, et, par ces deux villes, — mais indirectement, — au reste de l’Allemagne. […] Les conditions de la souscription ayant été, exactement, observées de part et d’autre, les souscripteurs-patrons n’avaient rien à savoir du déficit, qui tomba, tout entier, sur Wagner : il alla donner, à Londres, une série de concerts, au printemps de 1877 ; il laissa un impressario prendre les décors de Bayreuth et colporter la Tétralogie de ville en ville : la générosité du roi de Bavière et de quelques anciens patrons fit le reste, et Wagner se trouva libéré, ayant accompli, grâce à la souscription et grâce à l’appui du roi, la fondation du Théâtre de Fête, et la représentation de sa première pièce de Fête. […] Il a revu, par ce regard, l’essence intérieure du Monde ; et maintenant, il fait jouer aux Cordes une Danse nouvelle, mais telle que le Monde n’en a point entendu (Allegro final) ; car c’est la Danse du Monde lui-même ; joie sauvage, plaintes douloureuses, ravissements amoureux, suprêmes délices, gémissements, transports furieux, jouissances éperdues, et souffrances ; tout cela passe comme des éclairs, dans une tempête ; et, dominant tout cela, l’extraordinaire Ménétrier, qui retient et gouverne ces choses, reste, ferme et fier, tout entier, s’appuyant à l’abîme de la Réalité. […] Lemercier et Cie 1° Dans le Rêve, 10 planches, tirées à 25 exemplaires reste 1 exemplaire, porté à 50 fr. […] Mais son œuvre la plus célèbre reste Autour du piano, présenté au salon de 1885 et rebaptisé Les wagnéristes.
Or, dans tout inventeur, dans tout penseur original, c’est la méthode qu’il faut avant tout rechercher, car cette méthode est le germe de tout le reste ; souvent elle survit aux vices de ses applications. […] Otez l’esprit de l’homme et sa constitution nécessaire, il ne vous reste des objets que des notions sans fondement ; vous élèverez une théorie hypothétique qu’une autre théorie hypothétique renversera pour être renversée à son tour ; les systèmes et les écoles se succéderont sans que la science avance, et la métaphysique, soumise à de continuelles révolutions, cherchera vainement une certitude qui la fuit toujours. […] Kant, dans la partie de l’introduction qu’il nous reste à faire connaître, détermine les fondemens sur lesquels repose cette critique par une analyse approfondie du jugement. […] Il doit être maintenant de la plus entière évidence que toutes les sciences dignes du nom de sciences théorétiques sont fondées sur des jugemens synthétiques à priori ; reste à savoir comment de tels jugemens sont possibles, en d’autres termes, comment il y a des jugemens qui contiennent un élément indépendant de toute expérience, et quelle peut être la valeur de pareils jugemens. […] Ce qu’il entreprend est un simple essai, une esquisse d’une telle philosophie. — Il reste à faire, dit-il, un novum organum qui ne serait ni celui d’Aristote, ni celui de Bacon, et qui serait l’organum de la raison pure.
Retourné chez Legrand, Poe constate avec un horrible soupçon l’existence du mal qui dévore son ami, de ce mal sans nom et sans fièvre, et il apprend de sa bouche qu’il a compté sur l’aide de son dévouement à lui, pour une expédition secrète… Les détails de cette expédition, aussi étranges que le reste de l’ouvrage, redoublent l’intérêt de curiosité qui s’attache à un tel récit. […] Mais tout cela découd instantanément les raisonnements qu’on pourrait faire contre ces impressions absurdes plus fortes que les syllogismes et les droitures de la logique ; et, qu’on le veuille ou non, si on n’a pas l’âme faite avec le grès d’une cruche, on reste, après avoir lu de telles choses, vibrant dans la volute assoupie de son rêve, comme la toupie qui tourne, endormie, dans la main ouverte de l’enfant ! […] L’une et l’autre de ces scènes doivent hanter longtemps la pensée ; mais le grandiose fragment de Lord Byron y doit entrer bien plus avant que la scène d’Edgar Poe, car c’est un fragment qui reste inexpliqué, inexplicable, par conséquent de la plus grande puissance fantastique, tandis que le mot de la scène du tulipier, dans sa Nouvelle, Edgar Poe, cet Hoffmann mutilé dans le vif de sa pensée par les habitudes américaines, essaie, le croira-t-on ? […] Tout le reste est voulu, arrangé, menti, dans ses œuvres, qui ne sont probablement que les pamphlets de son esprit, des pamphlets atroces, des vengeances contre la vie. […] Il pouvait être le frère de charité, l’ensevelisseur des restes d’un homme de génie, sans les jeter à la tête de tout un pays qui, en définitive, ne l’a point volontairement assassiné.
Il fit donc pour la province le Docteur amoureux, les Trois Docteurs rivaux, le Maître d’école : ouvrages dont il ne reste que le titre. […] Au reste, l’Étourdi eut plus de succès, que le Misanthrope, l’Avare, et les Femmes savantes n’en eurent depuis. […] Il n’y a que le premier acte et la première scène du second, qui soient en vers : Molière, pressé par le temps, écrivit le reste en prose. […] Tout le reste de la pièce est de Molière, caractères, intrigues, plaisanteries ; il n’a imité que quelques lignes, comme cet endroit où l’Avare, parlant (peut-être mal à propos) aux spectateurs, dit : Mon voleur n’est-il point parmi vous ? […] Les fous y étaient aussi à la mode ; chaque prince et chaque grand seigneur même avait son fou ; et les hommes n’ont quitté ce reste de barbarie, qu’à mesure qu’ils ont plus connu les plaisirs de la société et ceux que donnent les beaux-arts.
Moi, je suis comme le sauvage attaché au poteau : chacun le pique pour lui arracher un cri, un frémissement, mais il reste immobile. […] Dès lors, que lui reste-t-il ? […] À peine sont-ils satisfaits, qu’il ne reste plus dans leur souvenir qu’un immense sentiment d’ennui. […] On affirme que Walter Scott reste encore aujourd’hui pour le maître l’objet de lectures assidues. […] Devant la splendeur de cette force et de ce génie, qu’importe le reste du monde ?
Suivant l’idée qui nous reste de ces deux acteurs, Baron étoit fait pour les roles d’Auguste & de Mithridate ; Beaubourg pour ceux de Rhadamiste & d’Atrée. […] Reste à savoir dans quelles sources le comédien doit la puiser. […] Il ne nous reste plus qu’à dire un mot des repos de la déclamation, partie bien importante & bien négligée. […] La maladie & la pauvreté affligent les bergers comme le reste des hommes ; cependant on écarte ces tristes images de la peinture de leur vie. […] Ce feu, dit-on, n’a qu’à paroître dans les endroits où manque tout le reste, & fût-il environné d’absurdités, on ne le verra plus.
Lisez le reste de mon ouvrage comme vous liriez les pensées détachées de La Rochefoucauld. […] Ils vivent comme ils font tout le reste, sans y réfléchir. […] Celui qui est sans vertu, possesseur de tout le reste, est rejeté… » Rejeté ! […] Quand la science cesse de s’en occuper, que deviennent les restes ? […] N’avez-vous personne à conserver, et ne vous reste-il pas une mère, une épouse, des frères et des amis ?
Un homme qui ne lit pas reste un ignorant. […] Ou l’on copie servilement, ou l’on reste au-dessous de son modèle. […] Avec ce style (classique) on ne peut traduire ni la Bible, ni Homère, ni Dante, ni Shakespeare ; lisez le monologue d’Hamlet dans Voltaire et voyez ce qu’il en reste, une déclamation abstraite, à peu près ce qui reste d’Othello dans Orosmane. […] Émile Zola reste le type de cette manie de décrire qui ravage notre littérature. […] Il nous reste à apprendre la façon abstraite d’écrire.
Le reste suit, indiscutable maintenant. […] À travers ses subtilités il reste le héros de la célèbre anecdote, celui à qui M. […] Comme le muscle de cette intelligence reste vigoureux, comme il reste agile ! […] Le reste est connu. […] Il a été blessé et il reste infirme.
C’est à ce point de vue que reste Stendhal et il n’en veut pas d’autre. […] Il y reste des vestiges d’architecture romane, et le gothique n’y est pas d’une seule époque. […] Au reste, la même observation peut se faire dans les temps classiques : Bossuet traite du dogme dans ses sermons ; Bourdaloue. […] Leur imagination devient païenne, tandis que leur cœur reste chrétien. […] On y trouve toute sorte de menus : celui de la ménagère bourgeoise, savante en l’art d’accommoder les restes : Bovary mangeait « le reste du miroton, épluchait son fromage, croquait une pomme, puis s’allait mettre au lit170 » ; celui des noces populaires, dont M.
Joubert coupait délicatement dans les livres les plus majestueux et les plus consacrés par l’admiration des imbécilles les passages qui lui plaisaient, et jetait inquisitorialement le reste au feu. […] C’est de là qu’il a écrit les lettres à mademoiselle Volland du volume d’aujourd’hui, qui s’arrête à la date de 1760, car la correspondance qui reste encore à publier va jusqu’en 1774. […] Tel il est pourtant, le Diderot de ce volume de Correspondance, dans lequel, du Diderot des Œuvres, il ne reste que le bourgeois sur lequel le Diderot des Œuvres est bâti. […] Villemain, sous la plume modérée duquel j’aime à le placer pour le tuer mieux que la mienne, puisque c’est une plume de libre pensée, Villemain ne reconnaît que deux mérites à cet homme, qui eut l’ambition de trente-six, et il fait main basse sur tout le reste. […] Ils avaient tout à la fois l’exagération et le naturel d’un sentiment qui n’a pas été emporté par le xviiie siècle : la seule chose qui nous reste de lui… Ils avaient la haine de l’Église, son exécration de plus en plus vivante, — mais qui, du reste, ne la fera pas mourir.
On étoit déjà jaloux des François dans le reste de l’Europe, en cherchant à leur ressembler. […] Il touche, il intéresse s’il parle avec douleur de sa perte, s’il est plus occupé de son ami que de tout le reste. […] Il manie ce morceau habilement, & dans le reste il parle avec grandeur. […] Tout le reste est enseveli dans la Barbarie : les Celtes, les Germains, tous les peuples du Nord sont inconnus. […] L’Angleterre reste presque isolée jusqu’au regne d’Edouard III. le Nord est sauvage jusqu’au xvj. siecle ; l’Allemagne est longtems une anarchie.
Il y a bien un papillon, mais il reste un venin de chenille. […] Cela se passe dans un monde spécial, ultra-parisien, et, ce dont on sait gré à l’auteur, le ton reste sobre et pénétrant. […] De ces cœurs aux ondes mêlées il reste peut-être encore aujourd’hui des vestiges. […] Tout le reste ne signifie que préparation au tombeau. […] Qu’importe, au reste ?
M. le Professeur Morache, par l’allure hautement et largement philosophique de ses leçons magistrales — pleines d’Idées, non de formules — reste en particulier notre initiateur immédiat.
Au reste, je n’essayerai pas de chercher l’ordre et la suite de ces petites pièces détachées qui composent l’Amour breton, ni de rétablir le lien que le poète a volontairement rompu.
Il reste original même à côté d’André Chénier, auquel, du reste, sa modestie bien connue l’eût empêché de s’égaler.
Au reste, le sujet du Tuteur dupé est tiré du Fanfaron de Plaute, & la meilleure scene du Mariage interrompu est une imitation des Bacchides du même Poëte Latin.
Au reste, si nous jugeons cet Orateur avec sévérité, c’est pour préserver de ses défauts M. l’Abbé Boulogne, un des ses Eleves & son Compatriote, qui semble l’avoir pris pour modele dans sa composition, & dont les talens, mieux dirigés, nous paroissent propres à le surpasser.
Où brûlèrent deux cœurs, il reste un peu de cendre : Trempons-la d’une larme !
Puisse pour l’honneur du siècle, ce hideux morceau aller frapper rudement le Trudaine, et le ministre mettre en pièce l’intendant des finances, en sorte qu’il ne reste de l’un et de l’autre que des fragmens trop petits pour déposer dans l’avenir de notre insipidité.
Saint-Martin comprend au reste qu’il a eu des malheurs d’expression et des duretés apparentes56, des torts d’indiscrétion et de négligence dans l’exposition de ses idées, et il s’explique par là leur peu d’effet et d’action sur les contemporains. […] J’aurais beaucoup gagné à le connaître plus tôt : c’est le seul homme de lettres honnête avec qui je me sois trouvé en présence depuis que j’existe ; et encore n’ai-je joui de sa conversation que pendant le repas : car aussitôt après parut une visite qui le rendit muet pour le reste de la séance, et je ne sais quand l’occasion renaîtra, parce que le Roi de ce monde a grand soin de mettre des bâtons dans les roues de ma carriole. Au reste, de qui ai-je besoin, excepté de Dieu ?
Au reste, il n’était pas sans défense. […] Il ne s’y trouve de trace humaine que quelques pierres, reste de monuments antiques qu’on suppose des fortifications. […] Figure-toi que la suite du prince a tout dévasté et qu’il ne reste rien, mais rien dans l’intérieur.
Louis Blanc qui, vivant à Londres, se trouvait à la source pour contrôler les rapports français par ceux de la marine anglaise, et qui a pour habitude d’user de tous ses moyens d’information en historien consciencieux, a raconté ce grand combat naval et l’a discuté dans le tome XI de son Histoire de la Révolution française : il a fait justice du récit qui se lit dans le recueil de Victoires et Conquêtes et qui, plein d’emphase sur tout le reste, est empreint d’une malveillance outrageuse à l’égard du délégué de la Convention. […] La difficulté d’y trouver un maire tient à plusieurs causes : d’abord à ce qu’ici comme partout ailleurs les anciens fonctionnaires capables d’administrer ont passé en Allemagne, à la suite de la conquête ; — en second lieu, parce que Worms est une ville de plaisir, où, hors les affaires personnelles de commerce ou de propriété, on se soucie fort peu de se donner d’autres occupations ; — en troisième lieu, parce que les idées et même les prétentions de l’ancienne ville libre et impériale y existent encore, avec plus ou moins de force, dans l’esprit et le cœur de ses habitants ; — 4°, parce que les soins d’un maire sur cette frontière sont pénibles et même dispendieux pour un homme qui a de l’honnêteté, et qui pourtant a un peu de cette avarice, laquelle est aussi un des principaux traits du caractère des habitants… » À Spire, c’était bien pis ; en 1813, le maire qu’on avait cru bon était décidément hostile à la France ; ses sentiments équivoques commencèrent à se démasquer avec nos revers : « Un reste de pudeur, écrivait Jean-Bon (28 mars 1843), lui fait sans doute garder encore une sorte de réserve, mais seulement ce qu’il en faut pour ne pouvoir pas être convaincu légalement de son aversion pour le gouvernement qui l’a cru digne de sa confiance. […] Les autres appartements de l’hôtel respiraient la même modestie, et la table était parfaitement assortie au reste.
L’ennemi était en forces ; l’Électeur de Bavière, avec un corps considérable de troupes, ayant joint le duc de Savoie, Catinat n’eut plus qu’à se tenir sur la défensive, et il parut, dans le reste de cette campagne, « prendre continuellement la leçon de ses adversaires et ne régler ses mouvements que sur les leurs. » C’est ainsi, du moins, qu’en jugeaient les critiques sévères. […] Le reste était tous nouveaux régiments, dont plusieurs étaient à demi ruinés, dix-neuf escadrons de dragons… Nous leur avons abandonné Carmagnole que l’on ne pouvait soutenir et que l’on voulait quitter. […] Catinat aurait eu sans doute à faire de bonnes réponses ; s’il n’avait pas la soudaineté, l’éclair et le coup de foudre, il avait le reste.
On était au lendemain du jour où l’Assemblée avait décerné des honneurs suprêmes à la mémoire de Voltaire et décrété la translation de ses restes au Panthéon. […] Ce qu’on peut dire de mieux après coup à la décharge de Raynal, c’est que, s’il était modifié et repenti, du moins il ne s’était pas totalement retourné et qu’il avait gardé de bons restes de lui-même jusque dans sa retraite en arrière. […] J’aime mieux Malouet quand il ne fait pas de plan d’attaque et qu’il reste sur la défensive.
Sa vie et sa correspondance (suite) Mardi 4 mai 1869 Il me reste à indiquer des portions de correspondance qui offrent des tons un peu plus variés, à montrer pourtant jusqu’à la fin la note fondamentale, et aussi à recueillir les principaux hommages qui n’ont pas manqué de son vivant à ce tendre et sympathique génie. […] Moi je ne peux pas même me coucher, il faut chercher… souvent pour le jour même, afin que moi seule je sache que c’est l’abîme », En lui rappelant les premiers mots d’une ancienne romance : « (Le 19 avril 1856)… Tu sais la suite dont les mots m’échappent, mais qui devaient dire : Nous pleurerons toujours, nous pardonnerons, et nous tremblerons toujours. — Nous sommes nées peupliers… » « (Mercredi 27 novembre 1850)… Je reste à coudre près de lui (mon mari), car je maintiens tout ce que je peux d’un sort si délabré qui ne touche personne… Dieu et toi exceptés, je le sais bien, va ! […] Rien ne reste de nous, sinon d’avoir aimé. » Elle se plaisait aussi à rappeler ces deux vers qui, s’ils ne sont pas d’elle, sont du moins tout son emblème : En gémissant d’être colombe, Je rends grâces aux dieux de n’être pas vautour.
Mais il reste toujours cette contradiction piquante qui exprime bien la confusion du temps et qui montre un maître de la précédente école un peu étonné et tout lier de son disciple émancipé. […] L’imitation des Anciens, même à cette heure d’émancipation, se marque à chaque pas : Du Bellay, en s’affranchissant par un côté, reste assujetti par l’autre. […] C’est une grosse erreur ; car, d’un côté, le Roman de la Rose est un symptôme, un résultat au lieu d’être une cause, et de l’autre il est venu à la fin d’une période qui avait été grande et qui reste plus importante que ce qui l’a suivi ; il a apporté un élément nouveau sans doute, mais regrettable, et, par son succès, il a jeté la poésie française dans une voie déplorable, où elle pouvait rester éternellement embourbée ; en somme, il lui a fait perdre près de deux siècles et peut-être vingt poètes.
Au reste, homme du monde, et très-semblable à ce que les lecteurs pourront voir dans Arthur, le travail et l’idée de la gloire ne furent que des éclairs dans une vie donnée plutôt aux sentiments et aux émotions. […] Voilà ce que me faisait inventer de chimérique, comme réforme et premier retour au bien, une morale riante et mondaine, rigide en honneur, en amitié, mais sur le reste accommodante et fragile. […] Mais la compagnie nous était survenue, et, elle-même, se défiant de son émotion, elle prit garde pour le reste du jour de ne pas prêter à un nouveau tête-à-tête ; il n’y eut donc point à Crosey de bosquet de Clarens : le baiser ne descendit pas ; et, à vrai dire, il était déjà tout descendu… »
Il y aura bien quelques redites ; il y aura même quelques points plus ou moins excentriques, ou trop sinueux, qui ne seront pas représentés ; mais, après lui, s’il parcourt le reste de la carrière comme il a commencé, il faudra marcher par les chaussées qu’il aura faites : heureux si l’on trouve encore à glaner par quelques sentiers ! […] La méthode d’exécution reste subordonnée chez M. […] Ces volumes sont comme des sacs pleins de toute marchandise, bien rangés et étiquetés par ordre de débarquement ; il ne reste qu’à les ouvrir et à y tailler, s’il se peut, l’étoffe aux justes endroits.
L’essentiel est que la chose générale subsiste et reste établie dans une teneur quelconque qui ne soit pas trop contraire à la réelle, mais qui surtout aboutisse et se rapporte aux chemins nouveaux. […] Les monastères de l’école de Colomban étant, par un revirement assez naturel, devenus hostile à l’intérêt des évêques, il les favorisa contre ceux-ci, rallia les populations, et rendit à l’ensemble de la souveraineté franke un reste de consistance et même de splendeur qui ne tint pas après lui. […] Au reste, ce qui est éclatant, noble et d’une élévation éloquente, je l’accepte de grand cœur et le salue.
L’affaire de Mme de Pontivy, venant après sur le tapis, profita d’un reste de ce feu et de ce zèle. […] Le reste était comme anéanti à ses yeux, ou ne vivait que par là. […] Elle en revenait toujours à son idée, que la passion est tout, et le reste insignifiant ou très-secondaire ; ou bien elle accordait que les distinctions de M. de Murçay étaient parfaites, qu’il y avait nécessité pour elle de se rendre plus raisonnable et un peu moins tendre, et qu’elle tâcherait l’un et l’autre ; ce qu’il n’entendait pas du tout ainsi.
Mais à défaut d’« histoires » digues de ce nom, les Mémoires abondent : la voie ouverte par Villehardouin ne sera plus désertée, et l’aptitude de nos Français à ce genre d’ouvrage, dont les raisons au reste ne sont pas difficiles à trouver, commence à se marquer avec éclat. […] Au reste, comme saint Louis même, il est assez sûr de sa foi pour ne pas être esclave de l’Eglise : le saint roi prenait un jour le parti des excommuniés, le sénéchal est une fois excommunié, et porte légèrement la chose, sans crainte et sans émotion. […] Après cinquante ans, il voit encore la toile peinte en bleu, qui revêtait le pavillon du soudan d’Égypte, la cotte vermeille à raies jaunes d’un garçon qui est venu en Syrie lui offrir ses services : quand il s’attendait à avoir la tête coupée, il entend la confession de son compagnon sans qu’il lui en reste un mot dans la mémoire, mais il voit le caleçon de toile écrue d’un Sarrasin, et ce caleçon toute sa vie lui restera devant les yeux.
Pendant une vingtaine d’années, l’esprit de la Renaissance s’infiltre chez nous : mais le xve siècle reste pour ainsi dire toujours à l’avant-scène. […] Il a de l’intelligence au reste du goût : il aime la poésie, il fait des vers164, comme Marot, trop souvent comme Jean, mais par rencontre aussi comme Clément. […] Plus savant que Marot, possédant parfaitement le grec comme le latin, traduisant, paraphrasant en français, ou imitant en leur langue les poètes de Rome, il représente mieux l’esprit de l’humanisme : mais il est surtout italien, et il unit la froideur maniérée du pétrarquisme à quelques restes de raide subtilité qu’il a hérités de son père Octovian.
Voltaire ramasse un faisceau de pièces originales, d’où l’innocence de la victime ressort (1762) ; il reçoit chez lui les restes de la malheureuse famille ; il fait reviser le jugement ; pendant trois ans c’est sa principale affaire, et il finit par arracher la réhabilitation de Galas. […] Ses petits mots perfides n’amoindrirent pas l’Histoire naturelle, et il ne parut pas à son avantage quand il entreprit une lutte ouverte : il essaya de contredire une des plus belles hypothèses de Buffon, qui voyait dans les coquillages et les poissons trouvés au haut des Alpes une preuve du séjour des eaux de la mer en des temps reculés ; Voltaire soutenait que les coquillages étaient tombés des chapeaux des pèlerins qui revenaient de la Terre Sainte, et que les arêtes de poissons étaient les restes de leur déjeuner. […] Enfin, le don éminent de Voltaire, ce qui enveloppe tout le reste, c’est l’activité.
Au reste, il prétendait l’aire œuvre, non pas d’archéologue, mais d’artiste. […] Au reste, expérimentations scientifiques, ou explications techniques, tout le scientifique et tout le technique se valent chez M. […] Il en a l’intensité d’impressions pittoresques, la profondeur de mélancolique désillusion ; mais Loti, au reste, est très personnel et tout moderne.