Chacun prend son plaisir où il le trouve. » Voilà le goût.
C’est toujours une maladresse de rabaisser à ce point ses adversaires, quand on veut se donner le mérite de triompher d’eux, et je ne vois pas l’autorité qu’on peut prendre à réfuter quelqu’un que l’on présente comme à peu près dénué de sens commun.
Tel est surtout l’ouvrage d’un de ces Scandinaves, qui, au neuvième siècle, fut en même temps roi, guerrier, poète et pirate, et qui, pris en Angleterre les armes à la main, condamné à mourir dans une prison pleine de serpents, chanta lui-même son éloge funèbre.
C’est dans ce sens que la loi des douze tables prend toujours le mot autorité ; auteur signifie toujours en terme de droit celui de qui on tient un domaine.
Par opposition à leurs vassaux ou homines, les seigneurs des fiefs furent appelés barons dans le sens où les Grecs prenaient héros, et les anciens Latins viri ; les Espagnols disent encore baron pour signifier le vir des Latins.
Comment un peuple, qui possédait un Montesquieu, a-t-il été prendre un J. […] C’est la société politique, diverse dans ses formes, qui prend la parole et qui parle seule. […] Rousseau et des législateurs prolétaires de ce temps-ci, qui prennent le niveau de leur salaire pour la justice de Dieu dans la constitution de leurs chimères.
III, § 12] ; cette association avec des phénomènes sensibles lui est profitable : une pensée qui s’est exprimée au dehors a des contours plus nets, plus d’intensité, plus de fixité aussi ; « elle a pris quelque chose de l’allure et des caractères » des phénomènes corporels. […] Cardaillac a pris pour un phénomène distinct une simple loi, une forme, l’association de l’idée avec le mot. […] Selon Cardaillac, elle se forme aux dépens de l’habitude de la parole extérieure, si « nous prenons l’habitude de nous abstenir de proférer », aussitôt qu’elle est trouvée, l’expression de nos idées102. […] Essais de philosophie, an XIII (1804), t. 1, p. 246 et suiv. — Prévost n’est pas le seul philosophe qui ait pris pour une vérité psychologique la maxime d’Horace : Segnius irritant… [sur laquelle voir notre chapitre VI, § 7]. […] Histoire ancienne de l’Orient (1875), p. 571 : comment l’ancienne écriture idéographique prit naturellement pour l’esprit une valeur phonétique.
Le caractère d’Aladin et ses nobles imprudences de conduite ont leur contrepoids et leur correctif dans la sagesse d’un vieux moine philosophe, le Kalender : Le Kalender avait beaucoup vu, beaucoup observé, méprisait les hommes et s’en accommodait ; il ne connaissait point de vérité absolue, ne trouvait rien de grand, ni de vil, ni de petit… Jamais il ne faisait de reproches sur ce qu’on aurait dû faire : il prenait les choses où elles en étaient, et les hommes comme ils étaient… Il ne donnait point de conseils, mais quelquefois des avis… Jamais il ne raisonnait contre les passions, mais il prouvait souvent qu’on n’avait pas de passion. […] Quand on l’a connu, il est évident qu’il n’aurait jamais consenti à assembler les notables, et encore moins les États généraux ; et que, si l’on suppose des circonstances critiques, il n’aurait pas balancé, pour le rétablissement de l’ordre, à prendre les plus violents partis et à y persévérer.
Tous les trois se prirent de préférence au côté spiritualiste, rêveur, enthousiaste, de leur auteur, et le fécondèrent selon leur propre génie. […] Par beaucoup de détails, par le style, par le souffle et l’ampleur des morceaux pris séparément, elles sont souvent supérieures aux premières Méditations ; comme ensemble, comme volume définitif, j’aime mieux les premières.
Le public fut surpris d’abord de la vigueur et de l’insistance de ses attaques, et nombre de gens le prirent pour un médisant forcené : Montausier mit vingt ans à lui pardonner. […] Il y prit le courage de s’ennuyer librement, et de se plaire sans scrupule, selon la propre et intrinsèque vertu des œuvres.
Les choses prennent donc à ses yeux une apparence linéaire, géométrique et non pas évidente, à laquelle leur essence comprimée doit de tendre sans cesse à déborder le dessin où elle se voit réduite. […] Bourget pour avoir tendu à dénaturer ainsi le caractère du roman, il serait injuste néanmoins de ne pas lui savoir tenir compte de cette circonstance, qu’il a su faire qu’on en prit son parti, à son égard, non sans plaisir ; sans compter qu’il n’aurait pas trouvé différemment l’occasion de ces formules, dont on doit dire que le nombre est grand, parmi elles, qui pourrait servir à un recueil de pensées détachées d’une saveur unique.
L’Opéra jusques à ce jour n’est pas un poème, ce sont des vers ; ni un spectacle, depuis que les machines ont disparu par le bon ménage d’ Amphion et de sa race ; c’est un concert, ou ce sont des voix soutenues par des instruments : c’est prendre le change, et cultiver un mauvais goût, que de dire, comme l’on fait, que la machine n’est qu’un amusement d’enfants, et qui ne convient qu’aux Marionnettes ; elle augmente et embellit la fiction, soutient dans les spectateurs cette douce illusion qui est tout le plaisir du théâtre, où elle jette encore le merveilleux. […] Il semble qu’il y ait plus de ressemblance dans ceux de Racine, et qui tendent un peu plus à une même chose ; mais il est égal, soutenu, toujours le même partout, soit pour le dessein et la conduite de ses pièces, qui sont justes, régulières, prises dans le bon sens et dans la nature, soit pour la versification, qui est correcte, riche dans ses rimes, élégante, nombreuse, harmonieuse : exact imitateur des anciens, dont il a suivi scrupuleusement la netteté et la simplicité de l’action ; à qui le grand et le merveilleux n’ont pas même manqué, ainsi qu’à Corneille, ni le touchant ni le pathétique.
Ainsi nous serions portés à voir une grande vue de la Providence dans le soin qu’elle a pris de placer le principe conservateur de l’ordre dans les mœurs et dans la langue du peuple, qui doit régir l’âge actuel des sociétés européennes. […] Les sujets historiques furent d’abord pris hors de notre histoire, ce qui était un hommage rendu à la vérité du sentiment qui avait dicté les préceptes anciens.
Je me rappelle encore toutes les précautions qu’il nous fallut prendre : il était absent de Paris, on choisit exprès cet instant-là ; on usa de ruse ; on ne s’adressa pas à lui pour le peu d’indications biographiques qui étaient indispensables et qui eussent trop coûté à arracher, sans compter qu’on ne les eût obtenues sans doute qu’arrangées et embellies : ses plus anciens amis et principalement Émile Deschamps, son intime d’alors (et envers qui il a fait preuve, depuis leur brouille, d’une froide rancune irréconciliable), voulurent bien me renseigner tant bien que mal, et il n’y a rien d’étonnant qu’on se soit mépris d’abord sur quelques points et circonstances d’un intérêt tout domestique, notamment sur son mode et son degré de parenté avec l’amiral de Baraudin.
Barbier, en un mot, porte une empreinte originale et prend sa place tout d’abord entre les plus éclatantes productions de notre poésie contemporaine.
Avant que notre idiome fût fixé, et quand déjà il sortait de sa première indigence, du temps d’Amyot et pendant tout le XVIe siècle, il abondait en ressource pour traduire les Anciens ; il se modelait sur eux avec ampleur et souplesse, et en prenait de vives et fidèles empreintes, jusque sous des mains médiocrement habiles.
Mickiewicz a pris la grande infortune polonaise de ce côté ardent et mystique, si propice à la poésie.
Plusieurs des hommes qui ont pris un grand ascendant sur les destinées de la France, étaient dépourvus de toute apparence de grâce dans l’expression et de brillant dans l’esprit : peut-être même devaient-ils une partie de leur influence à ce qu’il y avait de sombre, de silencieux, de froidement féroce dans leurs manières comme dans leurs sentiments.
Que Dieu récompense Almont, et puisse tout ce qui vit le prendre pour modèle !
D’abord on commence à s’occuper de la langue elle-même, à la prendre comme objet de science, pour en découvrir les lois, ou lui en imposer.
Outre les savants, nul ne se fait faute de prendre des mots à sa fantaisie : le faux principe de Ronsard que la perfection d’une langue est en proportion du nombre de ses mots, abuse tout le monde, et par dévouement à la langue nationale, on en vient à perdre tout respect de son génie et de sa pureté.
Les sages étoient scandalisés de voir leur chef aux prises avec un comique.
On peut nous demander de suspendre notre jugement ; mais cette suspension ne doit être un avantage pour personne, et l’on ne doit point profiter d’un armistice pour prendre pied dans un pays disputé.
Il prend pour point de départ les expériences de M.
Daudé-Baucel (secrétaire de l’Union Coopérative), Angot des Rotours, Émile Magne — et bien d’autres, aidés d’aînés illustres, prennent la parole dans ses réunions périodiques.
Où aurait-il pris le sentiment exquis des proportions ?
Ils tirent leur force du rapport que la nature elle-même a pris soin de mettre entre les objets extérieurs et nos organes, afin de procurer notre conservation.
L’air dépose encore sur la surface de la terre la matiere qui contribuë le plus à sa fécondité, et le soin qu’on prend de la remuer et de la labourer, vient de ce qu’on a reconnu que la terre en étoit plus féconde quand un plus grand nombre de ses parties avoit eu lieu de s’imbiber de cette matiere aerienne.
Ce sont ces évolutions reglées, pour ainsi dire, lesquelles ont beaucoup aidé à faire prendre aux critiques la saltation des choeurs, pour des ballets à notre mode.
On prend le contre-pied.
Il est même permis de penser que n’étant plus compliqués d’affections sociales, les sentiments religieux prendront plus d’intensité, tout en conservant leur heureuse influence.
Ou ailleurs (dans Seule) : Son cœur, son pauvre cœur jusqu’à la mort fidèle, S’était pris sans espoir d’un amour éclatant !
Il faut qu’il renonce à prendre ce bel oiseau bleu des Nuits, encore plus farouche et plus difficile à saisir que le bel oiseau bleu des Jours.
Chacun, par l’ascendant de son génie ou de ses vertus, monte et va prendre son rang ; les âmes opprimées se relèvent et recouvrent leur dignité.
Si vous portez vos regards plus loin, vous trouverez en Hongrie ce fameux Jean Hunniade qui combattit les Turcs, et simple général d’un peuple libre, fut plus absolu que vingt rois ; et ce Mathias Corvin son fils, le seul exemple peut-être d’un grand homme fils d’un grand homme ; en Épire, Scanderberg, grand prince dans un petit État ; et parmi les Orientaux, ce Saladin, aussi poli que fier, ennemi généreux et conquérant humain ; Tamerlan, un de ces Tartares qui ont bouleversé le monde ; Bajazet qui commença comme Alexandre, et finit comme Darius : d’abord le plus terrible des hommes, et ensuite le plus malheureux ; Amurat II, le seul prince turc qui ait été philosophe, qui abdiqua deux fois le trône, et y remonta deux fois pour vaincre ; Mahomet II, qui conquit avec tant de rapidité, et récompensa les arts avec tant de magnificence ; Sélim, qui subjugua l’Égypte et détruisit cette aristocratie guerrière établie depuis trois cents ans aux bords du Nil, par des soldats tartares ; Soliman, vainqueur de l’Euphrate au Danube, qui prit Babylone et assiégea Vienne ; le fameux Barberousse Chérédin, son amiral, qui de pirate devint roi ; et cet Ismaël Sophi, qui au commencement du seizième siècle, prêcha les armes à la main, et en dogmatisant conquit la Perse, comme Mahomet avait conquis l’Arabie.
Qu’on lise les histoires grecque et romaine d’Otfried Muller, de Thirwall, de Grote, de Niebuhr, de Michelet, de Mommsen, de Fustel de Coulanges, après les classiques compositions des écrivains antiques, on sera tout surpris du nouvel aspect que prennent les choses dans l’exposition des historiens modernes. […] Si l’on veut un exemple saisissant de la méthode historique des modernes, on peut prendre le grand événement de notre révolution. […] Spectateur dans l’univers, il sait que le monde ne lui appartient que comme sujet d’étude, et lors même qu’il pourrait le réformer, peut-être le trouve-t-il si curieux tel qu’il est, qu’il n’en aurait pas le courage. » Tel est l’effet sur les âmes de toute spéculation qui prend un caractère plus ou moins scientifique.
Monsieur le ministre, la commission ne s’est point résignée, sans prendre beaucoup sur elle, à ces conclusions négatives sur tous les points.
les principes sont posés, la méthode est donnée, et l’habile professeur a pris toute sa revanche dans la partie du poème didactique qui s’applique à l’étude et à l’amour des champs, et dont il a trouvé de si beaux et si doux exemples, de Virgile à Lamartine.
C’est là que l’on voit l’homme véritablement aux prises avec ses propres forces.
Il est un de ceux qui ont pris le plus à cœur la restauration du pur langage d’autrefois.
— Et quand bien même une morale pourrait issir de l’économie sociale, nous hésiterions à prendre pour paroles de l’Évangile utilitaire les aphorismes mi-paradoxes, mi-truismes, enroulés autour de Denise ou de Francillon.
Prendre l’humanité à un point isolé de son existence, c’est se condamner à ne jamais la comprendre ; elle n’a de sens que dans son ensemble.
On cause, on rit fort bien avec elle. » Madame Scarron, pour donner le change aux curieux que sa retraite aurait pu mettre en campagne, prit avec elle la petite d’Heudicourt, et parut se charger de son éducation.
C’est dans Job que le style historique de la Bible prend, comme nous l’avons dit, le ton de l’élégie.
Parmi les qualités que je me plais à vous reconnaître, je vous ai trouvé un défaut, un, ce n’est pas beaucoup avancer ; mais ce défaut est assez fâcheux pour que je prenne à cœur de vous le signaler avec force, dussé-je vous laisser de moi le souvenir d’un morose donneur de conseils, Caton malencontreux, Orbilius de la dernière heure !
Enfin dans une nation industrieuse et capable de prendre toute sorte de peine pour gagner sa vie sans être assujettie à un travail reglé, il s’est formé un peuple entier de gens qui cherchent à faire quelque profit par le moïen du commerce des tableaux.
C’est un Dumas… Non pas celui que d’aucuns appellent en riant le Grand Dumas, et qui auraient eu peut-être raison de le dire sans rire s’il n’avait pas pris toutes ses facultés, les unes après les autres, et s’il ne les avait pas toutes jetées par les fenêtres comme les riches y jettent quelquefois leur argent.
Il faut plus que cela quand on prend en main sa cause.
Pour bien juger et des discours et de l’orateur, il est bon de se rappeler que Maximien, d’abord paysan, ensuite simple soldat, quand il fut prince voulut avoir un nom, et prit celui d’Hercule.
Si nous examinons maintenant son caractère et ses qualités personnelles, nous lui trouverons cette ambition sans laquelle un homme n’a jamais donné un grand mouvement à ce qui l’entourait ; cette activité nécessaire à tous les genres de succès, à la guerre surtout, et dans un empire qui embrassait cent provinces ; cette férocité qui était le vice général du temps, et qui lui fit commettre des crimes, tantôt d’une barbarie calme, comme le meurtre de son beau-frère, celui de son neveu, et celui des rois prisonniers qu’il fit donner en spectacle et déchirer par les bêtes, tantôt des crimes d’emportement et de passion, comme les meurtres de sa femme et de son fils ; cet amour du despotisme presque inséparable d’une grande puissance militaire et de l’esprit de conquête, et surtout de l’esprit qui porte à fonder un nouvel empire ; un amour du faste, que les peuples prennent aisément pour de la grandeur, surtout lorsqu’il est soutenu par quelques grandes actions et de grands succès ; des vues politiques, sages, et souvent bienfaisantes, sur la réforme des lois et des abus, mais en même temps une bonté cruelle qui ne savait pas punir, quand les peuples étaient malheureux et opprimés.
Quant à la seconde partie de la science économique, l’éducation des corps, on peut conjecturer que, par l’effet des terreurs religieuses, de la dureté du gouvernement des pères de famille, et des ablutions sacrées, les fils perdirent peu à peu la taille des géants, et prirent la stature convenable à des hommes.
Quelques parties conservent une grâce antique : le reste a pris le faux goût de chaque mode passagère, et contracté les vices du temps.
Il ne pouvait pas la ressusciter avec sa lyre : il n’était pas à lui seul un peuple ; il prit son parti de l’abdication générale de Rome, et ne pensa plus qu’à vivre pour lui-même, d’amitié, de poésie, de solitude, de bonne chère et d’amour. […] Sa poésie, plus lyrique, plus élégante, quoique aussi voluptueuse, prit la douce gravité ou la gracieuse familiarité des maîtres du monde avec lesquels il vivait si familièrement. […] Du lendemain garde-toi de prendre trop de souci, et jouis à la hâte du jour que le destin te prête.
Comme d’ailleurs cet élément fabuleux flatte plus agréablement les imaginations des hommes, il ne tarde pas à usurper sur l’élément historique, auquel même on le voit servir d’explication, jusqu’à ce qu’il prenne enfin toute la place, dans les Romans de la Table-Ronde par exemple, où l’histoire ne sert plus que de prétexte au trouvère pour exercer la fertilité de son invention ; — et le roman se détache ainsi de l’épopée. […] D. — Si les uns ou les autres ont ajouté quelque chose à leurs modèles provençaux, — et qu’il semble qu’ils aient pris l’amour plus au sérieux. — Mais peut-être cela ne tient-il qu’au caractère de la langue ; — moins formée, et par conséquent d’apparence plus naïve que la langue d’oc. — Ils ont toutefois exprimé quelques sentiments qu’on n’avait pas exprimés avant eux ; — et, sous le rapport de la forme, quelques-unes de ces Chansons courtoises sont peut-être ce que la littérature du Moyen Âge nous a laissé de plus achevé. […] Les Miracles. — Les Miracles sont une aventure de la vie commune, dénouée par l’intervention de la Vierge ou d’un saint ; — dont le dénouement même, et surtout « l’intrigue », n’ont rien d’obligatoire ; — les personnages n’en ont rien de forcément plus ou moins historique ; — c’est à peine si l’on peut dire qu’ils visent à l’édification, et moins encore à renseignement ; — ils sont d’ailleurs souvent hostiles au clergé ; — et on ne voit pas que l’Église les ait pris sous sa protection. — La principale relation qu’ils aient avec les Mystères est donc d’avoir entretenu le goût du théâtre ; — et, si l’on le veut, de l’avoir développé par l’intermédiaire des confréries, puys ou chambres de rhétorique. — Que, par opposition à ces caractères, les Mystères, eux, sont vraiment la mise en scène des « mystères » de la religion ; — ce qui nous dispense d’épiloguer sur la signification et l’étymologie de leur nom. — Aussi leur véritable caractère est-il bien là, non ailleurs ; — et les scènes épisodiques dont ils sont remplis ne l’ont pas altéré ; — ce que prouve d’ailleurs la seule classification qu’on en puisse donner.
. — Ne serait-il pas possible que la division des pouvoirs donnât tous les avantages et aucun des inconvénients de l’opposition des intérêts, que deux chambres, un directoire exécutif, quoique temporaire, fussent parfaitement distinctes dans leurs fonctions ; que chacun prit un parti différent par sa place, mais non par esprit de corps, ce qui est d’une toute autre nature ? […] Le mot de démocratie étant pris, de nos jours, dans diverses acceptions, il ne rendrait pas avec exactitude ce que je veux exprimer.
Celui-ci apporterait les devoirs corrigés et raclés soigneusement d’un consciencieux élève, celui-là serait un enfant mal venu de Lamartine, revu et corrigé par M. de Strada, et je n’aurais pas pris la peine d’analyser leurs vers. […] Tels de ses vers s’appuient sur des souvenirs de la mythologie antique et, ranimant des sylvains et des hippocentaures qui n’ont rien de commun avec les croyances et les traditions de nos races, dénoncent ainsi la main du littérateur, le souvenir d’études faites, de choses prises dans les livres.
Il a pris le sage parti de rétracter ses erreurs, & d'employer sa plume à la défense de la Religion, qu'il avoit paru combattre pendant qu'il étoit Encyclopédiste. […] Un Sauvage, qui n’auroit lu que les Ouvrages de nos Philosophes, qui apprendroit par eux la licence qu’ils permettent, les vices qu’ils préconisent, les devoirs qu’ils proscrivent, les sentimens qu’ils dégradent, l’indépendance qu’ils affichent, & qui prendroit ces Ouvrages pour nos Livres religieux, pourroit avec raison avoir une fort mauvaise idée de la Morale Chrétienne.
Comme ceux qui sentent en eux un aiguillon secret de douleur et qui ont la vie rapide, l’abbé de Pons se prenait plus activement qu’un autre aux choses du jour, à la circonstance qui passe, et s’y jetait avec une vivacité et un feu qui faisaient de lui un excellent journaliste : ce n’est pas une raison pour nous de le mépriser.
Quelques-unes, qui semblaient plus impatientes et plus désespérées que les autres, s’avançaient jusque dans les flots de ce Styx d’oubli, et elles tendaient les bras vers la barque, déjà lointaine, qui emmenait un petit nombre de nobles figures immobiles et sereines sous le rayon ; on aurait dit que les délaissés prenaient tous les hommes et tous les Dieux à témoin d’une injustice criante qu’elles étaient seules, hélas !
Et quel était donc celui qui va épier et prendre ainsi sur le fait les pusillanimités et les misères du maître durant sa maladie suprême ?
De ce qu’elles sont encore enfoncées dans les images, de ce que l’enfant les prend en bloc, dans leur forme concrète, sans les extraire de leurs circonstances locales et particulières.
Une nouvelle génération, arrivée à l’âge d’homme, voulut prendre sa place au soleil.
Et où pourrait mieux se manifester ce retour au vrai ou au simple du poète que dans cette passion qui tout à coup le prend pour Desbordes-Valmore ?
Gagnée par l’entretien de Jésus, la femme reconnut en lui un prophète, et, s’attendant à des reproches sur son culte, elle prit les devants : « Seigneur, dit-elle, nos pères ont adoré sur cette montagne, tandis que vous autres, vous dites que c’est à Jérusalem qu’il faut adorer Femme, crois-moi, lui répondit Jésus, l’heure est venue où l’on n’adorera plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem, mais où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité 674. » Le jour où il prononça cette parole, il fut vraiment fils de Dieu.
Mais renfermer l’espace accordé à une pièce de théâtre en du temps, en un lieu, c’est imposer une sujétion qui se conçoit mieux dans la littérature d’une nation alignée et symétrisée par des habitudes de respect que dans celle d’un peuple moins ordonné et à qui il prendrait de fréquents accès d’anarchie.
On y voit l’imagination la plus vive & la plus féconde, un esprit flexible pour prendre toutes ses formes, intrépide dans toutes ses idées, un cœur pétri de la liberté Républicaine, & sensible jusqu'à l’excès, une mémoire enrichie de tout ce que la lecture des Philosophes Grecs & Latins peut offrir de plus réfléchi & de plus étendu ; enfin une force de pensées, une vivacité de coloris, une profondeur de morale, une richesse d’expressions, une abondance, une rapidité de style, & par-dessus tout une misanthropie qu’on peut regarder comme le ressort principal qui a mis en jeu ses sentimens & ses idées.
Nourris par la religion, entre la terre et le firmament, sur ces roches escarpées, c’est là que de pieux Solitaires prennent leur vol vers le ciel comme des aigles de la montagne.
Où sont ces hommes qui ont pris le parti de se laisser mourir ?
Pour être poète, dit le terrible et opiniâtre railleur, qui ne se déferre jamais de sa plaisanterie effrayante de vulgarité, il faut d’abord « ne pas croire à Dieu et lire la Bible pour y prendre des métaphores ; — ne rien savoir, puisque les plus beaux génies de ce temps n’ont pas, en connaissances, de quoi couvrir une pièce de six pence au fond d’une cuvette ; — traiter tous les auteurs comme des homards, dont on choisit le meilleur dans la queue et dont on rejette le reste au plat ; — avoir toutes prêtes des comparaisons comme le cordonnier a ses formes ».
Prenez son recueil : il commence par cette ode qu’il appelle un madrigal panthéiste (jour de Dieu !
Elles n’ont pris possession de l’esprit public que parce que l’esprit public était modelé déjà et comme pétri pour elles par l’action incessante des formes sociales.
Les Carthaginois se trouvèrent dans le premier cas : le traité qu’ils avaient fait avec les Romains leur avait assuré la conservation de leur vie, de leurs biens et de leur cité ; par ce dernier mot ils entendaient la ville matérielle, les édifices, urbs dans la langue latine ; mais comme les Romains s’étaient servis dans le traité du mot civitas, qui veut dire la réunion des citoyens, la société, ils s’indignèrent que les Carthaginois refusassent d’abandonner le rivage de la mer pour habiter désormais dans les terres, ils les déclarèrent rebelles, prirent leur ville, et la mirent en cendres ; en suivant ainsi le droit héroïque, ils ne crurent point avoir fait une guerre injuste.
Tout échappe de nos mains, et ce qui prend fin n’a pas de retour.
; après avoir fait toucher du doigt les premières difficultés presque insurmontables avec lesquelles on était aux prises ; lorsqu’il arrive à l’ouverture des Chambres et à l’essai de ce nouveau régime de discussion, M.
Les anciens prenaient souvent leur point d’appui dans les erreurs, souvent dans des idées factices ; mais enfin ils se sacrifiaient eux-mêmes à ce qu’ils reconnaissaient pour la vertu ; et ce qui nous manque aujourd’hui, c’est un levier pour soulever l’égoïsme : toutes les forces morales de chaque homme se trouvent concentrées dans l’intérêt personnel.
Les émotions causées par les poésies ossianiques, peuvent se reproduire dans toutes les nations, parce que leurs moyens d’émouvoir sont tous pris dans la nature ; mais il faut un talent prodigieux pour introduire, sans affectation, la mythologie grecque dans la poésie française.
Vous n’avez pas su prendre ce parti, et combien je le regrette !
Il a fréquenté chez Leconte de Lisle et chez M. de Heredia avant de prendre M.
Henry Bauër Hier, sur la scène de la Porte-Saint-Martin, devant le public transporté d’enthousiasme, un grand poète héroï-comique a pris sa place dans la littérature dramatique contemporaine, et cette place n’est pas seulement l’une des premières parmi les princes du verbe lyrique, sentimental et fantaisiste, c’est la première.
Il aimait les fleurs et en prenait ses leçons les plus charmantes.
Feu notre ami Greuze n’eût pas manqué de prendre l’instant précédent, celui où un père, une mère, envoient leur fille à son époux.
Même plus tard, quand les faits s’affermissent et se clarifient dans son récit, et prennent de ces certitudes qu’il n’est plus permis de discuter ; même au moment de ces merveilleux succès des Jésuites qui firent croire un jour à l’imagination européenne que la croix conquerrait l’Empire du Milieu, on s’enivrait trop d’une religieuse espérance… car trente-six mille chrétiens, au plus, sur trois cents millions d’âmes, n’étaient qu’une faible étincelle du feu qu’on croyait avoir allumé !
Le ramasseur d’oubliés et de dédaignés, ensevelis pêle-mêle dans l’ombre des vieux murs en ruines de l’Histoire, et qui les prend dans son tombereau, a bien senti qu’il ne pouvait traiter le Génie et la Gloire comme l’infortune des petits talents malheureux.
Des Deux Masques, il n’en avait pris qu’un, mais son érudition l’avait dilaté outre mesure, en recherchant ce masque-là et en le signalant partout, chez tous les peuples, — qui ne l’ont pas aussi glorieusement porté que les nations chez lesquelles Paul de Saint-Victor a concentré l’art théâtral.
Tel qu’il est cet esprit, du reste, et nous dirons tout à l’heure ce qu’il est, c’est de l’esprit, c’est-à-dire quelque chose de fin et de prudent, qui s’avise, qui s’observe, qui s’arrête, qui a ses précautions, ses circonspections et ses partis pris… On glace les fruits pour les rendre meilleurs, et ils ne sont pas meilleurs, ils ne sont que plus froids.
Il a osé préférer le pauvre Pierre Saliat, qui n’était qu’un écrivain, à un puissant Monsieur de l’Académie des inscriptions comme Larcher, et quoiqu’il ait pris (il faut en convenir) bien des précautions… professorales pour toucher à ce puissant Monsieur d’Académie, car les académiciens sont pour les professeurs ce que pour les bourgeois doivent être des duchesses, M.
Ferdinand, qu’Isabelle avait si chevaleresquement épousé, venait de prendre Grenade aux Maures.
… Et il ne fut pas pris !
Un dépisteur habile, on ne le nie point, mais qui, comme tous les dépisteurs, a pris souvent son nez pour la truffe, Victor Leclerc, a pu s’occuper de découvrir le journalisme au Moyen Âge, mais l’auteur de l’Histoire de la Presse n’en dit rien dans son introduction qu’un seul mot, en passant, avec une légèreté incrédule.
Il commence de l’avoir au Spielberg, mais elle ne prit tout son accomplissement que plus tard.
Il commence de l’avoir au Spielberg, mais elle ne prit tout son accomplissement que plus tard.
Les systèmes actuels, qui tendent à refaire un monde sans modèle, ces systèmes insulteurs du passé et que j’appellerais parricides, car ils mordent au sein la tradition dont nous sommes tous les fils, il en a pris le souci qu’ils méritent : il les a laissés dormir et rêver sur cette rude question de l’organisation du travail.
Il est des gens qui s’y tromperont sans doute, qui prendront le mur plein d’ombre pour l’homme qui s’y appuie, la matière qui se montre, en ces poésies, pour l’âme qui s’y cache, et le dessus pour le dessous.
le vertige prend à ces hauteurs.
Il prit en eux le courage d’un moment pour de la vertu ; et les précipitant dans une guerre au-dessus de leurs forces, il détruisit le dernier rempart d’Athènes, le respect qu’inspirait un grand nom.
Mais il ne suffit pas même d’étudier les Principes de géologie ou de lire quelques traités spéciaux écrits par divers observateurs sur telle ou telle formation et de prendre note des supputations de chaque auteur s’efforçant de donner une idée adéquate de la durée de chaque période, ou même du temps nécessaire à la formation de chaque couche ; il faut avoir examiné soi-même, pendant des années, de puissantes masses de strates superposées ; il faut avoir vu la mer à l’œuvre, rongeant continuellement les vieux rochers de ses plages pour en faire de nouveaux sédiments. […] Le professeur Ramsay m’a donné une évaluation totale de l’épaisseur maximum de chaque formation dans les différentes provinces de l’Angleterre, d’après des mesures prises sur les ; lieux, dans la plupart des cas, et, pour le reste, d’après des estimations approximatives. […] D’après ces diverses considérations ou quelques autres analogues, d’après notre ignorance complète au sujet de la géologie des contrées autres que l’Europe et les États-Unis, et surtout d’après la révolution que les découvertes faites depuis ces douze dernières années ont effectuée dans nos idées paléontologiques, il me semble aussi présomptueux de dogmatiser sur la succession des êtres organisés à travers le monde entier, qu’il le serait à un naturaliste de discuter du nombre et de la distribution des productions naturelles de l’Australie, après avoir pris terre pendant cinq minutes sur l’une des côtes les plus stériles.
— « Votre dernière remarque me paraît inutile, dit un académicien présent, car on sait bien que devant l’i le t a toujours le son du c. » — « Mon cher confrère, ayez picié de mon ignorance, répond Nodier en appuyant sur chaque mot, et faites-moi l’amicié de me répéter la moicié de ce que vous venez de me dire. » On juge de l’éclat de rire universel qui saisit la docte assemblée ; on ajoute que l’académicien réfuté (M. de Feletz) en prit gaiement sa part.
Si l’esprit vain de tel homme excite la dérision, si le caractère vil de tel autre le fait succomber sous le poids du mépris, si l’homme médiocre est repoussé, tous aiment mieux s’en prendre à cette puissance inconnue qu’on appelle une femme.
Elle prit le dogme corps à corps, elle essaya d’y mettre en évidence toutes les marques de l’invention humaine et d’y rendre inutile l’hypothèse d’une action divine.