Quoi qu’il en soit, on rapporte que se regardant un jour dans une glace, étonné de se voir déjà tant de cheveux blancs, il en accusa les complimenteurs et panégyristes éternels qu’il était condamné à entendre depuis qu’il était roi.
Faustine que le poète appelle aussi du doux nom de Columba, était blanche comme la déesse de Paphos et d’Amathonte. […] Je le vis blanc de poussière et de canicule, ou diversement peint par l’automne : je l’admirai sous le printemps au beau sourire et sous les glaces de l’hiver. […] Gardez-vous donc d’entrer en ceste terre ; Ainsi jamais ne vous faille la guerre ; Ainsi jamais ne laissiez en repos Le porc sallé, les verres et les pots ; Ainsi toujours pi… — vous sous la table : Ainsi toujours couchiez-vous à l’estable, Vaincueurs de soif et vaincus de sommeil, Ensevelis en vin blanc et vermeil, Sales et nuds, vautrés dedans quelque auge, Comme un sanglier qui se souille en sa bauge ! […] Voilà pourquoi je vous tresse ce feston composé d’anecdotes et de vers… Je vais mourir : par la mort désirée, Ma bouche ira bientôt être serrée ; Mais cependant qu’encor je puis parler, Je te dirai devant que m’en aller : La rose est belle, et soudain elle passe ; Le lis est blanc et dure peu d’espace ; La violette est bien belle au printemps, Et se vieillit en un petit de temps ; La neige est blanche, et d’une douce pluie En un moment s’écoule évanouie, Et ta beauté, belle parfaitement, Ne pourra pas te durer longuement. […] Belleau a rendu aussi avec verve l’épisode de l’Amour piqué : Amour ne voyait pas enclose Entre les replis de la rose Une mouche à miel, qui soudain En l’un de ses doigts le vint poindre : Le mignon commence à se plaindre, Voyant enfler sa blanche main.
Dans les croyances des nègres, le diable, dit-on, est un blanc. — Et cela, par la même raison que, dans les croyances des blancs, — des blancs qui croient au diable, — le diable est un noir. […] Est-il nécessaire d’avoir vu dans la galerie du Musée du Louvre le portrait de Bossuet, et ce teint coloré, que les cheveux blancs font ressortir, pour deviner que cet énergique écrivain, cet orateur fougueux, ce violent dogmatiste, était d’un tempérament nervoso-sanguin ? […] M. Louis Blanc a pu dire de la phrase de Rousseau « qu’elle marie au relief de Montaigne la vigueur de Calvin », c’est de la phrase seule qu’il parle ; s’il s’agissait de la pensée, il y aurait beaucoup à redire, nous l’avons fait voir à propos du tempérament. […] Je me rappelle qu’une fois, à ces concerts, je vis une pauvre fille du peuple, une ouvrière, — avec un bonnet très blanc, sans rubans, et un petit châle très propre, mais très râpé, — elle prenait, à la porte, un billet de quinze sous. […] Étudiant ainsi la beauté des formes, ils arrivèrent au beau idéal grec, que tous les hommes de race caucasique et blanche considèrent comme le beau idéal humain, et dont ils firent, par une illusion naturelle à l’humanité, le beau idéal divin.
Est-ce une femme que vous voyez ici, ou bien un monceau de pièces anatomiques : « L’arc des sourcils tracé vigoureusement s’étend sur deux yeux dont la flamme scintille par moment comme celle d’une étoile fixe ; le blanc de l’œil n’est ni bleuâtre, ni semé de fils rouges, ni d’un blanc pur ; il a la consistance de la corne, mais il est d’un ton chaud. […] La dot vous rendra blanc comme une robe de mariée et à vos propres yeux ». […] Mettez dans un bouquet ses lames luisantes et rayées comme une robe à filets blancs et verts, d’inépuisables exhalaisons remueront au fond de votre cœur les roses en bouton que la pudeur y écrase… Au fond du col évasé de la porcelaine, supposez une forte marge uniquement composée de touffes blanches particulières au tédum des vignes en Touraine : vague image des formes souhaitées, roulées comme celles d’une esclave soumise. […] Un bel homme toujours si bien mis, en gants jaunes, la barbe faite, bottes vernies, linge blanc, la propreté la plus exquise, aux petits soins ! […] Jésus-Christ, qui est le premier après lui, a aussi un corps et des femmes, et se promène avec elles dans le ciel sur un char traîné par des chevaux blancs.
Même la branche d’épine blanche qui avançait sur la route, quel cœur en un pareil moment eût pu songer à lui faire mal1147 ? […] » Il y a une beauté, une honnêteté, un bonheur en dehors des conventions et de l’hypocrisie, par-delà les prêches corrects et les salons décents, à côté des gentlemen en cravates blanches et des révérends en rabats neufs. […] À la place de l’ancien moule, ils essayaient la stance, le sonnet, la ballade, le vers blanc, avec les rudesses et les cassures des poëtes primitifs. […] Puis l’hyacinthe empourprée, blanche ou bleue, — qui de ses clochettes frêles jetait un carillon — de notes si délicates, si douces et si intenses, — qu’on le sentait au-dedans des sens comme un parfum. […] Étaient tous parés de pâquerettes et de jacinthes délicates — aussi belles que les fabuleuses asphodèles, — et de fleurettes qui, se baissant vers le jour qui baissait, — retombaient en pavillons blancs, empourprés et bleus, — pour abriter le ver-luisant contre la rosée du soir1235.
Le sombre et rude granit se couvrait ainsi peu à peu d’un duvet blanc de neige. […] Cependant, l’approche de Charles de Valois que l’on savait d’accord avec le pape pour établir la domination des Noirs, jetait les Blancs en alarme. […] Après qu’Élie en eut curieusement examiné la reliure romaine en blanc parchemin, quand Marcel, avec l’agrément des deux dames, eut allumé sa longue pipe de cerisier, on fit silence. […] Quel baroque amalgame que ce puits, cette montagne et cette rose blanche ! […] Sept flambeaux, radieux comme les sept étoiles du char de David, vingt-quatre vieillards vêtus de blanc, quatre animaux ailés, tels que les a peints Ézéchiel, nous dit le poëte, ouvrent un céleste cortège.
X Bernardin de Saint-Pierre était alors un beau vieillard semblable à Platon ; ses cheveux blancs couronnés de roses, parfumés du souvenir de Paul et Virginie, rappelaient et écartaient à la fois les images de la vieillesse en annonçant l’éternité de la jeunesse. […] Si votre âme les suit, et fuit d’être coquette, Elle sera toujours, comme un lis, blanche et nette ; Mais s’il faut qu’à l’honneur elle fasse un faux bond, Elle deviendra lors noire comme un charbon ; Vous paraîtrez à tous un objet effroyable, Et vous irez un jour, vrai partage du diable, Bouillir dans les enfers à toute éternité, Dont veuille vous garder la céleste bonté ! […] vous iriez dire à la vieille Émilie Qu’à son âge il sied mal de faire la jolie, Et que le blanc qu’elle a scandalise chacun ? […] Dans tous les lieux dévots elle étale un grand zèle ; Mais elle met du blanc, et veut paraître belle.
. — Puis il alla en Orient mettre une page blanche entre son passé et son avenir. — Il entra à la Chambre, et fut d’abord à peu près seul du parti social, s’exerçant à manier la parole. — Il devint conservateur en défendant le ministère Molé contre la coalition. — Peu après il eut l’idée un peu brusque d’être président de la Chambre, et, n’y ayant pas réussi, il reprit son vol et passa à gauche, et par delà la gauche.
Il est permis à un grand maître d’oublier quelquefois qu’il y a des couleurs amies ; Chardin jettera pêle-mêle des objets rouges, noirs, blancs ; mais ces tours de force-là, il faut que M.
Vous voyez noir où je vois blanc.
Saisie dans le jour blanc d’un musée ou fixée aux panneaux futilement ornés d’un salon, la toile dont les pigments réfléchissent les diaprures incluses du rayonnement solaire, refleurira par les mots, dans l’accord heurté ou doux à l’œil de ses nuances stridentes ou tragiquement mortes, etc. » J’aurais honte de citer ce morceau pour le vain plaisir de le déclarer mauvais ; mais il est bon d’aviser les jeunes écrivains et de s’avertir soi-même du danger où l’on est d’écrire en style décadent, lorsque, fût-on un maître, on cède à l’illusion d’enrichir le sens par la bigarrure des mots.
Alors la toute petite tache d’encre des anciens jours, indélébile aussi à tous les parfums de l’Arabie, reparaît sur ces mains purifiées d’Yseult aux blanches mains, et nous en ternit la splendeur.
Il est écrit de ce style robe blanche qui aurait le prix aux Oiseaux ou au Sacré-Cœur.
Avec un sans-façon charmant et une admiration presque impertinente de familiarité, l’auteur de Robert Emmet met sa petite main blanche sur cet effrayant sujet de lord Byron que lui a laissé sa grand’mère, mais sans le lui léguer. « J’ai toujours eu un faible pour lord Byron », dit-elle dans son livre.
La cocarde blanche de l’ancien régime et la noire cocarde autrichienne reparaissent.
Qu’importe que la casaque d’hypocrite fût rouge ou blanche, catholique ou protestante !
— elle a, dans sa robe blanche, quelque chose de la prosaïque propreté de l’habit bleu de Robespierre, et, s’il est un nom qui lui convienne et qu’on ne lui a pas donné encore, c’est : la bourgeoise de la liberté !
Est-il bleu, rouge ou blanc ?
Dans la splendeur animée du monde catholique, où nous assistons à la vie, les philosophes nous semblent des ombres chinoises, des marionnettes noires qui s’agitent sur une toile blanche tamisée de lumière, et cela nous cause je ne sais quel frémissement de plaisir de les voir se livrer aux affreux amusements de la discorde et se briser des meubles sur leur majestueux angle facial.
Soury, cet animal à sang blanc dans le talent (pour parler comme lui), n’a pas à son service une particule de colère.
Il y a des différences dans la gloire de Bossuet, comme il y a des places plus rayonnantes, plus condensées, plus blanches dans la lumière, mais de l’absence de lumière, mais de l’ombre positive à un seul endroit de cette vie étonnante, on la cherche en vain… Seulement, cette lumière qui partout l’inonde, et dont l’écrivain qui la retrace finirait par être ébloui, passant à travers les mœurs simples et fortes de cet homme trop grand pour n’être pas un bon homme, donne à cette vie, aveuglante d’éclat, des tons doux, charmants, attendris, qui nous reposent et qui nous touchent, et qui ont influé, sans qu’on s’en soit rendu bien compte jusqu’ici, sur ce qu’il y avait de plus beau et de plus profond dans sa pensée.
Il a enfin dans la pensée tous les parfums d’aubépine blanche des puretés chrétiennes, mais il s’est abstenu de ce charme, qui eût été perdu, d’une histoire naïve, et il s’est fait profondément et savamment historien.
— à moitié de ceinture par un Marmontel des Contes moraux, non plus philosophe, mais chrétien… À côté de pages magnifiques, écrites avec ce feu blanc des mystiques qui traverse les âmes en les illuminant, il y en a d’autres d’une inspiration innocente et presque enfantine (voir le Gâteau des Rois).
mais avec les cheveux blancs d’une vieillesse prématurée.
Elles se plaisaient à goûter les vins blancs, rouges, paillets, de Candie, de Ribadavia, de Guadalcanal et de Manzanilla, dans ces frêles verreries de Cadahalso où persiste la nerveuse gracilité des formes orientales.
Il s’en va avec la beauté et la jeunesse, laissant aux femmes qui ont vécu par lui les yeux pleins de ces larmes qui tacheraient l’honneur de la vieillesse, si on osait les essuyer avec des cheveux blancs !
C’est de là qu’ils enseignent… Est-ce plutôt, enfin, — et tout simplement, — parce que les messieurs, pour la plupart parfaitement inconnus, chargés de ces besognes des Introductions et des Notices, ont lazzaronné et ne sont pas prêts, qu’on laisse ces Notices en blanc ?
Le livre de Madame André n’entraîne ni par la nouveauté d’invention, qui n’y est pas, ni par la passion qui y est bien, mais par places, mais plaquée par-dessus l’analyse, comme du rouge plaqué sur du blanc.
Erckmann-Chatrian, nous donne un mélange bien sage d’Edgar Poe et d’Hoffmann, précipité dans une espèce d’eau blanche, qui est son genre de talent, à lui ; et l’autre, M.
Je volerai sur le haut de la tour que tu habites… Les cygnes sont moins blancs que les filles des Gaules. […] Il observe tantôt la mer » toute blanche de lumière » ; tantôt les « lames minces comme une gaze, se déroulant sur le sable sans bruit et sans écume ». […] Les Floridiennes broyaient sous leurs dents d’un blanc azuré les larmes de liquidambar et les racines de libanis qui mêlaient la flagrance de l’angélique, du cédrat et de la vanille. […] Voyons l’artiste, la plume à la main, devant sa page blanche. […] Elle écrivait avec une verve extraordinaire, remplissant sans rature les feuilles blanches avec autant de ponctualité que M.
. — Derrière le carrosse et sur les flancs courent les gardes du corps, avec l’épée et la carabine, en culottes rouges, grandes bottes noires, habit bleu couturé de broderies blanches, tous gentilshommes vérifiés ; il y en a 1 200, choisis à la noblesse et à la taille ; parmi eux sont les gardes de la manche, plus intimes encore, qui, à l’église, aux cérémonies, en hoqueton blanc étoilé de papillotes d’argent et d’or, ayant en main leur pertuisane damasquinée, sont toujours debout et tournés vers le roi « pour avoir de toutes parts l’œil sur sa personne ». […] Deux pages lui ôtent ses pantoufles ; le grand maître de la garde-robe lui tire sa camisole de nuit par la manche droite, le premier valet de garde-robe par la manche gauche, et tous deux le remettent à un officier de garde-robe, pendant qu’un valet de garde-robe apporte la chemise dans un surtout de taffetas blanc C’est ici l’instant solennel, le point culminant de la cérémonie ; la cinquième entrée a été introduite, et, dans quelques minutes, quand le roi aura pris la chemise, tout le demeurant des gens connus et des officiers de la maison qui attendent dans la galerie apportera le dernier flot.
Au-delà de la rivière, le rivage s’élève de nouveau en collines ; leurs pentes et leurs hauteurs sont couvertes des verts ombrages et du feuillage varié des grands aunes, des chênes, des peupliers blancs et des bouleaux, dont est planté le parc. […] Les murs extérieurs, peints en blanc, étaient entièrement garnis de rosiers disposés en espaliers, qui avaient grimpé jusqu’au toit. […] … De montagne en montagne Flotte l’esprit éternel Qui pressent l’éternelle vie…… Nous nous assîmes de façon à avoir devant nous, pendant notre déjeuner, la vue libre sur la moitié de la Thuringe. — Nous mangeâmes une couple de perdrix rôties, avec du pain blanc tendre, et nous bûmes une bouteille de très bon vin, en nous servant d’une coupe d’or, qui se replie sur elle-même et que Goethe emporte dans ces excursions, enfermée dans un étui de cuir jaune.
Tout à coup il entendit bruire les eaux ; il se mit à écouter: c’étaient des femmes blanches qui faisaient ce bruit dans une source limpide. […] « J’espérais convaincre de mensonge ces blanches ondines. […] Le Faust de Gœthe seul peut renouer victorieusement la chaîne des temps littéraires, car nous l’avons dit, Faust est une épopée surnaturelle bien plus merveilleuse encore que les Nibelungen, car à l’exception du talisman qui rend Sîfrit invisible dans certaines rares circonstances, à l’exception du sang du dragon qui le rend invulnérable dans toutes les parties du corps où il en a été touché et qui n’a laissé que la place couverte par la feuille du tilleul où il peut être atteint par la mort, à l’exception encore de l’apparition des femmes blanches ou des ondines, vieilles superstitions allemandes au bord du Danube, au pays de Hagene, tout est naturel et historique dans ce poëme.
Un jour, on plaça une feuille blanche sur la page d’écriture qu’il venait de terminer : il se relut sur cette page blanche, faisant çà et là des ratures et des corrections qui coïncidaient exactement avec le texte placé dessous. […] « Le mot couleur est un nom commun parce que je puis, moi, dis-je, et non lui, le poser à mon gré sur le bleu, le blanc, le rouge ;-il devient l’instrument et l’esclave docile de mon intelligence, qui seule est générale, c’est-à-dire non bornée dans son exercice à un point du temps et de l’espace infranchissable. » (La Liberté et le Déterminisme.)
Elle était assez jeune et belle toujours, délicieuse de grâce ; petite, blanche, blonde, de ces cheveux d’un blond cendré qui ne sont qu’à Valérie, avec des yeux d’un bleu sombre ; une voix tendre, un parler plein de douceur et de chant, comme c’est le charme des femmes livoniennes ; une walse enivrante, une danse admirée. […] Elle ne connaissait encore l’empereur Alexandre qu’indirectement, bien qu’elle l’appelât déjà le Sauveur universel, l’Ange blanc, et qu’elle l’opposât sans cesse à l’Ange noir, Napoléon.
Là, mille fleurs sans nom, délices de l’abeille ; Là, des prés tout remplis de fraise et de groseille ; Des bouquets de cerise aux bras des cerisiers ; Des gazons pour tapis, pour buissons des rosiers ; Des châtaigniers en rond sous le coteau des aulnes ; Les sentiers du coteau mêlant leurs sables jaunes Au vert doux et touffu des endroits non frayés, Et grimpant au sommet le long des flancs rayés ; Aux plaines d’alentour, dans des foins, de vieux saules Plus qu’à demi noyés, et cachant leurs épaules Dans leurs cheveux pendants, comme on voit des nageurs ; De petits horizons nuancés de rougeurs ; De petits fonds riants, deux ou trois blancs villages Entrevus d’assez loin à travers des feuillages ; Oh ! […] Lui qui, lorsque j’étais dans l’île Procida, Sur le bord de la mer un matin m’aborda, Me parla de Paris, de nos amis de France, De Rome qu’il quittait, puis de quelque souffrance… Et s’asseyant au seuil d’une blanche maison, Lut dans André Chénier : Ô Sminthée Apollon !
Deux grands bœufs blancs, aussi luisants que le marbre des statues qui brillent sur le quai de Pise, étaient attelés au timon du char : un petit bouvier de quinze ans, avec son aiguillon de roseau à la main, se tenait debout, arrêté devant les gros bœufs ; il leur chassait les mouches du flanc avec une branche feuillue de saule ; leurs cornes luisantes, leur joug poli, de bois d’érable, étaient enlacés de sarments de vigne encore verte dont les pampres et les feuilles balayaient la poussière de la route jusque sur leurs sabots vernis de cire jaune par le jeune bouvier ; ils regardaient à droite et à gauche, d’un œil doux et oblique, comme pour demander pourquoi on les avait arrêtés, et ils poussaient de temps en temps des mugissements profonds, mais joyeux, comme des zampognes vivantes qui auraient joué d’elles-mêmes un air de fête. […] De temps en temps je m’arrêtais, l’espace d’un soupir seulement, pour écouter si l’air roulait bien entre les hautes murailles qui faisaient de la cour comme un abîme de rochers, et pour entendre si aucun autre bruit que celui de l’écho des notes ne trahissait une respiration d’homme au fond du silence ; puis, n’entendant rien que le vent de la nuit sifflant dans le gouffre, je menais l’air, de reprise en reprise, jusqu’au bout ; quand j’en fus arrivée à cette espèce de refrain en soupirs entrecoupés, gais et tristes, par quoi l’air finissait en laissant l’âme indécise entre la vie et la mort du cœur, je ralentis encore le mouvement de l’air et je jetai ces trois ou quatre soupirs de la zampogne, bien séparés par un long intervalle sous mes doigts, comme une fille à son balcon jette, une à une, tantôt une fleur blanche détachée de son bouquet, tantôt une fleur sombre, et qui se penche pour les voir descendre dans la rue et pour voir laquelle tombera la première sur la tête de son amoureux.
Ce sont les épisodes et les tableaux qui font l’intérêt du livre : il faut y voir comme une suite d’estampes, où sont rendues, avec de saisissantes oppositions de blanc et de noir, des scènes tour à tour amusantes, fantastiques ou terribles. […] « On met bien du noir sur du blanc en douze heures, petite sœur, écrivait-il, et, au bout d’un mois de cette existence, il y a pas mal de besogne de faite. » Il se couche à six heures, « avec son dîner dans le bec », il se lève à minuit, prend du café, et travaille jusqu’à midi.
Cheveux blancs, poches argentées, salons, parentés, réclame, publicité plus ou moins gratuite, voilà les lauréats et les lauréates. […] Avec ces moyens d’agir, on ne juge pas, on tire au sort lorsque, brusquement, on est mis en demeure de dire blanc ou noir.
La statue neuve, toute blanche et or, trônant sur l’autel avec ses belles coiffes fraîchement empesées, ne recevait presque pas de prières ; il fallut conserver dans un coin le tronc noir, calciné : tous les hommages allaient à celui-ci. […] Cela n’avait pas le sens commun, c’était cousu de fil blanc ; mais sa raison sommeillait, et depuis longtemps elle ne suivait plus que les feux follets de son imagination détraquée.
Et je revois l’hôpital, et je revois le concierge rougeaud, obèse, puant la vie comme on pue le vin ; et je revois ces corridors où de la lumière du matin tombe sur la pâleur de convalescentes souriantes… Dans un coin reculé, je sonne à une porte aux petits rideaux blancs. […] Par une porte ouverte derrière moi, d’une petite pièce où le soleil donne en plein, il m’arrive des caquetages de sœurs et d’enfants, de jeunes joies, de bons petits éclats de rire, toutes sortes de notes et de vocalisations fraîches : un bruit de volière ensoleillée… Des sœurs en blanc, à coiffe noire, passent et repassent ; une s’arrête devant ma chaise.
Cette tête si bien assise, si dignement portée, se détache d’un buste éblouissant et magnifique, — se rattache à des épaules d’un blanc mat, dignes du marbre.
Béranger tient au terroir ; la nature qu’il peint à la dérobée et qu’il aime, ce sont nos cantons fleuris, notre joli paysage entrecoupé, des vignes, des bois, de petites maisons blanches, Passy, même Surène.
Il n’aurait pas voulu entendre les sanglots et la désolation d’une faible mère, ou les cris insensés d’une épouse, s’arrachant les cheveux et meurtrissant sa blanche poitrine ; mais il aurait voulu voir un homme ferme, qui le rafraîchit par une parole sensée et le consolât à sa dernière heure.
Lorsque Bossuet dit cette superbe phrase : Averti par mes cheveux blancs de consacrer au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie les restes d’une voix qui tombe et d’une ardeur qui s’éteint , il s’est trouvé sûrement quelques malheureux critiques qui ont demandé ce que c’était que les restes d’une voix et d’une ardeur, ce que c’était que des cheveux qui avertissent.
L’isvoschik était charmant avec le col blanc de sa chemise ressortant de son caftan, et serrant son cou vigoureux et rouge ; il avait un traîneau commode, plus élevé que les traîneaux ordinaires (jamais Levine ne retrouva son pareil), attelé d’un bon cheval, qui faisait de son mieux pour courir, mais qui n’avançait pas.
Il n’est pas ami des moines et des nonnes, et il faut l’entendre dénombrer, avec une indignation qui s’échappe en mordantes épigrammes, tous les ordres que la protection royale a installés dans la bonne ville de Paris, dotés de privilèges et de riches revenus : Barrés, Béguines, Frères du sac, Quinze-Vingts, Filles-Dieu, la Trinité, le Val des Écoliers, Chartreux, Frères prêcheurs, Frères mineurs, Frères Guillemins, moines blancs, moines noirs, chaussés et deschanx, avec ou sans chemise, dont les uns assiègent les mourants, pour leur arracher des testaments, et les autres s’en vont criant par les rues : Donnez, pour Dieu, du pain aux frères !
Je n’en veux qu’un exemple, choisi avec une extrême discrétion : … Ce qu’il a passé de doigts frais et blancs aux ongles roses dans l’ébène aujourd’hui traversé de fils d’argent de ma chevelure n’est comparable qu’au nombre des étoiles.
Il y a, a la première page, une vignette qui représente un long poète en redingote sur un promontoire, les cheveux dans la tempête, ou un ange en robe blanche qui porte une harpe.
Malgré mes grands cheveux blancs qui me donnent l’air d’un académicien (à l’étranger), j’ai grand besoin de quelqu’un qui m’aime assez pour m’appeler son enfant… » Il lui demande, un jour, un article sur les Histoires extraordinaires de Poë ; Sainte-Beuve promet l’article, ne l’écrit point, et Baudelaire ne lui en veut pas L’affection de Baudelaire pour le grand critique datait de loin ; les Poésies de Joseph Delorme étaient déjà, au collège, un de ses livres de prédilection ; et à vingt ans, il envoyait des vers (dont quelques-uns assez beaux) à son poète favori… Et, en effet, les poésies de Sainte-Beuve, — si curieuses mais qui ne sont aujourd’hui connues et aimées que d’un petit nombre de lettrés, ressemblent déjà par endroits, sinon à des « fleurs du mal », du moins à des fleurs assez malades.
Voici encore Vivian Bell, Schmoll, Lagrange, Montessuy, le prince Albertinelli, le comte Martin, Garain, Loyer et la « bonne Madame Marmet », aux yeux fureteurs sous ses paisibles bandeaux blancs.
Je vois un morceau de papier blanc sur une table.
Des Bacchants, déguisés en Mânes, teints du blanc livide de la céruse ou masqués du linge des suaires, se mêlaient aux mimes burlesques et aux Monades bondissantes.
Elles voient les morceaux de blanc d’œuf qu’on leur jette, les suivent, les saisissent ; elles luttent avec les carpes intactes pour happer ces morceaux.
La fatale couronne était donc, moitié noire et moitié blanche, aux pieds de mademoiselle Mars, et, par un grand malheur, c’est celle-là que l’acteur a ramassée et qu’il a présentée !
Selon que vous serez heureux ou misérable, Les jugemens de cour vous rendront blanc ou noir.
À gauche du grand-prêtre et sur le devant du tableau, il a placé deux lévites vêtus de blanc, tout à fait dans la manière de Le Sueur.
Comme deux notes noires doivent dans notre musique durer autant qu’une blanche, dans la musique des anciens deux sillabes breves duroient ni plus ni moins qu’une longue.
Il se met en position et en devoir d’écorcher une ouverture de Rossini : ce qu’il fait avec toute l’énergie que lui laissent ses cheveux blancs.
Elle ne déconcertait point, par les débordements de sa vie, l’hypocrisie d’un parti qui nous a volé Tartuffe, à nous autres dévots, et qui, malgré sa haine du blanc, n’en a pas moins ses sépulcres blanchis !
Mme Claire de Chandeneux que voici, cette romancière de petites aventures, de Chandeneux qui n’est qu’un Ponson du Terrail-femme à courte haleine, et en très petite monnaie, mais blanche ; qui écrit des romans d’un seul volume, mais qui recommence, ne serait certainement pas de force à nous donner les barbouillages sans bout du scudérique Ponson du Terrail.
C’est depuis les Bourbons, en effet, que nous avons cette réputation de réverbère politique, chauffé à blanc pour faire éclore des utopies parlementaires dans le brasier des révolutions.
Il dit quelque part, dans un langage que n’ont pas connu et qui ferait pâmer de rire Molière et Rabelais : « Le type céphalique propre aux Hellènes du Nord était brachycéphale ; c’est le résultat des races blanches avec les races jaunes.
Demandez-lui enfin, à cette Église, qui se connaît en passions, qui jauge éternellement le cœur et les reins de l’homme de ses mains puissantes, si la pureté des cœurs et toutes les vertus de la famille ne sont pas menacées de périr dans ces comédies, qui chauffent à blanc toutes les vanités en concentrant le feu de tous les regards sur elles ?
Qui prendrait Saint-Simon, Fourier, Owen, Cabet, Blanc, et chercherait les parentés d’idées qui existent dans leurs systèmes avec les idées des anciens législateurs de la Grèce, s’émerveillerait de ce qu’il y trouverait d’analogue ou d’entièrement semblable.
Pour lui, mourir fut aussi simple que de changer sa veste de couleur musc d’Espagne contre la veste blanche dans laquelle il voulut marcher à l’échafaud, par une dernière coquetterie.
Les Pères dominicains n’ont pas voulu qu’on réhabilitât, si possible était, la mémoire du Pape qui avait touché à la robe blanche de Savonarole le dominicain, le Luther d’avant Luther, le Calvin d’avant Calvin, le Jansénius d’avant Jansénius ; le précurseur, enfin, de cette diabolique Trinité !
Les trois actes de la pièce de Μ. de Girardin se passent donc à dérouler cette intrigue de gros fil blanc qui a pour objet de marier Μ.
Forgues, dont l’Introduction n’est qu’une longue plaidoirie : — Pourquoi toujours laver ce linge, s’il est si blanc ?
La question qui a dernièrement scandalisé MM. les dandies littéraires, cette fine fleur d’humanistes à gants blancs de cette époque de Doctrinaires en toutes choses, lesquels prétendent savoir le latin et ne vouloir l’étudier que dans les sources les plus pures, cette question, qui n’est pas seulement une question de pédagogue, mais une question d’âme, sera plus que résolue : elle sera épuisée.
Le prêtre de l’Oraison funèbre d’O’Connell, le moine des clubs et de l’Assemblée nationale, qui passa, en sa robe blanche de dominicain, des examens de civisme devant des étudiants en droit !
Dans ses ardeurs vers Dieu, le feu qui la consume, ce feu mystique, est blanc comme la neige à force d’être concentré, et voilà pourquoi les âmes accoutumées à la grossièreté de la terre et à l’expression violente et morbide de ses passions peuvent trouver sans couleur et sans fulgurance cette flamme divinisée en Dieu et qui a perdu l’écarlate de la flamme humaine !
Quand ce moine blanc à la face exsangue, aux lèvres pâles, mettait, en nous parlant des passions, sa main sous le froc qui couvrait sa poitrine domptée et calme et qu’il l’en retirait tout à coup, on croyait voir le sang de sa jeunesse découler de cette main appuyée un instant sur son cœur, et il semblait nous dire : « Je vous connais, mes frères !
Quand on veut ressusciter le passé, le secret du miracle est dans les couleurs qu’on emploie, et quand on peint les premières impressions de la vie, a-t-on sur sa palette des teintes d’un trop tendre éclat pour cette blanche aube qui doit rougir et va devenir une aurore ?
L’hermine, qu’une seule tache fait mourir, a gardé une place blanche, qui témoigne de sa pureté première.
Un jour même, Lamartine, ce cygne blanc devenu noir tout à coup, écrivit son ode du Désespoir, — mais ce ne fut là qu’une minute d’impiété entre deux Méditations repenties, et il reprit presque au même instant la nitidité de son plumage.
Ce n’est plus seulement une description, mais une espèce d’ascension lyrique, qui, de strophe en strophe, vous porte plus haut, et, dans son rythme et son sentiment, vous enlève : Pour atteindre au plateau de la montagne, il faut Suivre un sentier pierreux, capitonné sur tranches De buis mystérieux et d’aubépines blanches.
toutes les débauches du rêve, toutes les hyperboles de l’hallucination, et puis toutes ces blanches et sveltes Espagnoles que de vieilles sempiternelles lavent et préparent soit pour le sabbat, soit pour la prostitution du soir, sabbat de la civilisation !
Mariage blanc Comédie-Française : Mariage blanc, drame en trois actes, de M. […] Il y avait jeudi une fenêtre ouverte dans Mariage blanc. […] Il reste que Mariage blanc, sous son avant-dernière forme, a étonné et affligé beaucoup d’honnêtes gens, et d’autres aussi. […] Car il y a eu trois versions successives de Mariage blanc, et cela sans que le texte ait été remanié. […] Ces titres me paraissent tout à fait convenables pour étiqueter les trois manuscrits décroissants de Mariage blanc.
Balthazar et Gilbert se sont assis sous les blanches ailes d’un grand magnolier. […] Le temps de la lumière blanche est fini. […] En voulant palper le Verbe « dans la terreur blanche et dans le délire », le pauvre pécheur a mésusé de ses forces viriles. […] Le résultat de ces recherches on nous l’offre dans trois pièces intitulées Le Temps blanc, La Belle Thérence et l’Arcadie parues dans les numéros de janvier et de février 1909 de l’Occident. […] Que diront nos statuaires devant ces marbres baroques de l’église des Frari où Longhena a juché des nègres atlantes, « dont le pantalon de marbre blanc laisse voir par une déchirure leurs genoux de marbre noir, et des squelettes de marbre noir qui secouent des linceuls de marbre blanc en vue d’y faire lire des inscriptions latines.
Et la musique des cheveux blancs fut, paraît-il, plus belle encore que celle des cheveux blonds. « … Depuis ce jour, nous importunions souvent notre tante pour qu’elle laissât dépouiller par nos mains son beau front… » Et il ajoute que la destinée idéale pour un poète, ce serait de faire, dans sa jeunesse, des vers qui rendraient le même son que les cheveux de sa sœur et, dans ses dernières années, des vers qui chanteraient comme les cheveux de sa tante… Ah ! […] partout où tu repasses, C’est le deuil, le vide ou la mort… Et enfin : Levons les yeux vers la colline Où luit l’étoile du matin… Il me semble que ces strophes s’élancent ou plutôt se détachent comme d’un coup d’aile blanche, presque silencieux. […] Déjà, comme un lait pur qu’un vase sombre épanche, La nuit teignait ses bords d’une auréole blanche ; Les étoiles mouraient là-haut, comme des yeux Qui se ferment, lassés de veiller dans les cieux. […] C’était la terre, avec les taches de ses flancs, Ses veines de flots bleus, ses monts aux cheveux blancs, Et sa mer qui, du jour se teintant la première, Éclatait sur sa nuit comme un lac de lumière. […] Ce qu’on voit invinciblement, c’est un très bon vieillard à barbe blanche ou un tragique jeune homme à cheveux roux.
Un caprice d’atavisme reproduisait chez le poète les traits du général noir ; ils étonnent tout d’abord, quand on regarde ses portraits ; remarquez, dans cette laideur spirituelle et charmante, les grosses lèvres, les dents blanches, les cheveux crépus. […] L’amas de chaumières blanches brille d’un éclat plus vif aux rayons de la lune ; leurs murailles basses surgissent éblouissantes des ténèbres. […] Vous amusez-vous à la Dame blanche ? […] Ces colonels de la garde avaient vu passer dans leurs songes le cheval blanc et le panache constitutionnel de M. de La Fayette ; ces universitaires, nourris du Contrat social, des théorèmes des physiocrates, ambitionnaient pour leur énorme et pesante Russie un de ces mécanismes fragiles que fabriquait l’abbé Sieyès. […] Toute la vie avait reflué dans la tête, superbe sous son désordre de cheveux blancs, secouée avec des fiertés de lion blessé.
Avec ses cheveux blancs, sa robe de chambre bien blanche, il a un air tout candide et tout patriarcal. […] Pour le chevaleresque et galant auteur du Dernier Abencerage, un homme de lettres, si illustre qu’il fût, un poète octogénaire qui recevait son monde en robe de chambre de flanelle blanche, ne pouvait être un rival : c’était un patriarche. […] Ce moment, où je vous vis paraître tout à coup, en robe blanche, avec cette grâce dont rien jusque-là ne m’avait donné l’idée, ne sortira jamais de mon souvenir. — Voilà tout juste dix ans de cela… » En parlant ainsi, il s’appliquait certainement le sonnet de Pétrarque : Benadetto sia’l giorno, e’l mese e l’anno, etc.
Si le grand jour de la réputation, si la lumière crue de la notoriété se posent sur eux, leurs traits s’effacent comme il arrive sous un soleil trop blanc. […] Il sait renfermer, en un vers ou en un distique d’une admirable plénitude, une ample vision qu’il restitue avec exactitude, Les jardins réguliers aux belles ordonnances et que peuple le chœur des dieux de marbre blanc. […] Nous ne réprouvons pas, à plus de vingt ans de distance, le goût que nous inspirait ce petit livre tout blanc, tout tremblant, tout balbutiant . […] Cette région a pour décor un paysage traditionnel : princières hautes futaies, parcs quasi royaux, jardins savamment ordonnés, pelouses rayées de barrières blanches, maisons de grand style — gentilhommière ou beau château — accommodées au goût moderne, mais dressant encore devant un horizon forestier les masses de leurs vieilles architectures nobles. […] Il n’y a pas jusqu’aux noms de lieux qu’ils ne prennent point la peine de choisir d’original, et dans une de leurs comédies, on cite incidemment un château des Airelles dont le titre aura certainement rappelé à bien des femmes un roman de leur bibliothèque blanche.
Voilà donc à quelles extrémités vous a conduit votre passion pour le beau, et votre loi de la « solidarité de l’idéal et du réel dans l’art », à croire aux revenants parce qu’il y en a dans la Bible, dans l’Iliade, dans Eschyle, dans Shakespeare et que ça vous a paru beau, au théâtre, une longue forme blanche, et vous voulez qu’on vous prenne au sérieux quand vous nous prêchez votre religion saugrenue, et vous voulez que l’on vous admire et qu’on croie votre orgueil justifié. […] Mais, telles que sont ces compositions, si, au lieu de mettre, dans celles qui représentent l’action, d’ennuyeux anges, habillés de blanc, auxquels personne n’a l’air de prendre garde, quoiqu’ils semblent intimement liés avec tout ce monde, M. […] Nous autres, nous avons une foi et une voie, nous marchons vers la Justice et la Vérité, que nous ayons ou non des nez rouges comme le prétendent d’élégants et blancs adversaires. […] L’artiste qui fabrique les instruments n’est occupé à travailler que pour les réalistes, et les chemins de fer voient continuellement circuler de petites caisses en bois blanc longues et étroites qui recèlent ces choses funestes. […] Barbey compare les poètes catholiques à des blancs, — les poètes grands métriques à des mulâtres, les réalistes à des noirs et la littérature en général à l’île de Saint-Domingue.
je crois que je le supprime. » Qu’est-ce que les petites taches qui souillent la robe blanche de l’humanité ? […] Ici intervient un lecteur positif — celui qui dit toujours : « Noir, c’est noir, et blanc, c’est blanc. » Il me met en demeure de m’expliquer enfin d’une façon tout à fait claire, et de proclamer si des livres qui dégagent une impression aussi complexe sont de bons ou de mauvais livres. […] » Mon ami Jacques n’a d’ailleurs pas l’occasion d’appliquer son ingénieux système sur des terrains bien riches ; en effet, il ne s’occupe de politique qu’en qualité d’électeur, et, s’il a déjà passé plusieurs fois du rouge au blanc ou du blanc au rouge, personne ne s’en est aperçu. […] Et cette bête était vêtue de pourpre et d’écarlate, elle était parée d’or, de pierres précieuses et de perles, elle tenait en ses mains blanches comme du lait un veau d’or plein des abominations et des impuretés de Babylone, de Sodome et de Lesbos… » (Lettre à M. […] Ses mains faiblissent et il sent que bientôt il devra s’abandonner à une perte certaine ; mais il se cramponne toujours et voit que deux souris, l’une noire, l’autre blanche, faisant également le tour du buisson auquel il est suspendu, le rongent par dessous.
Sur le pont, pensif et taciturne, se promène un paysan aux mains blanches qu’on appelle général. […] Un seul passager ne doit pas mourir, car sa vie est nécessaire à la cause : c’est le paysan aux mains blanches, le général. […] Lemaître, seraient fiers des faveurs de cette Musette au rire frais qui découvre des dents blanches et aiguës ! […] Dans quelques instants, le juge de paix va venir en habit noir et en gants blancs faire la demande officielle. […] Ce n’était pas un méchant jeune homme il y a quarante ans, ce Fourchambault aujourd’hui en cheveux blancs.
Le romancier grec a dit que Persina, reine d’Éthiopie, avait mis au monde Chariclée, enfant tout blanc, à cause d’un tableau de Persée et d’Andromède nue qu’elle avait beaucoup considéré. […] …………… …………… Je ne m’éloigne pas ; je me tiens à distance, Épiant, ô ma sœur, tes pieds blancs et mortels : Quand tu m’appelleras de ta plus vive instance, Je t’aiderai, Marie, au retour des autels !
Car je suis vieux, voyez-vous, mes braves gens, il y a longtemps que ma barbe est blanche ; j’ai vu passer et repasser bien des nuages sur de beaux jours et ressortir bien de beaux jours des nuages, et j’ai appris qu’il ne fallait pas trop se presser, même dans ses bons desseins, de peur de les faire avorter en les pressant de donner leur fruit avant l’heure, car il y a des choses que Dieu veut faire tout seul et sans aide ; quand nous voulons y mêler d’avance notre main il frappe sur les doigts, comme on fait aux enfants qui gâtent l’ouvrage de leur père ! […] — Quand il sera libre, continua la voix, tu revêtiras le froc et le capuchon des pénitents noirs qu’il aura laissés tomber de la fenêtre en s’enfuyant, et tu reviendras dans son cachot, avant le jour, prendre sa place, pour que les sbires te mènent au supplice, en croyant que c’est lui qu’ils vont fusiller pour venger le capitaine ; tu marcheras en silence devant eux, suivie des pénitents noirs ou blancs de toute la ville qui prieront pour toi ; et quand tu seras arrivée au lieu du supplice, tu mourras en prononçant son nom, heureuse de mourir pour qu’il vive !
« Ce n’est pas toujours en troupes que ces oiseaux visitent nos demeures : quelquefois deux beaux étrangers, aussi blancs que la neige, arrivent avec les frimas : ils descendent, au milieu des bruyères, dans un lieu découvert, et dont on ne peut approcher sans être aperçu ; après quelques heures de repos, ils remontent sur les nuages. […] Des tentes, des maisons à moitié bâties, des forteresses commencées, des défrichements couverts de Nègres, des groupes de Blancs et d’indiens, présentaient, dans ce petit espace, le contraste des mœurs sociales et des mœurs sauvages.
Ce n’est rien arranger du tout que de dire blanc après avoir dit noir. […] Elle a dans les veines le sang de Pasiphaé : écrasée de honte et de remords, malade, n’ayant mangé ni dormi depuis trois jours, pudique même au plus fort de ses emportements, elle fait songer, dans ses longs voiles blancs, à quelque religieuse dévorée au fond de son cloître par une mystérieuse passion et se desséchant dans une pénitence désespérée et stérile… Oh !
Sganarelle, en riant, lui réclamait ses gages, Tandis que don Luis, avec un doigt tremblant, Montrait à tous les morts errant sur les rivages Le fils audacieux qui railla son front blanc. […] Si à quelques places, comme dans la pièce la Géante ou dans Don Juan aux enfers, — un groupe de marbre blanc et noir, — une poésie de pierre, di sasso, comme le commandeur, — M.
Les amis de La Fontaine car il a des amis très chauds, très passionnés, même encore, même au point de vue de sa vie, de sa biographie, de son caractère les amis de La Fontaine, en ce moment-ci, ou il y a quelques années, et ils continuent, insistent infiniment et grossissent même tous les faits, et ils en ont peu à leur disposition ; ils insistent infiniment sur l’inconduite de Mllc de La Fontaine pour excuser La Fontaine, pour l’innocenter, pour le faire absolument blanc ; pour nous dire par exemple que si La Fontaine a abandonné sa femme, c’est qu’il lui était absolument impossible de demeurer avec elle ; que, s’il n’a pas connu son fils, s’il n’a pas voulu le connaître, c’est qu’il avait peut-être des raisons, c’est qu’il avait certainement, disent-ils, des raisons pour n’être pas sûr qu’il fût son fils, etc. […] Il y a une histoire de lieutenante générale de Château-Thierry, il y en a une autre d’une certaine abbesse, il y en a d’autres encore sur les châtelaines du voisinage, il y a La Fontaine — premier trait de distraction — sortant, au milieu de la nuit, en bottes blanches et une lanterne allumée par un clair de lune magnifique, pour aller à un rendez-vous nocturne.
— blanc, bleu ou rouge, éternellement. […] À Paris, on met, il est vrai, les cœurs de Berthier et de Foulon dans des bouquets d’œillets blancs pour les présenter à la reine, et c’est une plaisanterie de ces délicieux Parisiens qui savent si joliment plaisanter.
Nous sommes avec un esprit sage, prudent, modéré, doué des qualités civiles ; il a ses préférences, ses convictions ; il ne les cache pas, il les professe ; mais nous sommes aussi avec un esprit droit qui ne procède point par voies obliques ; lui du moins, en écrivant l’histoire, il ne songe à faire de niches à personne (ce qui est indigne d’esprits éclairés et mûrs, ce qui fait ressembler des hommes réputés graves, des hommes à cheveux gris et à cheveux blancs, à de vieux écoliers malins tout occupés à jouer de méchants tours à leur jeune professeur) ; il ne pense pas sans cesse à deux ou trois choses à la fois, il ne regarde pas toujours le présent ou l’avenir dans le passé : il étudie ce passé avec scrupule, avec étendue et impartialité, et il nous permet de faire avec lui, ou même sans lui, toutes sortes de réflexions sur le même sujet.
Ceux qu’on appelait anarchistes, les chauds révolutionnaires de l’Ain s’en étaient emparés pour s’en faire une arme ; les blancs, au contraire, n’y avaient vu qu’une excellente occasion pour en décrier l’auteur et le cribler d’épigrammes.
Elle représentait vraiment la nuit superbe, Avec ses millions d’étoiles, sa douceur, Son blanc rayonnement posé sur l’onde ou l’herbe, Et son azur sans fond, abîme du penseur ; La nuit où, s’échappant furtives de chez elles, Les amoureuses vont, dans les bois, s’égarer, Où l’âme du poëte, ouvrant toutes ses ailes, Plane dans le pays lointain qui fait pleurer.
Ces deux mots malencontreux sont deux taches à la bordure d’une robe blanche et gracieuse.