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1303. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 4

L’Allégorie, intitulée Débats de folie & d’amour, est un Ouvrage plein d’images, de naturel, de finesse, dont le sujet est aussi ingénieux, que la morale en est utile.

1304. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article »

Benoît, Jacobin, avoit traité le même sujet ; mais la forme, si l’on peut s’exprimer ainsi, en gâtoit les matieres : un style lourd déparoit le mérite des choses, au lieu que le P.

1305. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Madame Vien » p. 232

Elle est juste dans les formes, et vraie dans l’exécution ; elle sait même réchauffer des sujets assez froids.

1306. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Je ne blâme point, croyez-le bien, ceux qui, ouvriers consciencieux et journaliers de la presse, ont pris le parti plus simple de mettre en volumes le plus tôt possible ce qu’ils distribuent de jugements et d’analyses sur tout sujet, de ramasser et de lier après chaque moisson leurs gerbes : on laisse ensuite au lecteur le soin de choisir entre ces improvisations d’un mérite ou d’un agrément nécessairement inégal, et d’en prendre ou d’en laisser. […] Il excelle, à propos des nouveautés qui passent, à se tailler un sujet à part dans une étoffe souvent vulgaire qu’il rehausse aussitôt, à en détacher et à y découper pour son compte un personnage historique, une grande figure, un type, et il s’y applique, il s’y déploie avec sa vigueur d’expression, sa couleur éblouissante, avec son instruction et sa vaste lecture toujours neuve, originale, inventive et heureuse d’allusion et d’à-propos, qui n’a rien de banal ni d’usé dans ses citations, et qui même, lorsqu’elle sort d’un coffre antique, a la splendeur d’une étoffe d’Orient. « Quand je lis Saint-Victor, je mets des lunettes bleues », disait Lamartine.

1307. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Lélia (1833) »

Les peintures que faisaient à ce sujet les prédicateurs saint-simoniens étaient sans doute excessives et ne tenaient nul compte de beaucoup des adoucissements de la réalité ; mais sur certains points, le trait n’était que juste, et bien des cœurs jusque-là muets et contenus y répondirent avec tressaillement. […] Mais cette idée, qui, si elle avait été réalisée selon des conditions naturelles d’existence, dans un lieu, dans un encadrement déterminé, et à l’aide de personnages vivant de la vie commune, aurait été admise des lecteurs superficiels et probablement amnistiée, cette même idée venant à se transfigurer en peinture idéale, à se déployer en des régions purement poétiques, et à s’agiter au loin sur le trépied, a dû être l’objet de mille méprises sottes ou méchantes : on n’a jamais tant déraisonné ni calomnié qu’à ce sujet

1308. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Il s’élança seul dans toutes les sciences : quelquefois obscur, souvent scolastique, il eut cependant des idées nouvelles sur tous les sujets, mais il ne put rien compléter. […] Plusieurs des causes que je viens d’énoncer devraient s’appliquer également au gouvernement représentatif en France ; mais les premières époques de la révolution ont offert à ses orateurs des sujets d’éloquence antique.

1309. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre IV. De la religion. »

Les siècles et la philosophie ont épuisé ce sujet, et ce que j’ai dit sur l’esprit de parti est applicable à cette frénésie comme à toutes celles causées par l’empire d’une opinion ; ce n’est pas non plus de ces idées religieuses, seul espoir de la fin de l’existence dont je veux parler. […] Il n’est pas de mon sujet, dans cette première partie, de considérer la religion dans ses relations politiques, c’est-à-dire, dans l’utilité dont elle doit être à la stabilité et au bonheur de l’état social, mais je l’examine sous le rapport de ses effets individuels.

1310. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

L’usage s’établit donc d’écrire le sujet et le plan de la pièce. […] Scapin lui explique le sujet de leur querelle.

1311. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Le vice du sujet, et la manière dont Molière l’a traité, annoncent assez que l’opinion de la haute société pesait tout à la fois sur la cour et sur le poète, et n’embarrassait pas moins celui-ci qu’elle n’importunait l’autre. […] Si on l’avait exercée à découvrir pourquoi ce poète, si heureux pour l’ordinaire dans le choix de ses sujets, qui marque toujours si clairement son but, qui y marche si franchement, a manqué ici de ces mérites, on aurait reconnu ce qu’il y avait d’embarrassant dans sa position en face de la société qu’il voulait attaquer pour plaire au roi, et qui, puissante dans l’opinion, gagnait tous les jouis dans l’esprit du roi lui-même.

1312. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Mais dans ce passage*, qui fait le sujet de la dispute, est-il question de goût ? […] Convient il de dire les choses autrement que la nature les dicte, qu’un sens droit les présente, & que le sujet l’exige ?

1313. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Ses livres ont une réalité de détails qu’aucun livre n’a eue au même degré sur les mêmes sujets. […] Remontant aussi haut qu’on puisse remonter dans une pareille histoire, l’abbé Huc, qui a lu sur son sujet tout ce qu’on peut lire en Chine ou ailleurs, discute avec beaucoup de compétence la légende syriaque et grecque de saint Thomas l’apôtre évangélisant les Indes, et montre, sans l’affirmer positivement cependant, que le Christianisme a pu pénétrer des Indes en Chine presque au même moment où il faisait son apparition dans le monde occidental.

1314. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Et ceci tiendrait-il à un développement nouveau de cet esprit vigoureux, ou au genre du sujet qu’il traite ? […] Eh bien, je mets au défi tous les révolutionnaires de l’Europe de fournir aujourd’hui, à eux tous, le sujet d’une pareille biographie.

1315. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Léopold Ranke » pp. 1-14

Pourquoi enfin son talent, qui a toujours poussé dans les mêmes directions, qui s’est acharné sur le même sujet pour en prendre et en vider toute la moelle, — car c’est du xvie et du xviie  siècle qu’il s’agit encore dans la nouvelle histoire de Ranke, — pourquoi son talent est-il moins remarquable et moins fort que dans le temps de ses premières découvertes et de ses premiers aperçus ? […] Nous n’avons pas lu son livre dans sa langue, mais dans la traduction élégante et pure que Porchat nous en a donnée, et même dans cette traduction écrite avec soin, nous n’avons jamais vu, sur un sujet plus opulent et plus ample, livre plus pauvre et plus étriqué que cette histoire, — bien moins une histoire qu’une dissertation historique comme on doit en lire beaucoup par année à l’Académie de Berlin.

1316. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

La presse, toujours si bavarde à propos du moindre bouquin, devenue muette tout à coup, n’a rien dit, quand il a paru, sur ce livre qui touche à ce qu’il y a de plus sensible, de plus facilement saignant et criant sous la plume d’un homme : un sujet d’histoire contemporaine ! […] Avant d’entrer dans l’histoire de Louis-Philippe, — le véritable, l’important sujet de son livre, — l’historien a fait marcher, comme dans les triomphes romains, les portraits des ancêtres devant le triomphateur de la race.

1317. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Voilà le sujet qu’aborde aujourd’hui M.  […] Martin a pris possession de ce grand sujet dans un premier volume précurseur de beaucoup d’autres… M. 

1318. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Ainsi fut aboli le droit héroïque que les Romains avaient eu sur les provinces ; les monarques veulent que tous les sujets soient égaux sous leurs lois. […] Enfin la raison humaine ayant pris tout son développement, le certain alla se confondre avec le vrai des idées relatives à la justice, lesquelles furent déterminées par la raison d’après les circonstances les plus particulières des faits ; formule éternelle qui n’est sujette à aucune forme particulière, mais qui éclaire toutes les formes diverses des faits, comme la lumière qui n’a point de figure, nous montre celle des corps opaques dans les moindres parties de leur superficie.

1319. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nouveau, Germain (1851-1920) »

Elle en est le sujet et l’objet.

1320. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 338

Son Discours sur cette question, lequel de ces quatre sujets, le Commerçant, le Cultivateur, le Militaire & le Savant, sert le plus essentiellement l’Etat, est plus d’un homme de Lettre, que d’un Régent de Collége.

1321. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 543

Cet Auteur paroîtra moins répréhensible, si l’on fait attention que le sujet qu’il a traité exigeoit moins que tout autre l’appareil du style & l’élégance des expressions.

1322. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — I — Ibels, André (1872-1932) »

Nul abus de déclamations ; les Cités futures ne sont qu’incidemment œuvre de sociologue, le Poète domine le sujet.

1323. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 301

Elles eurent du succès dans leur nouveauté, parce qu’elles offroient des instructions assez bien présentées sur la Nation Angloise ; mais il a paru depuis une si grande quantité d’Ouvrages sur le même sujet, que ces Lettres sont aujourd’hui fort négligées.

1324. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 423

Vergier, en écrivant sur des sujets semblables à ceux de La fontaine, a conservé beaucoup moins de réserve & de décence ; ce qui doit suffire pour engager les jeunes gens à éviter une lecture où leur esprit gagneroit peu, & où leur cœur perdroit beaucoup.

1325. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — [Introduction] » p. 251

Mais Platon prétend au contraire qu’Homère posséda la sagesse réfléchie (riposta) des âges civilisés  ; et il a été suivi dans cette opinion par tous les philosophes, spécialement par Plutarque, qui a consacré à ce sujet un livre tout entier.

1326. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Quant aux conséquences qu’aura pour moi mon initiative, je n’ai pas de doute à leur sujet. […] Il négocie avec des banques au sujet d’un gros emprunt de son gouvernement et se fait avancer de fortes sommes sur l’affaire à conclure. […] J’ai constaté que chez les sujets normaux cette même symétrie des mouvements se retrouvait sous l’influence de la fatigue. […] Si, outre cela, le sujet, l’« anecdote » du tableau fait de l’effet sur le spectateur, ce n’est plus le mérite du peintre comme tel, mais celui de l’intelligence non exclusivement picturale, qui a choisi le sujet et l’a livré, pour être représenté, aux facultés picturales proprement dites. […] Dans sa liberté d’esprit de « cinquecentiste » émancipé, il ne peignait plus seulement des sujets religieux, mais aussi des sujets mythologiques et historiques, — les mystiques disent : des sujets profanes.

1327. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 430

Ce jugement regarde sur-tout ses Poésies, qui consistent dans des Déclarations d’amour à Iris, des Bouquets, des Epîtres, des Chansons licencieuses aussi méprisables par la versification que par le sujet.

1328. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 442

Ces Pieces, dont la lecture est très-amusante, décelent de la facilité dans le style, le talent du dialogue, une imagination féconde pour intriguer & varier les sujets, & sur-tout une ame aussi honnête que zélée pour corriger les vices & les ridicules.

1329. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 500

La plupart des Prédicateurs modernes ne s’occupent point assez à sentir & à se pénétrer de leur sujet.

1330. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » p. 251

L’Ouvrage qu’il publia à ce sujet est aussi estimé que celui de son pere, & ne prouve pas moins de connoissances & de recherches.

1331. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

La cause de cet oubli vient naturellement de ce que les sujets qu’ils traitent ont été remaniés depuis par des Ecrivains plus habiles.

1332. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 276

En revanche, tous ces Discours sont écrits avec une noblesse & une élégance qui les rendent dignes de tous les sujets qu'il a traités.

1333. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 304

On doit se défier cependant d'un esprit de partialité, que son Editeur, M. l'Abbé de l'Ecluse, redresse avec sagacité, toutes les fois que l'occasion s'en présente ; tant il est vrai que les Mémoires particuliers sont sujets à induire en erreur, & que ce n'est que de combinaison des différens récits que peut naître la vérité !

1334. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Lempereur »

Pour une mauvaise tragédie sur un des plus beaux sujets et des plus féconds, d’un style boursouflé et barbare, morte à n’en jamais revenir.

1335. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

La chanson sur la bataille d’Hochstædt fut trouvée mauvaise, et quelques-uns dirent à ce sujet : « Je suis fâché de la perte de cette bataille ; la chanson ne vaut rien227 ». — Même en défalquant de ce trait ce que l’entraînement de la verve et la licence du paradoxe y ont mis d’énorme, il reste la marque d’un siècle où l’État n’était presque rien et la société presque tout. […] Mme de B. ayant renvoyé le diamant, « M. le prince de Conti le fit broyer, réduire en poudre et s’en servit pour sécher l’encre du billet qu’il écrivit à ce sujet à Mme de B. ». […] Jadis ils étaient des sujets ; jusqu’à un certain point, ils le sont encore, et les exigences nouvelles de la vie mondaine achèvent de les mettre ou de les tenir à l’écart. […] Mais elles aiment mieux l’appartement que le grand air ; en ce temps-là le vrai soleil, c’est la clarté des bougies, et le plus beau ciel est un plafond peint ; y en a-t-il un moins sujet aux intempéries, plus commode pour causer, badiner   On cause donc et l’on badine, en paroles avec les amis présents, par lettres avec les amis absents. […] Voir à ce sujet les types un peu anciens, surtout en province. « Ma mère, ma sœur et moi, transformés en statues par la présence de mon père, nous ne recouvrions qu’après son départ les fonctions de la vie. » (Chateaubriand, Mémoires, I, 17, 28, 130.) — Mémoire de Mirabeau, I, 53.

1336. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Cette délibération seule sur la dernière bourgade de l’Italie est une usurpation ou sur la souveraineté des gouvernements ou sur la volonté libre des sujets. […] Il lui demanda de plus de déclarer la guerre italienne à sa propre maison, et de se liguer avec ses sujets contre sa famille. […] En abdiquant et en se retirant dans une neutralité commandée par cette double qualité de prince de la maison d’Autriche et de souverain d’une partie de l’Italie en guerre avec l’Autriche, le prince préservait sa dignité personnelle et peut-être son trône, car après la guerre il pouvait être rappelé comme un arbitre par ses sujets, et avoué comme un parent par l’Autriche. […] Les ordres monastiques, qui renaissent en Italie comme en Espagne de l’esprit contemplatif et de l’oisiveté endémique de ces beaux climats, reprenaient leur ascendant sur le peuple ; le gouvernement n’admettait dans les sujets aucune liberté des cultes. Les sacrements étaient redevenus loi obligatoire de l’État ; les billets de confession étaient requis des sujets avec autant de rigueur que des acquits de contribution.

1337. (1926) L’esprit contre la raison

Ces représentations très visuelles, voire stéréotypées, de l’envol léger de l’esprit loin de la maison-raison, rustaude et massive, attachée à la glèbe, reprennent l’opposition du titre au moment où l’on croyait s’être définitivement éloigné du sujet. […] Cette dualité éprouvée, à travers le divorce entre le corps et l’être, ce clivage du sujet, non identique à soi-même, viennent pulvériser l’illusion de maîtrise et d’unité du sujet qui fonde la rationalité. […] Les annales criminelles qui lui fournirent ce que les critiques appellent un sujet, dans leur brutalité officielle, n’avaient même pas cette valeur objective intangible, objet de la foi positiviste, puisqu’il put en dérouler la bouleversante suite de récits, de pensées, d’images que l’on sait. […] Le doute cartésien, selon Crevel, oublie de s’appliquer à ce qui fonde l’édifice, l’unité du sujet. […] Ce pseudo proverbe éluardien semble fustiger l’attitude de conservation nostalgique des états antérieurs de soi, la pusillanimité du sujet résistant à la mouvance des choses.

1338. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Niel n’a pas voulu traiter encore les questions délicates d’art et d’école que cet ordre de dessins soulève : il n’a fait que les indiquer dans son avant-propos, réservant ce sujet pour une époque plus avancée de sa publication, lorsque les pièces seront rassemblées en grand nombre et qu’il en ressortira plus de lumière. […] Mais la violente amour que j’apporte à mes sujets, etc. […] Il n’arrive pourtant au sujet même qu’après une demi-heure au moins, durant laquelle il parle encore d’autres affaires : après quoi venant au point indiqué, y venant par de nouveaux circuits, énumérant ses fatigues et les peines qu’il s’est données pour parvenir au trône et pour rétablir l’État, il montre que tout cela n’est rien encore et n’aboutira à rien de solide et de durable, s’il ne se procure des héritiers.

1339. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Le duc de Noailles n’a pu entamer l’Histoire de Mme de Maintenon, sans faire une grande place à ce vigoureux aïeul et sans l’asseoir au seuil de son sujet. […] Il comprend la dignité du genre qu’il traite ; il est des particularités honteuses ou incertaines que l’histoire doit laisser dans les satires, pamphlets et pasquins, où les curieux les vont chercher : d’Aubigné, qui aime trop ces sortes de pasquins ou de satires, et qui ne s’en est jamais privé ailleurs, les exclut de son Histoire universelle, et, s’il y en introduit quelque portion indispensable, il s’en excuse aussitôt : ainsi en 1580, à propos des intrigues de la cour du roi de Navarre en Gascogne, quand la reine Marguerite en était : J’eusse bien voulu, dit-il, cacher l’ordure de la maison ; mais, ayant prêté serment à la vérité, je ne puis épargner les choses qui instruisent, principalement sur un point qui, depuis Philippe de Commynes, n’a été guère bien connu par ceux qui ont écrit, pour n’avoir pas fait leur chevet au pied des rois… Quand il s’étend longuement sur certaines particularités purement anecdotiques, il s’en excuse encore ; il tient à ne pas trop excéder les bordures de son tableau ; il voudrait rester dans les proportions de l’histoire : mais il lui est difficile de ne pas dire ce qu’il sait de neuf et d’original ; et d’ailleurs, s’il s’agit de Henri IV, n’est-il pas dans le plein de son sujet, et n’est-il pas en droit de dire comme il le fait : « C’est le cœur de mon Histoire ?  […] Il est trop plein et trop près de son sujet pour nous l’expliquer, et il parle à des gens qui alors l’entendaient à demi-mot.

1340. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Un endroit de Charron relatif à la prud’homie a été très remarqué et a été aussi sujet à objection. […] Son chapitre sur l’éducation, sur les devoirs des parents envers les enfants, vient bien après ceux de Rabelais et de Montaigne sur le même sujet et en est comme une rédaction complète et nouvelle. […] L’enfant aussitôt né, il songe à la nourrice : « Selon la raison, dit-il, et tous les sages, ce doit être la mère » ; et il cite à ce sujet ce que dit le philosophe Favorinus chez Aulu-Gelle et ce que répétera Rousseau43.

1341. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Tantôt c’est dans le jardin des Tuileries (en décembre 1605) qu’il reçoit l’archevêque de Vienne, Pierre de Villars, qui vient lui apporter les doléances du Clergé, et il lui répond avec nerf et à propos sur un sujet dont il est plein : tantôt c’est au moment où il est à jouer avec ses enfants dans la grande salle du château de Saint-Germain (3 novembre 1599) qu’il voit entrer les députés du parlement de Bordeaux, et il va à eux en leur disant : « Ne trouvez point étrange de me voir ici folâtrer avec ces petits enfants ; je sais faire les enfants et défaire les hommes. […] Read (1854), et où se lisent des conversations de Henri IV et du ministre protestant Chamier de Montélimar, pendant un voyage de celui-ci en Cour, on voit comment Henri IV traitait d’autre part ses anciens coreligionnaires demeurés opiniâtres et ardents ; il y employait un mélange de sévérité, d’adresse et de bons propos : on y saisit bien son procédé politique en action ; mais il n’était qu’exact et véridique, lorsqu’il disait à ce ministre Chamier, dont il aurait voulu adoucir l’âpreté : « Qu’il ne demandait rien de lui que ce qui se doit d’un honnête homme ; qu’il n’était pas, comme on disait, gouverné par les jésuites, mais qu’il gouvernait et les jésuites et les ministres (calvinistes), étant le roi des uns et des autres. » Vrai roi de tous en effet, grand et admirable en ce qu’il devançait l’esprit des temps, dominant toutes ces haines qui l’entouraient, toutes ces passions de gallicans, de parlementaires, d’ultramontains, de huguenots, et au sortir d’une époque où l’on s’égorgeait et l’on s’entre-dévorait, forçant tous ses naturels sujets à subsister, bon gré mal gré, dans une paix et une garantie mutuelles ! […] Mais, en insistant sur ces détails, je crains aussitôt d’être injuste ; car il faudrait en même temps que je pusse faire remarquer combien il y a d’excellentes choses, et neuves et fines, et subtiles (au meilleur sens, au sens latin du mot), dans ce modeste ouvrage qui rend l’étude du même sujet plus facile à ceux qui viendront après.

1342. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Gandar, ancien élève de l’École d’Athènes, de faire de ce poète le sujet d’une thèse en Sorbonne (car telle est l’origine de son livre), et d’y soutenir que Ronsard méritait plus encore que n’avaient réclamé pour lui ceux-mêmes qui avaient paru aller trop loin. […] Ronsard a le souffle généreux et une certaine force inhérente à son talent : c’en est un trait distinctif ; mais cette force insuffisante, et qui le trahit dans les grands sujets, réussit mieux et le sert quand il se rabat aux moindres. […] Il est en quête de sujets, et ne trouve pas en lui matière à vaste conception ; il médite sa Franciade qu’il combine assez froidement et pour laquelle il attend des encouragements et récompenses, faute de quoi il ne l’achèvera jamais.

1343. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Les vieux souvenirs de cette race sont pour moi plus qu’un curieux sujet d’étude ; c’est la région où mon imagination s’est toujours plu à errer, et où j’aime à me réfugier comme dans une idéale patrie… Ô pères de la tribu obscure au foyer de laquelle je puisai la foi à l’invisible, humble clan de laboureurs et de marins à qui je dois d’avoir conservé la vigueur de mon âme en un pays éteint, en un siècle sans espérance, vous errâtes sans doute sur ces mers enchantées où notre père Brandan chercha la terre de promission ; vous contemplâtes les vertes îles dont les herbes se baignaient dans les flots ; vous parcourûtes avec saint Patrice les cercles de ce monde que nos yeux ne savent plus voir. […] L’article est très-spirituel, le sujet était beau, mais, si beau qu’il fût, la méthode de M.  […] J’aurais aimé, du moins, au sujet des Essais, là où je me sens un peu plus sur mon terrain, à indiquer ceux qui me paraissent dans leur genre des morceaux accomplis ou charmants (le Lamennais, les Souvenirs d’un vieux professeur allemand, sur l’Art italien catholique, sur l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ, etc.) ; mais je me hâte et ne crains pas d’aborder un seul et dernier point, celui qui intéresse le plus vivement, à l’heure qu’il est, le public et la jeunesse.

1344. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

» Micion, toutefois, estime que son frère, avec sa rigidité, a tort, et quoique Eschine, ce jour-là, lui donne bien de l’inquiétude, il ne se blâme pas de le traiter si indulgemment, il repasse à ce sujet toutes ses maximes d’éducation débonnaire et s’y confirme : l’affection, pour stimuler au bien, vaut mieux que la crainte ; un père n’est pas un tyran ni un maître, etc. […] Pour bien saisir le comique de la situation, il est bon de savoir que tous les désordres contre lesquels il va éclater, et dont Eschine s’est rendu coupable, ne sont que pour le compte du vertueux frère, ce frère si surveillé et que le père morigène si bien ; c’est le plus sévèrement élevé qui est le plus mauvais sujet des deux : l’autre n’a rien fait que par complaisance pour son cadet. […] écoutez, mon frère, ne me rompez plus la tête à ce sujet.

1345. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vie de Jésus, par M. Ernest Renan »

J’ai cependant rencontré dans ma jeunesse deux hommes au moins qui s’étaient dit que l’histoire des origines du christianisme était un grand sujet, et qui se promettaient de le traiter quelque jour dans l’esprit du XIXe siècle, c’est-à-dire avec respect et science. […] Scherer, le mieux préparé des juges sur un tel sujet, a fait dans le journal le Temps une suite d’articles qui disent tout. […] Comme preuve de l’intérêt soutenu et passionné qu’apporte en ce sujet la jeunesse sérieuse, je citerai aussi la remarquable série d’articles d’un ami, M. 

1346. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset. »

Louvois, surpris, écrivit aussitôt au premier président du Parlement de Metz : « Les commissaires de l’Empereur à la Diète de Ratisbonne ont mis en fait que Traerbach et ses dépendances n’avaient point été réunies ; sur quoi Sa Majesté m’a donné ordre de vérifier ce qui en est ; et comme le Mont-Royal, duquel cette seigneurie dépend, est d’une extrême conséquence, j’ai cru ne pouvoir mieux faire que de m’adresser à vous pour vous prier d’examiner sans délai, et sans que personne sache que vous en avez reçu d’ordre, ce qui a été fait sur ce sujet. […] Tant que Strasbourg n’était pas déclarée une cité française, des affinités naturelles de tout genre et des habitudes invétérées la rattachaient instinctivement à l’Allemagne ; la France, en chaque occasion douteuse, devait avoir, à son sujet, des motifs légitimes de plainte et des griefs sans cesse renaissants. […] Il est bon qu’il fasse retirer ces billets — là tout doucement des corps de garde sans faire de bruit. » (Et au sujet des visites dans les hôpitaux) : « Elle est fort louable de faire cela, et si elle y trouve quelque chose de mal, elle me fera plaisir de m’en avertir ; mais il ne faut voir que l’hôpital du roi et n’aller que rarement dans celui de la ville, à moins qu’elle ne sût qu’il y eût quelque catholique auquel on refusât de donner les assistances spirituelles, auquel cas il serait fort à propos d’en avertir. » Louvois, l’approbateur, sinon l’inventeur des dragonnades, qui, dans les années suivantes, allait être si dur et si impitoyable pour les Protestants du cœur du royaume, anciens et bons Français, se montrait ici prudent et politique à l’égard d’une cité luthérienne, nouvellement française.

1347. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Desjardins n’a pas prétendu, dit-il, faire un ouvrage, mais un essai ; il a pris un sujet de thèse historique, comme il était naturel de le concevoir à un homme qui s’est particulièrement occupé de cet immense et incommensurable champ de l’histoire. […] Vinet improvisait bien réellement), quelques-unes sont consacrées à Corneille, et, dans leur incomplet même, elles paraissent dignes du sujet. […] « Les inventeurs ont le premier rang à juste titre dans la mémoire des hommes. » C’est Voltaire qui l’a dit à son sujet.

1348. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens. par M. Le Play, conseiller d’État. (Suite et fin.) »

Ses écrits fourniraient les plus belles et les plus précieuses maximes en ce sens et à ce sujet : « Que s’est-il donc passé dans la société, qu’on ne puisse plus faire aller qu’à force de bras une machine démontée qui allait autrefois toute seule, sans bruit et sans effort ?  […] Ailleurs il a cru voir, au contraire, que l’affection du sujet au maître, du vassal au seigneur, leur solidarité mutuelle, amenaient un autre mot d’ordre. […] Il cite, à ce sujet, M. 

1349. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. (Suite) »

Le duc de Luynes, un très bon esprit et qui est fort à consulter à son sujet, nous raconte une conversation de lui qu’il tenait d’un tiers digne de foi. […] Si j’étais actuellement dans la même situation où je me trouvais il y a sept ou huit ans, c’est-à-dire simple courtisan, je n’aurais pas sujet de me plaindre ; mais puisqu’il faut parler de soi, si l’on veut examiner ce que j’ai fait depuis la prise de Prague, je crois qu’on pourra dire que j’ai ranimé le courage et la valeur des troupes françaises, qui paraissaient un peu endormies. […] Il explique pourquoi il n’aurait pu lui-même être choisi pour cette mission de Dresde à la place du duc de Richelieu : « Il faut que ce soit un Français né sujet du roi.

1350. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

Ainsi la monarchie de Louis XIV, d’abord admirée pour l’apparente et fastueuse régularité qu’y afficha le monarque et que célébra Voltaire, puis trahie dans son infirmité réelle par les Mémoires de Dangeau, de la princesse Palatine, et rapetissée à dessein par Lemontey, nous reparaît chez Saint-Simon vaste, encombrée et flottante, dans une confusion qui n’est pas sans grandeur et sans beauté, avec tous les rouages de plus en plus inutiles de l’antique constitution abolie, avec tout ce que l’habitude conserve de formes et de mouvements, même après que l’esprit et le sens des choses ont disparu ; déjà sujette au bon plaisir despotique, mais mal disciplinée encore à l’étiquette suprême qui finira par triompher. […] Un officier qui se trouvait en quartier d’hiver à Château-Thierry lut un jour devant lui l’ode de Malherbe dont le sujet est un des attentats sur la personne de Henri IV : Que direz-vous, races futures, etc. […] J’en reviens volontiers et je m’en tiens sur lui à ce jugement de La Bruyère dans son Discours de réception à l’Académie : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire, toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au-delà de ses modèles, modèle lui-même difficile à imiter. » — Voir aussi le joli thème latin de Fénelon à l’usage du duc de Bourgogne sur la mort de La Fontaine, in Fontani mortem.

1351. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre IV. Le roman »

Il n’est pas de son temps non plus par le choix de ses modèles, de ses sources et de ses sujets. […] Lesage a gardé le procédé de Mlle de Scudéry, celui qui permet de développer un sujet en dix tonies. […] Autour du couple, mettons les convoitises des hommes qui ont de l’argent, la cupidité brutale d’un soldat ivrogne, joueur, escroc, frère de Manon, qui s’en fait l’exploiteur : nous aurons ce roman réel plutôt que réaliste, pathétique sans déclamation, expressif sans dessein pittoresque, et qui, malgré le sujet, malgré les héros, malgré les milieux, reste chaste ; l’auteur n’a eu aucune pensée brutale ou polissonne : il n’a vu que la puissance de la passion qu’il voulait peindre.

1352. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

A qui a parcouru les cinq continents et la surface entière de la planète, les sujets qui passionnent Balzac semblent mesquins et sans intérêt. Mais, de plus, c’est l’exotisme même de ses romans qui conseillait et imposait à Pierre Loti les sujets simples et les drames élémentaires. Les sujets ne pouvaient guère être que des histoires d’amour avec les femmes des différents pays que traverse le poète : amour sensuel et rêveur, amour absolu chez la femme ; amour curieux, orgueilleux, parfois cruel chez l’homme.

1353. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

« Depuis l’aurore de la spéculation philosophique, la nature du beau a été un sujet de discussions. […] Herbert Spencer a publié sur le même sujet un court et substantiel essai : nous les joindrons ici tous deux181. […] Spencer, qu’on peut l’attendre de deux esprits indépendants, travaillant sur un si vaste sujet.

1354. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Il a de plus été le poète d’insignes mauvais sujets, tels que le duc de Vendôme, le prince de Condé, le comte de Fiesque. […] Deux jours après la première représentation de cette pièce, Pradon fit jouer celle qu’il avait composée sur le même sujet. […] Ce mot, La Harpe la jugé sévère contre l’auteur de tant de lettres charmantes, et à ce sujet il a mis en avant que le goût qui juge est différent de celui qui crée, distinction juste et dont La Harpe est un exemple lui-même, car il a beaucoup et bien jugé, et son goût stérile n’a rien produit ; mais il ne faut pas conclure de ce que le goût qui juge ne prouve pas celui créé, que le goût qui crée ne comprend pas celui qui juge, car le goût qui juge bien de ce qui doit entrer dans ses compositions juge nécessairement bien le choix des autres ; de sorte qu’il est absurde de dire que madame de Sévigné, douée du goût qui crée, pouvait bien être privée du goût qui juge.

1355. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Tantôt il choisit un sujet exceptionnel, invente de l’absurde et tente par des analyses captieuses de le rendre vraisemblable. […] « Antoinette avait aimé. » Et Paul Bourget nous apporte à ce sujet des renseignements singulièrement nouveaux. […] À propos de l’inceste qui est le sujet de ce roman, j’écrivais ces lignes d’homme qui voit presque et qui refuse de voir tout à fait : « Léon Daudet n’a pas compris la véritable faute de ses héros.

1356. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

On serait pourtant trop incomplet à ce sujet, si l’on ne disait quelque chose des épigrammes qui commencèrent dès lors à l’assaillir. […] Ne pouvant se priver de son goût pour le théâtre, elle imagina de mettre en action et de leur faire jouer dans le jardin, où les décorations artificielles se combinaient avec la nature, les principales scènes de l’Histoire des voyages de l’abbé Prévost, abrégée par La Harpe, et en général toutes sortes de sujets historiques ou mythologiques. […] Un autre inconvénient encore, c’est de ne pas laisser aux jeunes esprits qui en sont le sujet un seul quart d’heure pour rêver, pour se développer en liberté, pour donner jour à une idée originale ou à une fleur naturelle qui voudrait naître.

1357. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Wickham, une communication à ce sujet. […] On m’a fait de Paris des instances réitérées à ce sujet. […] Je vous dirais des choses exécrables sur ce sujet, tout mon sang en est soulevé.

1358. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Mazarin l’avait mis en méfiance du surintendant, et, en même temps, il lui avait offert le remède : « Sire, je vous dois tout, avait-il dit à son lit de mort, mais je crois m’acquitter en quelque sorte avec Votre Majesté en lui donnant Colbert. » Depuis longtemps, Colbert avait l’œil sur les procédés de Fouquet, sur ses irrégularités et ses dilapidations ; il avait adressé à Mazarin des mémoires détaillés à ce sujet ; il allait continuer plus expressément le même rôle auprès de Louis XIV et par son ordre ; et, s’il était poussé dans cette chasse ardente qu’il faisait au surintendant par tous les aiguillons de son ambition personnelle, il ne l’était pas moins par tous les instincts de sa nature exacte et rigide : intérêt à part, il devait en vouloir au surintendant de toute l’indignation et de toute la haine que peut avoir contre un magicien plein de maléfices et de prestiges le génie de la bonne administration et de l’économie. […] C’était offenser Louis XIV et le braver dans sa partie la plus sensible, que d’avoir cette réputation-là ; le glorieux sujet ne voyait pas qu’il usurpait directement sur la part du souverain. […] L’extrême rigueur dont on usa envers Fouquet désormais abattu et sans ressource, la justice exceptionnelle à laquelle on le livra, la partialité de quelques-uns des commissaires et de ceux qui étaient chargés de l’examen des papiers et du rapport, les pensées cruelles dont ses ennemis ne se cachaient point à son sujet, l’âpreté des vengeances politiques qui n’allaient pas à moins qu’à demander sa tête, les lenteurs et les péripéties du procès qui dura plus de trois ans à instruire, tout concourut à retourner l’opinion et à gagner à l’accusé la pitié universelle.

1359. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « L’abbé Gerbet. » pp. 378-396

Voici un sujet que je m’étais proposé depuis longtemps pour un jour de fête, pour une Fête-Dieu ou pour une fête de Marie ; car il y entre de la sainteté, de l’onction, de la grâce mêlée à la science, et un pieux sourire. […] Celui-ci, voyant le succès d’un recueil consacré à de si graves sujets, en conclut qu’on pouvait, à plus forte raison, créer un organe analogue pour les opinions qui étaient les siennes et celles de ses amis. […] L’abbé Gerbet, comme Fléchier que j’ai nommé à son sujet, a un esprit de société plein de charme, de douceur et d’invention.

1360. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre II : Variations des espèces à l’état de nature »

— Avant d’appliquer les principes que nous venons de poser dans le chapitre précédent aux êtres organisés vivant à l’état de nature, il nous faut examiner brièvement si ces derniers sont sujets à quelque variation. Pour traiter convenablement un tel sujet, il faudrait pouvoir dresser un long catalogue de faits que je dois réserver pour un prochain ouvrage. […] Mais nous reviendrons plus loin sur ce sujet.

1361. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Nous ne nous livrerons point, sur ce sujet, à un examen étendu et approfondi ; nous tâcherons seulement de faire sentir ce que produirait cette partie de la discussion, si nous pouvions l’embrasser tout entière ; mais le peu que j’en dirai servira du moins à compléter le tableau de cette lutte des idées anciennes contre les idées nouvelles, et à me faire ainsi mieux comprendre. […] Cette austérité des habitudes républicaines, cette aridité du régime constitutionnel, sont peu à notre usage : nous aimons à pouvoir nous occuper de la chose publique, comme de tout, et en nous jouant, si j’ose parler ainsi ; car tout ce qui nous intéresse, tout ce qui fait le sujet de nos études ou de nos méditations, nous aimons à en parler, le, soir, dans la chambre des dames, comme disaient nos anciens chevaliers sur le champ de bataille ou sur la brèche d’une forteresse ouverte par leur vaillance. […] Si nous parcourions toute la série d’idées que peut faite naître le sujet qui nous occupe, nous verrions que le duel, reste de nos anciennes mœurs, s’est conservé intact dans nos mœurs nouvelles, mais qu’il commence à sortir de la sphère des opinions ; que l’institution du jury, réclamée par nos opinions, et regardée avec raison comme le fondement de toutes nos garanties sociales et de nos libertés actuelles, n’est point entrée dans nos mœurs, puisque nous obéissons avec tant de répugnance à la loi qui nous impose le devoir de juger nos pairs, puisque les jugements rendus dans le sanctuaire de la justice, sous la responsabilité de la conscience des jurés, sont attaqués ouvertement, et discutés comme nous discutons tout ; nous verrions enfin que si nous n’étions pas soutenus par l’esprit de parti, nous nous acquitterions de nos fonctions d’électeurs avec une négligence que l’on prévoit déjà pour l’avenir.

1362. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Philarète Chasles » pp. 111-136

Mais Chasles, lui, dans le livre sur l’Angleterre politique, est Anglais, moins la langue, presque autant que de Brosses était Romain en continuant Salluste… Il l’est depuis l’Introduction du livre jusqu’à la Lettre de Louis Blanc sur l’Angleterre et La Décadence de l’Angleterre par Ledru-Rollin, ouvrages français dont il ne s’occupe qu’au profit des idées anglaises et parce qu’on y traite de sujets anglais. […] Excepté dans deux chapitres dont je vais parler tout à l’heure, Chasles n’y griffe son sujet nulle part. […] Ce sont des généralités sur les équilibres du gouvernement anglais, sur la cohésion ou l’opposition des partis, sur le mélange d’aristocratie et de démocratie qui fait — disent les doctes — la solidité de l’Angleterre, tous sujets sur lesquels on peut tirer et qu’on allonge comme du caoutchouc, quand on sait bien s’y prendre !

1363. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Lorsqu’il était entré dans son sujet, nulle phrase incisive et subite ; des répétitions infinies : ses élèves, en relisant leurs notes, trouvaient qu’ils avaient écrit la même idée trois et quatre fois. […] Il achevait son cours d’esthétique par l’aveu du même sentiment : « À la vue d’un arbre sur la montagne battu par les vents, nous ne pouvons pas rester insensibles : ce spectacle nous rappelle l’homme, les douleurs de sa condition, une foule d’idées tristes56. » À vous, peut-être ; mais combien d’hommes n’y verront rien de semblable, et combien d’artistes n’y verront qu’un sujet de tableau ! […] Les réfutations, principalement, sont admirables ; il est impossible de mieux posséder son sujet, de pénétrer plus complètement le fort et le faible des systèmes, de mettre plus exactement et plus visiblement le doigt sur l’origine des sophismes, de démêler et de corriger plus sûrement les déviations par lesquelles une doctrine vraie fléchit et va se perdre dans l’erreur.

1364. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

Mais passons, et sautons au sujet qui doit occuper ces quelques lignes. […] Lecteur assidu de ce bon journal, j’ai pensé que je ne devais m’adresser que là pour exposer quelques idées qui me sont venues tout à l’heure à ce sujet. […] Au sujet d’une amplification assez réussie, et qui a l’enfer pour thème, M.  […] J’avais même commencé, à ce sujet, des triolets assez médiocres, je le confesse (cette littérature funambulesque que je pratiquai naguère encore assez bien m’abandonne, n’est plus dans ma plume, est-ce un mal ?) […] Mon ami Catulle Mendès, dans une belle série de conférences, a rendu un hommage des mieux compétents au groupe dit Parnassien, qui me dispense d’avoir la prétention de revenir, après lui, sur ce sujet.

1365. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Ledent, Richard »

Le sujet même, si on veut le ramener à de très strictes proportions, ne dépasse pas les limites auxquelles se restreint le plus fréquent des faits divers.

1366. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rocher, Edmond (1873-1948) »

Sur la variété des sujets d’allure vive ou de douleur, les syllabes passent ou glissent sur des musiques diverses, par elles évoquées.

1367. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 411

Il ne nous reste de cet Ecrivain qu’un Recueil de Lettres Latines sur divers sujets, dont la meilleure édition est celle de Henri Etienne, en 1581.

1368. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

La seule Piece où il annonce vraiment de la verve & de l’enthousiasme, est une Ode sur le vin de Champagne, où il paroît inspiré par le sujet lui-même, dont il rend très-poétiquement tout le feu & toute la vivacité.

1369. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 196

Des Etrennes, des Epîtres, des Fables, des Eloges, des Mémoires historiques, des Vies, des Essais sur divers sujets, des Anecdotes, des Dissertations, des Journaux, des Tablettes, des Lettres, des Histoires, des Bibliotheques, des Dictionnaires, une Traduction en Prose de Perse, & une imitation en Vers de ce même Poëte : tant de Productions seroient plus que suffisantes pour faire vivre un Auteur dans la postérité, si elles n’étoient mortes dès à present.

1370. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 268

Ce petit morceau d’Histoire est d’une lecture intéressante, & prouve que ses autres Ouvrages ne doivent l’oubli actuel où ils sont, qu’au choix des sujets.

1371. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Boucher » p. 103

J’avoue que le coloris en est faux ; qu’elle a trop d’éclat ; que l’enfant est de couleur de rose ; qu’il n’y a rien de si ridicule qu’un lit galant en baldaquin dans un sujet pareil ; mais la Vierge est si belle, si amoureuse et si touchante ; il est impossible d’imaginer rien de plus fin, ni de plus espiègle que ce petit saint Jean couché sur le dos, qui tient un épi.

1372. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Le Bas et Cochin »

l’observateur distrait, d’après Mieris . il faut saisir tout ce qui sortira du burin de celui-ci ; il est habile et travaille d’après habile ; il a excellé dans les grands morceaux, et il est précieux dans les petits sujets.

1373. (1893) Alfred de Musset

L’auteur glisse sans s’en apercevoir de son sujet primitif à un autre sujet tout différent. […] Le Musset première manière avait subi le joug de la mode pour le rythme, le style, le décor, le choix des sujets. […] Ce projet ayant été remis à plus tard, il se rabattit sur un sujet mérovingien. […] Le chaste amour d’une jeune fille pure a servi de bouclier au mauvais sujet, qu’il préserve du châtiment. […] Voici, pour les philosophes, le sujet de la composition : Quænam sint judiciorum motiva ?

1374. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Wentworth Webster a bien voulu m’écrire : « La végétation, dans ces régions, est sujette à de grandes transformations. […] N’en retenons, et brièvement, que ce qui concerne notre sujet. […] Plusieurs des sujets que Wagner a traités avec amour parce qu’il les croyait profondément allemands ne le sont pas. […] Cet article, fort intéressant en effet, résout et soulève plusieurs questions dont je dirai un mot, puisque je suis revenu à m’occuper de ce sujet. […] Seconda impressione (Bologne, 1676). — Ce livre curieux à plus d’un égard a déjà été utilisé pour notre sujet par MM. 

1375. (1888) Portraits de maîtres

Aussi se prit-il à traiter des sujets relevant du moyen âge ou tout à fait modernes. […] La chanson du reste possède un grand avantage, c’est de se prêter à toute espèce de sujet. […] Je me dis enfin que chaque sujet doit avoir sa grammaire, son dictionnaire et jusqu’à sa manière d’être rimé. […] Sainte-Beuve rompit l’étiquette et fit acte de révolutionnaire en littérature après lui plus de sujets roturiers. […] Ailleurs il excelle dans des « prouesses d’art pur » comme a fort bien dit à son sujet M. 

1376. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valabrègue, Antony (1844-1900) »

Ses sujets de prédilection sont les tableaux parisiens et les croquis rustiques : il aime à nous montrer les menus détails d’un intérieur paisible ; il adore le plein air, les courses à travers champs, les haltes au cabaret et sous la tonnelle, les dîners sur l’herbe ; enfin, toutes les échappées rurales.

1377. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 135

On se fait néanmoins un devoir de placer ce dernier Ouvrage dans toutes les Bibliotheques où il peut être nécessaire pour compléter la collection des Ecrivains sur ce sujet.

1378. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 154

Quand même il existeroit quelques défauts dans ce Livre vraiment original, ils seront toujours de la nature de ceux qu’on oublie en faveur de la justesse & de la solidité des réflexions, de la noblesse & de l’énergie du style, de la vérité des maximes qui s’y présentent à chaque page : trop heureux si la Littérature n’offroit jamais que de pareils sujets d’indulgence !

1379. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 284

En vain y chercheroit-on un plan, un sujet, de la liaison, de la vraisemblance ; tout y est confondu ; ce n’est qu’une ivresse perpétuelle, qui produit de temps en temps quelques saillies, dont les honnêtes gens ne doivent pas faire assez de cas, pour s’en amuser aux dépens du goût & des mœurs.

1380. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 227

Son Essai sur l’Infanterie Françoise est intéressant pour toute sorte de Lecteurs, par la maniere dont il a traité son sujet, & joint au mérite d’un style simple & correct, celui de la méthode & de la précision.

1381. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 342

Ses Amusemens philosophiques offrent une variété de sujets qui plairoit davantage, par les vûes excellentes qui y étincellent de temps en temps, pour peu que le style en fût plus naturel, & dégagé d’un entortillage que l’Auteur a peut-être pris pour de la force, mais qui n’est, dans le fond, qu’un effort pénible d’imagination, qui conduit à l’obscurité.

1382. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article »

Sa Dissertation, intitulée le Comédien, quoique sur un sujet peu intéressant pour le commun des Lecteurs, a eu la plus grande vogue, & est encore très-estimée aujourd’hui.

1383. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 398

N’oublions pas cette Anecdote à son sujet, qui fera connoître jusqu’où peut aller la manie d’un Artiquaire.

1384. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Il est vrai qu’on ne lit guère plus le vainqueur que le vaincu, et on a raison ; la défense, sauf dans quelques pages, n’est guère moins au-dessous du sujet que l’attaque. […] A la peinture poignante que fait Homère de l’orphelin « marchant la tête toujours baissée », elle ajoute : « avec mille sujets de mortification. » Elle le trouve plus noble « mendiant de parte en porte », que « tirant par leur tunique ou par leur manteau les amis de son père. » Elle aime mieux Astyanax « nourri sur les genoux de son père avec tant de soin », que « mangeant la moelle et la meilleure graisse des brebis. » Lamotte mutilait la statue, Mme Dacier la badigeonnait. […] Fontenelle a dû goûter surtout dans Corneille ce qu’on pourrait appeler les beautés douteuses de ce grand homme, l’esprit et les artifices, là où le génie a fait défaut au sujet ou le sujet au génie. […] Vieilles images, j’en conviens, dont l’esprit de géométrie a sujet de ne se pas contenter ; mais par ce vague même et ce fabuleux qui lui répugnent, elles remplissent l’idée que les peuples se font du poète, et elles lui mettent au front l’auréole.

1385. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Saint-Nicolas fut sous sa direction une maison tout ecclésiastique, peu nombreuse, n’ayant en vue que la cléricature, un séminaire par anticipation ouvert aux seuls sujets qui se destinaient à l’état ecclésiastique, et où le côté profane des études était tout à fait négligé. […] Il conçut l’idée, par des informations s’étendant surtout à l’Ouest de la France et à la Savoie, son pays natal, d’amener à Paris les sujets d’espérance qui lui étaient signalés. […] dit-il, si le sujet eût été celui d’une lettre que j’ai lue ce matin, Ernest Renan eût été le premier. » Dès lors, il me remarqua. […] Pour ma part, j’ai peine à comprendre une école normale, par exemple, où le directeur ne puisse pas dire, sans s’expliquer davantage, aux sujets dénués de vocation : « Vous n’avez pas l’esprit de notre état ; en dehors de cela, vous devez avoir tous les mérites ; vous réussirez mieux ailleurs. […] C’est de beaucoup le sujet le plus éminent que j’aie eu pour condisciple dans mon éducation ecclésiastique.

1386. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

E n attendant, Monsieur, que je confonde des impostures, & que je réponde à des gentillesses, je crois devoir désabuser le Public sur un bruit qu’on a fait courir au sujet des Trois Siecles de notre Littérature. […] Quelque envie que j’eusse de me rendre aux honnêtes représentations de ses Défenseurs, il n’est donc pas possible de rétracter ce que j’ai dit à son sujet. […] Si j’étois assez heureux que d’être choisi, parmi nos Gens de Lettres, pour peindre à la Postérité tant de qualités précieuses, j’aurois alors un nouveau sujet de m’applaudir de n’avoir consacré ma plume qu’à louer des Princes vraiment estimables, après l’avoir exercée jusqu’à présent à la seule défense de la Religion & de la saine Littérature. […] « Il n’est pas inutile de remarquer qu’un autre Abbé, qui se pique aussi de Religion (je ne le nommerai point, pour ne pas lui nuire dans la place de confiance qu’il occupe), me poursuit depuis trois ou quatre ans, avec une haine & un acharnement d’autant plus inconcevables, que je ne lui ai donné aucun sujet de se plaindre de moi : il n’est question de lui dans aucun de mes Ouvrages ; je ne le connois même point, & je puis assurer que je n’ai entendu prononcer son nom, qu’à l’occasion de son monstrueux déchaînement. […] Je ne vous répete point un millier de bons mots, de sentences, de dits mémorables dont je suis l’éternel sujet ; je ne vous répete pas les Epigrammes, dont on m’assaillit & que je pardonnerois à leurs Auteurs, quand même ils y mettroient du sel.

1387. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Part du sujet et apport de la conscience. […] Et si quelque chose mérite d’être appelé a priori comme indépendant de l’extérieur et propre au sujet conscient, c’est avant tout le sensible, le matériel de la connaissance. […] En résulte-t-il que la conscience, le sujet, n’ait point sa part nécessaire et essentielle dans la connaissance ? […] III Part du sujet et apport de la conscience Si nous ne pouvons saisir en nous la pensée absolument pure et séparée de tout organe qui, pour Platon même et Aristote, était plutôt divine qu’humaine, ce n’est pas à dire que Inintelligence puisse s’expliquer tout entière par un mécanisme passif, comme le croient les sensualistes de nos jours. […] Sans doute le sujet déjà adulte et héritier de toute une race ne parle plus ainsi ; mais la pensée scientifique, comme tout autre mode d’activité mentale, n’en fut pas moins à l’origine inséparable du mouvement, et du mouvement musculaire ; or, qu’est-ce que le mouvement, sinon l’acte par lequel la volonté cherche instinctivement à satisfaire un besoin éveillé par une sensation ?

1388. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 230

Le zele du bien public lui a fait entreprendre beaucoup d’Ouvrages ; c’est d’abord un sujet d’éloge.

1389. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 413

La Vie de Grotius, celle d’Erasime, celle de Bossuet, sont le fruit de ses travaux, c’est-à-dire qu’il a pris la peine de recueillir, sur ces célebres Ecrivains, différentes Pieces qui peuvent servir de matériaux à ceux qui voudront traiter les mêmes sujets d’une maniere plus intéressante.

1390. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 154

M. de la Monnoye a eu la bonté de comparer sa Tragédie d’Electre & celle de Médée, aux Tragédies de Sophocle & d’Euripide, sur le même sujet ; mais ces deux Pieces sont aussi éloignées de ressembler à celles des deux Poëtes Grecs, que la Muse tragique de MM.

1391. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 356

Ecrits d'un style, tantôt maniéré, tantôt lâche, & toujours froid, l'Orateur y semble méconnoître le ton convenable aux différens sujets qu'il traite.

1392. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

3º Les Œuvres. — Les Œuvres de Baïf se composent : — 1º de neuf livres d’Amours, comprenant les Amours de Francine, en quatre livres ; les Amours de Méline, en deux livres ; les Amours diverses, en trois livres ; — 2º de ses Météores ; — 3º de neuf livres de Poèmes sur toutes sortes de sujets ; — 4º de dix-neuf Églogues, plus ou moins traduites ou imitées de celles de Théocrite et de Virgile ; — 5º de cinq livres de Passe-temps ; — 6º et de quatre livres de Mimes, qui sont bien le plus fastidieux recueil de toutes sortes de trivialités et de moralités. […] Scaliger, Poetices libri septem, livre I, ch. 5, 6, 8, 9, 11, 16] ; — Le choix des sujets. — La règle des unités. — Jean et Jacques de La Taille. — De l’unité de ton dans la tragédie de la Renaissance. — De l’avantage que l’on trouve à traiter des sujets connus, et même déjà traités. — L’emploi de l’histoire dans la tragédie. — D’un mot d’Amyot sur les « cas humains représentés au vif ». — L’orientation de la tragédie classique est déterminée dès 1570. […] On fera bien aussi de consulter sur ce sujet, à un point de vue plus général : A.  […] — La Pléiade a encore enseigné à la poésie, et même à la prose française, le « pouvoir intrinsèque » des mots, c’est-à-dire, qu’en toute langue, et indépendamment de ce qu’ils signifient, il y a de « beaux » mots et de vilains mots. — De quelques exagérations des romantiques à ce sujet [Cf.  […] Jacquinet : Les Prédicateurs du xviie  siècle avant Bossuet ; et Freppel, Bossuet et l’éloquence sacrée au xviie  siècle]. — Comparaison du Sermon pour la fête de l’Assomption, 1602, avec ceux de Bossuet sur le même sujet. — Utilité de ce genre de comparaisons, et qu’il n’y a pas de plus sûr moyen de caractériser les divers orateurs de la chaire. — Autre comparaison du Sermon pour la veille des Roys avec celui de Fénelon sur le même sujet. — Le Traité de la prédication, et la rhétorique de François de Sales. — « Le souverain artifice est de ne pas avoir d’artifice ». — Si François de Sales a toujours été lui-même fidèle à sa propre recommandation ?

1393. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Théocrite, François Ier poète, le Chevalier de Mébé, l’abbé Prévost, Mademoiselle Aïssé, Madame de Krudner, Madame de Staal-Delaunay, Benjamin Constant, M. Rodolphe Topffer, M. de Rémusat, M. Victor Cousin, Charles Labitte. »

Il s’y rapporte par le ton et par les sujets : j’y touche aux Anciens, je m’arrête un instant au seizième siècle, je me complais au dix-septième, et nos contemporains ont aussi leur part.

1394. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 410

Telles sont celles qui ont pour objet divers sujets de l’Histoire de France, & une autre très-piquante sur les Cartes à jouer.

1395. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 132-133

Elle fut sur-tout intime amie de Mlle de Scudery, pour qui elle fit l’impromptu suivant, au sujet d’une Fauvette qui revenoit tous les printemps aux fenêtres de la chambre de cette Demoiselle.

1396. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 219

Il est étonnant qu’un sujet aussi intéressant, aussi noble, aussi fécond, aussi propre à élever l’ame, à échauffer le génie, & à lui faire enfanter de grandes idées, tel que la grandeur de Dieu considérée dans les merveilles de la Nature, ait échappé aux grands Poëtes du siecle de Louis XIV, même au petit nombre de bons Poëtes de ce siecle-ci.

1397. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 218-219

Mais nous avons tant de Romans corrupteurs, plus mal écrits encore, qu’on ne sauroit trop applaudir cet estimable Religieux d’avoir consacré sa plume à des sujets qui ne peuvent qu’édifier le plus grand nombre des Lecteurs.

1398. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 485

Turpin s’est chargé de continuer cet Ouvrage, auquel on peut appliquer, à ce sujet, ce mot de Virgile : Vires acquirit eundo.

1399. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 285

Son Discours sur les Mœurs fait augurer avantageusement, & désirer avec avidité l'Ouvrage plus étendu sur le même sujet, dont il n'est que le frontispice.

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