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1029. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Le facétieux trio de boulangers devenus artistes, entra donc, par ordre de Son Éminence le Grand Cardinal, au théâtre de l’hôtel de Bourgogne ; mais ce fut là sa perte. […] Les artistes obtinrent certains privilèges. […] Grâce à ces deux grands artistes, les paniers, les chapeaux à plumes disparurent de la tragédie ; les habits furent coupés à la mode antique ; les représentations théâtrales devinrent plus pompeuses. […] Guidé par l’étude des anciens, il entra résolument dans la vraie carrière dramatique, entraînant sur ses pas, littérateurs, orateurs, philosophes et artistes. […] Elle le montra un jour à plusieurs artistes de talent, qui lui dirent : « Ce tableau, c’est le sacrifice d’Iphigénie en Aulide

1030. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

L’esprit de M. de Rémusat se manifeste sans doute avec bien de la diversité dans ses écrits présentement publiés ; on l’apprécie tout à la fois comme critiqué, comme philosophe, comme moraliste non moins élevé qu’exquis et pénétrant ; mais il y a autre chose encore, il y a en lui un certain artiste rentré qui n’a pas osé ou daigné se produire, ou plutôt il n’y a rien de rentré, car il s’est, de tout temps, passé toutes ses fantaisies d’imagination, il s’est accordé toutes ses veines. […] Le parfait critique, ainsi considéré, serait, donc celui qui aurait la faculté d’être tour à tour, ne fût-ce qu’un moment, artiste dans tous les genres, et de nous offrir en lui l’amateur universel. […] L’artiste enhardi (car il y est devenu artiste) a pris en quelque sorte des portions, des démembrements de lui-même, et les a personnifiés dans des êtres distincts ; il leur a prêté non-seulement ses facultés, mais ses désirs, ses rêves.

1031. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Pendant le jour, une porte à claire-voie, armée d’une sonnette criarde, laisse apercevoir au bout du petit pavé, sur le mur opposé à la rue, une arcade peinte en marbre vert par un artiste du quartier. […] Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine : je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis dans le désert ; je l’aime comme un artiste aime l’art ; je l’aime moins que je ne vous aime ; mais sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus. […] Sa figure est une de celles dont la ressemblance exige l’introuvable artiste de qui la main sait peindre le reflet des feux intérieurs, et sait rendre cette vapeur lumineuse que nie la science, que la parole ne traduit pas, mais que voit un amant. […] On dit, je le sais, et je me le suis dit moi-même en finissant la lecture de ce merveilleux artiste : Il est parfait, mais il est triste ; on sort, avec des larmes dans les yeux, de cette lecture. — Balzac est triste, c’est vrai ; mais il est profond. — Est-ce que le monde est gai ?

1032. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Dans un jour de fatuité insensée, ne s’est-il pas comparé, lui, le tiré à quatre épingles, à cet orageux artiste, profond, enflammé, vagabond, d’Albert Dürer, à ce magnifique bohème qui, en Italie, échangeait des tableaux superbes contre des perroquets, et, pour s’épargner des pourboires, improvisait des portraits, qui sont des chefs-d’œuvre, avec les têtes des domestiques qui lui apportaient des assiettes de fruits ! […] Quand on a de l’âme, on ne s’en tire pas ; on y reste… déchiré, en morceaux ; mais c’est-il ce qui fait l’artiste sublime ! L’artiste sublime est toujours plus ou moins saignant des coups de la vie. […] Je trouve très beau que l’artiste vive dans son rêve.

1033. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Ayant commencé en artistes, ils finissent en penseurs. […] Chuquet, fut un amateur et un fantaisiste plutôt qu’un artiste, un original plutôt qu’un écrivain original, un écriveur plutôt qu’un écrivain. […] Écrivain autant que philosophe, et artiste autant que logicien, il a enrichi notre littérature de quelques-unes de ses pages maîtresses. […] Me préserve le bon sens de comparer le prêtre et l’artiste ! […] De là tant de déclamations sur le désordre et le génie, et de là cette conception falote de la vie de bohème comme seule digne d’un artiste.

1034. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — II »

Nous soumettons cette idée à quelque jeune artiste pour l’exécution ; et quant à la pensée même, nous ne craignons pas de la proposer au zèle éclairé de ceux qui président chez nous à l’administration des Beaux-Arts.

1035. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Les artistes, comme Dieu, font quelque chose de rien.

1036. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Jules Laforgue » pp. 36-47

Il reste préoccupé de l’écriture artiste, de cette littérature que Barbey d’Aurevilly appelle la littérature du tabac, littérature d’impulsifs, de sensitifs, d’impressionnistes, toute en nerfs aigus, vibrants.

1037. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre quatrième. L’aperception et son influence sur la liaison des idées »

Ce n’est pas sans raison qu’on a comparé l’inspiration de l’artiste à un souffle qui entraîne toutes ses pensées : ce souffle est un sentiment dominateur, un désir déterminé et déterminant.

1038. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

Évoqué quelque paysage aux yeux de l’artiste, vibrée la symphonie de songe à ses oreilles, ou surgie l’Idée pure en son cerveau, les procédés matériels — intuitivement — doivent être choisis ; je dis intuitivement, car le travail formel que j’analyse ici est spontané chez le poète : sinon de la marqueterie.

1039. (1762) Réflexions sur l’ode

Les grands artistes en tout genre n’en ont guère connu qu’une ; c’est de n’être ni froids ni ennuyeux.

1040. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Chateaubriand, cet artiste surfait, ce Lucain en prose de notre décadence, a trouvé rarement sous sa plume à effet des pages sincères, mais la lettre d’Amélie dans René, cette lettre criée à moitié par l’amour, à moitié étouffée par la pudeur et par la peur du crime, est bien supérieure en passion profonde à toute la correspondance de cette autre religieuse, qui ne se cache plus, qui ne rougit plus, et qui, à chaque page, reboit froidement sa honte en recommençant ses aveux.

1041. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Avellaneda »

Mais, tel qu’il est, ce livre produit par le désenchantement et par l’ironie, il a de ces beautés qui entraînent et maîtrisent toutes les puissances de l’artiste.

1042. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

Les fureurs de ce hideux artiste plaisaient à l’imagination corrompue des Romains : et, comme jadis la pompe lyrique et musicale avait été, dans Athènes délivrée, l’inspirante apothéose des exploits héroïques, elle était aujourd’hui, dans le cirque et les jardins de César, le poison excitant de la rage et du meurtre.

1043. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Ampère n’était pas assez artiste pour prendre dès l’abord un parti franc et décisif dans la réforme poétique qui se tentait d’un certain côté : son bon sens hésitait devant quelques excès apparents ; la tradition et la nouveauté se livraient bataille en lui ; il était trop sage et trop avisé pour se faire par système un style, et il n’était pas de ces natures souveraines qui en trouvent un naturellement. […] Mérimée eût été auprès de lui un représentant bien venu et bien choisi de l’esprit et de l’art nouveaux ; mais c’eût été un représentant tout individuel, lui offrant en soi une forme déjà parfaite, un moule exact aux arêtes vives, un profil de bronze, artiste à la fois charmant et sévère, osant beaucoup, disant peu, et s’abstenant volontiers, en tant qu’esprit, des échappées au dehors, des vues critiques conjecturales, des idées innombrables qui traversaient l’air en ce temps-là, et dont il n’était pourtant pas indifférent d’indiquer les traces. […] Villemain ; on lui adjoignit un savant artiste dessinateur, et il partit sans tarder. […] Le style aussi l’aurait démangé sans cesse ; pour être artiste, il faut être un peu ouvrier : cela consume des heures, et l’expression après laquelle on a couru vainement vous poursuit ensuite jusque dans le monde ou vient couper vos méditations solitaires. […] Et encore, avec variante : « Quand je vois Ampère, son érudition, son intelligence, son imagination, sa promptitude et sa saillie, je suis tout effrayé de la quantité de qualités qu’il faut pour… ne pas faire un artiste. » 91.

1044. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre V. Swift. » pp. 2-82

C’est qu’il n’y a que deux façons de s’accommoder au monde : la médiocrité d’esprit et la supériorité d’intelligence ; l’une à l’usage du public et des sots, l’autre à l’usage des artistes et des philosophes ; l’une qui consiste à ne rien voir, l’autre qui consiste à voir tout. […] Vous vous intéresserez aux passions par la sympathie de l’artiste ou par la compréhension du philosophe ; vous les trouverez naturelles en ressentant leur force, ou vous les trouverez nécessaires en calculant leur liaison ; vous cesserez de vous indigner contre des puissances qui produisent de beaux spectacles, ou vous cesserez de vous emporter contre des contre-coups que la géométrie des causes avait prédits ; vous admirerez le monde comme un drame grandiose ou comme un développement invincible, et vous serez préservé par l’imagination ou par la logique du dénigrement où du dégoût. […] Il ne peut rencontrer ni le sublime ni l’agréable ; il n’a ni les entraînements de l’artiste, ni les divertissements de l’homme du monde. […] La vérité est toujours bonne à connaître, et, dans la pièce magnifique que les artistes nous étalent, il faut bien un régisseur pour nous donner le nombre des claqueurs et des figurants. […] Ce sont là ses misères et ses forces ; on sort d’un tel spectacle le cœur serré, mais rempli d’admiration, et l’on se dit qu’un palais est beau, même lorsqu’il brûle ; des artistes ajouteront : « Surtout lorsqu’il brûle. » 945.

1045. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Son imagination est celle d’un homme d’affaires et non d’un artiste, toute remplie et comme bourrée de faits. […] Ce n’est pas qu’il l’aime à la façon des grands artistes indifférents, Shakspeare et Goethe ; au contraire, il est moraliste par excellence, et c’est un des grands signes du siècle que les intentions réformatrices se rencontrent aussi décidées chez lui qu’ailleurs. […] La poésie est vraie comme la prose, et s’il y a des mangeurs et des boxeurs, il y a aussi des artistes et des chevaliers. […] L’artiste, alors comme autrefois, cueille dans les choses la fleur, et ne s’inquiète pas du reste. […] L’Américain est un artiste malade, et de Foe un bourgeois sensé.

1046. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Puis ouvrant, l’un après l’autre, quatre grands cartons, sur lesquels est écrit : Soirées du louvre, il fait défiler devant nous, toutes les caricatures du Paris illustre : ministres, généraux, magistrats, artistes, écrivains, aquarellés le soir, à la lampe, par Eugène Giraud, et rendus avec un modelage merveilleux, les coups de gouache les plus lumineux, des ironies de dessin toutes spirituelles, — des grossissements accentuant, outrant, pour ainsi dire, la ressemblance des gens. […] Renan. — Mme Sand, la plus grande artiste de ce temps-ci, et le talent le plus vrai ! […] Voilà pour le grand Maître, jusqu’ici seulement goûté par les artistes, la grosse popularité qui commence. […] Un intérieur tout plein d’un gros Orient, et où perce un fonds de barbare dans une nature artiste. […] Il y a déjà là, dans le petit détail du paysage, l’observation artiste et amoureuse de la nature de Madame Bovary.

1047. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre I. De l’évolution de la vie. Mécanisme et finalité »

Le portrait achevé s’explique par la physionomie du modèle, par la nature de l’artiste, par les couleurs délayées sur la palette ; mais, même avec la connaissance de ce qui l’explique, personne, pas même l’artiste, n’eût pu prévoir exactement ce que serait le portrait, car le prédire eût été le produire avant qu’il fût produit, hypothèse absurde qui se détruit elle-même. […] Nous pourrions l’accepter, assurément, en tant que nous sommes artistes, car l’art vit de création et implique une croyance latente à la spontanéité de la nature. […] Bien avant d’être artistes, nous sommes artisans. […] Un artiste de génie a peint une figure sur la toile. […] Mais il faudrait une infinité d’éléments infiniment petits, présentant une infinité de nuances, pour obtenir l’exact équivalent de cette figure que l’artiste à conçue comme une chose simple, qu’il a voulu transporter en bloc sur la toile, et qui est d’autant plus achevée qu’elle apparaît mieux comme la projection d’une intuition indivisible.

1048. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

. — Un peu plus loin, M. le duc de Saint-Simon, complétant le dénombrement des hommes considérables du siècle de Louis XIV, ajoute que rien ne manquait à ce beau siècle : « Pas même cette espèce d’hommes qui ne sont bons que pour le plaisir. » Il voulait parler des poètes et des artistes en tout genre ; il aurait eu honte de les confondre avec les hommes de robe, avec les hommes d’épée, avec les hommes d’État, et surtout avec les grands seigneurs, qu’il considérait comme l’ornement le plus précieux de la cour de Versailles ! […] C’étaient cependant de grands artistes, des artistes sincères, convaincus, pleins de transes, pour eux-mêmes, et de passions pour les autres ; l’admiration les suivait ; la foule heureuse de les entendre obéissait à leur génie ; on leur a dressé de leur vivant, des arcs de triomphe, et le monde entier leur a donné des sérénades. […] Molière était un artiste sérieux ; il respectait le public, autant qu’il respectait le roi ; malgré et peut-être à cause de son génie, il ne s’est pas affranchi d’un seul des devoirs de sa profession. […] Grand artiste ! […] N’obtient pas qui veut les sarcasmes, c’est-à-dire l’attention de la presse ; pour ma part, je ne sais pas de châtiment plus grand qu’un silence obstiné, ce qui ne veut pas dire que même les artistes dont s’occupe la critique, aient toujours un grand avenir devant eux, témoin un jeune homme qui a très bien joué le rôle d’Alceste à côté de mademoiselle Mars, et qui a disparu, on ne sait où, après avoir été fort applaudi.

1049. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Ces grands esprits ont eu du talent dans leurs ouvrages prémédités d’artistes ; mais ils n’ont eu de véritable style que dans leur correspondance ; pourquoi encore ? […] L’instrument survit à l’artiste souverain qui l’a touché, et, quand il naît un autre artiste, il trouve l’instrument tout monté sous sa main.

1050. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Cet asile propice, que la ville éternelle n’a cessé d’offrir depuis trois siècles aux fervents artistes, voués à leur œuvre dans un religieux silence, il en savait le prix et en jouissait à sa manière pour promener sa curiosité. […] L’artiste, qui devait son premier succès à cet affectueux patron, aima toujours à le lui rapporter ; et à des amis de Bonstetten qui le visitaient trente ans après, il disait en les conduisant avec émotion à un endroit de son atelier, alors tout peuplé de marbres glorieux : « Voilà la place où était le Jason ! 

1051. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Appendice. Discours sur les prix de vertu »

L’artiste se prit d’affection et de vénération pour l’humble grainetière. […] Le rôle de mari de femme de lettres, de femme artiste, est sans doute délicat à porter : La gloire d’une épouse est un pesant fardeau.

1052. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIIe entretien. Poésie sacrée. David, berger et roi » pp. 225-279

Certes, si ce grand poète, au lieu de naître dans une nation vaniteuse de rhétoriciens et d’artistes, comme les Grecs, était né dans une nation de pasteurs, de prêtres, de prophètes, comme les Hébreux ; s’il avait vécu la vie du berger de Bethléem, d’abord gardien de brebis dans les lieux déserts, joueur de flûte aux échos des rochers de son pays, barde d’un roi qu’il assoupissait aux sons de sa harpe, sauveur d’un peuple par sa fronde, proscrit de caverne en caverne avec une bande d’aventuriers, puis le héros populaire de sa nation, puis roi, tantôt triomphant, tantôt détrôné de l’inconstant Israël, puis couvert de cendre sur sa couche de douleur, noyé dans les larmes de sa pénitence, et n’ayant de refuge, comme les colombes dans les creux des rochers d’Engaddi, que dans la miséricorde de Jéhova qui avait exalté sa jeunesse ; si Pindare, disons-nous, avait eu toutes ces conditions inouïes du génie lyrique du fils d’Isaï, il aurait peut-être donné à la Grèce des psaumes comparables à ceux de la Judée. […] Dans toutes ses odes l’artiste en gloire suit la même marche : une invocation et un récit qui paraît étranger d’abord au sujet, et auquel il rattache les plus poétiques aventures des dieux et des hommes.

1053. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre III. Littérature didactique et morale »

Par malheur, Jean de Meung n’a pas, comme Dante, créé une forme qui assurât à sa pensée l’éternité des belles choses : il lui a manqué d’être un grand artiste. […] Puis, si l’artiste est médiocre, il y a certainement dans Jean de Meung un poète.

1054. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Victor Hugo, Toute la Lyre. »

Mais nos âmes vont se modifiant et, par suite, l’idée que nous nous formons des grands écrivains et des grands artistes et l’émotion qu’ils nous donnent ne sont point les mêmes aux diverses époques de notre vie : faut-il rappeler une vérité si simple ? […] Car ce qu’il y a d’éminent chez l’auteur des Contemplations, ce sont des qualités d’artiste, dont la foule ne saurait être juge, et qui lui échappent.

1055. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Allons, nous voilà dans les mains un outil d’immortalisation pour ce que nous aimons, pour le xviiie  siècle, et nous roulons projets sur projets de livres à figures, popularisant par l’estampe les hommes et les choses de ce temps : d’abord une série sur les artistes par fascicules et dont la première livraison, Les Saint-Aubin, s’imprime dans ce moment chez Perrin de Lyon ; puis un Paris au xviiie  siècle, donnant les tableaux et les dessins inédits ; enfin les personnages célèbres peints au pastel par La Tour, les masques et les têtes reproduites dans leur grandeur nature. […] — Pas possible plus que le vendredi. » Et il me montre des photographies de Memling qu’il appelle le Vinci flamand, et parle de la spiritualité de ses vierges, faite chez cet artiste avec la lymphe des Flandres.

1056. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

… Je me creuse la tête… est-ce que cela tiendrait simplement à l’étroitesse du compartiment, au peu de place, donnée à la composition de l’artiste ?  […] Pauvre naïf artiste, pauvre grand enfant, qui, un jour, perdant la tête, se pendit à propos d’une dette de 300 francs.

1057. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Le marbre, la toile, le papier, empreints de la pensée de l’artiste, deviennent comme les signes vivants qui communiquent à l’âme des autres hommes l’idéal divin de la beauté. […] Qu’il soit artiste, professeur, bureaucrate.

1058. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — I » pp. 143-149

Boindin, l’abbé Terrasson, Fréret et quelques artistes s’étaient adonnés au café Procope, et s’y rendaient assidûment, indépendamment de ceux qui y venaient de temps en temps, tels que Piron, l’abbé Desfontaines, Lesage et autres.

1059. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Je le reproduis ici pour montrer que nous n’étions pas seulement attentifs alors aux poëtes, aux peintres, aux artistes, mais aussi aux politiques de notre âge et de notre génération, et que nous avions les yeux ouverts de plus d’un côté.

1060. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Le principal défaut des artistes d’aujourd’hui, peintres ou poëtes, c’est de prendre l’intention pour le fait, de croire qu’il leur suffit d’avoir pensé une belle chose pour que cette chose paraisse belle ; au lieu de se donner la peine de réaliser l’idéal de leur conception, ils nous en jettent le fantôme.

1061. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

La gêne et le besoin, une singulière facilité de caractère, une excessive prodigalité de vie et de conversation, la camaraderie encyclopédique et philosophique, tout cela soutira continuellement le plus métaphysicien et le plus artiste des génies de cette époque.

1062. (1874) Premiers lundis. Tome II « E. Lerminier. De l’influence de la philosophie du xviiie  siècle sur la législation et la sociabilité du xixe . »

Lerminier, après avoir médité ses sujets en philosophe et en penseur, s’en est emparé en artiste ; l’enthousiasme de Diderot a passé dans celui qui le célèbre et qui célèbre les trois autres ; ces quatre chapitres sont comme un poème, en quatre hymnes, qui s’adressent tour à tour à chacun des membres de ce quaternaire sacré de la philosophie.

1063. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre II. Utilité de l’ordre. — Rapport de l’ordre et de l’originalité »

Dans la forme, dans l’empreinte particulière que l’artiste met sur un sujet banal : en d’autres termes, dans la combinaison nouvelle des éléments, dans l’expression de rapports inexprimés jusque-là ; il innove, suivant son tempérament personnel, suivant ses habitudes d’esprit et ses formules d’art, dans la distribution des lumières et des ombres, dans la composition des plans ; il change les proportions des parties, modifie leur valeur : enfin, par un agencement nouveau, il renouvelle une vieille matière.

1064. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre IV. La comédie »

Nous nous en tiendrons aux vrais artistes, à MM. 

1065. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Guy de Maupassant »

J’étais bête ; j’avais des idées sur le physique des artistes.

1066. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Verhaeren, Émile (1855-1916) »

Émile Verhaeren est le plus talentueux artiste dans la pléiade trop nombreuse des poètes résidant en Belgique.

1067. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

Je m’explique : Longtemps cette incertitude pesa sur les consciences d’artistes : La poésie doit-elle être d’Idées ou d’images ?

1068. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

La gloire d’écrivain & d’artiste le flattoit.

1069. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIV »

Nous avons malheureusement toujours jugé Saint-Simon, Sévigné ou Molière comme de très grands artistes.

1070. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Lefèvre-Deumier, par le fait du temps, de l’étude, de tous les apaisements de la vie, est devenu plus artiste, plus correct, plus savant de langage, que quand il vomissait son cœur dans les vers de ses Confidences.

1071. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

Le poète des Verselets est au fond un artiste ingénieux, patient, assoupli, qui introduit toujours la plus ferme composition dans tout ce qu’il écrit, comme Béranger dans ses chansons.

1072. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor de Laprade. Idylles héroïques. »

On le trouve dans quelques Bucoliques de Virgile, il est vrai, mais d’abord, il est entre des bergers, c’est-à-dire des créatures qui parlent, et non pas entre des créatures inanimées et muettes, mais je n’en vois pas moins là une défaillance dans la perfection de l’artiste le plus pur de l’Antiquité.

1073. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Paul Bourget »

Vous, artiste sincère et rude, avouez-nous Que vous avez soufflé, comme un Dieu, votre flamme Sur vos forts paysans qui vous doivent leur âme ; Et s’ils ont un grand cœur, c’est votre cœur à vous !

1074. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Plût à Dieu que tous les artistes éminents eussent laissé sur eux-mêmes des notes pareilles à celles de Byron ! […] Que les ouvriers deviennent artistes, que les rimeurs deviennent poètes, et nous serons des premiers à battre des mains. […] La perpétuelle succession des tableaux majestueux dont se compose le spectacle des montagnes présente à l’artiste le plus consommé un problème effrayant. […] Il est incontestable qu’un artiste du premier ordre n’est pas longtemps à deviner ce qui lui manque. […] L’artiste est sûr de l’instrument qu’il manie ; il choisit volontiers les plus simples mélodies ; il ne paraît guère songer qu’à lui-même.

1075. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Le besoin de produire une œuvre n’est pas moins réel chez un artiste que celui de manger chez n’importe quel homme. […] Ici comme là il a fait œuvre d’artiste. […] On a pu voir un drame sombre se transformer, par la fantaisie d’un artiste, en parodie extravagante. […] La fantaisie d’un grand artiste, Frédérick Lemaître, fit, comme je l’ai déjà rappelé, transformer un drame assez sombre en une sorte de parodie sinistre. […] Dans l’art égyptien, des déviations de ce genre ne sont pas rares, et elles sont devenues une sorte de routine, dont l’invention de l’artiste devait subir continuellement la pression.

1076. (1894) Études littéraires : seizième siècle

En son fond c’est le souci de bien connaître et de bien imiter les grands artistes littéraires des siècles passés ; c’est, si l’on veut, l’Alexandrinisme. […] Et jamais de portrait artistique, ni où on sente au moins l’artiste poindre ; point de portrait composé, arrangé, ramené à un trait principal et subordonné à lui. […] Comme artiste littéraire, Commynes est très digne d’attention. […] Ils représentent en perfection la royauté paternelle et le despotisme intelligent, qui est l’idéal politique de Rabelais comme de presque tous les artistes et « studieux ». […] C’était une âme d’artiste douce, délicate, susceptible et un peu timide.

1077. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Et ce peuple d’artistes crie, applaudit, admire, feint de se pâmer devant les pirouettes et les roulades du Divin Néron ! […] La mort pour lui est l’extinction de sa voix ; son dernier soupir est une note aiguë de vanité musicale. « Quel artiste va périr !  […] L’artiste politique a trouvé son Prince. […] Car les grands artistes étaient les enfants gâtés de cette papauté athénienne de la Renaissance. […] Lorsque l’artiste, rudoyé par lui, s’enfuit à Florence, il lança à la Seigneurie des brefs fulminants pour la sommer de le rendre.

1078. (1894) Critique de combat

Il détache l’artiste du milieu ambiant pour ne le considérer qu’en lui-même. […] Aussi est-il mort pauvre et n’a-t-il emporté dans la tombe que le respect des honnêtes gens, l’admiration des artistes, l’affection et les regrets des humbles. […] Une profusion d’images qui dénote un artiste ! […] C’est un Brunetière moins savant peut-être, moins militant en apparence, mais plus souple, plus délié, plus artiste que l’autre. […] Impossible de trouver même une idée maîtresse à sa vie intellectuelle. — Alors, il fut artiste ?

1079. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Là, sous des cèdres ou des sycomores, dans des allées de sable fin, parmi des touffes de fleurs odorantes et des chants d’oiseaux, des poètes, des artistes, des philosophes se promèneront en dissertant sur Emma Kosilis ou sur le Prêtre de Némi. […] Zola n’avait pas été entraîné par son tempérament d’artiste très loin de ses prétentions de savant, ses livres n’auraient ni la puissance ni la saveur qui en font l’intérêt. […] Littérature artiste et littérature morale : l’observateur ne peut se désintéresser des objets de son observation. […] Les moralistes peuvent déplorer une telle indifférence ; les artistes s’en consoleront : c’est elle, après tout, qui a permis à M.  […] Ils ont rempli leur tâche et disparu en nous léguant le fruit anonyme de leur travail : leur œuvre, vue de si loin, ne nous apparaît plus comme l’œuvre de certains artistes, de certains architectes, de certains poètes, de certains législateurs qui ont été de leur temps, comme aujourd’hui nos législateurs, nos poètes, nos architectes et nos artistes, des hommes vaniteux, confiants en leurs talents, ambitieux de surpasser leurs confrères, d’éterniser leurs noms, délaisser après eux, enfin, des traces positives de leur personnalité.

1080. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Figure rêveuse, physionomie plus que belle, car elle était ineffaçable ; âme molle comme l’attitude ; caractère qui se pliait à tous ceux de ses amis comme une étoffe moelleuse à laquelle l’artiste n’a point donné de forme, mais dont on se drape au gré de la saison ; voix musicale qui résonnait jusqu’au fond de l’âme ; imagination poétique que la langueur des sensations empêchait de produire, mais toujours prête à rêver mieux que vous vos propres rêves et à ruminer mieux que vous vos propres vers ; un homme-écho enfin, si l’on peut se servir de cette expression, mais un écho sensible, intelligent, qui ne restait muet que par paresse, et inerte que par amour du sommeil. […] De ce nombre privilégié était lord Byron, dont la beauté absolue, dans les limites d’une beauté créée, n’a jamais pu être saisie ni par le pinceau ni par le ciseau de l’artiste. […] J’ai oublié le poète, et j’ai trouvé en lui l’homme, le politique et le philosophe supérieur encore à l’artiste. […] Quant à moi, qui combattais souvent le politique, il m’était impossible de ne pas admirer le suprême artiste !

1081. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Le critique, cette, fois trop artiste et de parti pris, n’a pas daigné entrer pas à pas dans l’œuvre et dans l’existence de ce grand et triste esprit, l’un des plus pénétrants qui aient jamais été.

1082. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Musset, Alfred de (1810-1857) »

Une causerie d’artistes qui plaisantent dans un atelier, une belle jeune fille qui se penche au théâtre sur le bord de sa loge, une rue lavée par la pluie où luisent les pavés noircis, une fraîche matinée riante dans les bois de Fontainebleau, il n’y a rien qui ne nous le rende présent et comme vivant une seconde fois.

1083. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Les valets balourds et poltrons en arrivent de bonne heure à se ressembler sur les deux scènes comiques : ainsi le Zucca de L’Interesse (l’Intérêt ou la Cupidité), comédie régulière de Nicolo Secchi, Zucca qui est devenu le Mascarille du Dépit amoureux, était un véritable Arlequin poltron et balourd dont Molière n’a pas complètement effacé les traits, tandis que le Mascarille de L’Étourdi n’était autre, comme on le verra plus loin, que le rusé Scappino, le Scapin-modèle emprunté à Beltrame, l’un des plus fameux artistes et écrivains de la commedia dell’arte.

1084. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

De nouveaux artistes étaient venus d’autre part renforcer la troupe : Giuseppe Giraton ou Giaratone, d’abord gagiste, puis sociétaire, ressuscita, en 1673, le personnage de Pierrot.

1085. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’Âge héroïque du Symbolisme » pp. 5-17

C’est le 3 février de l’année 1891 qu’eut lieu à l’Hôtel des Sociétés Savantes le banquet du Pèlerin passionné, manifestation grandiose où prirent part deux cents artistes et poètes et qui eut une répercussion mondiale.

1086. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Il passa de bien loin les artistes, les arts.

1087. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

L’air, plus ou moins serein, peut-il influer sur les écrivains & les artistes, comme sur les fruits & les récoltes ?

1088. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

En province, où elle vécut d’abord ; à Paris, où elle vint plus tard, elle n’aspira jamais qu’à être la Philaminte d’un cercle mieux composé que celui des Femmes savantes, et dont les Vadius et les Trissotin ne furent rien moins que Soumet, alors dans toute sa gloire, — Soumet, sur le corps de qui ont passé Lamartine et Victor Hugo, — Guiraud, Émile Deschamps et le marquis de Custine, un grand artiste à peu près inconnu, très grand seigneur avec la gloire qu’il n’a pas courtisée, et dont le marquis de Foudras, l’héritier de son immense fortune, a oublié de publier les œuvres complètes, quand on imprime celles de Mme Gay !

1089. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XII. Mme la Princesse de Belgiojoso »

Il n’y a plus qu’une femme d’un ton parfait et d’une mesure presque artiste, tant elle est habile !

1090. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Elles sont, de détails épinglés, trop allemandes, et elles attendent la main d’un artiste qui taillera là-dedans quelque grande œuvre pleine d’unité, d’autorité et de mouvement.

1091. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Laïs de Corinthe et Ninon de Lenclos » pp. 123-135

Un grand artiste, qui écrivait, mais qui ne parlait pas, Chateaubriand, a écrit sur Ninon deux ou trois pages excellentes, dans lesquelles il lève, du bout de sa plume, ce falbala qui cache un squelette, avec le dédain de Charles Ier quand il toucha, de sa longue badine, la masse d’armes placée devant l’Orateur du Parlement.

1092. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Marie-Antoinette » pp. 171-184

ces mièvres artistes, voués au joli du temps qu’ils aiment, ont essayé de la reproduire !

1093. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XII. Marie-Antoinette, par MM. Jules et Edmond de Goncourt » pp. 283-295

ces mièvres artistes, voués au joli du temps qu’ils aiment, ont essayé de la reproduire !

1094. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Que l’Europe le sache ou l’ignore, qu’elle en soit consciente ou inconsciente, elle est en lui, il est elle, il est partout ; il est dans les penseurs, il est dans les artistes, il est même dans les femmes, qui croient à la substance et plaisantent… panthéistiquement !

1095. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

Il fut des artistes en Italie qui ont su faire tenir un monde d’événements et de figures sur le diamètre d’un noyau de cerise, ciselé de la pointe d’un canif.

1096. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Son érudition, ses goûts d’antiquaire, son instinct de connaisseur et d’artiste, ses souvenirs rapportés de voyage, tout était le bois sculpté, comme un autel, du lit dressé par lui à la grande Inspiration qu’il attendait, et qu’on ne vit jamais y monter ni en descendre !

1097. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Mistral. Mirèio »

Les artistes, comme Dieu, font quelque chose de rien.

1098. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Avec son volume d’aujourd’hui, il a prouvé que la notion des livres bien faits existait encore dans certains esprits, malgré le train et l’effacé du siècle, et que l’éditeur, après l’écrivain, après le poète, pouvait être un habile artiste à son tour.

1099. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Henri Murger. Œuvres complètes. »

Ses meilleurs endroits sont toujours les ébauches faciles, assez gracieuses dans leur facilité, d’un homme qui, peut-être, sera un artiste demain.

1100. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Nous aimons à louer avec ferveur et sympathie, un talent très-réel, très-ému, très-naturel et aussi très-cultivé, mais il faut bien reconnaître que M. de Châtillon, triple artiste, peintre, sculpteur et poète, qui n’est pas un jeune homme sans expérience, et dont le début pour le public n’est pas un début pour la Muse, n’a pas su préserver un talent d’une inexprimable délicatesse des épaisseurs et des grossièretés de l’art de son temps.

1101. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

Qui dit spécial dit plus artiste, et à l’exception des deux odes, dont nous parlions tout à l’heure, deux belles intruses auxquelles on pardonne en faveur de leur beauté, Chateaubriand et La mer à Biarritz, et de quelques fables dans lesquelles il n’a point imité La Fontaine, le seul genre d’éloge qu’on puisse donner à qui ose écrire une fable après l’incomparable et désespérant Maître Jean, M. 

1102. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Duranty » pp. 228-238

Gustave Flaubert, qui a bien mis le bout de sa botte dans le réalisme, mais dont la tête artiste et savante aspire à des sphères d’observation plus hautes que celles dans lesquelles il a jusqu’ici limité et contenu son genre de génie23 !

1103. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Partout le peuple reconnaissait les images de ses grands hommes ; et sous le plus beau ciel, dans les plus belles campagnes, parmi des bocages ou des forêts sacrées, parmi les cérémonies et les fêtes religieuses les plus brillantes, environnés d’une foule d’artistes, d’orateurs et de poètes, qui tous peignaient, modelaient, célébraient ou chantaient des héros, marchant au bruit enchanteur de la poésie et de la musique, qui étaient animées du même esprit, les Grecs victorieux et libres ne voyaient, ne sentaient, ne respiraient partout que l’ivresse de la gloire et de l’immortalité.

1104. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

La philologie doit être, à mon avis, œuvre d’artiste, tout comme la littérature : il y faut aussi du goût et du choix. […] Ainsi je serais tenté de dire que l’humanité tout entière travaille aux chefs-d’œuvre, longtemps avant et longtemps après l’artiste qui les produit. […] L’artiste a remporté cette victoire, de se faire oublier. […] On a ordinairement le tort de se représenter chaque grand écrivain ou artiste sous l’aspect qu’il avait en pleine gloire, ou bien à l’âge où la mort l’a surpris. […] Éloge rare en son ingénuité sincère, de contemporain à contemporain, de poète à poète, d’artiste à artiste.

1105. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Sans doute il eût mieux fait, comme cet inimitable artiste, vrai bohème du xviie  siècle, franc égoïste d’ailleurs, que nous continuerons pourtant d’appeler « le Bonhomme », de ne se convertir qu’à son lit de mort, mais il crut qu’il était décent de ne pas attendre pour quitter le monde que le monde l’eût quitté. […] Parfois sans doute, il lui est arrivé, dans sa longue carrière, de sentir le démon de l’artiste ou du poète s’éveiller, s’agiter, se démener en lui, quand il composait Zaïre, par exemple, ou Tancrède. […] Toutefois, quoi qu’il arrive, il n’aura pas, étant à mon service, le triste plaisir de se venger de sa patrie248. » Certes, s’il ne s’agissait ici que d’un artiste, d’un poète, peut-être hésiterait-on à le juger si sévèrement. […] Mais quand on a travaillé, comme Voltaire, pendant soixante ans, à jouer un rôle sur la scène de l’histoire et de la politique, et que, dédaignant les paisibles jouissances de l’artiste, on a tout fait pour devenir homme public, quand on a tout mis en œuvre, jusqu’aux pires moyens, pour confondre l’histoire de tout un grand siècle avec sa propre histoire, ce n’est plus l’écrivain seulement, c’est l’homme qui nous appartient, et qui nous appartient tout entier. […] « Ascagne est statuaire, dit La Bruyère, Hélion fondeur, Eschine foulon et Cydias bel esprit, c’est sa profession, … il évite uniquement de donner dans le sens des autres et d’être de l’avis de quelqu’un. » C’est de Fontenelle, dit-on, qu’il parlait ainsi ; mais lui-même, La Bruyère, incomparable, inimitable artiste de style, ne court-il pas à la recherche de l’imprévu, du piquant, du singulier dans l’expression et dans la pensée ?

1106. (1929) Dialogues critiques

qui réduit les poètes, les penseurs et les artistes à tenir une comptabilité comme des publicains. […] D’abord, on doit soutenir toute la haute littérature contre les contrefaçons industrielles, tous les vrais artistes contre les galfâtres et les mercantis. […] Ils manquaient au premier devoir des vrais artistes, qui consiste à être désintéressé.

1107. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Mais à son retour en Allemagne, et lorsqu’il se croyait en voie de devenir un artiste et un peintre, une indisposition physique, résultat de ses fatigues et de ses marches forcées, l’arrêta brusquement : ses mains tremblaient tellement qu’il ne pouvait plus tenir un pinceau. […] Goethe, qui connut et ne goûta que médiocrement Mme de Staël, ne paraît pas avoir eu une bien haute idée de Chateaubriand, le grand artiste et le premier en date de la génération nouvelle. […] Jean-Paul, Tieck, les Schlegel, tout ce qui a un nom en Allemagne a vécu là autrefois et avec plaisir, et c’est encore aujourd’hui le point de réunion d’un grand nombre de savants, d’artistes et de personnes distinguées de tout genre.

1108. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

que, si l’Indou est un théosophe, le Chinois un raisonneur, le Romain un politique, l’Espagnol un chevalier, l’Arabe un conteur, le Grec un artiste, le Portugais un aventurier héroïque, l’Allemand un philosophe, l’Anglais un patriote, l’Italien moderne un amant du beau, le Français, lui, est par excellence un homme d’esprit. […] Si on ne reconnaît pas dans ce style le grand poète, il est impossible de n’y pas reconnaître le grand artiste en vers. […] Il faut plaindre ceux qui méprisent un tel artiste de n’avoir ni des yeux ni des oreilles capables de comprendre ce grand art de faire rendre à des syllabes tout ce que la nature fait éprouver de plus inexprimable aux sens, même le silence et l’assoupissement des sensations !

1109. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Vous pouvez tenir pour certaines la médiocrité d’un artiste qui trouve bonne son œuvre telle qu’elle est, l’insuffisance d’une vertu qui ne se souhaite pas plus parfaite : augurez de même d’un siècle ou d’un peuple qui n’aspire pas à sortir de soi pour s’élever plus haut. […] Partout les héros précèdent les philosophes, et les artistes les critiques. […] Un homme a reçu de ses parens une imagination vive et prompte ; elle peut faire de lui un grand artiste ou un ignorant superstitieux : tout dépendra, au moins dans la plus large mesure, de la culture que recevra cette faculté naturelle.

1110. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Rideau de fer ; lumière électrique au foyer et dans les couloirs ; les strapontins supprimés à l’orchestre ; un passage au milieu du balcon, et, je crois, quelques issues de plus pour les artistes : voilà les améliorations apportées à l’aménagement de la maison de Molière. […] C’est peut-être avant tout un grand curieux et un artiste. […] Quelle que soit la vision des choses propre à chaque artiste, elle est mienne, pourvu que la forme qu’elle revêt soit empreinte de beauté… Je me hâte d’ajouter que Claudie n’est nullement du « rêve tout pur ». […] Mais, faites-y attention en feuilletant le roman (car cela reste un peu incertain dans la pièce), Schaunard et ses amis ne sont point des étudiants : ce sont des artistes et des hommes de lettres. […] Cette artiste a le génie de la caricature.

1111. (1898) Essai sur Goethe

Car, ne l’oublions pas, Goethe ne s’est jamais donné pour un pur artiste : il prétend, au contraire, nous aider à gouverner notre vie, soit par l’exemple des personnages fictifs qu’il a créés à son image, soit par le sien propre. […] Il en est aussi le meilleur : car si Goethe ne fut pas « sincère », en ce sens qu’il demeura étranger aux sentiments qu’il décrit, il fut du moins assez bon artiste pour donner à ses contemporains l’illusion de sa sincérité. […] D’autant plus que Mme de Stein ne fut point sa seule amie : elle eut bientôt pour rivale — ou pour complément — Corona Schröter, la brillante artiste que Goethe fit appeler de Leipzig à Weimar. […] Comme artiste !  […] Nous ne saurons jamais exactement ce qu’il y a mis de lui-même, comme aussi nous ignorerons toujours quelle part de son œuvre revient à l’inconscience de l’artiste, quelle aux calculs de l’habile homme, soucieux de composer son attitude.

1112. (1869) Philosophie de l’art en Grèce par H. Taine, leçons professées à l’école des beaux-arts

Il a fallu tous les efforts de l’érudition la plus ingénieuse et la plus patiente2 pour découvrir, dans un demi-chapitre de Pline, dans quelques mauvaises descriptions de Pausanias, dans quelques phrases isolées de Cicéron, Lucien, Quintilien, la chronologie des artistes, la filiation des écoles, le caractère des talents, le développement et les altérations graduelles de l’art. […] Avec l’argent de ses alliés, le peuple embellit sa ville, commande à ses artistes des temples, des théâtres, des statues, des décorations, des processions, jouit tous les jours et par tous les sens de la fortune publique. […] V C’est pour cela qu’ils ont été les plus grands artistes du monde. […] Les trois traits principaux que nous avons démêlés dans leur caractère sont justement ceux qui font l’âme et l’intelligence de l’artiste. […] Les muscles avaient été tous fortifiés et assouplis ; on n’en avait point négligé ; les diverses parties du corps se faisaient équilibre ; l’arrière-bras, si maigre aujourd’hui, les omoplates mal garnies et droites, s’étaient remplies et faisaient un pendant proportionné aux hanches et aux cuisses ; les maîtres, en véritables artistes, exerçaient le corps pour lui donner non-seulement la vigueur, la résistance et la vitesse, mais encore la symétrie et l’élégance.

1113. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

L’artiste même, le poëte qui n’est tenu à nul système, mais qui réfléchit l’idée de son siècle, il a de sa plume de bronze inscrit la vieille cathédrale de ce mot sinistre : Anankê. […] Lerminier, après avoir dû au préalable méditer ses sujets en philosophe et en penseur, s’en est emparé tout d’un coup en artiste ; l’enthousiasme de Diderot semble avoir passé dans celui qui le célèbre et qui célèbre les trois autres ; ces quatre chapitres sont comme un poëme, en quatre hymnes, qui s’adressent tour à tour à chacun des membres de ce quaternaire sacré de la philosophie.

1114. (1889) Les premières armes du symbolisme pp. 5-50

De Gautier à Baudelaire, de Baudelaire au Parnasse, du Parnasse au décadent, on voit grandir et se préciser cette infatuation de l’artiste qui le détourne de la source des grandes inspirations et le rabaisse au rang d’un simple virtuose. […] Oui, ils sont les dignes fils de ce grand et noble poète tant bafoué et calomnié de son vivant, et si mal connu encore à cette heure ; de ce pur artiste qui écrivait : « … La poésie, pour peu qu’on veuille descendre en soi-même, interroger son âme, rappeler ses souvenirs d’enthousiasme, n’a pas d’autre but qu’elle-même ; elle ne peut pas en avoir d’autre et aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d’écrire un poème. » Et, en remontant jusqu’aux premières années du siècle, on trouverait un autre ancêtre, Alfred de Vigny, l’auteur de Moïse, de La Colère de Samson, de La Maison du berger et de ce délicieux mystère où … les rêves pieux et les saintes louanges, Et tous les anges purs et tous les grands archanges… chantent sur leurs harpes d’or la naissance d’Éloa, cette ange charmante née d’une larme de Jésus.

1115. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

Si elle ne va pas jusqu’à nous suggérer qu’un âne Pour Dieu qui nous voit tous est autant qu’un ânier, cependant elle nous laissera entendre que l’âne, l’ânier, et même les princes et les rois, et les savants, et les artistes, et les philosophes, quelles que soient les différences qui les séparent les uns des autres, sont peu de chose dans le monde et qu’il conviendrait mieux à leur nature de ne pas s’accabler entre eux de leur haine et de leurs dédains. […] Ses désirs tendraient à susciter une humanité pacifique, moins industrielle qu’artiste, où les éléments seraient un peu plus libres, seraient moins pressés les uns contre les autres, au physique et au moral, où s’ébaucheraient librement des groupes plus unis qui s’agrandiraient peut-être, en brisant les vieilles formes d’associations, et se fédéreraient à leur tour.

1116. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1856 » pp. 121-159

Ce soir, dans une de ces fouilles qu’a provoquées la parole de l’un de nous, il nous fait un drolatique tableau de l’intérieur de Daumier, l’artiste, le grand artiste, nous dit-il, le plus indifférent au succès de son œuvre, qu’il ait rencontré dans sa vie.

1117. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1877 » pp. 308-348

On ne peut lui contester la gentillesse polie d’un aimable homme, mais vraiment il surprend, ainsi que pourrait le faire, le naturel d’une préfecture lointaine, par l’étonnement qu’il témoigne à un mot violent, à une comparaison cocasse, à une exagération d’artiste, enfin à tout ce qui fait le fonds de la conversation entre lettrés parisiens3. […] Il continue, par un certain orgueil d’artiste, par l’amour du beau qui est en lui, de faire le mieux qu’il peut, mais le coup de fouet du succès n’a plus d’aiguillon pour lui.

1118. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIX. M. Cousin » pp. 427-462

Il aurait fait œuvre d’artiste. […] Quand il fit son dernier cours de philosophie, il insulta à l’originalité de l’homme, soit dans ses œuvres, soit dans sa vie, avec une énergie pédante qui prouve à quel point il est dénué d’un des plus profonds instincts de l’artiste.

1119. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

« L’or et la boue sont confondus pendant la vie de l’artiste, et la mort les sépare », dit la Bruyère, parlant de ces faux parallèles que fait, à toutes les époques, la vue partiale et confuse des témoins du temps. […] Mais cette vue de l’Iliade, que plus tard Horace concentrait, comme sous le miroir brûlant d’Archimède, au foyer de quelques strophes, l’artiste érudit du Muséum l’a obscurcie de quinze cents hexamètres, où sont prodiguées, avec toutes les raretés de la mythologie, les plus difficiles curiosités du langage.

1120. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre III. Du récit des faits. — Antécédents et conséquents. — Causes et effets »

L’artiste a dessiné la forme qu’elle impose : Elle y veut incruster la narre au bois de rose : Il serait d’or massif s’il était à son choix.

1121. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre IV. Unité et mouvement »

De cette constitution immuable de notre nature sort la nécessité qui s’impose à l’artiste et à l’écrivain de découper dans le monde immense et divers des formes et des pensées un fragment de médiocre dimension, formant un tout homogène, capable d’être supposé indépendant et isolé du reste, présentant un rapport des parties facilement intelligible à l’esprit, et fournissant une diversité d’impressions facilement réductibles en une émotion dominante.

1122. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Édouard Rod »

Un artiste non plus.

1123. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVIII. Gentils conteurs » pp. 218-231

Les personnages de ce Tallemant des Réaux archifin de siècle correspondent à un milieu particulier, ni l’aristocratie, ni la finance juive, ni le monde artiste : c’est le clan de la bourgeoisie surmenée, la bourgeoisie très millionnaire et gagnant beaucoup d’argent.

1124. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

Le mouvement : il sera Dieu, appartient à un véritable enthousiasme d’artiste.

1125. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIII. Mme Swetchine »

» De cette raison, de cette sagesse, de cette harmonie spontanée qui furent tout de suite Mme Swetchine, y avait-il de quoi faire un jour cette nuée électrique d’une âme d’artiste, qui parfois lance de si folles foudres ?

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