/ 3932
2656. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

Un certain goût modéré de bien-être matériel ne les révolte nullement ni ne les scandalise ; ils ne trouvent pas que le moral en souffre nécessairement, et ils se montrent disposés à prendre leur part des bienfaits acquis à tous ; ils admettent volontiers que la santé vaut mieux que la maladie ; et en se résignant aux maux inévitables, en s’y soumettant même avec constance ou douceur, il ne leur arrive plus guère, comme aux dures époques et aux âgés de fer, d’appeler à haute voix les calamités, de les demander au Ciel comme un moyen d’expiation, et de les saluer presque comme une bénédiction et comme une grâce. […] Tout en parlant et en gesticulant, il entre dans son bain, qu’il trouve glacé. […] Duveyrier n’y trouve point ce gouvernail, cette hélice motrice qu’il cherche, cette force qu’il désire apparemment plus active, plus entreprenante et plus maniable, plus tournée à la découverte utile.

2657. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Sur la reprise de Bérénice au Théâtre-Français »

On peut considérer même que le moment présent et propice était tout trouvé. […] On raconte que Boileau, apprenant que Racine s’était engagé à traiter ce sujet sur la demande de la duchesse d’Orléans, s’écria : « Si je m’y étais trouvé, je l’aurais bien empêché de donner sa parole. » Mais on assure aussi que Racine aimait mieux cette pièce que ses autres tragédies, qu’il avait pour elle cette prédilection que Corneille portait à son Attila. […] Les difficultés du rôle étaient réelles : Bérénice est un personnage tendre ; le plus racinien possible, le plus opposé aux héroïnes et aux adorables furies de Corneille ; c’est une élégie ; Mademoiselle Gaussin y avait surtout triomphé à l’aide d’une mélodie perpétuelle et de cette musique ; de ces larmes dans la voix, dont l’expression a d’abord été trouvée pour elle par La Harpe lui-même.

2658. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Gaston Paris et la poésie française au moyen âge »

Ainsi comprises, les études communes, poursuivies avec le même esprit dans tous les pays civilisés, forment au-dessus des nationalités restreintes, diverses et trop souvent hostiles, une grande patrie qu’aucune guerre ne souille, qu’aucun conquérant ne menace, et où les âmes trouvent le refuge et l’unité que la cité de Dieu leur a donnés en d’autres temps. » Et voici une autre page où cet amour de la vérité s’exprime comme ferait la foi jalouse d’un croyant, en laisse voir les scrupules, les délicatesses, les pieuses intransigeances : … Il y a au cœur de tout homme qui aime véritablement l’étude une secrète répugnance à donner à ses travaux une application immédiate : l’utilité de la science lui paraît surtout résider dans l’élévation et dans le détachement qu’elle impose à l’esprit qui s’y livre ; il a toujours comme une terreur secrète, en indiquant, au public les résultats pratiques qu’on peut tirer de ses recherches, de leur enlever quelque chose de ce que j’appellerai leur pureté. […] Il n’a pas su trouver une forme égale à ses rêves et à ses aspirations. […] J’y ai même trouvé de quoi divaguer agréablement — j’entends agréablement pour moi.

2659. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Mais quel autre de nos militants catholiques eût trouvé grâce devant un collège ecclésiastique ? […] Incontinent, il décide d’aller le trouver pour lui démontrer ses erreurs. […] Schuré oppose au parti pris de stagnation de l’Église contemporaine la parole de Saint Thomas : « La foi est le courage de l’esprit qui s’élance en avant, sûr de trouver la vérité. » Il estime avec Charles Morice que l’ère des révélations n’est pas close et que, seuls, les poètes ont le privilège d’ouïr et d’interpréter les voix du Mystère.

2660. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Un centre nerveux, à force d’être sollicité à l’exclusion des autres, se fatigue, s’émousse, et le plaisir que nous trouvions d’abord dans son activité se transforme peu à peu en souffrance. […]   § 2. — Reste à indiquer le comment de cette variation, à trouver les lois suivant lesquelles se transforme une littérature. […] la vie sauvage trouvent aussitôt mille poètes et prosateurs pour la décrire et la chanter.

2661. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

Si le directeur des Nouveaux-Concerts se décidait à monter la Walkure, un compromis serait probablement accepté, — dans l’intérêt de la cause ; et on trouverait à cela au moins cet avantage, que la primeur de la Valkyrie aurait été pour l’Eden-Théâtre. […] Croyez-vous que la clarté s’en trouvera amoindrie ? […] Franck excelle à développer de larges pensées musicales — qui sont parfois de vraies pensées philosophiques et de sublimes élans religieux — dans ces dialogues d’un petit nombre d’instruments, qui peuvent ainsi traduire, avec la plénitude de leurs ressources individuelles, tout ce qui s’y trouve de poésie intime.

2662. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le cardinal de Retz. (Mémoires, édition Champollion.) » pp. 238-254

Ce que Retz voudrait pour agir sur l’esprit de la compagnie, pour l’exciter suffisamment sans l’opprimer, ce serait d’avoir, non à Paris, mais hors de Paris, une armée, une véritable armée au service de la Fronde ; il s’écrierait volontiers comme l’abbé Sieyès : « Il me faut une épée. » Un moment il espéra avoir trouvé celle de M. de Turenne ; on pouvait plus mal choisir ; mais elle lui manqua. […] Le premier président (Molé) les savait très bien relever, le peuple ne les trouvait nullement bonnes, les ecclésiastiques s’en scandalisaient au dernier point. […] C’est ici que les vices de l’homme doivent entrer en ligne, car ils y trouvaient leur compte.

2663. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Reportez-vous à la même époque en France, et vous trouverez autant de façons de construire la phrase, d’entendre l’invention de l’image, l’alliance de mots, autant de styles qu’il y a d’éminents prosateurs. […] Mieux que personne il eût pu vous dire que, dès la fin du moyen âge et pendant les préludes de la Renaissance, des rythmes ingénieux étaient déjà trouvés et employés, que nous possédions la ballade de Villon, le rondel de Charles d’Orléans, le virelai d’Eustache Deschamps, le cantique de Jean Marot, le chant royal et le dizain de Clément Marot, le huitain de Mellin de Saint-Gelais. […] Des délégations de tous les pays venaient trouver ce châtelain de Ferney, toujours plus jeune sous le redoublement des années, et recevoir la parole d’émancipation de cette bouche qui avait si fréquemment jeté le cri de la pitié et de l’humanité méconnues.

2664. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Après s’être occupé quelque temps, et non sans trouver à y louer de deux pièces, l’une80 d’une exécution assez vigoureuse, atteignant à des effets dramatiques assez émouvants, mais trop pénible de combinaison et d’une moralité un peu forcée ; l’autre81 délicate et gracieuse, toute morale d’intention sans doute, mais bien légère de tissu et d’un dessin trop arrangé, la commission s’est sentie particulièrement attirée vers un ouvrage qui lui était signalé par un succès vif, dû à un agréable entrain, à une facilité de bonne veine, à beaucoup de gaieté et de naturel, qualités excellentes et qui deviennent rares. […] Quand des récompenses publiques sont proposées par l’État, il est de bon exemple qu’elles trouvent leur objet ; il est pénible de venir déclarer après examen qu’il n’y a pas lieu à les décerner.

2665. (1874) Premiers lundis. Tome II « Doctrine de Saint-Simon »

Ce n’est pas sans un sentiment de surprise et d’admiration que celui qui n’est pas encore pleinement transformé à la religion de l’avenir, après avoir maintes fois entendu parler des qualités et des mérites du jeune apôtre qui écrivit ces lettres, ne trouve, en ouvrant le volume, qu’un petit nombre de détails indispensables sur sa personne et sa destinée. […] On y verra clairement jusqu’où peut aller, en aperçus ingénieux de l’avenir, la philosophie sans la foi, la sagesse sans la religion ; on se demandera quel bonheur il revient au genre humain d’une idée isolée, trouvée une fois lancée dans le monde pour le plus grand plaisir de quelques penseurs, et à laquelle toute une vie d’amour et de dévouement n’a pas été consacrée ; on admirera Lessing ; on saluera en passant, avec bienveillance et respect, la statue de marbre du sage, mais on se jettera en larmes dans les bras de Saint-Simon ; on se hâtera vers l’enceinte infinie où l’humanité nous convie par sa bouche, et où l’on conviera en lui l’humanité ; on courra aux pieds de l’autel aimant et vivant, dont il a posé, et dont il est lui-même la première pierre4.

2666. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre II. Recherche des vérités générales » pp. 113-119

Il ne trouve pas à cette variation du goût de causes physiques ou physiologiques. […] Il songe à cette tyrannique nécessité de changement, à cette alternance régulière qui emporte les nations d’un extrême à l’autre ; il comprend que la France et l’Europe ont repris goût à la verdure des bois et des prairies et aux charmes de la solitude, précisément parce qu’elles étaient lasses et dégoûtées de spectacles et de plaisirs contraires ; il trouve enfin dans cette réaction violente contre les prédilections du siècle précédent un cas particulier de cette grande loi du rythme qui semble être une des lois de la vie universelle.

2667. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

Ce fut, sans doute, alors qu’elle fit pour elle-même l’épitaphe qu’on trouve dans les Observations de Ménage sur les poésies de Malherbe. […] Les savants y trouvaient ce goût exquis et délicat qui fait le prix de la science et sans lequel elle n’offre rien que de rebutant.

2668. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 239-252

Clément s’efforce de prouver que le Poëme de la Peinture n’est qu’une amplification de quelques passages de celui de du Fresnoy * sur le même sujet, & d’élever ce dernier au dessus du premier, sous prétexte qu’il le trouve plus instructif & plus original. […] De là vient que Boileau, quoique voué à Horace, ne fait pas difficulté de l’abandonner pour suivre Perse & Juvenal, toutes les fois qu’il trouve, chez ces Poëtes, de quoi enrichir sa Muse d’un nouvel ornement.

2669. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Né sans fortune & malheureusement incapable de s’en procurer, étant d’un caractère inquiet, caustique & porté à l’indépendance, il fut réduit à ne vivre que de sa plume ; mais il trouva toujours en elle des ressources qui n’eussent peut-être pas convenu à tout autre. […] D’ailleurs cet écrit n’est que pour amuser la canaille : aussi trouva-t-on l’ouvrage si affreux, qu’il le désavoua bien vîte à la police.

2670. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre sixième. »

Il se croit assez fort pour combattre cet animal, et trouve à décompter quand il voit qu’il a affaire à un lion. […] On ne cesse de s’étonner de trouver un pareil vers dans La Fontaine, lui qui dit ailleurs : On ne peut trop louer trois sortes de personnes, Les dieux, sa maîtresse et son roi.

2671. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes pensées bizarres sur le dessin » pp. 11-18

S’il y avait une figure difficile à trouver, ce serait celle d’un homme de vingt-cinq ans qui serait formé subitement du limon de la terre, et qui n’aurait encore rien fait ; mais cet homme est une chimère. […] Cent fois j’ai été tenté de dire aux jeunes élèves que je trouvais sur le chemin du Louvre avec leurs portefeuilles sous le bras : Mes amis, combien y a-t-il que vous dessinez là ?

2672. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Si, après ceux-là, il fallait chercher d’autres exemples pour prouver l’absence de proportion entre les hommes qui font l’Histoire et les hommes qui l’écrivent, on étonnerait de tout ce qu’on pourrait trouver, et l’on intéresserait peut-être. […] Mais ce qui est certain, c’est qu’une telle recherche amènerait infailliblement pour conclusion qu’en réalité il y a beaucoup moins de grands historiens que de grands hommes, et qu’en Histoire, comme dans les arts, c’est bien plus le peintre que le modèle qu’il est difficile de trouver.

2673. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Par une punition réservée peut-être à l’orgueil de ce siècle, si infatué de sa raison, il s’est trouvé que jusqu’ici c’est la raison de l’historien qui aie plus manqué au Moyen Âge, et que les poètes, ces enfants, comme disent les philosophes, l’ont infiniment mieux compris que les historiens. […] comme si refuser l’hommage au xe  siècle n’était rien aux yeux de ces tout-puissants raisonneurs qui trouvent naturel que la République prît nos têtes quand nous n’acceptions pas les assignats de Cambon !

2674. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Dupont-White »

Tout autant que les individualistes, enfants trouvés ou perdus de Jean-Jacques Rousseau, auxquels il fait justement la guerre, Dupont-White n’a pas même l’air de se douter que l’État réel, dont il change les définitions aux pages viii, xiii xix, xx de sa préface, enfermé dans le cadre des mœurs, tient essentiellement dans cette double réserve de la famille et de l’ordre toujours retrouvée à la marée basse de toute révolution, et que peuvent toujours sortir de là, à la voix du législateur et du pouvoir, ramassé par le premier caporal venu, l’organisme social et la vie ! […] C’est cette arme à donner à l’État que Dupont-White n’a point trouvée, si elle existe, ou qu’il n’a pas su lui forger.

2675. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pierre Dupont. Poésies et Chansons, — Études littéraires. »

cherchez dans ce volume des poésies étoffées, par exemple, comme Les Ponts d’Ayr, le Samedi soir dans la chaumière, La Requête au Diable, La Mort et le docteur Hornbook6, ces chefs-d’œuvre d’humour rustique, vous ne les trouverez pas ! […] Mais, je veux le lui répéter en finissant, la première condition de cet affranchissement que je souhaite, c’est le renoncement aux idées que je trouve dans la préface des Études littéraires et qui montrent bien à quel point le lettré diminue et gâte le paysan.

2676. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

Si on en cherche l’origine, on la trouvera dans les premières hymnes qui furent adressées à la divinité. […] Il ne faut donc pas s’étonner si les premiers peuples du monde, qui étaient presque tous des peuples pasteurs, et surtout les Orientaux qui, habitant un plus beau climat, doivent plus aimer et sentir la nature, ont donné à leurs éloges religieux un caractère que l’on ne trouve point parmi nous.

2677. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre V. Du gouvernement de la famille, ou économie, dans les âges poétiques » pp. 174-185

La grande idée de la science économique fut réalisée dès l’origine, savoir : qu’il faut que les pères, par leur travail et leur industrie, laissent à leurs fils un patrimoine où ils trouvent une subsistance facile, commode et sûre, quand même ils n’auraient plus aucun rapport avec les étrangers, quand même toutes les ressources de l’état social viendraient à leur manquer, quand même il n’y aurait plus de cités ; de sorte qu’en supposant les dernières calamités les familles subsistent, comme origine de nouvelles nations. […] Telle fut sans doute la raison pour laquelle on ne trouve dans les anciennes archives du moyen âge, d’autres contrats que des contrats de cens seigneurial pour des maisons ou pour des terres, soit perpétuel, soit à temps.

2678. (1824) Épître aux muses sur les romantiques

Voltaire s’est permis de le trouver parfait. […] Je commence par toi, superbe Calliope, Muse de l’épopée, et qui, jusqu’à ce jour, N’as trouvé qu’un Français digne de ton amour.

2679. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

Le poëte qui eut le malheur d’être accueilli par Domitien, et dont les vers, dans leur énergie monstrueuse, ont emprunté quelque chose à la folie du pouvoir qu’ils adulaient, a trouvé de purs et derniers accents pour honorer la mémoire de Lucain et célébrer dans la maison de sa veuve l’anniversaire de sa naissance. […] Mais alors même Stace, reprenant avec une verve plus simple, trouve de belles et dernières paroles vraiment dignes de la lyre.

2680. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il a rempli l’Univers de ses armes, de sa politique, de sa philosophie et de ses modes nouvelles, de ses comédies et de ses pompons, de sa politique et de ses bons mots ; il a régné au théâtre et dans le salon ; dans la chaire et sur les champs de bataille ; il a vaincu par ses solitaires, autant que par ses capitaines ; la langue universelle il l’a trouvée, plus habile en ceci que Leibnitz qui cherchait à réaliser ce beau rêve, et qui le cherchait, comme si les oreilles n’eussent pas été faites pour entendre ! […] Si maintenant nous passons au chapitre inépuisable, au chapitre des femmes, nous trouverons des différences énormes, et que rien ne ressemble moins à cette femme-ci que cette femme-là. […] Pendant très longtemps, ce même public, qui la devait adorer, n’a voulu ni la voir, ni l’entendre ; il la trouvait vieille et laide à vingt ans ! […] Cependant vous demandez pourquoi donc ce langage à part, cette langue de Marivaux qui est si loin d’être le langage de la nature, et pourquoi donc cette comédie exceptionnelle, qui est si loin d’être la comédie de tout le monde, comme l’entendait, comme la faisait Molière, ont-ils trouvé grâce et faveur parmi les partisans les plus dévoués de Molière lui-même ? […] Peut-être on devrait reconnaître au fond de cette obstination à toucher cette faible somme, qu’elle devait trouver si chèrement payée, maintenant qu’elle était riche et âgée, une certaine reconnaissance envers ce roi et cette reine, si misérablement traînés à l’échafaud !

2681. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Aucun peintre n’a pu trouver des lignes et des couleurs pour le reproduire ; la nature en elle a défié le pinceau de David, de Girodet, de Proudhon, de Gérard, de Camuccini ; le ciseau de Canova y a échoué. […] Je me trouvais accidentellement à Paris avec ma mère et ma sœur ; je ne songeais nullement à demander une entrée de faveur à madame Récamier pour cette séance. […] N’allons-nous pas trouver là-haut Louis XIV, madame de Maintenon, la duchesse de Bourgogne, Bossuet, Fénelon, Pascal, groupés autour de Racine, son manuscrit à la main ?  […] Je trouvais cette hostilité déplacée. […] Ils se congratulaient sur la place de l’échafaud, les uns d’y avoir échappé, les autres de l’avoir abattu ; ils étaient empressés de trouver dans un salon de Paris, autour de la plus belle des femmes de l’époque, un terrain neutre, un Élysée où les uns savouraient l’oubli, les autres la patrie.

2682. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

La description de l’asile qu’Angélique trouve chez un pasteur du voisinage est égale ou supérieure à la même scène décrite par le Tasse, quand Herminie se réfugie chez les bergers. […] Roland trouve Isabelle enchaînée dans une caverne par des brigands ; il les assomme. […] Jamais jeune fille ne savoura une telle ivresse que celle qu’elle trouva dans ce jardin où se cachait et où se légitimait son amour. […] Mais il y trouva un terrible et cruel refuge, et l’heure la plus funeste et la plus malheureuse de sa vie. […] Roger, pendant ces événements, fait naufrage et se sauve seul à la nage dans une île déserte ; il y trouve un ermite qui l’instruit dans la foi chrétienne.

2683. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Mais, quant à y trouver une divinité parfaite, c’est ce que j’ose affirmer, si l’on peut affirmer quelque chose. » C’est néanmoins de ces consolantes conjectures, et de ces magnifiques probabilités, que le monde vit depuis qu’il est né, et qu’il vivra jusqu’à son dernier jour. […] « Voilà, mes amis, ce que j’avais à vous dire pour me justifier auprès de vous de ce que je ne m’afflige pas de vous quitter, vous et les modèles de ce monde, dans la confiance que je vais trouver d’autres amis et d’autres modèles dans l’autre monde, et c’est là ce que le vulgaire ne peut concevoir ; mais j’espère avoir mieux réussi auprès de vous qu’auprès de mes juges d’Athènes. » XX Cébès alors lui confie ses doutes sur l’immortalité de l’âme : « Il me semble, dit-il, qu’en quittant le corps elle cesse d’exister ; elle se dissipe comme une vapeur ou comme une fumée ; elle s’évanouit sans laisser d’apparence. […] « Les cygnes, quand ils sentent qu’ils vont mourir, chantent encore mieux ce jour-là qu’ils n’ont jamais fait, dans leur joie d’aller trouver le dieu qu’ils servent. […] Ceux qui sont reconnus incurables, à cause de l’énormité de leurs crimes, sont précipités dans le Tartare, d’où ils ne remontent jamais. » On est étonné ici de trouver dans un génie aussi doux que celui de Socrate le dogme de l’éternité des supplices. […] « Ensuite il fit retirer les femmes et les enfants, et revint nous trouver.

2684. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

J’attendis qu’elle fût matériellement rouverte, et, ne voulant pas exposer ma femme et ma belle-mère aux dangers inconnus d’une route couverte de soldats débandés et d’une capitale en révolution qu’on nous dépeignait comme sanglante ; d’un autre côté, désirant me trouver à mon poste dans une circonstance éminemment intéressante pour la France et pour la maison de Bourbon, je partis seul pour Naples, au risque de ne pas arriver. […] Je trouvais ma femme au bord de la mer et nous remontions par les vignes à la Sentinella, en causant des événements de Naples pendant la semaine. […] C’était un bon soldat et un honnête homme, incapable d’un crime, mais très capable de rêver un rôle héroïque à la tête de bataillons qu’il trouvait évanouis en se retournant. […] Je trouvai dans la famille de ma femme un accueil plein de noblesse et de grâce, qui n’a pas cessé jusqu’à ce jour de me faire deux patries et deux centres d’affection. […] Les Italiens, qui ne possédaient aucun poète dramatique, prétendirent en avoir trouvé un dans Alfieri, comme lui-même prétendit leur en donner un sans originalité et sans verve.

2685. (1856) Cours familier de littérature. I « IIIe entretien. Philosophie et littérature de l’Inde primitive » pp. 161-239

II Nous sommes étonnés que les philosophes, en cherchant une définition de l’homme, n’aient pas trouvé avant tout celle-ci : L’homme est le prêtre de la création. […] À supposer que cela fût possible, l’homme, au moment de rentrer dans le sein de la terre par la mort, trouverait encore avec raison sa vie courte ; car tout ce qui finit est court pour une pensée qui comporte et qui rêve l’immortalité. […] XIX Mais, dès les âges les plus reculés aussi, une autre philosophie, la philosophie de la réalité, la véritable expression de l’homme complexe, âme et corps, une philosophie qui est raison et religion tout ensemble, vérité et consolation à la fois, une philosophie dont on retrouve les dogmes et les préceptes dans les premiers monuments littéraires de l’Inde, a réfléchi au lieu de rêver, et a trouvé dans la douleur même les deux seuls remèdes à la douleur : l’acceptation et la sanctification. […] Nous la trouvons aussi plus facile à pratiquer. […] Barthélemy Saint-Hilaire, sont, chez le peuple indien lui-même, le fondement, le point de départ d’une littérature qui est plus riche, plus étendue, si ce n’est aussi belle que la littérature grecque. » Quant à nous, nous la trouvons mille fois plus belle ; car cette littérature est plus morale, plus sainte et pour ainsi dire plus divinisée par la charité qu’elle respire : c’est la littérature de la sainteté ; celle des Grecs n’est que la littérature des passions.

2686. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

J’aime le commerce des belles personnes autant que jamais, mais je les trouve aimables sans le dessein de m’en faire aimer. […] En recherchant bien dans la littérature française le type original et l’ancêtre direct d’Alfred de Musset, nous ne trouvons pour cette généalogie lointaine que Saint-Évremond qui soit digne de cette parenté. Nous allons, en feuilletant avec vous ses œuvres et en faisant glisser sous le pouce bien des pages, lui trouver des ancêtres moins purs et plus rapprochés de nous. […] Les rois, les dieux vaincus, le hasard triomphant, Rosalinde et Suzon qui me trouvent trop sage, Lamartine vieilli qui me traite en enfant. […] les voilà trouvés dans la rue après une nuit de carnaval !

2687. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Le vilain lui aussi veut avoir ses plaisirs ; et il en trouve un très vif, d’abord, à faire faire son portrait, puis, un plus vif, bientôt, à charger celui des autres, à en faire la caricature. […] L’explication s’en trouve : en partie, dans la persistance et la continuité de la tradition latine ; en partie dans l’effort de nos légistes pour faire triompher sur l’esprit germanique ou féodal l’esprit du droit romain ; et enfin dans l’encouragement que nos rois donnent à un effort qui fait les affaires de leur plus noble ambition, puisque aussi bien il fait celles de l’unification des volontés et de la formation de la patrie française. […] 3º Les Œuvres. — On trouvera dans l’ouvrage, plus haut cité, de M.  […] V. — La Littérature allégorique Des avantages que l’on trouve à étudier d’un même point de vue toutes les œuvres de la littérature du Moyen Âge marquées du même caractère allégorique, — et qui sont : A. […] On trouvera d’ailleurs d’excellentes analyses de tous les Mystères qui nous sont parvenus, manuscrits ou imprimés, dans le second volume de M. 

2688. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Pascal avait trouvé un certain nombre de propositions d’Euclide à l’âge où l’on appelle un cercle un rond, une ligne une barre  ; et pourquoi un autre enfant n’entendrait-il pas ce que Pascal inventa ? […] Quelque variété apparente qu’il y ait entre les langues, si l’on examine leur objet d’être la contre-épreuve de tout ce qui se passe dans l’entendement humain, on s’apercevra bientôt que c’est une même machine soumise à des règles générales, à quelques différences près, de pure convention, dont une langue par gestes trouverait les équivalents. […] Rien de plus commun que de trouver tous les mots propres à la guerre, à l’histoire et à la morale, et d’ignorer le nom d’une fleur, d’une plante potagère ou d’un ustensile domestique ; on sait le mot latin d’un bouclier, on ne sait pas le mot latin d’un éteignoir, mot qui n’exista peutêtre pas ou qui ne nous est pas parvenu, la perte des auteurs ayant consommé avec le progrès de nos connaissances l’appauvrissement des langues anciennes. […] L’harmonie qui flatte l’organe s’apprend ; celle qui naît de la sensibilité ne s’apprend point : le génie la trouve et s’y assujettit sans s’en douter ; celui qui la chercherait, ou d’imitation, ou d’industrie, se fatiguerait beaucoup pour n’être que maniéré et maussade. […] Sans doute le travail du thème est de chercher un mot latin pour rendre le mot français ; mais s’ensuit-il de ce travail que le mot qu’on trouvera sera nécessairement celui qui convient ?

2689. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XVIII. »

Si je voulais, par exemple, comparer quelque chose aux chants rêveurs du mélancolique Cowper, dans sa vie de contemplatif et de pénitent, à ses hymnes d’Olney, je relirais les poésies du solitaire retiré au village d’Arianze, et j’y trouverais, non pas la magnificence, mais la douce gravité du génie lyrique. […] « Ô Père, sois-moi propice, pour me faire trouver miséricorde et grâce. […] Et cependant ce génie contemplatif, qui ne trouvait toute sa grandeur que dans le repos, sous la main de Dieu, dans la tristesse solitaire, avait été bien des années en butte au choc des passions humaines, entre les grands et le peuple, admiré, applaudi, calomnié, battu de toutes les agitations des conciles, ce forum du monde chrétien. […] Partout la pensée semble subtile, les distinctions presque insaisissables ; et pourtant le sentiment est vrai, l’émotion, intime et profonde : le philosophe naguère attaché à la terre, y souhaitant, y croyant trouver encore la gloire et la paix, n’aspire plus qu’aux béatitudes éternelles. […] j’ai trouvé un chant, sur des mètres nouveaux qui font vibrer les cordes de la lyre.

2690. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

Du vie au xe  siècle, comme du xie au xive , le procédé constamment mis en usage a été l’extension par remaniement total ; c’est par étirement, non par suture, que peu à peu ce qui pouvait avoir quelques centaines de vers au ixe  siècle, s’est trouvé être, quatre siècles plus tard, un poème de dix mille ou vingt mille vers. […] Ces trois poèmes de Garin, Girbert et Anséis, qui sont, le premier surtout, la partie ancienne, épique, et comme le cœur de la geste, ont le caractère de réalité le plus saisissant, bien qu’on n’ait pu encore leur trouver aucun fondement dans l’histoire. […] C’est par hasard que Jean Bodel trouve un vers d’une sensibilité délicate, faisant parler une mère qui donne son fils à l’empereur Charles pour la guerre saxonne : Il sera en pleurant de sa mère attendu28. […] Ou bien l’on démarque des traditions étrangères pour les rendre au sujet que l’on traite : ainsi le chien de Montargis, vieux conte qu’on trouve déjà dans Plutarque et dans saint Ambroise, vient se mêler aux aventures de la reine Sibille, une des incarnations de l’épouse innocente et calomniée. […] Elles en expriment les rêves avec la vie, l’idéal avec la réalité, comme la fiction du théâtre de Scribe est le plus fidèle portrait qu’on puisse trouver de la bourgeoisie française aux environs de 1840.

2691. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

« Si bien que tu trouves finalement ton compte à te jouer des cendres de ta mère, et des dieux immortels et des astres silencieux. […] On trouve dans Horace les plus fortes maximes de vie intérieure, de vie retirée et retranchée en soi, supérieure aux accidents, attachée au seul bien moral et l’embrassant uniquement pour sa beauté propre. — Soldat de Brutus, il accepta le principat d’Auguste par raison, par considération de l’intérêt public ; mais il fut, ce semble, moins complaisant pour l’empereur et pour Mécène et sut beaucoup mieux défendre contre eux sa liberté et son quant-à-soi que le tendre Virgile. […] J’ai trouvé nos représentants mieux élevés et de meilleure tenue qu’aux autres séances auxquelles j’avais assisté. […] Le philosophe Izoulet a trouvé cette formule : « L’individu comme principe et comme fin ; l’État comme moyen. » Voilà peut-être l’idéal nouveau. […] Mais ce réaliste à mi-côte est aussi un grand historien des mœurs, et qui s’est trouvé aisément égal aux plus grands sujets.

2692. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid, (suite.) »

Trois publications originales, faites depuis une vingtaine d’années, ont directement aidé à ce résultat : — la Chronique rimée (Cronica rimada), trouvée dans les manuscrits de la Bibliothèque du roi, et publiée en Allemagne par M.  […] Arrivant à l’aube, il la trouva en prière, accompagnée de cinq dames, avec l’abbé don Sanche, qui récite les matines et qui recommande en ce moment à Dieu le Campéador. […] « Mais quand il vint à Rodrigue, l’espérance du succès qu’il attendait étant presque morte dans son sein, — on trouve souvent là où l’on ne songeait pas, — les yeux enflammés, tel qu’un tigre furieux d’Hyrcanie, plein de rage et d’audace, Rodrigue dit ces paroles : « Lâchez-moi, mon père, dans cette mauvaise heure, lâchez-moi dans cette heure mauvaise ; car, si vous n’étiez mon père, il n’y aurait pas entre nous une satisfaction en paroles. […] Les ressorts modernes, bien rigides encore et bien neufs, sont pourtant trouvés.

2693. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Néanmoins ils doivent se ranimer en observant, dans l’histoire de l’esprit humain, qu’il n’a existé ni une pensée utile, ni une vérité profonde qui n’ait trouvé son siècle et ses admirateurs. […] Quand on a voulu donner une idée de la vie à venir, on a dit que l’esprit de l’homme retournerait dans le sein de son Créateur ; c’était peindre quelque chose de l’émotion qu’on éprouve, lorsque après les longs égarements des passions, on entend tout à coup cette magnifique langue de la vertu, de la fierté, de la pitié, et qu’on trouve encore que son âme entière y est sensible. […] Si vous tournez vos regards vers le ciel, vos pensées s’ennoblissent : c’est en s’élevant que l’on trouve l’air plus pur, la lumière plus éclatante. […] L’infortuné qui, par le concours de quelques calomnies propagées, est tout à coup généralement accusé, serait presque aussi lui-même dans la situation d’un vrai coupable, s’il ne trouvait quelques secours dans ces écrits qui l’aident à se reconnaître, qui lui font croire à ses pareils, et lui donnent l’assurance que, dans quelques lieux de la terre, il a existé des êtres qui s’attendriraient sur lui, et le plaindraient avec affection, s’il pouvait s’adresser à eux.

2694. (1895) Histoire de la littérature française « Seconde partie. Du moyen âge à la Renaissance — Livre II. Littérature dramatique — Chapitre II. Le théâtre du quinzième siècle (1450-1550) »

Les bourreaux, de mine truculente, aux noms pittoresques, Humebrouet ou Claquedent, sont de facétieux compères, évidemment sympathiques à l’assistance, même quand ils torturent les saints ou le Christ : on ne trouve jamais leurs rôles trop longs. […] En plus d’un siècle, on ne trouve ni un homme, ni une œuvre. […] Les comédiens de profession n’apparaissent guère avant le xvie  siècle, et mêlés aux comédiens amateurs et volontaires : il faut venir au milieu du siècle pour trouver des troupes organisées, comme celle de ce « Jacques Laugerot, joueur d’histoires et de moralités », qui fait ses engagements, le 8 mars 1552, devant un notaire de Draguignan. […] Les provinces l’ont conservée ; à l’Hôtel de Bourgogne, les comédiens l’ont reçue des Confrères, et Molière la trouvera pour fonder une comédie nationale.

2695. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Il venait de trouver sa vraie patrie, car il avait trouvé où régner. […] Il trouvait à tout concilier avec la prédestination. […] On n’y trouve aucun mélange des vérités appartenant à ces deux sciences.

2696. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

L’action, le développement, le jeu des situations et des caractères, tout le reste était à trouver. […] Tout au contraire, la fille à laquelle il a jeté son mouchoir se prend pour lui d’un caprice désintéressé de grisette ; elle prend ses vers et refuse ses bijoux : ce jeune Turcaret trouve une Manon Lescaut pour l’aimer. […] Il a trouvé le moyen, découvert l’issue, résolu le problème. […] On peut trouver que Bernard procède avec des façons bien cassantes à cette réforme intérieure, qu’il s’y montre dur et presque bourru : quand on dépouille une femme de ses falbalas, il est convenable de mettre des gants.

2697. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

La Révolution de 89 le trouva dans cette position, et il ne tarda pas à s’en affranchir. […] Il fait voir d’abord, au lendemain d’une révolution et d’un changement si universel, la politique s’emparant de tous les esprits, chacun prétendant concourir à la chose publique autrement que par une « docilité raisonnée », chacun voulant à son tour « porter le drapeau », et une foule de nouveaux venus taxant de tiédeur ceux qui, depuis de longues années, imbus et nourris d’idées de liberté, se sont trouvés prêts d’avance à ce qui arrive, et qui demeurent modérés et fermes. […] Enfin, pour achever de dessiner cette noble figure d’un poète honnête homme et homme de cœur qui, dans la plus horrible révolution moderne, comprit et pratiqua le courage et la vertu au sens antique des Thucydide et des Aristote, des Tacite et des Thraséas, il ne faut que transcrire cette page testamentaire trouvée dans ses papiers, et où il s’est peint lui-même à nu devant sa conscience et devant l’avenir : Il est las de partager la honte de cette foule immense qui en secret abhorre autant que lui, mais qui approuve et encourage, au moins par son silence, des hommes atroces et des actions abominables. […] En vertu d’une ordre du comité de sûreté générale du quatorze vantose qu’il nous a présenté le dix-sept de la même anée dont le citoyen Guenot est porteur de laditte ordre, apprest avoir requis le membre du comité révolution et de surveillance de laditte commune de Passy les Paris nous ayant donné connaissance dudit ordre dont les ci-dessus étoit porteurs, nous nous sommes transportés, maison quaucupe la citoyene Piscatory ou nous avons trouvé un particulier à qui nous avons mandé quil il était et le sujest quil l’avoit conduit dans cette maison11 il nous à exibée sa carte de la section de Brutus en nous disant qu’il retournaist apparis, et qu’il étoit Bon citoyent et que cetoit la première foy quil renoit dans cette maison, quil étoit a compagnier d’une citoyene de Versaille dont il devoit la conduire audit Versaille apprest avoir pris une voiture au bureaux du cauche il nous a fait cette de claration à dix heure moins un quard du soir à la porte du bois de Boulogne en face du ci-devant chateaux de Lamuette et apprest lui avoir fait la demande de sa démarche nous ayant pas répondu positivement nous avons décidé quil seroit en arestation dans laditte maison jusqua que ledit ordre qui nous a été communiquié par le citoyent Genot ne soit remplie mais ne trouvant pas la personne dénomé dans ledit ordre, nous lavons gardé jusqua ce jourdhuy dix huit.

2698. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Ou il y a eu, en effet, une liasse de papiers jaunes et inégaux sur lesquels on a trouvé, enregistrées une à une, les dernières pensées d’un misérable ; ou il s’est rencontré un homme, un rêveur occupé à observer la nature au profit de l’art, un philosophe, un poëte, que sais-je ? […] Véfour chez qui vous dînez, déterrant çà et là une croûte de pain dans un tas d’ordures et l’essuyant avant de la manger, grattant tout le jour le ruisseau avec un clou pour y trouver un liard, n’ayant d’autre amusement que le spectacle gratis de la fête du roi et les exécutions en Grève, cet autre spectacle gratis ; pauvres diables, que la faim pousse au vol, et le vol au reste ; enfants déshérités d’une société marâtre, que la maison de force prend à douze ans, le bagne à dix-huit, l’échafaud à quarante ; infortunés qu’avec une école et un atelier vous auriez pu rendre bons, moraux, utiles, et dont vous ne savez que faire, les versant, comme un fardeau inutile, tantôt dans la rouge fourmilière de Toulon, tantôt dans le muet enclos de Clamart, leur retranchant la vie après leur avoir volé la liberté ; si c’eût été à propos d’un de ces hommes que vous eussiez proposé d’abolir la peine de mort, oh ! […] Dans le midi, vers la fin du mois de septembre dernier, nous n’avons pas bien présents à l’esprit le lieu, le jour, ni le nom du condamné, mais nous les retrouverons si l’on conteste le fait, et nous croyons que c’est à Pamiers ; vers la fin de septembre donc, on vient trouver un homme dans sa prison, où il jouait tranquillement aux cartes : on lui signifie qu’il faut mourir dans deux heures, ce qui le fait trembler de tous ses membres, car, depuis six mois qu’on l’oubliait, il ne comptait plus sur la mort ; on le rase, on le tond, on le garrotte, on le confesse ; puis on le brouette entre quatre gendarmes, et à travers la foule, au lieu de l’exécution. […] Au fond de ce doucereux verbiage, vous ne trouvez que dureté de cœur, cruauté, barbarie, envie de prouver son zèle, nécessité de gagner ses honoraires.

2699. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

À vrai dire, nous le trouvons déjà pris. […] On y trouverait l’idée que la distinction du « petit » et du « grand », du « peu éloigné » et du « très éloigné », n’a pas de valeur scientifique, et que si l’on peut parler de simultanéité en dehors de tout réglage d’horloges, indépendamment de tout point de vue, quand il s’agit d’un événement et d’une horloge peu distants l’un de l’autre, on en a aussi bien le droit quand la distance est grande entre l’horloge et l’événement, ou entre les deux horloges. […] Un microbe intelligent trouverait entre deux horloges « voisines » un intervalle énorme ; et il n’accorderait pas l’existence d’une simultanéité absolue, intuitivement aperçue, entre leurs indications. […] J’admets que le physicien trouve commode de les appeler encore du temps ; — on en verra tout à l’heure la raison.

2700. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre III. La complication des sociétés »

Toutefois, plus les sociétés entrecroisées sont nombreuses, plus il y a de chances pour qu’il s’en trouve, dans le nombre, qui fassent profession de ne pas tenir compte des distinctions antérieures, et d’interdire l’importation des rangs. […] Les salons du xviiie  siècle ne préparent pas seulement l’égalité des hommes parce qu’ils réunissent et confondent seigneurs et hommes de lettres, mais parce que, prisant l’esprit par-dessus tout, ils fournissent aux roturiers l’occasion de racheter par la supériorité du talent l’infériorité de la naissance : dans le royaume de l’esprit un enfant trouvé peut être roi. […] L’état économique de nos sociétés, par exemple, trouve ici un nouveau moyen de servir les idées égalitaires. […] Il faut remonter jusqu’aux premiers temps de l’empire romain pour constater un fait semblable, et pour trouver à ce fait des causes à peu près identiques. » 169.

2701. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre premier. »

Il s’extasie, au début de la première olympique sur « tant de sublimes figures qui se s’y trouvent réunies1, la métaphore, l’apostrophe, la métonymie », et définit Pindare « un génie qui, pour mieux entrer dans la raison, sort de la raison même ». […] Malgré le grand creux qu’il trouvait, dit-il quelque part, dans l’antiquité profane, il était en intelligence, en harmonie de l’âme avec cette poésie morale venue de Pythagore et déclarée sainte par Platon, toute pleine d’éclatantes peintures et de graves pensées, et souvent si chaste et si haute, que les premiers pères de l’Église l’accusaient d’avoir dérobé la parole de Dieu, comme Israël les vases d’Égypte, et que Clément d’Alexandrie en particulier prétendait noter dans Pindare bien des traits empruntés aux chants de David et à la sagesse de Salomon. […] Ainsi tous les hommes commencent par les mêmes infirmités : dans le progrès de leur âge, leurs années se poussent les unes les autres, comme les flots ; leur vie roule et descend sans cesse à la mort par sa pesanteur naturelle ; et enfin, après avoir fait comme des fleuves un peu plus de bruit, et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous se confondre dans ce gouffre infini du néant, où on ne trouve plus ni rois, ni princes, ni capitaines, ni tous ces noms qui nous séparent les uns des autres, mais la corruption et les vers, la cendre et la pourriture qui nous égalent. » C’est ainsi, c’est avec un semblable regard mélancolique et vaste, que souvent, à l’occasion d’une prouesse vulgaire et d’un nom sans souvenir, le poëte thébain suscite une émotion profonde par quelque leçon sévère sur la faiblesse de l’homme et les jeux accablants du sort. […] Voltaire n’a pas manqué de trouver cette autorité poétique frivole et peu concluante.

2702. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Ce sont là des procédés d’académie (dans le vieux sens) et des émotions de famille ; il faudrait être un trouble-fête pour trouver à y redire. […] Mignet, qui a décrit en termes heureux le talent de l’homme, avait voulu traiter du philosophe un peu à fond et sans précautions fausses, il aurait insisté sur ces pages dont l’accent pénètre et doit trouver grâce auprès de tous. […] Aussi la jeunesse qui est survenue depuis, et qui, chaque année, se versait des écoles dans la société, n’a plus trouvé, à son entrée, de groupes bienveillants, ni des initiateurs et des guides, et elle s’est dispersée au hasard, se portant vers des doctrines souvent vagues ou fatales, vers des talents corrupteurs ou hasardeux.

2703. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — I. » pp. 180-197

En politique aussi, quelque peu partisan que l’on soit de la théorie sacrée et du droit divin, tel que Bossuet l’institue et le renouvelle, on serait presque fâché que cette doctrine n’eût pas trouvé un si simple, si mâle, si sincère organe, et si naturellement convaincu. […] Pourquoi M. de Lamartine, qui trouve au passage de ces vues charmantes et de ces aperçus d’un biographe supérieur, les laisse-t-il fuir par négligence, et les gâte-t-il presque aussitôt ? […] [NdA] M. de Lamartine, disons-le une fois pour toutes, est si léger en telle matière de faits, il possède à un si haut degré le don d’inexactitude, qu’il a trouvé moyen, en énumérant les amis de Bossuet, dans son article final (Constitutionnel du 25 avril 1854) d’écrire coulamment : « Pellisson, précurseur de Boileau !

2704. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Dans le détail je le trouve plus approchant de Virgile, ou, pour mieux dire, d’Homère, que pas un des poètes que nous connaissons ; et je ne doute point que, s’il fût né dans un temps où la langue eût été plus achevée et plus réglée, il n’eût pour ce détail emporté l’avantage sur tous ceux qui font ou feront jamais des vers en notre langue. […] Ce n’est pas, à cette heure, que je ne lui trouve bien des défauts hors de ce feu et de cet air poétique qu’il possédait naturellement, car on peut dire qu’il était sans art et qu’il n’en connaissait point d’autre que celui qu’il s’était formé lui-même dans la lecture des poètes grecs et latins, comme on le peut voir dans le traité qu’il en a fait à la tête de sa Franciade. […] Avec tout cela, je ne le tiens nullement méprisable, et je trouve chez lui, parmi cette affectation de paraître savant, toute une autre noblesse que dans les afféteries ignorantes de ceux qui l’ont suivi ; et jusqu’ici, comme je donne à ces derniers l’avantage dans les ruelles de nos dames, je crois qu’on le doit donner à Ronsard dans les bibliothèques de ceux qui ont le bon goût de l’Antiquité.

2705. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

C’est peu de dire que Mlle de Guérin est chrétienne, elle l’est comme aux temps de la foi la plus fervente et la plus austère ; elle désire que son frère l’ait été aussi ; elle sent bien que c’est une grande et profonde infidélité à l’humble foi primitive que de poursuivre comme il l’a fait et d’embrasser aveuglément la vague nature en elle-même, et d’adorer le dieu Pan, ce plus redoutable des adversaires, le seul peut-être tout à fait dangereux ; mais elle espère, elle a confiance dans les paroles et les sentiments suprêmes qu’elle lui a vus à l’heure qui pour elle est tout, à cette heure qui sonne l’éternité : « Ma plus grande consolation, dit-elle en écrivant à un ami de son frère, je la trouve dans sa mort pieuse, dans ces sentiments primitifs de foi exprimés en prières, et dans la réception des derniers sacrements, dans cet ardent et dernier baiser au crucifix. […] jusqu’à ce qu’elle ait trouvé sa fleur, sa branche… Tout cela est au ciel. […] Je ne sais, mais n’ayant plus le plaisir de lui faire plaisir, ce que je vois n’offre pas l’intérêt que j’y trouvais jadis.

2706. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Au second chapitre de la Genèse, il est dit d’Adam « que le Seigneur Dieu ayant formé de la terre tous les animaux terrestres et tous les oiseaux du ciel, il les amena devant Adam, afin de voir comment il les appellerait : et le nom qu’Adam donna à chacun des animaux est son nom véritable. » Mais cette langue primitive d’Adam est perdue ; et puis il s’agit ici de nommer les pareils d’Adam, ou, pour ne pas sortir de notre ton et de notre sujet, il s’agit de trouver une juste nomenclature à des esprits et des talents humains, matière essentiellement ondoyante et flottante, diversité et complication infinie. […] Je me trouve contraster avec ces hommes par une sorte de faiblesse naturelle. […] Sa grande préoccupation fut toujours de trouver, d’atteindre le point d’appui intérieur, et là où d’autres ne voyaient qu’un fait, une modification ou tout au plus un centre de gravité instable et mobile, de sentir, lui, un centre fixe, un point essentiel, indivisible, indestructible, animé, une cause vive, une monade, une âme.

2707. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Bien lui prit, comme à Fontenelle, non seulement de vieillir, mais de savoir vieillir, d’hériter avec habileté et prudence des renommées disparues, de rester le dernier et le seul représentant parmi nous de tout un âge héroïque de la science, dont il discourait volontiers comme un Nestor, d’avoir gardé un vif amour de la pure science en elle-même, de l’avoir cultivée jusqu’à sa dernière heure, et d’avoir su trouver à propos dans l’érudition, dans la littérature, un complément et un prolongement varié qui est venu se confondre peu à peu, en la grossissant, dans sa réputation première. […] Biot trouve de nobles paroles pour caractériser ce nouvel effort héroïque d’où sortirent l’École polytechnique dans sa première forme plus ouverte et plus libre que depuis, et surtout l’École normale d’alors qui dura peu, mais qui donna, dans cette résurrection des esprits, une impulsion puissante et décisive, — assez pour que sa destinée fût remplie : « On voulut qu’une vaste colonne de lumière sortit tout à coup du milieu de ce pays désolé, et s’élevât si haut, que son éclat immense pût couvrir la France entière et éclairer l’avenir… Ce peuple, qui avait vu et ressenti en peu d’années toutes les secousses de l’histoire, était devenu insensible aux impressions lentes et modérées ; il ne pouvait être reporté aux travaux des sciences que par une main de géant. » Ces géants civilisateurs et pacifiques qui remirent alors en peu de mois l’édifice entier sur ses bases, se nommaient Lagrange, Laplace, Monge, Berthollet… moment immortel ! […] Je fais une remarque : sa critique principale, qui porte sur le système des causes finales de Bernardin de Saint-Pierre, très-nette, très-franche et sans réserve dans son expression première, est corrigée et atténuée par une note ajoutée depuis, où l’on trouverait, en y regardant bien, l’indice d’une certaine timidité de pensée qu’il avait acquise en vieillissant.

2708. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « M. de Pontmartin. Les Jeudis de Madame Charbonneau » pp. 35-55

L’auteur le trouvait trop joli pour l’ensevelir. […] Peu s’en faut que vous n’ajoutiez, et je crois que vous l’avez dit : « Enfin j’ai trouvé mon genre. » Que si vous n’avez pas recueilli dans le volume tout ce que vous aviez inséré dans la feuille, c’est que vous aviez, au moment de cette seconde publication, quelques ménagements à garder, c’est que vous ne vouliez pas mettre tout le monde contre vous à la fois, que vous ne vouliez pas vous fermer toutes les portes ; mais ces articles, d’abord dissimulés, et qui étaient restés comme des soldats couchés dans le fossé, attendant pour se montrer un nouveau signal, ont été levés par des indiscrets, et maintenant tout est connu ; je parlerai donc du tout. […] Nous savons tous que Gustave Planche, dans les derniers temps et en ses moments les plus tristes, trouvait affection et asile au foyer de M. 

2709. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Anselme Petetin, trouva en arrivant ce projet d’abstention à peu près arrêté. […] Anselme Petetin avait trouvé dans l’Imprimerie Impériale un corps d’élite qui sait ce que c’est que le dévouement, qui l’a montré notamment à de certains jours, et qui est accoutumé aussi à rencontrer chez ses directeurs des chefs faits pour l’apprécier et pour le conduire. […] « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez point où vous trouverez de quoi manger pour le soutien de votre vie, ni d’où vous aurez des vêtements, pour couvrir votre corps… « Considérez les oiseaux du ciel : ils ne sèment point, ils ne moissonnent point, et ils n’amassent rien dans des greniers ; mais votre Père céleste les nourrit : n’êtes-vous pas beaucoup plus qu’eux ?

2710. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. (Suite.) » pp. 52-72

Il trouve Salammbô endormie dans une espèce de hamac ; il s’approche, elle s’éveille à la clarté trop vive d’une gaze qui prend feu et s’éteint au même instant ; elle croit d’abord à quelque apparition céleste : ce voile si rêvé, si désiré d’elle, Mâtho, comme s’il avait deviné sa pensée, le lui apporte, le lui montre dans sa splendeur ; il est tout près de l’en envelopper. […] Mieux vaut, ce me semble, laisser ces sortes d’histoires où on les trouve. […] n’a-t-il donc pas lu Aristote, parlant de la sagesse de cette Constitution qu’il compare à celle de Lacédémone et au gouvernement de Crète, et qui les trouve tous trois supérieurs à tous les gouvernements connus : « Les Carthaginois en particulier, dit-il, possèdent des institutions excellentes, et ce qui prouve bien la sagesse de leur Constitution, c’est que, malgré la part de pouvoir qu’elle accorde au peuple, on n’a jamais vu à Carthage, chose remarquable !

2711. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc »

Parcourant plus tard l’Allemagne et étant à Nuremberg, cette ville gothique, toute dévote à elle-même, tout occupée à se conserver, à se repeindre, et qui est « une collection plutôt qu’une ville », il remarque qu’au milieu des raretés qu’elle offre à chaque pas « on a peine à trouver une de ces œuvres qui laissent un souvenir durable ; on est souvent étonné, jamais ému ; c’est toujours le dernier objet qui frappe le plus et qui fait oublier les autres : « Je me souviens à ce propos, dit-il, de l’impression que nous ressentîmes à Rome, il y a de cela dix-huit ans (1836). […] Après une année de séjour, nous étions arrivé, comme tant d’autres avant nous, à vénérer les plus humbles pierres de la grande cité, à les considérer avec amour, à trouver à toute chose un parfum d’art, une poésie enfin que nulle autre ville ne possède… » Nuremberg, en effet, ne saurait tenir, ne fût-ce qu’un instant, devant Rome. […] Viollet-Le-Duc comme un adversaire et un ennemi, ont eu un art à part et, selon lui, incomparable, un talent unique, délié, fin, composé d’instinct et de réflexion, qui les a conduits dans tout ce qu’ils ont fait à choisir, à corriger, à rectifier, à épurer ; à s’approprier les emprunts mêmes, à les convertir, à les transformer ; à trouver l’expression la plus noble, la plus élégante ; à deviner, par la perfection des sens, des combinaisons de lignes que l’expérience a converties plus tard en lois de stabilité.

2712. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Pour trouver l’habileté jointe au courage et l’une et l’autre au service du droit, il faut longtemps attendre : on ne se sent un peu consolé des horreurs et des carnages de religion au xvie siècle que lorsqu’on voit Henri IV conquérir en héros son royaume, et Maurice de Nassau maintenir par l’épée sa libre patrie. […] Si l’on se reporte au xvie  siècle, et en choisissant ce qu’il y a de mieux, on a, par exemple, les Mémoires ou Commentaires de Montluc que Henri IV appelait « la Bible du soldat. » Les maximes et préceptes qu’en y trouve ne sont que de détail, et applicables seulement à la guerre de partisan, de pures recettes de stratagèmes : rien qui atteigne l’ensemble des opérations. […] Ils ont tort : il eût été arrêté par les places d’Olmütz et de Brünn : arrivé au Danube, il y eût trouvé toutes les forces de la monarchie réunies pour lui en disputer le passage, dans le temps que l’insurrection hongroise se fût portée sur ses flancs.

2713. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Son rôle a donc été fort analogue à celui de Malherbe : en face de la strophe oratoire préparée par celui-ci, il a construit la période éloquente, et Boileau avait le droit d’écrire : « On peut dire que personne n’a jamais mieux su sa langue que lui, et n’a mieux entendu la propriété des mots et la juste mesure des périodes. » Et vraiment, quand on lit certaines pages de Balzac, dans le Socrate chrétien par exemple, on sent que la forme de Bossuet est trouvée. […] Il ne parle que de bon sens, de raison, de jugement, et il ne parle que des règles, qu’il a trouvées dans les anciens, et qu’il impose aux modernes. […] Pour la trouver, il a sa raison, dont c’est la fonction naturelle, et qui ne peut y manquer, si elle est bien dirigée.

2714. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Force et diffusion de la philosophie La défense est faible : on peut trouver aux philosophes bien des faiblesses, et leurs personnes comme leurs doctrines sont loin d’être inattaquables ; mais il suffit pour les grandir de les comparer à leurs adversaires. […] Quand Rollin et Daguesseau ont disparu, je cherche ce qui pourra opposer une résistance aux philosophes : je ne trouve rien. […] Un peu plus tard, les Parlements trouvaient Voltaire contre eux du côté du ministère.

2715. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

Schopenhauër a rassemblé sur ce sujet une collection d’exemples variés : on les trouvera au chapitre VIII des suppléments à son premier livre du Monde comme volonté et comme représentation, sous ce titre : À propos de la théorie du ridicule. […] Par la rareté des objets auxquels il s’applique, il en impose à tous ceux qui, comme le personnage de Molière, trouvent une chose d’autant plus belle qu’ils la comprennent moins. […] « Nul n’aura de l’esprit hors nous et nos amis. » C’est dans le fait de cette coalition secrète que le snobisme trouve sa force.

2716. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre I. Le Bovarysme de l’individu et des collectivités »

Toutefois entre les deux cas extrêmes que l’on vient de signaler, c’est-à-dire dans l’intérieur des limites où la faculté de se concevoir autre trouve à s’exercer et où la vie est possible, il y a place pour bien des nuances. […] *** Les quelques principes d’évaluation que l’on vient de formuler trouvent dans la biologie leur confirmation. […] On trouve au sommet de l’angle une virtualité que l’on peut croire illimitée, un germe que l’on peut croire gros de toutes les formes futures de la vie.

2717. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Paragraphe sur la composition ou j’espère que j’en parlerai » pp. 54-69

Le seul contraste que le goût puisse approuver, celui qui résulte de la variété des énergies et des intérêts, s’y trouvera, et il n’y en faut point d’autre. […] Il faudrait l’écrire sur la porte de son atelier : Ici les malheureux trouvent des yeux qui les pleurent. […] Qu’un méchant soit en société, qu’il y porte la conscience de quelque infamie secrète ; ici il en trouve le châtiment.

2718. (1887) La banqueroute du naturalisme

On y trouve encore qu’une femme a mêlé de la mort aux rats dans la soupe aux choux de son homme ; que deux frères, faute de s’entendre, ont vidé à coups de fusil une question de bornage ; qu’une bru s’est débarrassée d’une belle-mère importune à coups de serpe ou de fléau. […] Car, je consens bien que les amateurs trouvent encore d’assez beaux morceaux dans La Terre, un reste de souffle, et, par endroits, presque de la puissance, dans ces descriptions, par exemple, où M.  […] Pour trouver La Terre ce qu’elle est : une rapsodie détestable ; il ne fallait pas commencer par louer dans Germinal, dans Pot-Bouille, dans Nana, ni dans L’Assommoir les défauts naissans dont La Terre n’est après tout que le monstrueux épanouissement.

2719. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Appendice. [Rapport sur les primes à donner aux ouvrages dramatiques.] » pp. 497-502

Or, cette année, il s’est trouvé que l’ouvrage de ce genre qui, après celui de M.  […] La Commission a dû s’arrêter là dans les propositions de cette année : elle eût trouvé, sans doute, parmi les productions qui lui étaient présentées, à distinguer d’autres pièces encore pour des qualités d’esprit, de talent littéraire ou de mouvement dramatique, mais elle n’eût pu les faire rentrer, sans complaisance et sans un véritable contresens, dans l’esprit de l’institution dont elle était l’organe.

2720. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

Il vous faut rentrer dans votre bouge, polir votre mot, trouver votre rime, vous taper le front et vous ronger les ongles. […] La jeune Clady trouve grâce à vos yeux par son sourire ; vous avez pour elle de tendres complaisances, et on l’a vue, me dit-on, à votre bras un soir, et le matin dans la voiture où vous la promeniez.

2721. (1874) Premiers lundis. Tome I « Diderot : Mémoires, correspondance et ouvrages inédits — I »

Il y a quatre ans que vous me parûtes belle ; aujourd’hui je vous trouve plus belle encore ; c’est la magie de la constance, la plus difficile et la plus rare de nos vertus… Mon amie, tout peut s’altérer au monde ; tout, sans vous excepter ; tout, excepté la passion que j’ai pour vous. » « Oh ! […] Ils cherchaient à me décrier la volupté et son ivresse, parce qu’elle est passagère et trompeuse ; et je brûlais de la trouver entre les bras de mon amie, parce qu’elle s’y renouvelle quand il lui plaît, et que son cœur est droit, et que ses caresses sont vraies.

2722. (1874) Premiers lundis. Tome II « Henri Heine. De la France. »

Il le compare au géant Atlas ; un peu après, il le compare à George Canning, avec lequel Perier n’eut jamais de commun que la taille peut-être et un faux air de visage ; mais comme caractère, comme lumières, comme culture d’esprit, il est difficile de trouver un plus entier contraste. […] Je crois que l’artiste ne peut trouver dans la nature tous ses types, mais que les plus remarquables lui sont révélés dans son âme comme la symbolique innée d’idées, et au même instant. » Et il ajoute avec justesse que Decamps a le droit de répondre au critique qu’il a été, en peignant, fidèle à la vérité fantastique, à l’intention d’un rêve, à la vision nocturne de ces figures sombres courant sur un fond clair.

2723. (1875) Premiers lundis. Tome III « Profession de foi »

Aujourd’hui que le Globe est placé plus qu’il ne l’a jamais été depuis la révolution de Juillet sur un terrain solide et nettement dessiné ; aujourd’hui que sa nouvelle position en politique, en économie, en philosophie, en art et en religion, devient de plus en plus appréciable et notoire ; aujourd’hui enfin, pour tout dire, que le Globe est le journal reconnu et avoué de la doctrine saint-simonienne ; nous, qui ne l’avons abandonné dans aucune de ses phases, nous qui avons assisté et contribué à sa naissance il y a sept ans, coopéré à ses divers travaux depuis lors, qui avons provoqué et produit plus particulièrement ses transformations récentes ; nous qui avons suivi toujours, et, dans quelques-unes des dernières circonstances, dirigé sa marche ; qui, sciemment et dans la plénitude de notre loyauté, l’avons poussé et mis là où il est présentement, nous croyons bon, utile, honorable de nous expliquer une première et dernière fois par devant le public, sur les variations successives du journal auquel notre nom est demeuré attaché ; de rendre un compte sincère des idées et des sentiments qui nous ont amené où nous sommes ; et de montrer la raison secrète, la logique véritable de ce qui a pu sembler pur hasard et inconsistance dans les destinées d’une feuille que le pays a toujours trouvée dans des voies d’honneur et de conviction. […] Voilà ce que dans notre position personnelle il nous a paru convenable d’expliquer au public, et ce que le public lui-même ne trouvera peut-être pas inutile de méditer.

2724. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre II. Utilité de l’ordre. — Rapport de l’ordre et de l’originalité »

Il est très vrai qu’il y a des esprits d’une malheureuse fécondité, qui savent parler avant d’avoir pensé, échauffés de je ne sais quelle chaleur, qui emporte leur langue ou leur plume d’une folle et infatigable allure : n’ayant pas toujours le temps de se rendre compte de ce qu’ils disent, confiants en leur démon et dans la bonne foi du public, qui saura bien y trouver un beau sens. […] Quelques lecteurs d’élite goûteront ce qu’il y a d’exquis, trouveront que c’est dommage, qu’il y avait là quelque chose, que le public a jugé bien rigoureusement, et deux cents ans après la mort de l’auteur on le réhabilitera, c’est-à-dire qu’on l’éditera une fois, qu’on en parlera quelques jours et qu’on ne le lira guère plus.

2725. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre VI. L’Astronomie. »

Les Gouvernements et les Parlements doivent trouver que l’Astronomie est une des sciences qui coûtent le plus cher : le moindre instrument coûte des centaines de mille francs, le moindre Observatoire coûte des millions ; chaque éclipse entraîne à sa suite des crédits supplémentaires. […] Tout d’abord, on a reconnu la nature du Soleil, que le fondateur du positivisme voulait nous interdire, et on y a trouvé des corps qui existent sur la Terre et qui y étaient restés inaperçus ; par exemple, l’hélium, ce gaz presque aussi léger que l’hydrogène.

2726. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Conclusions » pp. 169-178

Il y a aussi les réunions de vélodrome, les courses de bicyclettes, celle de Bordeaux-Paris, la course internationale d’automobiles Paris-Lyon, etc… Où, dans ce tohu-bohu, trouver le temps d’ouvrir les livres ? Les journaux, eux-mêmes, n’ont pas assez de place pour rendre compte de toutes ces manifestations sportives ; comment en trouveraient-ils pour les manifestations intellectuelles ?

2727. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Quelque esprit est dépensé, d’ailleurs, à cette basse besogne et, si on le compare au travail de Willy, notre plus récent allumeur, on trouve délicat et élégant le geste dont Mendès nous frôle et nous énerve. […] Je trouve cette conception exquise.

2728. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Corneille, et le cardinal de Richelieu. » pp. 237-252

Le peu de beautés qui s’y trouvent sont un vol d’une pièce Espagnole. […] Racine prit alors la parole, & dit qu’il avoit vu, la veille, un spectacle touchant chez Corneille, qu’il avoit trouvé mourant & n’ayant pas de bouillon.

2729. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Pajou » pp. 325-330

Vous verrez qu’il aura lu ma dispute avec son confrère sur le sentiment de l’immortalité et le respect de la postérité ; et qu’il aura trouvé que je n’avais pas le sens commun. […] Je le crois bien ; aussi n’est-il pas mal ce téton… quant à la tête du berger de repos, c’est la copie assez fidelle de la première figure qu’on trouve à gauche, aux tuileries, en entrant par le pont-royal.

2730. (1767) Salon de 1767 « Les deux académies » pp. 340-345

Ils s’en sont retournés, après avoir tout vu ; et je trouve qu’ils me manquent beaucoup. […] Et vous la trouvez bonne ?

2731. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 5, des études et des progrès des peintres et des poëtes » pp. 44-57

Sa tête n’est que la tête d’un homme : Raphaël l’a traitée dans le goût des têtes que les peintres font pour les christs, et l’on n’y trouve d’autre difference que celle qu’il faut mettre, suivant les loix de l’art, entre deux têtes, dont l’une est destinée à représenter le pere, et l’autre à représenter le fils. […] Ce qu’il trouve de plus heroïque dans la vie de Charles-Quint, c’est que ce grand empereur ait ramassé lui-même le pinceau du Titien.

2732. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Les Philippiques de la Grange-Chancel »

Il avait débuté dans la faveur de la princesse de Gonti par des bouts-rimés qu’il avait mieux remplis que les vers dont il trouvait la rime tout seul, et c’est faiseur de bouts-rimés à la minute qu’il aurait vraiment dû rester. […] trouvé trois strophes, plus trois vers !

2733. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

L’homme qui a écrit la Biographie de Suleau, Le Lendemain du massacre, La Lanterne, Le Rhum et la Guillotine, a sa voie trouvée. […] Mais c’est là de la tragédie dans l’histoire s’il en fut jamais, et non pas de cette comédie que l’auteur d’Ombres et vieux murs a su y trouver, et qu’il y a mise dans les trois autres morceaux historiques que nous avons signalés.

2734. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Dante »

Quoiqu’accablante par elle-même, on a trouvé que la gloire du Dante ne pesait pas assez encore, et on a mis par-dessus, dans d’incroyables commentaires, le faux poids de bien des idées chimériques ou d’admirations erronées. […] Eh bien, c’est cette tendance à dissoudre les grands poètes dans leurs siècles, et en particulier dans le sien cette escarboucle de Dante, avec laquelle personne n’a le droit de se donner des airs de Cléopâtre, c’est cette tendance universelle et autorisée que je ne trouve pas dans le livre de M. 

2735. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

c’est dans ce livre d’Émaux et Camées que nous allons la trouver ! […] Mais nous admettons cette forme vive pour ce qu’elle veut dire, et elle veut dire qu’on trouve l’expression quand on la cherche, l’expression, ce don gratuit de Dieu, et quand on ne l’a pas, de nature, qu’on peut très bien, ma foi !

2736. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

pour que les badauds y trouvent de l’illusion ou de la joie : mais est-ce là de la poésie vraie ? […] Il y est allé conduit par l’instinct éveillé de la peinture et en passant par les ateliers, mais ce qui l’y a entraîné plus fort que la peinture elle-même, c’est le néant qui est en lui et qui lui faisait trouver sa vraie place dans le pays de l’anéantissement universel.

2737. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VIII. De Platon considéré comme panégyriste de Socrate. »

Voyons, et si nous n’en trouvons pas de meilleurs, vous savez bien que je ne m’écarterai pas de ceux que j’ai toujours suivis ; non, quand tout un peuple me présenterait comme des spectres menaçants la pauvreté, les chaînes et la mort. » Alors il discute la question, et il examine s’il est permis de désobéir aux lois pour éviter la mort. […] D’ailleurs, dans le cours de cet essai, parmi la foule innombrable de ceux qui ont été loués, où trouverons-nous des hommes comme Socrate et des panégyristes comme Platon ?

2738. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Boyer de Prebrandier, [Pierre] Docteur en Médecine, de la Faculté de Montpellier, né à Montplaisant en Périgord, Traducteur infatigable de plusieurs Ouvrages Anglois sur la Médecine & sur l’Histoire, parmi lesquels on trouve une Histoire des Etats Barbaresques qui exercent la Piraterie, qu’on peut lire avec fruit sur nos Côtes.

2739. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 488

Ces récits particuliers se perdent dans la foule, quand ils ne nous apprennent que ce qu’on trouve dans les Histoires générales.

2740. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

Peut-être ses Originaux ont ils trouvé un mauvais Traducteur.

2741. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Ropartz, Guy (1864-1955) »

Ropartz, à qui je trouve un air de famille avec les romantiques d’autrefois, de la bonne époque, de par ses Chevauchées, etc.

2742. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Berthault, Léon »

Ce nous est un vif regret de trouver çà et là un peu de politique ; mais, en revanche, les vers énergiques abondent, et la vie ne manque pas.

2743. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Converset, Jean-Joseph (1862-192.) »

Charles Buet Assurément, Philippe sans terre n’est pas un drame sans défaut, et la critique y trouverait à reprendre.

2744. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 20

On trouve dans ses Œuvres mêlées, plusieurs petits Ouvrages qui annoncent un homme éclairé, un Observateur judicieux, un sage Moraliste, un Ecrivain qui, sans être de la premiere ni de la seconde classe, ne laisse pas d’avoir du mérite.

2745. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

La gloire des troubadours a trouvé sa juste fin dans les dessus-de-pendule empire. […] Il faudra arriver jusqu’à Évariste Parny pour trouver un poète qui ait aimé, peut-être. […] Après les premières hésitations de son adolescence, où il se cherchait en d’autres génies, Victor Hugo s’est trouvé tout entier en son propre génie fait de notre idéal enfin réalisé. […] Il nous fallait un monde nouveau, une vie nouvelle et nous avons trouvé tout cela… C’est à vous que nous parlons, ô jeunes et vaillants poètes ! […] Et pour ceux aussi qui les entendirent lire leurs vers avec l’inflexion du désir d’être compris, pas trop, elle s’y trouve en effet, peut-être, cette âme, un peu.

2746. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 536

On y trouve quelques détails curieux ; mais tant d’autres Ecrivains ont parlé des mêmes faits, que les Mémoires de Joly pourroient être supprimés sans conséquence.

2747. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boudias, Gaston »

Charles Fuster Dans ce recueil de débuts (Soleils éteints) « couronné par l’Académie de Bordeaux », nous trouvons des évocations à la Leconte de Lisle, et aussi des morceaux au souffle, à l’accent shakespearien, comme Fortune.

2748. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 365

Ceux qui préferent l’agrément à l’utilité, le chercheroient en vain dans ses Ouvrages ; mais ceux qui savent estimer les fruits d’un travail épineux, l’érudition bien digérée, présentée avec méthode & clarté, la trouveront dans son Amérique chrétienne, & dans son Histoire des Hommes illustres de l’Ordre de Saint-Dominique.

2749. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre VI. La parole intérieure et la pensée. — Second problème leurs différences aux points de vue de l’essence et de l’intensité »

Il y aurait donc des images générales, et ces images seraient des signes, des signes tels qu’on n’en saurait trouver de plus parfaits. […] Entre le bruit d’un arbre agité par le vent et le mot arbre, il existe toujours cette analogie que ce sont des sons, et pourtant il est difficile de trouver deux sons plus dissemblables. […] Rechercher le sens des formules consacrées, provisoirement admises sur la foi d’autrui, voilà le premier acte d’un esprit fait pour l’indépendance ; bien comprendre, c’est avoir trouvé ; l’analyse logique est l’apprentissage de la liberté de penser. […] Chacune des trois variétés du bruit de la foudre a trouvé dans la langue française son expression analogique : on dit, suivant les cas, le fracas, le grondement, le roulement du tonnerre ; aucun de ces mots n’est une onomatopée directe. […] Le même phénomène, amplifié et plus saillant, se passe dans l’esprit d’un bon écolier qui, ayant fait le mot à mot d’une phrase grecque ou latine, n’est pas satisfait du sens qu’il a trouvé et recommence à chercher dans son dictionnaire.

2750. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rouff, Marcel (1877-1936) »

Armand Silvestre Je ne dirai pas que j’en trouve tous les vers bons, mais tous sont des vers de poète.

2751. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Ce n’est ni un abrégé ni une répétition des grandes Histoires Romaines ; c’est précisément un Recueil de tout ce qu’on n’y trouve pas.

2752. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article »

Il n’y faut pas chercher un style poli & correct ; mais les Ecclésiastiques peuvent y trouver des secours, qu’il ne s’agit que de savoir bien employer.

2753. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » p. 407

NICOLE, [Claude] Président de l’Election de Chartres, sa patrie, né en 1600, mort en 1685 ; Poëte médiocre & oublié, dont on trouve cependant deux volumes de Poésies dans les Bibliotheques où l’on se pique de tout recueillir.

2754. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article »

Adanson a fait une étude particuliere ; on y trouve des observations assez justes sur ce genre de productions de la Nature.

2755. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

Il a écrit l’Histoire de ses Voyages, où l’on trouve des détails curieux.

2756. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

On auroit pu se passer d’apprendre qu’il naquit avec deux dents, & qu’on ne trouva pas de nourrice pour l’allaiter.

2757. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 318

Celui-ci a composé l’Histoire de l’Eglise de Paris, c’est-à-dire qu’il a fait un Ouvrage diffus, où, parmi les recherches curieuses, on en trouve beaucoup d’inutiles, comme dans tant d’autres Ouvrages de cette nature, dont les Auteurs se sont trop attachés aux petits faits, en oubliant que les Histoires particulieres ne peuvent intéresser que par le choix, la maniere & la briéveté.

2758. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 71

On la trouve dans le premier tome des Mémoires du Regne de ce Prince.

2759. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 207

Ceux qui font plus de cas des recherches, que des réflexions & du style, trouveront de quoi se contenter dans son Histoire de l’Imprimerie ; ceux qui ont du goût pour les petits détails & les minuties biographiques, pourront se satisfaire dans son Dictionnaire historique, fait à l’imitation de celui de Bayle, & où ce genre d’érudition est très-vaste & très-étendu.

2760. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Azémar, Louis (1815-1884) »

Charles Fuster Rimes franches, voilà un des meilleurs recueils récents, un de ceux où nous trouvons, largement répandue, cette qualité essentielle du poète, cette qualité qui semble en train de se perdre : le lyrisme.

2761. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article »

On lui doit, si toutefois c’est une obligation, la Conclusion ou cinquieme Partie de l’Astrée, composée d’après les Mémoires qu’il trouva dans les papiers de M. d’Urfé dont il étoit Secrétaire.

2762. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

Tous ses Ouvrages de Physique, de Morale & de Belles-Lettres, fourniroient à peine la matiere d’un très-petit extrait à quiconque se borneroit à en tirer les choses passables, qu’on peut y trouver par intervalle ; tout y est diffus, plat & commun.

2763. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article »

Boileau a trouvé cependant quelques-uns de ses Sonnets passables ; qu’on y joigne trois ou quatre Epigrammes pleines de naturel & de vivacité, & l’on aura, en moins de trois pages, tout l’esprit de Gombaud.

2764. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Adam, François Étienne (1834-1900) »

Gaston de La Source On trouvera, dans les Heures calmes, la suavité de l’inspiration lamartinienne, unie au savoir-faire d’un Parnassien des grands jours… M. 

2765. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hubert, Paul »

Paul Hubert sait trouver de jolies images.

2766. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Lasseur de Ranzay, Louis (1856-1918) »

José-Maria de Heredia Dans le volume intitulé : Les Alouettes, de nobles inspirations, des vers d’une langue élégante et colorée, d’une facture solide, nous font très favorablement augurer de ce poète qui, après de si illustres devanciers, a tenté de trouver des formes nouvelles pour dire le charme de l’amour, la mélancolie du passé et la beauté des choses.

2767. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — W — Warnery, Henri (1859-1902) »

Mais la pensée et le style vont se raffermissant de page en page, et l’on trouve dans son dernier livre un langage où l’éclat s’unit à l’ampleur.

2768. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article »

d’] Abbé, né à Vienne en Dauphiné, est connu par de nouveaux Mémoires d’Histoire, de Critique & de Littérature ; compilation où l’on trouve des choses curieuses parmi un grand nombre de fort inutiles.

2769. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article »

Ils éprouverent ensuite des contradictions : la Sorbonne y trouva des propositions hasardées ; mais le Public ne fut touché que des détails agréables qu’ils contiennent.

2770. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

On pourra trouver, je crois, que le jugement que je porte sur cette école, sans être complaisant, n’est ni rigoureux ni injuste. […] Or, s’ils remplissent ce devoir, c’est à la condition de se résigner à une perte de gain possible, sacrifice qui trouve sa compensation dans les subventions de l’État. […] La règle est générale et on en trouvera l’application dans toute mise en scène bien conçue. […] Ce n’est donc pas sur notre propre théâtre que nous pourrions trouver le modèle que nous cherchons. […] Mais je fais peu de cas d’une exactitude archéologique qui n’est pas vérifiable ; et si l’on joue d’autres tragédies dans ce même décor, je n’y trouve rien à blâmer.

2771. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

C’est ainsi que je me trouvai, sans m’en douter et toute faite, une réputation de talent bien supérieure à mon mérite ; réputation de chuchotements fondée tout entière sur quelques vers inédits que les femmes et les jeunes gens se redisaient de la bouche à l’oreille. […] J’avais beau trouver le monde prévenu et accueillant pour moi, ce n’était pas mon air natal. […] M. de Lamennais, qui était au lit, se leva sur son séant en s’écriant : Eurêka, nous avons trouvé un poète !! […] Je trouvai en lui, comme toujours, la simplicité dans la vraie grandeur. […] J’ai oublié le poète, et j’ai trouvé en lui l’homme, le politique et le philosophe supérieur encore à l’artiste.

2772. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 327

Les Etymologistes & les Curieux peuvent tirer de cet Ouvrage de grandes lumieres & de petites instructions ; les Médecins & les Naturalistes ne pourroient trouver dans les premiers, que la répétition des vieux principes auxquels ils paroissent peu attachés à présent.

2773. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 188

Garasse attribue un certain Parnasse satirique, Ouvrage rempli d’impertinences & d’obscénités, où l’on trouve un grand nombre d’Epigrammes & d’autres Pieces de la façon de Sicognes, de Motin, de Théophile, de Ménard, de Sarrasin, &c. si licencieuses, que ces Auteurs n’ont osé les insérer dans la collection de leurs Œuvres.

2774. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article »

Les Lecteurs bénévoles, qu’un style rampant & diffus ne seroit pas capable de décourager, pourront trouver des réflexions utiles & quelquefois profondes dans ceux de ses Ouvrages qui sont intitulés, la Science du monde, de la manière de parler à la Cour, du Bel-Esprit, de la manière de négocier avec les Souverains.

2775. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article »

Madame] On trouve son nom à la tête d’un Roman qui a pour titre : Lettres du Marquis de Roselle.

2776. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article »

Tel est celui qu’il a donné sous le titre d’Eucologe, ou Rituel des Grecs, dans lequel on trouve des recherches très-curieuses sur la Lithurgie sacrée des Orientaux.

2777. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 469

Ses Vers ont été loués par les Journalistes ; mais ceux qui les lisent sans prévention, trouvent qu’elle eût pu se dispenset d’en publier le Recueil.

2778. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article »

Il publia en 1745 un petit Poëme sur l’Origine des Gardes-du-Corps, où l’on trouve des Vers très-bien frappés.

2779. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

Ceux qui en auront assez pour la parcourir, y verront le détail de ses Voyages, de ses Amours, & des Guerres où il s’est trouvé.

2780. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article »

On ne trouve rien que de très-médiocre dans sa Grammaire Françoise ; cet Auteur n'a fait que répéter ce qu'avoient dit le P.

2781. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 308

Ses Ecrits offrent fréquemment des traits où le Sénat de Rome eût pu apprendre ses devoirs, & l'Eloquence Romaine trouver des modeles.

2782. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article »

On trouve, à la vérité, des détails curieux & intéressans dans le récit de ses Voyages ; mais il seroit à présent un mauvais guide en matiere de commerce.

2783. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Piédagnel, Alexandre (1831-1903) »

Sully Prudhomme J’ai lu l’excellent recueil de poésies : En route, avec le plus vif plaisir, car j’y ai trouvé, dans son expression achevée, tout le talent pur et solide de l’auteur.

2784. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richard, Maurice (18..-19.. ; auteur dramatique) »

Richard, dans un poème liminaire, prie le critique d’être indulgent ; on n’a besoin que d’être juste avec un poète qui sut trouver ces très beaux vers français (il s’agit d’un lion) : Les larges gouttes d’or qui forment ses prunelles Semblent vouloir saisir et renfermer en elles L’image du soleil à son dernier rayon et une délicieuse ballade latine où je note ceci : Vita fugacior rosâ Quae floret mysteriosa In valle Tempe frondosâ.

2785. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 279

On trouve dans nos Recueils de Poésies plusieurs petites Pieces de Mlle Bernard, qui font honneur à son esprit.

2786. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 400

Deux de ses Pastorales, chacune en cinq actes, & un Poëme sur l’Art de plaire, à l’imitation de l’Art d’aimer d’Ovide, ne peuvent trouver place que dans les Bibliotheques où l’on se pique de tout conserver.

2787. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article »

Plusieurs de ses Dissertations, insérées dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions, intéressent par l’utilité & le plaisir qu’on trouve à les lire ; il a su y répandre des recherches lumineuses, une critique saine, des réflexions utiles, une méthode & une clarté qui instruisent le Lecteur, sans lui faire acheter l’instruction par l’ennui.

2788. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article »

On ne cesse de faire de nouvelles Editions de l'Ouvrage de l'Abbé de Vallemont, ce qui prouve que les rêveries les plus absurdes sont toujours assurées de trouver des Partisans.

2789. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Il a trouvé sa forme, qu’il n’emprunte à personne, dans ce genre sobre et fin de la notice littéraire. […] Soulary possède à merveille la langue poétique de la Renaissance, et, grâce à l’emploi d’un vocabulaire très-large, mais toujours choisi, il a trouvé moyen de dire, en cette gêne du sonnet, tout ce qu’il sent, ce qu’il aime ou ce qu’il n’aime pas, tout ce qui lui passe par le cœur, l’esprit ou l’humeur, son impression de chaque jour, de chaque instant.

2790. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVI. De l’éloquence et de la philosophie des Anglais » pp. 324-337

Les Anglais, dans leurs poésies, portent au premier degré l’éloquence de l’âme ; ils sont de grands écrivains en vers ; mais leurs ouvrages en prose participent très rarement à la chaleur et à l’énergie qu’on trouve dans leurs poésies. […] Burke, le plus violent ennemi de la France, a, dans son ouvrage contre elle, quelques rapports avec l’éloquence française ; mais quoiqu’il ait des admirateurs en Angleterre, on y est assez tenté d’accuser son style d’exagération autant que ses opinions, et de trouver sa manière d’écrire incompatible avec des idées justes.

2791. (1894) Propos de littérature « Chapitre Ier » pp. 11-22

Je ne puis analyser ici en détails la philosophie qu’on lit à demi exprimée dans les vers de ces deux poètes ; d’abord, parce que précisément elle n’y est qu’à demi exprimée, et en second lieu parce que cette philosophie a trouvé sa forme définitive dans les vers et qu’il faudrait taillader et déchirer de belles strophes pour regarder à la loupe ce qu’il y a dedans. […] Cela, qui laisse déjà deviner quelque divergence dans la « méthode d’art » de ces poètes, trouve encore son explication dans leur philosophie.

2792. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Il chargea de l’examen le prévôt de Saint-Barnaba, et, quand il n’y trouvait rien de répréhensible, le saint archevêque donnait son approbation et signait les canevas de sa main. Louis Riccoboni raconte que, dans sa jeunesse, il avait connu une vieille actrice nommée Lavinia qui avait trouvé dans l’héritage de son père, comédien comme elle, un assez grand nombre de ces précieux canevas revêtus de la signature de Charles Borromée. » Les Académies, si nombreuses et si influentes en Italie, s’empressaient de recevoir dans leur sein les comédiens et les comédiennes distinguées.

2793. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

Quel rapport trouvez-vous entre les laves qui ont consumé votre maison et l’épi de blé qui vous nourrit ? […] Certainement ce défaut a été bien funeste, puisqu’il a introduit en France je ne sais quel genre faux, qu’on a fort bien nommé le genre scholastique, genre qui est au classique ce que la superstition et le fanatisme sont à la religion, et qui ne contre-balance aujourd’hui le triomphe de la vraie poésie que par l’autorité respectable des illustres maîtres chez lesquels il trouve malheureusement des modèles.

2794. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Ruy Blas » (1839) »

Les généralités admettent toujours les exceptions ; nous savons fort bien que la foule est une grande chose dans laquelle on trouve tout, l’instinct du beau comme le goût du médiocre, l’amour de l’idéal comme l’appétit du commun ; nous savons également que tout penseur complet doit être femme par les côtés délicats du cœur ; et nous n’ignorons pas que, grâce à cette loi mystérieuse qui lie les sexes l’un à l’autre aussi bien par l’esprit que par le corps, bien souvent dans une femme il y a un penseur. […] Que chacun y trouve ce qu’il y cherche, et le poète, qui ne s’en flatte pas du reste, aura atteint son but.

2795. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Fontenelle, et le père Baltus. » pp. 2-16

On y trouve un écrivain dont les grands talens doivent faire oublier ses Lettres du chevalier d’Her… ses comédies peu théâtrales, son Apologie des tourbillons de Descartes & les Essais informes qu’il a faits dans les genres de Lucien & de Théocrite ; plus heureux dans ceux de Quinault & de Bacon, & surtout dans la géométrie ; faisant aimer les sciences les plus abstraites ; réunissant la subtilité du raisonnement à un stile qui lui est particulier & qui a fait beaucoup de mauvais imitateurs ; ayant plus d’esprit que de génie, & plus de délicatesse que d’invention ; placé sous deux règnes pour mériter l’estime de deux siècles, & par la variété de ses connoissances, & par la singularité de son ame toujours paisible, modérée, égale, inaccessible aux mouvemens inquiets ou violens, qui rendent les autres hommes malheureux ; fait, en un mot, pour les agrémens & les délices de la société, mais non pour être l’exemple des belles ames, des cœurs sensibles & reconnoissans. […] Beaucoup de femmes avoient reçu cet honneur avec respect. » A la fin, une fit confidence à son époux qu’elle avoit trouvé, dans le temple, un second mari.

2796. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — De la langue Françoise. » pp. 159-174

Racine, trouvent ses plaintes très-justes, mais non pas son raisonnement. […] Quel inconvénient, en effet, peut-on trouver à établir des auteurs classiques ?

2797. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre huitième. »

Il est vrai qu’il trouvait toujours des prétextes de 134 différer jusqu’au lendemain. […] Sans croire, comme certains philosophes, que la nature partage également bien tous ses enfans, il est pourtant certain que c’est l’éducation qui met, entre un homme et un autre, l’énorme différence qui s’y trouve quelquefois : c’est d’ailleurs une opinion qu’on ne saurait trop répandre, parce qu’elle est le meilleur moyen d’encourager les réformes que l’on peut faire dans l’éducation, réformes sans lesquelles il est impossible de changer les fausses opinions et les mauvaises mœurs.

2798. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

On trouve d’abord que les causes morales ont beaucoup de part à la difference sensible qui est entre les siecles. […] On trouve que les causes morales ont beaucoup favorisé les arts dans les siecles où la poësie et la peinture ont fleuri.

2799. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Seconde partie. Émancipation de la pensée » pp. 300-314

De même, la pensée ne trouvait que des expressions approximatives dans nos langues modernes. […] C’est ainsi qu’on a été graduellement amené à penser que tout était d’invention humaine ; c’est ainsi que, ne pouvant expliquer les prodiges de l’harmonie ancienne, on a trouvé plus simple de les nier, ou de les attribuer à des causes indépendantes de l’essence même de la musique primitive ; c’est ainsi qu’on a imaginé d’établir en théorie que l’homme avait pu fonder la société et parvenir à instituer le langage, sans savoir toutefois ce qu’il faisait.

2800. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Monselet, qui doit aimer la supériorité et regarder par en haut, comme les têtes créées pour la lumière, s’est fait le Saint Vincent de Paul de tous les enfants perdus du xviiie  siècle, et il en a fait inutilement des enfants trouvés. […] Il parle de Chateaubriand avec un accent presque émané de Chateaubriand lui-même, avec une mélancolie prise à la source de la sienne et qui n’a rien de la mièvrerie des tristesses de crème fouettée que je trouve dans les élégies de son recueil du Plaisir et de l’Amour, ni de celle-là, moins noble encore, qui pourrait venir de l’estomac de ce dîneur, abîmé (comme il dit) de champagne ; et ce sentiment, si étrange ici sous cette plume légère qui n’a jamais aspiré qu’à la gloire d’être de bonne humeur : Entre les noms dont se contente, Avec grand’peine, maint rimeur, Il n’en est qu’un seul qui me tente : Poète de la bonne humeur !

2801. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

Quant au détail, en ce livre, il est si exquis et d’un intérêt si poétique et si raffiné, que les avaleurs de feuilletons, qui n’ont faim que des vulgaires surprises de l’aventure, n’ont su trouver probablement aucune saveur à cette littérature élevée… Pour mon compte, n’ai-je pas entendu traiter cette haute littérature d’ennuyeuse ? […] Alors que la littérature matérialisée se dit naturaliste, quand elle se fait tout bêtement abjecte et n’aspire plus qu’à donner aux hommes les plus ignobles sensations ; alors que le public, plus stupide encore qu’elle n’est abjecte, trouve cette littérature toute-puissante, un livre comme celui de Paul de Saint-Victor, haut d’inspiration, spirituel dans tous les sens du mot, idéal et grandiose, doit nécessairement avoir l’honneur de l’insuccès… Et s’il ne l’a pas, j’ose le dire !

2802. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Seulement, au lieu de trouver, sous ce style et cette langue, l’âme épicurienne, indolente et bavarde de Montaigne, nous y trouvons le génie religieux et candide, la bonhomie grandiose d’Hérodote, de ce gentilhomme grec, — comme dit Pierre Saliat dans sa dédicace au roi Henri II, — que je préfère, pour ma part, au gentilhomme périgourdin.

2803. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

J’y trouve même davantage. […] À présent, dans le ramollissement de toute foi, même de la foi au mal qu’on veut, on ne trouverait pas dans les partis révolutionnaires de ces bronzes brûlants et rigides, qui se brisent, mais qui ne se faussent pas.

2804. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Le cardinal Ximénès »

Il faut remonter à Suger, abbé de Saint-Denis, pour trouver une physionomie analogue à la sienne. […] Indépendamment de ce déchet, de cette absence de relief dans la personne, qu’il faut ressusciter, puisqu’elle est le sujet du livre même, on ne trouve dans l’histoire en question aucune trace de composition, aucune architecture régulière dans la distribution des détails que l’auteur a recueillis sur l’un des plus grands hommes de l’Espagne.

2805. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Francis Wey » pp. 229-241

je trouve cela agréable et téméraire ! […] Dans son livre de Dick Moon, je vois l’Est, le Midi, le Nord, et même un peu de l’Ouest de la France, puisque j’y trouve la Bretagne.

2806. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XIV. Vaublanc. Mémoires et Souvenirs » pp. 311-322

Un homme qui n’aurait que de la force de volonté dans la proportion la plus vaste et pour la durée la plus longue, ne pourrait être appelé, sans vice de langage, un homme de caractère, fût-il la hardiesse, la persévérance et la fermeté au plus haut degré d’énergie, fût-il Charles le Téméraire de Bourgogne, fût-il Charles le Téméraire de Suède, fût-il, à lui seul, tous les Téméraires de l’Histoire, que l’Histoire n’a point appelés des hommes de caractère, mais à qui elle a su trouver d’autres noms ! […] Vaublanc, qui n’exerça jamais d’action supérieure et unitaire sur les hommes et les choses de son temps ; Vaublanc qui, en 1830, étant à Saint-Cloud, en disponibilité, au service de cette Restauration qui était aveugle quand elle n’était pas ingrate, vit Charles X, parla à Charles X et n’entendit pas un mot de ce qui se brassait alors au conseil, Vaublanc n’est en définitive qu’un grand homme et qu’un grand ministre du cimetière de Gray, mais le critique — qui n’a pas le droit de rêver comme le poète, — ne l’invente ni ne le suppose ; il le trouve dans ce que Vaublanc a laissé.

2807. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Camille Desmoulins » pp. 31-44

Depuis le fameux jour, qui fut son destin, où il planta sur l’oreille de sa petite tête, vaniteuse et éventée cette cocarde verte de l’insurrection dont il fut l’enfant trouvé et gâté, jusqu’à l’autre jour, trop tôt venu, où il se fit couper la dernière mèche de cheveux pour sa Lucile sur cette tête qui allait tomber, il eut toujours les yeux en larmes… Sheridan appelait Pitt, pour le faire sortir de ses gonds, l’enfant colère… Mais la colère de cet autre enfant-ci avait des pleurs ! […] L’homme, avec sa conscience droite et ferme, n’a jamais habité en cette pâle forme agitée qui, en répandant de l’encre éloquente, s’est trouvée répandre du sang.

2808. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

C’est ce qui la distingue des autres civilisations… Chez aucun autre peuple on ne trouve aussi complètement formulées les éternelles lois du beau, du vrai et du juste, inscrites dans la conscience de l’homme. […] On n’y trouve guères plus que ce que nous venons de voir, comme ensemble et portée : mais, nous l’avons dit, nous le tenons pour, plus dangereux qu’un livre plus fort.

2809. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXII. Philosophie politique »

franchement, que trouverez-vous, sinon un tourbillon d’atomes, une poussière d’intelligences que le vent de leur temps a soulevées, mais qu’il faut laisser maintenant tranquilles au fond de leurs cercueils ! […] Ce qu’il lui faut de vérité pour vivre et de lumière pour l’éclairer, il les trouve dans la tradition et dans l’histoire.

2810. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Barthélemy Saint-Hilaire »

Nonobstant la note très modeste que Barthélemy Saint-Hilaire a placée en tête de son ouvrage, pour nous apprendre que son livre avait paru par articles dans le Journal des Savants, au fur et à mesure que William Muir, Sprenger et Caussin de Perceval publiaient les leurs, je suis sûr qu’avec les habitudes de sa pensée, avec sa préoccupation si singulièrement philosophique et religieuse prouvée par la dissertation que je trouve, dans ce volume sur Mahomet, concernant les devoirs mutuels de la religion et de la philosophie, Barthélemy Saint-Hilaire, l’auteur déjà d’un livre sur Bouddha et sa religion, devait aller — de son chef — à cette grande figure de Mahomet, qui nous apparaît, en ce moment, comme une figure neuve en histoire, tant jusqu’ici elle avait été offusquée et enténébrée par l’ignorance, le parti pris et toutes les sottises, volontaires ou involontaires, des passions et du préjugé ! […] « L’Islamisme a pour lui le fait, — dit Barthélemy Saint-Hilaire, avec l’accent d’un fatalisme que je regrette de trouver sous une plume aussi lumineuse que la sienne ; — il a germé, par le fait, sur une terre où le Christianisme n’a pu s’implanter. » Mais cela tient-il à des circonstances qui pouvaient être hier encore et qui pourraient n’être plus demain ?

2811. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Avant lui, on ne trouve dans la littérature du siècle que Chateaubriand, c’est-à-dire un grand poète en prose ; Chateaubriand, qui devait exposer plus tard, sur l’étang classique de Versailles, le berceau de son Moïse, qu’aucune fille de Pharaon n’a sauvé ! Mais en vers, on ne trouve personne.

2812. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

Charles Didier n’est, en effet, qu’un faiseur de nouvelles qui a voulu relier des récits divers les uns aux autres dans l’encadrement d’une forme romanesque déterminée, mais ce qu’il a trouvé est, en vérité, par trop facile et par trop chétif. […] Qu’il aille faire de l’Italie à la Porte-Saint-Martin ou à l’Ambigu, il pourra là trouver, dans ces grands bouges intellectuels, des gens qui disent : « Comme c’est ressemblant, cette Italie ! 

2813. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

II C’est ce brillant second degré, qui est le niveau du talent de Feuillet dans les sujets qu’il traite, que nous trouvons encore dans ce livre inattendu, et que nous aurions voulu plus individuel. […] Ainsi, vous y trouverez du La Fontaine dans des proportions extraordinaires.

2814. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXV. Des éloges des gens de lettres et des savants. De quelques auteurs du seizième siècle qui en ont écrit parmi nous. »

Des jurisconsultes comme Baudouin, Duaren et Hotman, commentateurs de ces lois romaines, si nécessaires à des peuples barbares qui commençaient à étudier des mots, et n’avaient point de lois ; d’Argentré, d’une des plus anciennes maisons de Bretagne, et auteur d’un excellent ouvrage sur la coutume de sa province ; Tiraqueau, qui eut près de trente enfants, et composa près de trente volumes ; Pierre Pithou, qui défendit contre Rome les libertés de l’église de France, qui devraient être celles de toutes les églises ; Bodin, auteur d’un livre que Montesquieu n’a pas fait oublier ; enfin, Cujas et Dumoulin, tous deux persécutés, et tous deux hommes de génie, dont l’un a saisi dans toute son étendue le véritable esprit des lois de Rome, et l’autre a trouvé un fil dans le labyrinthe immense de nos coutumes barbares. […] Enfin des hommes qui honoraient de grandes places par de grandes lumières, tels que le cardinal d’Ossat et le président Brisson ; et ce Harlay, intrépide soutien des lois parmi les crimes79 ; et ce L’Hôpital, poète, jurisconsulte, législateur et grand homme, qui empêcha en France le fléau de l’inquisition, qui parlait d’humanité à Catherine de Médicis, et d’amour des peuples à Charles IX ; qui fut exclu du conseil, parce qu’il combattait l’injustice ; qui sacrifia sa dignité, parce qu’il ne pouvait plus être utile ; qui, à la Saint-Barthélemi, vit presque les poignards des assassins levés sur lui, et à qui d’autres satellites étant venus annoncer que la cour lui pardonnait : « Je ne croyais pas, dit-il d’un air calme, avoir rien fait dans ma vie qui méritât un pardon. » Voilà les noms les plus célèbres que l’on trouve dans les éloges de Sainte-Marthe.

2815. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Mais pour ne laisser aucun doute, nous y joignons l’explication de plusieurs autres phénomènes sociaux, dont on ne peut trouver la cause que dans la nature des républiques héroïques, telles que nous l’avons découverte. […] Mais on a vu combien la jurisprudence héroïque s’attachait à la propriété des termes ; et si l’on doutait que suus ne désignât pas exclusivement le fils de famille, on en trouverait une preuve invincible dans la formule de l’institution des posthumes, introduite tant de siècles après par Gallus Aquilius : si quis natus natave erit .

2816. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « [Note de l’éditeur] »

Sainte-Beuve, le fragment suivant, trouvé dans ses papiers.

2817. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bengy-Puyvallée, Antoine de (1854-19..) »

Charles Fuster M. de Bengy-Puyvallée a trouvé des mignardises tout à fait délicates et délicieuses ; il s’est fait un moyen âge exquis, un dix-huitième siècle adorable, — et, à travers tout cela, la passion moderne jette parfois ses cris : l’ensemble est d’une originalité extrême, d’une fine saveur… Nous le répétons, c’est un art très particulier, très subtil et infiniment nuancé.

2818. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Couturier, Claude (1858-1918) »

Théodore de Banville Le poète des Chansons pour toi écrit dans une langue imagée, correcte, extrêmement précise, très éclectique et ne recule pas devant le mot sublime, s’il le trouve, ni devant le mot canaille du voyou, si c’est celui-là qu’il lui faut… Le poète des Chansons est déjà un ouvrier et fait bien les vers, parce que la musique du rythme et le don de la rime lui sont naturels, et parce qu’il a étudié respectueusement les maîtres.

2819. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gennevraye, A. (1803-1888) »

Ne trouvez-vous pas qu’elle a un délicieux parfum de bon vieux temps, de roses séchées entre les feuillets d’un livre d’heures ?

2820. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lachambeaudie, Pierre (1806-1872) »

Sainte-Beuve Les Fables de Lachambeaudie, publiées dans un magnifique volume (1851), nous avertissent que l’auteur est poète, homme de talent, doué de facilité naturelle et sachant trouver des moralités heureuses quand il ne les assujettit point à des systèmes.

2821. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Monnier, Marc (1827-1885) »

On trouve ces qualités dans son œuvre, soit qu’il se livre à son goût particulier pour le rire, soit qu’il s’abandonne à des inspirations plus douces et quelquefois même à une certaine mélancolie.

2822. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 466

Il faut feuilleter les Recueils obscurs, pour y trouver quelques autres Ouvrages de sa façon, dignes tout au plus de figurer dans les Collections oubliées.

2823. (1761) Salon de 1761 « À mon ami M. Grimm » pp. 112-113

Tantôt vous me trouverez trop sévère, tantôt trop indulgent.

2824. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hinzelin, Émile (1857-1937) »

Nous y trouvons, en général, des poésies trop impersonnelles, et dont quelques-unes, très habiles, très artistiques, ont quelque froideur.

2825. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 231

Les Voyageurs y trouveront des connoissances sur l’antiquité, propres à éclairer l’esprit, & à le dédommager des fautes de style qui s’y rencontrent assez souvent.

2826. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 301

Ses Lettres sur les Anglois ont trouvé des Contradicteurs.

2827. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 409

Bretonneau nous a donné une Edition de ses Sermons, qui trouvent des Lecteurs disposés à les goûter.

2828. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 423

Les plus connus de tous, & ceux qui méritent le plus de l’être, sont les Journées amusantes & les cent Nouvelles Nouvelles, où, par un mélange d’Histoires & de Contes, l’Auteur trouve le moyen d’instruire & de plaire.

2829. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 68

On peut les regarder comme des Traités de Jurisprudence, où l’Orateur, l’Historien, le Naturaliste, le Philosophe, & même le Théologien, trouveroient à s’instruire.

2830. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIII » p. 94

Tout manuscrit trouve éditeur et acheteur.

2831. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Besson, Martial (1856-1945) »

Léon Cladel Instituteur primaire, vous exercez quotidiennement votre apostolat et, néanmoins, vous trouvez le temps de rimer on ne peut mieux, oui ma foi !

2832. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rency, Georges (1875-1951) »

Je voudrais en citer presque tous les vers, tant je trouve en chacun une grâce particulière.

2833. (1894) Propos de littérature « Dédicace » p. 7

Cependant mon amitié, qui trouve une joie vive à tracer ici votre nom, s’enhardit d’une excuse.

2834. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 357

Celui-ci a laissé huit Livres d’Epigrammes, parmi lesquelles on n’en trouve pas six de bonnes.

2835. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 384

On auroit pu se dispenser de mettre au jour son commerce de Lettres avec Boileau, où l’on ne trouve qu’une répétition ennuyeuse d’excuses d’une part, & d’indulgence de l’autre.

2836. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 450

Son Histoire de l’Empire du Mogol, & celle du Fanatisme des Religions Protestantes, trouvent encore des Lecteurs, quoiqu’elles soient diffuses & chargées de trop de détails inutiles.

2837. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 465

On trouve des vûes excellentes & des idées neuves dans son Discours sur l’Intérêt d’un Ouvrage ; mais elles sont défigurées par un style affecté, plein d’antithèses & de pointes ; ce qui porteroit presque à croire que l’Apologie des Jésuites, qu’on lui a attribuée, n’est pas de lui.

2838. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 471

Ceux qui écrivent sur l’Histoire de France, trouveront de grands secours dans ses Ouvrages ; ils contiennent des recherches curieuses qui remontent fort haut.

2839. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 199

Mallet a dû trouver des ressources abondantes pour ce travail pendant son séjour à Coppenhague, où il a été, dit-on, un des Précepteurs du Prince actuellement régnant.

2840. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 298

On trouve dans le Sorberiana, Recueil formé de ce qu'il y a de plus passable dans ses Ouvrages, quelques traits instructifs & curieux.

2841. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

S’il me fallait cependant chercher d’autres raisons de cette préférence personnelle pour la musique sur la peinture, j’en trouverais peut-être encore de plus motivées dans l’essence même de ces deux arts. […] L’école matérialiste moderne, qui parle de l’art pour l’art, qui prétend le réduire à un calque servile de la nature, belle ou laide, sans préférence et sans choix, qui trouve autant d’art dans l’imitation d’un crapaud que dans la transfiguration de la beauté humaine en Apollon du Belvédère, qui admire autant un Téniers qu’un Raphaël, cette école ment à la morale autant qu’elle ment à l’art ; elle place le beau en bas au lieu de le placer en haut : c’est un sophisme ; le beau monte et le laid descend ; l’art véritable est le Sursum corda des sens de l’homme comme la vertu est le Sursum corda de l’esprit et du cœur. […] Dès mon enfance j’aurais passé des journées entières à me mirer dans ces larges yeux des vaches ou des bœufs au pâturage, et j’y trouve encore aujourd’hui une paix communicative qui me purifie le cœur ou l’esprit. […] J’y trouvai l’étranger déguisé dont je cherchais depuis plusieurs jours la trace ; je passai le reste de la soirée à m’entretenir avec lui de l’objet de notre entrevue, tout en nous égarant de meules de foin en meules de foin sur les pentes veloutées des collines prochaines. […] La Providence lui devait un patron ; il l’avait cherché dans le roi de Prusse, alors souverain de Neuchâtel ; il le trouva, plus près de lui, dans un généreux et riche habitant de cette ville, M. 

2842. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VII, seconde guerre médique. »

La postérité, comptant et recomptant les hommes des Thermopyles, n’en a jamais trouvé que trois cents, et ce fut, en effet, le chiffre du dernier combat. […] Un cavalier, envoyé en reconnaissance, trouva les Spartiates dispersés aux abords du camp. […] Le piège appelle le traître ; il s’en trouva un pour l’indiquer à Xerxès. […] Ils alléguaient qu’en cas de défaite, les navires y trouveraient un rivage sûr, et que leurs marins n’auraient qu’à descendre à terre, pour se transformer en soldats et renforcer leur armée. […] Les cent-dix trirèmes helléniques firent voile vers Samos qu’elles trouvèrent abandonnée par l’ennemi.

2843. (1894) Textes critiques

Ainsi : Seguin les paysannes de Trégunc, les silhouettes de danseurs de gavotte et joueurs de biniou, les hauts, arbres fusées et lombrics de la route de Clohars ; — O’Conor les modèles suggérés, à l’heure de la sieste, par les passants locaux de la place triangulaire, dédain un peu du choix, par croyance que le peintre, hors du temps, n’a que faire du lieu et de l’espace ; — Filiger les Bretons résignés, ovale presque losange, encadrés aux portes de verdure des fermes et des noces, faits pour le supplice dont ils ne bougeront pas, qui donc ne fanera pas ces lépidoptères (je les trouverais bien plus beaux crucifiés — et qui sait ? […] Comme un grand nombre de hauts penseurs, de visionnaires géniaux, l’auteur anonyme de Lumière d’Egypte s’est créé une langue spéciale, où les mots n’ont plus la signification habituelle que nous leur attribuons ; et ce serait s’égarer que de prendre les mots Force, Polarité, Plan, dans le sens où les emploie la science : c’est tout autre chose ; on a laissé à dessein au lecteur le travail de chercher et le plaisir de trouver la clef de ce langage mystérieux.‌ […] CHARLES MERKI   — Sous ce titre : Jésus et la Femme, on eût aimé trouver quelques lyrismes sincères et sobres réclamant, à celui que M.  […] De par la différence des cerveaux, un enfant de quinze ans, si l’on le choisit intelligent (car on trouve que la majorité des femmes sont ordinaires, le plus grand nombre des jeunes garçons stupides, avec quelques exceptions supérieures), jouera adéquatement son rôle, exemple le jeune Baron dans la troupe de Molière, et toute cette époque du théâtre anglais (et tout le théâtre antique) où l’on n’aurait jamais osé confier un rôle à une femme. […] Combien je trouve plus exacte la réflexion d’un des figurants polonais, qui jugea ainsi la pièce : « Ça ressemble tout à fait à du Musset, parce que ça change souvent de décors. »‌ Il aurait été aisé de mettre Ubu au goût du public parisien avec les légères modifications suivantes : le mot initial aurait été Zut (ou Zutre), le balai qu’ou ne peut pas dire un coucher de petite femme, les uniformes de l’armée, du premier Empire ; Ubu aurait donné l’accolade au tsar et l’on aurait cocufié diverses personnes ; mais ç’aurait été plus sale.‌

2844. (1926) L’esprit contre la raison

Ainsi, par exemple, de l’idolâtrie scientiste, où la masse par le plus hypocrite des jeux de mots trouvait illusion de progrès spirituel sans, toutefois, perdre de vue les fins utiles ni oublier les profits particuliers à tirer de nouvelles découvertes. […] Un Julien Sorel, par exemple, qui n’a point trouvé son salut dans la froide ambition, par son crime nous montre comment un fait divers devient un fait lyrique. […] Le pittoresque vague d’une telle formule d’ailleurs ne pouvait que lui assurer un succès et la quasi universelle vanité se réjouit de ces mots où sa prétention a trouvé de quoi être doucement flattée, de quoi prendre sa revanche des épreuves que nul n’ignore dans notre lopin de temps et d’espace. […] À cette question, Max Ernst a répondu par le nom trouvé pour le plus surprenant de ses tableaux : La Révolution la nuit. […] On trouve les mêmes exemples et quelques formulations chocs dans « Pour la simple honnêteté », article paru dans Les Cahiers du mois n° 21-22 en 1926, repris dans L’Esprit contre la raison et autres écrits surréalistes, préface d’Annie Le Brun, Pauvert 1986, p. 32-37. 

2845. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre III. De la survivance des images. La mémoire et l’esprit »

Et comme, d’une part, on a noyé dans l’image le souvenir pur qui en faisait un état original, comme, d’autre part, on a rapproché encore l’image de la perception en mettant dans la perception, par avance, quelque chose de l’image elle-même, on ne trouvera plus entre ces deux états qu’une différence de degré ou d’intensité. […] Alors, comme le souvenir est lui-même, par essence, une connaissance de ce genre, puisqu’il n’a plus d’objet, on ne peut trouver entre la perception et le souvenir qu’une différence de degré, la perception déplaçant le souvenir et constituant ainsi notre présent, simplement en vertu de la loi du plus fort. […] La raison en est précisément qu’on s’obstine à ne trouver qu’une différence de degré, et non pas de nature, entre les sensations actuelles et le souvenir pur. […] Si profondes que soient les différences qui séparent deux images, on trouvera toujours, en remontant assez haut, un genre commun auquel elles appartiennent, et par conséquent une ressemblance qui leur serve de trait d’union. […] On en trouvera l’exposé très systématique dans le travail de COWLES, The mechanism of insanity (American Journal of Insanity, 1890-91).

2846. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — III » pp. 337-355

Il s’agissait de trouver un personnage qui les poussât et les guidât, « adroit à manier les peuples, agréable aux Grisons (la plupart protestants) », propre « à remettre ces gens-là peu à peu et à regraver dans leurs esprits la dévotion qu’ils commençaient à perdre pour les Français, et qui fût de tel poids, qu’il pût être en ce pays comme garant et caution de son maître », sans que le nom de ce maître fût mis d’abord trop en montre. […] Le père Griffet, auteur d’une si estimable histoire de Louis XIII, où l’on trouve tant de choses singulières et curieuses que de plus bruyants et de plus habiles se sont mis à découvrir depuis, le père Griffet a très bien jugé de ce point comme de beaucoup d’autres. […] [NdA] Ces mémoires manuscrits furent naturellement connus de Sully, beau-père du duc de Rohan, et qui lui survécut ; ce qui explique que, dans les pièces trouvées dans le cabinet de Sully, et imprimées à la suite de ses Mémoires ou œconomies royales, on rencontre un Précis de la régence de Marie de Médicis et du règne de Louis XIII jusqu’en 1628, qui est en grande partie fait et compilé sur les mémoires de Rohan et dans les mêmes termes.

2847. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Des prochaines élections de l’Académie. »

Baudelaire a trouvé moyen de se bâtir, à l’extrémité d’une langue de terre réputée inhabitable et par-delà les confins du romantisme connu, un kiosque bizarre, fort orné, fort tourmenté, mais coquet et mystérieux, où on lit de l’Edgar Poe, où l’on récite des sonnets exquis, ou l’on s’enivre avec le haschich pour en raisonner après, où l’on prend de l’opium et mille drogues abominables dans des tasses d’une porcelaine achevée. […] J’ai vu le moment où ceux qui avaient jugé M. de Carné trop peu éclatant pour célébrer M. de Tocqueville, allaient le trouver assez léger pour faire l’éloge de M.  […] Mais vos candidats à vous-même qui trouvez à redire à tout, où sont-ils ?

2848. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Un jour son collègue s’étant trouvé mal en chaire après son exorde, Jean-Bon prit sa place immédiatement, et sur le plan même que le collègue venait de tracer, il fit un discours des mieux accueillis. […] On raconte que dans les premiers mois où il siégeait à la Convention, Jean-Bon, au milieu de tous les soins et soucis que lui donnait la chose publique, trouvait encore le temps de diriger de loin l’instruction du fils de sa sœur, le jeune Belluc30, et que chaque courrier apportait à l’enfant ses devoirs corrigés. […] Le convoi attendu arrivant peu après, trouva la voie ouverte, la mer jonchée de débris et gagna le port sans dommage.

2849. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre (suite et fin.) »

On peut trouver, d’ailleurs, en ce qui est de l’explication individuelle et de la psychologie du héros, que l’historien lui-même a hésité, a varié en plus d’un endroit ; il a introduit des divisions plus commodes sans doute que réelles dans l’analyse du génie et du caractère : il semble tout accorder d’abord au Consul, même à l’Empereur, et ensuite, dans quelques-uns des avant-derniers volumes, il paraît vouloir revenir sur ses premiers jugements ; il lui retire beaucoup, pour tout lui rendre encore une fois au dernier moment, aux heures du suprême effort et de l’adversité. […] Selon lui, il a toujours été très-difficile ou plutôt impossible à Napoléon, héritier de la Révolution française, son représentant armé en face de la vieille Europe, et le point de mire de toutes les haines du passé, de s’arrêter dans sa progression de lutte croissante et de conquête, et de trouver une station à laquelle il pût se tenir pour y asseoir une paix durable, une paix sincèrement observée et acceptée par les adversaires. […] Toutes ses facultés, y compris son imagination grandiose, y trouvaient leur magnifique emploi ; un rêve superbe, une vision charlemanesque le saisit ; il entra tout d’un trait dans une phase nouvelle ; et lorsqu’en 1807, ayant reconnu qu’il n’y avait que la Russie qui pouvait ne pas être irréconciliable, il put se flatter de l’avoir gagnée dans la personne de son jeune empereur, il dut se croire en mesure de tout oser, de tout exécuter dans l’Occident.

2850. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Dans toutes les parties de l’Amérique que j’ai parcourues, je n’ai pas trouvé un seul Anglais qui ne se trouvât Américain, pas un seul Français qui ne se trouvât étranger. » Après l’inclination et l’habitude, il relève l’intérêt, cet autre mobile tout-puissant, surtout dans un pays nouveau où « la grande affaire est incontestablement d’accroître sa fortune. » Et comment ne seraient-elles point encore de Talleyrand ces réflexions morales si justement conques, exprimées si nettement, sur l’égalité et la multiplicité des cultes, dont il a été témoin, sur cet esprit de religion qui, bien que sincère, est surtout un sentiment d’habitude et qui se neutralise dans ses diversités mêmes, subordonné qu’il est chez tous (sauf de rares exceptions) à l’ardeur dominante du moment, à la poursuite des moyens d’accroître promptement son bien-être ? […] Il semble avoir été écrit en prévision du 18 Fructidor et des déportations prochaines : on n’ose dire pourtant que la Guyane et Sinnamari aient en rien répondu à la description des colonies nouvelles que proposait Talleyrand d’un air de philanthropie, et en considération, disait-il, « de tant d’hommes agités qui ont besoin de projets, de tant d’hommes malheureux qui ont besoin d’espérances. » Il y disait encore, en vrai moraliste politique : « L’art de mettre les hommes à leur place est le premier peut-être dans la science du gouvernement ; mais celui de trouver la place des mécontents est, à coup sûr, le plus difficile, et présenter à leur imagination des lointains, des perspectives où puissent se prendre leurs pensées et leurs désirs est, je crois, une des solutions de cette difficulté sociale. » Oui, mais à condition qu’on n’ira pas éblouir à tout hasard les esprits, les leurrer par de vains mirages, et qu’une politique hypocrite n’aura pas pour objet de se débarrasser, coûte que coûte, des mécontents. […] Ces mots historiques voyagent jusqu’à ce qu’ils aient trouvé, pour les endosser, le nom auquel ils conviennent le mieux.

2851. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

Dans ces hautes influences philosophiques qu’il ne se refuse pas, il est, par rapport à tous, une simple précaution à garder : c’est de songer parfois à ceux qui sondent à d’autres points la sphère infinie, ou qui même, lassés, ne la sondent plus, et de se rappeler aussi que l’actuel espoir, l’impétueux désir des fortes âmes n’est pas le but trouvé. […] Si le sentiment moral s’est parfois trouvé affaibli sous le coup de cette transformation profonde, c’est là un mal à combattre, à réparer ; mais il y a eu, à d’autres égards, de l’avantage : il s’est répandu dans toute l’atmosphère des esprits un certain mélange dont l’intelligence et la tolérance ont profité. […] Qu’ils suivent chacun leur ligne pour les œuvres individuelles, et consentent à coexister dans de certains rapports de communauté et de confins dans les jugements ; qu’on pratique ainsi la vraie égalité et indépendance, l’estime mutuelle du fond avec les réserves permises : voilà des mœurs littéraires de juste et saine démocratie, ce semble, et qui seraient d’un utile exemple à offrir aux jeunes hommes survenants, lesquels ne trouvent rien où se rattacher, que l’ambition illimitée égare ou déprave, dont quelques-uns tombent du second jour aux vices littéraires, les plus bas de tous, et dont on voit quelques autres plus généreux rôder dans la société comme de jeunes Sicambres, des Sicambres plume en main et sans emploi.

2852. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre II. Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique » pp. 414-442

Depuis la révolution, une vulgarité révoltante dans les manières s’est trouvée souvent réunie à l’exercice d’une autorité quelconque. […] La littérature se perdra complètement en France, si l’on multiplie ces essais prétendus gracieux qui ne nous rendent plus que ridicules : on peut encore trouver de la vraie gaieté dans le bon comique ; mais quant à cette gaieté badine dont on nous a accablés presque au milieu de tous nos malheurs, si l’on en excepte quelques hommes qui se souviennent encore du temps passé, toutes les tentatives nouvelles en ce genre corrompent le goût littéraire en France, et nous mettent au-dessous de tous les peuples sérieux de l’Europe. […] L’urbanité des mœurs peut seule adoucir les aspérités de l’esprit de parti ; elle permet de se voir longtemps avant de s’aimer, de se parler longtemps avant qu’on soit d’accord ; et par degrés, cette aversion profonde qu’on ressentait pour l’homme que l’on n’avait jamais abordé, cette aversion s’affaiblit par les rapports de conversation, d’égards, de prévenance, qui raniment la sympathie, et font trouver enfin son semblable dans celui qu’on regardait comme son ennemi.

2853. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre VI. Science, histoire, mémoires »

Cette histoire dégagée de toute philosophie a priori comme de toute fantaisie subjective, j’en trouve les premiers traits dans les excellents travaux de Mignet937, non pas sa Révolution française, œuvre de jeunesse et trop voisine de 1830, mais son Charles-Quint, sa Succession d’Espagne, où malheureusement l’impersonnalité scientifique de la forme tourne en insignifiance littéraire : puis dans les exactes et sévères études de M.  […] À tous, littérateurs ou autres, il nous a donné cette générale leçon, d’avoir trouvé la paix de la conscience et le bonheur en cette pauvre vie, simplement parce que la vérité toujours l’a conduit. […] Enfin, il est vrai aussi que la frivolité d’esprit, l’inaptitude à penser, trouvent leur compte à ces lectures qui ne présentent que des choses particulières.

2854. (1911) La valeur de la science « Troisième partie : La valeur objective de la science — Chapitre XI. La Science et la Réalité. »

Si on voulait calculer le nombre d’années probable, on trouverait que ce nombre est tellement grand que pour écrire seulement le nombre de ses chiffres, il faudrait encore une dizaine de chiffres. […] Peut-être trouvera-t-on que c’est là faire la part bien large au nominalisme et que l’introduction de ce sens nouveau du mot contingence n’aidera pas beaucoup à résoudre toutes ces questions qui se posent naturellement et dont nous venons de dire quelques mots. […] À la première question, personne n’hésiterait à répondre, non ; mais je crois qu’on peut aller plus loin : non seulement la science ne peut nous faire connaître la nature des choses ; mais rien n’est capable de nous la faire connaître et si quelque dieu la connaissait, il ne pourrait trouver de mots pour l’exprimer.

2855. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

Pour la déterminer, il faudra rechercher patiemment quels sont les traits essentiels qu’on retrouve en tout temps chez les habitants d’un pays et qu’on ne trouve que parmi eux, C’est l’œuvre de l’avenir de construire la science des rapports qui existent entre le monde physique et le monde moral. […] Ces raisons sont diverses : Paris et ses environs, dont l’importance est toujours considérable, paraissent jouer un rôle plus éclatant dans les époques de troubles politiques ; telle contrée a dû, semble-t-il, son éclat éphémère à un séjour de la cour, à l’existence de quelque université prospère ; telle autre s’est trouvée sur la route d’un courant d’idées venant d’un pays étranger : ainsi la Gascogne, à la fin du xvie  siècle, bénéficia de la grandeur de l’Espagne, sa voisine. […] Les robinsonnades y pullulent : vous trouvez déjà dans Fénelon l’île de Calypso et l’île des Plaisirs ; Marivaux vous montre l’île de la Raison et l’île des Esclaves, terres fabuleuses qui ne figurent pas (et pour cause) sur les certes ; Diderot place ses rêveries amoureuses et sociales dans l’île d’Otaïti.

2856. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Mais, dans le livre, je ne fais pas de polémique ; je m’efforce d’être ceci qu’on ne trouve plus nulle part : un critique littéraire. […] Barbey d’Aurevilly, écrivain et poseur admirable, noble sans doute, mais plus hautain que noble, et puissant par l’image, et par l’expression trouvée, et par le rythme bruyant et empanaché, et par la verve méprisante, mais dont la pensée est un squelette dont on entend à peine le pauvre cliquettement sous les pourpres triomphales qui le drapent, reproche continuellement lui aussi aux non-catholiques de ne point penser. […] Il y a pourtant — heureusement pour les catholiques — des esprits auxquels un dogme est un soutien et qui trouvent en profondeur dans un domaine déjà délimité.

2857. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le surintendant Fouquet. (Article Fouquet, dans l’Histoire de Colbert, par M. P. Clément.) 1846. » pp. 294-312

Le surintendant trouvait de l’argent sur ses promesses (personnelles), mais la prudence ne lui conseillait pas d’engager si avant sa fortune particulière dans la publique ; il allait pourtant passer par-dessus, quand de grands et doctes personnages lui montrèrent clairement qu’il ne le pouvait ; car de prêter ces grandes sommes sans en tirer aucun dédommagement, c’était ruiner impitoyablement sa famille ; d’en prendre le même intérêt qu’un homme d’affaires, cela était indigne et même usuraire ; de faire un prêt supposé sous le nom d’un autre, c’était une fausseté. […] Ne demandez pas à Mme de Sévigné, une fois engagée dans ce récit, de l’impartialité, ni un jugement sur le fond ; elle est amie, elle est dévouée, elle est déterminée à trouver tout bien et admirable de la part de l’accusé. […] On ferait tout un chapitre de cette protection indulgente et libérale que Fouquet accordait aux gens d’esprit et aux gens de lettres, et de la reconnaissance qu’il trouva en eux.

2858. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1853 » pp. 31-55

D…, descendant de l’avocat général de Bordeaux, et qui, lui, n’eut pas l’air de nous trouver extraordinairement criminels, et après D…, le juge L…, une sorte d’ahuri qui ressemblait à Leménil prenant un bain de pieds dans Le Chapeau de paille d’Italie, fourré dans l’affaire comme un comique en un imbroglio, et qui avait de lui, dans la pièce où il nous reçut, un portrait en costume de chasse, un des plus extravagants portraits que j’aie vus de ma vie. […] Le substitut prit la parole, ne trouva pas grand-chose à dire sur les vers de Tahureau, ni sur une femme qui, dans notre article, rentrait de dîner, son corset dans un journal (le second passage souligné au crayon rouge), passa à un article de notre cousin de Villedeuil, qui mettait en doute la vertu des femmes, s’étendit longuement sur ce doute malhonnête, puis revint à nous ; et, pris d’une espèce de furie d’éloquence, nous représenta comme des gens sans foi ni loi, comme des sacripants sans famille, sans mère, sans sœur, sans respect de la femme, et, pour péroraison dernière de son réquisitoire — comme des apôtres de l’amour physique. […] Il gémit, il pleura sur notre crime, nous peignit comme de bons jeunes gens, un peu faibles d’esprit, un peu toqués, et ne trouva pas à faire valoir, pour notre défense, de circonstances atténuantes, plus atténuantes, que de déclarer que nous avions une vieille bonne qui était depuis vingt ans chez nous.

2859. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Lui, le grand adversaire de la confession dans le Prêtre et la Femme, devint un confesseur de femmes, et trouva que c’était là une chose bien agréable et bien utile, pourvu que Dieu fût chassé du confessionnal ! […] — si tu ris ici, si tu trouves ceci un amusement, un sujet de plaisanterie, j’aime mieux que tu ries à la mort de ta mère… » La mort de ta mère ! […] En ces petits livres vraiment curieux que l’on pourrait appeler « les petites métamorphoses de Michelet », la science, qui veut se montrer à toute force, ne balance pas comme il le faudrait l’imagination qu’on y trouve.

2860. (1923) L’art du théâtre pp. 5-212

Plaignons l’auteur qui sent en lui tout ce qu’il faut pour créer l’œuvre qui le hante et qui ne trouve, hors de lui, rien pour l’y aider. […] Les hymnes chantées dans le chœur trouveront un écho dans toute l’assemblée, et l’assemblée y répondra. […] Le Corneille de Polyeucte s’y trouve en germe et, pour une part, le Molière du Médecin malgré lui. […] Le premier venu pouvait y entrer — et chacun y trouvait son compte ; car la poésie était de la fête et parfois la musique aussi. […] Lorsque la vulgarité tombe, on peut trouver dessous le naturel ; c’est ce qui arriva.

2861. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rolland, Amédée (1829-1868) »

André Lemoine Amédée Rolland nous appartient comme l’auteur de deux recueils lyriques : Matutina et le Fond du verre, ouvrages spirituels, faciles, mais dans lesquels on trouve plus d’étrangeté que d’originalité.

2862. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 343

On est fâché de n’y pas trouver cette politesse & cette aménité qui caractériserent toujours cet aimable Littérateur.

2863. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 380

Les Curieux, jaloux de connoître l’origine de la plupart des établissemens & des fondations de la ville de Paris, trouvent de quoi se satisfaire dans son Théatre des Antiquités de cette ville, ainsi que dans le Supplément qu’il y a ajouté.

2864. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 492

N’y trouvera-t-elle pas plutôt le monument de la présomption, de l’orgueil & de l’ignorance de notre siecle, que celui de ses lumieres, de ses vertus, & de ses talens ?

2865. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 54

Madame Desloges disoit de lui, que c’étoit le pédant le plus galant, & le galant le plus pédant qu’on pût jamais trouver.

2866. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 82

Ce n’est pas qu’il manque d’ordre dans la distribution des faits, qu’on ne trouve des pensées justes, des réflexions utiles, des sentimens vertueux dans le cours de sa narration ; mais son style est pesant, diffus, presque toujours négligé, vicieux, & rampant.

2867. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 188

Il aura du moins l’avantage de trouver, dans l’esprit de Corps, du zele pour les faire acheter sur la parole de certains Prophetes, & celui de les faire vivre quelques jours dans les Sociétés merveilleuses où ces Prophetes donnent le ton.

2868. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 326

On trouve dans le Recueil de l’Académie dont il est Membre, onze ou douze Mémoires qui completent un Traité historique de la Religion des anciens Perses.

2869. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 300

On peut louer ses Ouvrages du côté du savoir, du style & de l’onction ; mais ceux qui aiment l’exactitude dans le Dogme, la conséquence dans les principes, la franchise dans la maniere d’exprimer ses pensées, ne trouveront pas ces qualités dans son Abrégé de l’Histoire de l’Ancien Testament, non plus que dans son Exposition de la Doctrine Chrétienne, condamnée par le Pape.

2870. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Beauclair, Henri (1860-1919) »

Stanislas de Guaita Je trouve divertissantes les Muses gamines du jeune ami et successeur de Valade, M. 

2871. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Hennique, Nicolette (1886-19..) »

La valeur de ce livre de Nicolette Hennique : Des rêves et des choses, est grande, car on y trouve quelque chose de nouveau ; et cette nouveauté, ce n’est ni la vigueur, ni la mélancolie, ni la beauté qui certes y abondent ; ce ne sont pas non plus les savantes expressions, ni les bons vers — toutes ces qualités ne font que mettre ce livre parmi les meilleurs — la vraie nouveauté qui ressort de l’ouvrage de Nicolette Hennique, c’est cet élément imprécis mais certain qui distingue les œuvres solides et qui, cette fois, nous dénote la naissance d’un nouveau caractère.

2872. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 117

Si on pardonne ce défaut à M. d’Açarq, on trouvera dans sa Grammaire Françoise philosophique, & dans ses Observations sur Boileau, Racine, Crébillon & M. de Voltaire, de la justesse & de la profondeur.

2873. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 284

La singularité de ce titre n’a nul rapport avec ce qu’on trouve dans le Livre ; on ne peut tout au plus parvenir, en le lisant, qu’à se gâter l’esprit par des images dégoûtantes, & à se familiariser avec le langage du vice le plus effronté.

2874. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 50

Il faut convenir qu’on trouve, dans le Recueil de ses Poésies, des Pieces que Marot, son contemporain, n’auroit pas désavouées.

2875. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 108

On a aussi de M. l’Abbé Danet un Dictionnaire des Antiquités Grecques & Romaines ; Ouvrage où l’on trouve beaucoup de recherches, qui en ont épargné à ceux qui ont travaillé depuis sur le même objet.

2876. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 501

Ceux qui sont capables d’apprécier la méthode & la précision, la profondeur & la clarté, la multitude des instructions & la briéveté des volumes, l’art de présenter en raccourci des tableaux, sans rien dérober aux objets les plus étendus & les plus multipliés, trouveront toutes ces qualités réunies dans son Abrégé chronologique de l’Histoire de France.

2877. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » p. 534

On trouve dans ses Elémens de la Poésie Françoise, des réflexions judicieuses, une critique fine, des regles sûres ; les caracteres d’un bon Poëte y sont tracés avec discernement & avec goût.

2878. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 206

Ceux qui voudront travailler à l’Histoire d’Espagne, trouveront, dans le Marca historica, des secours utiles & même nécessaires.

2879. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 388

L’air de sincérité qui regne dans toute sa narration, les sages réflexions dont elle entremêle ses récits, font trouver grace à son style quelquefois prolixe & languissant, mais simple, naturel.

2880. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article »

Ce n'est pas qu'on n'y trouve de l'esprit, du savoir, & même un certain talent ; mais il manque de goût & de sentiment, & l'on sait que le génie même auroit de la peine à soutenir un Poëme dépourvu de ces deux qualités.

2881. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) » pp. 365-432

Les Misérables, par Victor Hugo (2e partie) I Pour bien élucider mon sujet, et pour faire constater le livre par ses pairs, comme on dit quelquefois, je résolus d’opposer forçat à forçat ; je prêtai mon exemplaire à un forçat condamné à mort, et, quand il l’eut bien lu, bien ruminé, bien absorbé dans le solitaire confinement où il est encore, j’allai le trouver un jour de loisir, et je lui demandai de m’analyser en liberté ce qu’il avait éprouvé en lisant les Misérables. […] Voilà une espèce de brute, comme nous dit l’écrivain dans le commencement de son histoire, qui a une bonne pensée dans sa vie : celle de trouver à tout risque un morceau de pain pour sa belle-sœur et ses sept petits enfants. […] Je vous avoue que cette promenade pas à pas dans l’âme de l’évêque de Provence, quoique un peu longue, m’a fait beaucoup de bien au commencement, et que je ne l’ai pas trouvé aussi niais que l’on dit, parce qu’il est vraiment bon pour nous autres pauvres gens. […] « Vous la trouvez inexorable ? […] dit-il ; ne trouvez-vous pas qu’il serait regrettable que nous nous fussions rencontrés en vain ?”

2882. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIVe entretien. Madame de Staël. Suite »

L’émotion la trouve sans réfléchir, et le talent qui réfléchit en fait de la poésie. […] On a raison, si c’est ainsi, de se moquer de ce qui est intellectuel, et de trouver incompréhensible tout ce qui n’est pas palpable. […] Les poëtes pourraient trouver dans les sciences une foule de pensées à leur usage, si elles communiquaient entre elles par la philosophie de l’univers, et si cette philosophie de l’univers, au lieu d’être abstraite, était animée par l’inépuisable source du sentiment. […] L’amour, qui débordait de son cœur comme de son esprit, avait trouvé tard, semblable à un repentir des jours perdus, son aliment dans un homme épris lui-même d’une sérieuse passion pour elle. […] Elle a fait home aux hommes de leur servitude ; elle a protesté contre la tyrannie ; elle a entretenu ou rallumé dans les âmes le feu presque éteint de la liberté monarchique, représentative ou républicaine ; elle a détesté à haute voix, quand tout se taisait ou applaudissait, le joug soldatesque, le pire de tous, parce qu’il est de fer, et qu’il ne se brise pas même, comme le joug populaire, par ses propres excès ; elle a donné du moins de la dignité au gémissement de l’Europe ; elle a été vaincue, mais elle n’a pas consenti à sa défaite, elle n’a pas loué l’oppression, elle n’a pas chanté l’esclavage, elle n’a pas vendu ou donné un seul mot de ses lèvres, une seule ligne de sa main à celui qui possédait l’univers pour doter ses adulateurs ou pour exiler ses incrédules ; elle a édifié et consolé l’esprit humain ; elle a relevé le diapason trop bas des âmes ; elle a trouvé dans la sienne, elle a communiqué à ceux qui étaient dignes de la lire, un certain accent antique peu entendu jusqu’à elle, dans notre littérature monarchique et efféminée, accent qui ne se définit pas avec précision, mais qui se compose de la sourde indignation de Tacite, de l’angoisse des lettres de Cicéron, du murmure anonyme du Cirque quand Antoine présente la pourpre à César, du reproche de Brutus aux dieux quand il doute de leur providence après la défaite de la cause juste, du gémissement de Caton quand il se perce de son épée pour ne pas voir l’avilissement du genre humain !

2883. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « [Préface] »

Les Anglais, meilleurs juges que nous sur ce point, n’ont pas trouvé l’ouvrage indigne d’être traduit et ils n’y ont relevé que quelques erreurs de détail qui ont été soigneusement corrigées.

2884. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 178

On y trouve néanmoins des détails intéressans, parce qu’ils ont rapport à des hommes célebres.

2885. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 185

On ne trouve également qu’une image imparfaite de l’éloquence d’Eschine, dans la traduction qu’il a donnée des trois Harangues qui nous restent de cet Auteur.

2886. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 371

Les Eloges historiques qu’on y trouve, sont de lui.

2887. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 528

La part qu’il a eue au Sorcier & à Tom-Jones, suppose, à un certain degré, l’espece de talent nécessaire pour ces sortes de Pieces ; il y perce des traits de gaieté, qu’on ne trouve pas même chez les Merveilleux qui ont le plus brillé dans cette petite carriere.

2888. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 99

Dans tous ces Ouvrages on trouve de l'esprit & des connoissances, mais ils n'élevent tout au plus M. de Rivery qu'au dessus des Auteurs injustement prônés dans la Capitale, & jamais au dessus des Auteurs médiocres.

2889. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 252

On trouve dans ses Sermons des traits d'éloquence & de force, dont Bourdaloue se seroit fait honneur, & des morceaux de pathétique & de sentiment, que Massillon n'eût pas désavoués.

2890. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » p. 356

L'Ecriture sainte & les Peres s'y trouvent perpétuellement fondus sans aucune citation, de maniere qu'il faut être très-versé dans la lecture des Livres saints & des Ouvrages des Peres, pour distinguer ce qui appartient à M. l'Abbé Torné.

2891. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — W. — article » p. 523

. ; connu par une Grammaire Françoise, où, parmi quelques observations assez justes, & des regles assez bien développées, on trouve des choses minces, des définitions obscures, des principes mal conçus, & quelquefois ce qu'on appelle du galimatias.

2892. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 167

On lui attribue, entre autres Pieces, cette Epigramme, contre un de ses Confreres Académiques, qui n’a pas dû la trouver bonne.

2893. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 410

On ne trouve pas tout-à-fait l’élégance, la noblesse & la vivacité de style convenables à l’Histoire, dans son Histoire de l’établissement du Christianisme ; mais ces qualités, qui ne dépendent peut-être pas de l’Auteur, sont remplacées par la méthode, la bonne critique & l’érudition.

2894. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 470-471

Changeux a publié depuis une Bibliotheque Grammaticale abrégée, ou Nouveaux Mémoires sur la parole & l’écriture, Ouvrage écrit avec méthode, où l’on trouve des observations neuves, fines, délicates, & une érudition aussi vaste que bien digérée.

2895. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 484

On n’y trouve pas une seule pensée qui lui appartienne.

2896. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 21

Au contraire, nous dirons qu’on y trouve le vrai, qui doit être la base de tout Ouvrage historique, & avec le vrai, de l’ordre, de la clarté, du développement, un style noble, convenable à l’Histoire, & une modération dont on ne doit jamais s’écarter.

2897. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 54

On trouve encore, dans les Ouvrages de M.

2898. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 325

L’ami des Hommes trouvera toujours grace, aux yeux de la sévere Littérature, par le bon usage qu’il a fait de ses talens.

2899. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 285

Cet empressement est d'autant mieux fondé, qu'on trouve dans ce Discours des observations judicieuses, des vûes patriotiques, & des tableaux frappans.

2900. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXI » pp. 129-130

Puis on en est déjà las, on n’y trouve plus rien ; c’est la neige d’antan, la neige déjà perdue de l’autre hiver.

2901. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Une lettre de M. Sainte-Beuve au général Jomini »

« Laissez-moi me féliciter, Général, de la bienveillance que je trouve en vous, et agréez l’expression de mon profond respect, « Sainte-Beuve. »

2902. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — E — Esquiros, Alphonse (1812-1876) »

Évidemment résolu à ne jamais tomber dans le poncif de la diction courante, il trouve parfois des effets de mots et d’images très pittoresques.

2903. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Harel, Paul (1854-1927) »

Philippe Gille De beaux vers, bien francs, bien sonnants, pleins de belles idées, voilà ce qu’on trouve dans les Voix de la glèbe, le nouveau livre de M. 

2904. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 6

C’est un malheur pour sa Muse de n’avoir pas toujours trouvé des modeles comme Pope.

2905. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 327

Dans ses Poésies Latines, on trouve une élégance & une urbanité qui en rendent la lecture intéressante, quoique les différens sujets n’en soient pas toujours intéressans.

2906. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 2-3

Quoiqu’il paroisse tomber quelquefois dans les travers des Ecrivains voyageurs, qui observent mal & exagerent toujours, on trouve néanmoins des détails vrais & intéressans dans son Nouveau Voyage aux Isles de l’Amérique.

2907. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 63

On y trouve, il est vrai, ce qu’il faudroit aller chercher dans cent Auteurs différens ; mais on y chercheroit vainement du goût, de l’exactitude dans les faits, de la vérité dans les portraits, de la nouveauté dans les idées, de la noblesse & de la correction dans le langage.

2908. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 375

Tel est le sort de cette sorte de Prophetes ; on conserve le souvenir de quelques faits qui se sont trouvés d’accord avec leurs prédictions, & on en oublie mille où ils se sont trompés.

2909. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 463

On y trouve des remarques, des éclaircissemens, des dissertations sur divers sujets de l’antiquité, principalement sur ce qui concerne la France ; mais Pasquier y avance quelquefois des faits hasardés, & des anecdotes fausses.

2910. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 495-496

Ce n’est pas que celui du Cardinal du Perron ne soit analogue au genre de travaux qui ont exercé sa plume ; mais aujourd’hui que l’expression est ce qui flatte par excellence, & aveugle si aisément sur le fond des choses, ses Ecrits auroient peine à trouver des Lecteurs parmi nos Amateurs de l’élégance.

2911. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 87-88

Dès qu'il ne s'agira point de comparer ses Fables à celles de Lafontaine, on pourra en trouver quelques-unes de bonnes.

2912. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 216-217

Ce sont différentes Pieces de Poésie, où l'on trouve cette noble simplicité, ce naturel précieux qui caractérise les Poëtes du Siecle dernier.

2913. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Conclusion de ce livre » p. 247

Voilà pourquoi elle a été tant regrettée ; cependant, dans la réalité, elle ne fit que les ébaucher, tels que nous les avons trouvés dans les fables ; ces germes féconds nous ont laissé voir dans l’imperfection de sa forme primitive la science de réflexion, la science de recherches, ouvrage tardif de la philosophie.

2914. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. (Suite et fin.) »

Et encore peut-on dire aujourd’hui qu’Insidieux est entré dans la langue littéraire plutôt qu’il n’est passé dans l’usage courant : c’est qu’il est de sa nature un mot savant, dont le sens, dans toute sa force et sa beauté, n’est bien saisi que des latinistes, et qu’il n’a trouvé dans notre langue aucun mot déjà établi, approchant et de sa famille, pour « lui frayer le chemin. » Toutes ces circonstances propres et comme personnelles à chaque mot sont démêlées à merveille par Vaugelas. […] Il trouvait mauvais qu’on simplifiât l’orthographe de ces mots dérivés du grec, par égard pour les ignorants et les idiots, car c’est ainsi qu’il appelait poliment, et d’après le grec, ceux qui ne savaient que leur langue. […] Tous ces défauts de style et de diction si ingénieusement définis par Vaugelas, toutes ces longueurs, ces lourdeurs, ces enchevêtrements, ou ces à peu près, on les trouverait réunis dans les écrits de ses adversaires, si l’on avait le temps de s’arrêter à eux. […] Poitevin, dans sa Préface, nous dit : « Autrefois les élèves trouvaient du charme dans la lecture des grands écrivains du xviie  siècle ; ils avaient constamment entre les mains et sous les yeux de bons modèles ; mais, depuis une vingtaine d’années, le goût des études sérieuses s’est considérablement affaibli… » Et en conséquence, M. 

2915. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

Or, si on laisse de côté l’entremise des nerfs, on trouve deux cas dans lesquels fonctionnent les centres sensitifs. — Tantôt ayant été mis en action une première fois par le nerf, ils persistent spontanément dans cette action et la répètent d’eux-mêmes, à plusieurs reprises, après que le nerf a cessé d’agir ; ce qui arrive notamment dans les illusions qui suivent l’usage prolongé du microscope, lorsque le micrographe, reportant les yeux sur sa table ou sur son papier, voit à un pied de lui de petites figures grises qui persistent, s’effacent et renaissent encore à quatre ou cinq reprises, toujours en pâlissant et en s’affaiblissant. — Tantôt les centres sensitifs fonctionnent par un choc en retour, lorsque des images proprement dites les provoquent à l’action. […] Je ne lui trouve plus de bout antérieur ou postérieur qui se confonde et coïncide avec le bout postérieur ou antérieur d’un autre événement déterminé. Elle roule ainsi, banale ; si je lui découvre sa niche dans le lointain vague de l’enfance, c’est par conjecture et raisonnement ; d’elle-même, elle ne se la trouve point ; elle n’a plus son avant et son après, elle est privée de situation. — Et, si l’on regarde l’avenir, son cas est le même, puisque son existence future apparaît comme soumise à telle ou telle condition, entre autres à ma volonté variable, et puisque, dans le royaume de l’avenir, elle est encore banale, capable de s’intercaler à tel ou tel moment de mon expérience future aussi bien qu’à tel autre. — Des deux côtés, la situation lui manque ; par essence, elle flotte ; je ne puis la fixer, l’affirmer ; en cela, elle s’oppose aux jugements affirmatifs précédents, prévisions et souvenirs. […] Tout cela est permis, et même commode. — Mais ici commence l’erreur ; on est dupé par les mêmes mots et de la même façon qu’à propos de la mémoire et de la perception extérieure ; comme il s’agit d’une connaissance, on veut absolument y trouver un acte de connaissance et un objet connu ; on se la figure comme le regard d’un œil intérieur appliqué sur un événement présent et interne, de même qu’on s’est figuré la mémoire comme le regard d’un œil intérieur appliqué sur un événement passé.

2916. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mendès, Catulle (1841-1909) »

Catulle Mendès est un artiste merveilleux ; il possède la science du mot élevé et juste et sait toujours maintenir son inspiration à la hauteur où il la place ; il a trouvé, surtout dans les Poèmes épiques, des vers superbes et qui s’imposent à la mémoire, de ces vers qui semblent écrits dans le texte en caractères plus gros, tellement l’œil s’arrête sur eux, attiré par la forme des mots, leur arrangement, tout ce qui fait le dessin d’un beau vers avant que la musique en soit intelligible. […] On y trouve avec joie des élans lyriques. […] Vive ta Grive dont la voix A des refrains qu’un Genevois Pourrait parfois trouver grivois ! […] Mendès a suivi pas à pas Euripide, et pourtant il a trouvé une péripétie centrale qui change complètement la marche de l’action et qui donne à la tragédie comme un coup de barre et à la fois une direction nouvelle et une impulsion et qui ranime l’intérêt au moment où il commençait à languir.

2917. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Il n’est que l’écho intelligent de la foule ; et s’il ne veut pas nous trouver sourds et indifférents, il faut qu’au lieu de nous étonner de ses vues particulières, il nous fasse voir notre intérieur, comme dit Montaigne, et qu’il nous avertisse de nous-mêmes. […] Je regarde d’abord sa nature, et je n’y trouve ni accent ni inversion. […] Je sais bien que, dans les langues à inversion, la raison finit le plus souvent par trouver son compte. […] Plus d’images et quelle perte pour un pays où il s’en trouve jusque dans des ouvrages d’anatomie, jusque dans des pièces judiciaires !

2918. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

La lutte qui s’est engagée depuis l’apparition des œuvres de Wagner en France jusqu’à leur triomphe, peut s’expliquer ainsi : les uns trouvaient beau ce que les autres ne pouvaient supporter. […] Il s’établit deux courants : les uns, comme Catulle Mendès, madame Judith Gautier, Edouard Schuré, Champfleury, Baudelaire, écrivaient après l’audition des œuvres de Wagner des livres, des articles hyperboliques, où l’on trouvait tout sublime ; les autres, plus modérés par tempérament, comme Gasparini, J. […] Obligé de m’avouer que je me trouvais dans une situation pareille, force a été pour moi, à une certaine époque de ma vie (1849-1850), de faire une halte dans une carrière de production plus ou moins spontanée, il m’a fallu de longues réflexions pour sonder les motifs de cette situation énigmatique et m’en rendre compte… » C’est seulement à partir de ce moment que Wagner voulut créer un art, et ce n’est qu’en 1876, quand il l’eut réalisé, qu’il put dire : « Maintenant, nous avons un art !  […] Et dès lors, des héros chevauchèrent par val et par colline, ardents à la Quête du Gral, ardents à trouver le chemin du sanctuaire, à mériter surtout d’être choisis pour sa garde.

2919. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre troisième. La reconnaissance des souvenirs. Son rapport à l’appétit et au mouvement. »

C’est ce qui fait qu’en général le souvenir des semblables est une harmonie et un plaisir : ma pensée trouve dans la réalité une aide. […] Je pouvais donc, après des impressions de ce genre, me reporter à mes notes, et j’y ai généralement trouvé la confirmation de cette conjecture que j’avais déjà rêvé quelque chose d’analogue. » Gœthe, qui nous raconte dans le détail sa première enfance, soupçonne lui-même qu’il a bien pu rêver parfois ce dont il croit se souvenir. […] Ribot, nous trouvons dans nos actes journaliers des séries organiques complexes dont le commencement et la fin sont fixes, et dont les termes, différents les uns des autres, se succèdent dans un ordre constant ; par exemple : monter ou descendre un escalier dont nous avons un long usage. […] Ribot, par s’organiser si bien et d’une façon si monotone, qu’on ne trouverait plus en lui qu’un automate à peine conscient. » Les esprits bornés ou routiniers, ajoute le même auteur avec finesse, réalisent cette hypothèse en une certaine mesure, et c’est ce que Pascal avait déjà montré : « Pour la plus grande partie de leur vie, la conscience est un superflu. » On ne saurait mieux mettre en lumière la part du mécanisme dans la mémoire et sa tendance à se faire suppléer par un instinct animal.

2920. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre IV. Comparaison des variétés vives et de la forme calme de la parole intérieure. — place de la parole intérieure dans la classification des faits psychiques. »

En effet, si nous considérons d’abord les habitudes élémentaires qui la composent, nous trouvons chacune d’elles parfaite en soi ; car elle passe à l’acte par intervalles, au moment même où sa réalisation est devenue un besoin de l’esprit ; son acte est toujours complet, sans lacune : un mot commencé n’est jamais interrompu avant la fin, ni simplifié par l’omission d’une syllabe médiane ; enfin cet acte est doué d’une intensité de conscience et d’une durée à peu près inaltérables ; — si maintenant nous envisageons ces différents actes dans leur succession, c’est-à-dire l’habitude totale, nous voyons qu’elle possède, avec toutes les qualités de ses composants, devenues siennes puisqu’ils la composent, une qualité que ceux-ci ne sauraient avoir : elle est souple, elle se plie de mille manières aux besoins incessamment variés de la pensée ; tandis que chaque mot est un tout indissoluble, les syllabes étant rivées les unes aux autres par ce lien de fer que Stuart Mill a appelé l’association inséparable, l’ordre des mots, au contraire, n’a rien de fixe ; sans doute ils s’appellent les uns les autres, mais non d’une manière inéluctable ; bien loin d’être réduite, comme une mendiante en haillons, à chanter toujours le même air, l’âme est un improvisateur infatigable ; avec des matériaux toujours les mêmes, elle construit incessamment des composés nouveaux. […] Composée d’habitudes particulières, mais dont l’ordre de réalisation reste pour une grande part indéterminé, l’habitude totale n’est qu’une habitude générale 239 ; pour se réaliser en actes particuliers, mais complexes, elle doit appeler à son aide l’imagination [§ 3] ; celle-ci est nécessaire pour faire franchir à la phrase la faible distance qui la sépare de l’actualité ; mais elle n’a besoin pour cela d’aucun effort, tant les matériaux qu’elle emploie ont été bien construits, et tant ils sont habitués à s’enchâsser sans heurt entre des phénomènes de même nature aux côtés desquels ils se sont déjà souvent trouvés ; d’une part, l’analogie des images, qui toutes sont des sons, facilite leur enchaînement ; d’autre part, l’habitude totale contient, outre les habitudes particulières, spéciales à chaque mot, des habitudes encore générales, mais plus déterminées, qui résultent de l’association fréquente de certains mots ou de certains genres de mots : par exemple, après un substantif, l’habitude conseille, sans l’imposer absolument, un verbe, et, après un verbe, un adjectif240 [ch. […] Un arbre vigoureux est sorti d’une petite graine ; si l’arbre a grandi, c’est que la graine avait été semée dans le sol fertile qui convenait à sa nature ; c’est aussi que la première pousse s’était trouvée baignée d’une atmosphère vivifiante ; pour expliquer aujourd’hui la grandeur et la santé de l’arbre, la graine ne suffit pas ; il faut, de plus, le terrain et l’atmosphère. La parole extérieure, jetée dans l’âme par la sensation, s’est trouvée être une semence féconde, parce que l’attention l’a fécondée, et parmi les mobiles de l’attention, parmi les désirs, les besoins, les tendances de l’âme, l’analogie de l’âme et du son doit figurer en première ligne : si nous sommes séduits à chaque instant à maintenir l’union de fait, de la parole et de la pensée, ce n’est pas seulement parce qu’elle est utile ou commode à l’entendement [ch.

2921. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Peut-être même trouverait-on que l’origine des prétentions anglo-catholiques remonte plus haut que Charles Ier. […] Pour eux, ce n’était pas assez de savoir et de montrer qu’autour des soixante mille catholiques qu’on trouvait seuls fidèles, en 1765, à l’unité romaine, par toute l’Angleterre, l’Écosse et le pays de Galles, il s’était groupé, depuis l’émigration des prêtres français jusqu’en 1821, plus de cinq cent mille convertis, et que, depuis 1821, le chiffre des nouveaux catholiques avait largement dépassé deux millions. […] Qu’on examine les deux partis, on trouvera d’un côté l’effroi égal à ce que, de l’autre, est l’espérance. […] Dessein violent qui trouva son obstacle partout, et dans la majestueuse résistance du Dr Pusey, et dans celle du parti qu’il représente, et parmi les anglicans eux-mêmes.

2922. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Octave Feuillet »

Aussi a-t-il été dès sa première œuvre le bébé du succès, et il en sera certainement un jour, car il est jeune encore, le barbon… Depuis le public qui le trouve charmant, jusqu’aux critiques eux-mêmes, lâches avec le public comme les tribuns avec le peuple, il est convenu que l’auteur de Dalila et du Cheveu blanc est un talent dont le caractère est la grâce, — la grâce décente. […] Dans un temps où le sentimentalisme gouverne le monde et a remplacé la religion, la morale et la loi, tous les pleurards qui tètent leur canne en regardant mélancoliquement les corniches, quand on parle des choses du cœur, trouveront admirable un livre dans lequel, à l’honneur de la nature humaine, Berquin bat constamment Borgia, par la très simple raison, du reste, c’est que le Borgia qu’on voulait mettre dans ce livre, en définitive n’y est pas ! […] Mais, par un hasard que je trouve heureux pour sa gloire, Octave Feuillet, de cette fois, s’est rencontré avec un sujet de grandeur qu’il pouvait embrasser. Ce mondain, qui nous raconte Un mariage dans le monde, s’est trouvé d’observation, de style et de taille, avec ce sujet d’une réalité si commune, et nous avons eu un livre vrai.

2923. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gill, André (1840-1885) »

J’en ai lu dernièrement quelques-unes, datées de la maison où il avait été enfermé et où sa raison s’est éteinte, première mort, qui devait de peu précéder la dernière, et je trouve regrettable qu’une main amie n’ait pas pris soin de réunir un jour ses œuvres éparses : lettres, nouvelles et poésies.

2924. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 437

Le meilleur ou le moins mauvais des Ouvrages de Camusat, est une Histoire critique des Journaux, où l’on trouve aussi celle de tous les Journalistes que la France & la Hollande ont produits.

2925. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 447

Ce fut sans doute par cette étude soutenue, qu’il acquit ces connoissances qui faisoient dire à François I, que, de tous les Savans avec lesquels il avoit vécu, Castellan étoit le seul dont il eût trouvé la science inépuisable.

2926. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 62-63

Cet Auteur, que nous avions comparé à l’Abbé Cotin, dans les précédentes éditions de notre Ouvrage, & qui, comme l’Abbé Cotin, a composé des Epigrammes, des Madrigaux, des Odes, des Elégies, des Sonnets, des Lettres, des Complimens, & des Sermons, ne s’est point offensé de la comparaison ; il s’en trouve même honoré dans des observations qu’il nous a adressées, & qu’il auroit dû ne pas rendre publiques, s’il craint le ridicule.

2927. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 197-198

Il est si rare de trouver des esprits aussi pénétrans que sages, pour saisir dans une juste précision ce qui constitue la vraie beauté de chaque genre ; il est si ordinaire de voir des esprits présomptueux donner leurs rêveries pour des découvertes, les égaremens de leur goût pour des regles sûres, les productions de leur plume pour des modeles irréprochables, qu’on doit regarder les Ecrits des vrais Littérateurs comme des préservatifs contre la décadence des Lettres, ou comme ces colonnes milliaires qui, chez les Romains, indiquoient les grandes routes, & éloignoient les voyageurs des chemins détournés.

2928. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 199

On y trouve des ressources infinies pour l’éclaircissement de l’Histoire, pour l’explication des mots hors d’usage, pour l’intelligence des Auteurs Grecs & Latins, tant des beaux siecles de leur Littérature, que des siecles où cette Littérature commença à s’affoiblir & se dégrader.

2929. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » p. 568

Ceux qui veulent connoître l’origine des passions animales, leurs progrès, leurs développemens, leurs excès, & leur contrepoison, y trouveront une sagacité singuliere, qui satisfait l’esprit, quoique les idées peut-être n’en soient pas toujours de la derniere évidence.

2930. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 70

Si l'on fait attention que de son temps les premiers principes du goût étoient ignorés & la langue encore informe, on aura plus d'indulgence pour les incorrections, les rudesses, les mauvaises plaisanteries qu'on trouve dans ses Satires, & on lui saura gré de la vigueur qu'il a mise dans ses tableaux, des saillies agréables qui ont échappé à sa plume, de l'heureuse naïveté avec laquelle il a attaqué le vice & poursuivi les vicieux : plusieurs de ses Vers peuvent encore passer pour originaux, & il a plusieurs traits qui n'ont point vieilli.

2931. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 72

Il composa depuis une Grammaire Françoise très-détaillée, où l'on trouve des observations sur notre Langue, que les Grammairiens postérieurs ont adoptées, & dont ils se sont fait honneur.

2932. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 89

Quand il trouve quelques traits de ressemblance entre des Héros de différens pays, il les saisit avec justesse, les rapproche avec désintéressement, & les développe avec des réflexions morales, non moins utiles qu'intéressantes.

2933. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 269-270

Si on considere cependant que le goût n'étoit pas encore formé lorsqu'elle écrivoit ; que tel de ses Romans annonce lui seul plus d'esprit, d'imagination, & de connoissances, que le très-grand nombre de ceux dont on a inondé le Public depuis quelques années ; qu'on trouve dans Clelie & dans Artamene des traits d'une délicatesse & d'une supériorité qui feroient honneur à nos plus sensibles Ecrivains : on conviendra que les défauts ne doivent pas rendre aveugle sur les bonnes qualités.

2934. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » p. 528

On y trouve, en revanche, beaucoup de courage & de fermeté à s'élever contre la Philosophie, toutes les fois que l'occasion s'en présente.

2935. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Chansons des rues et des bois » (1865) »

C’est ce recto et ce verso qu’on trouvera dans ce livre.

2936. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

Sainte-Beuve, qui y trouvait son heure de récréation hebdomadaire, et l’une des mille joies intellectuelles attachées à la profession. […] A Rome, où les jeunes Français qui s’y trouvaient alors se réunissaient quelquefois, il rencontra un jeune homme qui a depuis marqué dans la politique, M. 

2937. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier après les funérailles »

On ne trouvera pas que ce soit trop d’en rassembler encore une fois les traits si regrettables et plus que jamais présents à tous, en ce moment de mystère et de deuil où le moule se brise, où la forme visible s’évanouit. […] Nommé il y a dix ans à l’Académie française, il y trouva une carrière toute préparée et enfin régulière pour ses facultés sérieuses, pour ses études les plus chéries.

2938. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

La révolution de 1830 a trouvé l’art en France à un certain état de développement qu’elle est venue du premier abord troubler et suspendre ; mais cette perturbation ne peut être que passagère : les destinées de l’art ne sont pas un accident qu’un autre accident supprime ; elles vont reprendre leur cours selon une pente nouvelle et se creuser un autre lit à travers la société plus magnifique et plus fertile. […] La société, d’après l’organisation factice qu’elle contractait sous l’empire, n’était pas capable d’accueillir la révolution de l’art, et l’art pur n’avait rien de mieux à faire que de se tenir encore quelque temps en dehors de cette société, qui, réactionnaire à la presque unanimité en littérature, trouvait une ample distraction aux bulletins de la grande armée dans les feuilletons de Geoffroy et dans les vers sémillants de l’abbé Delille.

2939. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre I. Les origines du dix-huitième siècle — Chapitre I. Vue générale »

Le sens de l’art antique n’existe ni dans les salons ni chez les écrivains : pour trouver des modèles littéraires, on ne va pas au-delà du xviie  siècle. […] Dans la première s’affirme l’insensibilité esthétique de l’esprit « philosophique, mais s’épanouit en même temps cet art spécial, unique, qui trouve en Marivaux sa perfection.

2940. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXI. Le littérateur chez les peintres » pp. 269-282

Les peintres n’ont pas encore trouvé le moyen de vivre sans vendre de la peinture. […] Édouard Vuillard, Maurice Denis, Pierre Bonnard, Félix Vallotton, ceux-là sont bien d’aujourd’hui, et vous ne les trouverez pas aux Salons.

2941. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Prenez mon joug sur vos épaules ; apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes ; car mon joug est doux, et mon fardeau léger 888. » Un grand danger résultait pour l’avenir de cette morale exaltée, exprimée dans un langage hyperbolique et d’une effrayante énergie. […] De tous les humains le plus intéressé, le plus orgueilleux, le plus dur, le plus attaché à la terre, un Louis XIV, par exemple, devait trouver des prêtres pour lui persuader, en dépit de l’Évangile, qu’il était chrétien.

2942. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XX. Opposition contre Jésus. »

Jésus, en effet, ne pouvait accueillir l’opposition avec la froideur du philosophe, qui, comprenant la raison des opinions diverses qui se partagent le monde, trouve tout simple qu’on ne soit pas de son avis. […] Les facilités que Jésus trouvait en Galilée pour s’échapper et la faiblesse du gouvernement d’Antipas déjouèrent ces tentatives.

2943. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre V, la Perse et la Grèce »

Un siècle plus tard, lorsque Alexandre prit Suse, il y trouva cinquante mille talents, plus d’un milliard d’aujourd’hui. […] Athénée et Polybe nous ont transmis le menu de ces repas dévorants que les Macédoniens trouvèrent inscrit sur une colonne de cuivre, comme un rituel culinaire.

2944. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

Si au contraire, dit-il, le pigeon voyageur n’eût pas essuyé de dangers, mais qu’il eût trouvé les plaisirs insipides loin de son ami, et qu’il eût été rappelé près de lui par le seul besoin de le revoir, tout m’aurait ramené à cette seule idée, que la présence d’un ami est le plus doux des plaisirs. […] Je trouve cependant que la moralité de la fable manque de justesse.

2945. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Joseph de Maistre »

… Tout cela est incontesté aujourd’hui et demain sera incontestable, et nous le laisserons à qui fait la cour à la gloire en lui faisant écho, pour prendre seulement un détail de ces lettres, un détail entre mille, parce que ce détail donne à leur publication une spécialité de saveur morale et une nuance de beauté littéraire que nous n’avons jamais trouvées à un égal degré dans les autres Correspondances de Joseph de Maistre, et sur lequel, pour cette raison même, nous demandons la permission d’insister. […] Avant de l’avoir lue, nous nous doutions bien du genre de jugements qu’on y trouverait (à part les arrangements d’Albert Blanc, bien entendu).

2946. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La diplomatie au xviie  siècle »

Il devait s’y trouver très bien, dans ce tombeau splendide ; mais telle n’est pas l’opinion de Valfrey, — un exigeant, à ce qu’il paraît, — qui a voulu le tirer de là et lui bâtir, à part et de sa main, une petite colonnette… Chacun entend la gloire à sa façon, surtout quand on croit pouvoir la donner, et Valfrey est impatient d’ajouter à celle de Hugues de Lionne, qu’il ne trouve ni assez retentissante, ni assez personnelle.

2947. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Ch. de Barthélémy » pp. 359-372

Or, c’est cette personnalité du critique contre la personnalité des critiqués que j’aurais voulu trouver aussi dans ce livre des Confessions de Fréron, qui sont plus des extractions que des confessions… parce qu’il n’y a de critique efficace, de critique qui mérite ce nom de critique, qu’à la condition de traverser l’homme par le livre et le livre par l’homme… Je sais que le préjugé contraire court les chemins. […] Il était un homme du xviie  siècle tombé dans le xviiie et qui, naturellement, ne s’y trouva pas à merveille.

2948. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XI. Gorini »

Guizot qu’il doit lui arriver), l’Institut le trouvera comme Montaigne voulait que la mort nous trouvât tous, « nonchalant d’elle et de notre jardin inachevé ».

2949. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXXII. L’Internelle Consolacion »

Ceux qui ont reçu les coups du monde et les morsures du monde trouvent ce livre sans forte connaissance du fin fond du cœur. […] La pensée droite et byzantine du moine a trouvé une draperie flottante qui lui va bien.

2950. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

On trouve, à côté, des illustrations plus modernes, qui, après les gloires incomparables de la sainteté, ont leur autorité et leur éclat : ainsi Bossuet, Massillon, Bourdaloue, — Bourdaloue surtout, que l’abbé Brispot semble affectionner pour l’héroïque et toute-puissante virilité du raisonnement. […] Le fond des choses y est si grand qu’on y sent réellement moins qu’ailleurs les différences de génie, et que la pensée y trouve presque, comme le cœur, son égalité devant Dieu.

2951. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

C’est celui même du gouvernement de l’Angleterre, tel que nous le trouvons indiqué dans cette humble chronique, toute éclatante de candeur et de vérité. […] On se rappelle le bruit que fit naguères cette première gloire littéraire de l’Amérique, qui éclata tout à coup comme un aloès qui fleurit et dont la fleur est déjà tombée… Des philanthropes, Narcisses humanitaires qui trouvaient l’humanité jolie en se regardant, prirent sur le poing et présentèrent à l’Europe attendrie cette Mistress Edgeworth américaine, et placèrent son livre sous la protection d’une telle émeute de sensibilité insurgée, que si la critique littéraire avait osé planter son scalpel dans cette œuvre esthétiquement médiocre, les Wilberforce du journalisme auraient crié au scandale, comme si on eût voulu toucher littérairement à l’Imitation de Jésus-Christ.

2952. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

Pour peu qu’il les eût aperçues, en effet, il en fût passé dans son livre quelque chose qui ne s’y trouve pas. […] Voilà, selon d’Alaux, l’explication et la clef de ce phénomène, qui s’appelle pour l’heure Faustin Ier, de la tyrannie indurée de cet homme, arrivé au pouvoir en se frottant les yeux, comme l’Éveillé de la comédie, sans parti pris, sans intention que d’imiter Richer, non parce qu’il était le plus intelligent de ces souverains de pas sage, mais parce qu’il était le dernier passé, et qui trouve tout à coup dans sa religion de barbare, dans sa terreur des sorciers et dans son fétichisme méprisé, une initiative qui fait de lui le représentant le plus pur qu’ait jamais eu à Haïti le parti ultra de la réaction africaine !

2953. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Docteur Favrot »

Le docteur Favrot, qui ne trouve pas que ce soit tout à fait assez que cela, lance, vers la fin de son ouvrage, l’idée des chambres mortuaires de l’Allemagne ; mais il ne nous les décrit pas, ne les examine point, et n’ajoute rien à cette idée de chambres mortuaires, avec leur système plus ou moins ingénieux de sonnettes, correspondant, comme on le sait sans le docteur Favrot, aux doigts du mort, et mises en vibration au moindre mouvement qui s’éveillerait dans le cadavre. […] J’ai cherché mon docteur Favrot et je n’ai rien trouvé qu’un candidat d’Académie ; car on m’a conté que le docteur se présentait comme candidat à l’Académie des inscriptions… Ceci m’a fait admirer une fois de plus l’influence des académies, qui atteint toujours en plein cerveau, avant qu’ils n’en soient, les hommes d’esprit qui veulent en être.

2954. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Auguste Vacquerie  »

Mais Victor Hugo, supérieur à Voltaire et à Sully, a trouvé mieux que Sully et Voltaire pour se dire à soi-même les choses qu’on ne se dit pas. […] Ce fut ma bienvenue et mon bouquet de fête De te trouver logé dans le même poète.

2955. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

On sait bien — même ceux-là qui méprisent le mieux ce monde corrompu — que les monstres qui s’y trouvent n’y sont pas en nombre si rutilant, et qu’ils n’ont pas tous cette profondeur épouvantable de monstruosité. […] car il est réel, ce talent, et c’est même la seule réalité qu’on trouve dans son livre, parmi tant de choses qui n’en ont pas.

2956. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Eugène Sue » pp. 16-26

malgré cette fin d’un homme qui meurt en prenant toutes ses précautions pour qu’on s’en aperçoive et pour que la charité des gens de bien ne puisse calomnier sa mémoire en l’honorant d’une bonne action dernière, malgré l’exil volontaire dans lequel la vanité trouve moyen de s’encadrer encore, lorsque tous les autres cadres ont été brisés, enfin malgré des travaux… considérables, si vous comptez le nombre des volumes, et qui n’ont jamais (malheureusement) été interrompus, M.  […] Eugène Sue, né riche, et qui ne se chercha que quand il n’eut plus rien, ne s’est jamais trouvé.

2957. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Janin » pp. 159-171

En présence de cette Fin du Neveu de Rameau, j’ai relu le Neveu de Rameau lui-même, et j’ai trouvé l’invention, si brillante déjà, de Diderot, moins splendide que la continuation qu’en a faite M.  […] Jules Janin, réduit aux forces personnelles de son esprit, n’aurait pas probablement trouvée tout seul.

2958. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Oui, vous trouverez que, dans Les Hommes de Lettres, rien n’est imitation positive, mais que tout y est réminiscence fatale, jusqu’à la folie idiote du héros, qui vous rappellera, mais en les faisant grimacer, ces grands fous, ces Titans dégradés de Balzac, le colonel Chabert avec son mouvement de canne au-dessus de sa tête chauve et vide, et le terrible Ferragus regardant « jouer au cochonnet. » III Et il n’y a rien de plus dans le roman de MM. de Goncourt que ce que je viens d’indiquer. […] Le seul inconvénient de ces portraits est pour la modestie des auteurs, qui semblent avoir voulu intéresser l’amour-propre de leurs juges naturels à leur faire trouver leur livre une œuvre vraie et éclatante, — ce à quoi ils n’ont évidemment pas pensé.

2959. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « L’Abbé *** »

Les gens à qui on en avait parlé se sont mis à lire le fatras de ces trois volumes, mais personne n’y a trouvé ce qu’il y cherchait. […] … Le livre qu’il commet n’est ni médiocre ni mauvais ; il est nul, puisque l’on n’y trouve que des idées qu’on a vues ailleurs et qui y sont noyées dans un style bien moins ridicule qu’ennuyeux.

2960. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Soutenu de ces titres et de sa puissance, il trouva des panégyristes. […] Parmi les panégyristes de Mazarin, on trouve un nom plus connu et plus grand, c’est celui de Corneille.

2961. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Les arts du dessin, que la domination d’un maître gêne moins, semblaient mieux garder leur génie ; et Alexandre était plus heureux à trouver des peintres, ou des statuaires que des poëtes dignes de lui. […] Puis, le Sphinx qui tyrannise, non plus Thèbes, mais la Grèce entière (j’entends cet Éolien qui, blotti sur des rochers, comme l’antique Sphinx, enlève et pille hommes et biens, sans que je puisse le repousser), frappe-le toi-même, je t’en supplie : sinon, trouve-nous quelque Œdipe qui précipite ce monstre, ou le fasse mourir en l’affamant ! 

2962. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delpit, Albert (1849-1893) »

L’Invasion est un livre où les délicats et les puristes trouveront bien à reprendre, mais qui leur plaira à tous par la sincérité de l’accent et la vivacité du style.

2963. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Jhouney, Alber (1860-1926) »

En elles, Jhouney trouva la certitude et la paix que tant d’autres cherchent vainement ailleurs.

2964. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vérola, Paul (1863-1931) »

Vérola trouveraient bientôt leur épanouissement si le poète retournait sans arrière-pensée à la tradition classique.

2965. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 258

Ses Poésies sont les premieres où l’on trouve de la douceur & de l’harmonie, qualités nécessaires à toute production poétique.

2966. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 362-363

Le Cultivateur, le Militaire, le Commerçant peuvent se passer d’un Conte, d’un Roman, d’un Opéra-comique ; tandis que la nécessité les rappelle presque toujours aux lumieres de ces hommes précieux, qui trouvent les moyens de prévenir les besoins, ou d’y remédier.

2967. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 378-379

Ses Sermons, peu éloquens à la vérité, sont du moins solides ; & ses sentimens trouvent un nouveau sujet d’éloge, dans le zele qu’il a eu de contribuer au succès des Prédicateurs d’un talent supérieur au sien.

2968. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 262-263

On pourroit y trouver encore quelques idées justes, si on avoit le courage de dévorer un tas d’inepties & d’extravagances qui les suffoquent.

2969. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 109-110

Au sujet des anciennes coutumes des François, on trouve dans le Livre de M.

2970. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 255-256

On trouve d’excellentes observations dans son Introduction générale à l’étude des Sciences & des Belles-Lettres, réimprimée depuis à la suite d’un mauvais Ouvrage de M.

2971. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 73

Par cette raison, on n'y trouve point cette franchise, ce naturel & cette facilité, qui font l'ame & l'agrément du style épistolaire.

2972. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 234-235

Parmi beaucoup d’idées & d’expressions triviales, on trouve dans les Satires du P.

2973. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 279-280

On y trouve même des rapports qui n'avoient point été apperçus, quelques idées neuves, le tout présenté d'un style auquel on ne peut reprocher que d'être quelquefois obscur & traînant ; ce qui seroit deux défauts considérables, s'ils étoient continuels.

2974. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Le second principe de notre école tient tout entier dans la solution de cet énoncé : trouver un rythme adéquat à l’expression des processus psychiques de l’âme humaine. […] D’autre part, je n’aurais pas risqué de me faire attribuer un brevet de pédantisme, si je n’avais trouvé dans les œuvres des artistes contemporains la confirmation de ma doctrine. […] Qu’on veuille bien ne pas oublier que cette étude n’est que la très brève condensation de quelques idées, qui trouveront plus tard leur développement normal dans l’exposé d’une théorie métaphysique sur l’idée symbolique et la Poésie contemporaine. […] Et si vous tiriez au clair les derniers sentiments qui se cachent en lui, vous trouveriez qu’il n’est pas un seul homme qui ne soit infiniment inconsolable à la pensée qu’il y ait quelque part, dans le pays le plus reculé de l’univers, une petite source où il n’ait pas encore bu !  […] Il faut trouver cette âme, qui apparaît au contact d’autres mots, qui éclate et éclaire certains livres d’une lumière inconnue, bien difficile à faire jaillir.

2975. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « L — II » pp. 196-197

On peut trouver singulier que l’initiative en telle matière vienne uniquement d’un homme politique qui jusqu’ici était plutôt réputé timide : c’est que les autres le sont encore plus.

2976. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bois, Jules (1868-1943) »

Dans son dernier recueil (Prières), je ne trouve pas assez d’habileté d’art pour séduire mes mauvais instincts de rhéteur, ni les sensations d’humanité et de vie que réclame ma sensibilité naturelle.

2977. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Veyrat, Jean-Pierre (1810-1844) »

Sainte-Beuve Si je voulais chercher quelques traces ou indices du talent de Veyrat à cet âge de vingt-deux ans, je les trouverais plutôt dans ses Italiennes, poésies politiques dont il ne se donnait que comme l’éditeur (1832).

2978. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 509

M. l’Abbé Clément a été moins heureux dans les Ouvrages de piété qu’il a composés ; le style en est froid & commun, quoiqu’on puisse y trouver égalemen de quoi s’instruire & s’édifier.

2979. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 324

On trouve dans son Poëme, adressé à la Princesse de Conti, & dans une Epître à Madame de Maintenon, des détails très-heureusement rendus.

2980. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 64-65

On y trouve une Préface lumineuse, qui donne d’abord une juste idée de la matiere que l’Auteur va traiter.

2981. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 135-136

Linant sont très-médiocres, si l’on en excepte le Madrigal que voici, où l’on trouvera un éloge délicat & fin du château de Cirey, & de l’illustre Marquise du Châtelet qui l’habitoit alors : Un Voyageur qui ne mentoit jamais, Passe à Cirey, l’admire, le contemple ; Il croit pourtant que ce n’est qu’un Palais ; Mais voyant Emilie : Ah !

2982. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 257

En lisant attentivement ses Sermons, on y trouve une supériorité très-décidée sur le plus grand nombre de nos Prédicateurs modernes, qui ne l’estiment peut-être pas & seroient certainement heureux de lui ressembler.

2983. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 400-401

On trouve, dans le Recueil de ses Œuvres, quatre Sermons prononcés à l’assemblée des Etats de Languedoc, deux Instructions pastorales, un grand nombre de Harangues, qui, sans égaler l’éloquence des Discours de son prédécesseur, prouvent qu’il avoit du goût & des talens pour la Littérature.

2984. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 515-516

Le mauvais goût ne manque jamais de trouver des partisans & des panégyristes, lors même que le bon est éclairé par des préceptes & des exemples.

2985. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 563-564

Nous ajoutons qu’elle a fait encore un Livre de Conseils, où celui de se guérir de la démangeaison d’écrire auroit pu trouver place.

2986. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 81-82

Les personnes qui goûtent les Romans, & qui y attachent un grand mérite, trouveront dans les siens bien des qualités propres à les leur rendre intéressans ; il offrent de la légéreté, de la délicatesse, du sentiment, & sont exempts de ce ton odieux de licence, si prodigué par cette sorte d'Esprits qui ont la démangeaison d'écrire, sans autre inspiration que celle du vice.

2987. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 218

Despréaux, grimpé sur Parnasse Avant que personne en sût rien, Trouva Regnier avec Horace, Et rechercha leur entretien.

2988. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » p. 426

Il a beau les faire imprimer sur du papier superbe, les enrichir de gravures magnifiques, les louer infatigablement dans les Avis & Préfaces, les étayer de notes & d'observations ; le Public ingrat en méconnoît le prix, & dit, en voyant tant de luxe inutilement prodigué, J'en trouve tout fort beau, Papier, dorure, image, caractere.

2989. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Abadie, Michel (1866-1922) »

On trouve dans cette œuvre une richesse un peu violente de clameurs, avec aussi le sentiment d’une exquise et noble tendresse.

2990. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Auriac, Victor d’ (1858-1925) »

Victor d’Auriac a trouvé un bien frais et bien gracieux titre pour ses vers de la vingtième année, Pâques-Fleuries.

2991. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Baour-Lormian, Pierre Marie François Louis (1770-1854) »

Baour-Lormian est un de nos meilleurs versificateurs ; son style n’est cependant remarquable par aucun de ces efforts, aucune de ces tentatives qu’on observe dans celui de la plupart de nos poètes à la mode, tout est naturel et simple dans les vers de M. de Lormian… Le fond sur lequel roulent ces Veillées est bien triste et bien sombre : il ne peut plaire qu’aux âmes sensibles et mélancoliques qui aiment à entendre les Muses soupirer des plaintes sublimes et moduler de tendres regrets ; elles y trouveront, dans de beaux vers, l’expression la plus parfaite des sentiments dont elles se nourrissent, et chériront le poète aimable dont les chants mélodieux s’accordent si bien avec cette voix secrète de douleur qui retentit toujours au-dedans d’elles-mêmes.

2992. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brandenburg, Albert-Jacques (1878-1934) »

Et déjà nous ne trouvons plus dans ses derniers vers les incorrections de syntaxe qu’on n’eût pu reprocher, sans mesquinerie, à ses premiers.

2993. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Duvauchel, Léon (1850-1902) »

Emmanuel Des Essarts La recherche du vrai et l’attachement au goût trouvent leur compte dans l’aimable volume de Léon Duvauchel… Il manie le triolet avec la perfection de Saint-Amant et de Blot, ces maîtres du genre.

2994. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guigou, Paul (1865-1896) »

François Coppée Chez le vrai poète, on trouve, harmonieusement fondues, l’imagination de l’homme, la sensibilité de la femme et la candeur de l’enfant.

2995. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Legrand, Marc (1865-1908) »

Mais j’insisterai sur la partie moderne, la première du livre, où je trouve des pièces exquises de forme et qu’eût pu signer A. 

2996. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pyat, Félix (1810-1889) »

C’était en 1846 : j’appris que l’auteur d’Ango et des Deux Serruriers venait de composer un Diogène, une comédie athénienne ; j’étais fou, comme je le suis encore, de tout ce qui touche à la Grèce maternelle, et, avec la confiance de la jeunesse qui ne doute de rien, j’allais trouver Pyat, que je n’avais jamais vu, et je lui dis combien je serais heureux de connaître sa pièce.

2997. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quellien, Narcisse (1848-1902) »

Quellien, poète breton, d’une verve si originale, le seul homme de notre temps chez lequel j’aie trouvé la faculté de créer des mythes.

2998. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rictus, Jehan (1867-1933) »

Cette œuvre, très haute, dont je n’ai cité qu’un fragment (car on trouvera dans le livre bien d’autres chapitres semblables), ne peut se comparer, comme quelques critiques l’ont maladroitement fait, aux chansons de Richepin ou de Bruant ; elle est, en sa langue pittoresque, un réquisitoire heureux contre l’iniquité des Forts et des Puissants, une leçon à l’usage d’une société soi-disant chrétienne, dont la conscience semble dormir en toute sécurité au milieu d’un bourbier… [La Province nouvelle (juillet 1897).]

2999. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vaucaire, Maurice (1866-1918) »

Maurice Vaucaire a fait paraîtra un recueil de poésies sous le titre singulier : Le Panier d’argenterie ; on n’y trouve ni pallier, ni argenterie, mais une suite de délicats petits poèmes sur l’amour, quelques-unes des joies qu’il donne et des plus nombreuses déceptions qu’il cause… Il ne faut voir du poète que ses vers, et ne leur demander ni d’où ils viennent ni où ils vont ; ils ne nous donnent le plus souvent que la moitié d’un secret ; soyons assez discrets pour ne pas exiger l’autre ; leur métier est de nous charmer, et ceux-ci ont fait le leur.

3000. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 232-233

L’Histoire de la Conquête d’Angleterre par Guillaume Duc de Normandie, celle de Philippe - Auguste & celle de Charles VIII, satisferont toujours les Lecteurs, pourvu qu’on n’y exige autre chose que tout ce qu’on peut trouver dans les autres Historiens, & qu’on fasse grace à la diffusion du style, en faveur de l’intérêt que l’Auteur a répandu dans sa maniere d’écrire & de présenter les événemens.

3001. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 289-290

On peut les lire encore aujourd’hui, parce qu’on y trouve une fraîcheur de coloris que le temps n’a point flétrie.

3002. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 398-399

On trouve dans ses Odes, de la force, de l’enthousiasme, & de la poésie.

3003. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 91

Sa Traduction d’Horace n’est guere estimable que par les Remarques qui l’accompagnent ; parmi un grand nombre de curieuses & d’instructives, on en trouve plusieurs d’inutiles & de diffuses, fruit ordinaire d’un savoir qui ne cherche qu’à s’étaler.

3004. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 479-480

Ce Jésuite a eu aussi une grande part au Recueil des Lettres édifiantes & curieuses, écrites des Missions étrangeres, où, parmi des récits propres à intéresser la piété, on trouve des détails de Géographie, de Physique, d’Astronomie, d’Histoire Naturelle, dignes de l’attention des Curieux & des Savans.

3005. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 72

Peut-être ce Lexicographe a-t-il trouvé mauvais que M.

3006. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 266-267

Mathieu est aussi l’Auteur d’une Tragédie intitulée la Ligue, Tragédie mauvaise, comme on peut le croire, où l’on trouve ces Vers que Racine semble avoir imités : Je redoute mon Dieu, c’est lui seul que je crains… On n’est point délaissé, quand on a Dieu pour pere ; Il ouvre à tous la main, il nourrit les corbeaux, Il donne la pâture aux jeunes passereaux, Aux bêtes des forêts, des prés & des montagnes, Tout vit de sa bonté, &c…… L’Auteur d’Athalie dit : Je crains Dieu, cher Abner, & n’ai point d’autre crainte…..

3007. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 299

& où trouver cette supériorité philosophique qui éleve au dessus de tout ?

3008. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 107-108

Rochefort, [N.ABCD] de l'Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né en 17.. connu avantageusement dans la Littérature par une Traduction en Vers de l'Iliade & de l'Odyssée d'Homere, où l'on trouve une versification aisée, noble, animée, & quelquefois nerveuse, mais dépourvue en général de ce coloris qui donne la vie aux pensées & aux sentimens, de cette variété de tours qui fait disparoître la monotonie, & de ce choix de termes qui rend le Vers toujours poétique.

3009. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 264-265

Malgré cela, son Virgile travesti trouve encore des Lecteurs dans ceux qui, pour se distraire, veulent bien en lire cinquante Vers de suite ; car il n'est pas possible d'aller au delà.

3010. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — I. » pp. 204-223

Parlant, je crois, de quelque souper chez le président Hénault, qui faisait les honneurs de chez lui en mangeant beaucoup, le prince de Ligne nous dit : « Marmontel l’a secondé à merveille ; Duclos pas mal, avec sa sécheresse et son sel ordinaire ; sel de mer à la vérité, sel amer, mais qui vaut mieux que le sel attique dont on parle toujours et où je ne trouve jamais le mot pour rire. » Les portraits des gens de lettres qui terminent le fragment trop court des Mémoires de Duclos, et où l’on voit passer Fréret, Terrasson, Du Marsais, La Motte, forment un des meilleurs et des plus agréables chapitres de notre histoire littéraire. […] Les esprits qui ont une fois cette habitude de crudité franche trouvent moins d’inconvénient à se rudoyer ainsi, que de plaisir à s’exercer et à donner sur n’importe quel sujet et dans quel sens : Je ne suis pas grossier, disait-il, mais trop peu poli pour le monde que je vois. […] Si nous avions le temps de le suivre dans l’entresol du docteur Quesnay chez Mme de Pompadour, et de l’y entendre parlant des Bourbons et de leur race, et les louant de verve et comme par mégarde, nous trouverions en lui le type, en quelque sorte, du bourru flatteur.

3011. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier (Suite et fin.) »

» Il le redit, non moins excellemment, dans un article sur Ary Scheffer, en faisant remarquer que cet esprit si distingué et si élevé n’a pas assez compris que la pensée pittoresque n’avait rien de commun avec la pensée poétique : « Un effet d’ombre ou de clair, une ligne d’un tour rare, une attitude nouvelle, un type frappant par sa beauté ou sa bizarrerie, un contraste heureux de couleur, voilà des pensées comme en trouvent dans le spectacle des choses les peintres de tempérament, les peintres nés. » Aussi, tout en rendant justice aux sentiments et aux intentions épurées de ce « poète de la peinture » comme il l’appelle, il ne l’a loué en toute sincérité et franchise que pour certains portraits où le sens moral n’a fait qu’aiguiser l’observation et donner plus de vie à la vérité. […] Il s’ingénie à trouver pour chacun les formes de définition les plus agréables comme les plus vraies, en tirant la description le plus qu’il peut du côté de l’éloge. […] Un jour, les théâtres chômaient ; le courant dramatique était à sec ; il n’y avait pas à l’horizon, aussi loin que la longue-vue pouvait porter, la plus petite voile de vaudeville, pas un trois-mâts de mélodrame qui se laissât apercevoir ; Théophile Gautier s’en revenait de Neuilly par le bois de Boulogne, pensif, méditant son sujet de feuilleton, et tout résigné déjà à n’en pas faire : il entre au Jardin d’acclimatation, il visite l’Aquarium… son sujet est trouvé, et à peine arrivé au Moniteur, debout, sur le coin d’un bureau selon son habitude, il écrit de sa plus jolie écriture et au courant de la plume, sans rature aucune, ce feuilleton de l’Aquarium (9 décembre 1861) où tous les mystères sous-marins sont racontés, — un petit chef-d’œuvre de diction scientifique et descriptive.

3012. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite.) »

Avant même de parcourir ces catalogues, on aurait pu gager, ce me semble, que du moment où Marie-Antoinette avait une bibliothèque de boudoir, on devait y trouver à peu près indifféremment tous les romans, bons ou mauvais, qui avaient fait quelque bruit dans le temps, toutes les nouveautés dont on avait parlé autour d’elle et qu’elle avait fait prendre, sauf, à elle, à les rejeter bien vite après en avoir lu les premières pages. […] À un moment, elle négocie avec Mirabeau ; elle prend sur elle et triomphe de ses préventions de femme en consentant à voir le monstre : elle le trouve de près plus séduisant qu’effrayant. […] Courtois, fils du conventionnel et de qui je tiens le fait, possédait cet exemplaire annoté, que son père avait trouvé dans les papiers de Robespierre.

3013. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Les fondateurs de l’astronomie moderne, par M. Joseph Bertrand de l’académie des sciences. »

Non, l’immortalité ne serait qu’une ombre sans l’activité… C’est la vie éternelle que nous voulons, et non la mort éternelle. » Nous apprécions certes, nous admirons même l’esprit ingénieux, inventif, le talent littéraire, la fertilité spéculative, qui ont fait trouver à M.  […] Déjà, du reste, elle a porté ses fruits ; elle a trouvé, comme on pouvait s’y attendre, des esprits tout préparés, et dans un livre également curieux, mais de plus en plus conjectural et tout à fait aventuré dans ses conclusions23, un autre homme d’esprit, M.  […] On les trouvera résumés et exposés au complet dans deux conférences faites à Angoulême, en mars 1865, et publiées sous ce titre : Galilée, sa mission scientifique, sa vie et son procès (Poitiers, 1865).

3014. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Voici une page que je trouve d’une grande dureté et d’une véritable injustice pour les lettrés philosophes : « Habiles gens, ces philosophes académiques du xviiie  siècle, les Suard, les Morellet, plats, serviles, rentés par les seigneurs, à peu près entretenus de pensions par des grandes dames, avec, aux jambes, les culottes de Mme Geoffrin. […] Le siècle de Léon X ne trouve pas grâce, auprès de ces dégoûtés, dans sa manifestation la plus idéale et la plus divine. […] Voici une page que je trouve parfaite en son genre : lisez haut, lisez bien, accentuez et scandez chaque mot, chaque membre de phrase, comme Jean-Jacques le voulait pour son monologue de Pygmalion, et vous sentirez quelle est, en ce genre du pittoresque écrit, l’habileté de MM. de Goncourt : « Sept heures du soir.

3015. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVe entretien. Littérature grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère » pp. 31-64

Quelquefois dans le nombre de ces vers il en trouvait un, deux, ou même davantage, qui étaient de trop ; de là il arriva que quelques-uns en apportèrent de leur façon. […] Il faut pour cela deux choses : la première, que les langues soient déjà très riches, très fortes et très nuancées d’expressions, sans quoi le poète manquerait de couleurs sur sa palette ; la seconde, que le poète lui-même soit un instrument humain de sensations, très impressionnable, très sensitif et très complet ; qu’il ne manque aucune fibre humaine à son imagination ou à son cœur ; qu’il soit une véritable lyre vivante à toutes cordes, une gamme humaine aussi étendue que la nature, afin que toute chose, grave ou légère, douce ou triste, douloureuse ou délicieuse, y trouve son retentissement ou son cri. […] Il trouva Crithéis aussi modeste, aussi laborieuse et aussi habile qu’elle était belle ; il s’attacha à l’enfant, dont l’intelligence précoce faisait présager je ne sais quelle gloire à la maison où les dieux l’avaient conduit ; il proposa à Crithéis de l’épouser, et de donner ainsi un père à son fils.

3016. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

— Je me trouve un peu incommodé de la veine poétique, pour la quantité des saignées que j’y ai faites ces jours passés. […] Il est de sel attique assaisonné partout, Et vous le trouverez, je crois, d’assez bon goût. […] Le pas est facile à franchir de la métaphore à la périphrase : souvent, pour être comprise et trouver son application, la métaphore a besoin de s’allonger en périphrase.

3017. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Ce n’est pas par impuissance qu’il n’y a mis ni esprit ni saillies : c’est par convenance ; mais dans ses Lettres et ses Souvenirs, où il s’abandonne à son impression, on est tout surpris de trouver chez cet homme grave tant de vivacité et tant de mordant. […] Passage de l’idée à la vie : Thierry Lorsque Augustin Thierry, en 1817829, donna au Censeur Européen et au Courrier Finançais ses premières études sur l’Histoire d’Angleterre et sur l’Histoire de France, il avait de grandes ambitions philosophiques : il prétendait trouver la loi suprême, unique, du développement national de chaque peuple830. […] Quand il abordait l’histoire de France, il voyait dans l’affranchissement des communes « une véritable révolution sociale, prélude de toutes celles qui ont élevé graduellement la condition du Tiers État » : remontant plus haut, il crut trouver dans l’invasion franque « la racine de quelques-uns des maux de la société moderne : il lui sembla que, malgré la distance des temps, quelque chose de la conquête des barbares pesait encore sur notre pays, et que des souffrances du présent on pouvait remonter, de degré en degré, jusqu’à l’intrusion d’une race étrangère au sein de la Gaule, et à sa domination violente sur la race indigène ».

3018. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IV. Précieuses et pédantes »

Je trouve même supérieurs à tous les harmonieux, ceux qui ont une unité réelle dont le principe est intérieur. […] Malheureusement une épithète est d’ordre physique, l’autre d’ordre moral et Pascal trouverait que tes fenêtres, fausses toutes deux, sont, ridicule inattendu ! […] Dans tous les discours que lui prête le pauvre Montégut, je n’ai trouvé, il est vrai, qu’une seule ironie, mais combien fine : le docteur parle d’une chienne comme s’il s’agissait d’une femme et d’une femme comme s’il s’agissait d’une chienne.

3019. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Le duc d’Antin ou le parfait courtisan. » pp. 479-498

Sitôt qu’il est placé auprès de Monseigneur, c’est-à-dire auprès de l’héritier présomptif et de celui qui, selon toute apparence, sera roi un jour, d’Antin s’exerce à l’assiduité : il est sage par tempérament et peu livré aux emportements de la jeunesse d’alors, ce qui lui laisse tout son temps pour remplir ses devoirs et pour faire sa cour, « à quoi, dit-il, on me trouvait beaucoup de talent ». […] Il s’afflige bien moins encore de l’arrêt de sa fortune que de cette sorte d’ingratitude qu’il croit rencontrer au cœur du maître ; et c’est ici que nous trouvons chez d’Antin ce qui le caractérise dans l’espèce et ce que j’ai déjà appelé le platonisme du courtisan. […] Je suis bien persuadé que, malgré toutes mes résolutions et mes chagrins, je cherchais à les trouver telles. » Les compliments, les assurances de services qui lui pleuvent de toutes parts, lui sont un prétexte ; tout conspire avec son secret désir ; il se laisse reprendre plus que jamais au train de la Cour.

3020. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — I. » pp. 186-205

Mme Du Deffand, chez qui l’on apprend à connaître pendant quatorze ans, jour par jour, les Choiseul et l’abbé Barthélemy, goûtait ce dernier, le grand abbé, comme elle l’appelait, et le trouvait à son gré ; mais elle en parlait comme de tous ceux qu’elle connaissait, en toute liberté et sans indulgence. […] Il racontait cela par hasard à quelqu’un devant Mme de Choiseul, et le lendemain il trouvait les douze figures sur sa table sans savoir d’où elles lui venaient. […] Mme de Choiseul, aidée cette fois de Mme de Grammont pour complice, trouve le moyen d’avoir la clef pendant son absence, et le cabinet philosophique, décoré, comme par un coup de baguette, de toutes sortes de jolis meubles ou même d’ouvrages de leurs mains, est métamorphosé à l’instant en un boudoir enchanté.

3021. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre deuxième. La force d’association des idées »

Nous trouvons donc, en définitive, dans l’identité de l’action et dans le contraste primitif de l’action avec la résistance extérieure la source première des similarités ou des contrastes qui associent les sentiments, qui les font onduler en sens divers. […] L’intelligence n’est pas à part, reliant par une action exclusivement spirituelle des idées qui ne trouveraient pas en même temps une liaison mécanique et cérébrale. […] Un sentiment ou désir dominateur trouve alors des voies par où il se répand et suscite les représentations adaptées.

3022. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre IV. L’unification des sociétés »

D’après Beaumanoir, on ne pouvait « trouver et royaume de France, deux chastelenies qui de toz caz usassent de meisme coutume196 ». […] Inversement, que dans une société, même très centralisée, manquent la plupart des autres conditions favorables à l’égalitarisme, et nous trouverons naturel qu’elle soit peu égalitaire. […] Un gouvernement qui vise l’unification sociale peut trouver son compte à élever ceux qui étaient abaissés, comme à abaisser ceux qui étaient élevés.

3023. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Krysinska, Marie (1857-1908) »

Ce que Jean Moréas (de l’école romane) aura cru trouver en peinant terriblement sur les vieux bouquins de Ronsard et quelques dictionnaires ignorés, Marie Krysinska ne peut-elle l’avoir découvert aussi en jouant avec les frous-frous de sa jupe, les perles d’un collier, le souvenir d’un rêve ?

3024. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Avertissement. » pp. -

Parmi plus de quinze cent faits, à peine s’en trouve-t-il trois ou quatre qui offrent quelque chose digne de remarque.

3025. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 406-407

Il y a d’excellentes choses dans sa Grammaire, connue sous le titre de Principes de la Langue Françoise : malgré cela, cet Ouvrage, où l’on trouve rarement des observations neuves, dont les regles & les enseignemens sont si compliqués, dont le style est tantôt recherché, précieux, tantôt abstrait & embrouillé, le distingue peu du commun des Grammairiens.

3026. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 476-477

Les Littérateurs qui ne se laissent point aller au torrent de la mode & du Bel-esprit, y trouveront cependant des morceaux qui, du côté de la force & de l’imagination, sont infiniment supérieurs aux morceaux prétendus choisis dans nos anciens Poëtes, qui figurent dans tant de Recueils.

3027. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 515-516

On n’y trouve point, à la vérité, ces traits de force qui étonnent l’Auditeur, ces tableaux énergiques qui le frappent, ces grands mouvemens qui l’entraînent : mais il est aussi très-éloigné de cette affectation de descriptions frivoles, plus propres à amuser qu’à instruire ; de ces portraits où l’on s’occupe plus du coloris, que de la vérité ; de cette recherche d’esprit qui éteint le feu de l’action, & invite à croire qu’on n’est pas plus persuadé soi-même, qu’on ne s’inquiete de persuader les autres ; de ces pensées plus fines que solides ; de ces tours plus brillans que naturels ; de ces expressions plus mondaines qu’oratoires ; ressources indignes de la majesté de la Chaire, & plus ajustées au ton des fauteuils académiques, où le sommeil de celui qui parle, est le précurseur de celui des personnes qui écoutent.

3028. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 176-177

Après M. de Fontenelle, on ne croyoit pas qu’il fût possible de trouver un Continuateur digne de lui pour l’Histoire de l’Académie des Sciences ; encore moins se promettoit-on des Eloges académiques capables d’intéresser, après les siens.

3029. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 178-179

Sa Sophonisbe eut un succès qui se soutint plus de trente ans, & trouve encore aujourd’hui des approbateurs.

3030. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 417-418

il s’y trouvera peut-être des Gens d’esprit qui les liront avec plaisir.

3031. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 500-501

« Quand on les lit, on ne comprend pas, dit cet Ecrivain, qu’il ait pu trouver du temps pour composer tant d’autres Ouvrages sur les matieres les plus importantes, & l’on est tenté de croire qu’il a passé sa vie à lire Homere & Virgile, dont il prend si bien le tour & le caractere ».

3032. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 517-518

On doit s’attendre, après cela, à ne pas trouver, dans ses Ouvrages, ce caractere d’exactitude & de perfection que le temps seul peut donner aux Productions de l’esprit ; mais on ne peut lui refuser de la netteté, de la méthode, une lecture immense, quelquefois une imagination vive, jointe à un style léger, mais souvent incorrect.

3033. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Avant-propos » pp. -

C’est faire apprécier au lecteur l’ensemble de toutes les tentatives, dans lesquelles les auteurs se sont essayé à voir avec des yeux autres que ceux de tout le monde ; à mettre en relief les grâces et l’originalité des arts mis au ban par les Académies et les Instituts ; à découvrir le caractère (la beauté) d’un paysage de la banlieue de Paris ; — à apporter à une figure d’imagination la vie vraie, donnée par dix ans d’observations sur un être vivant (Renée Mauperin, Germinie Lacerteux) ; à ne plus faire éternellement tourner le roman autour d’une amourette ; à hausser le roman moderne à une sérieuse étude de l’amitié fraternelle, (Les Frères Zemganno) ou à une psychologie de la religiosité chez la femme (Madame Gervaisais) ; — à introduire au théâtre une langue littéraire parlée ; — à utiliser en histoire des matériaux historiques, restés sans emploi avant eux, (les lettres autographes, les tableaux, les gravures, l’objet mobilier) ; — tentatives enfin, où les deux frères ont cherché à faire du neuf, ont fait leurs efforts pour doter les diverses branches de la littérature de quelque chose, que n’avaient point songé à trouver leurs prédécesseurs.

3034. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface et note de « Notre-Dame de Paris » (1831-1832) — Préface (1831) »

Il y a quelques années qu’en visitant, ou, pour mieux dire, en furetant Notre-Dame, l’auteur de ce livre trouva, dans un recoin obscur de l’une des tours, ce mot gravé à la main sur le mur : ἈNΆГKH.

3035. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VI. Le canari merveilleux. »

» Baffo jette à terre 20 cauris et s’éloigne en emportant le canari. « Quand le marchand s’en reviendra, se dit-elle, il trouvera les cauris à la place du canari ».

3036. (1870) La science et la conscience « Avant-propos »

Tant que la contradiction subsistera sur ce point vital, les sciences morales ne seront point assurées d’avoir trouvé leur base.

3037. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VIII. De la cosmographie poétique » pp. 231-232

La fable des géants faisant la guerre aux dieux et entassant Ossa sur Pélion, Olympe sur Ossa, doit avoir été trouvée depuis Homère.

3038. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLIII » pp. 173-174

Cette fois il a trouvé juste et il est tombé à belles dents sur sa proie.

3039. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Couyba, Charles-Maurice (1866-1931) »

Dans le recueil que nous donne aujourd’hui le nouveau poète que j’ai le plaisir de vous présenter, vous trouverez l’émotion, la belle candeur, tour à tour forte et charmante de la jeunesse — la jeunesse !

3040. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dorian, Tola (1841-1918) »

Rarement j’ai trouvé, dans la plume d’une femme, d’une étrangère, une telle énergie, une telle puissance d’impression.

3041. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gineste, Raoul (1849-1914) »

Les charmantes heures passées ainsi à feuilleter ces vers parfois encore inachevés, là-haut, dans le pittoresque logis que Gineste s’est trouvé sur les plus hautes cimes de Belleville, avec son jardin en terrasse qu’un corbeau apprivoisé ravage et au travers duquel d’innombrables chats, génération sans cesse augmentée, se font les griffes en déchirant la fine écorce des genêts et des lilas.

3042. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Magre, André (1873-1949) »

Je n’ai pas vu tes yeux, je n’ai pas vu ta bouche ; N’allume pas la lampe au moins, il serait fou De ne plus te trouver alors que je te touche.

3043. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Souchon, Paul (1854-1923) »

Souchon la trouve tout naturellement, grâce à une langue souple et pure, à des images d’une belle et touchante sérénité.

3044. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 122-123

En un mot, c’est dans les Ecrits de ce jeune Auteur qu’on trouve la saine Philosophie, & non dans les productions de ces Ecrivains orgueilleux qui la font consister dans des maximes ampoulées, dans des sentences froides & de commande, dans des déclamations aigres & séditieuses, faute de pouvoir mieux faire.

3045. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 294-295

Feutry s’est encore occupé de la Traduction de plusieurs Ouvrages Anglois, dont la plupart sont des Romans qui trouvent encore des Lecteurs.

3046. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 461-462

On avoit trouvé dans une vigne appartenante à M. de Guenebauld, un tombeau de pierre où étoit une inscription Grecque qu’on a traduite ainsi : « Dans le Bocage de Mithra, ce Tombeau couvre le corps de Chindonax, Grand-Prêtre.

3047. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 527-528

Il est rare de trouver dans les personnes de sa naissance, autant d’amour pour le travail & de zele pour les Lettres.

3048. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 16-17

Il est moins complet que le nouveau Dictionnaire historique en six volumes ; mais on y trouve aussi moins d’inexactitudes, moins d’erreurs, moins de fausses citations, moins de faux jugemens, moins de fautes de style & de typographie.

3049. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — N. — article » pp. 405-406

On est sur-tout choqué d’y trouver un chaos perpétuel, qui n’est assujetti à aucune regle, pas même à l’ordre chronologique, pas même à l’ordre alphabétique.

3050. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 130-131

Ce n'est pas que le péril où je me trouve ne soit fort grand , répondit-il, puisqu'au moment où je vous écris, on sonne pour la vingt & deuxieme personne qui est morte aujourd'hui : ce sera pour moi quand il plaira à Dieu.

3051. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 357-358

Ce M. de la Touche, qui vivoit encore au commencement de ce Siecle, n'a pas été assez heureux pour trouver place chez aucun de nos Lexicographes.

3052. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 384-385

Après avoir débuté dans la carriere des Lettres par quelques petites Pieces de Poésie qui supposent de la sensibilité & un certain talent pour la versification, il a publié un volume de Discours où l’on trouve de l’élévation dans les idées, de la noblesse dans les sentimens, de la chaleur dans le style, que l’Auteur pourra perfectionner en mettant plus d’harmonie & plus de liaison dans ses périodes, trop souvent incohérentes & brusques.

3053. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 415-416

Quelques Critiques se sont plaint de ne pas trouver, dans son style, cette politesse & ces graces, but actuel des efforts de tous nos Ecrivains ; mais quand il ne seroit pas injuste de lui reprocher d'avoir manqué de ces qualités, qui n'etoient encore qu'en germe, nous doutons qu'elles soient préférables à cette noblesse simple & naturelle, à cette aisance moëlleuse & toujours soutenue, qui regnent dans sa Traduction & dans tous les Ecrits qui ont paru quelque temps après lui.

3054. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Sculpture, Vassié, Pajou, Mignot » p. 104

Mais comment fait-il pour en trouver de beaux.

3055. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre II. De la patrie d’Homère » pp. 258-259

S’il est vrai qu’il n’existe point d’écrivain plus ancien qu’Homère, comme Josèphe le soutient contre Apion le grammairien, si les écrivains que nous pourrions consulter ne sont venus que longtemps après lui, il faut bien que nous employions notre critique métaphysique à trouver dans Homère lui-même et son siècle et sa patrie, en le considérant moins comme auteur de livre, que comme auteur ou fondateur de nation ; et en effet, il a été considéré comme le fondateur de la civilisation grecque.

3056. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Argument » pp. 355-356

. — Conformément aux principes de la Science nouvelle, on trouve aujourd’hui dans le monde beaucoup de monarchies, quelques démocraties, presque plus d’aristocraties.

3057. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Du poète c’est le mystère ; Le luthier qui crée une voix Jette son instrument à terre, Foule aux pieds, brise comme un verre L’œuvre chantante de ses doigts ; Puis d’une main que l’art inspire, Rajustant ces fragments meurtris, Réveille le son et l’admire, Et trouve une voix à sa lyre, Plus sonore dans ses débris104 ! […] Alfred de Vigny disait d’elle qu’elle était « le plus grand esprit féminin de notre temps. » Je me contenterais de l’appeler « l’âme féminine la plus pleine de courage, de tendresse et de miséricorde. » — Béranger lui écrivait : « Une sensibilité exquise distingue vos productions et se révèle dans toutes vos paroles. » — Brizeux l’a appelée : « Belle âme au timbre d’or. » — Victor Hugo, enfin, lui a écrit, et cette fois sans que la parole sous sa plume dépasse en rien l’idée : « Vous êtes la femme même, vous êtes la poésie même. — Vous êtes un talent charmant, le talent de femme le plus pénétrant que je connaisse. » Et un seul mot en finissant pour ceux et celles qui trouveraient que j’ai parlé bien longuement des douleurs de Mme Valmore, et qui, se reportant à leurs propres peines, seraient tentés de dire : « Et moi donc, suis-je sur des roses ? 

3058. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VII. Narrations. — Dialogues. — Dissertations. »

Pour parvenir à ce bel ordre, l’historien doit embrasser et posséder toute son histoire ; il doit la voir tout entière comme d’une seule vue ; il faut qu’il la tourne et qu’il la retourne de tous côtés jusqu’à ce qu’il ait trouvé son vrai point de vue. […] C’est ce que font les romanciers quand ils suivent les aventures de plusieurs individus ou de plusieurs groupes : dans la dispersion des actions particulières, il y a de temps à autre comme des nœuds qui resserrent tous les fils : les individus, les groupes se mêlent et se démêlent incessamment, et le sujet, à chaque moment dispersé, à chaque moment rassemblé, reste toujours facile à suivre pour l’esprit qui y trouve l’ordre et la clarté nécessaires.

3059. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Enfin ce fut Chapelain qui, s’inspirant de l’esprit des statuts, trouva le seul ouvrage que quarante personnes pussent faire ensemble pour « l’embellissement de la langue » : un Dictionnaire. […] Sans doute elles se détermineront négativement : ce seront celles en qui l’on ne trouve point trace de provincialisme ou de langage technique.

3060. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Cette assertion a trouvé bien des partisans : mais a-t-on cru aveugler les esprits, au point de leur faire oublier les principes & la vérité ? […] Tous les peuples & toutes les conditions y peuvent trouver des leçons qui leur sont propres.

3061. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Il est plein d’invention, de chaleur, d’expression et de verve ; il trouve les plus beaux caractères de tête, sa scène est pleine de mouvement ; mais il est sec, il est dur, il est discord, et je ne me soucierais pas de posséder un de ses tableaux, je sens que la vue continuelle m’en chagrinerait. […] Dans le combat où le fils d’Anchise est renversé de son char, et Vénus sa mère blessée par le terrible Diomède, le vieux poëte, où l’on trouve des modèles de tous les genres de beauté, dit qu’au-dessus du voile que la déesse tenait interposé entre le héros grec et son fils, on voyait sa tête divine et ses beaux bras, et je peins le reste de la figure.

3062. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Il est aussi rare dans les païs étrangers de trouver un cabinet sans un Moliere que sans un Terence. […] Il y a même des pieces de Moliere, qui non-seulement ont été traduites plus d’une fois litteralement en italien, mais qui ont encore été trouvées assez bonnes pour mériter d’être habillées et travesties, pour ainsi dire, en comédies italiennes.

3063. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

On en devra remplacer l’usage par l’estimation des groupes d’hommes où l’œuvre a trouvé succès, et construire une psychologie des peuples sur le même fonds que celle des individus. […] Il y trouvera le développement des idées sur lesquelles cette critique est établie.

3064. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre IV. Mme Émile de Girardin »

On le trouve dans le volume des Poëtes (3e volume des Œuvres et des Hommes, 1re série, les poëtes), car, avant d’écrire en prose, Mme de Girardin était poëte et c’est là même sa meilleure gloire. […] Que de mots de conversation on y trouve, tantôt laissés tomber, tantôt jaillissant de la plume, qu’on ne saurait citer, tant ils sont nombreux !

3065. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire de la Révolution »

Je sais bien que, quand il m’arrive de trouver en ce volume, qui n’a pas le temps de regarder dans le cœur des hommes, des hélas ! […] Évidemment, l’homme qui se sert de cette plume-là et sait partager, en la racontant, l’impatience de sang et de fierté des hommes qui furent les ennemis de sa cause, est fait pour autre chose que pour être un fataliste historique et rester l’écrivain qui, par amour du style, ne trouve rien de mieux que de mettre le mot « trombe » à la place du mot Dieu !

3066. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Sixte n’est guère connu que comme un justicier, une espèce de Richelieu sous la tiare, plus grand pourtant que ce Richelieu que je m’obstine à trouver grand, quoiqu’il manque de charme, — oui ! […] Le détail dans lequel nous ne pouvons entrer, on le trouvera dans Segretain, qui a peint cette figure de Sixte, impersonnelle comme la Sagesse, la Justice et la Charité, avec l’intelligence d’un homme qui a le sentiment de la Papauté.

3067. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Napoléon lui-même, ce grand choqueur d’opinion publique, qui convenait, à Sainte-Hélène, d’avoir été renversé pour l’avoir choquée, — le même Napoléon qui devait trouver que le livre de madame de Staël sur l’Allemagne n’était pas assez français et qui le frappa de l’embargo de sa police, — eut sa minute de madame de Staël… « Vous êtes un homme, vous !  […] Caro, professeur de philosophie, s’escrimait contre les moulins à vent de la pensée de Gœthe comme s’ils commençaient à tourner, et dans un gros livre, de forte prétention, intitulé La philosophie de Gœthe, il recherchait péniblement quelle avait dû être cette philosophie et ne le trouvait pas.

3068. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

Dans l’introduction de son livre, qui en est probablement pour lui le morceau capital, Pelletan ne trouve rien de mieux que de faire de nous des révolutionnaires, parce que nous avons, autant que nous l’avons pu, arrêté la révolution, et par là, dit-il, justifié tous les maux et les crimes qu’elle a faits. […] Le livre des Uns et des Autres n’en aura aucune, et ce sera la punition de cette violence dans le vide qu’on trouve à chacune de ses pages.

3069. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

Ce n’était ni une femme d’esprit, ni une femme de caractère qui trouve en elle quelque chose de ferme à quoi s’appuyer. […] On ne trouve pas dans ces Lettres qu’elle ait été jalouse une seule fois, mais elle lui fit honte avec la mâle franchise d’une forte amie.

3070. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « G.-A. Lawrence »

Bernard-Derosne, le traducteur de Lawrence, nous a donné sur son auteur une note que je trouve un peu sèche. […] Tel est cet officier qui n’a pas trouvé l’occasion de faire la guerre, et qui dépense dans la fureur des steeple-chases une force de corps samsonienne et une force de courage égale à la force prodigieuse de son corps.

3071. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XX. M. de Montalembert »

Au lieu d’une histoire qui se tienne, comme une fresque, dans une unité brillante ou profonde, nous aurons une histoire, morcelée en panneaux étroits, avec un semis de petits médaillons, grands comme le fond de la main, et uniformément petits, quoique déjà il y ait, parmi tous ces moines oubliés de l’histoire, parmi toute cette masse immense de violettes de sainteté humble qui trouvent, elles ! […] Enfin si le récit de l’auteur des Moines d’Occident roule, comme une perle, quelque légende, prise à cette fontaine de larmes qui filtre l’image d’un ciel renversé entre toutes les ruines de l’Histoire, la légende a été trouvée déjà par quelque pécheur aux légendes et aux perles, comme M. de la Villemarqué.

3072. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Il la trouve également dans saint Louis, où elle était réellement, et dans Calvin, où elle n’était pas. […] Il la trouve peut-être en lui-même !

3073. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Et il s’est trouvé qu’ainsi traduite, la pauvre relation était un chef- d’œuvre ! […] et c’est encore ce souffle de simplicité qui vient de l’Evangile et qu’on trouve aussi dans sa Chronique, — brise de Dieu qui passe, à chaque instant, sur ses récits !

3074. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

Elle a fait son devoir, et on ne peut lui demander rien de plus, quand elle a signalé comme infiniment remarquables : Saint-Marc, déjà cité, Le Fils du Vicomte, où la satire et la comédie unissent leurs coups de fouet, Un beau mariage, — d’autant plus dangereuse, cette pièce, que, vraie en beaucoup de points et étincelante, mais d’inspiration basse, elle aura pour elle toutes les âmes basses hostiles à l’Église, — La Tête de mort, L’Exorcisme du ver, où l’on trouve ce vers baudelairien : Et qui ne craint pas Dieu ne craint pas sa vermine ! […] Belle leçon pour les Parnassiens, et où les Lakistes trouvent aussi leur compte !

3075. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Mais ce qui rend cette impression encore plus profonde, c’est qu’immédiatement après avoir tracé cet écrit qu’on ne sait trop comment nommer, cette espèce de révélation testamentaire de sa vie, Amédée Pommier soit mort, après l’avoir signée· Cette mort presque subite donne, je trouve, à sa vie, la grandeur d’une destinée. Après avoir dit ce que furent ces deux femmes pour lesquelles il a exclusivement vécu, après avoir levé ces deux empreintes, il ne s’est plus trouvé ni rien à dire, ni rien à faire, et il s’est tu et a croisé les bras dans la mort.

3076. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

Lawrence, nous a donné sur son auteur une note que je trouve un peu sèche… Selon cette note, qui n’est pas assez une notice, M.  […] Tel est cet officier qui n’a pas trouvé l’occasion de faire la guerre et qui dépense dans la fureur des steeple-chases une force de corps samsonienne et une force de courage égale à la force prodigieuse de son corps.

3077. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

Les uns trouvent qu’il a hideusement calomnié le pays qu’il a voulu peindre ; les autres, qu’il l’a peint hideux, c’est vrai, mais ressemblant. […] Cette faculté d’imitation, si facile qu’elle en paraît instantanée comme l’éclair, les Russes ont trouvé un mot pour l’exprimer sans faire saigner cette veine si pleine, toujours gonflée sur la joue rougissante de l’amour-propre national.

3078. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

XXIII Après le déjeuner tu passes le reste du jour à visiter tes châtaigniers battus du vent chaud, dont les fruits tombent d’eux-mêmes à tes pieds, l’écorce fendue, comme pour te montrer la belle couleur appétissante de leur seconde enveloppe à faire cuire sous la cendre après ton souper : Castaneæque molles mea quas Amaryllis amabat  ; tes étables, tes champs déjà ensemencés pour l’hiver prochain, tes vignes où les vendangeurs ont laissé çà et là quelques grappes transparentes que tu égrènes en passant, et auxquelles tu trouves le goût des belles grappes de Samos ! Tu rentres, et le matin suivant te trouve, avant la pleine aurore, au coin de ton feu flamboyant de sapin, devant ta table chargée de livres et de crayons, les yeux levés et rêveurs promenés sur l’horizon des montagnes, et cherchant lentement dans ta mémoire les images dont tu avais besoin pour peindre, dans ton poème, la félicité de l’homme. […] Mais, s’il a trouvé la vie dans l’indépendance, il est resté loin encore de l’idéal. […] On ne trouverait pas mieux sur une route d’Italie, d’Angleterre ou de Suisse. […] Quelle civilisation surhumaine que celle qui a trouvé un grand homme pour ordonner, un architecte pour concevoir, un sculpteur pour décorer, des statuaires pour exécuter, des ouvriers pour tailler, un peuple pour solder, et des yeux pour comprendre et admirer un pareil édifice !

3079. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rambosson, Yvanhoé (1872-1943) »

Rambosson est très personnel ; je crois même qu’il a trouvé une nouvelle forme musicale du verbe.

3080. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Des Rieux, Lionel (1870-1915) »

Et puis, M. des Rieux a su apporter tant de probité à la reconstitution de ses petites scènes grecques, que, vraiment, on ne saurait lui en vouloir de son archaïsme cherché, et qu’on doit seulement se contenter de sourire de la satisfaction tout à fait jeune et de sain érotisme qu’avec bonheur et discrétion il a trouvée pour nous… [L’Ermitage (octobre 1895).]

3081. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 269-271

Nous devons à cet Auteur un Essai sur le récit ou sur la maniere de raconter, qu’on peut regarder comme un Traité complet de la Narration, & où l’on trouve d’excellens préceptes sur l’Apologue, le Conte, le Poëme épique, la Poésie dramatique, & le Roman.

3082. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 437-439

Quoiqu’on ne lise plus ses différens Mémoires, parce que les objets sur lesquels ils roulent ont cessé d’être intéressans, on y trouve néanmoins des anecdotes & des vûes propres à amuser & à instruire les curieux.

3083. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 230-231

Malgré sa sécheresse, il est communément exact & fidele à rendre non seulement le sens, mais tous les mots de la phrase ; & c’est toujours beaucoup de trouver de bons matériaux, qu’il ne s’agit plus que de mettre en œuvre & d’embellir.

3084. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 282-284

On sait que ce Livre est un amas, un magasin de formules de Lettres & de Complimens, sur toutes sortes de sujets, où le Peuple croit encore aujourd'hui trouver un modele du style épistolaire.

3085. (1913) Le bovarysme « Avertissement »

On trouvera donc, au cours de cet ouvrage, composé avec des mots, quelque trace de cette humeur où une volonté humaine, c’est-à-dire malléable, et sujette à changer sous l’empire de causes qu’elle ignore, se prend pour la mesure, des choses.

3086. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1853 »

— c’est avec un orgueil plus légitime, certes, et avec une conscience plus satisfaite, qu’on peut montrer ces odes royalistes d’enfant et d’adolescent à côté des poëmes et des livres démocratiques de l’homme fait ; cette fierté est permise, nous le pensons, surtout lorsque, l’ascension faite, on a trouvé au sommet de l’échelle de lumière la proscription, et qu’on peut dater cette préface de l’exil.

3087. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XIII. L’Enfer chrétien. »

Nous savons qu’au sortir de ce monde de tribulations, nous autres misérables, nous trouverons un lieu de repos, et si nous avons eu soif de la justice dans le temps, nous en serons rassasiés dans l’éternité.

3088. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

» Mais s’il me semble inadmissible que la rime fatigue le poète parce qu’elle ne peut se renouveler, je trouve tout naturel qu’elle soit, en principe, délaissée ; jouet précieux de la poésie, elle peut être rejetée comme trop futile. […] — Et les Symbolistes et les Décadents, les trouvez-vous raisonnables ? […] Or il sera toujours plus facile de trouver des rimes très riches, que des rimes très simples. […] — Ami, ne cherche plus, tu ne trouverais pas. […] Mais il fallait se borner… Le lecteur trouvera ce complément d’enquête dans le volume où nous espérons que M. 

3089. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXII » pp. 242-243

Thomas, en fouillant dans les archives très-riches de Dijon, a trouvé de quoi retracer et raconter l’époque par la bouche des contemporains mêmes.

3090. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jacques (1880-....) »

Il y a, dans la Cavalière, des épisodes pittoresques habilement amenés et qui sont faits pour plaire ; et, ce qui vaut mieux encore, on y trouve, dans le second et dans le quatrième acte surtout, des scènes d’une heureuse invention, et qui sont traitées avec tact et délicatesse.

3091. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 52-53

Le premier est un Eloge de Bayard, où l’on trouve des traits d’une éloquence patriotique, dont l’expression est aussi heureuse que les motifs en sont estimables.

3092. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 401-402

A travers des longueurs & des incorrections, on trouve dans ses Ouvrages une verve vigoureuse & la touche du génie.

3093. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 433-434

On lui doit une édition des Essais, avec une Préface à sa maniere, où l’on trouve des traits de sens, d’esprit & d’érudition, qui ont fourni, par parenthèse, à Pasial, trois ou quatre de ses plus brillantes pensées.

3094. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 214-216

Le Public eût assurément revu avec plaisir beaucoup de petites Pieces qu’il contient, Pieces infiniment préférables à ce qu’on trouve communément dans le plus joli des Recueils, dans l’Elite de Poésies, dans l’Abeille du Parnasse, & dans le Porte-feuille d’un Homme de goût, &c.

3095. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 183-184

Les travers & les ridicules peuvent fournir matiere à la plaisanterie, mais l’infortune doit au moins trouver grace devant une ame honnête.

3096. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 256-257

Dans le premier, dont le sujet est une Mouche qui se noye dans du lait, on est étonné de trouver réunis, sous un argument aussi mince, la variété des détails à la fraîcheur des peintures & à la délicatesse de la morale.

3097. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 427-429

Ce Ministre, qui croyoit trouver l'Abbé de Vertot à Paris répandu dans le plus grand monde, surpris de ne le voir nulle part, s'informa où il étoit.

3098. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Note préliminaire » pp. 5-6

Nous croyons que, malgré la stérilité dont on se plaint, on trouvera encore de tels ouvrages en France.

3099. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Carle Van Loo » pp. 92-93

Celle-ci n’a pas le visage agréable ; je lui trouve le bas des reins plat ; elle est noire ; ses chairs sont molles ; la main droite de l’autre m’a paru sinon estropiée et trop petite, du moins désagréable ; elle a les doigts recourbés.

3100. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 36, des erreurs où tombent ceux qui jugent d’un poëme sur une traduction et sur les remarques des critiques » pp. 534-536

On diroit enfin à ce juge témeraire tout ce que fait dire la persuasion fondée sur le sentiment, quand on ne sçauroit trouver assez-tôt les raisons et les termes propres pour refuter méthodiquement des propositions dont l’erreur nous révolte.

3101. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fournier, Édouard (1819-1880) »

Coppée, ce poète en herbe trouvé délicieux par des admirateurs qui le broutent et se lèchent les naseaux de jouissances, après l’avoir brouté.

3102. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Joncières, Léonce de »

C’est dire qu’on n’y trouve aucune des recherches nouvelles de rythmes et de consonances auxquelles force nous est de nous intéresser, puisque les gens de grand talent s’y emploient.

3103. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lafenestre, Georges (1837-1919) »

Paul Verlaine Peu après la publication des Espérances, saluée non sans enthousiasme par la génération levante des poètes admirateurs de Leconte de Lisle et de Théodore de Banville, en dépit des fortes réminiscences de Musset qui s’y trouvait… Lafenestre collabora au Parnasse, où ses contributions eurent un très grand succès d’estime, bien juste.

3104. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Reboul, Jean (1796-1864) »

Je l’ai trouvé dans sa boulangerie ; je me suis adressé à lui sans savoir à qui je parlais, ne le distinguant pas de ses compagnons de Cérès.

3105. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rivoire, André (1872-1930) »

Et pour être moins seul, je pense à tout cela, Aux chers baisers qui font plus pâle ton sourire ; Je prépare des mots que je n’ai pas su dire, Et que je trouve en moi dès que tu n’es plus là.

3106. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tellier, Jules (1863-1889) »

Je trouve que la poésie de Tellier a parfois quelque chose de trop net, de trop visible et d’un peu sec.

3107. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valéry, Paul (1871-1945) »

La plupart des poèmes qu’on va lire et que leur auteur maintenant considère comme des plaisirs depuis longtemps décolorés, furent composés de 1889 à 1895 et parurent dans les diverses Revues dont on trouvera plus bas la nomenclature.

3108. (1894) Propos de littérature « Introduction » pp. 9-10

On ne pouvait, de bonne foi, trouver entre eux de différence.

3109. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 222-224

Telle est la marche des passions humaines : timides & artificieuses dans leur naissance, elles sont bientôt injustes & tyranniques, pour peu qu’elles trouvent de l’appui.

3110. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 259-261

La Chercheuse d’esprit sera toujours la plus agréable & la plus ingénieuse de ces sortes de bagatelles, qui exercent tant de Chercheurs d’esprit qui n’ont encore trouvé que le verbiage, la fadeur, & jamais le goût & la raison.

3111. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 374-375

Garasse a cependant servi d’autorité, & l’on ne sera pas fâché de trouver ici une citation d’un Sermon du P.

3112. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 63-64

On ne peut, en puisant dans de pareilles sources, que former péniblement un tissu de faits décharnés, & propres à fatiguer le Lecteur, qui aime à trouver dans un Historien, l'homme instruit & capable de suppléer, par sa sagacité, aux obscurités que les Faiseurs de Mémoires ont répandues sur certains événemens.

3113. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 319-320

Son Roman de Séthos a le malheur d'être ennuyeux ; mais on y trouve des morceaux dignes de l'Auteur du Télémaque.

3114. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 406-407

Il louoit peu & blâmoit beaucoup ; il aimoit fort à censurer les Ecrits d'autrui, & ne pouvoit souffrir qu'on trouvât la moindre chose à redire aux siens. » Le portrait est naïf, & ne doit pas paroître suspect, après un témoignage aussi recevable.

3115. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — III. La tête de mort »

La tête de mort (Peuhl) En entrant dans un village, un homme a trouvé une tête décharnée et aux orbites vides de leurs yeux, qui était sur le bord de la route.

3116. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Argument » pp. 249-250

On doit trouver dans les poèmes d’Homère les deux principales sources des faits relatifs au droit naturel des gens, considéré chez les Grecs.

3117. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

En arrivant à Paris, il trouva dans le cœur et dans la bourse de ses amis les premiers vingt-cinq louis, base d’une fortune princière. […] Bonaparte, très aristocrate d’esprit et très antidémagogue de caractère, trouvait dans M. de Talleyrand un charme de plus, un parfum de hauts lieux, un écho de grands noms ; qui épuraient, à ses yeux, la république de ces subalternités vulgaires et de ces séides sanguinaires dont la présence lui répugnait dans ses conseils et dont il rougissait devant l’Europe. […] Les rêves des publicistes d’aujourd’hui ne trouvent pas d’accès dans ces deux têtes d’hommes d’État, l’une tout expérimentale, l’autre toute militaire. […] L’esprit monarchique de M. de Talleyrand ne résistait certainement pas au rétablissement du trône ; au contraire, tout atteste que le ministre trouvait le consul trop lent ou trop timide à se saisir du pouvoir dynastique : « La paix n’est solide, disait-il, qu’entre puissances qui ont les mêmes formes et les mêmes mœurs. […] Ce sont ces conseils présumés de M. de Talleyrand dans les circonstances où s’est trouvée et où se trouve aujourd’hui la France, qui vont faire le sujet de ce second entretien sur la littérature diplomatique.

3118. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Nous trouvons donc partout la même loi de composition continue, sans limites définies, jusqu’aux formes les plus hautes de la conscience, formées de groupes d’états de conscience unis par des rapports extrêmement compliqués. […] Si du polype, qui ne remue que quand on le touche, nous remontons aux mollusques articulés, aux vertébrés qui habitent l’eau, et de là aux animaux les plus élevés qui habitent un milieu plus raréfié, nous trouverons sous des formes et modifications variées, un appareil visuel plus complexe, et une distance croissante dans l’extension de la correspondance. […] Si maintenant il dirige ses yeux vers la partie la plus éloignée de la chambre, et qu’il considère dans cet espace une portion égale au précédent, il trouvera qu’il n’en a qu’une connaissance comparativement vague. […] Le chimiste dont la formule explique que le précipité isolé d’un composé nouveau doit peser un grain, et qui trouve que le poids est de deux grains, abandonne aussitôt le verdict de son raisonnement, et il ne songe jamais à mettre en doute le verdict de sa perception directe. […] C’est plutôt chez les spectateurs de ces grands exploits de la raison que nous trouvons cette estime exagérée de sa puissance ; et dans les esprits de ces spectateurs, son usurpation est souvent en raison inverse du commerce avec la nature. » Nous n’insisterons pas sur la vive critique que l’auteur a faite de l’idéalisme sceptique de Hume, de Berkeley et de Kant : ce ne sont que les préambules de son argumentation où il justifie le réalisme de deux manières : négativement, positivement.

3119. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Pour peu que nous ne soyons pas dans la bonne voie, plus nous cherchons et moins nous trouvons. Au contraire, laissons l’esprit se détendre et le courant nerveux s’irradier ; il arrive qu’après un certain temps l’association cherchée se produit spontanément, par l’effet d’un désir général de trouver dans telle direction ; en s’étendant de courants en courants, l’espèce d’aimantation cérébrale suscitée par le désir a fini par « induire », parmi les courants sympathiques, celui qui répond à l’idée désirée. […] Le souvenir cherché est un souvenir dont on a trouvé le commencement ; le problème posé est un problème dont la solution se prépare. […] L’imagination peut représenter l’idéal par des formes, par des sentiments, par des actions : de là naissent l’art, la religion, la morale même, car c’est un art en action que la moralité : les génies créateurs et inventeurs dans la morale sont ceux qui ont pu trouver et représenter dans leurs actions les formes les plus hautes de la bonté, du courage, de la force d’âme, de l’empire sur les passions, de la sagesse. […] Nous avons dit ailleurs : « Si nous cherchons quel est, à l’origine de la vie, le rapport de ces deux choses, volonté et croyance (ou induction), nous trouvons que leur intensité est en raison directe.

3120. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Mais cinq cent mille environ, échappant aux persécutions, aux menaces, et à la mort parvinrent à gagner les nations voisines, dans l’espoir d’y trouver un coin de terre qui fut à l’abri des bourreaux de la France orthodoxe. […] Que trouve-t-il à répondre aux arguments de droit et d’humanité, présentés par son contradicteur Jurieu ? […] J’y ai toujours cherché, mais en vain, la précision, la couleur, la simplicité, la vie, c’est-à-dire ce qui constitue la saveur d’une langue, et je n’y ai trouvé, en échange qu’un pâle ressouvenir de la Bible. […] C’est pourquoi je trouve bien naïve la duplicité des historiens d’Église, qui devraient avouer franchement, si la franchise leur était permise, qu’en cette circonstance comme en tous temps, l’Église ne fut arrêtée par aucun scrupule et ne recula devant aucun moyen pour imposer sa domination. […] Remontez à l’origine de notre défaite, et vous trouvez l’homme des Dragonnades et de la Révocation.

3121. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

tu connais ces arches de corolles Où le poète, heureux aux jours de liberté, Chantait, et pour ses vers trouvait des auréoles : La poésie et l’art enlaçaient leur beauté. […] Au sommet de toutes les montagnes, on trouve le glacier ! […] Je méditais, les yeux baissés, en silence, mon étonnement, bien plus étonné encore lorsqu’en relevant les yeux je me trouvais en face d’une enfant de seize ans, pâle comme un spasme, calme comme l’héroïsme, belle comme l’idéal traversant la sombre réalité du temps. […] Qui sait si demain j’aurai encore le droit de te laisser tondre l’herbe dans ce pré, où je t’ai donné l’hospitalité à vie à côté de l’âne et des vaches, et si un dur acquéreur de Saint-Point ne trouvera pas que ce cheval invalide est un luxe de cœur qui dîme l’herbe, et ne t’enverra pas à l’équarisseur du village voisin pour avoir ta peau et ta corne, toi qui fus pourtant un jour le signe de ralliement d’une nation !

3122. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

trouver ce principe ? […] Enfin demandez à ces publicistes de Paris qui semblent emboucher chaque matin les trompettes du jugement dernier, dans un Josaphat européen, pour dire à toutes les nationalités de se lever et de se reconnaître dans cette vallée des morts, pour protester contre leur annexion à des races étrangères, demandez-leur s’ils trouveraient bon que Bretons, Normands, Francs-Comtois, Alsaciens, Flamands, Basques, Aquitains, se prévalussent de ce droit de nationalité originel pour revendiquer leur indépendance et pour décomposer la patrie désormais commune. […] C’est ainsi que l’Europe, vaincue, attaquée, opprimée depuis Madrid jusqu’à Moscou par Napoléon, de 1806 à 1813, finit par s’allier tout entière contre la France, instrument de gloire dans la main d’un César français, par trouver son salut dans cette alliance de tous contre un, et par dicter deux fois la paix dans la capitale de la guerre. […] Le duc de Choiseul pouvait-il prévoir qu’au lieu d’un trône Marie-Antoinette trouverait en France un échafaud ?

3123. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

L’assentiment que trouve la vérité dans les âmes est sa puissance. […] Voyez ce dernier trait : « Dans la situation de Louis XVI, et quand on se demande quel est le conseil qui aurait pu le sauver, on cherche et on ne trouve pas. […] « Il y a des abîmes qu’on n’ose pas sonder et des caractères qu’on ne veut pas approfondir, de peur d’y trouver trop de ténèbres et trop d’horreur ; mais l’histoire, qui a l’œil impassible du temps, ne doit pas s’arrêter à ces terreurs ; elle doit comprendre ce qu’elle se charge de raconter. » Ici je ne m’excuse pas, je me justifie. […] Plus glorieux qu’utile à ses amis, il ne voulut pas les conduire ; il les immortalisa. » XIX En relisant aujourd’hui le jugement que je portais alors sur l’Assemblée constituante à sa dernière séance, j’y trouve plusieurs éloges plus lyriques que justes, et que je ne ratifierais pas de sang-froid aujourd’hui.

3124. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 septembre 1886. »

Dans notre dernière correspondance, quelques amis ont trouvé sévère notre appréciation des artistes du théâtre de Bayreuth ; nous ne pouvons pourtant que maintenir ce que nous avons écrit, Les représentations de Bayreuth sont certes admirables, et évidemment incomparables à celles de quelque théâtre que ce soit ; mais elles ne sont pas parfaites, il faut bien s’y attendre. […] Je vais essayer de donner un aperçu raisonné des principaux passages où, avant Wagner, c’est-à-dire jusqu’à 1840-50. nous trouvons la Réminiscence, embryon de ce qui fut plus tard le Leitmotif du Maître ; et cela, successivement dans la musique instrumentale, la musique de chambre et la musique vocale. […] Les premières sonates pour le clavecin, les chansons, furent le chef-d’œuvre unique et final de la mélodie : en les dernières sonates, les derniers quatuors, le contre-point abstrait, encore mélodique ainsi, trouve sa légitimation. […] Dans la Revue Musicale de New-York de cette époque, pour laquelle Ferdinand Praeger était correspondant, on trouve des articles qu’il signait de trois étoiles ; et le « Musical World » de Londres de la même époque contient des attaques aussi brutales que sottes contre l’enthousiasme du correspondant Praeger.

3125. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Nous trouvons ainsi deux camps principaux en présence ; celui des « mécanistes » et celui des « intellectualistes ». […] On sait que des gravures exposées aux rayons solaires et conservées dans l’obscurité peuvent, plusieurs mois après, à l’aide de réactifs spéciaux, révéler la persistance de la vibration lumineuse sur leur surface67. — Mais comment, objectent les adversaires de vibrations persistantes dans le cerveau, tant de mouvements et d’ondulations en sens divers pourraient-ils trouver place et se propager dans le cerveau pendant toute la vie ? […] Comparez, dans la société humaine, les effets du travail isolé et ceux du travail associé : jadis, comme Delbœuf l’a remarqué, la fabrication d’une montre de précision exigeait un horloger d’une extrême habileté personnelle, qui faisait presque tout à lui seul ; aujourd’hui, une fois le procédé trouvé, il n’y a plus qu’à répartir la confection des diverses pièces entre des ouvriers ordinaires et à ajuster ensuite toutes ces pièces : vous aurez une montre marquant exactement l’heure. […] En premier lieu, par cela même que la mémoire, au point de vue organique, consiste en voies nerveuses plus faciles qui se sont établies dans le cerveau pour aboutir à des mouvements, le souvenir d’une peine trouve des voies toutes tracées qui ne permettent pas à la peine même (πόνος) de se reproduire.

3126. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Bacon, appuyant le levier de son raisonnement sur l’évidence, s’apprêtait à soulever le monde, comme l’autre Archimède, s’il avait trouvé en mécanique le point d’appui que Bacon avait trouvé en raisonnement. […] Les uns la trouvent dans la réforme protestante, les autres dans la destruction de la grande féodalité par Richelieu, ceux-ci dans les parlements, ceux-là dans la bourgeoisie. […] La tristesse fait maintenant partie de la langue ; c’est un don de la mort trouvé sur tant de tombeaux.

3127. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « III — II » pp. 14-15

Ceux qui ont vu la Thessalie trouvent étonnant qu’il y ait mis pêle-mêle les Océanides, la femme-baleine, près du Pinde, en pleine terre.

3128. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rameau, Jean (1859-1942) »

Philippe Gille Dans le Satyre, que Jean Rameau vient de publier, je trouve un peu de tout, et surtout de la poésie, bien que le livre soit un roman écrit en vile prose.

3129. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Conclusions » pp. 178-180

On trouve même chez les symbolistes des poètes comme Albert Samain et Laurent Tailhade, restés fidèles à la formule parnassienne, mais tous sont imprégnés du même esprit nouveau et se marquent initiateurs par un certain côté de leur doctrine.

3130. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 105-106

On rapporte que ce Comédien s’étant un jour trouvé mal dans l’appartement du Roi, à cause de la chaleur extrême, occasionnée par un grand feu, le Monarque prit lui-même la peine d’ouvrir une fenêtre pour lui procurer de l’air.

3131. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 337-339

Trouve-t-on, par exemple, dans ses Epîtres des passages tels que celui-ci, au sujet de M.

3132. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 371-373

Il est vrai qu’on n’y trouve rien, ou presque rien de neuf ; mais c’est beaucoup de s’attacher aux vérités connues, de les développer & de les mettre à la portée de tous les Esprits.

3133. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 6-7

Cette mort, qui promet un si digne loyer, N’est toujours que la mort qu’avecque moins de peine L’on trouve en son foyer.

3134. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 188-189

La morale en est d’autant plus facile à saisir, & son effet est d’autant plus assuré, qu’elle s’y trouve mise en action.

3135. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 366-368

Il est étonnant que de plus de deux mille Traductions d’Auteurs Grecs & Latins, qui ont été faites en notre Langue, on en trouve à peine dix qu’on puisse regarder comme bonnes.

3136. (1913) Le bovarysme « Deuxième partie : Le Bovarysme de la vérité — I »

Un pareil verdict répond donc à un état de sensibilité, réel chez certains êtres, et qui parvient d’ailleurs à se complaire à lui-même en des attitudes de détachement religieux ou esthétique : des hommes qui ressentent la vie comme une souffrance trouvent en ces postures une méthode et un moyen anticipé pour se soustraire à la vie.

3137. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Châtiments » (1853-1870) — Préface de 1853 »

« Quoi que fassent ceux qui règnent chez eux par la violence et hors de chez eux par la menace, quoi que fassent ceux qui se croient les maîtres des peuples et qui ne sont que des tyrans de consciences, l’homme qui lutte pour la justice et la vérité trouvera toujours le moyen d’accomplir son devoir tout entier.

3138. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XIV. Le procès funèbre de la bouche »

Ainsi la bouche trouva tout de même son fossoyeur mais, il faut le reconnaître, ce n’avait pas été sans peine.

3139. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

C’était le théâtre auquel il aspirait le plus et où son ambition allait trouver tout son emploi ; car c’est là que se portaient les grands coups et que se jouait le sort du royaume. […] On ne vous mandera pas que par ma contenance je donne lieu de croire que je le trouve tel ; mais on passe de mauvaises nuits. » Fénelon n’était pas dans le secret de ces mauvaises nuits, et il en restait sur l’air d’audace et de fête du personnage, sur ses allures de bal et de plaisir aux plus graves moments. […] Il aurait bien voulu pour récompense l’épée de connétable, cette épée de du Guesclin, trop profanée par de Luynes, enterrée avec Lesdiguières, refusée à Turenne lui-même, et que lui, Villars, poursuivit toujours ; il aurait désiré du moins (car il ne faisait pas fi des pis-aller) être nommé chef du conseil des finances, cette charge étant venue à vaquer en ce temps-là ; mais elle fut donnée au maréchal de Villeroy. « Pour moi, madame, écrivait-il à ce propos à Mme de Maintenon, je me trouve toujours trop heureux quand je songe qu’ayant le bonheur d’approcher le plus grand et le meilleur maître du monde, je ne lui rappelle pas de fâcheuses idées ; qu’il peut penser : Celui-là m’a plusieurs fois mis en péril, et cet autre m’en a tiré.

3140. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Parmi les réhabilitations et exhumations récentes, je trouve aussi dans les livres rangés devant moi une réimpression, non pas des Mémoires, mais, pour parler exactement, du Mémoire justificatif de Garat, adressé à la Convention après le 9 thermidor, avec une Préface et Notice par M.  […] Son excès d’ardeur, comme une fièvre qui veut sortir, a besoin de se porter à la frontière : c’est là que son exaltation est à sa place, qu’elle trouve son aliment. et son emploi, qu’elle est honorable et civique, non sauvage et désastreuse. […] Le roi de Prusse, qui assiégeait la place en personne, y conçut pour Merlin une estime particulière qui paraît avoir été réciproque, et lorsque, des années après, on entrait dans le cabinet de l’ex-conventionnel, on était étonné d’y trouver d’abord le portrait de ce roi.

3141. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

En littérature seulement, c’est-à-dire roman, poëme et théâtre, on a pu trouver avec plus de fondement, en effet, que les promesses avaient quelque peu menti, que les saturnales duraient et s’étendaient avec insolence, que la boue des rues et l’ordure des bornes remontaient trop souvent jusqu’au balcon, que les grands talents à leur tour donnaient le pire signal et manquaient à leur vocation première, qu’ils s’égaraient, qu’ils gauchissaient à plaisir dans des systèmes monstrueux ou creux, en tout cas infertiles ; en un mot, qu’ils n’amusaient plus et qu’ils avaient cessé de charmer. […] Autour des noms les plus honorés, il n’est pas rare de trouver, comme des clients sous le patron, les plumes les plus abjectes et les plus viles, flattant ici et blessant là, célébrant qui les accepte et insultant qui les méprise : c’est à ce double emploi qu’elles doivent leur faveur et leur sportule. […]  — Cette citation aurait très-bien pu trouver place précédemment, dans le post-scriptum qui termine l’article Eugène Sue, tome II, page 91. — Il y a une jolie épigramme de Paul le Silentiaire, qui confine d’assez près à la pensée de La Bruyère, la voici : c’est sur un bain public où il y avait séparément le côté des hommes et le côté des femmes : « Tout proche est l’espérance de l’amour, mais il n’y a pas moyen de le satisfaire : une toute petite porte suffit pour arrêter la grande Vénus.

3142. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

Clergé et noblesse sont détestés, leur suprématie semble un joug. « Au mois de juillet dernier, dit-il, on eût reçu les (anciens) États avec transport, et leur formation n’eût trouvé que peu d’obstacles. […] Une multitude de femmes et d’enfants de l’âge le plus tendre franchissent les lignes des brigades, et, d’un autre côté, des troupeaux de chiens conduits dans le pays libre, après y avoir été enfermés quelque temps sans aucune nourriture, sont chargés de sel, que, pressés par la faim, ils rapportent promptement chez leurs maîtres. » — Vers ce métier si lucratif, les vagabonds, les désespérés, les affamés accourent de loin comme une meute. « Toute la lisière de Bretagne n’est peuplée que d’émigrants, la plupart proscrits de leur patrie, et qui, après un an de domicile, jouissent de tous les privilèges bretons : leur unique occupation se borne à faire des amas de sel pour les revendre aux faux sauniers. » On aperçoit comme dans un éclair d’orage ce long cordon de nomades inquiets, nocturnes et traqués, toute une population mâle et femelle de rôdeurs sauvages, habitués aux coups de main, endurcis aux intempéries, déguenillés, « presque tous attaqués d’une gale opiniâtre », et j’en trouve de pareils aux environs de Morlaix, de Lorient et des autres ports, sur les frontières des autres provinces et sur les frontières du royaume. […] Le commandant Fischer, qui attaque et disperse la bande, écrit que la chose était urgente ; car sinon, « en remontant du côté du Forez, ils auraient trouvé deux ou trois cents vauriens n’attendant que le moment de se joindre à eux » (47).

3143. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

» — Certes, j’en vois : dans Les Perses, dans Œdipe roi, dans Les Nuées, dans Sacountala, dans La Jeunesse du Cid, dans Polyeucte, dans Esther, dans Le Misanthrope, dans Macbeth, dans Ce qu’il vous plaira, dans Le Jeu de l’Amour, dans Le Mariage de Figaro, dans La Belle Hélène… Et parce que j’admire l’art dans ces pièces d’il y a trente siècles ou d’il y a trente ans et que je le cherche en vain dans celles d’aujourd’hui, je veux trouver le secret de cette esthétique spéciale et diverse, pour apprendre si sa formule est, ou n’est plus, pour nous réalisable. […] Ce n’est pas un imagier qui a inventé l’art de la peinture, un scribe l’art de l’écriture ; c’est l’artiste qui a été forcé de trouver l’instrument capable de faire résonner ses propres vibrations. […] La vie en société est le seul domaine où l’artiste puisse trouver des sensations dont l’expression naturelle soit l’œuvre d’art dramatique.

3144. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

» — Certes, j’en vois : dans les Perses, dans Œdipe roi, dans Les Nuées, dans Sacountala, dans La Jeunesse du Cid, dans Polyeucte, dans Esther, dans Le Misanthrope, dans Macbeth, dans Ce qu’il vous plaira, dans Le Jeu de l’Amour, dans Le Mariage de Figaro, dans La Belle Hélène… Et parce que j’admire l’art dans ces pièces d’il y a trente siècles ou d’il y a trente ans et que je le cherche en vain dans celles d’aujourd’hui, je veux trouver le secret de cette esthétique spéciale et diverse, pour apprendre si sa formule, est, ou n’est plus, pour nous réalisable. […] Ce n’est pas un imagier qui a inventé l’art de la peinture, un scribe l’art de l’écriture ; c’est l’artiste qui a été forcé de trouver l’instrument capable de faire résonner ses propres vibrations. […] La vie en société est le seul domaine où l’artiste puisse trouver des sensations dont l’expression naturelle soit l’œuvre d’art dramatique.

3145. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Qu’ils ne trouvent devant eux que des flots sauvages, et qu’ils y soient engloutis !  […] » — « À parer ces figures d’ornements nouveaux. » — Tu parles par énigmes. » — « Nous nous pendrons aussitôt aux statues des dieux. » — Terrible image qui rappelle les servantes d’Ithaque, qu’Homère nous montre dans l’Odyssée, pendues, à la file, au câble tendu entre les colonnes du palais d’Ulysse. — « De même que les grives aux ailes ployées et les colombes se prennent dans un filet, au milieu des buissons du champ clos de murs où elles sont entrées, et y trouvent un lit funeste ; de même ces femmes avaient le cou serré dans un lacet, afin de mourir misérablement, et leurs pieds ne s’agitèrent point longtemps. » — Cette fois, Pélasgos n’hésite plus, l’horreur le saisit. […] Avant de se retirer, le Héraut s’écrie : — « Alors tu sauras que c’est la guerre ; la force et la victoire resteront aux hommes. » — C’est avec le sourire bachique d’un initié aux Mystères joyeux de la vigne que Pélasgos répond à ce buveur de cervoise : — « Vous trouverez des hommes dans Argos, et qui ne boivent pas de vin d’orge. » Ainsi sauvées pour la seconde fois, les Danaïdes s’acheminent vers la ville hospitalière, en chantant une ode de bénédiction.

3146. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Procès de Jeanne d’arc, publiés pour la première fois par M. J. Quicherat. (6 vol. in-8º.) » pp. 399-420

Celui-ci repartit en vrai soudard : « Je voudrais donc bien qu’il y en eût un de moi (ergo ego vellem tibi facere unum), puisque ce seront personnages de si grande marque, et je m’en trouverais mieux dans l’avenir. » À quoi elle répondit railleusement : « Gentil Robert, nenni, nenni, il n’est pas temps ; le Saint-Esprit y ouvrera (pourvoira). » Je douterais de la conversation, n’était cette dernière réplique, qui est trop spirituelle pour que Baudricourt, qui la racontait, l’eût trouvée tout seul, et qui n’a pas l’air d’avoir été inventée. […] Aussi, dans le procès de réhabilitation qui se fit depuis, ne trouva-t-on pas Rome aussi empressée, aussi bien disposée qu’on aurait pu croire.

3147. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Elle les trouve simplement amusants d’abord, « quoique le style en soit abominable, dit-elle, et les portraits mal faits », c’est-à-dire jetés comme à la brosse et en couleurs étranges. […] Saint-Simon, au premier bruit de la rechute et de l’agonie, court donc chez la duchesse de Bourgogne, et y trouve tout Versailles rassemblé, les dames à demi habillées, les portes ouvertes, un pêle-mêle confus, et une des occasions les plus belles qu’il ait jamais rencontrées de lire à livre ouvert dans les physionomies des acteurs : « Ce spectacle, dit-il, attira toute l’attention que j’y pus donner parmi les divers mouvements de mon âme. » Et il se met à exercer sa faculté de dissection et d’analyse sur chaque visage en particulier, en commençant par les deux fils du moribond, par leurs épouses, et ainsi par degrés sur tous les intéressés : Tous les assistants, dit-il avec une jubilation de curieux qui ne se peut contenir, étaient des personnages vraiment expressifs ; il ne fallait qu’avoir des yeux, sans aucune connaissance de la Cour, pour distinguer les intérêts peints sur les visages, ou le néant de ceux qui n’étaient de rien ; ceux-ci tranquilles à eux-mêmes, les autres pénétrés de douleur, ou de gravité et d’attention sur eux-mêmes pour cacher leur élargissement et leur joie. […] Mais, ici, l’Hippocrate ne sait pas garder son sang-froid ; il laisse échapper la joie qu’il y prend et à quel point sa curiosité se délecte ; il s’écrie, en présence de cette multitude de sujets de son observation : La promptitude des yeux à voler partout en sondant les âmes à la faveur de ce premier trouble de surprise et de dérangement subit, la combinaison de tout ce qu’on y remarque, l’étonnement de ne pas trouver ce qu’on avait cru de quelques-uns, faute de cœur ou d’assez d’esprit en eux, et plus en d’autres qu’on n’avait pensé, tout cet amas d’objets vifs et de choses si importantes forme un plaisir à qui le sait prendre, qui, tout peu solide qu’il devient, est un des plus grands dont on puisse jouir dans une cour.

3148. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Tant de motifs, le silence de Quintilien, comme celui d’Horace, ou plutôt le silence de toute l’antiquité, hormis Suidas, ne confirment-ils pas l’opinion si vraisemblable que le génie dorien de Pindare ne fut pas appelé à cette gloire nouvelle du théâtre, ouverte dans Athènes, et qu’il trouva plus près de lui, à Delphes, à Olympie, la seule inspiration qui, sur des tons variés, domina son génie ? […] Cette opinion devait être celle de la critique française au dix-huitième siècle, époque où les lettres grecques, cette grande source du génie, de la philosophie sublime et de la belle poésie, n’étaient étudiées, pour le fond des choses et pour la pensée, que de Montesquieu et de Rousseau, qui s’en trouvèrent bien. […] sous le brillant portique de son père Télésarque, qu’un de vous aille éveiller le chant joyeux du Chœur, prix de sa victoire dans l’isthme, et de la force qu’il a trouvée aux combats de Némée !

3149. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Il les aime, il les affecte, il les trouve. […] « Mais, s’écrieraient-ils, vous présentez la vérité sous forme bien paradoxale ; votre style, à vous-même, est trop pensé ; vous frappez à tout coup ; vous parlez Quintilien, mais en traits à la Sénèque. » Et moi je l’en louerai et je lui dirai : « Vous nous réveillez sur ces vieilles questions ; vous avez trouvé moyen de nous promener dans la terre de la patrie par des chemins imprévus.

3150. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803 » pp. 2-15

Il en existe trop peu de semblables ; je ne sais même si, dans les annales littéraires, on trouverait à en citer une autre de pareille valeur pour l’étendue, l’intimité et l’exactitude. […] c’est cette méthode ou plutôt cette pratique qui m’a été de bonne heure comme naturelle et que j’ai instinctivement trouvée dès mes premiers essais de critique, que je n’ai cessé de suivre et de varier selon les sujets durant des années ; dont je n’ai jamais songé, d’ailleurs, à faire un secret ni une découverte ; qui se rapporte sans doute par quelques points à la méthode de M. 

3151. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

« Repoussé ou peu agréé dans le principe du côté universitaire, Dübner trouva un empressé et généreux accueil parmi les membres de l’enseignement libre, qui surent apprécier aussitôt son utilité et les services qu’il pouvait rendre. […] Que ce soit Théocrite, ou Virgile, ou Horace, qu’ils étudient, ils trouveront sur leur chemin le guide excellent et sûr, l’annotateur qui ne dit que ce qu’il faut.

3152. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

L’état moral où il a trouvé la population française prêtait beaucoup, il est vrai, à cette inoculation soudaine d’une poésie qu’aiguiserait le chant. […] par quelle combinaison toute neuve de sujets et de chants a-t-il trouvé moyen de satisfaire aux convenances morales de l’âge, des rapports privés, à l’attente du pays et à sa propre gloire ?

3153. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

« Si d’abord la victoire paraît s’éloigner de vous, ce n’est qu’une épreuve, elle reviendra ; car votre sang sera comme le sang d’Abel égorgé par Caïn, et votre mort comme celle des martyrs. » Au chapitre vii, je recommande la parabole de l’homme qui trouve moyen d’augmenter successivement le travail du peuple tout en diminuant progressivement les salaires. […] J’y trouverais à reprendre une teinte un peu trop apocalyptique, un abus d’enfer, de Satan, et un excès d’horreur que les sept hommes couronnés ne méritent pas seuls, et qui s’affaiblirait nécessairement si on la répartissait, comme ce serait justice de le faire, sur toute cette classe supérieure ou moyenne qui les approuve et les soutient.

3154. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Au milieu de cette admiration haletante et morcelée, l’idée de l’ensemble, le mouvement du fond, l’effet général de l’œuvre, ne saurait trouver place ; rien de largement naïf ni de plein ne se réfléchit dans ce miroir grossissant, taillé à mille facettes. […] Le danger est plutôt pour ces timides et mélancoliques talents, comme il s’en trouve, qui se défient d’eux-mêmes, qui s’ouvrent amoureusement aux influences, qui s’imprègnent des odeurs qu’on leur infuse, et vivent de confiance crédule, d’illusions et de caresses.

3155. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Jamais on ne trouvera ces moments d’illusion parfaite, ni à l’instant où un meurtre est commis sur la scène, ni quand des gardes viennent arrêter un personnage pour le conduire en prison. […] Tout le plaisir que l’on trouve au spectacle tragique dépend de la fréquence de ces petits moments d’illusion, et de l’état d’émotion où, dans leurs intervalles, ils laissent l’âme du spectateur.

3156. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Pour lui, évidemment, chaque sonnet a ses rimes nécessaires, les seules qui conviennent au sujet, et qu’il s’agit de trouver. […] Vous trouverez dans les apothéoses de M. de Heredia cette intime union de la Nature et de l’homme-dieu.

3157. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

Peut-être Jésus trouvait-il dans cette société en dehors des règles communes plus de distinction et de cœur que dans une bourgeoisie pédante, formaliste, orgueilleuse de son apparente moralité. […] » Jésus avait alors de fines réponses, qui exaspéraient les hypocrites : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin de médecin 521 » ; ou bien : « Le berger qui a perdu une brebis sur cent laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres pour courir après la perdue, et, quand il l’a trouvée, il la rapporte avec joie sur ses épaules 522 » ; ou bien : « Le fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu 523 » ; ou encore : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs 524 » ; enfin cette délicieuse parabole du fils prodigue, où celui qui a failli est présenté comme ayant une sorte de privilège d’amour sur celui qui a toujours été juste.

3158. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVIII. Institutions de Jésus. »

Il n’est guère possible de douter qu’il n’ait lui-même choisi parmi ses disciples ceux qu’on appelait par excellence les « apôtres » ou les « douze », puisqu’au lendemain de sa mort on les trouve formant un corps et remplissant par élection les vides qui se produisaient dans leur sein 818. […] On trouve un tour analogue, provoquant un malentendu semblable, dans Jean, IV, 10 et suiv.

3159. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

Quand on voulut, après les Antonins, faire une religion de la philosophie, il fallut transformer les philosophes en saints, écrire la « Vie édifiante » de Pythagore et de Plotin, leur prêter une légende, des vertus d’abstinence et de contemplation, des pouvoirs surnaturels, sans lesquels on ne trouvait près du siècle ni créance ni autorité. […] C’était vraiment une de ces heures divines où le grand se produit par la conspiration de mille forces cachées, où les belles âmes trouvent pour les soutenir un flot d’admiration et de sympathie.

3160. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre III »

L’abondance des termes distincts est une pauvreté, par la difficulté que tant de sonorités étrangères trouvent à se loger dans une mémoire et aussi parce que chacun de ces mots, réduit à une signification unique, est en lui-même bien pauvre et bien fragile. […] On les trouverait également épars en des centaines, en des milliers d’ouvrages récents et jusque dans les romans à prétentions scientifiques.

3161. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre troisième. De la sympathie et de la sociabilité dans la critique. »

Il peut être utile de découvrir une tare dans un diamant, il est mieux de trouver un diamant dans le sable. Les grandes œuvres d’art sont comme la terre labourable dont parle La Fontaine : « un trésor est caché dedans » ; pour le trouver, il faut tourner, retourner.

3162. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

Qui cherche trouve, ajoute-t-elle pour nous éloigner, en nous faisant chercher. […] On trouve tout, hommes et choses du temps présent et du passé, dans ce livre qui semble un vomitorium de lectures indigérées et qui reviennent.

3163. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

Je trouve, en effet, dans son roman intitulé : le Divorce, ces paroles qu’elle met dans la bouche du personnage qui représente l’opinion philosophique de l’auteur. […] Que sont-elles, toutes ces sèches et longues institutrices anglaises, qui sentent leur esclavage et qui tordent leurs malheureuses échines sur le pal qui les embroche, et sur lequel elles tournent, au feu du désir… de n’être plus des institutrices, auprès de cette sybarite de Mme André Léo, qui trouve cette fonction d’institutrice savoureuse et voluptueuse et qui, mêlant l’amour de la science à l’amour chaste de l’amour, crée, dans ses romans, des Abeilards sans catastrophes, lesquels font, en même temps, à leurs maîtresses la classe de l’amour ; puis, après les épousailles, ouvrent une école et sont ensemble pour la vie, conjugalement, institutrices et instituteurs.

3164. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte du Verger de Saint-Thomas »

Il l’a pris simplement où il l’a trouvé, c’est-à-dire dans des mœurs incorrigibles, et il n’a pas songé — ce n’était pas à lui, d’ailleurs, d’y songer, — à couper cette queue de monarchie qui traîne fièrement encore dans ce siècle de république si peu fière. […] Mais à une époque où le point d’honneur, qui s’obstine, a perdu néanmoins du rayonnement qu’il avait autrefois, et où l’argent, par exemple, cet instrument de toutes les jouissances et de toutes les corruptions, est plus fort que lui et règne en maître, l’amende peut-être, mais l’amende dans des proportions énormes et ruineuses, — car si elles n’étaient pas énormes l’amende ajouterait la vanité du luxe à la vanité du duel, — pourrait avoir l’efficacité si difficile à trouver et que la confiscation n’eut pas, dans un temps où l’exaltation du point d’honneur dominait toutes les autres considérations de la vie Seulement, qu’on y prenne garde !

3165. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Louis Vian » pp. 373-387

Au lieu de cela, j’ai trouvé un écrivain vif, clair, court-vêtu de phrases, preste, leste, alerte et nerveux, d’un sobre et solide langage prenant la pensée de très près, ayant dans son bronze, çà et là, des pointes et des reluisances d’or. […] L’analyse des œuvres y trouve sa place après le récit coloré des faits.

3166. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des Pyrénées »

On y trouve des noms exhumés, des détails, des curiosités, dans le sens enfantin du mot, mais rien d’essentiel, de vital, de puissant et de remuant le fond des choses. […] Pour donner une idée des choses excellentes et souvent fort belles que nous perdons dans cette espèce d’étouffement de l’esprit de l’auteur par les détails de son récit, nous transcrirons tout entier un passage que nous trouvons dans son quatrième volume, et qui nous a paru avoir la profondeur et la mâle mélancolie de Bossuet lui-même, quand Bossuet est seulement historien.

3167. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme et l’Enfant » pp. 11-26

n’a pas vu, en raison de sa science ; car il n’est donné qu’à l’idée fixe d’une science quelconque de passer les yeux ouverts auprès des plus grosses vérités sans les voir, et seule, peut-être, une intelligence d’économiste ou de philosophe, émoussée par la préoccupation de la matière et de ses vaines combinaisons, devait attendre uniquement d’un peu de poussière : de la production matérielle, le soulagement de cette souffrance organisée et infinie qui constitue l’âme humaine, et à laquelle les hommes, par leurs institutions ou par leurs vices, ont trouvé moyen d’ajouter. […] D’un autre côté, par cela même que Jobez, comme, du reste, tous les économistes de père en fils, déplace la question sociale et la met dans un accroissement de richesse au lieu de la mettre dans un accroissement de moralité, toutes les questions qui suivent celle-là et qui auraient dû trouver place dans ce livre n’y sont pas même abordées.

3168. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

que beaucoup de gens avaient en secret cette idolâtrie ; mais, quoique nous soyons assez disposés à faire la théorie de nos vices, il ne s’était encore trouvé personne pour faire la théorie de celui-là. […] Il a appliqué plus ou moins légèrement des idées faites à l’Amérique et à ses femmes, mais, lui qui parle de l’individualité, de sa grandeur et de ses droits, avec l’orgueil ivre de l’eau qu’il a troublée, on cherche en vain celle de son esprit… on ne la trouve pas !

3169. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. H. Wallon » pp. 51-66

C’était le commencement de cette ère nouvelle, — qui allait faire son temps, comme la Féodalité, vieillie et affaiblie, avait fait le sien, — l’aurore de cette longue journée d’Histoire dont le midi, éclatant et meurtrier, fut Louis XI et Richelieu, et le soleil couchant, Louis XIV… Saint Louis, le précurseur de ces trois grands hommes, qui ne furent que sa petite monnaie, tombée quelquefois dans du sang ; Saint Louis, qui ne fut pas seulement un Roi, mais le Roi, trouva la Royauté toute faite dans les idées et les besoins de son siècle, et il l’incarna dans sa personne. […] Parce que ce grand Justicier a fait justice envers et contre tous, et même contre lui-même, quand il renonça, par exemple, aux droits injustement acquis que les traités de ses prédécesseurs lui avaient donnés sur l’Angleterre ; — parce que, dans son différend avec l’évêque de Beauvais, il ne céda ni à l’évêque, ni même au pape ; — parce que, dans la honteuse défection de Thibaut de Champagne, violateur de ses engagements, Saint Louis ne s’arrêta ni devant sa qualité de croisé, ni devant la défense de l’attaquer que lui fit le pape et tira l’épée ; — les historiens ennemis, sortant des limites de son droit dans lequel il resta toujours, ont trouvé plaisant d’opposer à la Papauté un Saint reconnu par la Papauté, et lui ont fait de cette circonstance une impertinente et impossible gloire.

3170. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Le roi Stanislas Poniatowski et Madame Geoffrin »

Il n’entend point du tout que cette vieille d’esprit et de monde, cette expérimentée de la vie, cette âme de salon qui n’est jamais sortie de son salon avant de s’en aller en Pologne, pour faire un pèlerinage à Stanislas-Auguste, puisse, par impossible, avoir été amoureuse comme sa contemporaine, cette folle octogénaire de Madame Du Deffand, qui, elle, positivement l’était, quoique M. de Mouy, dans une de ses notes, en ait fait la Sévigné de l’athéisme et de l’insensibilité… Madame Geoffrin, qu’il rapetisse pour qu’on ne soit pas tenté d’en faire la paire avec Madame Du Deffand, qu’il trouve compliquée, était, dit-il, « seulement une femme de beaucoup d’esprit, une bourgeoise aimant la société des gens de lettres et des grands seigneurs, — (rien de plus que cela ?)  […] M. de Mouy a une telle peur de trouver sa Madame Geoffrin trop sensible, cette femme qu’il a besoin, comme son éditeur, d’estimer, qu’il voit de l’ampoulé littéraire partout où il y a de l’intensité de nature humaine ; et c’est ainsi que, rougissant pour elle, il fait, sinon à sa vertu, du moins à sa sagesse, de la grammaire un éventail !

3171. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Les uns trouvent qu’il a hideusement calomnié le pays qu’il a voulu peindre ; les autres, qu’il l’a peint hideux, c’est vrai, mais ressemblant. […] Cette faculté d’imitation, si facile qu’elle en paraît instantanée comme l’éclair, les Russes ont trouvé un mot pour l’exprimer sans faire saigner cette veine si pleine, toujours gonflée sur la joue rougissante, de l’amour-propre national.

3172. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Assurément l’éducation classique, l’éducation par les Anciens, a trouvé un défenseur bien savant, bien ingénieux et bien chrétien pourtant (on n’en saurait douter) dans le révérend P.  […] Et nous le répétons en finissant : il n’y a que là en effet qu’on puisse trouver la raison sans réplique qui domine tout le débat rappelé par nous aujourd’hui.

3173. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXX. Saint Anselme de Cantorbéry »

Seulement, si elle a touché à cet ouvrage avec une gravité et une considération qui l’honore, elle a été bien payée de sa politesse, car elle a trouvé dans le nouveau livre de M. de Rémusat les idées qui lui sont le plus chères, ce rationalisme contemporain qu’on voit partout maintenant, de quelque côté qu’on se tourne, et qu’il nous faut bien appeler par son nom, puisque, aujourd’hui, nous avons à parler de philosophie. […] Elle l’avait trouvé ; mais en mettant la main dessus, comme Galathée touchant Pygmalion, elle avait dit : « C’est moi encore ! 

3174. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

moi, d’abord, — le premier en date 2, dans mon livre : Les Œuvres et les Hommes, et, depuis ce livre, partout, toutes les fois que j’ai trouvé l’occasion d’y écrire ce nom de Brucker. […] Ainsi, on pourrait trouver qu’il manque d’ensemble et de méthode sévère, et on le comprend, si on se reporte aux circonstances dans lesquelles Brucker récrivit.

3175. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « E. Caro »

On les trouve à peu près tous, avec une étiquette discutée de leurs drogues, dans le livre de Caro. […] Et la preuve, c’est que de ces philosophes à la mode du moment, le plus à la mode est le mieux jugé, et c’est Renan : le plus populaire parce qu’il est le plus vague, dit Caro, avec la cruauté d’un homme qui sait parfaitement ce qu’il écrit… Caro a trouvé joli — et je déclare que cela l’est — de traiter Ernest Renan avec une finesse égale à la sienne.

3176. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

» Dans le crâne plus élevé d’Engis, il trouve « derrière ce front bosselé un petit monde d’idées déjà hautes, premières lueurs entrevues d’une société durable, — (quoiqu’elle n’ait pas duré, ) — premier instinct de l’art du dessin, pressentiment d’un dieu naissant, crainte et stupeur du fétiche… » Il n’a, lui, crainte ni stupeur de la bêtise. « Physiologie, — dit-il en se résumant, avec une sécurité grave, — physiologie du monde quaternaire. […] À tout bout de champ Quinet trouve le moyen de se citer, de nous parler de ses autres ouvrages, pressentiments justifiés par celui-ci, éclairs dont voilà le foyer.

3177. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Nous n’avons pas, il est vrai, parmi nous le génie et la grande figure jupitéréenne de Ronsard, sa dictature indiscutée et funeste, funeste même pour lui, car le faux système a tué sa gloire en l’écrasant dans son œuf d’aigle ; mais, si l’on cherchait bien, on trouverait Desportes, et, en disant cela, nous ne disons de mal de personne… M.  […] Mais nonobstant, ce qui distingue, ce qui met à part ce dernier livre, c’est la sincérité, c’est la vérité de l’inspiration que l’on trouve au fond.

3178. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « André Chénier »

Déjà plusieurs volumes d’Agrippa d’Aubigné et de Molière ont paru, et voici un André Chénier comme on n’en avait pas trouvé dans les éditions antérieures, tant il est religieusement complet. […] Mais on n’a pas trouvé que ce fût assez, et on nous a raconté sa vie, et on nous a donné le dessous de cartes de ses travaux, l’envers et le déshabillé de son œuvre, — ce qui va nuire à son effet et en diminuer la magie.

3179. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Hector de Saint-Maur »

Saint-Maur ne débuta pas précisément à l’heure où les autres finissent, pourtant, car, avant son Dernier Chant, il avait, ce poète de tant de cordes à sa lyre, publié une traduction des Psaumes d’une étreinte de texte et d’une sévérité d’exécution qui étonnèrent beaucoup ceux qui s’imaginaient ne trouver eu lui qu’un délicieux poète, gracieux et coloré. […] Quand donc trouverai-je enfin un poète qui préserve la naïveté de sa source, la pureté de son inspiration par la plus heureuse des ignorances, et qui ne soit pas littéraire dans une époque de vieille civilisation bien plus littéraire que poétique ?

3180. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Stendhal et Balzac » pp. 1-16

— et ils finissaient par trouver que c’était bien jouer, même au point de vue du comptoir, que d’avoir de l’initiative, que d’oser mettre en avant des noms nouveaux ou ressusciter des noms anciens trop oubliés, que de publier enfin, à ses risques et périls, des livres vierges, ou de refaire sans peur une édition de quelque vieux livre épuisé. […] Mais une fois mort, la Justice, qui est encore, je crois, plus boiteuse que la Prière, atteint enfin ce mausolée immobile, et le douloureux logogriphe de la vie qui n’avait pas de sens trouve enfin son mot quand la vie n’est plus !

3181. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Xavier Aubryet et Albéric Second » pp. 255-270

Par ses facultés comme par ses préoccupations, il devait donc mieux échapper à l’influence tyrannique de Paris qu’Albéric Second, bien plus homme d’esprit qu’homme de lettres, en sa facilité charmante, chroniqueur émérite et chevronné, un des plus excellents dans cette spécialité, que j’ai la rigueur de trouver mauvaise. […] Elle finit par le trouver, et c’est bien : j’espérais encore… Elle s’en fait aimer et l’épouse.

3182. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

… Nous avons lu avec l’attention que mérite toute tentative hardie le travail qu’il a publié, et nous n’y avons trouvé ni une observation inconnue, ni un reproche qui n’ait été déjà et bien ou mal à propos articulé. […] Aurait-on trouvé en lui l’obstacle d’une indépendance ?

3183. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Raymond Brucker » pp. 27-41

Écrit sur le peuple et pour le peuple, ce roman ne saurait passer inaperçu aux yeux d’une Critique qui aime à trouver la moralité et le bonheur du peuple dans toutes les préoccupations du Pouvoir. […] Les rois très-chrétiens doivent penser autrement que les souverains philosophes qui trouvent absurde le mot divin : « Bienheureux ceux qui souffrent et bienheureux ceux qui Pleurent ! 

3184. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Cette bicoque était connue dans le pays sous le nom du Château des Saffras, et de là le titre de Marquis des Saffras que l’on donnait à Espérit. » Ces détails, nous les avons transcrits, au risque de paraître long, tels qu’on les trouve aux premières pages du livre de M. de La Madelène, parce qu’ils ne sont pas, comme on pourrait le croire, les inventions d’une fantaisie, qui ne sait où elle va, mais parce qu’ils ont une raison d’être dans l’idée première de ce roman très-combiné et très-réfléchi. […] Peut-être l’auteur du Marquis des Saffras trouverait-il par là une glorieuse voie, mais, d’un autre côté, dans un pays où le théâtre a une législation si étroite et si dure, M. de La Madelène doit-il rester dans le roman pour conserver toute son acuité de moraliste, et, comme peintre de mœurs, toute son ampleur d’observation !

3185. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

Classé parmi ceux qui ne prennent pas les tambourinades des journaux pour la gloire, et qui attendent que de tels bruits finissent, pour introduire la célébrité qui ne finit pas, Wey est au meilleur rang des vrais et trop rares hommes de lettres contemporains qui, un jour, ont trouvé la littérature dans la rue et l’ont fait monter chez eux, l’ont essuyée des éclaboussures du ruisseau, qui n’était pas d’azur, et l’ont rendue la noble femme qu’elle doit être de la bohémienne qu’elle avait été trop longtemps. […] L’esprit trouvé dans le roman de Christian nous a rappelé Chamfort et de Latouche.

3186. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XVI. Des sophistes grecs ; du genre de leur éloquence et de leurs éloges ; panégyriques depuis Trajan jusqu’à Dioclétien. »

On n’y trouve ni élévation, ni chaleur, ni sensibilité, ni force. […] On trouvera depuis le même sentiment dans ce jeune Alexandre Sévère qui, empereur à treize ans, et mort à vingt-six, élevé par une mère qui était un grand homme, fut à la fois ferme et sensible, et joignit toutes les vertus avec toutes les grâces.

3187. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre IV. »

Ailleurs, se faisant aussi guerrier que le Crétois Hybrias dans une vieille chanson, il disait43 : « Avec la lance, je trouve le pain pétri pour moi ; avec la lance, je recueille la vendange d’Ismare ; avec la lance, j’ai de quoi boire à mon aise couché. » Mais cette prouesse ne se soutint pas ; et, par une justice du sort, l’aveu de sa faiblesse a survécu dans le petit nombre de vers qui nous sont restés de lui. […] Maintenant, le poëte qui se moquait ainsi de lui-même trouvait ailleurs des accents pleins d’élévation et de force, pour encourager la constance et la lutte contre l’infortune.

3188. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIII » pp. 291-293

— On ne fait que parler aussi (car on trouve moyen à Paris de parler de bien des choses) d’une symphonie d’un jeune compositeur nouveau, M.

3189. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Buloz et le Messager de Paris. »

Les vétérans de la presse le savent ; les gens du monde qui s’y trouvent jetés à l’improviste courent grand risque de sortir de leur rôle et de se laisser surprendre à tout ce qui ne manque pas de les assiéger.

3190. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chênedollé, Charles-Julien Lioult de (1769-1833) »

On y trouve d’assez beaux vers sur la lune ; ils n’égalent pourtant pas le superbe morceau de Lemière, et quelquefois ils le rappellent.

3191. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lorrain, Jean (1855-1906) »

Viviane, une courtisane galloise, l’éternel féminin, malmenée à la cour d’Artus, veut se venger en perdant l’ami d’Artus, le chevalier Myrdhis, que je pense être l’enchanteur Merlin qu’elle a trouvé dans la forêt de Brocéliande.

3192. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mauclair, Camille (1872-1945) »

Émile Lecomte « On trouvera dans ce recueil, Sonatines d’automne, des notations sentimentales, des lieds, des historiettes violentes et étranges, et parfois, presque tout simplement des sanglots… Un homme se joue de petites sonates à lui-même, dans la nonchalance de l’automne. ».

3193. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Popelin, Claudius (1825-1892) »

On y trouve les qualités de précision et de style qui lui ont fait une place à part dans le monde artistique.

3194. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Renaud, Armand (1836-1895) »

Sainte-Beuve Armand Renaud, après s’être terriblement risqué aux ardentes peintures d’une imagination aiguë et raffinée, en est venu à chanter ses propres chants, à pleurer ses propres larmes ; maître achevé du rythme, de recherches en caprice, et après avoir épuisé la coupe, il a trouvé des accents vraiment passionnés et profonds.

3195. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rouquès, Amédée (1873-1935) »

Il y trouvera maintes ressources, et je ne doute pas qu’il en use pour son plaisir et pour le nôtre.

3196. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Trarieux, Gabriel (1870-1940) »

Émile Faguet Joseph d’Arimathée n’est pas précisément un drame, c’est une étude psychologique très attentive et très fine sur l’état d’esprit des premiers adeptes d’une religion et sur la manière dont un sentiment religieux se forme et se développe peu à peu dans les âmes… J’ai déjà dit qu’il n’est point du tout dramatique, et qu’il ne pourra jamais, au théâtre, soutenir et retenir l’intérêt d’un public un peu nombreux ; mais, comme étude psychologique, Joseph d’Arimathée est excellent… Il s’y trouve de grandes, de profondes beautés.

3197. (1894) Propos de littérature « Appendice » pp. 141-143

Car rien ne nous touche d’absolument étranger, rien ne possède pour nous d’éloquence s’il ne trouve en nous-même son écho véridique ; et, ainsi que pour la physique supérieure tous les phénomènes ne sont peut-être que des modalités de l’unique Énergie, l’objectif serait un mode ignoré de notre âme, tout le possible encore obscur qu’elle contient et où elle se découvre par sa trace, comme le rythme dans l’harmonie, comme le temps à travers sa mesure d’espace.

3198. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 227-229

Ils trouveront encore des ressources puissantes dans le Cours de Belles-Lettres du même Auteur, Ouvrage qui n’est que le développement du premier.

3199. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 252-254

Dans celle de l’Infant Dom-Philippe, Duc de Parme, M. de Beauvais a su tirer avec habileté le plus grand parti des circonstances, & trouver le moyen de faire aimer son Heros, par l’adresse des détails, par un naturel & un ton de sensibilité qui lui est particulier.

3200. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 266-268

Chapelle répondit à l’Auteur, qui lui en avoit envoyé un exemplaire, par un Rondeau qu’il finit ainsi : De ces Rondeaux un Livre tout nouveau A bien des gens n’a pas eu l’art de plaire ; Mais quant à moi, je trouve tout fort beau, Papier, dorure, image, caractere, Hormis les vers, qu’il falloit laisser faire A la Fontaine.

3201. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 275-277

M. l’Abbé Bergier vient de publier un Ouvrage dans le même genre, mais plus étendu & beaucoup plus intéressant encore que la Certitude des Preuves du Christianisme : c’est un Traité historique & dogmatique de la vraie Religion, où l’on trouve tout ce qui est capable de raffermir la Foi des Fideles, & tout ce qui peut contribuer à faire triompher le Christianisme des attaques multipliées du mensonge & de l’incrédulité.

3202. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 418-420

N’est-il pas facile de trouver mille moyens d’intéresser les Spectateurs avec fruit ?

3203. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 397-399

Gibert, n’y trouvera tout au plus qu’une compilation de la Rhétorique d’Aristote, de celle d’Hermogène, du Livre de l’Orateur de Ciceron, & de l’Institution oratoire de Quintilien.

3204. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 55-57

En passant légérement sur quelques-unes qui sont minces, ou qui ne sont que des répétitions, nous rapporterons ici les meilleures, afin de convaincre qu’il n’est point d’Auteur médiocre où l’on ne puisse trouver des traits estimables.

3205. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 167-169

Il ne faut que lire Bélisaire, pour y trouver Phocion travesti.

3206. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 328-330

On trouve dans ses Considérations sur l’origine & la décandence des Lettres, chez les Romains, des vûes souvent profondes, & des réflexions assez justes ; mais un Ouvrage de cette nature exigeoit une finesse d’observation, & un discernement exquis, dont M.

3207. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 180-182

Comme il ne pouvoit entendre qu’à la faveur d’un cornet : « Voilà mon bienfaiteur , dit-il un jour à M. l’Abbé de Voisenon en le lui montrant ; je vais dans une maison, j’y trouve des visages nouveaux ; persuadé qu’il s’y rencontre des gens d’esprit, je fais usage de mon cornet ; je vois que ce ne sont que des sots, aussi-tôt je le resserre en disant, je te défie de m’ennuyer ».

3208. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 219-221

Les hommes les plus sages trouveront qu’il est très-beau de rêver ainsi.

3209. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 260-261

Il n'est point de systême, ajoute-t-il, tel absurde & ridicule qu'on puisse se le figurer, que des Philosophes anciens n'aient imaginé, & qui n'ait trouvé des Partisans pour les soutenir.

3210. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 409-411

Sera-ce enfin dans ce Siecle qu'ils trouveront des modeles ?

3211. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de janvier 1823 »

Il se bornera seulement à faire remarquer que la partie pittoresque de son roman a été l’objet d’un soin particulier ; qu’on y rencontre fréquemment des K, des Y, des H et des W, quoiqu’il n’ait jamais employé ces caractères romantiques qu’avec une extrême sobriété, témoin le nom historique de Guldenlew, que plusieurs chroniqueurs écrivent Guldenloëwe, ce qu’il n’a pas osé se permettre ; qu’on y trouve également de nombreuses diphtongues variées avec beaucoup de goût et d’élégance ; et qu’enfin tous les chapitres sont précédés d’épigraphes étranges et mystérieuses, qui ajoutent singulièrement à l’intérêt et donnent plus de physionomie à chaque partie de la composition.

3212. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Dumont le Romain  » pp. 115-116

On trouverait cent traits de l’histoire grecque ou romaine auxquels cela reviendrait.

3213. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Rien de trouvé, rien d’imaginé, rien d’inventé dans ce style. […] Les poëtes de cette école sont élégants à la manière des princes et princesses de théâtre, toujours sûrs de trouver dans les cases étiquetées du magasin manteaux et couronnes de similor, qui n’ont que le malheur d’avoir servi à tout le monde. […] Mais non, encore une fois, il n’a ni le talent de créer, ni la prétention d’établir des systèmes. « Les systèmes, dit spirituellement Voltaire, sont comme des rats qui passent par vingt trous, et en trouvent enfin deux ou trois qui ne peuvent les admettre. » C’eût donc été prendre une peine inutile et au-dessus de ses forces. […] Vous trouvez, par exemple, des hommes vivants qui vous répètent cette définition du goût échappée à Voltaire : « Le goût n’est autre chose pour la poésie que ce qu’il est pour les ajustements des femmes. » Ainsi, le goût, c’est la coquetterie. […] Cette jeune critique, aussi grave que l’autre est frivole, aussi érudite que l’autre est ignorante, s’est déjà créé des organes écoutés, et l’on est quelquefois surpris de trouver dans les feuilles les plus légères d’excellents articles émanés d’elle.

3214. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVIII » pp. 313-315

Il n’y a pas eu de combat, attendu que le ministère a trouvé un moyen, depuis quelque temps, pour s’assurer de la majorité, c’est d’adhérer à toutes les mesures que propose l’opposition ; il résulte de là que le ministère, au lieu de la majorité, a tout simplement l’unanimité.

3215. (1823) Racine et Shakspeare « Préface » pp. 5-7

La poésie dramatique en est en France au point où le célèbre David trouva la peinture vers 1780.

3216. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dujardin, Édouard (1861-1949) »

Tristan Klingsor À vrai dire, il ne faudrait pas s’attendre à trouver en M. 

3217. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fabié, François (1846-1928) »

Cette admirable vérité du détail, vous la trouverez partout chez M. 

3218. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manuel, Eugène (1823-1901) »

Manuel a la franchise et la vigueur ; Boileau, qui aimait les antithèses, n’a jamais rien trouvé d’aussi beau comme alliance et opposition de mots que ces deux vers sur une fille de quinze ans que le vice précoce va rendre mère : Elle portait effrontément Le poids sacré de cette honte.

3219. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VI. La littérature et le milieu social. Décomposition de ce milieu » p. 155

Entre les œuvres d’une époque et les œuvres antérieures ou étrangères, on peut trouver ou bien un développement parallèle, par suite des causes semblables, ou un rapport d’effet à cause, ou un rapport de cause à effet.

3220. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 249-251

C’est un homme que la Providence met au dessus des autres, mais qui doit s’y mettre lui-même par son mérite ; qui, chargé du plus grand & du plus difficile de tous les emplois, doit avoir ces qualités éminentes qui sont nécessaires pour régner sur les autres, pour soutenir le poids d’une grande autorité & d’une grande fortune, pour régler l’usage d’un pouvoir indépendant, & pour trouver dans sa propre vertu une loi sévere & impérieuse qui regle ses désirs & ses actions.

3221. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

Celui qui a pour titre : l’Incrédulité convaincue par les Prophéties, est un des meilleurs Livres qu’on ait faits en ce genre ; on y trouve une logique pressante, & des raisonnemens aussi clairs que profonds, qui ne laissent rien à désirer au Lecteur.

3222. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 412-415

Il paroît que cette anecdote n’a été imaginée que pour faire dire un bon mot, ou plutôt un mauvais rebus* au Cardinal de Richelieu : Quoi qu’il en soit, cette longue Paraphrase ne valoit pas un Evêché ; on n’y trouve par-tout que des fleurs d’or sur le Ciel étalées, des miracles roulans, de vivans écueils, & mille autres expressions semblables que le bon sens rejette, & que n’admit jamais la belle Poésie.

3223. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Ses Poésies, qu’on ne lit plus, consistent en des Satires, dont le sujet est moral & critique ; en plusieurs Epigrammes, Madrigaux, Stances, Ballades, parmi lesquelles on trouve plusieurs Pieces d’un très-bon goût, si on fait grace à quelques expressions surannées.

3224. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 207-209

On trouve dans cette Déification un peu de mythologie & de critique littéraire ; voilà tout.

3225. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 266-268

Tes Ecrits, il est vrai, sans art & languissans, Semblent être formés en dépit du bon sens : Mais ils trouvent pourtant, quoi qu'on en puisse dire, Un Marchand pour les vendre, & des sots pour les lire.

3226. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 392-394

Alors, honteux de ma nudité, je me suis condamné moi-même à l’obscurité, & je trouve ma consolation dans ce vers de Philoctete.

3227. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 441-443

On trouve en effet d’excellentes vûes dans ses Entretiens sur les Tragédies, & des idées très-justes dans ses Réflexions sur les défauts d’autrui, témoin celle-ci, plus vraie qu’élégamment exprimée : le signe de la médiocrité, dans les Auteurs, est la révolte contre la critique.

3228. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre VI. Des Esprits de ténèbres. »

On doit sentir dans ces orages une puissance, forte seulement pour détruire ; on y doit trouver cette incohérence, ce désordre, cette sorte d’énergie du mal, qui a quelque chose de disproportionné et de gigantesque, comme le chaos dont elle tire son origine.

3229. (1763) Salon de 1763 « [À mon ami Monsieur Grimm. » pp. 171-182

Il faudrait aller jusque sur les bords du lac Leman pour le trouver peut-être.

3230. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Avis du traducteur » pp. -

  On trouvera dans le discours et dans l’appendice qui le suit une vie complète de Vico.

3231. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Vous ne trouvez que l’ouvrage de Bossuet : La politique tirée des propres paroles de l’Ecriture Sainte. […] Je ne crois pas que dans l’histoire de la censure, si riche pourtant en sottises, on puisse trouver allégation plus baroque où plus hypocrite. […] Elle est en général d’une extrême virulence, témoin les pamphlets des Réformés au lendemain de la Révocation de l’Edit de Nantes ou ceux de Victor Hugo après le coup d’Etat de 1851 Elle est mélancolique, parce qu’elle trouve amer le pain de l’exil, et cependant consolée par le tenace espoir d’un retour triomphant dans le pays natal, encline même aux prophéties qui annoncent aux vainqueurs une expiation prochaine et terrible. […] On trouve étrange qu’applaudir et aplanir, malgré leur formation identique, s’écrivent de façon différente ; que poids, venant de pensum et non de pondus, reste agrémenté d’un d superflu, n’ayant d’autre raison d’être que de perpétuer une vieille erreur d’étymologie. […] La poésie trouvait là un magnifique thème à lyriques effusions et l’histoire le plus beau sujet de méditation.

3232. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Avant-propos »

Érudition encore, et combien sympathique et lucide, avons-nous trouvé près du Dr Louis Laurent, médecin de la marine, qui s’intéressa, comme siennes, à nos propres recherches ; autorité du maître, enfin, de la psychologie clinique actuelle, près de M. le professeur Pierre Janet dont nous étions depuis longtemps l’admirateur respectueux.

3233. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bertrand, Aloysius (1807-1841) »

Sainte-Beuve Son rôle eût été, si ses vers avaient su se rassembler et se publier alors, de reproduire avec un art achevé, et même superstitieux, de jolis ou grotesques sujets du moyen âge finissant de nous rendre quelques-uns de ces joyaux, j’imagine, comme les Suisses en trouvèrent à Morat dans le butin de Charles le Téméraire.

3234. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Docquois, Georges (1863-1927) »

Mais il n’a utilisé que l’ossature de la nouvelle, le récit nu, tel qu’il eût pu le trouver dans un fait divers.

3235. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fleury, Albert (1875-1911) »

Henri de Régnier notamment, qui, l’un des premiers, en discerna le charme, et combien je suis heureux d’avoir trouvé en un confrère de qui j’ignore tout, sauf ses vers, un aussi bon compagnon de pensée pour les heures tristes !

3236. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moreau, Hégésippe (1810-1838) »

Sainte-Beuve Si l’on considère aujourd’hui le talent et les poésies d’Hégésippe Moreau de sang-froid et sans autre préoccupation que celle de l’art et de la vérité, voici ce qu’on trouvera, ce me semble : Moreau est un poète ; il l’est par le cœur, par l’imagination, par le style, mais, chez lui, rien de tout cela, lorsqu’il mourut, n’était tout à fait achevé et accompli.

3237. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Normand, Jacques (1848-1931) »

Outre le mérite de la facture, on trouvera, dans la Muse qui trotte, une suite de petits tableaux mondains et parisiens d’une saisissante vérité.

3238. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Z — Zola, Émile (1840-1902) »

Plus qu’à trouver un éditeur !

3239. (1891) [Textes sur l’école romane] (Le Figaro)

C’est dans ce noble but que les poètes Maurice du Plessys, Raymond de La Tailhède, Ernest Raynaud, et le savant critique Charles Maurras sont venus à moi, non en « escorte », mais pour avoir trouvé dans mon Pèlerin passionné les aspirations de leur race et notre commun idéal de Romanité.

3240. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 76-79

Ces Pieces mirent le comble à sa gloire, & firent connoître que Corneille & Racine avoient trouvé un successeur.

3241. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 111-114

M. de Voltaire en trouve le style trop foible ; il ajoute que l’Auteur n’intéresse pas, qu’il n’est pas Peintre *.

3242. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Châtiments » (1853-1870) — Au moment de rentrer en France. — 31 août 1870 »

Tu me permettras d’être en sortant des ténèbres                                Ton enfant ; Et tandis que rira ce tas d’hommes funèbres                                Triomphant, Tu ne trouveras pas mauvais que je t’adore,                                En priant, Ébloui par ton front invincible, que dore                                L’Orient.

3243. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre III. La Phèdre de Racine. »

Chez eux on trouve, pour ainsi dire, des ébauches de sentiments, mais rarement un sentiment achevé : ici, c’est tout le cœur : C’est Vénus tout entière à sa proie attachée !

3244. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Millet Francisque » p. 168

S’il y a une autre vie, ils y seront certainement châtiés pour cela ; ils y seront condamnés à voir ces tableaux, à les regarder sans cesse, et à les trouver de plus en plus mauvais.

3245. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Bellengé » p. 204

L’art de dessiner une étoffe n’est pas plus arbitraire que celui de dessiner la figure ; j’en trouve seulement les règles plus cachées, plus secrètes.

3246. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans » pp. 64-66

Qu’on compare le nombre des traductions de Lucrece avec le nombre des traductions de Virgile dans toutes les langues polies, et l’on trouvera quatre traductions de l’éneide de Virgile contre une traduction du poëme de natura rerum.

3247. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XI. Le plus brave des trois. »

» La femme accepte l’épreuve et Missa, la laissant là toute seule dans l’obscurité ; s’en va trouver son camarade : « Ami, lui dit-il en l’abordant, près de la grande termitière rouge qui se trouve sur la route du village voisin, une panthère m’a pris ta maîtresse et elle est en train de la dévorer.

3248. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Argument » pp. 287-289

Corollaire : que l’ancien droit romain à son premier âge fut un poème sérieux, et l’ancienne jurisprudence une poésie sévère, dans laquelle on trouve la première ébauche de la métaphysique légale.

3249. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre II. Trois espèces de langues et de caractères » pp. 296-298

En effet c’est une propriété innée de l’âme humaine d’aimer l’uniformité ; lorsqu’elle est encore incapable de trouver par l’abstraction des expressions générales, elle y supplée par l’imagination ; elle choisit certaines images, certains modèles, auxquels elle rapporte toutes les espèces particulières qui appartiennent à chaque genre ; ce sont pour emprunter le langage de l’école, des universaux poétiques.

3250. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Soumet écrivait de Toulouse au jeune lauréat : « Vos dix-sept ans n’ont trouvé que des incrédules. » L’Ode sur la Statue de Henri IV avait été composée en une nuit. […] La malade s’endormit sur ce regret, et, le lendemain, au réveil, elle trouva pour bonjour l’ode pieuse composée à son chevet, et le papier, mouillé de ses larmes de mère, partit dans la journée même. […] La révolution de Juillet le trouva donc libre, sans obligation politique, ayant donné des gages au pays, prêt à lui en donner encore.

3251. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

Mme de Pontivy, sans être exigeante, mais parce qu’elle était passionnée, trouvait nécessaire et simple que M. de Murçay se retranchât quelquefois certaines paroles, certains jugements, certaines relations même, qui pouvaient aliéner de lui l’esprit de sa tante, plus absolue en vieillissant, et rendre leur commerce moins facile. […] Il allait se hasarder à une démarche, quand, un soir, en entrant chez Mme de Ferriol qui avait nombreuse compagnie, il y trouva Mme de Noyon et sa nièce déjà arrivées. […] Aux premiers jours du printemps, ils allèrent à Sceaux pour une semaine ; la petite cour s’y trouvait d’un brillant complet.

3252. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

Un jour, à cette heure même de la promenade impériale, M. de Ségur imagina de se trouver dans la seconde des allées au moment du détour, et de ne pas s’y trouver seul, mais de se faire apercevoir, comme à l’improviste, prenant ou recevant une légère, une très-légère marque de familiarité d’une des jolies dames de la cour qu’il n’avait sans doute pas mise dans le secret. — Au dîner qui suivit, le front de Sémiramis apparut tout chargé de nuages et silencieux ; vers la fin, s’adressant au jeune ambassadeur, elle lui fit entendre que ses goûts brillants le rappelaient dans la capitale, et qu’il devait supporter impatiemment les ennuis de cette retraite monotone. […] La prudence exige de n’y compter qu’autant que les intérêts communs s’y trouvent, et l’expérience de tous les siècles apprend que ces liaisons de parenté sont souvent plus embarrassantes qu’utiles quand les intérêts sont naturellement opposés. »  — Un des soins de M. de Ségur dans ses notes est de rejoindre, autant que possible, la morale et la politique, et de ne plus les vouloir séparer. […] Un des Essais nous le résume surtout et nous le rend dans sa physionomie habituelle et dans l’esprit qui ne cessait de l’animer ; c’est le morceau sur la Bienveillance  : « Il est une vertu, dit-il, la plus douce et la plus éclairée de toutes, un sentiment généreux plus actif que le devoir, plus universel que la bienfaisance, plus obligeant que la bonté… » Qu’on lise le reste de l’Essai, on l’y trouvera tout entier.

3253. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VIII. L’antinomie économique » pp. 159-192

On verra disparaître ce ridicule dans le régime sociétaire où chaque individu ne peut trouver son avantage que dans celui de la masse entière73. » Il est important de faire remarquer ici que la contrariété signalée par Fourier constitue moins une antinomie de l’individu et de la société qu’une antinomie de la société avec elle-même. […] Abordons maintenant l’antinomie dans l’ordre de la consommation. — Nous trouvons ici un conflit entre une théorie aristocratique et individualiste de la consommation et une autre théorie démocratique et égalitaire. […] En face de ceux qui disent qu’on doit produire des objets de luxe à l’usage des privilégiés, on trouve ceux qui soutiennent qu’il ne faut produire que des utilités communes à tous.

3254. (1902) L’œuvre de M. Paul Bourget et la manière de M. Anatole France

Bourget pour avoir tendu à dénaturer ainsi le caractère du roman, il serait injuste néanmoins de ne pas lui savoir tenir compte de cette circonstance, qu’il a su faire qu’on en prit son parti, à son égard, non sans plaisir ; sans compter qu’il n’aurait pas trouvé différemment l’occasion de ces formules, dont on doit dire que le nombre est grand, parmi elles, qui pourrait servir à un recueil de pensées détachées d’une saveur unique. […] Mais cela ne nous fixe pas sur la volupté qu’un esprit nourri peut trouver à s’adapter, moins aux lois des choses qu’à leurs projections fantasmagoriques. […] Et qu’il aurait aimé le reconnaître si un peu de philosophie franche, virilement admise et positivement envisagée, l’eût, contre tout prétexte d’idiosyncrasie, dissuadé de trouver la vie si drôle et le fait ordinaire si irrémédiablement pitoyable, tant dans sa psychologie spécifique que dans sa connexité avec les entités naturelles.

3255. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Cela s’est trouvé vérifié presque à la lettre. […] Loin de la trouver trop libérale, trop destructive de l’antique foyer domestique, ils l’accusaient, de gêner encore, par des bouts de chaîne mal coupés, la libre expansion des individus. […] Si plus tard Montesquieu (et pour cause) épargne les Parlements, Voltaire bataille contre eux pour les forcer à réhabiliter Calas et Sirven, pour leur faire honte du sombre plaisir qu’ils trouvent à conserver la torture et les supplices raffinés.

3256. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

On se gardera de dire de quelqu’un qu’il a les cheveux roux : on trouvera qu’ils sont d’un blond hardi. […] Non seulement les salons sont le berceau de la comédie de société, de ces petites pièces légères et faites de rien, qui comptent en France plus d’un frêle chef-d’œuvre  ; mais la vraie comédie, celle qui est destinée au grand public, trouve là le secret du dialogue vivant et aisé. […] Comme il les trouverait grossiers et sacrilèges, ce paladin vêtu de soie, toujours prêt à baiser la petite main qui le soufflette !

3257. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Dans l’interlocuteur qui lui vient, le héros trouve un appui ou une résistance, il ne raconte pas seulement, il agit. […] Nulle part on n’a trouvé les grandia ossa des Faunes primitives en telle abondance. […] Saumaise s’offusquait de le trouver « pétri d’hébraïsmes », et le savant voyait juste, si le pédant avait tort.

3258. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE XIV »

Cette conduite peut paraître sublime, au premier coup d’œil ; et, si Claude Ripert était seulement de bois, je n’y trouverais rien à redire. […] Quoi qu’il en soit, M. de Montaiglin la trouve adorable, et une scène charmante vient effacer, comme sous un baiser, l’impression dont nous parlions tout à l’heure. […] Cette petite fille, élevée chez des villageois, a l’air d’avoir été trouvée dans une serre chaude, sous une sensitive.

3259. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

On y trouve moins un cœur réellement échauffé qu’une cervelle en ébullition ; on dirait que l’écrivain a dans la tête une braise allumée qui tournoie sans cesse et ne lui laisse point de repos. […] on a trouvé à son sujet dans les lettres d’André Chénier la page suivante, qui le juge : Mes amis, écrit André Chénier, m’ont fait lire un numéro 41 des Révolutions de France et de Brabant ; j’avais déjà vu, d’autres fois, quelques morceaux de ce journal, où des absurdités souvent atroces m’avaient paru quelquefois accompagnées de folies assez gaies ; je me suis encore plus diverti à lire ce numéro 41, où l’auteur répand avec profusion ses honorables injures sur la société entière de 89, et sur moi en particulier. […] Cette descente ne nous offrira aucuns paysages inconnus, aucuns sites qui ne se soient offerts mille fois plus délicieux à ce Salomon qui · disait, au milieu de ses 700 femmes, et en foulant aux pieds tout ce mobilier de bonheur : J’ai trouvé que les morts sont plus heureuses que les vivants, et que le plus heureux de tous est celui qui n’est pas né.

3260. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Mais ce qui est plus fait pour nous intéresser dans ces six premiers mois de la collaboration de Carrel au National, ce sont les articles de variétés et de littérature qu’on ne s’attendrait pas à trouver sous sa plume : par exemple sur l’Othello de M. de Vigny (22 février), sur Hernani de M.  […] C’est par ce côté visible de son génie que Bonaparte, en tout ce qu’il a fait, s’est donné le peuple même pour juge… Il trouve particulièrement tous ces caractères de beauté soudaine et manifeste à la campagne de 1814. […] Et c’est ainsi que, malgré son hésitation et même sa circonspection à l’origine, il s’est trouvé engagé peu à peu sur un terrain qui, à partir d’un certain moment, allait se rétrécissant toujours sous ses pas, jusqu’à ce qu’il fût acculé sans retour dans cette sorte de presqu’île républicaine de Quiberon où il était quand il mourut.

3261. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Ces premières années de séjour en Suisse sont marquées par beaucoup de joie, de gaieté ; Voltaire sent qu’il est redevenu libre ; il se mêle à la vie du pays, et y fait accepter la sienne ; il fait jouer chez lui la comédie, la tragédie, et trouve sous sa main des acteurs de société, et point du tout mauvais, pour les principaux rôles de ses pièces. […] Lorsqu’il avait publié son mémoire sur le culte idolâtrique des Fétiches, Voltaire, se hâtant d’y voir plus que le président n’avait prétendu y laisser paraître, lui avait écrit : « Je trouve que les anti-fétichiers devraient être unis comme l’étaient autrefois les initiés ; mais ils se mangent les uns les autres. » Le mot était jeté à propos d’une affaire très secondaire et comme en courant ; on n’a l’air que de plaisanter, et, en attendant, l’on tâte son monde. […] [NdA] Depuis que ceci est écrit, lisant la correspondance du grand Frédéric avec Darget (tome XX des Œuvres de Frédéric le Grand, Berlin, 1852), j’y trouve des jugements d’une précision définitive et terrible : Voltaire s’est conduit ici en faquin et en fourbe consommé ; je lui ai dit son fait comme il mérite… Voltaire est le plus méchant fou que j’aie connu de ma vie, il n’est bon qu’à lire… Je suis indigné que tant d’esprit et de connaissances ne rendent pas les hommes meilleurs… Son caractère me console des regrets que j’ai de son esprit… Croiriez-vous bien que Voltaire, après tous les tours qu’il m’a joués, a fait des démarches pour revenir ?

3262. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre premier. La solidarité sociale, principe de l’émotion esthétique la plus complexe »

Il se produit ici des phénomènes mentaux très analogues au phénomène physiologique qui nous fait trouver du plaisir dans les frictions énergiques à la peau, dans les affusions d’eau froide, toutes excitations pénibles au début, mais bientôt agréables par l’afflux de force nerveuse qu’elles provoquent. […] Aussi nous croyons qu’on ne peut trouver de plaisir très complexe et très conscient, par conséquent renfermant une variété unifiée, qui ne soit plus ou moins esthétique. […] Si donc nous croyons que tout ce qui est utile, c’est-à-dire adapté à une certaine fin, ordonné pour cette fin, apporte par cela même à l’intelligence une satisfaction et acquiert ainsi quelque degré de beauté, loin de nous la pensée que tout ce qui est beau doive, pour être admiré, justifier d’une utilité pratique, et qu’on doive, par exemple, connaître « l’emploi d’un vase antique » avant de le trouver beau.

3263. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

C’est de la bouffonnerie sans esprit. » Enfin, Pope, en 1725, trouve la raison pour laquelle Shakespeare a fait ses drames, et s’écrie : Il faut bien manger ! […] En 1804, l’auteur d’une de ces Biographies universelles idiotes où l’on trouve moyen de raconter l’histoire de Calas sans prononcer le nom de Voltaire, et que les gouvernements, sachant ce qu’ils font, patronnent et subventionnent volontiers, un nommé Delandine, sent le besoin de prendre une balance et de juger Shakespeare, et, après avoir dit que « Shakespear, qui se prononce Chekspir », avait, dans sa jeunesse, « dérobé les bêtes fauves d’un seigneur », il ajoute : « La nature avait rassemblé dans la tête de ce poëte ce qu’on peut imaginer de plus grand, avec ce que la grossièreté sans esprit peut avoir de plus bas. » Dernièrement, nous lisions cette chose écrite il y a peu de temps par un cuistre considérable, qui est vivant : « Les auteurs secondaires et les poètes inférieurs, tels que Shakespeare  », etc. […] Il suffit de lire le premier vers venu d’Eschyle ou du Juvénal pour trouver cette escarboucle du cerveau humain.

3264. (1864) William Shakespeare « Conclusion — Livre I. Après la mort — Shakespeare — L’Angleterre »

Les hommes ne trouvent pas cet homme-là assez leur semblable. […] Creusez et vous trouvez ceci : Sparte n’est que la ville de la logique ; Carthage n’est que la ville de la matière ; à l’une et à l’autre l’amour fait défaut. […] On trouve la statue de Wellington.

3265. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

L’idée latine devenue par infiltration, après la défaite méridionale du xiiie  siècle et par la Renaissance et par suite aussi de l’influence royale, l’idée française de la force, de la tradition et de la clarté n’a pas trouvé de champion plus fidèle que M.  […] L’héroïsme tragique avait déjà trouvé un défenseur dans M.  […] D’autre part, ceux qui ont ri de certaines expressions non moins heureuses apportées par les symbolistes ou les naturistes ignoraient souvent qu’on en pouvait trouver exemple chez les classiques (Cf. 

3266. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Théorie de la parole L’homme n’a jamais trouvé l’inspiration en lui-même ; il l’a toujours puisée hors de lui, ou dans une révélation directe, ou dans les traditions religieuses et sociales, ou dans l’imitation. […] La parole est donc l’homme tout entier ; et dans la langue d’un peuple on doit trouver la raison des mœurs et des institutions de ce peuple. […] L’esprit philosophique de Voltaire a frappé de stérilité une composition déjà aride par elle-même ; car il ne faut pas qu’un homme de talent s’imagine qu’il puisse créer la poésie, s’il ne la trouve pas toute faite.

3267. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — [Note.] » pp. 444-445

Robert a cru trouver le bonheur dans la gloire et la réputation.

3268. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXII » pp. 91-93

» Elle trouve que c’est bien assez d’un été comme celui-ci, et elle a bien raison.

3269. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PENSÉES ET FRAGMENTS. » pp. 495-496

Je reproduis ici ces anciens extraits qui avaient trouvé place dans édition de mes Critiques et Portraits, en 5 vol. in-8°, ainsi que l’avertissement qui les accompagnait à la fin du tome V.

3270. (1874) Premiers lundis. Tome II « De l’expédition d’Afrique en 1830. Par M. E. d’Ault-Dumesnil, ex-officier d’ordonnance de M. de Bourmont. »

Nous eussions désiré peut-être que l’auteur s’y montrât parfois moins sobre de détails personnels et des particularités épisodiques dont sa mémoire abonde, et que ceux qui l’ont entendu trouvent avec un charme infini dans sa conversation ; mais son but dans ce récit a été plus grave, plus circonscrit aux points essentiels et aux questions qui peuvent concerner l’histoire.

3271. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cladel, Léon (1834-1892) »

En cherchant davantage, il trouverait un autre vice, principal aussi, qui est l’envie, et un autre encore, principal encore, l’orgueil.

3272. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IV. Petits Symbolards » pp. 49-52

Pour le jour de l’an prochain un ancien élève de l’École Centrale, cette nursery des vaudevillistes, vient de trouver un « numéro » plus compliqué, plus littéraire, plus moderne, moderniste même et tout à fait « couchant de siècle ».

3273. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre II. Pourquoi il faut préférer la méthode inductive » pp. 13-14

Faut-il préférer la méthode inductive, celle qui va du particulier au général et qui trouve son emploi ordinaire dans les sciences physiques et naturelles ?

3274. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 308-311

On y trouve par-tout les mêmes tours, les mêmes figures, les mêmes expressions.

3275. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 489-492

Après cela on ne trouve plus chez lui qu’une prose diffuse, traînante, monotone, incorrecte, dépourvue de tours & de pensées.

3276. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 162-165

Martini que le Public a trouvée agréable, s'est soutenue assez long-temps sur le Théatre, quoiqu'elle manque par le plan, par l'intrigue, & par les caracteres.

3277. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre premier. Musique. — De l’influence du Christianisme dans la musique. »

Plus fière sous l’ancienne alliance, elle ne peignit que des douleurs de monarques et de prophètes ; plus modeste et non moins royale sous la nouvelle loi, ses soupirs conviennent également aux puissants et aux faibles, parce qu’elle a trouvé dans Jésus-Christ l’humilité unie à la grandeur.

3278. (1824) Préface d’Adolphe

À distance, l’image de la douleur qu’on impose paraît vague et confuse, telle qu’un nuage facile à traverser ; on est encouragé par l’approbation d’une société toute factice, qui supplée aux principes par les règles et aux émotions par les convenances, et qui hait le scandale comme importun, non comme immoral, car elle accueille assez bien le vice quand le scandale ne s’y trouve pas ; on pense que des liens formés sans réflexion se briseront sans peine.

3279. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Réponse à une lettre de M. Grimm » pp. 205-206

La couleur, la finesse de touche, l’effet, l’harmonie, le ragoût, tout s’y trouve.

3280. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Avant-propos » pp. 1-5

Generalement parlant les hommes trouvent encore plus de plaisir à pleurer, qu’à rire au théatre.

3281. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Ils trouvent la société souvent inverse de la nature ; ils se vengent en la méprisant. […] Je suis sorti de cette enquête historique sans trouver ni conjuration, ni plan, ni meneurs de cet événement inexpliqué. […] C’est dans la prévision de cette journée de sédition normale que j’avais cherché un général républicain pour le mettre à la tête d’une armée de la capitale, et que je faisais approcher, jour par jour, les différents corps de cette armée de Paris, afin que son général, venu d’Algérie, la trouvât nombreuse et prête, sous sa main, au jour prévu. […] XI Dans le vingt-septième livre, je trouve un portrait de Louis-Philippe à la bataille de Jemmapes, que je ne tracerais pas autrement aujourd’hui.

3282. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 385-448

Ni Dieu ni ses anges n’y pouvaient trouver à redire, n’est-ce pas, puisque nous étions aussi innocents que ces deux gouttes de lait qui se fondent en une seule goutte en tombant du bout de mes deux seins sur les lèvres du petit innocent que voilà ? […] Quand vous en appeliez un, mon père ou ma tante, il en venait toujours deux, car votre appel ne trouvait jamais l’un sans l’autre. […] Et alors même que tu parviendrais à le découvrir et que tu te coucherais, comme une chienne sans maître, au pied de sa tour pour le voir un jour mener au supplice et pour demander à mourir avec lui, qui est-ce qui te nourrira en attendant, et où trouveras-tu, sans un baïoque seulement dans la main, un asile pour reposer ta tête ? […] En te voyant dans ce costume et avec la zampogna, dont tu sais jouer, sous le bras, tout le monde te prendra pour le fils d’un de ces pifferari qui viennent dans la saison de la Notre-Dame de septembre donner la sérénade aux Madones des carrefours ou aux jeunes fiancées sur leurs balcons, indiqués secrètement par les amoureux, qui leur font la cour avec l’aveu de leurs mères ; les âmes pieuses ou les cœurs tendres me jetteront quelques baïoques dans mon chapeau, ce sera assez pour me nourrir d’un peu de pain et de figues ; les marches des églises ou les porches des Madones me serviront bien de couche pour la nuit, enveloppée que je serai dans le lourd manteau de mon oncle ; car j’ai oublié de vous dire, monsieur, que j’avais trouvé aussi dans le coffre, et que j’avais emporté sur mon bras le manteau de peau de chèvre brune, qui sert de lit l’été, ou de couverture l’hiver aux pifferari.

3283. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Il s’est trouvé au xviiie  siècle que les plus grands noms de l’histoire littéraire sont en général aussi les plus considérables dans l’histoire des idées. […] Il est très respectueux du droit de l’individu ; mais, comme les droits de tous les individus sont égaux, il ne peut trouver que dans l’association les solutions satisfaisantes de tous les problèmes. […] Guizot698 fut un grand caractère, énergique, autoritaire, un puissant esprit, étroit, dogmatique, d’une certitude sereine et inébranlable : les idées utiles à sa classe lui apparurent toujours dans une lumineuse évidence, comme la forme même de la raison ; et il ne les trouva jamais réalisées suffisamment dans la politique gouvernementale que par lui-même. […] Mais il est clair : voilà sa qualité éminente et la clef de ses succès ; histoire, économie politique, Révolution, Empire, plans de campagne, finances, question d’Orient, il inonde de clarté tous les sujets : il donne à toutes les incompétences qui l’entendent, la joie de ne plus rien trouver d’obscur dans les plus difficiles et spéciales affaires.

3284. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

N’était-elle vraiment plus, quand la Révolution la prit, pour trouver à sa place Coblentz et la Vendée, qu’une société de maîtres à danser ? […] Ils ne savaient peut-être pas où on la trouvait, cette histoire ? […] Ce grand homme, qui croyait profondément au Démon parce qu’il croyait profondément à Dieu, et qui appelait la Révolution satanique, trouverait-il que M.  […] Taine, — ils se pesaient », et à cette balance, tout le monde était trouvé léger !

3285. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — II. (Fin.) » pp. 330-342

S’agit-il des exploits du vaillant chef dauphinois Montbrun, qui dans une rude affaire a eu l’honneur de triompher des bataillons suisses, alors réputés presque invincibles : Deux jours après, écrit d’Aubigné, je trouvai un jeune capitaine suisse au mont du Chat avec une petite troupe qui ne portait que l’épée. […] [NdA] Sandrille, je ne trouve ce mot dans aucun vocabulaire.

3286. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Je ne loge que chez des comtes, des marquis qui nous appellent des héros et qui nous trouvent encore le caractère aimable des Français. […] Bon officier dans l’ordinaire, s’acquittant bien des emplois réguliers, il s’est trouvé au-dessous du poste de guerre qui lui a été confié dans le Tyrol, et sa retraite a dégénéré un moment en déroute.

3287. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. »

On trouve, dans ce recueil composé de pièces de toutes les dates, de bien jolies et naturelles esquisses de voyage ; par exemple, le Triste Aspect, les Alcyons. […] J’avais précédemment retenu de belles stances de lui sur Ronsard ; je trouve dans le dernier recueil quelques notes douces, presque pures, la Chanson ignorée, les vers A la vallée du Denacre.

3288. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Mérimée, la vue plus réfléchie des choses envisagées à distance, un principe de patriotisme et de générosité aussi, qu’il ne faudrait point méconnaître et qui avait trouvé jusqu’à un certain point sa satisfaction dans les événements d’Italie, l’avaient amené à des sentiments favorables à la politique de l’Empire et de son chef illustre. […] Sainte-Beuve la lettre suivante que nous trouvons publiée dans le numéro du Figaro d’hier, et que pour cette raison nous croyons pouvoir reproduire, quoiqu’elle n’ait été nullement destinée à la publicité : « Paris, 20 janvier 1837.

3289. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre V. Indices et germes d’un art nouveau — Chapitre II. Signes de la prochaine transformation »

Elle redouble son mal en l’analysant, elle en trouve la formule : c’est la privation du sentiment, avec la douleur de ne pouvoir s’en passer. Elle a trouvé le remède aussi : dans l’extrême vieillesse, elle apprend à aimer, à pleurer ; elle guérit l’ennui par la souffrance.

3290. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Qu’avaient trouvé, pensé, dit ceux qui en avaient parlé avant lui ? […] Pour moi, ce m’est un encouragement et une force, de songer qu’en montant dans cette chaire qu’il a trop peu de temps occupée, j’y trouve installée déjà par lui, éprouvée par sa pratique et revêtue de son autorité, la méthode que je crois, sinon la plus glorieuse pour le maître, du moins la plus utile pour les auditeurs et la plus adaptée aux objets de l’histoire littéraire.

3291. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

Tout homme a son mensonge vital ; beaucoup vivent de celui auquel leur race et leur milieu social les a adaptés dès l’enfance ; d’autres choisissent parmi les mensonges collectifs qu’ils trouvent préparés d’avance par les dogmes religieux ou laïques ; d’autres enfin se forgent, pour leur usage personnel, et avec leur tempérament propre, le mensonge vital qui leur convient. […] « Beethoven, disait Goethe à Zelter, est malheureusement une personnalité tout à fait indomptée ; il n’a sans doute pas tort de trouver le monde détestable ; mais ce n’est pas le moyen de le rendre agréable pour lui et pour les autres. » 38.

3292. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

On considérait invariablement et avec raison la volonté comme la cause de l’action ; malheureusement, on considérait aussi toujours comme faisant partie de l’idée de cette cause, un élément qui s’est trouvé être tout à fait imaginaire. […] Nous trouverons cette étude sérieusement faite dans M. 

3293. (1899) L’esthétique considérée comme science sacrée (La Revue naturiste) pp. 1-15

Je trouve que loin d’affaiblir la portée de nos assertions, celles de ces grands hommes les renforcent et les étendent. […] Je trouve que la Fécondité, que vient de publier Zola, est, à cet égard, un exemple, le plus fort, le plus important.

3294. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — IV »

Mais, avertie par les obstacles et les déboires rencontrés au cours des premières expériences, elle se propose de trouver pour la sensation, en même temps parfois qu’un état de raffinement, un mode d’assouvissement collectif et le plus universel possible, c’est-à-dire combiné de telle sorte que la joie de l’un ne contrarie plus la joie de l’autre. […] Aussi les esprits curieux d’assister à cette genèse et à cette agonie des vérités réputées absolues trouveront-ils au cours de ces pages à se satisfaire pleinement : dans le milieu historique ils verront, en de multiples exemples, se joindre ensemble dans un but d’utilité, intellectuelle ou vitale, des éléments idéologiques qu’une utilité différente montrera bientôt désunis.

3295. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre dixième. »

Nous ne trouverons plus dans ce dixième livre, de fable qui puisse être comparée aux deux précédentes. […] Voilà pourtant La Fontaine qui trouve le secret de mêler un trait de son caractère, au récit d’une aventure qui y est le plus opposée.

3296. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre IV : Règles relatives à la constitution des types sociaux »

On trouve des exemples de ces sociétés que l’on pourrait appeler polysegmentaires simples dans certaines tribus iroquoises et australiennes. […] On y trouve classées, non des espèces sociales, mais, ce qui est bien différent, des phases historiques.

3297. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

Il fallait une époque comme la nôtre, un temps amoureux fou des mots, pour songer à introduire dans l’auréole sanglante du vainqueur d’Hermosillo et du condamné de Guaymas l’auréole, si pâle à côté, d’un talent littéraire réel, mais qui ne trouva sa sincérité et sa plénitude que dans les lettres où l’observateur politique, l’homme d’intuition et d’exécution, le lutteur contre la difficulté, dominent tout ! […] … Aller le prendre dans les élucubrations risquées de sa jeunesse, quand toutes les jeunesses de ce temps écrivassier et uniforme ont la plume à la main, c’est peut-être trouver les vestiges d’un poète mort dans son germe, mais ce n’est pas toucher le vrai Gaston de Raousset-Boulbon.

3298. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. de Lacretelle » pp. 341-357

Le xviiie  siècle l’avait tuée sous les flèches impies d’un esprit impie… On disait alors, des vers, quand on les trouvait beaux : « beaux comme de la prose !  […] Il n’est guère possible, du reste, de trouver mauvais que M. de Lacretelle ait l’orgueil de l’amitié de Lamartine, et que d’avoir vécu dans l’intimité d’un tel homme n’ait pas grossi, à ses propres yeux, les proportions de son individualité.

3299. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Gaston Boissier » pp. 33-50

John Lemoinne, lequel y est entré, lui, à califourchon sur le dos du Journal des débats, comme un jockey lassé de courir, heureux de trouver l’écurie. […] Les femmes elles-mêmes trouveraient du plaisir dans cette érudition élégante et fringante, qui, pour les hommes, n’en est pas moins substantielle, — et qui est laite de tant de choses, comme un parfum est fait de mille fleurs.

3300. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Son Innocent III, pour lequel on cherche un nom convenable sans le trouver, a tous les défauts de la Conférence, ce genre abaissé de littérature, et ces défauts-là sont nombreux et grands. […] Le comte de Gasparin a cru trouver la tête de l’Église sur les épaules d’Innocent III, et il en a peut-être tressailli d’aise dans ses petites entrailles de petit Caligula protestant, au demeurant, le meilleur fils du monde.

3301. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Le père Augustin Theiner »

L’esprit des révolutions a trouvé son maître en France, et la France, c’est le modèle de l’Europe, mais, pour être vaincu et lié, est-ce que cet esprit-là est détruit ? […] Partout et toujours, dans leurs rapports avec les gouvernements les plus divers comme dans leur lutte avec le Jansénisme, ne les avait-on pas trouvés du côté de la liberté humaine telle que Dieu veut qu’elle soit réglée, et de la civilisation du monde ?

3302. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Où donc est la hardiesse, où donc est la fierté dans cette Madame Louise, dans cette amazone, — comme il l’appelle, ce bon Bonhomme, qui de sa nature est peu équestre et qui, ébahi comme un badaud devant un cirque, la trouve très amazone parce qu’elle savait, comme toutes les femmes de la cour d’alors, faire un temps de galop aux chasses du roi ! […] Elle trouvait que le baiser mis là par son père avait quelque chose de trop humain encore, et elle ne voulut pas, en expirant à la même place, adoucir l’horreur de sa fin !

3303. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Le Comte de Gobineau »

… Pour peu qu’on plonge et qu’on pénètre dans tous les endroits de son roman et qu’on cherche à l’éclairer par les idées morales de l’auteur, on ne trouve guères, sous des formes élégantes, qu’un stoïque en lui (voir son personnage de Gandeuil). […] Je crois que là est la vraie pente, la vraie vocation de cet esprit qui s’est plus cherché que trouvé en ces tâtonnements de talent qui, pour les autres, auraient été des réussites.

3304. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIII » pp. 244-246

Quand je dis assez artistement travaillé, il faut pourtant des réserves, car on trouverait dans cette pièce d’étranges obscurités et des incorrections incontestables.

3305. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Ackermann, Louise (1813-1890) »

Ses cris sont tout virils ; le soupir élégiaque, si fréquent dans la poésie féminine, ne l’est point dans la sienne… Madame Ackermann a trouvé, en poésie, des accents qui lui sont propres pour exprimer le dernier état de l’âme humaine aux prises avec l’inconnu : c’est là le caractère éminent de son œuvre.

3306. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haraucourt, Edmond (1857-1941) »

Haraucourt, n’ayant pas pris de parti entre les différents Don Juan qui ont précédé le sien, la construction du drame s’en trouve un peu incohérente et le caractère du héros sans assez de netteté.

3307. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Herold, André-Ferdinand (1865-1940) »

On trouvera ces panneaux et ces vitraux dans le recueil intitulé : Chevaleries sentimentales, la plus importante et la plus caractéristique de ses œuvres.

3308. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Houssaye, Arsène (1815-1896) »

Jules Claretie C’est un romantique d’une espèce particulière, un poète de la fantaisie et du caprice ; admirateur de Hugo et de Sterne à la fois voyageant à son gré à travers la vie, un indépendant qui court après les papillons et les libellules et qui trouvait, comme le peintre Chaplin, que le reste est dans la nature aussi bien que le bitume et l’ocre jaune.

3309. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 358-361

Si l’on ne recherche dans les Poésies que le grand, le beau, les graces, la délicatesse, on ne fera pas grand cas des siennes ; mais si quelques traits d’esprit, de naturel, d’ingénuité sont capables, comme nous le croyons, de trouver grace aux yeux du Lecteur le plus difficile, la Muse Limonadiere pourra être regardée comme la dixieme, en laissant toutefois un très-grand intervalle entre elle & ses nobles Sœurs.

3310. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 264-267

On y trouve cette belle Strophe : De la contrainte rigoureuse Où l’esprit semble resserré, Il reçoit cette force heureuse Qui l’éleve au plus haut degré.

3311. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 540-543

On y trouve l’Histoire des démêlés des Ecrivains les plus célebres, anciens & modernes ; il est assez bien écrit, & contient un grand nombre d’anecdotes singulieres, propres à le rendre amusant ; mais la vérité, la justice & le bon goût y sont presque toujours sacrifiés à M. de Voltaire, dont M. l’Abbé Iraïl a élevé un des petits neveux.

3312. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Préface » pp. 1-3

Des juges ordinairement plus sévères ont bien voulu dire de ces articles du Constitutionnel, et en les approuvant : « Il n’a pas le temps de les gâter. » J’accepte le jugement, trop heureux d’y trouver à ce prix un éloge.

3313. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

Mais, de nos jours, quand les monastères, ou la vertu qui y conduit, ont manqué à ces âmes ardentes, elles se sont trouvées étrangères au milieu des hommes.

3314. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Cochin » p. 332

Il ne sait pas peindre ; la magie des lumières et des ombres lui est inconnue, rien n’avance, rien ne recule ; et puis comparé à Bouchardon, à d’autres grands dessinateurs, je trouve qu’il emploie trop de crayon, ce qui ôte à son faire de la facilité, sans lui donner plus de force.

3315. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 10, objection tirée des tableaux pour montrer que l’art de l’imitation interesse plus que le sujet même de l’imitation » pp. 67-70

Or en distinguant l’attention qu’on donne à l’art d’avec celle qu’on donne à l’objet imité, on trouvera toujours que j’ai raison d’avancer que l’imitation ne fait jamais sur nous plus d’impression que l’objet imité en pourroit faire.

3316. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi » pp. 120-123

Quand même l’avanture seroit narrée par Suetone avec les circonstances dont Monsieur Racine a trouvé bon de la revêtir, il n’auroit pas dû la choisir comme un sujet propre à la scene tragique.

3317. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

V Cicéron, tel que nous le trouvons dans les portraits et dans les lettres de ses contemporains ou de lui-même, était de haute taille, telle qu’elle est nécessaire à un orateur qui parle devant le peuple, et qui a besoin de dominer de la tête ceux qu’il doit dominer de l’esprit. […] Plein du bruit que son nom, son éloquence et sa magistrature heureuse faisaient en Italie, Cicéron s’étonna, en revenant à Rome, de trouver ce nom et ce bruit étouffés par le tumulte tous les jours nouveau d’une immense capitale absorbée dans ses propres rumeurs, dans ses passions, dans ses intérêts, dans ses jeux, et divisée entre ses tribuns, ses agitateurs et ses orateurs. […] Ils se présentent en effet en armes au point du jour à la porte du consul, dont ils avaient promis la tête ; ils trouvent cette porte gardée par une poignée de bons citoyens. […] Alors il s’est trouvé deux chevaliers romains qui, pour te délivrer de cette inquiétude, t’ont promis de venir chez moi cette nuit-là même, un peu avant le jour, et de m’égorger dans mon lit. […] Je les ai nommés d’avance à plusieurs de nos premiers citoyens, et j’avais annoncé l’heure où ils se présenteraient…………… « Peux-tu, Catilina, jouir en paix de la lumière qui nous éclaire, de l’air que nous respirons, lorsque tu sais qu’il n’est personne ici qui ignore que, la veille des calendes de janvier, le dernier jour du consulat de Lépidus et de Tullus, tu te trouvas sur la place des Comices, armé d’un poignard ?

3318. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Il fit savoir au pape, d’abord par l’intermédiaire de la secrétairerie d’État, et personnellement ensuite, qu’il avait reçu de Paris l’ordre le plus positif de déclarer que si, cinq jours après son intimation, le projet de Concordat envoyé naguère de Paris n’était pas signé, sans qu’on y fît le plus léger changement, la plus petite restriction ou correction, lui, Cacault, devait déclarer la rupture entre le Saint-Siège et la France, quitter Rome immédiatement et se diriger sur Florence auprès du général Murat, qui s’y trouvait à la tête de l’armée française d’Italie. […] Il se désolait encore d’assister à une nouvelle ruine d’un pays auquel il était attaché d’une façon toute particulière, d’un pays qu’il avait habité pendant les belles années de sa jeunesse, et dans lequel il était revenu discuter les affaires publiques sous le pontificat précédent, et où il avait trouvé la plus cordiale réception et la plus éclatante bonne foi. […] En approchant de Livourne, ils trouvèrent un courrier de Murat qui annonçait à M.  […] Il trouvait en moi, disait-il, des qualités appropriées à son service et à celui de l’Église attaquée ; mais c’était un pur effet de sa bonté, car ces qualités n’existaient pas. […] L’un d’eux même déclara qu’il voulait essayer de trouver des expressions capables de concilier les deux parties.

3319. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Nous trouvons une description très remarquable de cet état chez un jeune homme oublié aujourd’hui : Ymbert Galloix de Genève, mort phtisique à vingt-deux ans (1828). […] Voici une expression du mal de vivre plus intense que celle qu’on trouve dans Leopardi : « Vienne la mort, je la serre entre mes bras, je la couvre de baisers303. » Le deuxième trait de la littérature des déséquilibrés, c’est l’expression variée d’une vanité supérieure à la moyenne. […] En tout siècle et en tout pays il s’est trouvé, à côté du véritable génie, ou même du simple talent, des rimeurs malheureux de courageux faiseurs de phrases ronflantes et vides. […] Baudelaire s’est trouvé vivre à une époque où l’accoutumance aux idées de négation absolue était loin d’être faite, et sur certains tempéraments ces idées, encore nouvelles, devaient produire des effets tout particuliers. […] On risque de s’y trouver embourbé comme dans la fange.

3320. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

… Maintenant, quelle part de sincérité devons-nous trouver dans une œuvre dont les détails n’existent que pour la démonstration d’une idée ? […] Il manquait, pour plaire à notre époque, dans les ouvrages précédents, ce symbolisme clair, cette nervosité, cette inquiétude et cette ironie qu’on trouve à chaque page d’Aphrodite. […] Henri de Régnier de si riches épis et compose des gerbes lourdes de froment français sont situés Le Bon Plaisir, La Double Maîtresse, les Aventures de M. de Bréot, le xviiie  siècle a trouvé dans M.  […] C’est dans l’Akbar que par les soins de Victor Barrucand parurent les notes d’Isabelle Eberhardt, cette femme étrange dont la vie est un roman palpitant, qui vécut en Algérie sous le costume arabe et trouva la mort dans la catastrophe d’Aïn-Sefra. […] L’optimisme, la joie saine et franche, c’est ce que Marius-Ary Leblond veulent réaliser dans le roman contemporain qu’ils ont raison de trouver trop triste.

3321. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre II. De la multiplicité des états de conscience. L’idée de durée »

Ici nous nous trouvons en présence d’une multiplicité confuse de sensations et de sentiments que l’analyse seule distingue. […] Cette faculté n’est point celle d’abstraire : même, si l’on remarque que l’abstraction suppose des distinctions nettement tranchées et une espèce d’extériorité des concepts ou de leurs symboles les uns par rapport aux autres, on trouvera que la faculté d’abstraire implique déjà l’intuition d’un milieu homogène. […] Grâce au souvenir que notre conscience a organisé de leur ensemble, elles se conservent, puis elles s’alignent : bref, nous créons pour elles une quatrième dimension de l’espace, que nous appelons le temps homogène, et qui permet au mouvement pendulaire, quoique se produisant sur place, de se juxtaposer indéfiniment à lui-même. — Que si maintenant nous essayons, dans ce processus très complexe, de faire la part exacte du réel et de l’imaginaire, voici ce que nous trouvons. […] En dehors de nous, on ne trouverait que de l’espace, et par conséquent des simultanéités, dont on ne peut même pas dire qu’elles soient objectivement successives, puisque toute succession se pense par la comparaison du présent au passé. — Ce qui prouve bien que l’intervalle de durée lui-même ne compte pas au point de vue de la science, c’est que, si tous les mouvements de l’univers se produisaient deux ou trois fois plus vite, il n’y aurait rien à modifier ni à nos formules, ni aux nombres que nous y faisons entrer. […] Toutefois, nous n’avons rien trouvé à changer aux pages qu’on va lire, parce que M. 

3322. (1903) La renaissance classique pp. -

S’il a risqué cet avant-propos, c’est qu’il a cru trouver dans les vers de son ami comme une première formule poétique des aspirations et des idées qui travaillent les générations grandissantes du vingtième siècle. […] N’est-ce pas une chose frappante que l’ancêtre de tous nos romantiques, le propre père de René, ce Celte aux nerfs malades qu’était Chateaubriand, n’ait trouvé de beaux accents que pour déplorer le néant de l’homme et la vanité de la vie ? […] à la nation tout entière, ignorant que chaque État, pour ne pas dire chaque individu, trouve en lui-même le vivant principe de sa morale. […] Nous nous trouvons aujourd’hui, à l’égard de nos devanciers, dans une position semblable à la leur vis-à-vis des écrivains de la Renaissance. […] S’il est vraiment l’homme de sa race, — de la race qui, dans une nation, s’est rendue conquérante et triomphante grâce aux vertus égoïstes qui ont préservé la force et l’intégrité de son type, — il trouvera sans y penser la matière de son art dans ces vertus mêmes, et il reconnaîtra, dans la vigueur des muscles que lui ont façonnés ses pères, le plus ferme soutien de son génie.

3323. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Thiers trouve dans la coïncidence de destinée l’occasion d’un de ces parallèles de Plutarque qui sont le reflet d’un caractère sur l’autre et qui les expliquent tous les deux. […] « M. de Talleyrand, issu de la plus haute extraction, destiné aux armes par sa naissance, condamné à la prêtrise par un accident qui l’avait privé de l’usage d’un pied, n’ayant aucun goût pour cette profession imposée, devenu successivement prélat, homme de cour, révolutionnaire, émigré, puis enfin ministre des affaires étrangères du Directoire, M. de Talleyrand avait conservé quelque chose de tous ces états ; on trouvait en lui de l’évêque, du grand seigneur, du révolutionnaire. […] Ils l’avaient connue femme d’un homme honorable et assez élevé en rang et en dignité militaire, l’infortuné Beauharnais, mort sur l’échafaud révolutionnaire ; ils la trouvaient l’épouse d’un parvenu, mais d’un parvenu plus puissant qu’aucun prince de l’Europe ; ils ne craignaient pas de venir lui demander des faveurs, tout en affectant de la dédaigner. […] Thiers trouve ici l’occasion de juger le plus grand homme de tribune, de conseil et de gouvernement en Angleterre, M.  […] Jamais, dans les temps modernes, on ne trouva un plus habile conducteur d’assemblée.

3324. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Si ce tourbillon intérieur, qui n’est autre que le moi de l’artiste, se trouve assez puissant, assez ample et assez lumineux, tout ce qui s’y trouvera entraîné sera pénétré de mouvement et de lumière. […] Aussi, pour trouver la vie, l’écrivain et l’artiste doivent-ils avant tout être sincères, s’exprimer tout entiers eux-mêmes, ne rien retenir de leur vie intérieure, se dévouer à la foule indifférente comme on se dévouait jadis aux dieux. […] Zola veut opposer, nous dit-il, le « ventre » au « cerveau », ajoutons : « au cœur » ; il a fait dans plusieurs de ses œuvres une véritable épopée, et cette épopée s’est trouvée être celle du « ventre ». […] Le vrai réalisme consiste donc à dissocier le réel du trivial ; c’est pour cela qu’il constitue un côté de l’art si difficile ; il ne s’agit de rien moins que de trouver la poésie des choses qui nous semblent parfois les moins poétiques, simplement parce que l’émotion esthétique est usée par l’habitude. […] Flaubert excelle dans l’art de trouver ainsi le détail caractéristique, celui qui provoque la sensation, l’émotion, parce qu’il n’est lui-même que la formule d’une émotion : Quand il allait au Jardin des plantes, la vue d’un palmier l’entraînait vers des pays lointains.

3325. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIV » pp. 209-212

Les esprits vraiment libres ne trouvent donc pas plus leur compte à l’éclectisme universitaire que les catholiques orthodoxes.

3326. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXII » pp. 328-331

Les poëtes anciens (et peut-être en est-il ainsi dans quelques langues modernes autres que la française) ont eu à manier une étoffe bien plus disposée pour la poésie, ils ont trouvé plus aisément sous leurs doigts ce tissu des saintes mélodies que déployait Homère pour parler avec André Chénier.

3327. (1875) Premiers lundis. Tome III « Armand Carrel. Son duel avec Laborie »

On a cherché quels gages avaient donnés, de plus que lui, contre la branche aînée des Bourbons, les modérés qui accusaient lui et ses amis d’un rapprochement monstrueux avec les carlistes, et l’on a trouvé que la plupart de ces intrépides calomniateurs étaient bien soumis, bien plein de zèle, et sur tout bien rentés comme à présent tandis qu’il disputait sa tête aux bourreaux royalistes.

3328. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bourget, Paul (1852-1935) »

— jusqu’à la plainte d’une âme où l’intelligence étouffe le cœur, et trouvait le secret d’être poète avec une psychologie un peu neutre, plus craintive qu’angoissée.

3329. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Donnay, Maurice (1859-1945) »

Jules Lemaître Vous trouverez dans la « revue symbolique de M. 

3330. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dorchain, Auguste (1857-1930) »

Sully Prudhomme et François Coppée, c’est qu’il n’aimait pas seulement pour leur mérite propre la rime ingénieuse, l’épithète rare et le rythme savant ; il les trouvait lui aussi, mais pour les subordonner à une pensée qui était l’objet de son principal effort.

3331. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — France, Anatole (1844-1924) »

J’y trouve une vive intelligence de l’histoire, une sympathie abondante, une forme digne d’André Chénier ; et je doute qu’on ait jamais mieux exprimé la sécurité enfantine des âmes éprises de vie terrestre et qui se sentent à l’aise dans la nature divinisée, ni, d’autre part, l’inquiétude mystique d’où est née la religion nouvelle.

3332. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Glatigny, Albert (1839-1873) »

J’avais précédemment retenu de belles stances de lui sur Ronsard ; je trouve, dans le dernier recueil, quelques notes douces, presque pures, la Chanson ignorée, les vers à la Vallée du Denacre.

3333. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pioch, Georges (1874-1953) »

Charles Max Il nous est rare de trouver une œuvre en vers où s’affirme le souffle de pureté d’une idée créatrice.

3334. (1887) Discours et conférences « Préface »

Il n’y faut rien changer, même quand, en se relisant à huit et dix ans de distance, on peut trouver que certaines assertions seraient à confirmer, d’autres à atténuer, quelques-unes à présenter sous un jour différent.

3335. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 234-238

Cet Ouvrage, à le bien considérer, n’est cependant qu’une compilation indigeste, où l’on trouve dix articles inutiles, avant d’en rencontrer un intéressant.

3336. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 451-455

« Ensuite, si vous lisez ce petit Ouvrage, vous serez étonné de n’y trouver qu’un homme raisonnable, humain, philosophe même, qui combat un préjugé, qui pourroit avoir tort dans le fond, sans qu’il fût possible de lui faire le moindre reproche dans la forme ; enfin, qui n’a point cherché à justifier cette abominable catastrophe dont on le suppose le panégyriste, qui a tenu, à ce sujet, le langage d’un cœur compatissant & d’un esprit éclairé.

3337. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre II. De l’Allégorie. »

dira-t-on, ne trouvez-vous rien de beau dans les allégories antiques ?

3338. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre III. Des Ruines en général. — Qu’il y en a de deux espèces. »

Nous nous promenions un jour derrière le palais du Luxembourg, et nous nous trouvâmes près de cette même Chartreuse que M. de Fontanes a chantée.

3339. (1763) Salon de 1763 « Sculptures et gravures — Falconet » pp. 250-251

Toute belle que soit la figure du Pigmalion, on pouvait la trouver avec du talent ; mais on n’imagine point la tête de la statue sans génie.

3340. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVIII »

Il était essentiel pour moi de ne pas laisser croire à mes lecteurs que je me trouvais à court de raisons.

3341. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Si le lecteur veut regarder un encéphale préparé ou tout au moins les figures de quelque grand atlas anatomique, il trouvera qu’à sa partie supérieure la moelle épinière se renfle en un bulbe nommé moelle allongée ou bulbe rachidien, par lequel commence l’encéphale. […] À l’autopsie, on trouva une quantité de sérosité qui avait remplacé l’hémisphère droit ; la substance cérébrale de ce côté avait disparu134 ». — Non seulement un hémisphère supplée l’autre, mais une province quelconque du cerveau, pourvu qu’elle soit assez grande supplée l’autre ; la preuve en est qu’une province quelconque peut manquer sans qu’aucune des facultés de l’esprit fasse défaut135. […] Pour exprimer ses idées très saines et très bien liées, le malade ne trouve que le même mot absurde, ou des suites de mots qui n’ont aucun sens ; entre l’articulation intérieure et l’articulation extérieure, le pont est rompu. […] D’où il suit que, si nous trouvons ailleurs une structure nerveuse, des excitations, des réactions, bref tous les accompagnements et toutes les indications physiques que nous avons rencontrés autour des événements moraux dont nous avons conscience, nous aurons le droit de conclure là aussi à la présence d’événements moraux que notre conscience n’atteint pas. […] Nous avons choisi la plus simple, la plus cohérente, la mieux appropriée à l’opération mentale qu’elle supporte, et il s’est trouvé qu’elle en explique plusieurs détails inexpliqués.

3342. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « [« Pages extraites d’un cahier de notes et anecdotes »] » pp. 439-440

Tout à coup on vient apprendre à Mme de Staël et à lui que sa femme s’est empoisonnée ; Mme de Staël y court et trouve une femme sur son canapé, qui se croit empoisonnée plus qu’elle ne l’est : scène ridicule. — Les scènes que Mme de Staël n’épargnait pas vers ce temps à Benjamin Constant, la honte qu’elle lui faisait de ce mariage, l’idée qu’elle supposait à l’Europe et à l’univers lorsqu’on apprendrait cet éclatant divorce de leurs célèbres personnalités, tout cela était tel et agissait si fort sur la tête nerveuse de Benjamin Constant, qu’il y avait des moments où il s’estimait un monstre aux yeux de la terre : « Quand je rentre dans Paris, disait-il sérieusement, je lève les glaces de ma voiture, de peur d’être montré au doigt. » Mais le scepticisme reprenait vite le dessus. — Cependant Mme de Staël avait bien ses distractions aussi, son cercle d’adorateurs, M. de Schlegel, M. de Sabran, M. de Barante… ; elle aimait beaucoup ce dernier, dont elle avait mis quelques traits et quelques situations dans Oswald ; mais il dérivait un peu vers Mme Récamier… En mourant, elle ne témoigna aucun retour vif à Benjamin Constant qu’elle voyait pourtant tous les jours.

3343. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

Vous y trouverez, sertissant des sentiments tour à tour frais à l’extrême et raffinés presque trop, des bijoux tour à tour délicats, barbares, bizarres, riches et simples comme un cœur d’enfant et qui sont des vers, des vers ni classiques, ni romantiques, ni décadents, bien qu’avec une pente à être décadents, s’il fallait absolument mettre un semblant d’étiquette sur de la littérature aussi indépendante et primesautière.

3344. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Franc-Nohain (1873-1934) »

Les personnes qui, selon la règle classique, tiennent à ce que le comique découle des caractères, et non des situations ou des mots, ne trouvent pas toujours leur compte aux petits poèmes de M. 

3345. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Louÿs, Pierre (1870-1925) »

Camille Mauclair Bilitis a chanté par son caprice des mélodies si admirables, que, les ayant notées, il s’est trouvé faire un livre auprès duquel il n’avait rien écrit.

3346. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 120-124

Les Philosophes ont beau employer toute sorte de moyens pour se venger des courageux adversaires de leurs systêmes ; ils ont beau se montrer, dans la pratique, les plus fiers ennemis de la tolérance qu’ils prêchent, nous n’en serons pas moins disposés à les plaindre, quand ils seront malheureux ; & plus nous aurons mis de zele & de chaleur à combattre leurs erreurs, plus on nous trouvera empressés à réclamer, pour leur personne, l’indulgence de l’autorité & la protection du crédit.

3347. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

Descartes possédoit, dans un degré supérieur, l’art du raisonnement & celui d’en trouver les principes, le talent d’analyser les idées, d’en créer de nouvelles & de les multiplier par une méditation profonde ; talent unique & sublime qu’on ne peut devoir qu’à la Nature, que le travail & l’étude peuvent aider quelquefois, mais qu’ils ne sauroient donner ni suppléer.

3348. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

À Paris, lord Charlemont revit Montesquieu, et fut surtout frappé de le trouver la galanterie même auprès des dames. — Enfin, le naturaliste genevois Trembley, ayant rencontré Montesquieu en Angleterre, fut invité par lui à le visiter en France dans sa terre de La Brède.

3349. (1888) La critique scientifique « Avant-propos »

Rien de moins semblable que l’examen d’un poème en vue de le trouver bon ou mauvais, besogne presque judiciaire et communication confidentielle qui consiste, en beaucoup de périphrases, à porter des arrêts et à avouer des préférences, ou l’analyse de ce poème en quête de renseignements esthétiques, psychologiques, sociologiques, travail de science pure, où l’on s’applique à démêler des causes sous des faits, des lois sous des phénomènes étudiés sans partialité et sans choix.

3350. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre X. Machines poétiques. — Vénus dans les bois de Carthage, Raphaël au berceau d’Éden. »

Plusieurs fois les dieux en viennent aux mains dans Homère ; mais, comme nous l’avons déjà remarqué, on ne trouve rien dans l’Iliade qui soit supérieur au combat que Satan s’apprête à livrer à Michel dans le Paradis terrestre, ni à la déroute des légions foudroyées par Emmanuel : plusieurs fois les divinités païennes sauvent leurs héros favoris en les couvrant d’une nuée ; mais cette machine a été très heureusement transportée par le Tasse à la poésie chrétienne, lorsqu’il introduit Soliman dans Jérusalem.

3351. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XI. Des Livres sur la Politique & le Droit Public. » pp. 315-319

On trouvera des idées beaucoup plus justes, des principes plus certains, des réfléxions plus sages dans la Science du Gouvernement, où l’on explique les droits, les devoirs des Souverains, ceux des Sujets, &c. en huit vol.

3352. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — De l’état de savant. » pp. 519-520

Il y a deux sortes d’écoles publiques : les petites écoles ouvertes à tous les enfants du peuple au moment où ils peuvent parler et marcher ; là ils doivent trouver des maîtres, des livres et du pain, des maîtres qui leur montrent à lire, à écrire et les premiers principes de la religion et de l’arithmétique ; des livres dont ils ne seraient peut-être pas en état de se pourvoir ; du pain111 qui autorise le législateur à forcer les parents les plus pauvres d’y envoyer leurs enfants.

3353. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 7, que la tragedie nous affecte plus que la comedie à cause de la nature des sujets que la tragedie traite » pp. 57-61

Les hommes toujours avides de demêler le ridicule d’autrui, et naturellement desireux d’acquerir toutes les lumieres qui peuvent les autoriser à moins estimer les autres, devroient donc trouver mieux leur compte avec Thalie qu’avec Melpoméne : Thalie est encore plus fertile que Melpoméne en leçons à notre usage.

3354. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XV. Le fils du sérigne »

Le fils du sérigne (Ouolof) Samba Atta Dâbo, l’exorciste, m’a raconté ceci : Il y avait un sérigne165 très savant qui envoya son fils voyager : « Pars demain matin de bonne heure, lui recommanda-t-il, et la première chose que tu trouveras sur ton chemin, avale-la.

3355. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre IV. Pourquoi le génie d’Homère dans la poésie héroïque ne peut jamais être égalé. Observations sur la comédie et la tragédie » pp. 264-267

Horace, dans son Art poétique, trouve qu’il est trop difficile d’imaginer de nouveaux caractères après Homère, et conseille aux poètes tragiques de les emprunter plutôt à l’Iliade ( Rectiùs iliacum carmen deducis in actus, Quàm si… ).

3356. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. — POST-SCRIPTUM. » pp. 269-272

Si donc quelques-uns de nos confrères les critiques croient trouver qu’il serait de meilleur goût à nous de leur laisser le champ libre désormais et de nous taire, nous continuerons (ne leur en déplaise, et qu’ils nous le pardonnent !)

3357. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gregh, Fernand (1873-1960) »

Fernand Gregh, de son côté, y publia (nº du 1er février 1896) et sous le titre : Paul Verlaine, quelques pages au cours desquelles il reproduisait, en indiquant bien qu’il en était l’auteur, le court poème intitulé : Menuet, et qu’on trouvera après ces lignes.

3358. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guérin, Charles (1873-1907) »

Le sceptre alourdit la main qui laissa choir l’archet, et, à ouïr les assonances frêles ou graves que le poète trouva, à se pénétrer de l’infinie délicatesse comme de l’écho sonore que dénote, voulu, le choix de ses mots, on se souvient, concis et formidables, de ces premiers poèmes orphiques dont le langage compliqué était, entre initiés, la parole par excellence.

3359. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Van Lerberghe, Charles (1861-1907) »

Il a embelli son âme de toute la Beauté intérieure, et son âme a transformé en beauté tout ce qu’il lui a donné ; elle lui a fait trouver en lui-même « une possibilité particulière de vie supérieure dans l’humble et inévitable réalité quotidienne », et c’est cette vie profonde que le poète a vécu et dont il nous révèle la précieuse essence en ce beau livre de poèmes.

3360. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 516-521

Un Auteur qui ne cherche que le bien, quand il croit l'avoir trouvé, s'inquiete peu de la gloire ; ce qui ne dispense aucun de ses Lecteurs de lui rendre la justice qu'il mérite.

3361. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1828 »

Ainsi, bon nombre de vers se sont trouvés refaits, bon nombre de strophes remaniées, remplacées ou ajoutées.

3362. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Archiloque, et Lycambe. » pp. 7-11

Un jeune homme, arrivé de Languedoc, trouva le coup de la mort dans une critique vive que lui fit l’Etoile d’une tragédie qu’il avoit apportée de sa province, & qu’il croyoit un chef-d’œuvre.

3363. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Elle s’en fut trouver le roi et lui dit : « Grand massa, si tu me rassasies de viande sans os, je t’apprendrai une nouvelle intéressante149 ».

3364. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Préface »

On ne les trouvera pas tous dans ce cadre étroit d’un volume ; mais j’ai besoin de rappeler une conception sur laquelle la Critique s’est volontairement ou involontairement trompée.

3365. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

« Je ne donne pas volontiers mon vieux linge », dit la femme de ménage au mari économe, « car on a mainte occasion de l’employer utilement, et, quand on en a besoin, on n’en trouve pas à prix d’argent ; mais aujourd’hui j’ai rassemblé avec plaisir ce que j’avais de meilleur en fait de chemises et de couvertures, car j’ai entendu dire qu’il y avait dans cette foule des enfants et des vieillards demi-nus. […] « Mon fils, si tu désires tant conduire dans ta demeure une fiancée afin que la nuit soit aussi pour toi une douce moitié de la vie, et que le jour tu trouves le travail plus agréable et plus récompensé, tu ne peux pas le désirer plus vivement que ton père et que ta mère ! […] vous la distinguerez aisément entre toutes ses compagnes, car il serait difficile de trouver une figure semblable à la sienne. […] Il avait trouvé tout cela à la fois dans une haute amitié et peut-être dans un respectueux amour.

3366. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Où le trouverait-il, puisque, selon lui, la souveraineté n’est qu’un principe matériel et brutal, fondé seulement sur un intérêt physique et mutuel résultant de nos seuls besoins charnels ici-bas ? […] il serait mort avant de l’avoir trouvé pour l’appliquer aux nécessités urgentes et permanentes de son association nationale. […] Cette propriété de la vie par celui qui la possède est tellement instinctive, unanime et de droit divin, puisqu’elle est d’inspiration de la nature, que vous ne trouvez pas une législation primitive ou un code moderne où elle ne soit écrite à la première page. […] Quand bien même l’homme voudrait en créer, de ces privilèges contre Dieu, il ne le pourrait pas : c’est plus fort que lui, ce serait vengé par lui, il trouverait l’insurrection en lui, sa conscience, à lui, se révolterait contre lui : c’est fatal.

3367. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Dans cette hypothèse, le Monsalvat de Titurel se serait trouvé au Nord de l’Espagne, en Aragon, tout près des Pyrénées, et l’on pourrait reconnaître les principales étapes de la confrérie, ses migrations, son fractionnement, sa dispersion graduelle. […] Je signale encore, toujours à ce sujet, la « chronique merveilleuse » de Brabant : dans cette compilation de Wasseburg, intitulée « Antiquités de la Gaule Belgique », on trouve des fables mêlées d’éléments parfois historiques et qui avoisinent le mythe de Lohengrin, telle l’aventure de la reine Swan (Schwan) et de Salvius Brabon, héros « de race Troyenne ». […] Ses gestes sont lourds et gauches : il a l’air étonné comme un innocent (c’est le mot populaire qui peut le mieux rendre l’expression allemande : thor) ; il pleure, rit, brusquement ; les émotions le trouvent sans force, et le récit de la mort de sa mère le fait souffrir comme une blessure ; il bondit pour étrangler Kundry, puis tombe inanimé : c’est bien là le sauvage, le grand enfant. […] Schuré29, qui trouve absurde « qu’un jeune homme, qui n’est après tout qu’un niais, pénètre d’un seul coup toutes les profondeurs de la religion et de la philosophie parce qu’une femme a posé ses lèvres sur les siennes ! 

3368. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

À dix-sept ans, muni de ce premier fonds de connaissances et des bonnes instructions morales de sa tante, Béranger revint à Paris, auprès de son père, qui s’y trouvait pour le moment dans une position de fortune très-améliorée . […] la plainte du pays ; la douleur morne, l’espoir opiniâtre de la vieille armée ; l’espoir plus léger, l’impatience et les moqueries de la jeunesse ; la tristesse dans le plaisir ; de l’esprit tour à tour piquant, coloré, attendri, comme il ne s’en trouve que là depuis Voltaire ; de suaves et gracieuses enveloppes d’une pureté d’art antique, et qui par moments rappellent, ainsi qu’on l’a remarqué avec goût, Simonide, Asclépiade et les érotiques de l’Anthologie.  […] Elle naquit, abeille au fin corsage, À l’aiguillon toujours gardien du miel ; Des bruits épars composant un message, Orgueil du pauvre et vengeance du sage : Sots et méchants le trouvèrent cruel.

3369. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — L'abbé de Lamennais en 1832 »

Ses maîtres à l’école ne savaient comment le maintenir tranquille sur son banc, et on ne trouva un jour d’autre moyen que de lui attacher avec une corde à la ceinture un poids de tournebroche. […] Je trouve dans son livre des Progrès de la Révolution ces lignes écrites en 1829, et dont il est piquant de se souvenir : « Les ministres, depuis quatorze ans, n’ont eu à tâche que de fixer ce qui existait, quel qu’il fût, en résistant aux exigences des libéraux et des royalistes. […] Les systèmes mitoyens n’ont d’autre effet que de tourner contre lui tout ce qui dans l’État est doué de quelque action… Trouverait-on, quelle que soit d’ailleurs la nature de ses opinions, un homme, un seul homme qui veuille ce qui est, et ne veuille que ce qui est ?

3370. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre IV. Construction de la société future »

Le premier venu peut trouver cette notion dans son expérience et la vérifier lui-même du premier regard. […] Il est triste, quand on s’endort dans une bergerie, de trouver à son réveil les moutons changés en loups ; et cependant, en cas de révolution, on peut s’y attendre. […] Morelly, Code de la nature . « À cinq ans, tous les enfants seront enlevés à la famille et élevés en commun aux frais de l’État d’une façon uniforme. » On a trouvé un projet analogue et tout spartiate dans les papiers de Saint-Just.

3371. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Préfère-t-il, lui — à la méditation contre une quotidienne vitre, quelque paysage britannique ; ainsi qu’à compulser, dans le fauteuil convenu, un des tomes épaississant sa muraille puis hanter au réfectoire ample comme une cathédrale, bâtie sur une inestimable cave : il le peut ou même trouvera sa pension, voyageur, en quelle banque d’Italie ou du globe. […] Décor, du coup dorénavant trouvé, Charles Whibley, par votre frère le cher Dun, à ce jeu qui reste transmission de rêveries entre un et quelques-uns. […] Ainsi toute industrie a-t-elle failli à la fabrication du bonheur, que l’agencement ne s’en trouve à portée : je connais des instants où quoi que ce soit, au nom d’une disposition secrète, ne doit satisfaire.

3372. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Si l’on peut trouver une pareille suite Σ, nous dirons que A et B sont reliés entre eux ; et si deux éléments quelconques de C sont reliés entre eux, nous dirons que C est d’un seul tenant. […] Si on ne peut pas trouver sur C deux éléments qui soient séparés par la coupure, nous dirons que la coupure ne divise pas C. […] Il ne reste plus qu’à trouver un continu physique, qui soit pour ainsi dire équivalent à l’espace, de telle façon qu’à tout point de l’espace corresponde un élément de ce continu, et qu’à des points de l’espace très voisins les uns des autres, correspondent des éléments indiscernables.

3373. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

Cependant, malgré la variété infinie des caractères et des tempéraments individuels, on parvient à trouver en chacune des vertus dominantes et par conséquent des vices régnants, qui ne sont que l’envers ou l’exagération de ces vertus. […] Il me semble inutile d’insister : on voit assez comment l’état moral des trois époques trouve son expression chez les trois poètes. […] J’aurais bien à dire sur le fil un peu léger qu’il établit entre l’acte commis par un jeune détraqué et la doctrine du savant austère qui fut son inspirateur sans le savoir ; j’estime qu’il calomnie le déterminisme en lui reprochant de supprimer la distinction du bien et du mal ; je crains qu’il ne conseille une chose de valeur morale très douteuse, quand il invite l’homme qui croit avoir trouvé une vérité psychologique contraire aux opinions reçues à ne pas la divulguer, de peur des conséquences qu’elle pourrait entraîner.

3374. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Ajoutez les veillées de famille, les cérémonies sévères du culte luthérien, vous avez les seules diversions que puisse trouver le mineur du Hartz au milieu de ses travaux assidus et durs : et cependant il ne désire rien de mieux, il vit content ; il a le patriotisme local ; il a su résister dans les années difficiles à l’appât des salaires élevés et aux excitations de tout genre qui attiraient vers les travaux des chemins de fer les ouvriers du nord de l’Allemagne. […] Tout, évidemment, n’y était pas mauvais ; les populations inférieures, imprévoyantes par leur nature et leur condition, trouvaient appui et tutelle dans le supérieur, et demeuraient en rapport avec lui à tous les instants et par tous les liens.

3375. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre III »

Il finit par le trouver, sous l’aspect le plus mesquin d’un vulgaire chandelier de cuivre (la forêt aux troncs d’or), le long duquel sa chandelle, en bavant, laissait des traînées de vert-de-gris (les singes d’émeraude). […] Nous trouvons dans sa très consolante Introduction à la médecine de l’esprit, la même remarque appliquée à Victor Hugo : « Dans sa longue existence où il a vu périr tant d’êtres qui le tenaient de près, comptez combien sont rares les minutes d’accablement moral et comme il versa peu de larmes personnelles pour lui tout seul.

3376. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre premier. De la première époque de la littérature des Grecs » pp. 71-94

Les poètes grecs en général mettaient peu de combinaison dans leurs écrits ; la chaleur du climat, la vivacité de leur imagination, les louanges continuelles qu’ils recevaient, tout conspirait à leur donner une sorte de délire poétique qui leur inspirait la parole, comme les compositeurs italiens trouvent les airs en modifiant eux-mêmes leur organisation par des accords enivrants. […] On y trouve encore moins de véritable sensibilité.

3377. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Ils trouvèrent ce qu’ils cherchaient dans Juda de Kerioth. […] Le murmure qui lui échappe à Béthanie semble supposer que parfois il trouvait que le maître coûtait trop cher à sa famille spirituelle.

3378. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Il faut bien le dire, parce que cela est, et que, si l’avenir s’occupe un jour de nos petits hommes et de nos petites choses, cela ne sera pas le détail le moins curieux de ce curieux événement, il paraît que nos faiseurs de censure se prétendent scandalisés dans leur morale par le Roi s’amuse, cette pièce a révolté la pudeur des gendarmes, la brigade Léotaud y était et l’a trouvée obscène, le bureau des mœurs s’est voilé la face. […] Ainsi, par exemple, le jour de la représentation, au lieu de ces vers : J'ai ma sœur Maguelonne, une fort belle fille Qui danse dans la rue et qu’on trouve gentille.

3379. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Il fallait donc trouver un fondement métaphysique à cette personnalité dont on proclamait si éloquemment les titres et les droits. […] Aujourd’hui une jeunesse passionnée et ardente croit trouver la liberté par la voie du matérialisme, comme si l’essence même du despotisme n’était pas de se servir de la matière pour opprimer l’esprit !

3380. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

Ces aménités étoilent alors d’usage entre savants, et, en rapprochant même les Factums de Furetière des libelles publiés par Saumaise et par Scaliger contre leurs antagonistes, ou ne peut s’empêcher de trouver sa modération égale à la verve de son esprit. […] Je me suis souvent étonné, en constatant le chiffre d’éditions atteint par le Roman comique de Scarron, de n’en trouver que trois du Roman bourgeois.

3381. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

Le rhéteur le plus docte et le plus froidement technique de l’âge des Antonins, Denys d’Halicarnasse nous a conservé quelques strophes passionnées de Sapho ; et l’éloquent Longin n’a trouvé nulle poésie supérieure à ces vers d’une femme qu’Aristote avait nommée à côté d’Homère et d’Archiloque. […] Le témoignage s’en trouve dans cette anecdote du médecin Érasistrate surprenant la passion secrète du fils de Séleucus pour sa belle-mère Stratonice, par l’observation même des signes qu’avait sentis et marqués sur elle-même Sapho saisie d’amour : « Les symptômes, dit Plutarque, étaient les mêmes, la perte de la voix, l’expression des regards, la sueur brûlante, l’ataxie de la fièvre et le trouble dans les veines, enfin l’abattement de l’âme, l’abandon, la stupeur et la pâleur. » Telle est en effet, dans son expressive vérité, l’analyse médicale de cette ode profane, de ce crime élégant de la pensée dont Catulle avait égalé la force, mais non la grâce, et que voici, dans la lettre morte de la prose : « Il est pour moi égal aux dieux l’homme qui s’assied en face de toi et t’écoute doucement parler et doucement sourire.

3382. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VIII. »

On y trouve une censure amère de ces jeux guerriers liés aux mœurs, à la religion des Grecs, et que Pindare devait célébrer. […] La sagesse dont il était le disciple, les croyances qu’il avait recueillies sur l’essence divine de l’âme et la vérité absolue, fortifiées de sa puissante parole, trouvaient près de lui d’autres maîtres pour les enseigner, d’autres poëtes pour les chanter.

3383. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

On a trouvé moyen d’y insérer un écrit de M. 

3384. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. de Latena : Étude de l’homme »

C’est alors qu’on sent le prix d’une existence simple et dégagée de sensualités ; c’est alors qu’on trouve, dans le calme d’un cœur pur et dans l’énergie d’un corps sain, la récompense de la modération et des sacrifices de la jeunesse ; c’est alors enfin qu’on reconnaît combien la morale serait bonne encore quand même elle n’aurait pas de sanction dans une autre vie. » — « Jeunesse sensuelle, dit-il aussi, vieillesse douloureuse. » — « Un vieillard sans dignité est comme une femme sans pudeur. » Lorsqu’il en est particulièrement aux qualités et aux passions sociales, M. de Latena a de bonnes analyses et des définitions judicieuses.

3385. (1861) La Fontaine et ses fables « Conclusion »

Mais, si on l’ouvre pour examiner l’arrangement intérieur de ses organes on y trouve un ordre aussi compliqué que dans les vastes chênes qui la couvrent de leur ombre ; on la décompose plus aisément ; on la met mieux en expérience ; et l’on peut découvrir en elles les lois générales, selon lesquelles toute plante végète et se soutient.

3386. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouilhet, Louis (1821-1869) »

Gustave Flaubert Si l’on cherche dans les poésies de Louis Bouilhet l’idée mère, l’élément général, on y trouvera une sorte de naturalisme qui fait songer à la Renaissance.

3387. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Guerne, André de (1853-1912) »

Les citations qu’on en a faites à dessein éviteront un commentaire superflu et de repousser, par exemple, la critique, autrement possible, que l’auteur se fût transformé de poète en professeur de morale : auquel cas, il est peu probable qu’il ait trouvé ici un accueil fort encourageant.

3388. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

Paul Mariéton Avant Mistral, Joseph Roumanille, son précurseur, se servant de la langue vulgaire pour être compris de son milieu de naissance (1845), trouvait, nouveau Malherbe, des accents littéraires dans un idiome qui ne servait plus qu’à traduire des grossièretés ou des thèmes burlesques.

3389. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tailhède (Raymond de la) = La Tailhède, Raymond de (1867-1938) »

Lui qui était tout émotion et trouvait là seulement son originalité, il s’astreignit à des sujets froids, ambitieux et ressassés, qu’il rendit sans lumière.

3390. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVI. Consultation pour un apprenti romancier » pp. 196-200

L’idée n’est pas de moi, elle est d’Étienne Lechevin qui s’en trouve à merveille.

3391. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXII. L’affichage moderne » pp. 283-287

Le promeneur, obsédé, trouve en rentrant chez lui, dans son journal, le commentaire insinuant du mot hurleur.

3392. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre III. Les questions que l’historien doit se poser. » pp. 16-17

Traduisons tout cela en langage plus simple : Par la complexité, par la solidarité, par la mobilité du vaste ensemble que l’historien d’une littérature embrasse, il est obligé : D’abord de distinguer, dans la suite ininterrompue des âges, des époques enfermées entre des dates aussi précises que faire se peut ; Ensuite de trouver la formule générale de la littérature pendant chacune de ces époques ; Puis d’indiquer, ses attaches, lors de ces mêmes époques, avec tous les phénomènes d’ordre divers au milieu desquels elle évolue ; Enfin, d’expliquer par quelles transitions et, si possible, par quelles causes et suivant quelles lois elle a passé de l’une à l’autre.

3393. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

Tout cela s’y trouve contenu et enveloppé : tout cela peut en être tiré.

3394. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

On trouve du moins à s’instruire dans ses Considérations * & dans ses Mémoires ; avantage qu’on chercheroit en vain chez la plupart de ceux qui ont voulu mettre la Philosophie en belles phrases.

3395. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

N’est-il pas étonnant qu’un Historien, tel que M. l’Abbé Fleury, ait trouvé un Continuateur aussi médiocre que le P.

3396. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VII. Le Fils. — Gusman. »

Pour que le misérable trouvât quelque pitié sur la terre, il fallait que Jupiter s’en déclarât le protecteur ; tant l’homme est féroce sans la religion !

3397. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre III. Partie historique de la Peinture chez les Modernes. »

Les arts ne trouvèrent plus de retraites qu’auprès des chrétiens et des empereurs orthodoxes.

3398. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre premier. Du Christianisme dans l’éloquence. »

Il ne lui faut ni les cabales d’un parti, ni des émotions populaires, ni de grandes circonstances, pour briller : dans la paix la plus profonde, sur le cercueil du citoyen le plus obscur, elle trouvera ses mouvements les plus sublimes ; elle saura intéresser pour une vertu ignorée ; elle fera couler des larmes pour un homme dont on n’a jamais entendu parler.

3399. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

Je n’y trouve rien qui me transporte, mais tout m’en plaît et m’arrête.

3400. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Troisième journée. Tout s’explique » pp. 234-240

— Tu nourris, dès la plus tendre enfance, une ambition effrénée, Villemot-Pacha… — et il est prouvé, — par la collection du Figaro qu’on a trouvée chez toi, — que tu songeais depuis longtemps à rétablir à Stamboul la dynastie des Cantacuzène.

3401. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Pierre Mancel de Bacilly »

Sans les révolutions auxquelles elle a été mêlée et qui lui ont donné l’effroyable importance de leurs résultats, cette malheureuse littérature métaphysico-politique, ou de tout autre nom qu’on voudra la nommer, aurait trouvé depuis longtemps dans le mépris de tout le monde la place qu’elle n’occupe aujourd’hui que dans le mépris des hommes supérieurs.

3402. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Paul Nibelle »

Or, quand on touche à l’Antiquité, ce foyer froidi d’inspirations éteintes, il faut au moins trouver dans les cendres ces précieux débris que l’amour d’une société finie cherche encore dans la poussière d’Herculanum.

3403. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

La preuve en est que, après six cents ans, Dante Alighieri trouve encore des lecteurs ; un seul de ses tercets est plus significatif, me semble-t-il, que tout le procès de Mme Humbert.

3404. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LI » pp. 198-202

On vient de voir un homme du monde, M. de Saint-Priest, y chercher et y trouver une occasion de nouveauté, un prétexte piquant à des portraits politiques et diplomatiques.

3405. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIII » pp. 332-336

On sait mon nom, ma vie est heureuse et facile ; J'ai plusieurs ennemis et quelques envieux ; Mais l’amitié chez moi toujours trouve un asile, Et le bonheur d’autrui n’offense pas mes yeux.

3406. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « de la littérature de ce temps-ci, a propos du « népenthès » de m. loève-veimars (1833). » pp. 506-509

Dites que notre littérature s’est gâté le style, qu’elle s’est chargée d’abstractions genevoises et doctrinaires, de métaphores allemandes, de phraséologie drolatique ou à la Ronsard : et quatre ou cinq noms qu’à l’instant tout le monde trouvera vous rappelleront les écrivains les plus vifs, les plus sveltes et dégagés, qui aient jamais dévidé une phrase française.

3407. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ch.-V. de Bonstetten : L’homme du midi et l’homme du nord, ou l’influence du climat »

C’est un recueil d’observations morales faites sous ce point de vue ; et elles ont, sinon le mérite de la méthode, du moins la grâce du laisser-aller, et quelque chose de ce charme qu’on trouve aux souvenirs mêmes d’autrui.

3408. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 2. Caractère de la race. »

Car il s’en faut que, dans la latinité de l’époque impériale, les écrivains gaulois fassent un groupe aussi tranché, aussi caractérisé que les Espagnols et surtout les Africains ; et l’on ne trouverait rien chez eux qui ne se rencontre fréquemment chez des Italiens ou chez des Grecs : tout ce qu’il est permis d’inférer de la littérature gallo-romaine, c’est l’aptitude et le goût de la race pour l’exercice littéraire.

3409. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — N — Nerval, Gérard de (1808-1855) »

Voici quelques pierres rares, choisies par un artiste, que la poésie trouvera digne d’embellir sa parure.

3410. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pailleron, Édouard (1834-1899) »

Évidemment, Le Monde où l’on s’ennuie ne semble pas, au premier abord, sortir de la même plume que ce recueil intitulé : Amours et haines, et pourtant, en y regardant bien, on trouvera des tournures d’esprit, une façon de voir, piquante même dans le lyrisme, qui démontrent bien que l’auteur dramatique et le poète ne font qu’un.

3411. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pottecher, Maurice (1867-1960) »

Alfred Mortier Dans tels poèmes, dans certains de ses contes, j’ai trouvé un artiste magnifiant ses pensées dans la forme large et belle d’un symbole en intime communion avec la nature profondément sentie et non à l’aide des artificiels joyaux dont parent l’idée tant de modernes poètes.

3412. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vacquerie, Auguste (1819-1895) »

Nous trouvons dans Souvent homme varie, à peu près tous les caractères qu’on attribue d’ordinaire aux œuvres de la littérature classique… J’oserai dire que Souvent homme varie est une fantaisie très sévèrement composée et déduite presque sans caprice, par un esprit très lucide et très raisonnable.

3413. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Le comte de Guiche glissa cette lettre dans le lit de la reine, où elle fut trouvée par la Molina, une de ses femmes, qui, au lieu de la lui remettre, la porta au roi60.

3414. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 527-532

Dans ses Plaidoyers, qui forment la partie principale de ses Œuvres, on trouve tantôt une éloquence mâle & vigoureuse, qui rejette les vains ornemens ; tantôt une éloquence touchante & persuasive, où les fleurs sont répandues avec choix, selon que les matieres en sont susceptibles.

3415. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 223-229

Les Victimes, arrachées aux flammes, ont trouvé un asile dans ses Sanctuaires : ses Ministres ont été leurs consolateurs & leurs nourriciers : ses vrais Disciples leurs bienfaiteurs & leur soutien.

3416. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 381-387

MOTHE, [Antoine Houdart de la] de l’Académie Françoise, né à Paris en 1672, mort dans la même ville en 1731 ; Bel-Esprit agréable, Ecrivain élégant, bon Poëte à certains égards, on trouveroit dans la diversité de ses Ouvrages de quoi former cinq ou six réputations préférables à celle d’un grand nombre de nos Littérateurs actuels, quoiqu’en embrassant trop de genres, il se soit montré foible dans presque tous, pour avoir méconnu ses talens.

3417. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 532-537

On y trouve en revanche des traits de force & de lumiere, des leçons de morale, des regles de goût qu’on peut adopter sans craindre de s’égarer.

3418. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 240-246

Qui ne seroit saisi d'enthousiasme à la lecture de cette belle description du Coursier du Prince de Condé, qu'on trouve dans une Strophe de la derniere ?

3419. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Introduction » pp. 5-10

On trouvera bien des noms inconnus au cours de cet ouvrage.

3420. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Chœur. » pp. 21-24

On trouve ridicule que l’action tragique soit coupée et suspendue par des sonates de musique instrumentale.

3421. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la comédie chez les Anciens. » pp. 25-29

L’abus fut porté si loin en ce genre, que les magistrats supprimèrent les chœurs dans la comédie dite ancienne, et on n’en trouve point dans la comédie dite nouvelle.

3422. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VI. La Mère. — Andromaque. »

Les anciens n’arrêtaient pas longtemps les yeux sur l’enfance ; il semble qu’ils trouvaient quelque chose de trop naïf dans le langage du berceau.

3423. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre premier. Que le Christianisme a changé les rapports des passions en changeant les bases du vice et de la vertu. »

Loin de flétrir l’imagination, en lui faisant tout toucher et tout connaître, il a répandu le doute et les ombres sur les choses inutiles à nos fins ; supérieur en cela à cette imprudente philosophie, qui cherche trop à pénétrer la nature de l’homme et à trouver le fond partout.

3424. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IV. Suite des précédents. — Julie d’Étange. Clémentine. »

Mon ami, je suis trop heureuse, le bonheur m’ennuie… ……………………………………………………………………………………………… Ne trouvant donc rien ici-bas qui lui suffise, mon âme avide cherche ailleurs de quoi la remplir ; en s’élevant à la source du sentiment et de l’être, elle y perd sa sécheresse et sa langueur : elle y renaît, elle s’y ranime, elle y trouve un nouveau ressort, elle y puise une nouvelle vie ; elle y prend une autre existence, qui ne tient point aux passions du corps, ou plutôt elle n’est plus en moi-même, elle est toute dans l’être immense qu’elle contemple ; et, dégagée un moment de ses entraves, elle se console d’y rentrer, par cet essai d’un état plus sublime qu’elle espère être un jour le sien… ……………………………………………………………………………………………… En songeant à tous les bienfaits de la Providence, j’ai honte d’être sensible à de si faibles chagrins, et d’oublier de si grandes grâces… ……………………………………………………………………………………………… Quand la tristesse m’y suit malgré moi (dans son oratoire), quelques pleurs versés devant celui qui console, soulagent mon cœur à l’instant.

3425. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 39, en quel sens on peut dire que la nature se soit enrichie depuis Raphaël » pp. 387-392

De même l’Asie orientale et l’Amerique étoient déja découvertes pour les épiciers et pour les lapidaires au temps de Raphaël ; mais ce n’est qu’après lui que ces parties du monde ont été découvertes pour les peintres, et qu’on en a rapporté les desseins des plantes, des fruits et des animaux rares qui s’y trouvent, et qui peuvent servir à l’embellissement des tableaux.

3426. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 49, qu’il est inutile de disputer si la partie du dessein et de l’expression, est préferable à celle du coloris » pp. 486-491

Un autre homme, dont les yeux ne sont point conformez aussi heureusement, mais dont le coeur est plus sensible que celui du premier, trouve dans les expressions touchantes un attrait superieur au plaisir que lui donnent l’harmonie et la verité des couleurs locales.

3427. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Alcide Dusolier »

Et comment trouverait-il la force de rédiger son jugement avec le scepticisme, qui n’a jamais été bon à rien qu’à faire trembler la main qui écrit ?

3428. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Noirot »

Et il y a plus : çà et là ou trouve un mot, un repli, une affirmation, derrière lesquels toute une philosophie est cachée peut-être et doit nous apparaître un jour.

3429. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VI. Observations philologiques, qui serviront à la découverte de véritable Homère » pp. 274-277

Aristarque corrigea les poèmes d’Homère, et pourtant, sans parler de cette foule de licences dans la mesure, on trouve encore dans la variété de ses dialectes, ce mélange discordant d’expressions hétérogènes, qui étaient sans doute autant d’idiotismes des divers peuples de la Grèce. — 8.

3430. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques » pp. 284-285

Ils disent qu’il trouva le dithyrambe 88, et aussi le chœur ; qu’il introduisit des satyres qui chantaient des vers ; que le dithyrambe était un chœur qui dansait en rond, en chantant des vers en l’honneur de Bacchus.

3431. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

Il vous est plus séant d’aller ainsi qu’à pied, car les lavoirs sont éloignés de la ville… » « Nausicaa, frappée de ce songe, se lève… Elle trouve son père et sa mère retirés dans l’intérieur de leur appartement. […] Vous-mêmes trouvez-vous ici un seul détail de ménage ou de la maison qui manque au tableau, depuis la demande timide de la jeune fille, qui se fait une fête de cette journée passée avec ses compagnes au bord de l’eau courante, jusqu’au chariot où l’on entasse le linge, le pain, le vin, les provisions du repas, jusqu’au savon onctueux et parfumé pour s’oindre elles-mêmes après l’ouvrage, et jusqu’aux danses, le soir, à la lune, ici, sous les peupliers ?  […] » « Minerve, après avoir montré de loin à Ulysse sa chère Ithaque, le frappe de sa baguette, lui ordonne de se rendre auprès du fidèle berger qui prend soin des porcs et qui lui est resté secrètement dévoué, ainsi qu’à Pénélope et à son fils. — Tu le trouveras veillant sur les troupeaux ; ils paissent sous le rocher du Corbeau, près de la fontaine Aréthuse, dont ils boivent l’eau sombre pour entretenir leur graisse succulente. […] Il trouve Eumée, le gardeur de porcs, assis au soleil dans un endroit où furent bâtis les murs élevés de la cour large et ronde. […] Auprès de lui vivait une femme âgée de Sicile, qui prenait grand soin du vieillard dans cette campagne éloignée de la ville… Ulysse, voulant éprouver si son père le reconnaîtra, se rend au verger ; il y trouve Laërte occupé à creuser la terre autour d’un olivier pour y retenir l’eau du ciel.

3432. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIIe entretien. Littérature latine. Horace (2e partie) » pp. 411-480

excepté de vivre avec ce qu’on aime à l’ombre de son figuier. » Une fois ce parti pris, l’excellente éducation d’Horace et l’atticisme de ses goûts poétiques lui font trouver le plaisir fade et la licence nauséabonde s’il ne les assaisonne de grâce littéraire et de poésie raffinée ; il saisit au vol toutes, les circonstances de sa vie épicurienne dans ses odes amoureuses et tous les scandales du jour dans ses vers satiriques, pour les fixer par quelques petits chefs-d’œuvre qui courent la ville et qui donnent de la célébrité à son nom. […] Walckenaer trouve, avec raison, supérieur à l’apologue de même nature versifié par La Fontaine ; le voici : « D’aventure, par une étroite fente un mulot fluet s’était glissé dans un vaisseau chargé de froment ; et, après s’être largement repu, il s’efforçait, de toute la tension de son corps, d’en ressortir. […] XXIII « Sortis de Rome, la grande Aricia nous offre une halte mesquine » (aujourd’hui c’est encore l’Aricia, fameuse par ses chênes gigantesques, au pied desquels on trouve toujours assis un peintre, un amant ou un poète) ; « de là nous arrivons au marché d’Appius » (sorte de marché de Poissy de Rome). […] Desjardins, a trouvé encore aujourd’hui son chemin de Rome à l’Adriatique, le voyage d’Horace à la main.

3433. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Qu’il chante le sujet comme on le versifie, uniquement pour le parer ; que j’y trouve un charme de plus, non un sujet de distraction. […] Il a cru entendre du bruit, il se hâte avec lenteur en poussant ses beuglements accoutumés et, naturellement, il ne trouve personne. […] Que Wagner eût trouvé là des renseignements dont-il avait tiré parti pour écrire le livret des Maîtres Chanteurs, tout le monde le savait ; mais jusqu’à quel point s’étendaient les emprunts faits au vieil incunable ? […] Nous nous trouvons dans un état de transition ; nous nous efforçons de pénétrer plus avant dans la lumière, mais nous sommes retenus par une foule de feuilletonnistes, d’organistes et de maîtres de chapelle qui ne savent, que trop bien, que leur règne cessera dès que nous nous serons émancipés.

3434. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre quatrième. Les émotions proprement dites. L’appétit comme origine des émotions et de leurs signes expressifs. »

Par exemple, les disciples de Darwin ont représenté la contraction des sourcils comme un mouvement que les animaux trouvèrent originairement avantageux dans le combat et qui fut pour cela préservé par la sélection naturelle. Mais, demande avec raison Mosso, si un avantage aussi léger que la contraction des sourcils a pu produire par sélection un appareil musculaire compliqué, comment expliquer que cette même sélection naturelle n’ait point trouvé un remède au désavantage bien plus sérieux que produit, dans la crainte, la dilatation de la pupille avec obscurcissement de la vue55 ? […] Les moindres vagues que le son produit dans l’air, même à une assez grande distance, peuvent ainsi trouver en elle une expression visible et comme vivante. […] Warner s’était trouvé en wagon avec un Français, un Italien, un Irlandais, un Ecossais et un Espagnol.

3435. (1896) Les origines du romantisme : étude critique sur la période révolutionnaire pp. 577-607

Pour parvenir jusqu’à l’homme dont les passions vibrent à l’unisson de celles de ses contemporains, il faut arracher à René son enveloppe romanesque, le dépouiller impitoyablement de la phraséologie pittoresque, morale, religieuse et sentimentale, dans laquelle il se drape, en héros de théâtre, alors seulement nous tiendrons l’homme de chair et d’os ; et nous le trouverons fait à l’image des hommes qui, ayant traversé la révolution, en étaient revenus. […] Un autre hobereau qui vécut quelque cinquante ans plus tard, trouvait ainsi que le cadet breton,                   … tout travail impossible ; Un gagne-pain quelconque, un métier de valet, Soulevait sur sa lèvre un rire inextinguible. […] Il s’est trouvé des bourgeois pour prendre à la lettre les hyperboles truculentes de Hugo et Compagnie et pour donner dans le panneau aussi naïvement que Morellet, ce fossile d’avant 1789, qui fut un des plus acharnés adversaires du romantisme naissant. […] Son précepteur qui la modelait sur Clarisse Harlowe et sur Pamela, n’espérant pas qu’elle trouvât en elle la force de résistance des héroïnes anglaises, appela à son aide la religion et lui imposa un vœu de virginité, en guise de frein.

3436. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers (tome xviie ) » pp. 338-354

J’ai eu d’immenses avantages sur eux, et des avantages tels qu’une carrière militaire de vingt années et de quelque illustration n’en présente pas de pareils. » Et trois jours après, mécontent d’Augereau qui, chargé d’organiser un corps d’armée à Lyon et d’opérer une diversion qui aurait pu être décisive, trouvait des difficultés à tout, Napoléon lui écrivait cette lettre mémorable, où sous la sobriété et la sévérité impériale il perce quelque chose de l’accent familier du général d’autrefois, qui fait appel à son vieux compagnon d’armes de 1796 : Nogent-sur-Seine, 21 février 1814. […] En lisant cette belle histoire qui sans doute a ses défauts, ses redites et ses longueurs, mais où rien n’est oublié ; où toutes les sources contemporaines se sont versées dans un plein et vaste courant ; où se déploie, sous air de facilité, une si grande puissance de travail ; où tout est naturel, — naturellement pensé —, naturellement dit ; si magnifique partout de clarté et d’étendue, et qui offre dans le détail des touches de la plus heureuse finesse ; où le style même, auquel ni l’historien ni le lecteur ne songent, a par endroits des veines rapides et comme des venues d’autant plus charmantes ; — en achevant de lire cette histoire, à laquelle il ne manque plus qu’un ou deux volumes de complément et de surcroît, je dirai encore ce que diront à distance tous ceux qui la liront : c’est que, quelque regret qu’ait droit d’avoir l’historien dans l’ordre de ses convictions politiques, la postérité trouvera qu’il n’eût pu employer les années fécondes de son entière maturité à rien de mieux qu’à édifier un tel monument.

3437. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite et fin.) »

En la rapprochant du même type conçu au xiie  siècle, tel qu’on le trouve dans un drame liturgique d’un latin farci, où elle est présentée comme une pécheresse vulgaire et une femme de mauvaise vie, baragouinant du mauvais allemand et chantant du latin grossier, on distinguerait un progrès notable de délicatesse. […] Elle ne trouve, en le quittant, à lui promettre que la gloire, des honneurs, un nom ; et elle s’éloigne au moment où il a le plus besoin d’être consolé et assisté.

3438. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Les Mercenaires, tout étrangers qu’ils étaient à Cartilage, renfermaient dans leurs rangs beaucoup d’Africains ; ils trouvèrent moyen d’intéresser les provinces d’Afrique à leur ressentiment. […] Mâtho, tout blessé qu’il est, et comme si de rien n’était, dirigé par Spendius qui connaît les êtres du palais pour y avoir été esclave, se lance à la recherche de Salammbô sans la trouver et sans l’atteindre.

3439. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Le président du conseil des ministres à Varsovie, le comte Stanislas Potocki, l’un des plus grands seigneurs de la Pologne et des plus considérés, n’avait cependant qu’une ombre d’autorité, et il ne trouvait pas dans la trempe de son caractère de quoi suppléer à l’insuffisance de ses pouvoirs. […] Les questions d’étiquette trouvent moyen de se glisser au milieu des grandes affaires.

3440. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre VII. De l’esprit de parti. »

L’esprit de parti est la seule passion qui se fasse une vertu de la destruction de toutes les vertus, une gloire de toutes les actions qu’on chercherait à cacher, si l’intérêt personnel les faisait commettre ; et jamais l’homme n’a pu être jeté dans un état aussi redoutable, que lorsqu’un sentiment qu’il croit honnête, lui commande des crimes ; s’il est capable d’amitié, il est plus fier de la sacrifier ; s’il est sensible, il s’enorgueillit de dompter sa peine : enfin, la pitié, ce sentiment céleste, qui fait de la douleur un lien entre les hommes ; la pitié, cette vertu d’instinct, qui conserve l’espèce humaine, en préservant les individus de leurs propres fureurs, l’esprit de parti a trouvé le seul moyen de l’anéantir dans l’âme, en portant l’intérêt sur les nations entières, sur les races futures, pour le détacher des individus ; l’esprit de parti efface les traits de sympathie pour y substituer des rapports d’opinion, et présente enfin les malheurs actuels comme le moyen, comme la garantie d’un avenir immortel, d’un bonheur politique au-dessus de tous les sacrifices qu’on peut exiger pour l’obtenir. […] Il faut de l’esprit de parti pour lutter efficacement contre un autre esprit de parti contraire, et tout ce que la raison trouve absurde est précisément ce qui doit réussir contre un ennemi qui prendra aussi des mesures absurdes : ce qui est au dernier terme de l’exagération, transporte sur le terrain où il faut combattre, et donne des armes égales à celles de ses adversaires ; mais ce n’est point par calcul que l’esprit de parti prend ainsi des moyens extrêmes, et leur succès n’est point une preuve des lumières de ceux qui les emploient ; il faut que les chefs, comme les soldats, marchent en aveugles pour arriver ; et celui qui raisonnerait l’extravagance, n’aurait jamais à cet égard l’avantage d’un véritable fou.

3441. (1894) Propos de littérature « Chapitre III » pp. 50-68

Selon ses dernières œuvres on dirait même qu’il trouve en la vigueur des tons une certaine brutalité répugnante. […] Vielé-Griffin regarde plus immédiatement autour de lui ; sans la copier, en la résumant par des traits significatifs, c’est dans la vivante nature qu’il trouve les formes de ses symboles et les paysages dont elles s’environnent.

3442. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Scaramouche et Jean Doucet eurent tant de succès à la ville et à la cour, que les baladins et figurants, qui représentaient à cette époque les mascarades et les ballets du roi, ne trouvèrent rien de mieux, pour égayer les fêtes du Louvre, que d’imiter les bouffons italiens. […] « Je trouvai Monsieur, dit Retz, dans le cabinet de Madame qui le catéchisait ou plutôt qui l’exhortait ; car il était dans un emportement inconcevable, et l’on eût dit, de la manière dont il parlait, qu’il était à cheval, armé de toutes pièces, et prêt à couvrir de sang et de carnage les campagnes de Saint-Denis et de Grenelle.

3443. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Cette biographie, qui pouvait ne pas être du tout, — car l’histoire des hommes célèbres par leurs ouvrages n’est souvent que dans leurs ouvrages, et Voltaire même a fait une loi (fausse, il est vrai, parfois), de ne la chercher que là, — cette biographie s’est trouvée, par hasard (cette étoile de Sterne !) […] un tel ouvrage eût été un événement en littérature et une bonne fortune pour ceux que les plaisirs de l’esprit trouvent sensibles encore.

3444. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Là, tous les états et tous les rangs trouveraient des modèles. […] Méditez donc sur l’âme et le génie de celui que vous voulez louer ; saisissez les idées qui lui sont propres ; trouvez la chaîne qui lie ensemble ou ses actions ou ses pensées ; distinguez le point d’où il est parti, et celui où il est arrivé ; voyez ce qu’il a reçu de son siècle, et ce qu’il y a ajouté ; marquez ou les obstacles ou les causes de ses progrès, et devinez l’éducation de son génie.

3445. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIV. »

C’est ainsi que ce mont Albain, où, selon la plaisanterie d’Horace159, les Muses avaient dicté de vieilles prédictions dont il trouvait le style fort barbare, voyait chaque année le retour de fêtes religieuses favorables du moins à l’inspiration poétique. […] « Sur la nouvelle du sénatus-consulte de rappel, qui venait de passer au sénat réuni dans le temple de la Vertu, ce grand artiste, dit Cicéron165, toujours au niveau des premiers rôles dans la république comme sur la scène, les yeux en pleurs, avec un rayon de joie mêlé de douleur et de regret, défendit ouvertement ma cause, par des paroles plus puissantes que je n’aurais pu en trouver moi-même.

3446. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

C’est qu’il appartenait à cette race, totalement éteinte aujourd’hui, de savants modestes et laborieux qui cultivent la science pour elle-même et qui trouvent plus de charme à orner et à fortifier leur intelligence dans le silence du cabinet, que de satisfaction à mettre l’univers dans la confidence de leurs moindres travaux ou de leurs plus insignifiantes découvertes.

3447. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VII » pp. 25-29

Les acteurs à tout hasard ont alors paru en masse ; mais il s’est trouvé que ce qu’on demandait, était la seule madame Halley (Tullie,) laquelle s’était allée coucher aussitôt après le troisième acte, où son rôle finit.

3448. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXI » pp. 281-285

En effet, comme les capitalistes qui ont acheté et payé des prix fous les œuvres de Chateaubriand et de Lamartine ne savent de quelle manière y trouver leur compte par les voies d’écoulement ordinaires, ils sont obligés de recourir à des moyens insolites, et le plus insolite de ces moyens est assurément de revendre en sous-main, de sous-louer, en quelque sorte, ces œuvres pour qu’elles paraissent d’abord en feuilletons.

3449. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXI » pp. 323-327

On peut croire d’ailleurs que dans les jugements qu’il exprime sur les choses et sur les hommes, M. de Barante ne fait que se régler sur les opinions qu’il a trouvées exprimées dans les papiers et les notes de M. de Saint-Priest.

3450. (1874) Premiers lundis. Tome I « Charles »

Tout semble une seconde fois achevé, lorsque Delmida, on ne sait pourquoi, se rappelle que Charles n’est que son fils adoptif, un pauvre enfant trouvé qu’il a autrefois recueilli par charité ; et, par une inexorable délicatesse, il croit devoir résister à un mariage qu’il n’a jusque-là combattu que vaguement.

3451. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — I. La Thébaïde des grèves, Reflets de Bretagne, par Hyppolyte Morvonnais. »

Tu me tombas alors des trésors du Seigneur, Comme un épi doré que trouve le glaneur     Dans un champ dépouillé de gerbes.

3452. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

« Si, jusqu’à présent, je m’étais toujours refusé à me faire imprimer, c’est que je trouvais un autre moyen de vivre ; il me manque aujourd’hui, et il faut bien, malgré toutes mes répugnances et mes craintes, que je me décide à prendre ce dangereux parti.

3453. (1875) Premiers lundis. Tome III « Maurice de Guérin. Lettre d’un vieux ami de province »

Avant l’Homère d’André Chénier, les Martyrs de Chateaubriand, l’Orphée et l’Antigone de Ballanche, quelques pages de Quinet (Voyage en Grèce et Prométhée), on en chercherait les traces et l’on n’en trouverait qu’à peine dans notre littérature classique.

3454. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Objections d’un moraliste contre l’exposition de 1900. » pp. 162-167

On se heurte de nouveau à la réalité ; on la trouve plus rude qu’auparavant, et l’on s’irrite.

3455. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Ghil, René (1862-1925) »

Son livre, Le Geste ingénu, se plaît à de bizarres dispositions typographiques : au bas d’une page blanche, par exemple, on trouve deux vers, en caractères minuscules.

3456. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vicaire, Gabriel (1848-1900) »

On peut trouver la définition tout au moins un peu étroite, et même appliquée à l’auteur des seuls Émaux bressans .

3457. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

La duchesse de Bouillon trouvait du plaisir dans cette société ; elle présenta nos poètes à ses sœurs, la duchesse de Mazarin et la comtesse de Soissons, qui tenaient de grandes maisons à Paris.

3458. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 189-194

Cet exercice monacal Ne trouve son point vertical Que dans une tête blessée ; Et, sur Parnasse, nous tenons Que tous ces Renverseurs de noms Ont la cervelle renversée.

3459. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « De la peinture. A propos d’une lettre de M. J.-F. Raffaëlli » pp. 230-235

Je pourrais les citer tous et nous trouverions toujours la même chose : enthousiasme pour un caractère dominant à une époque et dans une société donnée, interprété en admiration par amour, ou en haine par amour de la vertu contraire au vice découvert. » M. 

3460. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre VIII. La Fille. — Iphigénie. »

Au reste, c’est dans l’Écriture qu’on trouve l’histoire de Caïn et d’Abel, cette grande et première tragédie qu’ait vue le monde ; nous parlerons ailleurs de Joseph et de ses frères.

3461. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre XI. Le Guerrier. — Définition du beau idéal. »

Comme il vit au milieu des déserts, ses tableaux sont nobles et simples ; on n’y trouve point de mauvais goût, mais aussi ils sont monotones, et les actions qu’ils expriment ne vont pas jusqu’à l’héroïsme.

3462. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre II. Amour passionné. — Didon. »

. : on ne peut plus s’occuper que d’elle ; on en est possédé, enivré : on la retrouve partout ; tout en retrace les funestes images ; tout en réveille les injustes désirs : le monde, la solitude, la présence, l’éloignement, les objets les plus indifférents, les occupations les plus sérieuses, le temple saint lui-même, les autels sacrés, les mystères terribles en rappellent le souvenir32. » « C’est un désordre, s’écrie le même orateur dans la Pécheresse 33, d’aimer pour lui-même ce qui ne peut être ni notre bonheur, ni notre perfection, ni par conséquent notre repos : car aimer, c’est chercher la félicité dans ce qu’on aime ; c’est vouloir trouver dans l’objet aimé tout ce qui manque à notre cœur ; c’est l’appeler au secours de ce vide affreux que nous sentons en nous-mêmes, et nous flatter qu’il sera capable de le remplir ; c’est le regarder comme la ressource de tous nos besoins, le remède de tous nos maux, l’auteur de nos biens34… Mais cet amour des créatures est suivi des plus cruelles incertitudes : on doute toujours si l’on est aimé comme l’on aime ; on est ingénieux à se rendre malheureux, et à former à soi-même des craintes, des soupçons, des jalousies ; plus on est de bonne foi, plus on souffre ; on est le martyr de ses propres défiances : vous le savez, et ce n’est pas à moi à venir vous parler ici le langage de vos passions insensées35. » Cette maladie de l’âme se déclare avec fureur, aussitôt que paraît l’objet qui doit en développer le germe.

3463. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XVI. Le Paradis. »

Nous pouvions trancher la question d’une manière simple et péremptoire ; car, fût-il certain, comme il est douteux, que le christianisme ne pût fournir un merveilleux aussi riche que celui de la fable, encore est-il vrai qu’il y a une certaine poésie de l’âme, une sorte d’imagination du cœur, dont on ne trouve aucune trace dans la mythologie.

3464. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre VIII. Bossuet historien. »

Politique comme Thucydide, moral comme Xénophon, éloquent comme Tite-Live, aussi profond et aussi grand peintre que Tacite, l’évêque de Meaux a de plus une parole grave et un tour sublime dont on ne trouve ailleurs aucun exemple, hors dans le début du livre des Macchabées.

3465. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Convenez de leurs maximes, et l’univers entier retombe dans un affreux chaos ; et tout est confondu sur la terre ; et toutes les idées du vice et de la vertu sont renversées ; et les lois les plus inviolables de la société s’évanouissent ; et la discipline des mœurs périt ; et le gouvernement des États et des Empires n’a plus de règle ; et toute l’harmonie des corps politiques s’écroule ; et le genre humain n’est plus qu’un assemblage d’insensés, de barbares, de fourbes, de dénaturés, qui n’ont plus d’autres lois que la force, plus d’autre frein que leurs passions et la crainte de l’autorité, plus d’autre lien que l’irréligion et l’indépendance, plus d’autres dieux qu’eux-mêmes : voilà le monde des impies ; et si ce plan de république vous plaît, formez, si vous le pouvez, une société de ces hommes monstrueux : tout ce qui nous reste à vous dire, c’est que vous êtes dignes d’y occuper une place. » Que l’on compare Cicéron à Massillon, Bossuet à Démosthène, et l’on trouvera toujours entre leur éloquence les différences que nous avons indiquées ; dans les orateurs chrétiens, un ordre d’idées plus général, une connaissance du cœur humain plus profonde, une chaîne de raisonnements plus claire, enfin une éloquence religieuse et triste, ignorée de l’antiquité.

3466. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

Surtout laissez dire ces imbéciles qui trouvent étrange que les suivantes paraissent plus affligées que la mère.

3467. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 28, de la vrai-semblance en poësie » pp. 237-242

Comme le poëte est en droit d’exiger de nous que nous trouvions possible tout ce qui paroissoit possible dans les tems où il met sa scene, et où il transporte en quelque façon ses lecteurs : nous ne pouvons point, par exemple, l’accuser de manquer à la vrai-semblance, en supposant que Diane enleve Iphigenie au moment qu’on alloit la sacrifier, pour la transporter dans la Tauride.

3468. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 11, des ouvrages convenables aux gens de génie et de ceux qui contrefont la maniere des autres » pp. 122-127

Ces vers ont pû ébloüir Joseph Scaliger au point qu’il les ait citez dans son commentaire sur Varron comme un fragment de Trabea trouvé dans un ancien manuscrit.

3469. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface »

Pour qu’il n’y eût pas de crimes, il faudrait un nivellement des consciences individuelles qui, pour des raisons qu’on trouvera plus loin, n’est ni possible ni désirable ; mais pour qu’il n’y eût pas de répression, il faudrait une absence d’homogénéité morale qui est inconciliable avec l’existence d’une société.

3470. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Mercier » pp. 1-6

Le siècle se sentait… Eh bien, ce moment de vie trouva son peintre, doué du don de la vie dans des proportions plus grandes que la vie réelle.

3471. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

Asselineau a dépensé beaucoup d’esprit et de nuances pour justifier l’opinion qu’il exprime, mais il ne nous a point convaincu, et la meilleure réponse contre cette opinion qu’on s’étonne de trouver à côté d’une admiration si intelligente, c’est, pour les hommes doués d’un peu d’intuition littéraire, le livre même que le spirituel biographe a ressuscité.

3472. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

D’ailleurs, au point de vue littéraire, l’éditeur de 1825, dans les portions où les manuscrits nous permettent de le contrôler, a perpétuellement agi comme s’il avait eu droit d’arranger et de traduire à sa guise les paroles du marquis d’Argenson, telles qu’il les trouvait toutes vives et ayant sauté du cœur sur le papier.

3473. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XII » pp. 47-52

Ponsard en le félicitant de Lucréce : « Vous avez beaucoup lu Corneille : eh bien, croyez-moi, fermez Corneille maintenant et ouvrez Racine. » Madame Sand admire un peu malgré Leroux, qui ne trouve pas sans doute Lucrèce assez avancée : mais elle admire.

3474. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre premier. Du rapport des idées et des mots »

Il faut qu’ayant l’idée d’un objet et d’un événement, il trouve d’abord non pas le mot exact, mais le mot naturel, c’est-à-dire l’expression qui jaillirait par elle-même en leur présence et par leur contact.

3475. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre II. Du sens et de la valeur des mots »

Même où manquent la raison et la conscience, les vagues appréhensions et les confuses agitations des sentiments trouvent des termes pour s’exprimer.

3476. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Stéphane Mallarmé »

Ces vers vous les trouverez dans le Parnasse contemporain, dans les Poètes maudits de Paul Verlaine (la Fenêtre, Placet, Automne, etc., surtout le Guignon, qui est, à fort peu de chose près, un chef-d’œuvre).

3477. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Georges de Bouhélier (1876-1947) »

La confuse tendresse qui troublait l’esprit d’un jeune homme n’a plus besoin, pour s’exprimer, d’emprunter une mythologie rustique, mais trouve sa raison comme son but dans la femme qu’il sut élire ; c’est une destinée qui se fixe et définitivement s’attache ; il est heureux qu’une aussi favorable aventure nous ait valu de beaux vers.

3478. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIII. Beau trio » pp. 164-169

. — Lydie, femme du précédent, est une enfant trouvée, nature débauchée et hystérique.

3479. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

On trouve même dans une de celles qu’il écrit à Costar24, une critique du style précieux, lettre qui est fort remarquable sous sa plume.

3480. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 512-518

Les bonnes plaisanteries, les tours heureux, les pensées courageuses, les expressions énergiques qu’on trouve sur-tout dans celle qu’il a intitulée Mon dernier mot, prouvent qu’il a un talent marqué pour ce genre de Poésie, & nous l’invitons à le cultiver.

3481. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 92-99

Les préceptes qu’elle renferme , disoit-il, sont la route assurée pour parvenir à ce souverain bien que les anciens Philosophes ont tant cherché, & qu’elle seule peut nous faire trouver *.

3482. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 331-337

Ainsi Moliere, en offrant aux hommes, d’une maniere adroite, le miroir fidele de leurs inconséquences, a trouvé le moyen de piquer leur curiosité sans rebuter leur amour-propre, & de se servir ensuite de l’amour-propre, pour les changer & les rendre plus raisonnables.

3483. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre troisième. »

, n’y ont presque rien trouvé.

3484. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Lettre a monseigneur le duc de**. » pp. -

Les plus mauvais Auteurs s’y trouvent a côté des meilleurs & ils reçoivent à peu près les mêmes éloges.

3485. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Louis-Michel Vanloo » pp. 191-195

L’art de donner à la peinture des couleurs durables est presque encore à trouver.

3486. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vernet » pp. 227-230

Je ne trouve ni le conte, ni le tableau bien merveilleux.

3487. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Taraval » pp. 282-283

Cependant trouvez, si vous le voulez, le Tantale chaudement colorié ; dites que le Jupiter est beau, que sa tête est noble ; ajoutez encore que le tout n’est pas sans effet ; à la bonne heure.

3488. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 22, quelques remarques sur la poësie pastorale et sur les bergers des églogues » pp. 171-178

S’il en est quelques-unes où la passion parle toute pure, et dont les auteurs n’invoquerent Apollon que pour trouver la rime, combien d’autres sont remplies d’un amour sophistiqué qui ne ressemble en rien à la nature.

3489. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 27, qu’on doit plus d’égard aux jugemens des peintres qu’à ceux des poëtes. De l’art de reconnoître la main des peintres » pp. 382-388

C’est le soin des anciens pour avoir des cachets qui ne pussent point ressembler à d’autres, qui est cause que nous trouvons aujourd’hui sur les pierres gravées antiques des figures si particulieres, et même si bizarres, et souvent la tête de celui qui se servoit du cachet.

3490. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XII »

Faisons comme eux et nous nous en trouverons bien, voilà la conséquence.

3491. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame de La Fayette ; Frédéric Soulié »

À ne juger donc que littérairement un ouvrage dont historiquement Barbier a très peu prouvé l’origine, nous n’acceptons pas, par respect pour la mémoire de madame de la Fayette, le cadeau qu’on veut faire aujourd’hui à une femme qui a trouvé dans un petit coin de son cœur un filon de génie, et qui peut se passer de tous les cadeaux avec la seule perle qu’elle porte à son front.

3492. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre I. De la sagesse philosophique que l’on a attribuée à Homère » pp. 252-257

Passons-lui donc d’avoir présenté la force comme la mesure de la grandeur des dieux ; laissons Jupiter démontrer, par la force avec laquelle il enlèverait la grande chaîne de la fable, qu’il est le roi des dieux et des hommes ; laissons Diomède, secondé par Minerve, blesser Vénus et Mars ; la chose n’a rien d’invraisemblable dans un pareil système ; laissons Minerve, dans le combat des dieux, dépouiller Vénus et frapper Mars d’un coup de pierre, ce qui peut faire juger si elle était la déesse de la philosophie dans la croyance vulgaire ; passons encore au poète de nous avoir rappelé fidèlement l’usage d’empoisonner les flèches 83, comme le fait le héros de l’Odyssée, qui va exprès à Éphyre pour y trouver des herbes vénéneuses ; l’usage enfin de ne point ensevelir les ennemis tués dans les combats, mais de les laisser pour être la pâture des chiens et des vautours.

3493. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Il trouva Athalie. […] Je te plains de tomber dans ses mains redoutables, Ma fille. » En achevant ces mots épouvantables, Son ombre vers mon lit a paru se baisser ; Et moi, je lui tendais les mains pour l’embrasser… Mais je n’ai plus trouvé qu’un horrible mélange D’os et de chair meurtris, et traînés dans la fange, Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux, Que des chiens dévorants se disputaient entre eux. […] Ayez la bonté de vous souvenir combien de fois vous m’avez dit que, la meilleure qualité que vous trouviez en moi, c’était ma fidélité d’enfant pour tout ce que l’Église croit et ordonne, même dans les plus petites choses ! J’ai fait par votre ordre plus de trois mille vers sur des sujets de piété ; vous est-il jamais revenu qu’on y ait trouvé un seul vers qui sentît l’hérésie ?

3494. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

Il avait tâché de lui faire rétablir et payer une pension de France qui lui avait été autrefois accordée par Henri III, et de le ramener, s’il se pouvait, dans sa patrie ; il en écrivit à Villeroi qui promit de s’y employer : « J’ai trouvé aussi, écrivait-il à Scaliger, M. de Sully plus doux et courtois que je ne pensais. » Mais on différa trop, et Scaliger eût le temps de mourir avant le bienfait : Il est fort regretté ici, où sa vertu et grande suffisance aux lettres ont été mieux reconnues qu’en France, écrivait le président Jeannin à de Thou, et à la vérité c’est honte à nous de n’en avoir eu plus de soin pendant qu’il a vécu. […] Il me semble que Le Moniteur, à leur égard, pourrait être comme un Plutarque français continuel : tous les grands serviteurs publics y trouveraient tôt ou tard leur biographie ou leur portrait.

3495. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Bouillet), parlant de la confiance qui n’est due en fait de médecine qu’aux hommes vraiment savants et vertueux : Et où peut-on en trouver un plus grand nombre que dans cette capitale, disait-il, où une faculté respectable par son antiquité, recommandable par la pureté de sa doctrine, célèbre par les grands médecins qu’elle a produits et par ceux qu’elle possède aujourd’hui dans son sein, continue de s’occuper avec la plus grande activité du soin de former des sujets dignes d’une école aussi illustre ! […] Ainsi dans l’éloge du médecin portugais Sanchez, il le montre ne puisant à l’université de Coïmbre ou même à celle de Salamanque que des connaissances incomplètes : Il n’y avait point trouvé, dit-il, cet enseignement dont la précision peut seule satisfaire un esprit juste.

3496. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Il arriva à La Chênaie à l’entrée de l’hiver ; il y était le jour de Noël 1832 ; il avait trouvé son asile. […] Ce renouvellement du premier aspect des choses, de la physionomie qu’on leur a trouvée avec les premiers regards, est, à mon avis, une des plus douces réactions de l’enfance sur le courant de la vie.

3497. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Si l’on peut trouver qu’il insiste un peu trop sur quelques élèves, dont les noms sont restés parfaitement inconnus, par exemple sur Gautherot « à la dartre vive », il résulte de cette suite de croquis d’après nature une impression totale pleine de vie et de mouvement. […] Il n’est pas un peintre de l’école de David, il n’est pas un élève de la race de David, mais il s’est trouvé être en définitive le chroniqueur de l’atelier de David, un Tallemant des Réaux plein de prud’homie et de sérieux.

3498. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

. — En premier lieu, l’être en question étant un pur néant, nous ne pouvons rien y trouver que le vide ; c’est pourquoi, par une illusion dont nous avons déjà vu des exemples163, nous en faisons une pure essence, inétendue, incorporelle, bref spirituelle164 […] De la même façon, le moi demeure un et continu ; on ne peut pas dire qu’il soit la série de ses événements ajoutés bout à bout, puisqu’il n’est divisé en événements que pour l’observation ; et cependant il équivaut à la série de ses événements ; eux ôtés, il ne serait plus rien ; ils le constituent. — Quand nous l’en séparons, nous faisons comme l’homme qui dirait, en parcourant tour à tour les divisions de la planche : « Cette planche est ici un carré, tout à l’heure elle était un losange, là-bas elle sera un triangle ; j’ai beau avancer, reculer, me rappeler le passé, prévoir l’avenir, je trouve toujours la planche invariable, identique, unique, pendant que ses divisions varient ; donc elle en diffère, elle est un être distinct et subsistant, c’est-à-dire une substance indépendante dont les losanges, le triangle, le carré, ne sont que les états successifs. » Par une illusion d’optique, cet homme crée une substance vide qui est la planche en soi.

3499. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

De là l’insuffisance de ses Considérations sur la Révolution, où l’on trouve tant de jugements pénétrants et d’idées intéressantes : elle voit très bien beaucoup de détails, elle attribue trop aux individus, à leur action bonne ou mauvaise ; mais d’où vient cette Révolution ? […] Mais elle essaie de persuader à l’esprit français qu’il peut admettre l’essentiel de Shakespeare, le recevoir, si l’on veut, à correction, y trouver à s’éclairer ou se réjouir.

3500. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

On n’y trouve que des hommes de bonne compagnie : M.  […] Or la véritable jeunesse est active, fait l’école buissonnière, joint l’enthousiasme à l’irrespect, trouve le mot juste.

3501. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Moréas, capricieux et changeant, soucieux de ses aises, qu’il ne trouvait nulle part et qui ne s’installait dans un endroit que le temps d’y découvrir d’excellentes raisons de décamper, resta néanmoins fidèle à la Côte d’Or durant trois ou quatre saisons. […] Il ne trouva à louer que Lamartine « le meilleur ou du moins le moins impur des romantiques ».

3502. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Mais il y mettait un accent plein d’onction, qui rendait nouveaux des aphorismes trouvés depuis longtemps. […] Il défendait la moindre parole dure 241, il interdisait le divorce 242 et tout serment 243, il blâmait le talion 244, il condamnait l’usure 245, il trouvait le désir voluptueux aussi criminel que l’adultère 246.

3503. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

Pendant le bal même, le maréchal s’approcha du prince de Metternich qui s’y trouvait, et voulut savoir, avant de s’engager davantage, si l’on ne voyait aucun inconvénient à une semblable instruction, à cette espèce de cours régulier qui lui était demandé. […] Le jeune prince comprit à l’instant les grandeurs et les faiblesses de cette dernière campagne de 1814, et par où elle avait manqué ; il dit à ce sujet ce mot remarquable, et qui a déjà été cité : « Mon père et ma mère n’auraient dû jamais s’éloigner de Paris, l’un pour la guerre, l’autre pour la paix. » La curiosité une fois apaisée sur ces parties à la fois les plus classiques et les plus vives, Marmont reprit chronologiquement la suite des campagnes, l’expédition d’Égypte, la campagne de Marengo, celles d’Austerlitz, d’Iéna, de Wagram, de Russie : il recommanda vivement au jeune prince, pour cette dernière, l’Histoire de M. de Ségur, non pas comme l’ouvrage le plus didactique ni peut-être le plus complet militairement, mais comme celui où l’on trouve le plus la vérité de l’impression.

3504. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Huysmans ne trouvait pas à loger dans ces âmes étroites, tout l’épanouissement de ses qualités de peintre verbal. […] Par d’adroites combinaisons de choses réelles, en éliminant tout ce qui dans l’art et la nature, était pour lui dénué d’émotion agréable, il a créé des visions et des perceptions artificielles, qui, élaborées de propos délibéré, se sont trouvées en harmonie parfaite avec ses facultés réceptives et les aptitutes de son style.

3505. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

La filiation de cette poésie jusqu’à nos temps les plus modernes, la tradition tour à tour naïve ou raffinée qu’ont exploitée dans l’Europe du Nord tant de talents célèbres, les nouvelles créations ou du moins les nouvelles théories sorties de cette libre étude, ont trouvé d’habiles interprètes et d’habiles critiques. […] Cowley lui-même, celui qui, dans une vision en prose sur Cromwell, a rencontré quelques images dignes de Milton ou de Bossuet, n’a tiré du moule pindarique, chauffé à grand renfort de souffle, que de grossières scories ; et, pour trouver dans ce temps même d’obsession biblique un écho, et comme dit Horace, une image de la lyre thébaine, il faut chercher loin de la foule l’abri suspect et solitaire de l’aveugle Milton, et là, pieusement écouter quelques-uns des accents dont il fait la prière des anges en présence de Dieu, ou qu’il chante lui-même à l’entrée du bocage nuptial d’Éden.

3506. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Biot » pp. 306-310

Biot a voulu lire lui-même son discours ; il a pensé que la personne même donnait un intérêt de plus aux paroles, qu’elles n’avaient tout leur sens et tout leur accent que sur les lèvres de celui qui les disait comme il les avait trouvées ; et en effet, si la physionomie avec sa finesse, si le geste dans son naturel et sa bonhomie pouvaient suppléer au timbre et à l’organe, on aurait eu un plaisir complet.

3507. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PAUL HUET, Diorama Montesquieu. » pp. 243-248

Quinet87, qu’il a entendu la voix de la végétation, et qu’il lui a été donné de comprendre « le génie des lieux. » Si nous revenons maintenant à la vue de la plaine et du château d’Arques qui nous a suggéré tout ceci, nous y trouverons une application heureuse de cette faculté de paysagiste expressif et intelligent.

3508. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre premier. Idée générale de la seconde Partie » pp. 406-413

Quoi qu’il en soit, cette seconde Partie contenant quelques idées générales sur les progrès de l’esprit humain, il peut être utile de développer ces idées, dussent-elles ne trouver leur application que dans un autre pays ou dans un autre siècle.

3509. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Donec eris felix… »

Il ne trouve à s’installer que dans une méchante villa exposée au nord et qui craque tout entière sous le vent du large.

3510. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bornier, Henri de (1825-1901) »

L’amour de la patrie est ici l’âme même et comme la respiration de l’œuvre… Ce qui manque dans la Fille de Roland, ce ne sont pas précisément les beaux vers (tous ceux qui devaient jaillir des situations, M. de Bornier les a trouvés) ; ce qui manque, ce sont les nappes largement épandues et tour à tour les retentissantes cataractes d’alexandrins des Burgraves ; c’est l’abondance jamais épuisée et l’éclat souverain des images, le lyrisme et le pittoresque énorme, et comme la gesticulation d’armures ; c’est la longueur de l’haleine épique, le jaillissement continu du verbe et, pour ainsi parler, l’incapacité d’être essoufflé ; c’est ce qui fait enfin que, quoi qu’on en puisse dire et quoi que j’en aie dit moi-même, Victor Hugo est dieu.

3511. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dupont, Pierre (1821-1870) »

Il trouvait la vieille terre adorable, il la contemplait avec des yeux d’amant.

3512. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

On a su où il a trouvé son bien et où il l’a pris.

3513. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une petite revue ésotérique » pp. 111-116

On y trouve des pages inédites de Charles Cros et de Paul Verlaine, de curieuses révélations d’Ernest Delahaye sur Rimbaud dont il fut le condisciple au collège de Charleville, des notes pour faire suite aux confessions de Paul Verlaine, du même Delahaye en collaboration avec Cazals et des études d’Achille Delaroche sur les Écoles littéraires qui firent, à l’époque, quelque bruit.

3514. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVII. Sort des ennemis de Jésus. »

Si on rejette l’an 33, pour trouver une année qui remplisse ladite condition, il faut au moins remonter à l’an 29 ou descendre à l’an 36.

3515. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 196-203

Sa diction est toujours convenable aux matieres qu’il traite ; elle est ordinairement pure, nette, élégante : les seuls défauts qu’on y trouve se réduisent à une affectation de tours, à un vernis de morgue philosophique, peut-être excusable dans lui, mais poussée depuis jusqu’à l’extravagance par des Auteurs qui ne le valent pas.

3516. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre II »

N’importe quel assemblage de syllabes était apte à signifier bateau à vapeur aussi bien que pyroscaphe, puisque, même avec la connaissance du grec, il nous est impossible de découvrir dans cette agglutination de termes l’idée de « bateau qui marche au moyen d’une machine à vapeur » ; trouvé dans les papyrus calcinés d’Herculanum, il serait légitimement traduit par brûlot 9.

3517. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « La course à la mort » pp. 214-219

Et si l’on veut remonter plus haut, si l’on réfléchit quel abîme sépare la littérature française de ce siècle de celle des époques passées, on trouvera au pessimisme contemporain assez d’ascendants pour se convaincre que la tristesse est l’essence même du nouvel art, et peut-être de tout art noble.

3518. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Guarini, et Jason de Nores. » pp. 130-138

On trouve en lui tout ce qu’on peut attendre d’un génie heureusement né pour les vers, cultivé par la lecture des auteurs agréables, & formé sur-tout à l’école du monde.

3519. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre IV. De quelques poèmes français et étrangers. »

On n’était pas même obligé de créer toutes les merveilles : en fouillant le Critias, les chronologies d’Eusèbe, quelques traités de Lucien et de Plutarque, on eût trouvé une ample moisson.

3520. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVIII. Des Livres sur l’Art Militaire & sur les sciences qui y ont rapport. » pp. 370-378

Cette édition est augmentée de plusieurs nouvelles planches, & de dessins conformes à l’usage présent, aussi bien que de remarques, parmi lesquelles on en trouvera quelques-unes contre le mauvais goût de certains ornemens qui paroissent vouloir prendre le dessus.

3521. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 5, que Platon ne bannit les poëtes de sa republique, qu’à cause de l’impression trop grande que leurs imitations peuvent faire » pp. 43-50

Je veux même qu’il y ait plus de merite à trouver les proportions qui rendent un vaisseau excellent voilier, qu’à décrire la rapidité de son vol sur les vastes plaines de la mer.

3522. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — IV. Les ailes dérobées »

C’est là que tu trouveras de la besogne à faire ».

3523. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Nicole, Bourdaloue, Fénelon »

Les œuvres dénuées de grâce ne durent pas, — et, comme les ossements arides ne se lèvent que sous le souffle des prophètes, toutes les préfaces de Sacy ne feront pas trouver de saveur dans un moraliste comme Nicole à la génération qui a eu le bonheur de lire Joubert, — un délicieux livre à réimprimer, par parenthèse, et que Techener ne réimprime pas.

3524. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Bathild Bouniol »

., le poète Crabbe, un passage que nous risquons en finissant, et dans lequel vous trouverez le mouvement et le procédé d’émotion à l’aide desquels le poète moraliste a l’habitude de nous atteindre.

3525. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — III »

Aussi l’indiscrétion du Figaro, la publication de ces très beaux sonnets, je ne la trouve pas très grave.

3526. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XII. Des panégyriques ou éloges des princes vivants. »

On trouva bientôt l’époque trop reculée ; de vingt ans on la mit à dix, ensuite à cinq.

3527. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Béranger] » pp. 333-338

Ces jours réparateurs, de pleine et glorieuse allégeance, ces jours de grande lutte victorieuse, Béranger les a vus avant de mourir, et nul doute que, si sa muse avait eu vingt ans de moins, elle n’eût trouvé des accents pour les célébrer.

3528. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

L’autre admire ce qu’elle dit La flatte d’un air agréable, Et la traite de bel esprit, Et trouve sa jupe admirable.

3529. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de madame de Genlis sur le dix-huitième siècle et la Révolution française, depuis 1756 jusqu’à nos jours — III »

Sans jamais avoir eu de tort, il semblerait qu’elle n’ait trouvé que des ingrats.

3530. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de Dampmartin, Maréchal de camp »

Quoi qu’il en soit de ce rigorisme qui doit après tout moins exciter le blâme que le regret, on trouve d’ailleurs dans son livre des détails sur l’armée et sur l’émigration, d’où ressortent des vues générales assez curieuses, ce nous semble, et qu’on ne saurait trop rappeler.

3531. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. Tissot. Poésies érotiques avec une traduction des Baisers de Jean Second. »

Décidément, doué d’une âme d’artiste, et pressé de la produire, tour à tour peintre, sculpteur, graveur, c’est-à-dire toujours poète, il semblait essayer tous les langages imparfaits de la poésie, comme s’il n’en trouvait aucun d’assez expressif et qui lui allât à son gré.

3532. (1874) Premiers lundis. Tome I « Bonaparte et les Grecs, par Madame Louise SW.-Belloc. »

Mais, à son retour, il ne trouva plus Bonaparte à Milan, et c’est à Paris que ce vieillard, devenu presque aveugle dans le voyage, parvint, non sans beaucoup de peines et de démarches, à remettre au général divers mémoires qui répondaient à ses questions.

3533. (1874) Premiers lundis. Tome II « Dupin Aîné. Réception à l’Académie française »

Ce dernier trait a paru généralement fort spirituel : quelques personnes l’ont trouvé un peu vif.

3534. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les brimades. » pp. 208-214

. — Imposer à des camarades des souffrances réelles et de réelles humiliations, les contraindre à de stupides et pénibles corvées, les priver de nourriture et de sommeil, — et y trouver plaisir, tranchons le mot : cela est odieux.

3535. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bergerat, Émile (1845-1923) »

C’est que, d’instinct, le nouveau venu marchait sans balancier sur la corde raide du paradoxe ; il trouvait la formule d’un style clownique, désarticulé, chahutant et cascadeur ; des mots alertes, des phrases retroussées, lestes, pimpantes, décolletées, agaçant l’œil, qui complétaient et servaient merveilleusement son esprit incisif, mordant, railleur, prompt à la riposte et rompu à toutes les charges, à tous les argots d’atelier, de coulisses, de boulevard.

3536. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rollinat, Maurice (1846-1903) »

Il trouve, dans sa profondeur, de la variété… Ces poésies qui expriment des états d’âme effroyablement exceptionnels, ne sont pas le collier vulgairement enfilé de la plupart des recueils de poésies, et elles forment dans l’enchaînement de leurs tableaux comme une construction réfléchie et presque grandiose.

3537. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre V. Un livre de Renan et un livre sur Renan » pp. 53-59

Elle n’est que curieuse ; les idées essentielles qu’on y trouve rapidement formulées sont à d’autres pages du livre développées avec plus de suite et de consistance ; il est piquant de noter que M. 

3538. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XII. Mort d’Edmond de Goncourt » pp. 157-163

Encore qu’il n’en ressentît nulle envie, Goncourt trouvait sans doute piètres ses tirages, comparés à ceux de son ami Daudet.

3539. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Je vous l’avoue, plus j’y réfléchis, plus je trouve que toute la philosophie se résume dans la bonne humeur.

3540. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

La critique est à l’histoire de la littérature ce que la politique est à la sociologie, la médecine à la physiologie ; l’une applique ce que l’autre a trouvé et prouvé ; l’une veut agir immédiatement sur les hommes et les choses ; l’autre porte dans l’étude des lois de la vie un désintéressement absolu et une sérénité toute scientifique.

3541. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VI. Recherche des effets produits par une œuvre littéraire » pp. 76-80

On peut noter à quelle partie du public elle a plu ou déplu et ce qu’on y a trouvé de louable ou de répréhensible.

3542. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

Nous bornons là nos citations, en assurant qu’il seroit aisé d’en trouver quantité d’autres dans les Opéra de Roland, d’Armide, de Persée, &c.

3543. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Préface » pp. -

Renan se fût réjoui des victoires allemandes ou qu’il les trouvât légitimes, mais j’ai dit qu’il considérait la race allemande, comme une race supérieure à la race française, peut-être par le même sentiment que Nefftzer, — parce qu’elle est protestante.

3544. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Sophocle, et Euripide. » pp. 12-19

Mais Corneille, ayant trouvé l’art à peine ébauché, eut bien plus d’obstacles à surmonter, pour atteindre à sa perfection.

3545. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

Bayle trouve fort singulier que Costar ait voulu faire un procès criminel à un homme de lettres, qui s’étoit servi de ses armes propres.

3546. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre XIV. Parallèle de l’Enfer et du Tartare. — Entrée de l’Averne. Porte de l’Enfer du Dante. Didon. Françoise de Rimini. Tourments des coupables. »

On conçoit que Voltaire n’ait vu dans les feux d’un enfer chrétien que des objets burlesques ; cependant ne vaut-il pas mieux pour le poète y trouver le comte Ugolin, et matière à des vers aussi beaux, à des épisodes aussi tragiques ?

3547. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Hallé » pp. 71-73

Dans nos campagnes les mieux ravagées par l’intendance et la ferme, dans la plus misérable de nos provinces, la Champagne pouilleuse ; là où l’impôt et la corvée ont exercé toute leur rage ; là où le pasteur réduit à la portion congrue n’a pas un liard à donner à ses pauvres ; à la porte de l’église ou du presbitère ; sous la chaumière où le malheureux manque de pain pour vivre et de paille pour se coucher, l’artiste aurait trouvé de meilleurs modèles.

3548. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443

Un peu de refléxion leur auroit fait trouver l’éclaircissement de cette ombre de difficulté, s’ils avoient daigné le chercher.

3549. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 8, des instrumens à vent et à corde dont on se servoit dans les accompagnemens » pp. 127-135

Du moins tous les instrumens que nous trouvons sur les monumens antiques, où l’on en voit un grand nombre, ont leurs cordes placées à vuide.

3550. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « Préface »

Les changements qu’on y trouverait, si la Curiosité retournait à ces feuilles qui s’en vont chaque jour, sans être des oracles, où s’en allaient les feuilles sibyllines et les rattrapait dans le vent, les changements seraient des accroissements plutôt que des changements réels.

3551. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Au contraire, toutes les fois que la Jumelle entrait dans la danse, et qu’un danseur, l’élevant de terre dans ses deux bras, comme c’est l’habitude à la fin de l’air, poussait un de ces grands cris de triomphe et de joie qui sont l’évohé rustique de ces fêtes de village, Didier baissait les yeux ; il trouvait un prétexte pour s’éloigner, comme s’il avait entendu une voix qui l’appelait au jardin ou à l’étable. […] Il le trouva dans son jardin, bêchant de ses propres mains des laitues d’hiver. […] L’hymne de la patrie était trouvé !

3552. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

XVIII Quand on chemine à pied de Mâcon à Saint-Claude, on trouve d’abord la Bresse, bocagère et plane comme la grasse Attique, ruisselante d’huile, entre le Pirée et Athènes. […] XXXIV C’est dans un musée domestique tout semblable à cette chambre à coucher, où le lit sans rideau trouve à peine assez de place pour ses quatre pieds de bois blanc, que j’ai visité, jadis, l’enthousiaste et heureux vieillard de Smyrne, M.  […] Fauvel, à qui il ressemblait beaucoup de figure ; bon, spirituel et narquois, il aimait à trouver des petitesses dans les grandes choses, et des ridicules dans les respects.

3553. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

L’Homme contre la Société, voilà le vrai titre de cet ouvrage, ouvrage d’autant plus funeste qu’en faisant de l’homme individu un être parfait, il fait de la société humaine, composée pour l’homme et par l’homme, le résumé de toutes les iniquités humaines ; livre qui ne peut inspirer qu’une passion, la passion de trouver en faute la société, de la renouveler et de la renverser, pour la refondre sur le type des rêves d’un écrivain de génie. […] il n’y en a pas d’autre ; je vous défie tous d’en trouver une autre : donc il n’y a pas d’organisation du travail, de distribution des richesses forcée, autre que la distribution par la liberté, par la concurrence, par l’économie des travailleurs, et par les besoins des consommations libres, des capitalistes, etc. […] La porte, il m’en souvient, est ferrée, épaisse et forte comme la porte d’une citadelle : nous la refermerons sur moi, et le peuple, resté dehors, respectera la maison du grand poète. » XIV La manœuvre que j’avais indiquée à Cellarius réussit, et nous nous trouvâmes un moment isolés dans la petite rue de secours conduisant à la place Royale ; mais bientôt les fenêtres et les portes s’ouvrirent au bruit du tumulte qui s’élevait à mon nom devant et derrière moi, et la foule, quoique rétrécie par l’obstacle, déboucha avec nous sur la place, aux mêmes cris d’amour et de délire répétés de proche en proche par ceux qui avaient débouché des petites rues latérales.

3554. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 257-320

XLV J’en trouvai en ce temps-là une autre à Florence dans la présence inattendue de la comtesse Léna, qui était venue passer quelques mois chez son frère, en Toscane, et visiter ses anciens amis. […] Le soir, quand je remontais à cheval pour regagner ma villa de Livourne, au soleil baissant, je trouvais quelquefois les deux grandes-duchesses assises, avec leurs enfants, dans le jardin de ma femme, et passant familièrement les heures intimes de la soirée avec nous en causant de poésie et de littérature, comme elles avaient fait avec Schiller et Goethe, à Weimar. […] La brebis sur les collines Ne trouve plus le gazon, Son agneau laisse aux épines Les débris de sa toison.

3555. (1881) La psychologie anglaise contemporaine «  M. Georges Lewes — Chapitre II : La Psychologie »

Lewes raconte que, étant entré dans un restaurant, il y trouva un garçon endormi au milieu du bruit ; qu’il l’appela vainement par son nom et par son prénom, mais dès qu’il eut prononcé le mot « garçon !  […] Le lecteur peut rejeter cette opinion ; mais elle lui est soumise après bien des années de méditation, et avec cette hésitation naturelle à produire tout ce qui n’est pas susceptible de preuve265. » Si nous cherchons maintenant266 sous quelles divisions principales peuvent se grouper les phénomènes psychiques, nous trouverons que la classification populaire en sentir et penser, ou esprit et cœur, indique en gros les premiers groupes. […] On pourra trouver un peu maigre le chapitre consacré à l’hérédité.

3556. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Ernest Feydeau » pp. 106-143

Homme moderne, quoiqu’il ait besoin d’échapper à la préoccupation moderne, — l’individualisme du Contrat social, de Rousseau, — il a trouvé une situation et il l’a exploitée, mais il s’est circonscrit, il s’est calfeutré dans cette situation. […] Feydeau ; c’est ce carré des distances que je ne trouve pas dans son livre. […] Reste de doctrinarisme qui nous domine encore, et dont nos enfants auront la piété de seulement sourire, en pensant au scepticisme de leurs pères, quand ils trouveront de ces discussions pédantesques au milieu de nos plus romanesques inventions !

3557. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

On me dit quelquefois, avec un reproche que je trouve plus mal informé qu’injuste : Tu es ille vir ! […] La porte s’ouvrit, et je me trouvai tout balbutiant en face d’un serviteur vêtu de noir, dans un petit corridor qui conduisait à un escalier tournant. […] Je montai l’escalier, puis je redescendis quelques marches qui conduisaient à une espèce d’entresol dont la comtesse avait fait son cabinet de conversation, comme on dit en Italie, et je me trouvai en face de la reine détrônée de la Grande-Bretagne. […] Nous remontâmes les marches que j’avais descendues, et je me trouvai au premier étage, de plain-pied avec la chambre et avec la bibliothèque d’Alfieri.

3558. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

Weiss, et je n’y serais entré que pour y trouver déjà, en son lieu et à son poste, M.  […] Et pourtant, il n’y a pas eu d’erreur dans le total, si l’on a trouvé dans le détail bien des mécomptes.

3559. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

Je ne puis pousser plus loin ces analyses sans m’oublier tout à fait, et sans oublier aussi que j’aurais, si la place m’était accordée ; à prendre plus souvent M. de Belloy à partie et à lui dire, sur sa propre traduction : « Ceci est bien, ceci est heureux et élégant ; mais, à côté, ne trouvez-vous pas… ?  […] sinon que, présente avec ce soldat, tu sois comme absente ; que jour et nuit tu m’aimes, que tu me regrettes, que tu rêves de moi, n’attendes que moi, ne penses qu’à moi ; que tu m’espères, etc. » Ce qu’André Chénier a trouvé moyen, en transposant la situation, de traduire dans ces beaux vers d’élégie : Ce que je veux ?

3560. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

Daru, ouvrant le Moniteur qu’il trouva sur la cheminée, fit un mouvement de surprise. […] Allant trouver mon dîner dans la petite auberge du port, j’annonçais moi-même le moment où je me disposais à descendre, en attachant à la fenêtre de ma tour un petit drapeau.

3561. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Méditations sur l’essence de la religion chrétienne, par M. Guizot. »

Corrompue et affaiblie, la société s’écroule dans d’immenses catastrophes ; la herse de fer des révolutions brise les hommes comme les mottes d’un champ ; dans les sillons sanglants germent des générations nouvelles ; l’âme éplorée croit de nouveau, etc… » En présence de semblables pronostics, dans la bouche d’hommes aussi respectés, toute discussion devient difficile ou, pour mieux dire, elle est impossible ; et, pour concilier à mon tour ma sincérité avec les convenances, je ne trouve rien de mieux que de venir montrer, ne serait-ce que comme preuve à l’appui de la thèse de M.  […] Guizot et me trouve d’accord en un sens avec lui.

3562. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée, par M. le chevalier Alfred d’Arneth et à ce propos de la guerre de 1778 »

Elle trouve chez eux une résistance sourde et telle qu’en pouvaient opposer à une jeune reine inexpérimentée et vive de sages et réservés politiques. […] On ne trouverait, au contraire, dans les lettres de Frédéric écrites dans le même temps, que des louanges pour la grandeur d’âme et l’humanité de l’impératrice.

3563. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

C’est navré d’une plaie incurable que le poète rejoint ses foyers et s’il est sans fortune, il y trouve une nouvelle déception. […] Pierre Laffitte délibère : « Il faut s’habituer à regarder la croyance en Dieu comme incompatible avec toute fonction publique. » On proclame dans les réunions publiques : « Aucune entité ne doit trouver grâce devant la froide critique — aucune — même pas la Patrie ! 

3564. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Je n’ai été tout à fait sûr que c’était de Mme de Necker qu’il s’agissait, que lorsque ayant lu l’éloge de Corvisart dans Cuvier, j’ai trouvé cette dame désignée clairement d’après son mari, car Cuvier lui-même ne va pas jusqu’à la nommer. […] Ces ailes de la fortune sont assez heureusement trouvées.

3565. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

Trouvez-moi, je vous en défie, dans quelque poëte et dans quelque livre qu’il vous plaira, une belle chose qui ne soit pas une image ou une antithèse !  […] Certes, nous n’y trouvons rien à reprendre.

3566. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Où je trouve l’erreur, c’est qu’on prétende que cela a toujours été ainsi ; quant à moi, je pense que c’est un des caractères de l’âge actuel des nations : seulement, cela est plus sensible chez nous en ce moment, parce que nos mœurs n’ont pas marché d’un pas égal avec les opinions. […] En généralisant cette idée, nous trouverons que les divers peuples continueront de différer entre eux par les mœurs, parce que c’est par les mœurs que doivent se conserver les individualités nationales ; mais qu’ils tendront continuellement à se rapprocher et à se ressembler par les opinions : cette demi-sympathie doit atténuer, par la suite, ce qu’il y a de trop exclusif dans le patriotisme, et multiplier par conséquent les liens de la bienveillance parmi les hommes.

3567. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Je ne prétends pas avoir vu toutes les difficultés ; et pour plus d’un cas particulier on trouvera sans doute quelque solution différente de la mienne. […] Sans doute, ces rapports ont été souvent déjà devinés, affirmés, et prouvés en tel cas particulier ; on en trouvera ici la démonstration générale, constante et rigoureuse.

3568. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Rêves et réalités, par Mme M. B. (Blanchecotte), ouvrière et poète. » pp. 327-332

Ma voix sera joyeuse, et joyeux mon sourire, Et joyeux mon regard, et joyeux mon maintien : Ceux qui lisaient mon mal ne le pourront plus lire ; On me trouvera gaie et ne regrettant rien.

3569. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

s’il venait un vrai poëte dramatique, combien il trouverait la place libre et le public disposé !

3570. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

On y trouvait les gazettes de France, de Hollande et d’Angleterre ; on y causait des affaires, on y lisait des extraits d’ouvrages ou des mémoires ; c’était un café d’honnêtes gens, comme dit M. d’Argenson ; en d’autres termes, c’était un essai spontané d’une Académie des sciences morales et politiques.

3571. (1874) Premiers lundis. Tome I « Anacréon : Odes, traduites en vers française avec le texte en regard, par H. Veisser-Descombres »

Amour trouva celle qui m’est amère (Et j’y étois, j’en sais bien mieux le compte) : Bonjour, dit-il, bonjour, Vénus, ma mère.

3572. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Mais l’auteur a trouvé moyen de rajeunir et de nationaliser, en quelque sorte, son héros par les sentiments anticipés qu’il lui prête.

3573. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »

Au lieu que ces bons vieux mots qu’on connaît depuis l’enfance, et qui font encore leur service tous les jours, ces mots nous vont au cœur, trouvent de l’écho dans notre plus intime expérience.

3574. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

elle tourbillonne autour de lui avec une rapidité si vertigineuse — et si aisée ; il la soutient, il la guide, dans un caprice de pas sans cesse rompus et entre-croisés, avec une si impeccable sûreté ; l’harmonie de leurs mouvements est si parfaite que, si vous espérez jamais voir une grâce plus précise unie à une force plus souple … inutile de chercher, vous ne trouverez pas.

3575. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

C’est ainsi que, depuis vingt ans, nous avons vu passer en fantaisies changeantes, dans la parure des femmes, maintes réminiscences discrètes ou hardies de ce qu’elles ont trouvé de joli ou d’extravagant dans les modes de leurs aïeules ou dans les costumes nationaux de tous les pays du monde.

3576. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moréas, Jean (1856-1910) »

Il y montra plus de curiosité d’art et de goût de forme que d’esprit critique et de philosophie… Son livre, son Pèlerin passionné, vaut qu’on en parle, d’abord parce qu’on y trouve çà et là de l’aimable et même de l’exquis… Pour ma part, la prosodie de M. 

3577. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIX. Réflexions morales sur la maladie du journal » pp. 232-240

Les badauds s’arrachent les feuilles et n’y trouvent qu’un article rétrospectif sur la mort d’Alexandre Ier.

3578. (1887) Discours et conférences « Appendice à la précédente conférence »

Galilée a trouvé la vérité en pays catholique, malgré le catholicisme, comme Averroès a philosophé noblement en pays musulman, malgré l’islam.

3579. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre premier. Impossibilité de s’en tenir à l’étude de quelques grandes œuvres » pp. 108-111

Mais il est visible, au premier coup d’œil, que, si nous trouvons, en parcourant la littérature d’une époque, des caractères qui sont strictement individuels, nous en rencontrons d’autres qui sont communs à plusieurs auteurs, à des groupes plus ou moins étendus.

3580. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

obscénité : je ne sais ce que ce mot veut dire, mais je le trouve le plus joli du monde. » Pourquoi ce mot, aujourd’hui un peu vieilli, était-il nouveau du temps de Molière ?

3581. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 181-190

C’est dans ce spectacle vivant de la nature humaine, que les Poëtes, les Orateurs, les Moralistes eux-mêmes, peuvent trouver encore plus sûrement de quoi s’instruire, parce que les exemples y sont plus frappans, que les préceptes ne le sont dans un Traité de Morale.

3582. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »

45 », et l’on verra que tous les outils, tous les travaux de tous ces ouvriers ont trouvé dans la langue française des syllabes capables de les désigner clairement.

3583. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface d’« Hernani » (1830) »

Peut-être ne trouvera-t-on pas mauvaise un jour la fantaisie qui lui a pris de mettre, comme l’architecte de Bourges, une porte presque moresque à sa cathédrale gothique.

3584. (1767) Salon de 1767 « Peintures — [autres peintres] » pp. 317-320

Comptez bien, mon ami ; et vous trouverez encore une vingtaine d’hommes à talens, je ne dis pas à grands talens ; c’est plus qu’il n’y en a dans tout le reste de l’Europe.

3585. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 25, du jugement des gens du métier » pp. 366-374

Mais les peintres et les poëtes, sans enthousiasme, ne sentent pas celui des autres, et portant leur suffrage par voïe de discussion, ils louent ou ils blâment un ouvrage en general, ils le définissent bon ou mauvais suivant qu’ils le trouvent régulier dans l’analyse qu’ils en font.

3586. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — P.-S. » pp. 38-40

Heureux qui s’en trouva inondé ! 

3587. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Il en a fait bon nombre de mémorables et qui le peindraient dans sa nature distinguée, laborieuse et malheureuse : La rose a des poisons qu’on finit par trouver.

3588. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Andrieux a fait, avec un talent qui pouvait sembler de médiocre haleine, ce que bien des talents plus forts ont trouvé trop long et trop lourd ; il a fourni une carrière non interrompue de dix-huit années de professorat ; et, comme il le disait lui-même à sa dernière leçon, il est mort presque sur la brèche.

3589. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Solidarité »

Notre égoïsme trouve si bien son compte dans cette sorte d’émiettement social !

3590. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delavigne, Casimir (1793-1843) »

J’ai trouvé que l’École des vieillards ne manquait ni de vérité ni de force, et que la confession de Louis XI à François de Paule était une scène singulièrement dramatique ; et j’ai goûté, dans les Poésies posthumes, le rythme berceur et le charme gris des Limbes… Je n’avais pas lu Une famille au temps de Luther, mais j’en avais d’avance une assez bonne opinion, et je comptais que la représentation serait pour le moins intéressante.

3591. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

La forme était rudimentaire, il est vrai, mais la pensée, l’observation, la gaieté auraient parfois trouvé mieux leur compte dans ces grossières parades que dans les intrigues des Italiens.

3592. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Hartley »

On trouve chez lui trop d’explications verbales et trop peu de faits.

3593. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

On a trouvé dans les ruines de ce même Pompéia une multitude de phallus en ivoire, percés par le milieu ; et histoire nous apprend que les femmes stériles les suspendaient à leur cou par un ruban.

3594. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre Premier »

Voici quelques exemples de doublets que je n’emprunte pas à l’opuscule de Brachet, quoiqu’ils s’y trouvent certainement : Latin Vieux Français Français moderne Latin Monasterium Moutier Monastère Ministerium Métier Ministère Paradisus Parvis Paradis Hospitale Hôtel Hôpital Augurium Heur Augure Unionem Oignon Union3 Crypta Grotte Crypte Decima Dîme Décime Articulum Orteil Article Navigare Nager Naviguer   Souvent, le sens s’étant perdu de la fécondité naturelle du français, un savant en quête d’un qualificatif, d’un dérivé est remonté au mot latin au lieu d’interroger le mot français : Natalis Noël Natalité Ostrea Huître Ostréiculture Ranuncula Grenouille Renonculacées4 Oxalia Oseille Oxalique Medulla Moëlle Médullaire5 Auricula Oreille Auriculaire Gracile Grêle Gracilité Dies dominica Dimanche Dominical Pediculum Pou Pédiculaire Pneuma Neume Pneumatique On doit avoir l’impression rien qu’à parcourir ces deux listes très écourtées, que si les mots de la seconde colonne sont français, ceux de la troisième ne le sont pas, ou très peu ; ils ne sont pas davantage latins, puisque jamais en aucun pays ils n’ont été prononcés tels que le dictionnaire nous les offre aujourd’hui.

3595. (1887) La Terre. À Émile Zola (manifeste du Figaro)

On avait des : « Peut-être aurait-il dû… », des « Ne trouvez-vous pas qu’un peu moins de… », toutes les timides observations de lévites déçus qui voudraient bien ne pas aller jusqu’au bout de leur désillusion.

3596. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — S’il est plus aisé, de faire une belle action, qu’une belle page. » pp. 539-539

Je conçois mille circonstances où la vie et la fortune ne me seraient pas d’un fétu, et j’ai assez vécu pour savoir que je ne m’en impose pas… » Tous les hommes et toutes les femmes vous en diront autant, et si vous y réfléchissez, vous trouverez qu’un sauvage, un paysan, un homme, une femme du peuple, une bête est plus voisine d’une action héroïque qu’un D’Alembert, un Buffon ou quelque autre membre illustre d’une académie.

3597. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « I. Historiographes et historiens » pp. 1-8

Ils laissèrent l’histoire à leurs ennemis, et l’on sait comment leurs ennemis s’en servirent… Plus tard, non plus, l’empereur Napoléon Ier, qui prenait et relevait les idées d’ordre partout où il les trouvait renversées, sans se soucier de l’opposition et des indignes cris de l’esprit révolutionnaire, Napoléon, qui fit un Grand-Juge, ne refit point d’historiographe.

3598. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre deuxième. Troubles et désagrégations de la conscience. L’hypnotisme et les idées-forces »

Vous faites boire au sujet, sous le nom de champagne, un verre d’eau vinaigrée, il trouve le champagne excellent et finit même par présenter tous les signes de l’ivresse. […] Mme Bettany se promenait dans la campagne en lisant ; tout d’un coup, elle a la vision de sa mère étendue dans son lit et mourante ; elle va chercher un médecin, le ramène, trouve sa mère telle qu’elle l’avait aperçue dans sa vision. […] Nous trouvons en effet, de nos jours, à côté de ceux qui admettent l’inconscience absolue, d’autres psychologues portés à admettre dans un même individu trop de consciences et de personnalités. […] Charcot, dont on trouvera le résumé dans le livre de M.  […] On trouvera, dans l’article de Wundt ainsi que dans le livre de Lehmann, un excellent exposé de la question.

3599. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « MÉLEAGRE. » pp. 407-444

Un peu après Méléagre, immédiatement après lui en date, un Grec sorti précisément de la même ville, de Gadare, un poëte non moins délicat, et dont il serait agréable aussi de parler un jour, Philodème, vint à Rome, y vécut en épicurien poli ; on le trouve fort loué de Cicéron. […] Bon nombre de ses épigrammes sont destinées à célébrer ses amours à Tyr, amours bien asiatiques la plupart, de ceux qu’on rougit seulement de nommer, qu’étalait si à nu la muse antique, pour lesquels Horace et Virgile lui-même ont trouvé des accents et Cicéron des madrigaux125, dont la poésie homérique était restée parfaitement exempte et pure, mais dont l’invasion dans la poésie grecque lyrique remonte jusqu’au temps d’Ibycus et de Stésichore. […] Il nous a dit en six vers dont le rhythme seul pourrait figurer la légèreté, l’entrelacement et l’abondance : « Je tresserai la violette blanche, je tresserai le tendre narcisse avec les myrtes, je tresserai les lis riants, je tresserai le safran suave, et encore l’hyacinthe pourpré, et aussi je tresserai les roses chères à l’amour, afin que, sur les tempes d’Héliodora aux grappes odorantes, la couronne frappe de ses fleurs les belles boucles de sa chevelure. » — J’aime à croire que ce ne fut que dans les débuts de sa liaison qu’il doutait assez de cette chère Hélio-dora pour s’écrier, tandis qu’il se dirigeait le soir vers sa demeure : « Astres, et toi, Lune qui brilles si belle aux amants, Nuit, et toi, petit instrument compagnon des sérénades, est-ce que je la trouverai encore l’amoureuse, sur sa couche, tout éveillée et se plaignant à sa lampe solitaire ?

3600. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

J’allais y chercher le bon Dieu et j’y ai trouvé le diable sous la figure d’un ange. […] Ma belle-sœur et les enfants me dirent qu’il avait l’air de compatir à notre chagrin et de s’excuser de représenter, dans l’opération, son ami le capitaine des sbires, mais qu’en dessous il avait plutôt l’air triomphant comme un homme qui a trouvé une bonne idée et qui s’en réjouit avec lui-même. […] Il s’étonna, ce jour-là, de nous trouver tout pâles et tout en larmes.

3601. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre IV. Shakespeare l’ancien »

On lui supposa des amours contre nature ; on lui trouva, comme à Shakespeare, un lord Southampton. […] Du reste, on ne sait où trouver ce blasphème. […] C’est le mouvement perpétuel trouvé en science sociale.

3602. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VI. L’effort intellectuel »

Ne trouverait-on pas dans la représentation elle-même, dans les réactions intérieures qu’elle accomplit, dans la forme, le mouvement et le groupement des états plus simples qui la composent, tout ce qui est nécessaire pour distinguer la pensée qui se laisse vivre de la pensée qui se concentre et qui fait effort ? […] Je n’irai pas bien loin pour en trouver un exemple. […] Il est rare, d’ailleurs, que les deux opérations s’accomplissent isolément et qu’on les trouve à l’état pur.

3603. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Je lisais tout cela à haute voix ; et avec ce ressouvenir des premières années où l’on eût la foi vive et entière, avec ces sentiments sérieux et rassis que l’âge nous rend ou nous donne, et aussi avec ce goût d’une littérature apaisée, qui est désormais la mienne en vieillissant, je trouvais ce discours aussi excellent de forme que de fond, beau et bon de tout point. […] Inférieur à Bossuet qui a cet éclat par lui-même et qui le rencontre dans l’inspiration directe de la pensée, il est supérieur toutefois à ceux qui le poursuivent et qui l’affectent, qui ne sont contents, en parlant des choses de Dieu et des vertus du christianisme, que lorsqu’ils les ont figurées en des termes forcés, singuliers, imprévus, que personne n’avait trouvés jusque-là.

3604. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. (Suite et fin) »

C’était dans cette guerre de 1667, entreprise contre l’Espagne pour soutenir les droits de la reine sur les Pays-bas espagnols, et qui fut marquée par une suite ininterrompue de succès et de sièges heureux : « Je ne trouvai dans mon chemin, dit-il, que mes bons, fidèles et anciens amis les Hollandais, qui, au lieu de s’intéresser à ma fortune comme à la base de leur État, voulurent m’imposer des lois et m’obliger à faire la paix, et osèrent même user de menaces en cas que je refusasse d’accepter leur médiation. […] A peine le prince de Condé se fut aperçu de l’absence de son fils et de celle du duc de Longueville, qu’oubliant pour ainsi dire, si l’on ose parler ainsi du plus grand homme du monde, son caractère de général, et s’abandonnant tout entier aux mouvements du sang et de l’amitié tendre qu’il portait à son fils et à son neveu, accourut ou pour les empêcher de s’engager légèrement, ou pour les retirer du mauvais pas où leur courage et leur peu d’expérience auraient pu les embarquer ; il les trouva avec tous les volontaires aux mains avec les ennemis, qui, se voyant pressés et profitant du terrain qui leur était favorable, avaient tourné brusquement… « Cette action fut fort vive et fort glorieuse ; mais la blessure du prince de Condé au poignet, la mort du duc de Longueville et les blessures des ducs de La Rochefoucauld, de Coislin et de Vivonne, du jeune La Salle, de Brouilly, aide-major de mes gardes du corps, etc., et de plusieurs autres gens de qualité, en diminuèrent fort le prix et me donnèrent une grande mortification, particulièrement la blessure de M. le Prince, tant à cause de sa naissance et de son mérite singulier que de la faiblesse de son tempérament, exténué par la goutte, que j’appréhendais ne pouvoir pas résister à la violence du mal.

3605. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

la plupart de ses jugements littéraires d’alors, courus et touchés à peine, sont restés charmants : — et sur Xavier de Maistre et son frère, si différents, mais semblables en un point, et en général sur les écrivains de Savoie, fins, sagaces et jamais lourds, et desquels on peut dire que « la finesse italienne a passé par là » ; — et sur Mme de Souza, le romancier aux aimables nuances, qui excelle à cent pages d’amour délicat, mais chez qui « cette délicatesse est compensée par l’absence de tout trait fort et profond : le premier volume de ses romans amuse beaucoup, le quatrième lasse toujours » ; — et sur Mme de Staël, contre laquelle il lance des paroles d’un pronostic, effrayant ; et sur Mme de Genlis, qui a trouvé moyen, avec infiniment d’esprit, de faire entrer l’ennui dans ses livres, car l’hypocrisie de salon les glace ; et sur M. de Jouy, à qui il accorde un peu trop en faveur de son Sylla et de ses vers tragiques dignes de la prose ; et sur Andrieux, dont on essaya un moment de faire l’arbitre du goût ; il écrivait de ce dernier en janvier 1823 : « M.  […] Delécluze, et Beyle les aimait, mais il en trouvait peu à sa guise.

3606. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Lorsqu’il arriva en Espagne au mois de septembre 1556, il ne trouva pas les choses prêtes comme il les avait recommandées : il avait choisi pour son dernier abri ici-bas le monastère de Saint-Just de l’Ordre de saint Jérôme, situé dans un site pittoresque de l’Estramadure ; il avait prescrit qu’on eût à y bâtir un édifice contigu où il pût vivre avec un petit nombre de serviteurs, à part bien qu’à portée de la compagnie des moines et à même, pour ainsi dire, de tous les exercices religieux. […] On trouva, dans l’inventaire des meubles et objets a son usage, une cassette renfermant « un Crucifix sculpté et deux disciplines ».

3607. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Je n’ai pas eu besoin d’y trouver, pour m’en souvenir, le Chien du régiment, le Cheval du trompette, ce qui était à toutes les vitres et ce qu’on sait par cœur. […] Horace trouve partout des sujets pour ses pinceaux, et il peint tour à tour une chasse, des chevaux, des batailles, des marines, des caricatures pleines d’esprit, d’effet et de vérité.

3608. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Tous ses magasins et tous ses trésors sont dans les œuvres de ce grand homme ; et encore aujourd’hui nous n’avons guère de façons de parler nobles et magnifiques qu’il ne nous ait laissées ; et bien que nous ayons retranché la moitié de ses phrases et de ses mots, nous ne laissons pas de trouver dans l’autre moitié presque toutes les richesses dont nous nous vantons et dont nous faisons parade. »    . […] Vaugelas semble dire comme un bon professeur à l’élève brillant qui a fini ses études : « Maintenant vous savez écrire ; il ne vous reste qu’à trouver de beaux et heureux sujets, des emplois originaux à votre talent.

3609. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Mirabeau a fait remettre au roi des mémoires d’un très bon esprit… Après la lecture de plusieurs mémoires de Mirabeau, un surtout très fort, on a trouvé qu’il serait à propos qu’il me vît pour prendre des instructions générales. […] La Marck dit qu’il ne doute pas que Mirabeau a cru bien faire en parlant ainsi, pour donner le change à l’Assemblée et trouver plus de crédit dans des circonstances plus graves encore.

3610. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Si l’on va tout au fond des choses, on trouvera que le véritable et le principal objet des réunions mondaines, c’est l’exhibition de la femme, accommodée, attifée, harnachée, habillée ou déshabillée de la meilleure façon possible pour charmer les yeux des hommes et pour les tenter. […] Car la fin, on la trouve où l’on veut — et c’est toujours la même chose.

3611. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

On trouve à tout accident particulier des enchaînements inévitables, des nécessités, comme on dit. […] Guizot me permettra ici de trouver que cette conclusion, en la tenant pour vraie dans sa généralité, est parfaitement vague et stérile.

3612. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Le trait malin, proverbial, les alliances heureuses de noms et d’idées, la concision élégante, tout ce qui constitue le genre moral tempéré et en fait l’ornement, s’y trouve placé avec art, et il n’y manque vraiment qu’un souffle poétique moins sec et plus coloré, quand l’auteur tente de s’élever et de nous peindre, par exemple, le temple de l’Opinion promené dans les airs sur les nuages : c’est ici que l’on sent le défaut d’ailes et d’imagination véritable, l’absente de mollesse, de fraîcheur et de charme, comme dans toute la poésie de ce temps-là. […] Si c’est pour dîner, il est trop tôt ; si c’est pour me voir, il est trop tard. » Puis, se ravisant : — « Entrez, je sais ce que vous cherchez, et n’ai rien de caché… même pour vous. » Et Rousseau alors, s’adressant à sa ménagère, entre à dessein dans mille détails de cuisine et de pot-au-feu ; puis se retournant vers Rulhière : « Vous voilà suffisamment instruit des secrets de ma maison, et je défie toute votre sagacité d’y jamais rien trouver qui puisse servir à la comédie que vous faites. » — Il ne se doutait pas, ajoute Rulhière, qu’il venait de m’en fournir le meilleur trait.

3613. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Quant à lui, qui probablement eût fait de même s’il se fût trouvé avec eux, il se vit, en débarquant en Catalogne, jeté dans un groupe tout différent ; il y rencontra des militaires la plupart étrangers, bien qu’ayant fait partie autrefois des armées de l’Empire, des Italiens, des Polonais, qui n’étaient liés par aucun scrupule envers la France du drapeau blanc. […] On le trouve très remarquable cependant, à y regarder de près, dès cette première partie un peu contrainte de sa rédaction au National et avant les événements de Juillet, depuis l’article sur la mort de Rabbe, qui est dans le premier numéro (3 janvier 1830), jusqu’à celui sur Vandamme, qui est du 23 juillet.

3614. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Mais Racine écrivait pour les oreilles ; son vers est remarquablement plein ; la faute de l’e muet est rare dans son œuvre ; il voulait douze syllabes et savait les trouver. […] Sa mère l’aime, et rit ; elle le trouve beau.

3615. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

En effet, le jugement social est objectif par rapport aux jugements individuels ; l’échelle des valeurs se trouve ainsi soustraite aux appréciations subjectives et variables des individus : ceux-ci trouvent en dehors d’eux une classification tout établie, qui n’est pas leur œuvre, qui exprime tout autre chose que leurs sentiments personnels et à laquelle ils sont tenus de se conformer. […] Mais, en dehors du réel, où trouver la matière nécessaire à une explication quelconque ?

3616. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

Au premier abord et à distance, cela paraît immense, et on sent que si cela l’était on trouverait dans l’écrivain qui va écrire une telle histoire un talent digne du sujet. […] Le seul homme peut-être qui depuis vingt ans ait parlé avec un respect sympathique des grandes facultés scientifiques d’Édelestand du Méril et de ses travaux, c’est Philarète Chasles, un chercheur de truffes intellectuelles, qui les aime et qui sait les trouver, mais un fantaisiste, comme disent les savants, et dont, pour eux, la voix ne pèse pas une once !

3617. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Amarrée sons les bosquets de tamarin, notre barque a trouvé son asile aujourd’hui, Avec sa voile repliée et ses flancs décorés de peintures, vois s’avancer la petite frégate ; sur sa poupe, aux clartés du charbon, le souper savoureux du musulman bouillonne, tandis qu’à l’écart, dans l’ombre du bois, l’Hindou prépare sa nourriture plus simple. […] Déjà le bruissement des arbres annonce une pluie, à la suite de la brise ; les flammèches d’un ciel d’été ont pris une teinte plus profonde et plus rouge : la lampe qui là-bas tremblote sur le fleuve projette de notre cabine son rayon vers nous ; et il nous faut reposer de bonne heure, pour trouver au réveil le vent salubre du matin.

/ 3932