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691. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

Il étoit savant en plus d’un genre ».

692. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre V »

Des suffixes en ose, la chimie et la médecine ont créé les mots dont glucose, amaurose sont des types assez bons et qui démontrent qu’avec un peu de goût la formation savante serait maniable sans danger pour la langue.

693. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre II. Vue générale des Poèmes où le merveilleux du Christianisme remplace la Mythologie. L’Enfer du Dante, la Jérusalem délivrée. »

Le dessin des caractères n’est pas moins savant : la férocité d’Argant est opposée à la générosité de Tancrède, la grandeur de Soliman à l’éclat de Renaud, la sagesse de Godefroi à la ruse d’Aladin ; il n’y a pas jusqu’à l’ermite Pierre, comme l’a remarqué Voltaire, qui ne fasse un beau contraste avec l’enchanteur Ismen.

694. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

Notre système théologique nous paraît plus beau, plus régulier, plus savant que la doctrine fabuleuse qui confondait hommes, dieux et démons.

695. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre X. De la chronologie poétique » pp. 235-238

Usant d’abord du langage muet, ils montrèrent autant d’épis ou de brins de paille, ou bien encore firent autant de fois le geste de moissonner, qu’ils voulaient indiquer d’années… Dans la chronologie ordinaire, on peut remarquer quatre espèces d’anachronismes. 1º Temps vides de faits, qui devraient en être remplis ; tels que l’âge des dieux, dans lequel nous avons trouvé les origines de tout ce qui touche la société, et que pourtant le savant Varron place dans ce qu’il appelle le temps obscur. 2º Temps remplis de faits, et qui devaient en être vides, tels que l’âge des héros, où l’on place tous les événements de l’âge des dieux, dans la supposition que toutes les fables ont été l’invention des poètes héroïques, et surtout d’Homère. 3º Temps unis, qu’on devait diviser ; pendant la vie du seul Orphée, par exemple, les Grecs, d’abord semblables aux bêtes sauvages, atteignent toute la civilisation qu’on trouve chez eux à l’époque de la guerre de Troie. 4º Temps divisés qui devaient être unis ; ainsi on place ordinairement la fondation des colonies grecques dans la Sicile et dans l’Italie, plus de trois siècles après les courses errantes des héros qui durent en être l’occasion.

696. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre III. Coup d’œil sur le monde politique, ancien et moderne, considéré relativement au but de la science nouvelle » pp. 371-375

Mais sous la zone tempérée, où la nature a mis dans les facultés de l’homme un plus heureux équilibre, nous trouvons, en partant des extrémités de l’Orient, l’empire du Japon, dont les mœurs ont quelque analogie avec celles des Romains pendant les guerres puniques ; c’est le même esprit belliqueux, et si l’on en croit quelques savants voyageurs la langue japonaise présente à l’oreille une certaine analogie avec le latin.

697. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Il croit volontiers qu’en histoire les modernes ne doivent viser qu’au fait même, à l’expression simple de leur idée : moindres que les anciens à tant d’égards, ils sont plus savants, plus avancés dans les diverses branches sociales, obligés dès lors de satisfaire à des conditions plus compliquées, et leur principal besoin, en s’exprimant, est d’autant plus d’être clair, net, et de tout faire comprendre. […] Duchâtel de ce savant et lucide exposé : il est bon, en chaque matière, de recueillir au passage les paroles des maîtres. […] « Tout cela peut sans doute se faire médiocrement, comme toute chose d’ailleurs, car on est poëte, savant, orateur médiocre aussi ; mais cela fait avec génie est sublime. […] Thiers, qui loue chez le maréchal Saint-Cyr la beauté du récit militaire, définit ainsi cette expression qui s’applique si souvent à lui-même : « Nous considérons, dit-il, comme beauté dans un récit militaire, la clarté, la précision, et le degré de couleur qui s’accorde avec une exposition savante. » M. […] Les temps sont passés ; mais un style simple, vrai, calculé, un style savant, travaillé, voilà ce qu’il nous est permis de produire.

698. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

et pour arriver à la simplicité du plan, au rythme aisé du récit, à la concision savante, à la mesure, à l’ordre lucide, à ce fini dans l’art que Platon appelait, avec une justesse si exquise, une rondeur, Féval montre souvent de la passion vraie, de l’observation acérée, de l’invention de bon aloi. […] Où sa belle et savante Histoire des Jésuites ne peut pas entrer, parce qu’elle a des proportions trop larges pour l’étroitesse de nos esprits, le petit livre court de Paul Féval, intitulé si crânement Jésuites ! […] Nous avions besoin de cette preuve, nous autres chrétiens… Nous avions parmi nous de très hautes intelligences, — des génies même, comme de Maistre et Bonald, — des savants, des docteurs, des éloquents ; mais un homme d’esprit qui sût rire, tout en restant chrétien, il faut bien le dire, il n’y en avait pas. […] Il aurait pu l’appeler prosaïquement : Histoire du Mont Saint-Michel, mais il a mieux aimé l’intituler : Les Merveilles du Mont Saint-Michel, et il n’y a ni badauderie ni charlatanerie dans ce titre, que, dans une candeur insolente, il jette au nez d’une génération savante, simplificatrice et sceptique, qui ne croit à la merveille de rien ! […] Nous, nous préférons cette histoire sacrée et savante, brillante de renseignements profonds, clairs, épuisés, et après lesquels il n’y en a plus (l’auteur a tout lu, dit-il fièrement) ; nous préférons cette histoire, brûlante de foi chrétienne, qui brave le martyre du ridicule infligé par les sots en attendant l’autre martyre qui viendra peut-être en ces délicieux jours, à tous les romans du romancier célèbre, dont quelques-uns pourtant sont d’un maître.

699. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Et elle a imprégné, au temps de sa popularité, l’évolutionnisme des savants. […] Étudiez l’histoire des grandes nations modernes : vous y trouverez nombre de grands savants, de grands artistes, de grands soldats, de grands spécialistes en toute matière, — mais combien de grands hommes d’État ? […] On a rappelé que l’homme avait toujours inventé des machines, que l’antiquité en avait connu de remarquables, que des dispositifs ingénieux furent imagines bien avant l’éclosion de la science moderne et ensuite, très souvent, indépendamment d’elle : aujourd’hui encore de simples ouvriers, sans culture scientifique, trouvent des perfectionnements auxquels de savants ingénieurs n’avaient pas pensé. […] Le type du savant est pour nous le physicien ; son attitude de légitime confiance envers une matière qui ne s’amuse évidemment pas à le tromper est devenue pour nous caractéristique de toute science. […] Mais on ne comprendrait pas la fin de non-recevoir que de vrais savants opposent à la « recherche psychique » si ce n’était qu’avant tout ils tiennent les faits rapportés pour « invraisemblables » ; ils diraient « impossibles », s’ils ne savaient qu’il n’existe aucun moyen concevable d’établir l’impossibilité d’un fait ; ils sont néanmoins convaincus, au fond, de cette impossibilité.

700. (1915) Les idées et les hommes. Deuxième série pp. -341

L’on obtient une harmonie savante et agréable. […] Boissier, plus savant, très savant et avec la plus élégante maîtrise, porte légèrement son érudition ; et il ne s’embarrasse pas de fardeaux inutiles, il a jeté les lourds bagages de néant ; parmi les poèmes d’Horace, il se promène, attentif et rapide. […] Seulement, la vive synthèse effraye le savant craintif ; et il s’attarde volontiers dans la sécurité de l’analyse. […] Anthime Armand-Dubois est un savant réputé. […] Anthime est dérisoire ; et les ridicules d’un tel savant déconsidèrent l’idole scientifique.

701. (1890) L’avenir de la science « X » pp. 225-238

Il y a, certes, bien peu à apprendre et à admirer dans les poèmes latins du Moyen Âge et en général dans toute la littérature savante de ce temps ; et cependant peut-on dire que l’on connaît l’esprit humain, si l’on ne connaît les rêves qui l’occupèrent durant ce sommeil de dix siècles ? […] Dans les derniers temps de la littérature hébraïque, les savants composaient des psaumes imités des anciens cantiques avec une telle perfection que c’est à s’y tromper. […] Le vulgaire et le savant admirent également une belle fleur ; mais ils n’y admirent pas les mêmes choses. […] Le savant remarque à peine ces superficielles beautés, tant il est ravi des merveilles de la vie intime et de ses mystères.

702. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

On y verrait la savante construction des Antonins crouler, la décadence de la civilisation antique devenir irrévocable, le christianisme profiter de sa ruine, la Syrie conquérir tout l’Occident, et Jésus, en compagnie des dieux et des sages divinisés de l’Asie, prendre possession d’une société à laquelle la philosophie et l’État purement civil ne suffisent plus. […] Strauss se soit trompé dans sa théorie sur la rédaction des évangiles 7, et que son livre ait, selon moi, le tort de se tenir beaucoup trop sur le terrain théologique et trop peu sur le terrain historique 8, il est indispensable, pour se rendre compte des motifs qui m’ont guidé dans une foule de minuties, de suivre la discussion toujours judicieuse, quoique parfois un peu subtile, du livre si bien traduit par mon savant confrère, M.  […] La collaboration que m’a prêtée pour cette partie de mon travail un savant israélite, M.  […] Le savant critique y a, du reste, fait droit dans ses éditions successives avec beaucoup de bonne foi.

703. (1856) Cours familier de littérature. I « Ve entretien. [Le poème et drame de Sacountala] » pp. 321-398

V Si vous voulez juger de l’impression que fit sur moi ce chef-d’œuvre exhumé d’une langue depuis tant de siècles muette et morte, écoutez celle que la première apparition de ce poème fit sur l’esprit de son savant traducteur français, M. de Chézy. […] « Cependant la littérature sanscrite, grâce aux travaux des savants anglais dans l’Inde, acquérait de jour en jour une plus grande extension, et leurs mémoires de plus en plus intéressants, consignés dans le premier recueil des Asiatic-Researches, finirent par éveiller ma curiosité, au point que je me déterminai un beau jour (c’était vers la fin de 1806) à essayer de comprendre quelque chose à l’indigeste compilation dont je viens de parler, et je me suis mis à bégayer l’alphabet. […] Mais la traduction de ce curieux ouvrage par le Nestor de la littérature sanscrite, le célèbre Wilkins, était déjà depuis longtemps entre les mains des savants ; et comme la Bibliothèque du roi possédait un manuscrit de l’original indien, ce fut là naturellement le texte que j’adoptai, en me servant pour le déchiffrer, en guise de dictionnaire, de la traduction anglaise dont je viens de parler. […] « Déjà mon texte était imprimé depuis plus d’une année, et les dernières feuilles de ma traduction étaient sous presse, lorsque, à la nouvelle de la publication des Chefs-d’œuvre du Théâtre indien, par le savant Wilson, je craignis qu’au moment de paraître, notre Sacountala ne fût éclipsée par de fâcheuses rivales, et que le soin que j’avais mis à faire ressortir ses charmes ne fût entièrement perdu.

704. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

Il lui fallut un art, un effort savant et continuel, toute une tactique composée d’adresse et de bonté, tempérée de froideur et de compassion ; et c’est où nulle autre, je crois, ne l’a surpassée. […] Mais il est assez, depuis Ariane et Didon jusqu’à Mlle de Lespinasse et au-delà, — bien assez de lamentables victimes d’une passion délirante et sacrée : laissons sous sa couronne pure une figure unique, la plus savante des vierges dans l’art de dompter et d’apprivoiser les cœurs.

705. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Le fils du connétable est un savant, un amateur de la philosophie nouvelle, un traducteur de Descartes ; non seulement on discutait autour de lui, et à son exemple, dans son petit château de Vaumurier, mais on y disséquait des animaux, des chiens, pour s’assurer si les bêtes étaient ou n’étaient pas de pures horloges et des automates. […] Imaginez un observateur exact et patient qui, habitant une contrée sujette à de grandes variations de température, consulte deux ou trois fois dans les vingt-quatre heures le baromètre, le thermomètre, l’hygromètre ; qui, pendant plus de vingt ans, note et mesure la quantité d’eau qui tombe chaque semaine, chaque mois ; qui dresse de tout cela des tables météorologiques sur les chiffres desquelles on peut compter : il aura rendu service au savant futur qui en tirera des inductions, des résultats peut-être et des lois.

706. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Il a des diagnostics et des pronostics excellents de sagacité ; il sait tâter le pouls à son malade ; il dira le danger, il en expliquera les causes ; mais, comme beaucoup de savants médecins, il ne va pas jusqu’au remède, — je ne parle que du remède efficace, du remède possible à l’heure même. […] Elle est entre Dieu et le seigneur féodal ; cela m’a frappé, parce que je suis maintenant aussi savant qu’un feudiste en fait de féodalité.

707. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Questions d’art et de morale, par M. Victor de Laprade » pp. 3-21

Ainsi, avocat outré des Lettres, et adversaire inexpérimenté des Sciences, ildira : « L’ère des véritables savants semble terminée ; on ne fait, depuis longtemps, qu’appliquer à l’industrie les grandes découvertes du passé. » Pourquoi l’ère des véritables savants serait-elle terminée ?

708. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. » pp. 31-51

Que d’autres aillent s’amuser et s’éterniser dans ces vieilles contrées usées de Rome, de la Grèce ou de Byzance, lui il était allé choisir exprès un pays de monstres et de ruines, l’Afrique, — non pas l’Égypte trop décrite déjà, trop civilisée, trop connue, mais une cité dont l’emplacement même a longtemps fait doute parmi les savants, une nation éteinte dont le langage lui-même est aboli, et dans les fastes de cette nation un événement qui ne réveille aucun souvenir illustre, et qui fait partie de la plus ingrate histoire. […] Une médaille, une inscription, un pan de mur découvert, une poterie quelconque, sont choses désormais respectables et presque sacrées : des savants ingénieux sont arrivés à tirer de ces fragments, en apparence si mutilés et si secs, des conséquences de tout genre et d’un grand prix.

709. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

On ne dit pas qu’il ait en rien assisté aux opérations de 1748 et contribué aux savantes manœuvres qui devaient amener l’investissement de Maëstricht. […] Le prince, tout timide qu’il était et aussi incapable de parler en public qu’un Nicole ou qu’un La Rochefoucauld, fit cependant de sa place un petit compliment à l’assistance38, se félicitant d’être entré dans une Compagnie si savante, où il trouverait des conseils et des exemples.

710. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

La Fontaine a l’intuition psychologique, et il a le sens du réel : il a peint des hommes de tout caractère et de toute condition, rois, seigneurs, bourgeois, curés, savants, paysans, orgueilleux, poltrons, curieux, intéressés, vaniteux, hypocrites, chacun dans l’attitude et avec le langage qui lui conviennent et l’expriment. […] Mais le bonhomme avait son idée : il ne se voyait pas savant, mais poète et artiste, et derrière chaque vérité conçue par son esprit il sentait se lever toutes les émotions de son cœur, toutes les images de ses sensations.

711. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

En écrivant l’histoire de Renan, il veut nous montrer jusqu’où peut aller chez un savant l’ignorance et chez un incroyant la crédulité. […] Les opinions auxquelles les savants tendent à revenir sur la constitution de la matière ne sont pas sans analogie avec les vues profondes des premiers alchimistes. » Une élite se prépare à la tâche.

712. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIX. Cause et loi essentielles des variations du gout littéraire » pp. 484-497

Malherbe a l’air de rompre en visière sur tous les points à Ronsard et à ses disciples ; par aversion de leur langue trop savante, il renvoie les poètes à l’école des crocheteurs du Port-au-Foin  ; par réaction contre un lyrisme qui lui semble de verve et de versification trop lâches, il soumet la poésie à une discipline sévère qui en régente et le fond et la forme ; mais, ce faisant, il reprend à son compte en les aggravant des critiques qui avaient été dirigées avant lui contre l’abus du grec et du latin, témoin la fameuse rencontre de Pantagruel avec l’écolier limousin  ; et, d’autre part, il consolide l’œuvre de la Pléiade, puisqu’il conserve l’emploi de la mythologie, les genres usités chez les anciens, l’imitation de l’antiquité. […] Dans le domaine qui nous intéresse ici particulièrement, à la littérature du moyen âge spontanée, nationale, populaire succède et s’oppose notre littérature classique qui est savante et en un sens artificielle, inspirée de l’antiquité, aristocratique.

713. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 janvier 1887. »

L’auteur montre que Richard Wagner avait une connaissance profonde et détaillée du moyen âge ; il ne fait pas étalage de son érudition dans Lohengrin, mais chaque détail est exact, et en beaucoup d’endroits une parole qui paraît sans importance au vulgaire, est pleine d’intérêt pour le savant. — En un seul point Wagner ne s’est point conformé à l’exactitude historique, — c’est en faisant célébrer le mariage de Lohengrin et d’Elsa à l’église ; l’action de Lohengrin se passe au commencement du dixième siècle, or ce n’est guère que vers les onzième et douzième siècles que l’église parvint à imposer le mariage religieux, et dans les descriptions de mariages avant cette époque il n’est jamais question de cérémonies religieuses. […] La vaccination est, à ce qu’il nous dit, la cause de la plupart de nos maux ; les savants qui croient à la propagation des maladies infectieuses par ces bacilles sont des niais que les essais infructueux ce M. 

714. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Darwin, savant qui ne veut expliquer que le passé, connaît mieux que Nietzsche le dynamisme des causes secondes. […] Le grand homme qui a un style est à l’écrivain curieux d’écriture comme le savant aux larges conceptions est à l’érudit amusé du détail.

715. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre XI. Seconde partie. Conséquences de l’émancipation de la pensée dans la sphère de la littérature et des arts » pp. 326-349

Vos sociétés savantes proposent des prix pour savoir quelle a été l’utilité des croisades ; vous cherchez à expliquer les actions merveilleuses de l’héroïne d’Orléans, qui fut la simple bergère de Domremy ; et vous demandez où sont les sujets pour l’histoire, pour la poésie ! […] Ce n’est point assez qu’un petit nombre de savants s’enfoncent dans les profondeurs du sanscrit, toutes nouvelles pour nous, il faut que la génération contemporaine soit devenue, par l’éducation, habile à comprendre les investigateurs de l’ère qui va s’ouvrir ; car l’homme ne sait bien que ce qu’il peut communiquer aux autres : tant on rencontre à chaque pas le sentiment social, et le besoin de ce sentiment.

716. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

J’ai entendu un savant illustre déclarer, aux applaudissements d’une nombreuse assemblée de « libres penseurs », que Jésus-Christ ne mériterait aujourd’hui qu’une cellule d’aliéné… Ces brutalités résultent de l’incompréhension. […] La Révolution française, la pensée allemande, et surtout le travail original de nombreux savants, critiques et patriotes italiens ont transformé l’esprit général ; il y a maintenant en Italie une grande espérance, héroïque et joyeuse chez les uns, douloureuse chez les autres par contraste avec la réalité de la domination étrangère.

717. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVIII et dernier. Du genre actuel des éloges parmi nous ; si l’éloquence leur convient, et quel genre d’éloquence. »

Catinat, le plus vertueux des hommes, est enseveli sans pompe dans un village ; et avant qu’une compagnie savante eût proposé aux orateurs l’éloge de Fénelon, et qu’elle eût couronné un ouvrage éloquent, quels honneurs rendus à ce grand homme avaient consolé son ombre des disgrâces de l’exil ? […] Des hommes estimables pensent que les meilleurs modèles de ces sortes d’ouvrages sont ou les vies des hommes illustres de Plutarque, ou les éloges des savants de Fontenelle ; c’est-à-dire, qu’ils voudraient un simple éloge historique, mêlé de réflexions, sans qu’on se permît jamais ni le ton, ni les mouvements de l’éloquence.

718. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

L’histoire nous transmet à cet égard un témoignage populaire que, bien des siècles après, la flatterie savante renouvelait pour Richelieu. […] C’est un doux péril, ô Bacchus, de suivre le dieu qui ceint sa tête du pampre verdoyant. » Ce sont les fêtes, ou plutôt c’est la poésie de la Grèce qui respire dans ce caprice savant d’Horace ; c’est la veillée des bacchantes d’Euripide : on voit les mille bras qui ont saisi la tige du frêne et l’ont arrachée de la terre.

719. (1940) Quatre études pp. -154

Elle permet d’appeler à Bryn Mawr, chaque année, un savant, ou un artiste, ou un critique, ou un professeur, qui peut venir de quelque endroit que ce soit de l’Amérique, ou du globe. […] Nous savons trop qu’il n’y a jamais réussi, et que son savant désordre est resté rationnel. […] Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant !  […] Mais, plus encore que ces philosophes ou les antiphilosophes, ce sont les savants qu’il a frappés. […] C’est qu’il a étudié la vie physique des êtres ; il a montré comment se reproduisaient les insectes, comment respiraient les plantes ; et qu’il est, dans un certain sens, le contraire d’un métaphysicien : il est le savant, roi des temps nouveaux.

720. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — [Baudelaire.] » pp. 528-529

Le savant Brunck l’aurait recueillie dans les Analecta veterum poetarum ; le président Bouhier et La Monnoye, c’est-à-dire des hommes d’autorité et de mœurs graves, castissimae vitae morumque integerrimorum, l’auraient commentée sans honte, et nous y mettrions le signet pour les amateurs.

721. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « LES FLEURS, APOLOGUE » pp. 534-537

Je voudrais pouvoir vous dire les noms et surtout les nuances de ces admirables produits où l’art du jardinier s’était surpassé, car c’étaient des fleurs composées et non pas toutes simples, et il avait fallu bien des combinaisons savantes et bien des caprices heureux pour croiser à ce point les variétés les plus choisies.

722. (1874) Premiers lundis. Tome I « Le vicomte d’Arlincourt : L’étrangère »

Son père mourant l’avait confié à un savant nommé Olburge, pour l’élever dans la solitude jusqu’à cet âge.

723. (1875) Premiers lundis. Tome III « Lafon-Labatut : Poésies »

Raynouard, l’auteur des Templiers et le savant philologue, vivait encore et habitait, à Passy, un petit ermitage studieux et riant, la maison du sage.

724. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouchor, Maurice (1855-1929) »

Art et philosophie : les vers, savants et froids, ne chantent pas ; les pensées, niant, ne créent pas.

725. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Il étend ses largesses sur les savants étrangers ; il établit l’Académie des inscriptions et belles lettres, l’Académie de sculpture et de peinture ; il fonde le Cabinet des médailles.

726. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Ainsi, nous ne ferons paraître à l’appui de nos raisonnements ni Fénélon, si plein d’onction dans les méditations chrétiennes, ni Bourdaloue, force et victoire de la doctrine évangélique : nous n’appellerons à notre secours ni les savantes compositions de Fléchier, ni la brillante imagination du dernier des orateurs chrétiens, l’abbé Poulle.

727. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface »

À moins donc qu’on ne prête au sens commun, en sociologie, une autorité qu’il n’a plus depuis longtemps dans les autres sciences ― et on ne voit pas d’où elle pourrait lui venir ― il faut que le savant prenne résolument son parti de ne pas se laisser intimider par les résultats auxquels aboutissent ses recherches, si elles ont été méthodiquement conduites.

728. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Furetière »

L’homme du dictionnaire qui fit trembler l’Académie, le pamphlétaire d’une si belle rage, qui mordait et rugissait si bien, aurait péri, comme tant de savants, — les maçons de la langue, que la langue qu’ils construisent dévore, — n’était un roman à peine achevé, échappé à sa veine, et qu’il méprisait peut-être quand il le comparait à ses vastes travaux de philologue et de linguiste !

729. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — V »

« Le soir de Wagram, a le droit de dire un Bonaparte, j’étais si fatigué que je suis tombé de sommeil, que j’ai dormi couché tout de mon long dans un sillon : j’étais la semence d’une admirable moisson de dévouements, de belles volontés, d’un lyrisme jusqu’alors inconnu… »‌ En vérité, la vie morale embrasse plus de choses que cet homme savant et vénérable n’en reproduisait en lui.

730. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre IV. De la morale poétique, et de l’origine des vertus vulgaires qui résultèrent de l’institution de la religion et des mariages » pp. 168-173

Rien n’est plus vain, nous devons le conclure de tout ce qui précède, que les fables débitées par les savants sur l’innocence de l’âge d’or chez les païens.

731. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Ceux-ci ne savent que leurs manœuvres ; ceux-là étaient des mathématiciens et des hommes savants dans tous les genres. […] Il n’y a que les savants de profession qui lisent Bacon. […] Mackenzie, dont je vais faire connaître les travaux, ne prétend ni à la gloire du savant, ni à celle de l’écrivain. […] Il est, quoi qu’il en puisse dire, le savant architecte du temple, dont nous ne sommes que l’inhabile décorateur. […] Son bon naturel se développait avec son intelligence, et on le trouvait plus aimable à mesure qu’il devenait plus savant.

732. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

Le nom adjectif a un accident de plus, qui est la comparaison ; doctus, doctior, doctissimus ; savant, plus savant, très-savant. […] Puto te esse doctum ; mot à mot, je crois toi être sçavant ; & selon notre construction usuelle, je crois que vous êtes savant. […] Clenard & le commun des Grammairiens Grecs disent qu’il y a aussi en Grec des adjectifs qui n’ont qu’une terminaison pour les trois genres : mais la savante méthode Greque de P. […] Outre le genre, le nombre, & le cas, dont nous venons de parler, les adjectifs sont encore sujets à un autre accident, qu’on appelle les degrés de comparaison, & qu’on devroit plûtôt appeller degrés de qualification, car la qualification est susceptible de plus & de moins : bon, meilleur, excellent ; savant, plus savant, très-savant. […] On dit aussi avec le comparatif & avec le superlatif relatif, Homere le meilleur poëte de l’antiquité, Varron le plus savant des Romains.

733. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Il voit les Montmorency, les Duras, les Châtillon, les Chabot, les Maillé, le pur faubourg Saint-Germain ; il ne voit pas moins le faubourg Saint-Honoré, Mmes de Pastoret, de Rémusat, de Vintimille ; il voit beaucoup l’aimable Mme de Souza, qui s’était fort liée avec Mme d’Albany, dans le séjour de cette dernière à Paris ; il voit M. et Mme Guizot, et les savants et les académiciens. […] il est moins lu qu’il ne le pense ; il est plus loué que lu ; il ne tarde pas à s’en apercevoir, et quand il a affaire à nos savants moins flatteurs que nos grandes dames, à nos académiciens alors en renom, il a des mécomptes. […] Sa société était celle des savants de Genève où les femmes sont fort mêlées : « Malgré tous nos malheurs, disait-il, c’est encore à Genève, je crois, qu’on trouve le plus d’esprit chez tout le monde, et comme marchandise commune. » Ailleurs, à Coppet, à Paris, à Florence, Sismondi devait faire des frais : à Genève il s’en tirait avec son esprit de tous les jours.

734. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

L’ancienne Académie française étant morte, ayant été détruite et supprimée comme toutes les Académies en 1793, la Convention nationale, qu’assaillirent d’abord des soins plus impérieux que ceux de la littérature et des arts de la paix, la Convention, sitôt pourtant qu’elle y vit jour, se recueillant au lendemain de la Terreur et des proscriptions, aspirant à instituer, à laisser après elle un régime républicain éclairé et durable, eut une grande pensée, digne couronnement du xviiie  siècle : elle fonda l’Institut par cette parole créatrice et féconde : « Il y a pour toute la République un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences174. » Cet Institut national, dans sa simplicité première, composé de cent quarante-quatre membres résidant à Paris et d’un égal nombre d’associés répandus dans les différentes parties de la République, et pouvant aussi s’associer des savants étrangers au nombre de vingt-quatre, se divisait en trois classes : la première comprenant les Sciences physiques et mathématiques ; la seconde, les Sciences morales et politiques ; la Littérature avec les Beaux-Arts formait la troisième classe. […] Villemain, depuis, se sont développés et comme déployés de plus en plus dans des rapports toujours savants et composés avec art ; mais, en appréciant certes le mérite des pages écrites dans les dernières années, je préfère encore ce beau talent dans sa manière moyenne, dans ce tour svelte, ingénieux et neuf, qui était d’abord le sien. […] Je me trouve obligé, pour ces commencements, de côtoyer de près (dangereux voisinage) l’article de mon savant collaborateur, M. 

735. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Ce n’est ni la malignité spirituelle et savante de Béranger, poète d’opposition, épigrammatique, libéral, mais nullement populaire ; ni la belle et naïve poésie homérique de Mistral dans son poème antique de Mireille : c’est un patois pour les veillées des peuples de Provence ! […] Mais, peu d’années avant sa mort, il s’éleva, comme helléniste, comme savant et comme poète, à des œuvres plus utiles et infiniment plus belles que tout ce qu’il avait fait jusque-là en littérature. […] Le premier morceau de ce beau recueil, exhumé du mont Athos, de l’île savante de Rhodes, des mystères de la Thrace, c’est le poème de Médée et Nausicaé sur le Bosphore, par Apollonius de Rhodes, auteur argonautique.

736. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Fauvel et les antiquaires européens, qui se souvenaient de son passage, attachaient à ses prétendues recherches dans leur domaine ; il ne cherchait que la renommée de savant en débris de toutes les antiquités, il commentait quelques textes de Spon ou des vieux voyageurs, et il passait à d’autres catacombes, rapportant de Jérusalem quelques bouteilles de l’eau du Jourdain, où les moines du couvent m’assurèrent qu’il n’avait même pas été. […] LXII Son Itinéraire eut un prodigieux succès ; c’était la gloire moissonnée à vol d’oiseau par un homme de génie sur les sites consacrés du monde : les gens de lettres y trouvaient des phrases mémorables ; les chrétiens, des dévotions exemplaires ; les savants, des textes sacrés ; tout le monde, des descriptions pittoresques achevées, et l’intérêt qui s’attachait alors aux navigations d’un homme célèbre embellies par un écrivain supérieur. […] Le drame de Moïse, par Chateaubriand, ne fut qu’une imitation impuissante de Racine ; il fit admirer, comme le paon, les découpures et les couleurs savantes de ses ailes, mais il ne s’en servit pas.

737. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

C’est la mentalité de l’ignorant du moyen âge qui regardait tout savant comme sorcier digne d’être brûlé ! […] Le latin, hier encore, était la langue de tous les savants. […] Mais ils ne représentent pas la démocratie véritable, qu’il ne faut tout de même pas confondre avec la haine et la sottise, et qui sait bien que pour faire figure dans le monde et continuer la civilisation, elle a besoin de savants et de lettrés.

738. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Bourbon, homme fort savant, qu’il avait appris de lui à juger du mérite des auteurs, à distinguer les styles et les caractères, à faire la différence entre le bien et ce qui n’en est que l’apparence. […] Quant aux apologistes, il se trouvait des corps savants, la Sorbonne par exemple, pour qualifier de sujet royal tel des sujets qu’il avait traités. […] Le défaut général de ces traités, qui furent suivis d’un autre, le Socrate chrétien, où la morale est trop théologique et la théologie trop peu savante, est le même que celui des Lettres.

739. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre IV. L’ironie comme attitude morale » pp. 135-174

La rêverie du savant est-elle un luxe inutile ? […] C’est peut-être qu’il était plus « vertueux » que « savant », et aussi qu’il avait plus et mieux philosophé sur le problème religieux que sur les questions de la connaissance. […] Si elle ne va pas jusqu’à nous suggérer qu’un âne Pour Dieu qui nous voit tous est autant qu’un ânier, cependant elle nous laissera entendre que l’âne, l’ânier, et même les princes et les rois, et les savants, et les artistes, et les philosophes, quelles que soient les différences qui les séparent les uns des autres, sont peu de chose dans le monde et qu’il conviendrait mieux à leur nature de ne pas s’accabler entre eux de leur haine et de leurs dédains.

740. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Le Hir, la théorie comparée des langues sémitiques, et ma position était celle du dernier maître d’étude ; j’étais un savant et je n’étais pas bachelier. […] Du moins n’ai-je jamais cherché à tirer parti de cette qualité inférieure, qui m’a plus nui comme savant qu’elle ne m’a servi par elle-même. […] Victor Le Clerc faisait revivre devant mes yeux toutes les qualités d’étude et de savante application de mes anciens maîtres.

741. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Sainte-Beuve » pp. 43-79

« Virgile n’a voulu faire — nous dit-il — ni une Théséide, ni une Thébaïde, ni une Iliade purement grecque, en beau style latin ; il n’a pas voulu purement et simplement faire un poème à la Pharsale, tout latin, en l’honneur de César, où il célébrerait avec plus d’éloquence que de poésie la victoire d’Actium et ce qui a précédé chronologiquement et suivi ; il est trop poète par l’imagination pour revenir aux chroniques métriques d’Ennius et de Nævius, mais il a fait un poème qui est l’union et la fusion savante et vivante de l’une et de l’autre manière, une Odyssée pour les six premiers livres et une Iliade pour les six autres… une Iliade julienne et romaine… » Ainsi, on le voit, le critique revient sans cesse à cette idée de fusion qui calomnie Virgile et qu’il a eue déjà en voulant caractériser son génie, mais il nous est impossible, à nous, d’admettre un tel procédé dans le poète, il nous est impossible de croire à cette ingénieuse, trop ingénieuse fusion des deux poèmes d’Homère en un seul. […] L’article de journal a remplacé le livre, la brochure, toutes les manifestations de la pensée qui demandaient de la largeur et de l’espace, de la réflexion et de l’exposition plus ou moins savante. […] Comme le rat, dont il a beaucoup, mais de l’espèce de ceux qui les livres rongeant, se font savants jusques aux dents : La moindre taupinée était mont à ses yeux !

742. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Un simple fellow du collège d’Oriel semblait seul contrebalancer, à force de génie et de caractère, l’impression de respect que produisait dans ce monde si officiel d’une université anglaise, le savant professeur d’hébreu. […] Mgr Wiseman a constaté dans un de ses écrits9 ce mouvement intime et presque involontaire qui, sur la pente chaque jour plus aplanie de l’anglo-catholicisme, — ce pont bâti par la science pour échapper aux gouffres d’un protestantisme dévorant, — entraîne d’une impulsion dernière les esprits vers la vérité : « Ce qui se passe actuellement en Angleterre — dit le pieux et savant évêque — ne saurait s’expliquer ni par l’activité des catholiques, ni par les prédications de notre clergé, ni par les ouvrages de nos écrivains, ni par le zèle et la piété des fidèles. […] L’auteur, Peter Maurice, membre de l’Université d’Oxford et de l’Église établie, savant dans la connaissance des textes sacrés, mais un de ces esprits ardents et courts qui périssent dans la lettre comme un soldat dans sa consigne, attaqua fougueusement le nouveau parti qui s’élevait dans Oxford, et qui menaçait la Grande-Bretagne du règne prochain de l’antéchrist.

743. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Je me souviens que, dans mes notes sur l’Espagne, j’évoquais le souvenir de cette assemblée de savants tenue à Salamanque, et dans laquelle Christophe Colomb, méconnu et combattu, essaya de communiquer à ses auditeurs sa foi dans l’Amérique future. […] Les ducs de Hautlieu, les comtes de Castelblanc s’appellent aujourd’hui : Morin, Benoît, Thomasset et Berger ; ils sont ingénieurs, avocats, explorateurs en congé, attachés d’ambassade, industriels, savants déjà connus, pas encore célèbres et qui ont pris seulement le voile de la science, mais nous ne les voyons guère dans leur profession. […] Je ne nie pas la rudesse du plus grand nombre, ni l’insignifiance de beaucoup d’individus, ni la perversité de plusieurs, mais je dis qu’il y a une franchise délectable chez beaucoup d’ouvriers, une spontanéité de sentiments, un raisonnement sur les choses du métier, qui sont de vraies richesses pour un écrivain, et qu’avec eux nous aurons, à défaut de complication savante et de marivaudage, des éclairs de passion dont la lumière vaut bien les crépuscules mourants dont on nous enveloppe.

744. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Gustave Allais ; et surtout du livre très savant, très intéressant et excellent de M.  […] Si c’est un argument dont le savant M.  […] Enfin, les savants — qui en sont les auteurs — préfèrent assez naturellement l’hypothèse de l’Évolution. […] Je le voudrais, mais je n’ose ; et je renvoie le lecteur aux très beaux Traités du savant Palmieri, par exemple, ou du cardinal Mazzarella13. […] Non, sans doute, puisque Molière et Boileau se sont assez moqués des femmes savantes.

745. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Cette hypertrophie de la sensibilité et de l’imagination chez les poètes les a fait qualifier, par certains savants, de désharmonisés, de déséquilibrés organiquement. […] L’amour normal le lui procure rarement ; elle demande des gestes plus compliqués et savants auxquels puissent se marier les jeux de l’imagination et de la suggestion. […] Au bout de quelques strophes, Renée Vivien nous impose cette interprétation, que la poétesse grecque nous laissait plus savamment deviner : La savante ardeur de l’automne recèle Dans ta nudité les ombres et les ors. […] Ces poèmes sont écrits comme de la musique, avec toutes les ressources de la symphonie : allitérations savantes, cadences et rythmes, qui permettent au vers d’enfermer non pas seulement l’abstraction de l’image, mais son bruit même : La rafale a froissé les frondaisons et les tente. […] Et cette nouvelle suggestion d’une lecture, cette hantise s’imposera à son pauvre cœur, ouvert à tous les vents ; elle essayera de le créer, son Faust, et le premier savant qu’elle rencontrera… Ce devait être Philippe Forbier.

746. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

C’est la revanche des Femmes savantes. […] Mlle de Launay, plus savante, et plus claire, écrit dans ses Mémoires : « Il me donnait la main pour me conduire jusque chez moi. […] Les Femmes savantes] ; — transposer enfin tout ce que l’on dit dans un langage d’initiés ; — et, à ce propos, que, si les deux mots sont les mêmes, c’est que l’argot et le jargon sont un peu la même chose. […] Saint-Évremond, Dissertation sur l’Alexandre, 1670 ; — Longepierre, Parallèle de Corneille et de Racine, dans Baillet, Jugements des savants, édition de 1722, t.  […] « Les dames mêmes, entraînées par la mode, ont l’audace de venir se montrer à des assemblées si savantes. » — Elles courent de même en foule aux dissections de Du Verney ; — ce que font également de nombreux étrangers [Cf. 

747. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LX » pp. 231-236

C'est là que, se débattant contre des difficultés inextricables, le savant auteur quitte à la fin le terrain historique, et, transportant la question au milieu des nuages, il recourt aux voies étranges, mystérieuses, inconcevables de la Providence, qualifiant de miraculeuse une découverte qu’avait amenée fortuitement, deux fois de suite41, la pioche d’un maçon.

748. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXI » pp. 237-241

Sainte-Beuve sur Daunou nous a appris à bien fixer nos idées sur un savant et un écrivain dont on avait beaucoup parlé dans ces derniers temps, depuis sa mort ; il en avait été fait tant d’éloges qu’on se demandait naturellement ce qui avait manqué à un homme qui avait été aussi profond érudit et aussi habile écrivain pour arriver à plus de célébrité et à plus de résultats notoires.

749. (1874) Premiers lundis. Tome II « Revue littéraire »

Ces doux accents mêlés aux légendes devront, en effet, trouver plus d’un écho dans ces montagnes qui nous ont donné Nodier et Jouffroy, et Droz, et qui ont gardé le savant et bon Weiss.

750. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Laprade, Victor de (1812-1883) »

Edmond Biré Victor de Laprade a créé une forme nouvelle de poésie lyrique, c’est la Symphonie, où tous les rythmes, tous les mètres, toutes les voix, la voix de l’homme et celles de la nature, concourent à un même but : véritable poème lyrique qui ne saurait, sans doute, entrer en comparaison avec les grandes compositions de l’art musical, ni pour l’harmonie savante, ni pour le charme et l’éclat de la mélodie, mais qui a cette supériorité sur elles de traduire avec une admirable clarté les pensées et les sentiments de l’âme.

751. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Lettre a monseigneur le duc de**. » pp. -

Elle m’a été d’un grand secours pour certaines parties ; car ce savant Ecrivain n’a pas traité, à beaucoup près, tout ce qui regarde la Littérature.

752. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre V. Histoire littéraire. » pp. 212-219

L’histoire générale des sciences & des arts demanderoit une société savante, capable de tout connoître & de tout apprécier.

753. (1895) Les confessions littéraires : le vers libre et les poètes. Figaro pp. 101-162

Et voici donc, volontairement mêlées, pour ne point nous astreindre aux puérilités de palmarès, les savantes consultations reçues. […] Reconnaissez-le : la seule cadence, le heurt savant des rimes constituent la Poésie… Et puis, enfin, je trouve outrecuidant de jeter par-dessus bord une forme que nous avons mis douze siècles à acquérir ; lisez la Chanson, monorime et mnémotechnique, de Roland, lisez les fabliaux, du moyen âge, voyez la Poésie grandir jusqu’au sublime Corneille ! […] Gustave Kahn était tout désigné pour prendre la parole après la savante et lumineuse consultation de M. de Gourmont, après le loyal et beau défi de Sully Prudhomme. […] Mais combien nous préférons à ses vers… licencieux, ses études de libre, saine et forte esthétique, ses conversations savantes où s’affirment son originalité, sa judicieuse clairvoyance et son pur amour de l’Art. […] Alfred Bruneau, le savant et probe critique musical, l’auteur justement applaudi des Lieds de France et de l’Attaque du Moulin, qui — l’un des premiers — tenta la prose musicale, le drame lyrique humain et moderne.

754. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

… C’est un jeu savant. […] Dans un récent volume, savant et joli, Les Origines du roman réaliste, M.  […] En effet, il consultera les savants : nous le verrons. […] Il est possible que, sur la conjecture, on discute avec lui : c’est affaire aux savants. […] Mais ce sont des mots savants ?

755. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

Ainsi, vis-à-vis des sensations élémentaires, des cellules vivantes, des molécules chimiques, des atomes éthérés, le savant est comme un myope devant des fourmilières d’espèces différentes ; son regard obtus n’atteint que les effets de masse, les changements d’ensemble, la forme totale de l’édifice ; les petites ouvrières lui échappent ; il ne les voit pas travailler. […] Une telle histoire est un livre déchiré, effacé, où quelques chapitres, surtout les derniers, sont à peu près entiers, où, des chapitres précédents, il subsiste çà et là deux ou trois pages éparses, où nous ne retrouvons rien des premiers, sauf les titres. — Mais tous les jours une découverte nouvelle restitue une page, et la sagacité des savants démêle quelque portion de la pensée générale. […] Elle existait dans la nature ; mais les savants trop peu instruits ne l’y avaient pas encore découverte. […] Au commencement de toute recherche nouvelle, les savants l’admettent ; et ils y sont bien obligés ; car, sans lui, ainsi qu’on l’a vu, ils ne pourraient induire123. […] Ces Seconds Analytiques d’Aristote sont très supérieurs aux premiers et méritent encore d’être médités par les savants spéciaux.

756. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

C’était un savant, un sage, une espèce de Linné bisontin. […] » Sans plus recourir au portrait un peu flatté du vieux savant dans Amélie et en m’en tenant aux notices critiques de Nodier même, du vivant ou peu après la mort du chevalier179, il en résulte que sir Herbert Croft, ancien élève de l’évêque Lowth qui a écrit l’Essai sur la Poésie des Hébreux, l’élève aussi et le collaborateur du docteur Johnson soit pour la Vie d’Young, soit pour les travaux du Dictionnaire, avait de plus en plus creusé et raffiné dans les recherches littéraires et dans l’étude singulière des mots. […] Un savant article du baron d’Eckstein181 vint protester au nom des résultats et des procédés de l’école historique : il fut sévère. […] Les savantes expériences de sa prose cadencée, les artifices de déroulement de sa plume en de certaines pages merveilleuses eussent été plus appréciés encore et eussent mieux servi la cause de l’art, si on ne les avait pu confondre par endroits avec les alanguissements inévitables dus à la fatigue d’écrire beaucoup, à la nécessité d’écrire toujours.

757. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Pour les maîtres, la savante Dynamique de D’Alembert28. […] Ce sont les lettres et les monuments qui marquent les intervalles des siècles qui se projetteraient les uns sur les autres, et ne formeraient qu’une nuit épaisse à travers laquelle l’avenir n’apercevrait plus que des fantômes exagérés, sans les écrits des savants qui distinguent les années par le récit des actions qui s’y sont faites. […] À cela je réponds qu’on peut exercer et étendre la mémoire des enfants aussi facilement et plus utilement avec d’autres connaissances que des mots grecs et latins ; qu’il faut autant de mémoire pour apprendre exactement la chronologie, la géographie et l’histoire, que le dictionnaire et la syntaxe ; que les exemples d’hommes qui n’ont jamais su ni grec ni latin, et dont la mémoire n’en est ni moins fidèle, ni moins étendue, ne sont pas rares ; qu’il est faux qu’on ne puisse tirer parti que de la mémoire des enfants ; qu’ils ont plus de raison que n’en exigent des éléments d’arithmétique, de géométrie et d’histoire ; qu’il est d’expérience qu’ils retiennent tout indistinctement ; que quand ils n’auraient pas cette dose de raison qui convient aux sciences que je viens de nommer, ce n’est point à l’étude des langues qu’il faudrait accorder la préférence, à moins qu’on ne se proposât de les enseigner comme on apprend la langue maternelle, par usage, par un exercice journalier, méthode très avantageuse sans cloute, mais impraticable dans un enseignement public, dans une école mêlée de commensaux et d’externes ; que l’enseignement des langues se fait par des rudiments et d’autres livres ; c’est-à-dire qu’elle y est montrée par principes raisonnes, et que je ne connais pas de science plus épineuse ; que c’est l’application continuelle d’une logique très-fine, d’une métaphysique subtile, que je ne crois pas seulement supérieure à la capacité de l’enfance, mais encore à l’intelligence de la généralité des hommes faits, et la preuve en est consignée dans l’Encyclopédie, à l’article CONSTRUCTION, du célèbre Dumarsais, et à tous les articles de grammaire ; que si les langues sont des connaissances instrumentales, ce n’est pas pour les élèves, mais pour les maîtres ; que c’est mettre à la main d’un apprenti forgeron un marteau dont il ne peut ni empoigner le manche, ni vaincre le poids ; que si ce sont des clefs, ces clefs sont trèsdifficiles à saisir, très-dures à tourner ; qu’elles ne sont à l’usage que d’un très-petit nombre de conditions ; qu’à consulter l’expérience et à interroger les meilleurs étudiants de nos classes, on trouvera que l’étude s’en fait mal dans la jeunesse ; qu’elle excède de fatigue et d’ennui ; qu’elle occupe cinq ou six années, au bout desquelles on n’en entend pas seulement les mots techniques ; que les définitions rigoureuses des termes génitif, ablatif, verbes personnels, impersonnels sont peut-être encore à faire ; que la théorie précise des temps des verbes ne le cède guère en difficulté aux propositions de la philosophie de Newton, et je demande qu’on en fasse l’essai dans l’Encyclopédie, où ce sujet est supérieurement traité à l’article TEMPS ; que les jeunes étudiants ne savent ni le grec ni le latin qu’on leur a si longtemps enseigné, ni les sciences auxquelles on les aurait initiés ; que les plus habiles sont forcés à les réétudier au sortir de l’école, sous peine de les ignorer toute leur vie, et que la peine qu’ils ont endurée en expliquant Virgile, les pleurs dont ils ont trempé les satires plaisantes d’Horace, les ont à tel point dégoûtés de ces auteurs qu’ils ne les regardent plus qu’en frémissant : d’où je puis conclure, ce me semble, que ces langues savantes propres à si peu, si difficiles pour tous, doivent être renvoyées à un temps où l’esprit soit mûr, et placées dans un ordre d’enseignement postérieur à celui d’un grand nombre de connaissances plus généralement utiles et plus aisées, et avec d’autant plus de raison qu’à dix-huit ans on y fait des progrès plus sûrs et plus rapides, et qu’on en sait plus et mieux dans un an et demi, qu’un enfant n’en peut apprendre en six ou sept ans. […] Il serait important de se procurer les meilleures éditions des auteurs anciens et de les réimprimer dans l’empire ; une société de savants consacrés à ce travail serait bien moins dispendieuse et beaucoup plus nécessaire qu’une Académie, car c’est ainsi que peu à peu on ferait naître l’art de, l’imprimerie et le commerce de la librairie.

758. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Ici, maître de son terrain, manœuvrant de pied ferme, prenant son temps et ses mesures, il étudie les faits, il les ordonne et les combine, il les appuie et les enchaîne dans des compositions savantes qui ont de l’intérêt, du jugement, de la force et des parties d’éclat. […] Vous diriez que ce contemplateur est peut-être un peintre, un paysagiste, à qui il suffit, comme au Canaletto, d’observer, pour les reproduire, les couleurs et les transparences, mais que, certes, ce n’est pas un vrai savant.

759. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Cette réflexion est la première qui s’offre quand il s’agit de l’écrivain dont je voudrais aujourd’hui donner une juste idée ; Ramond, mort le 14 mai 1827, membre de l’Académie des sciences, objet d’un éloge historique de Cuvier, apprécié de tous les savants comme historien et géographe des montagnes, mais non assez estimé et prisé des littérateurs comme peintre et comme ayant heureusement marié les couleurs de Buffon et de Rousseau aux descriptions précises des De Luc et des Saussure. […] On peut lire dans les Mémoires de Goethe le récit du séjour qu’il fit dans cette ville savante, et assister au mouvement littéraire tout germanique qui s’y agitait dans un cercle choisi d’étudiants.

760. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Ces recherches de Fauriel, connues bien des années avant qu’il les écrivît et même avant qu’il les professât, transpirant hors du cercle intime où il vivait, communiquées par lui à tous ceux qui l’interrogeaient avec la libéralité du savant généreux et du galant homme, viennent seulement d’être réunies en volumes et de paraître dans leur ensemble30 : on peut dire quelles étaient depuis longtemps dans la circulation, et que le niveau du goût en France (je ne parle que de la classe instruite) s’en est ressenti. […] Dante chercha à lui donner des accents nouveaux, plus énergiques, plus en rapport avec la précision du latin, à l’élever au-dessus des patois et des idiomes particuliers en en faisant une sorte de langue composite qui fût universelle par toute l’Italie ; et en même temps il la chargea d’exprimer des vérités, des raisonnements ou spéculations si abstruses et si hardies qu’il obligea les savants eux-mêmes à respecter ce nouvel écrivain aussi érudit et aussi scientifique que pas un d’eux.

761. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

Nous avons le plaisir d’annoncer qu’elles vont paraître ; toutes les feuilles imprimées sont sous mes yeux ; des amis fidèles en ont trié et préparé la matière, et le savant et poétique antiquaire, M.  […] Il y avait en ce moment à La Chênaie, ou il allait y venir, quelques hommes dont la rencontre et l’entretien donnaient de pures joies, l’abbé Gerbet, esprit doux et d’une aménité tendre, l’abbé de Cazalès, cœur affectueux et savant dans les voies intérieures ; — d’autres noms, dont quelques-uns ont marqué depuis en des sciences diverses, Eugène Boré, Frédéric de La Provostaie : c’était toute une pieuse et docte tribu.

762. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Je parlais il y a peu de temps et ici même de Joseph de Maistre, et j’en parlais d’après les jugements d’un esprit exact et rigoureux, d’un savant moderne, M.  […] Albert Blanc, dans laquelle le savant docteur en droit de l’université de Turin intervient d’un bout à l’autre avec ses formules pour expliquer Joseph de Maistre, pour le transformer et l’approprier à sa cause, mériterait un examen plus impartial et plus sévère que celui qu’elle a généralement obtenu.

763. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir a l’histoire de mon temps. Par M. Guizot »

Savant plein d’autorité et de lumières, le plus pratique des théoriciens, se rabattant volontiers en tout du côté de l’histoire, il était très propre à ne verser dans aucun sens. […] C’était donc le chef le plus désigné et le plus qualifié pour conduire l’Université sans imprudence et sans faiblesse, pour manier les corps savants et traiter pertinemment avec eux, pour répandre dans le pays, à tous les degrés, le goût de l’instruction saine, des études et des recherches ; et c’est ce qu’il fit en partie pendant quelques bonnes et fécondes années.

764. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Il reçoit donc une lettre par laquelle le savant journaliste l’informe qu’on vient de trouver en Italie une médaille antique, dont on a fait frapper des copies exactes qui courent en Hollande et qui, selon toute apparence, se répandront bientôt dans tous les pays et toutes les cours de l’Europe ; il compte dans peu de jours en envoyer une à celui même à qui il écrit ; mais en attendant il va lui en faire une description aussi fidèle que possible. […] « Les savants se donnent beaucoup de peine, continue le correspondant supposé, pour découvrir en quelle occasion cette médaille a pu être frappée dans l’antiquité.

765. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Sans entrer ici (ce qui me conviendrait moins qu’à personne) dans aucune des questions controversées entre les savants et les théologiens des diverses communions et en me gardant pour vingt raisons excellentes d’aller m’y heurter, il est bien clair à mes yeux, comme aux yeux de tout le monde, que puisqu’il y a quatre Évangiles canoniques et non pas un seul, il y a des différences, au moins apparentes, entre ces Évangiles également reçus, et il a été de tout temps réputé utile de s’en rendre compte pour se former une idée plus exacte, plus suivie et mieux ordonnée, de la vie et de la prédication de Jésus. […] Un homme estimable et savant, qui a récemment travaillé sur les Évangiles, et qui n’a porté dans cet examen, quoi qu’on en ait dit, aucune idée maligne de négation, aucune arrière-pensée de destruction, qui les a étudiés de bonne foi, d’une manière que je n’ai pas qualité pour juger, mais certainement avec « une science amoureuse de la vérité », a qualifié heureusement en ces termes la mission et le caractère de Jésus, de la personne unique en qui s’est accomplie la conciliation la plus harmonieuse de l’humanité avec Dieu : « Celui qui a dit : Soyez parfaits comme Dieu, et qui l’a dit non pas comme le résultat abstrait d’une recherche métaphysique, mais comme l’expression pure et simple de son état intérieur, comme la leçon que donnent le soleil et la pluie : celui qui a parlé de la sainteté supérieure qu’il exigeait des siens comme d’un “fardeau doux et léger” ; celui qui, révélant à nos yeux une pureté sans tache, a dit que “par elle on voyait Dieu…”, celui qui, enfin, renonçant à la perspective du trône du monde, a senti qu’il y avait plus de bonheur à souffrir en faisant la volonté de Dieu qu’à jouir en s’en séparant… celui-là, c’est Jésus de Nazareth. » Lui seul, et pas un autre au monde42 !

766. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

L’ancien Raoul, le mystérieux personnage d’il y a dix ans, le dessinateur de la Roche-Fée, que Sibylle n’avait jamais oublié, qu’elle retrouve après des voyages, noble, riche, maître de sa fortune, et qu’elle se met sérieusement à aimer, est fort lié avec un savant, Gandrax, au nom revêche, et dont M.  […] Pourvue d’un triste mari, et n’ayant pu enlever Raoul à Sibylle, elle a pris pour amant Gandrax, le savant, l’homme de mérite, athée, il est vrai (à propos, je ne croyais pas que ce personnage d’athée proprement dit existât encore sous cette forme, à la Wolmar), — mais, à part cela, le caractère le plus droit, le plus probe, une personnalité marquante et originale, tout à fait distinguée.

767. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Grenier, qui débrouille aussi nettement que possible l’état présent, qui l’analyse et l’expose en pleine connaissance de cause, comme il sied à quelqu’un qui aime les Grecs, qui les a vus chez eux, qui leur a du une hospitalité amicale et savante ; et qui n’en désespère nullement, ce volume, toutefois, a surtout contribué à réveiller en moi tous les souvenirs contraires, et à me rendre, avec une certaine amertume qui ne déplaît pas à l’expérience, le sentiment de ces belles années où la Grèce n’était pas comme un malade atteint de maladie chronique, exposé à l’indifférence de tous, mais une héroïne saignante et une victime, une Andromède enchaînée et palpitante pour laquelle on s’enflammait. […] Ce combat, je voudrais voir un de nos jeunes et savants professeurs le livrer.

768. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite.) »

que Molière y va plus rudement que cela quand il daube sur les précieuses ridicules ou sur les femmes savantes ! […] Est-ce à dire pourtant que Cervantes, en son livre, se soit montré l’égal des plus savants médecins dans le traitement de la monomanie, dans l’observation de ses différentes phases et périodes, de ses prodromes, accès et déclin, et qu’il mérite de prendre rang comme praticien à côté des Pinel, des Esquirol, des Blanche, avec ce mérite, en sus, de les avoir devancés de deux cents ans8 ?

769. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

Cependant une nouvelle coalition s’était formée : l’armée de Boulogne faisant volte-face devenait soudainement, en quelques jours, et par une évolution savante, l’armée du Danube. […] « Il était venu, comme l’a remarqué Jomini, un demi-siècle trop tôt ; il avait écrit dans un temps où la vraie tactique de son héros était encore méconnue, où un nouveau César n’y avait pas encore mis le complément. » Deux écrivains militaires du plus grand mérite n’avaient pas attendu toutefois le nouveau César pour entendre et commenter Frédéric : Lloyd, un Anglais qui servit avec distinction chez diverses puissances du continent, et Tempelhof, un général prussien, un savant dans les sciences exactes.

770. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Racine — II »

Le procédé en est d’ordinaire analytique et abstrait ; chaque personnage principal, au lieu de répandre sa passion au dehors en ne faisant qu’un avec elle, regarde le plus souvent cette passion au dedans de lui-même, et la raconte par ses paroles telle qu’il la voit au sein de ce monde intérieur, au sein de ce moi, comme disent les philosophes : de là une manière générale d’exposition et de récit qui suppose toujours dans chaque héros ou chaque héroïne un certain loisir pour s’examiner préalablement ; de là encore tout un ordre d’images délicates, et un tendre coloris de demi-jour, emprunté à une savante métaphysique du cœur ; mais peu ou point de réalité, et aucun de ces détails qui nous ramènent à l’aspect humain de cette vie. […] Mais qu’on approche de plus près et qu’on observe avec soin : mille nuances fines vont éclore sous le regard ; mille intentions savantes vont sortir de ce tissu profond et serré ; on ne peut plus en détacher ses yeux.

771. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

La jurisprudence romaine, qu’il était trop heureux de faire recevoir à des peuples qui ne connaissaient que le droit des armes, devint une étude astucieuse et pédantesque, et absorba la plupart des savants échappés à la théologie. […] Néanmoins, de même que le savant observe le travail secret par lequel la nature combine ses développements, le moraliste aperçoit la réunion des causes qui ont préparé, pendant quatorze cents ans, l’état actuel des sciences et de la philosophie.

772. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre premier. De l’amour de la gloire »

Les géomètres, ne pouvant être jugés que par leurs pairs, obtiennent, d’un petit nombre de savants, des titres incontestables à l’admiration de leurs contemporains ; mais la gloire des actions doit être populaire. […] Les plus grandes découvertes ont été faites dans la retraite de l’homme savant, et les plus belles actions, inspirées par les mouvements spontanés de l’âme, se rencontrent souvent dans l’histoire d’une vie inconnue ; c’est donc seulement dans son rapport avec celui qui l’éprouve, qu’il faut considérer la passion de la gloire.

773. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

Aujourd’hui, quand les savants parlent de forces physiologiques, chimiques, physiques ou mécaniques, ils ne voient dans ces noms que des noms. […] Les savants eux-mêmes en viennent involontairement à cette conclusion quand, munis des formules mathématiques et de tous les faits physiques, ils essayent de concevoir les dernières particules de matière169.

774. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

D’inoffensifs savants, Larcher, Foncemagne, Guénée, purent avoir raison sur des points particuliers, sans avoir d’influence sur le mouvement général des esprits. […] Mais deux hommes ne suffisaient pas encore : Diderot fit appel à toutes les bonnes volontés, à toutes les compétences : Voltaire, Montesquieu, Buffon, Condillac, Duclos, Marmontel, Helvétius, Raynal, Turgot, Necker, des magistrats, des officiers, des ingénieurs, des médecins, des gens du monde, tout ie ban et l’arrière-ban des écrivains, des philosophes, des savants, des économistes, gens à talent et sans talent, envoyèrent des articles.

775. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Mignet fit paraître, de 1847 à 1850, dans le Journal des savants, une série d’articles où, non content d’apprécier les documents produits, il introduisait pour sa part de nouvelles pièces jusque-là inédites, et apportait de nouvelles lumières. […] Elle s’y accoutuma au sein de la cour la plus polie, la plus savante, la plus galante d’alors, y brillant en sa fleur naissante comme l’une des plus rares merveilles et des plus admirées, sachant la musique et tous les arts ( divinae Palladis artes ), apprenant les langues de l’Antiquité, soutenant des thèses en latin, commandant des rhétoriques en français, jouissant de l’entretien de ses poètes et leur faisant rivalité avec sa propre poésie.

776. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Tandis que le savant qui étudie la nature physique a le sentiment très vif des résistances qu’elle lui oppose et dont il a tant de peine à triompher, il semble en vérité que le sociologue se meuve au milieu de choses immédiatement transparentes pour l’esprit, tant est grande l’aisance avec laquelle on le voit résoudre les questions les plus obscures. […] Ce que nous nous proposions était, non d’anticiper par une vue philosophique les conclusions de la science, mais simplement d’indiquer à quels signes extérieurs il est possible de reconnaître les faits dont elle doit traiter, afin que le savant sache les apercevoir là où ils sont et ne les confonde pas avec d’autres.

777. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

On est toujours plus ou moins dans l’idéalisme (tel que nous l’avons défini) quand on fait œuvre de savant : sinon, on ne songerait même pas à considérer des parties isolées de la réalité pour les conditionner l’une par rapport à l’autre, ce qui est la science même. […] Tout ce qu’on aura dit du rapport du cerveau à la représentation dans un idéalisme pittoresque, qui s’arrête aux représentations immédiates encore colorées et vivantes, s’appliquera a fortiori à un idéalisme savant, où les représentations sont réduites à leur squelette mathématique, mais où n’apparaît que plus clairement, avec leur caractère spatial et leur extériorité réciproque, l’impossibilité pour l’une d’elles de renfermer toutes les autres.

778. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Cette belle classification des témoignages, cette critique de la capacité des témoins, ce renvoi exact aux bonnes éditions et à la page précise, cette méthode de jurisconsulte et de savant, suffit-elle pour vous convaincre ? […] La moitié de son livre semble tirée du Journal des savants.

779. (1853) Portraits littéraires. Tome II (3e éd.) pp. 59-300

Il a trouvé sous sa main un homme savant, probe et crédule, capable d’un dévouement sans bornes aux idées républicaines, et, pour l’associer à ses projets, il lui a montré dans un prochain avenir l’établissement d’une république. […] Quoique la femme et la fille du savant hollandais reparaissent dans le second volume, il n’était pas nécessaire d’insister sur le caractère de Clara Van den Enden, ni de nous la montrer suppléant son père dans l’enseignement de la politique. […] Si M. de Chateaubriand dans les Martyrs n’a tracé que des peintures virgiliennes, homériques ou bibliques et n’a rien inventé excepté Velléda, c’est qu’à Jérusalem, comme à Paris, il tenait, avant tout, à paraître savant. […] Il y a parmi les savants, comme dans la foule, un préjugé profondément enraciné, qui dispense la science du style, et qui va même jusqu’à proclamer le danger du style dans la science. […] Mais ce serait bien mal comprendre et bien mal apprécier la construction savante de ces drames que d’y chercher et d’y voir l’intention exclusive d’exciter la curiosité et d’enchaîner l’attention par la rapide succession des incidents.

780. (1874) Premiers lundis. Tome I « Œuvres de Rabaut-Saint-Étienne. précédées d’une notice sur sa vie, par M. Collin de Plancy. »

Pendant le séjour qu’il y fit, Rabaut se lia avec plusieurs savants, et s’adonna aux lettres.

781. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur. Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome II. »

« Mon dessein n’est pas d’entrer dans une discussion, dit-il ; mais il me suffira d’affirmer que j’ai vu, en assistant à un grand nombre d’expériences, des impressions et des effets très réels, très extraordinaires, dont la cause seulement ne m’a jamais été expliquée. » Sans nier que ces impressions et ces effets puissent être les résultats d’une imagination frappée, il demande si ce mot imagination est une réfutation bien péremptoire, et si au moins les savants et les philosophes ne devraient pas, par amour pour la vérité, méditer sur les causes de cette nouvelle et étrange propriété de l’imagination.

782. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VI »

Il ne s’agit pas des savants qui étudient la phonétique 65.

783. (1889) L’art au point de vue sociologique « Préface de l’auteur »

D’un côté, la matière s’est subtilisée toujours davantage sous l’œil du savant, et le mécanisme d’horlogerie de La Mettrie est devenu tout à fait impuissant à rendre compte de la vie : la physiologie s’est affirmée à part et au-dessus de la physique élémentaire.

784. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre premier. Vue générale des épopées chrétiennes. — Chapitre IV. De quelques poèmes français et étrangers. »

Depuis ce temps, l’un de nos meilleurs philologues, aussi savant que poli, M. 

785. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Bathild Bouniol »

Mais, s’il n’a pas celles-là, il en a d’autres, qui valent mieux peut-être, même pour l’art, tomme on dit maintenant, que tous ces savants artifices !

/ 1956