Sa figure régulière s’animait surtout par l’expression de très-beaux yeux noirs ; le reste, sans frapper d’abord, gagnait plutôt à être remarqué, et toute la personne paraissait mieux à mesure qu’on la regardait davantage. […] Mme de Rémusat l’a ingénieusement remarqué dans son Essai sur l’Éducation (chap. […] Des mères aux fils surtout, on l’a remarqué, l’affinité est grande.
Chacun peut remarquer qu’à partir du cinquième ou sixième mois, pendant deux ans et davantage, les enfants emploient tout leur temps à faire des expériences de physique. […] Quant aux mouvements appris, les progrès se sont faits dans l’ordre suivant : 1º Tourner les yeux à volonté dans tel ou tel sens. 2º Les tourner du côté d’où vient la voix (quatre mois). 3º Gouverner les mouvements de son cou et de sa tête, et les tourner l’un et l’autre, en même temps que les yeux, du côté d’où vient la voix (cinquième et sixième mois). 4º Se servir de ses mains, commencer à palper, remarquer des sensations tactiles différentes, notamment la sensation nouvelle d’une des mains promenée par hasard sur l’autre main. […] Parmi ces acquisitions, deux seulement sont à remarquer.
113 Si vous avez vécu à la campagne, vous avez remarqué de quelle façon les oiseaux boivent ; leurs petits pieds fins se posent sur la grève, ils effleurent de leur bec le courant, prennent une goutte, et avec un mouvement lent et souple, la font couler tout le long de leur gosier. […] Et remarquez que, pour abréger ainsi tout un animal, il faut autant de génie que pour le décrire tout au long. […] Cela est si commun que nous ne l’avions pas remarqué.
Et, si l’on peut combattre ce que j’en vais dire, remarquez que ce sera encore sur des souvenirs formés de la même façon et pareillement distants. […] Ai-je besoin de faire remarquer que Victor Hugo et les romantiques n’avaient point attendu Dostoïewsky ni Tolstoï pour nous montrer des prostituées qui sont des saintes, ou des mendiants et des misérables qui possèdent le secret de la sagesse et de la charité parfaite ? […] J’ai remarqué que les héros de George Sand ne se repentent presque jamais.
Si la puissance prépondérante de notre organisation ne corrigeait, même involontairement, dans l’esprit des savants, ce qu’il y a sous ce rapport d’incomplet et d’étroit dans la tendance générale de notre époque, l’intelligence humaine, réduite à ne s’occuper que de recherches susceptibles d’une utilité pratique immédiate, se trouverait par cela seul, comme l’a très justement remarqué Condorcet, tout à fait arrêtée dans ses progrès, même à l’égard de ces applications auxquelles on aurait imprudemment sacrifié les travaux purement spéculatifs ; car les applications les plus importantes dérivent constamment de théories formées dans une simple intention scientifique, et qui souvent ont été cultivées pendant plusieurs siècles sans produire aucun résultat pratique. […] (1) Il faut d’abord remarquer, comme une vérification très décisive de l’exactitude de cette classification, sa conformité essentielle avec la coordination, en quelque sorte spontanée, qui se trouve en effet implicitement admise par les savants livrés à l’étude des diverses branches de la philosophie naturelle. […] Afin de compléter l’exposition générale du plan de ce cours, il me reste maintenant à considérer une lacune immense et capitale, que j’ai laissée à dessein dans ma formule encyclopédique, et que le lecteur a sans doute déjà remarquée.
Abandonnant les vaines explications que nous ont données les philosophes de leur existence, nous l’expliquerons par des causes en partie physiques, en partie morales, que César et Tacite ont remarquées en parlant de la stature gigantesque des anciens Germains. […] Les hommes sentent d’abord, sans remarquer les choses senties ; ils les remarquent ensuite, mais avec la confusion d’une âme agitée et passionnée ; enfin, éclairés par une pure intelligence, ils commencent à réfléchir.
Je ne remarquerai que deux ou trois points de sa réforme. […] Les hommes sont ainsi faits, a remarqué justement M.
Ce qui me frappe, c’est que Grimm, vers cette date, dit à peu près la même chose ; parlant de la lettre adressée par le prince à Jean-Jacques Rousseau en 1770, lettre dans laquelle il lui offrait un asile contre la persécution et une retraite à Belœil, comme M. de Girardin la lui fit accepter plus tard à Ermenonville, Grimm ajoute : « Cette lettre n’a pas eu de succès à Paris, parce qu’on n’y a pas trouvé assez de naturel, et que la prétention à l’esprit est une maladie dont on ne relève pas en ce pays. » Il y a sur ceci deux points à remarquer : d’abord, c’est que les personnes, déjà en crédit et en possession, qui vous voient à vos débuts, ont peine à vous admettre : elles vous comparent à d’autres qui tiennent déjà un rang ; les places sont prises dans leur esprit, les hauteurs sont occupées. […] Vous remarquerez que, pour l’achever et la couronner, il a cru essentiel de mêler à son idée de l’homme aimable un sentiment d’humanité, d’affection, et presque de détachement sincère au milieu du succès : c’est qu’il sait bien que l’écueil de ce qu’on appelle ordinairement l’amabilité dans le monde et de l’usage exclusif de l’esprit, c’est la sécheresse et la personnalité.
Daru lorsque sa charge fut complète et après que l’Empereur eut pris en lui toute confiance, il suffit de remarquer qu’il cumulait une triple administration : 1º l’intendance générale de la maison de l’Empereur et des domaines privés de la Couronne ; 2º l’intendance générale de ses armées qui prirent à dater de 1805 un développement de plus en plus considérable, croissant comme les projets mêmes et les plans du maître, tellement que partant de l’effectif d’Austerlitz, qui était de cent à cent vingt mille hommes, les armées en vinrent à s’élever en 1812 au chiffre de six cent mille ; 3º à cette double administration M. […] On me fait remarquer qu’à cet égard il est un peu de la famille de Pline l’Ancien, lequel, surchargé pareillement d’affaires, d’offices administratifs et de commandements, trouvait du temps encore pour toutes les branches de littérature et de connaissances.
On a remarqué que ce fut le père de Besenval qui, en mai 1720, lorsque Law était déjà menacé par le peuple, eut ordre de le protéger avec un détachement des Gardes suisses, et que Besenval eut plus tard un ordre du même genre au commencement des troubles de la Révolution, mais un peu plus difficile à exécuter. […] Venu dans un temps « où la fatuité était fort à la mode, où la société était uniquement tournée de ce côté, et où le rôle qu’on y jouait dépendait de s’y faire remarquer par des bonnes fortunes », il s’y adonna.
Le second jour qu’il le vit, l’entretien tomba sur Tacite, Plutarque et Commynes : Le roi ayant dit que c’est se tromper que de faire de Tacite le maître unique de la prudence civile, l’historien politique par excellence, je m’empressai de remarquer (c’est Casaubon qui parle) qu’il n’y avait pas un an que j’avais porté le même jugement dans ma préface du Polybe ; et le docte monarque me témoigna qu’il était charmé de cette rencontre de sentiments. […] À propos de cette critique de Commynes dans la bouche de Jacques Ier, faisons pourtant remarquer nous-même que, loin d’être léger dans son jugement des Anglais et des institutions anglaises, Commynes est bien informé, plein de sens, de prévoyance, et que dans la différence qu’il établit entre la manière dont les choses se passaient de son temps en France et en Angleterre, il devance tout à fait les publicistes modernes et Montesquieu.
Issu d’une ancienne famille noble, assez peu aisée, qui vivait dans le Midi au château du Cayla, du côté d’Alby ; élevé dans une maison religieuse à Toulouse, puis au collège Stanislas, abrité quelque temps à La Chesnarye en Bretagne, dans le petit monde de M. de Lamennais au moment critique et alors que ce grand et violent esprit couvait déjà « sa séparation » d’avec l’Église, revenu bientôt à Paris et se livrant à la littérature, il mourut avant d’avoir rien publié de remarqué ni d’important. […] « Là où les autres ne voient rien, elle trouve beaucoup à dire », comme le remarquait un jour une de ses compagnes.
faut-il remarquer que de lointaine, parenté n’est pas français ; qu’il faudrait mettre absolument, pour l’exactitude grammaticale, ou bien « quelque lointaine parenté », ou bien « une lointaine parenté ! […] On remarquera pourtant un ou deux chapitres sur la vieillesse, sur la retraite, et un lieu commun d’une rhétorique élégante et polie aboutissant à un parallèle de Condé et de Turenne.
Remarquez que cette victoire, on est sûr d’avance de l’obtenir indistinctement sur tout traducteur, quel qu’il soit, d’Homère. […] Hier un violent disciple de Balzac souffletait Vauvenargues (lisez La Rochefoucauld) pour avoir dit que ce n’est pas assez d’avoir de grandes facultés, qu’il faut en avoir l’économie : et remarquez qu’économie ne veut dire là qu’ordonnance, distribution, bon emploi et non épargne.
On aura remarqué cette élocution nombreuse et pure qui découlait de ses lèvres, cette accentuation plus prononcée qu’elle ne l’est d’ordinaire dans la conversation, et que M. […] Quelque distingué que fût le groupe des Girondins, il ne s’y trouvait aucun homme réellement supérieur par le coup d’œil, et, comme Dumont l’a également remarqué, elle en fut réduite à s’exalter et à se monter la tête pour des esprits qui ne la valaient pas : « Il a manqué à son développement intellectuel (c’est encore Dumont qui parle) une plus grande connaissance du monde, et des liaisons avec des hommes d’un jugement plus fort que le sien.
Mais n’avez-vous pas remarqué cela depuis longtemps ? […] « Et d’abord, comme le remarquait très-opportunément son avocat M.
Ce ne paraît pas difficile, mais on tape les yeux bandés et souvent on frappe en l’air. » Remarquez-vous comme le trait est court, léger, la plaisanterie discrète, et quelle manière différente de celle qu’affecte l’intrépide Vaudoise et qui nous aurait frappés bien plus encore si nous l’avions suivie plus loin dans ses courses de touriste, par-delà le Saint-Gothard, à travers le Tessin et jusqu’aux lacs d’Italie ? […] J’en ai remarqué un avec ces mots : Crains Dieu !
Toutefois il est ici à remarquer que d’Argenson, sans le savoir, s’accorde et se rencontre en plus d’une de ses remarques sur le personnage avec Saint-Simon. […] Remarquez que ce qui serait un jugement téméraire envers tout autre semble une conclusion indiquée avec lui.
On aura remarqué comme il parle de toutes ces intrigues et cabales, moins en roi qu’il est et qui d’un seul mot peut tout réduire à néant, que comme un homme qui se croise les bras et n’est aux premières loges que pour regarder. — La vérité, sur ce point historique, c’est que la pénitence du maréchal de Broglie ne fut que bien peu de chose ; on peut dire qu’elle ne compta pas et ne fut prise au sérieux ni à la Cour ni dans une partie du public : on vient d’entendre Mme de Tencin ; Barbier, dans son Journal, dit positivement : « On croit que la disgrâce n’est qu’une feinte. » De là l’erreur de Frédéric, très excusable. […] Il a de l’élévation dans l’esprit et des sentiments dans le cœur… » Et l’on peut remarquer, à ce propos, que le maréchal de Noailles avait le talent de ne pas choisir trop mal ses amis : sous la Régence, il avait adopté le chancelier d’Aguesseau et se l’était étroitement attaché et acquis ; en 1743, il poussait le comte de Saxe.
Parmi ces dernières, il lui arriva d’en remarquer jusqu’à trois à la même adresse, à celle du comte Hervé de T…, et toutes les trois de la même main, d’une main qui semblait élégante, et de femme, et comme mystérieuse. […] Le printemps revenait ; avril, dès le matin, perçait avec sa pointe égayée, et les rayons autour des bourgeons, et les oiseaux à la vitre, se jouaient comme au jour où Christel, il y avait juste un an, avait remarqué les lettres fatales pour la première fois.
« À vingt-cinq ans, il l’a remarqué, une âme généreuse ne cherche qu’à donner sa vie. Elle ne demande au ciel et à la terre qu’une grande cause à servir par un grand dévouement ; l’amour y surabonde avec la force. » Il était alors voltairien comme sa génération, déiste, non pas sceptique et indifférent, remarquons-le bien : même quand il ne croyait pas, la forme de sa pensée était toujours nette et tranchée.
L’histoire, remarquez-le, ainsi vue à distance, subit une singulière métamorphose, et produit une illusion, la pire de toutes, celle qu’on la croie raisonnable. […] Le plus habituellement, c’est l’écrivain (Cicéron l’a remarqué) qui contribue à former l’orateur.
On flotte en idée entre Velléda et Jeanne d’Arc ; car Jeanne ici, remarquez-le bien, n’est autre qu’une Jeanne d’Arc au repos et à qui l’occasion seule a manqué pour éclater. […] Marie continue de s’occuper de petit Pierre, elle le rassure dans ses terreurs, elle l’amuse, et Germain ne peut s’empêcher de remarquer : « Il n’y a personne comme toi pour parler aux enfants, et pour leur faire entendre raison. » Au milieu de cela il reparle toujours de sa première femme, de sa pauvre défunte, et maudit ce voyage entrepris pour la remplacer.
S’il est malade, s’il n’écrit pas assez souvent, elle le menace agréablement des plus violentes extrémités : Remarquez bien, dit-elle, que ce ne sont point des lettres que j’exige, mais de simples bulletins : si vous me refusez cette complaisance, aussitôt je dirai à Viart (son secrétaire) : Partez, prenez vos bottes, allez à tire-d’aile à Londres, publiez dans toutes les rues que vous y arrivez de ma part, que vous avez ordre de résider auprès d’Horace Walpole, qu’il est mon tuteur, que je suis sa pupille, que j’ai pour lui une passion effrénée, et que peut-être j’arriverai incessamment moi-même ; que je m’établirai à Strawberry-Hill, et qu’il n’y a point de scandale que je ne sois prête à donner. […] J’engage les curieux à relire le passage qui commence par ces mots : « Dites-moi pourquoi, détestant la vie, je redoute la mort… » et qui finit par ces mots : « J’avoue qu’un rêve vaudrait mieux. » Un critique anglais, au moment où les Lettres parurent à Londres, remarquait avec justesse que Mme Du Deffand semble avoir combiné dans la trempe de son esprit quelque chose des qualités des deux nations, le tour d’agrément et la légèreté de l’une avec la hardiesse et le jugement vigoureux de l’autre.
Nous ne l’en blâmons pas, nous le remarquons. […] On aura remarqué cette incroyable expression, la manie d’être, pour désigner et comme insulter l’attachement à la vie.
S’il est quelques lecteurs (comme j’en crois connaître) qui voudraient me voir la réprouver plus souvent et plus vertement, je leur ferai remarquer que je réussis bien mieux si je les provoque à la condamner eux-mêmes, que si je prenais les devants et paraissais vouloir leur imposer un jugement en toute rencontre, ce qui, à la longue, fatigue et choque toujours chez un critique. […] En lisant ces lettres de Mme de Staal à Mme Du Deffand, on ne peut s’empêcher pourtant de remarquer, au milieu de cette société la plus civilisée et la plus douce en apparence, de quelle nature triste est cette gaieté dénigrante de deux femmes qui s’ennuient, quel vide intellectuel et moral suppose une telle médisance plus désœuvrée encore que méchante, quelle sécheresse amère et stérile !
C’était l’âme d’un usurier qui passait tantôt dans le corps d’un militaire, tantôt dans celui d’un négociateur. » Et remarquez que tout cela n’est pas à l’état de portrait comme dans les histoires plus ou moins littéraires, où l’historien se pose devant son modèle : c’est dit en courant, comme par un homme du métier qui pense tout haut et qui cause. […] Tout à côté des mesures et des calculs dictés par une hardiesse prévoyante, il reconnaît ce qu’il doit à « l’occasion, cette mère des grands événements », et il est soigneux de faire en toute rencontre la part de la fortune : Ce qui contribua le plus à cette conquête, dit-il, c’était une armée qui s’était formée pendant vingt-deux ans par une admirable discipline ; et supérieure au reste du militaire de l’Europe (remarquez l’hommage à son père) ; des généraux vrais citoyens, des ministres sages et incorruptibles, et enfin un certain bonheur qui accompagne souvent la jeunesse et se refuse à l’âge avancé.
« C’est, me dit-il à l’oreille, un homme qui tient à la Cour. » Ensuite il remarqua qu’il avait presque toujours la main droite sur sa poitrine, les doigts fermés et les ongles en dehors : « Ah ! […] Daunou, dans son analyse des mérites de Rulhière, est allé jusqu’à remarquer que, dans les phrases courtes comme dans les plus longues, l’auteur varie sans cesse le ton, le rythme, les constructions, les mouvements : Il y a des livres, ajoute-t-il ingénieusement et en rhéteur consommé, où la plupart des phrases ressemblent plus ou moins, si l’on me permet cette comparaison, à une suite de couplets sur le même air ; et ce n’est pas sans quelque effort qu’un écrivain se tient en garde contre ce défaut ; car l’esprit ne s’habitue que trop aisément à un même genre de procédés, le style aux mêmes formes, l’oreille aux mêmes nombres.
Il faut que Colbert subvienne à cet extraordinaire de dépenses ; son humeur change : Nous remarquions, que jusqu’à ce temps, quand M. […] Mais l’Abbé, plus judicieux, remarquera que les modernes ont perfectionné l’analyse en tout genre, et que, comme l’anatomie a trouvé dans le cœur des valvules, des fibres, des mouvements et des symptômes qui ont échappé à la connaissance des anciens, la morale y a aussi trouvé des inclinations, des aversions, des désirs et des dégoûts que les mêmes anciens n’ont jamais connus.
Il n’y a rien que j’aime tant que de faire raisonner les personnes qui font une figure distinguée dans le monde, et qui ont eu occasion, par de longues expériences, de remarquer les fautes de la plupart des hommes, aussi bien que leurs bonnes qualités ; on peut tirer une grande utilité de ces connaissances. […] On aura remarqué, en passant, ce joli mot : Il n’y a jamais de noirceurs dans tout ce que vous dites ; — noirceurs pour tristesses.
Il y a longtemps qu’Aristote a remarqué que les deux espèces de flatteurs se ressemblent et ont, au fond, des traits identiques. […] Il dit du mal de la Cour et nous en déduit le fort et le faible, mais il a la bonne foi d’en avouer tout l’attrait : Il faut cependant avouer qu’il est difficile de quitter ce pays-là quand on y a passé une partie de la vie ; et, malgré tous les vices et les défauts que j’y ai remarqués, il y a un petit nombre d’hommes et de femmes avec qui on peut passer agréablement sa vie, et mieux qu’ailleurs, par la difficulté de les assembler.
Marie-Françoise-Sophie Nichault de Lavalette, née à Paris, le 1er juillet 1776, d’un père homme de finances, attaché à la maison de Monsieur (depuis Louis XVIII), et d’une mère très belle, dont la ressemblance avec Mlle Contat était frappante, reçut une très bonne éducation, une instruction très soignée, et se fit remarquer tout enfant par la gaieté piquante et la promptitude de ses reparties. […] Bayle, le grand critique, a remarqué que nous avons tous une date favorite où nous revenons volontiers, et autour de laquelle se groupent de préférence nos fantaisies ou nos souvenirs.
On remarqua que presque tous les ministres y assistaient. […] Pour m’en tenir au point de vue littéraire et à celui du goût, je ne puis m’empêcher de remarquer à quel point l’argent prend d’importance dans sa manière de prouver et de raisonner.
Ici, comme historien, je dois remarquer un fait dont je souffrais réellement pour l’orateur ; c’est qu’une foule nombreuse désertait l’auditoire : je ne pousserai pas même l’exactitude de l’historien jusqu’à répéter ce que quelques-uns disaient en sortant. […] La comparaison de l’aigle qui ne vint qu’à la fin du discours après l’homélie philosophique, et qui, détachée aujourd’hui, produit tant d’effet, ne se trouve point particulièrement indiquée dans les extraits critiques que j’ai lus, et, si elle fut remarquée, je crains que ce n’ait été plutôt à titre d’image singulière et risquée, eu égard au goût du temps.
Unis de leur vivant au sommet des grandeurs humaines, unis devant Dieu et par des ressemblances de nature qu’on n’a pas assez remarquées et qu’il serait curieux de faire saillir, Louis XIV et Mme de Maintenon seront encore unis dans l’injustice et dans l’injure. […] mais que Louis XIV, ce grand connaisseur en hommes, avait remarqué et même employé.
L’Empire romain seul s’étendait sur tous. » Et l’évêque de Césarée fait remarquer que par là l’Empire romain préparait le monde à l’idée de l’unité de Dieu ; — il le préparait du même coup, ajouterons-nous, à l’idée de l’égalité des hommes. […] Tocqueville a justement remarqué qu’au xviiie siècle l’idée d’une législation générale et uniforme s’impose aux gouvernés comme aux gouvernants218.
J’ai remarqué plusieurs fois que je me souvenais : donc je puis me souvenir ; donc j’ai le pouvoir ou la faculté de me souvenir, ou la mémoire. J’ai remarqué plusieurs fois que je prenais une résolution : donc je puis me résoudre ; donc j’ai le pouvoir ou la faculté de me résoudre, c’est-à-dire la volonté.
En repassant les premiers temps de notre littérature, et les éloges écrits dans notre langue, il ne sera pas inutile de remarquer souvent à qui ces éloges ont été prodigués, et de comparer quelquefois les vertus dont le panégyriste parle, avec les vices plus réels dont parle l’histoire. […] On a remarqué que le temps des grands crimes est presque toujours celui des grandes vertus.
Du temps de La Rochefoucauld, le goût des maximes était général dans certains salons et menaçait de gagner la province : « Je ne sais si vous avez remarqué, écrivait La Rochefoucauld à Mme de Sablé, que l’envie de faire des sentences se gagne comme le rhume.
Lorsque je publiai les Consolations en mars 1830, je les envoyai à M. de Chateaubriand, qui répondit à mon envoi par la lettre suivante (30 mars 1830) : « Je viens, monsieur, de parcourir trop rapidement vos Consolations : des vers pleins de grâce et de charme, des sentiments tristes et tendres se font remarquer à toutes les pages.
Il suffirait, pour prouver qu’en dépit de certains actes et de certains travers, Napoléon fut le continuateur et le champion de la Révolution française en face de l’Europe, de remarquer cet hommage unanime et cette piété du peuple envers sa mémoire au moment du triomphe de la liberté.
D’autres travaux nombreux de critique, d’antiquaire et d’éditeur trouvèrent place dans les courts intervalles de ces productions ravissantes qui se succédaient de six mois en six mois : depuis la Jolie fille de Perth, qui mérite son titre, on avait remarqué un déclin rapide et les symptômes de l’épuisement.
Je remarquerai ensuite qu’historiquement parlant, ce qu’on appelle la mémoire des hommes tient souvent en littérature au rôle attentif et consciencieux de quelque écrivain contemporain dont le témoignage est consulté.
Ce noble exemple, tant ridiculisé par un monde aveugle, me paraît, à lui seul, capable de racheter les erreurs de sa vie… Il y a loin de la dignité d’action du pauvre Rousseau à la pompeuse fortune littéraire des spéculateurs en philanthropie, Voltaire et son écho lointain Beaumarchais… » M. de Balzac, après avoir, non sans raison, remarqué que cette sévérité contre les auteurs qui vendent leurs livres siérait mieux peut-être sous une plume moins privilégiée à tous égards que celle de M. de Custine, se donne carrière à son tour, se jette sur les contrefaçons, agite tout ce qu’il peut trouver de souvenirs à la fois millionnaires et littéraires : la conclusion est qu’à moins de devenir riche comme un fermier général, on se maintient mal aisément un grand écrivain.
La Motte, le premier, l’a très bien remarqué : « Molière est à la vérité un grand peintre, mais il lui est échappé de faux portraits.
On n’y relèvera que ce qu’y remarquait Napoléon lui-même, c’est-à-dire l’amour qu’il avait inspiré à sa noble épouse, et dont elle lui donna des preuves par son dévouement absolu.
Une idée utile et toute pratique, une chaleureuse et patriotique étincelle, c’est ce que nous nous sommes plu à relever dans un discours, spirituel assurément, mais qui n’aurait pas été remarqué à ce degré s’il n’avait été l’expression de convictions senties, et s’il n’était venu à la suite et en compagnie d’actions nées du cœur.
Je ne ferai pas remarquer que les Odes et Ballades et même les Orientales, écrites après les Méditations, ont beaucoup plus vieilli, et qu’avant la Légende des Siècles nous avions les poèmes de Vigny et ce bizarre et çà et là sublime poème de la Chute d’un Ange.
Caro lui a consacré, il fait remarquer en note que cet article était de « vingt-quatre pages et orné de trois gravures ».
Les derniers rois «… Après avoir écouté les six rois qui étaient venus passer le carnaval à Venise, Candide remarqua un septième personnage qui soupait à une table voisine et qui faisait assez grande chère.
Albert Mockel Stuart Merrill a la science de la ligne décisive, comme il sait onduler toutes les souplesses d’une attitude ; mais, il faut le remarquer, ses formes sont presque toujours en équilibre statique, telles que les fortes et nobles créations de Constantin Meunier, par exemple ; le geste, chez lui, peut s’immobiliser indéfiniment, par cela même qu’il indique plus souvent un état qu’une action, et donne mieux l’impression de la chose qui dure.
En ce cas, on remarquerait tout d’abord que, dans la galerie des types ou des artistes célèbres de la commedia dell’arte, plusieurs ne figurent point parmi ceux que j’ai passés en revue.
Remarquez enfin dans la lettre de madame de Coulanges le mot qui commence la phrase qui suit la nouvelle : « Cependant, dit-elle, elle est plus occupée de ses anciennes amies qu’elle ne l’a jamais été. » Cependant vient bien après l’approbation d’un homme tel que le roi ; mais quel ridicule serait égal à celui de madame de Coulanges disant : M. de Coulanges mon mari trouve madame Scarron de fort bonne compagnie, et cependant elle veut toujours bien nous regarder !
Au milieu de ses impiétés, on peut remarquer qu’il haïssait les sophistes7.
Les sujets qui sont encore intacts nous échappent, et nous lisons plusieurs fois l’histoire qui les raconte sans les remarquer, parce que le genie n’ouvre pas nos yeux ; mais ces sujets frapperoient d’abord le poëte qui auroit un genie propre à les traiter.
Les mêmes regles veulent encore qu’on donne aux differentes nations qui paroissent ordinairement sur la scene des tableaux, la couleur de visage et l’habitude de corps que l’histoire a remarqué leur être propres.
On peut même remarquer cette difference dans les ciels des tableaux du Titien et des tableaux de Rubens, ces deux peintres aïant representé la nature telle qu’elle se voit en Italie et dans les Païs-Bas où ils la copioient.
En plus d’un endroit nous avons remarqué des touches très fraîches, et qu’il n’a prises sur la palette de personne.
Il n’est pas inutile de remarquer que lorsque ces éloges parurent, quelques hommes trouvèrent mauvais qu’on eût déshonoré des cardinaux et des princes, jusqu’à les mettre à côté de simples artistes.
Après avoir remarqué, dans sa description de Tanagre, que les habitants de cette ville ont su le mieux, parmi les Grecs, régler ce qui concerne le culte divin, toujours attentifs à placer les temples à part, dans un lieu pur, loin de l’habitation des hommes, il ajoute, apparemment par cette liaison d’idées naturelle entre le culte et la poésie : « Le tombeau de Corinne28, qui seule, à Tanagre, a fait des hymnes, est placé dans le lieu le plus découvert de la ville.
La botanique, afin de mieux définir l’immense règne végétal, compose même de la foule des plantes et des fleurs une quantité de familles qu’elle range d’après leurs attributs, pour les mieux remarquer. […] Remarquons seulement, vous dis-je, qu’ils n’ont rien méconnu, rien omis des parties de l’art ; mais qu’ils y ont superposé ce qui, pour nos formules critiques, s’y trouve d’incompréhensible. […] Remarquons seulement que ce qu’il enseigne à cet égard est encore propre à notre art dramatique. […] Outre ces défauts, remarquez celui-ci ; il y a cinq épithètes dans ces deux vers. […] Remarquons en passant que les anciens atteignaient mieux que nous l’expression des sentiments propres à la force idéale des héros qu’ils animaient.
Remarquez qu’ils sont honorables comme tous ceux qui jouent la difficulté. […] Plus tard, d’une part les tendances naturelles devenant des procédés, comme le fait bien remarquer M. […] Il n’a pas été fait très souvent, remarquez-vous ? […] Il n’est nullement nécessaire, fait-il remarquer, qu’il y ait signature de contrat pour qu’il y ait contrat. […] Remarquez que nous ne savons rien, par exemple, de l’âme d’Andromaque et de Britannicus.
Il est à remarquer que ces croquis de touche plus franchement « réaliste » se multiplient dans la seconde partie de l’oeuvre de Molière. […] Cela est quelque chose, quoique Dumas ait remarqué, avec justesse, qu’il ne suffît pas d’« aimer sa mère » pour être un bon dramaturge. […] Oserai-je remarquer qu’Ulysse a sur Monte-Cristo l’avantage de la bonhomie ? […] Solness n’y a pas précisément mis le feu ; mais, ayant remarqué à la cheminée une fissure dangereuse, il a négligé de la boucher, espérant vaguement l’incendie. […] On lui fait remarquer que leur situation n’est pas gaie : « Eh bien !
Je ne sais qui l’a remarqué spirituellement, il faut que l’auteur ait quelquefois de l’impatience pour que le lecteur n’en ait pas. […] Nous aurons occasion surtout de le remarquer lorsqu’il abordera l’histoire ; il eut son procédé à lui et sa manière. […] Augustin Thierry, dans la préface de ses Études historiques, où il lui rend le plus touchant et le plus noble des hommages : « Comme on l’a souvent remarqué, dit M. […] On a lieu toutefois de remarquer que Charlemagne ne grandit point dans ses récits ; il n’y apparaît qu’un peu effacé et dans un lointain qui n’ajoute pas précisément à l’admiration. […] Ai-je besoin aussi de faire remarquer que cette expression, talent distingué, voulait dire alors plus qu’aujourd’hui ?
Et il est à remarquer qu’elle a été bien plus courte. […] Jusqu’au dernier jour de sa vie, elle écrivit ou publia des romans, où l’on ne remarquait ni infériorité ni décrépitude dans la composition et le style, mais où le coup de pouce du grand prosateur était toujours marqué. […] Je me borne à faire remarquer maintenant que Flaubert accepta le premier sujet qui s’offrit à lui et qu’il lui eût été indifférent d’en traiter un autre. […] On remarqua, parallèlement, deux étranges symptômes chez le malade. […] Il faut ici remarquer que la majorité des critiques semble s’imaginer qu’il n’existe qu’un genre d’immoralité, l’immoralité érotique, comme si la loi divine se réduisait à un commandement.
Du moins peut-on remarquer que le style de la Tempête paraît, plus qu’aucun autre ouvrage de Shakespeare, s’éloigner de ce type général d’expression de la pensée qui se retrouve et se conserve plus ou moins partout, à travers la différence des idiomes. […] Le docteur Malone suppose que c’est en 1600 que fut écrite la comédie de Comme il vous plaira ; c’est une de celles qui ont le plus enrichi les recueils d’extraits élégants ; on y remarquera le fameux tableau de la vie humaine : Le monde est un théâtre, etc., etc. […] Johnson observe que le style de Shakspeare, dans Troïlus et Cressida, est plus correct que dans la plupart de ses pièces ; on doit y remarquer aussi une foule d’observations politiques et morales, cachet d’un génie supérieur. […] Il faut remarquer d’ailleurs que les scènes entre Talbot et son fils sont presque entièrement en vers rimés, ainsi qu’il s’en trouve un grand nombre dans les ouvrages de Shakspeare, tandis que, dans le reste de la pièce, et dans les deux pièces qui paraissent destinées à lui faire suite, il ne se trouve presque aucune rime. […] Quelquefois aussi les endroits retouchés par Shakspeare, soit sur son ouvrage, soit sur celui d’un autre, se font remarquer par la recherche d’esprit qui lui est familière, et qui n’est pas ici compensée par cette conséquence et cette cohérence des images qui, dans ses bons ouvrages, accompagnent presque toujours ses subtilités.
Nous pourrions remarquer et choisir plus d’un de ces articles de début ; mais aucun ne nous paraît plus caractéristique de cette première manière, déjà si ferme et si sûre, que celui qu’il écrivit sur la brochure de M. de Montlosier, ou, comme il l’appelle, sur ce long cauchemar de 300 pages, intitulé De la Monarchie française au 1er mars 1822. […] Celui de Mirabeau, sous sa plume, méritait fort d’être remarqué ; le caractère et la grandeur du personnage y étaient vivement produits, même avec trop de prestige, et l’on pouvait relever déjà, dans l’appréciation de certains actes, trop de coulant et d’indulgence. […] Son morceau sur Law, mis en tête d’une certaine Encyclopédie progressive qui n’alla pas plus loin (1826), mérite d’être tout particulièrement remarqué, et il fut très-lu au moment de la publication. […] Il est juste de remarquer qu’à l’époque où M.
Elle ne cesse pas de remarquer cette ressemblance, et m’en a parlé les deux fois que je l’ai vue. » On était alors, en Angleterre, dans la première vivacité de renaissance gothique, dans ce goût du Château d’Otrante qui, depuis, s’est perfectionné, mais n’a pas cessé : « Mars 1767. — Rien ne m’avait étonnée à Londres ; mais j’ai vu plusieurs campagnes depuis quinze jours qui m’ont étonnée et charmée : même au commencement de mars, cela me paraît cent fois plus agréable que tout ce que j’ai admiré ailleurs dans la plus embellissante saison. […] Permets, ma chère Eugénie, que je n’en dise pas davantage jusqu’à ce qu’il se soit un peu débrouillé et que je sois rentrée dans mon état ordinaire, supposé que j’y puisse rentrer. » En extrayant ces simples paroles, je ne puis m’empêcher de remarquer que je les emprunte précisément à l’exemplaire des Lettres Neuchâteloises qui a appartenu à Mme de Montolieu, et je songe au contraste de ce ton parfaitement uni et réel avec le genre romanesque, d’ailleurs fort touchant, de Caroline de Lichtfield. […] Cette histoire toute romanesque a dans le détail une couleur bien anglaise, quelque chose de ce qu’Oswald, plus tard, reproduira un peu moins simplement à l’égard de Corinne ; et cette première Corinne, remarquez-le, esquisse ingénue de la seconde, a elle-même longtemps vécu en Italie. […] D’alors, et, dans tout ce qui suit, je prie de remarquer que je n’entends parler avec Mme de Charrière que du passé ; la société actuelle de La Haye est, m’assure-t-on, des plus désirables.
Aussi remarquez avec quel ensemble et quelle promptitude l’armée et ses généraux se sont ralliés comme un seul homme à la république qui leur répugnait, et aux hommes de ce gouvernement qu’ils ne connaissaient pas, même de nom. […] « En examinant avec attention cette raie jaune de la route, dit-il, j’y remarquai, à un quart d’heure environ, un petit point noir qui marchait. […] Je remarquai avec étonnement qu’elle avait à ses longs doigts deux bagues de diamants ; je pensai que c’étaient encore les bagues de sa mère, et je me demandai comment la misère les avait laissées là. […] Mais ceux qui ont su nous voir de plus près ont remarqué ce caractère de mâle détermination qui survit en nous à tout ce que le frottement des sophismes a usé déplorablement.
Je cherchais quelqu’un ; le hasard, cette providence des hommes qui cherchent, me le fit rencontrer au milieu des flots turbulents d’une révolution populaire, à la tête de laquelle j’avais été jeté ; voici comment : II En 1848, pendant que j’étais submergé par des masses de citoyens agités, tantôt à l’hôtel de ville de Paris, tantôt dans les rues ou sur les places publiques, tantôt à la tribune de la chambre des députés ou de l’Assemblée constituante : 24 février, 27 février, 28 février, journée du drapeau rouge ; 16 avril, journée des grands assauts des factions combinées contre les hommes d’ordre ; 15 mai, journée où la chambre nouvelle violée est dissoute un moment par les Polonais, ferment éternel de l’Europe ; journées décisives de juin où nous combattîmes contre les insensés frénétiques de la démagogie, et où nous donnâmes du sang au lieu de paroles à notre pays : je fus frappé par la physionomie belle, grande, honnête et intrépide d’un homme de bien et de vertu, que je ne connaissais pas, mais que j’avais eu le temps de remarquer autour de moi aux éclairs de son regard. […] VII Aristote, remarqué alors pour son aptitude, pour ses travaux et pour sa modestie, dans l’école de Platon, suivit, pendant seize ans, les leçons de ce philosophe ou plutôt de ce poète de l’immortalité. […] Arrien, toujours disposé à se laisser entraîner par leur autorité, ne dissimule pas qu’un grand nombre d’écrivains s’étaient contentés de remarquer que la familiarité de Callisthène avec Hermolaüs avait fait naître des soupçons que la haine de ses ennemis érigea en preuves. […] Mais il faut remarquer que de bonnes lois ne constituent pas à elles seules un bon gouvernement, et qu’il importe surtout que ces bonnes lois soient observées.
À l’occasion de l’Uranie de Tiedge, j’ai remarqué que les personnes pieuses forment une espèce d’aristocratie comme les personnes nobles. […] Sur un ciel serein glissaient quelques petites nuées d’orage ; plus haut on en remarquait d’autres, ayant la forme de longues bandes, qui se dénouaient. […] Je fis le tour de la maison, et je remarquai avec beaucoup d’intérêt, le long des murs, dans les branches de rosiers, un grand nombre de nids différents qui s’étaient conservés là de l’été précédent, et qui, n’étant plus couverts par le feuillage, se laissaient voir. […] Goethe remarqua dans les haies une troupe d’oiseaux, et il me demanda si c’étaient des alouettes.
Remarquez cependant que de petites choses du bagage ancien, nous sont restées, plus tenaces que la monarchie ! […] Comme aussi je reconnais à certains signes ineffaçables, l’antiquaire acharné dont les filles à peine vêtues se refusent un tour de lit et du linge blanc. — Celui-ci est toujours le premier homme du monde pour les papillons ; celui-là rêve, la veille, par où et comment il pourra se faire remarquer le jour suivant. […] c’est la règle qui devrait gouverner tous ceux qui veulent atteindre au véritable langage attique42: « On ne manquera pas, disait le Feuilleton, de remarquer dans les biographies qui viendront, plus tard, de cette artiste inimitable, qu’elle est morte un jour du mois printanier dont elle portait le nom, et que le marronnier du 20 mars, en signe de deuil, ne s’est pas couvert, ce jour-là, de ces fleurs accoutumées que le peuple de France acceptait comme un souvenir de la glorieuse et éphémère rentrée de son Empereur. […] Sa mère jouait la comédie, et aussi sa jeune tante dont la beauté était célèbre dans un temps où il était difficile de se faire remarquer parmi tant de beaux visages.
Remarquez que même ici, dans cette espèce de corollaire ajouté à la réfutation des genres « vie domestique, chevalerie, idylle », etc., les termes essentiels (lyrisme, épopée) sont précédés et suivis d’autres catégories en vérité assez problématiques. […] IV. — De la durée des ères et des époques J’ai fait remarquer (ci-dessus, p. 114) que la durée des ères et des époques diminue à mesure qu’on se rapproche du moment actuel. […] À remarquer que chez Maupassant, Flaubert et quelques autres, D’Annunzio semble préférer les œuvres moins connues : les Vers de Maupassant (et surtout La Vénus rustique), La Tentation de saint Antoine. […] À remarquer que ce cinquième acte devrait se dérouler, logiquement, dans trois lieux divers ; Dumas s’est ingénié pour rester dans le même salon.
Discours sur le système et la vie de Vico Dans la rapidité du mouvement critique imprimé à la philosophie par Descartes, le public ne pouvait remarquer quiconque restait hors de ce mouvement. […] … Mais le tonnerre s’est fait entendre, ses terribles effets sont remarqués ; les géants effrayés reconnaissent la première fois une puissance supérieure, et la nomment Jupiter ; ainsi dans les traditions de tous les peuples, Jupiter terrasse les géants. […] Il croyait avoir remarqué que ceux qui savent tant de langues, n’en possèdent jamais une parfaitement. […] Cependant plusieurs de ces pièces se font remarquer par une grande et noble facture.
En ce qui est de l’harmonie, je ferai remarquer ce que d’autres ont déjà remarqué avant moi : il y a de temps en temps chez Bernis, et par exemple dès la fin de cette première pièce, ou encore dans celle du Soir ou dans celle de La Nuit, quatre ou cinq vers de suite qui, à l’oreille, donnent déjà le sentiment de la stance de Lamartine : L’ombre descend, le jour s’efface ; Le char du soleil qui s’enfuit Se joue en vain sur la surface De l’onde qui le reproduit.
Dans les portraits des chrétiens, même des plus grands durant ces âges, Gibbon se contente de n’être jamais bien net ; il ne les présente point par leurs grands côtés, et, comme l’a remarqué un savant ecclésiastique de nos jours81, « son ouvrage fourmille de portraits équivoques ». […] Mirabeau n’était point ainsi : on le sait très bien, et je ne le remarquerais pas s’il ne lui était arrivé un jour, impatienté de cette froideur, de lancer contre Gibbon et son Histoire une tirade véhémente.
En général, et je l’ai déjà remarqué, Mme de Sévigné comprend peu Madame et ne se donne pas la peine d’entrer dans le sens de cette nature si peu française. […] [NdA] Un de mes instruits et obligeants lecteurs me fait remarquer que la princesse n’était pas luthérienne comme je l’avais dit d’abord, mais réformée, c’est-à-dire plutôt calviniste : La conversion de la maison palatine au calvinisme ou à ce qui en approche est, dans l’histoire d’Allemagne, un événement important et qui eut de graves conséquences.
Hénault imita tous les tons. » On remarqua même que le discours du garde des sceaux eut quelque chose d’impératif ; et à un moment, le ton du premier président, en revanche, eut un accent qui se ressentait de l’opposition de la veille ou qui promettait celle du lendemain. […] On aurait pu se contenter de remarquer, si on avait voulu, que j’avais fait d’assez bons choix dans ma jeunesse.
Dès cette partie de son récit on peut remarquer la plainte ordinaire que fait Rohan de la versatilité, de l’impatience et du peu de justice des peuples, de l’ingratitude qui est « l’ordinaire récompense des services qu’on leur rend » ; de leur humeur qui les porte à être « aussi insolents en prospérité qu’abattus en adversité ». […] À Ré, au moment le plus décisif de l’effort contre les troupes du roi qui y avaient opéré une descente, Soubise ne parut point faire de sa personne et de son bras tout ce qu’il aurait pu ; et à Viane, pendant que le maréchal Thémînes attaquait et brûlait un faubourg enchâssant vivement les troupes qu’on lui opposait, M. de Rohan fut remarqué sur un bastion de la ville, « d’où il considérait l’action une canne à la main ».
Remarquez que les Hollandais ont adressé juste le même reproche au prince Eugène. […] Il faisait remarquer que ce genre de guerre timide et circonspecte était le moins conforme au génie de notre nation, et que rien n’y compensait la souffrance et le danger : Enfin, monsieur, écrivait-il à M.
Gilbert fait très bien remarquer que l’arrière-pensée de Vauvenargues se trahit visiblement dans ce cri de sa modestie aux abois ; il est tenté, et il a peur de céder à la tentation. […] Est-il besoin de remarquer qu’il suffirait d’un mot lâché par lui sur sa plaie secrète, sur ce qui l’empêche d’aller à Paris, pour que Mirabeau, qui sans doute ne demanderait pas mieux et qui semble provoquer la confidence, lui offrît sa bourse ?
Mais le sage et circonspect Chapelain fit remarquer que puisque, par malheur, les conférences avaient éclaté, on n’avait plus la liberté du choix ; que cette offre honorable de protection, venant de si haut, était un ordre, et que se dérober à la bienveillance du cardinal, c’était encourir son inimitié : Spretaeque injuria formae. […] Je ferai remarquer seulement, à la décharge de l’idée de Richelieu dont assez d’autres diront les inconvénients et les difficultés, que c’était encore une idée bien française qu’avait là ce grand ministre, comme il en eut tant d’autres dans le cours de cette glorieuse tyrannie patriotique.
Mais on aura déjà remarqué combien il est peu commode pour la critique littéraire de trouver à mettre le pied convenablement en un tel sujet. […] Bacon a remarqué que les temps les plus enclins à l’irréligion sont ceux de paix et de tranquillité ; les révolutions au contraire, les grands coups de tonnerre en politique ramènent les hommes au pied des autels.
Mais on remarquera, avant tout, ce voyage que la veuve du Prétendant, du feu roi soi-disant légitime, ne craignit pas de faire en Angleterre, c’est-à-dire dans le pays où il semble qu’elle dût le moins aller. […] « … La comtesse d’Albany n’est pas seulement en Angleterre, à Londres, mais en ce moment même, je pense, au palais de Saint-James, — non pas restaurée par une aussi rapide révolution que la française, mais, comme on le remarquait hier soir à souper chez lady Mount-Edgecumbe’s, par suite de ce sens dessus dessous universel qui caractérise l’époque présente.
On a remarqué que madame de Staël prodiguait la vie ; elle-même a remarqué que M. de Guibert, dans son discours de réception à l’Académie, répéta, je ne sais combien de fois, le mot de gloire.
J’avais déjà remarqué, dans le même jardin, sa redingote râpée qui se boutonnait jusqu’au menton, son feutre déformé que jamais brosse n’avait brossé, ses cheveux longs comme un saule, et peignés comme des broussailles, ses mains décharnées, pareilles à des ossuaires, sa physionomie narquoise, chafouine et maladive, qu’effilait « une barbe nazaréenne ; et mes conjectures l’avaient charitablement rangé parmi ces artistes au petit-pied, joueurs de violon et peintres de portraits, qu’une faim irrassasiable et une soif inextinguible condamnent à courir le monde sur la trace du Juif-errant. » Nous vîmes simplement alors un grand et maigre jeune homme de vingt et un ans, au teint jaune et brun, aux petits yeux noirs très-vifs, à la physionomie narquoise et fine sans doute, un peu chafouine peut-être, au long rire silencieux. […] On aura remarqué la précision presque géométrique des termes et l’exquise curiosité pittoresque du vocabulaire.
Il est à remarquer que, dès sa seconde entrevue avec M. […] Duruy ; admirer pourquoi il le tentait, et non pas contre qui ; et dire ma piété pour sa mémoire sans désobliger personne, fût-ce parmi les morts… Je me contenterai de remarquer que des prêtres, même excellents, ont peut-être, dans ces dernières années, regretté M.
Plusieurs d’entre eux attirent par le talent ; mais, on ne peut s’empêcher de le remarquer, leur méthode et celle des œuvres suggestives diffèrent entre elles comme une plaisanterie fortement appuyée diffère de l’allusion qui indique tout sans rien nommer et déjà se détourne en créant des sourires. […] Remarquons aussi l’étymologie συμϐαλλω.
À propos de ce mot qu’on vient de lire sur Tacite, je crois vrai de remarquer que l’éloquent historien que Racine appelait le plus grand peintre de l’Antiquité, l’historien philosophe, qui a été si en honneur durant, tout le xviiie siècle, est moins en faveur depuis quelque temps. […] Pour les habiles en escrime, on l’a remarqué, il n’est pas de duel plus dangereux qu’avec des maladroits, surtout s’ils sont à la fois des furieux et des braves.
Il trouve à Mme de La Tour l’esprit net et lumineux ; mais il avait remarqué dès l’abord dans ses lettres un caractère d’écriture trop lié et trop formé, une régularité extrême d’orthographe, une ponctuation « plus exacte que celle d’un prote d’imprimerie », quelque chose enfin qui, à lui soupçonneux, lui avait fait croire un moment que ce pouvait être un homme qui se déguisait ainsi pour lui jouer un tour. […] Elle justifie ce qu’a remarqué si bien Byron : l’amour de Rousseau n’était pour aucune femme vivante, ni pour une de ces beautés d’autrefois, que ressuscitent les rêves du poète.
Quand il vint la dernière fois à Paris en 1741, M. de Fontenelle ayant remarqué dans sa prononciation quelque chose de l’accent de Normandie, lui en fit l’observation, et lui demanda s’il n’avait pas d’abord appris notre langue d’une personne de cette province ; ce qui était vrai en effet. […] « Le commerce des lettres, remarquait-il, est la conversation des sourds et l’unique lien de leur société. » Il trouvait ses dernières consolations dans sa jolie maison de campagne de Blackheath, qu’il avait aussi baptisée à la française du nom de Babiole.
On a beaucoup parlé d’une certaine plume de héron blanche que la reine avait remarquée au casque de Lauzun, qu’elle avait désiré avoir, et qu’il avait donnée à Mme de Guémené pour la lui offrir. […] Tout cela avait été très remarqué, et était devenu pour la reine une source de gronderies de la part de ses intimes, conjurés contre Lauzun.
Il est piquant de remarquer que, cette même année 1559, il publiait, sans y mettre son nom il est vrai Les Amours pastorales de Daphnis et de Chloé, ce libre et agréable roman qu’Amyot, dans sa traduction, rendait plus délicieux encore, en lui prêtant une naïveté de diction qui manque quelquefois au texte grec et qui n’est ici qu’une convenance de plus. […] Amyot a pu commettre, dans sa traduction de Plutarque, toutes les fautes et les inexactitudes soit de sens, soit historiques, géographiques, mythologiques, etc., dont on l’a taxé, et que Méziriac disait avoir remarquées jusqu’en « plus de deux mille passages » ; et cependant son mérite d’écrivain n’en est nullement atteint ; car ce mérite est d’un tout autre ordre, et il n’en est pas moins vrai, comme l’a dit Vaugelas, que personne n’a mieux su que lui le génie et le caractère de notre langue, n’a usé de mots et de phrases si naturellement françaises, sans aucun mélange des façons de parler des provinces : Tous les magasins et tous les trésors du vrai langage français, continue Vaugelas avec son enthousiasme du bien parler et du bien dire, sont dans les ouvrages de ce grand homme, et encore aujourd’hui nous n’avons guère de façons de parler nobles et magnifiques qu’il ne nous ait laissées ; et, bien que nous ayons retranché la moitié de ses phrases et de ses mots, nous ne laissons pas de trouver dans l’autre moitié presque toutes les richesses dont nous nous vantons et dont nous faisons parade.
» Ce discours de Raynouard se fait remarquer d’ailleurs par le style court, saccadé, tout le contraire du périodique. […] [NdA] On a essayé depuis de faire honneur à Raynouard d’un trait de son discours académique : parlant d’un Émilius Scaurus qui, dans une tragédie d’Atrée, avait imité quelques vers d’Euripide où les délateurs aperçurent et dénoncèrent quelque allusion politique, le récipiendaire disait : « Scaurus reçut l’ordre de mourir, et s’y soumit avec courage : Tibère régnait. » M. de Féletz, dans le compte rendu de la séance, se plaisait à remarquer que ce mot prononcé par Raynouard d’une voix forte avait été couvert d’applaudissements : « Le trait était hardi en 1807 », ajoute-t-il en note.
On aura remarqué ce trait d’observation et de malice féminine, que la reine d’Angleterre n’ayant été belle que jusqu’à l’âge de vingt-deux ans, assignait involontairement ce terme à la beauté de toutes les femmes. […] Le jour où le Parlement s’appuie de je ne sais quelle ordonnance de Louis XII pour demander « que nul ne puisse être mis en prison sans être renvoyé vingt-quatre heures après à ses juges naturels », elle ne peut s’empêcher de remarquer que cet article de garantie individuelle, comme nous dirions, « était agréable à toute la France.