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1256. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre II. De la patrie d’Homère » pp. 258-259

Plusieurs auteurs ont même cherché sa patrie dans l’Italie, et Léon Allacci (De patriâ Homeri) s’est donné une peine inutile pour la déterminer.

1257. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) «  Poésies inédites de Mme Desbordes-Valmore  » pp. 405-416

Tant que les noms aimés retourneront aux cieux, Nous chercherons Delphine à travers les étoiles, Et ton doux nom de sœur humectera nos yeux. […] Elle ne songeait pas à être une héroïne politique quand elle allait ainsi les chercher à travers les barreaux, pas plus qu’elle n’était une théologienne quand elle épanchait avec confiance ses pleurs et ses parfums devant Dieu ; elle n’avait que des instincts de miséricorde et de fraternité humaine, mais elle les avait pressants, irrésistibles.

1258. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

L’écrivain qui ne cherche que dans l’immuable nature de l’homme, dans la pensée et le sentiment, ce qui doit éclairer les esprits de tous les siècles, est indépendant des événements ; ils ne changeront jamais rien à l’ordre des vérités que cet écrivain développe. […] M. de Buffon s’est complu dans l’art d’écrire, et l’a porté très loin ; mais quoiqu’il fût du dix-huitième siècle, il n’a point dépassé le cercle des succès littéraires : il ne veut faire, avec de beaux mots, qu’un bel ouvrage ; il ne demande aux hommes que leur approbation : il ne cherche point à les influencer, à les remuer jusqu’au fond de leur âme ; la parole est son but autant que son instrument ; il n’atteint donc pas au plus haut point de l’éloquence.

1259. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

En effet, on ne va le chercher que dans les bas-fonds. […] Parmi les vagabonds qui les remplissent, lorsqu’on a évacué ceux qui peuvent faire connaître leur famille ou trouver des répondants, « il n’y a plus, dit un intendant, que des gens absolument inconnus ou dangereux ; dans ce nombre on prend ceux qu’on regarde comme les moins vicieux, et l’on cherche à les faire passer dans les troupes786 ». — Dernier affluent, l’embauchement demi-forcé, demi-volontaire, qui le plus souvent ne verse dans les cadres que l’écume des grandes villes, aventuriers, apprentis renvoyés, fils de famille chassés, gens sans asile et sans aveu.

1260. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Stendhal, son journal, 1801-1814, publié par MM. Casimir Stryienski et François de Nion. »

Cinq ou six ans plus tard, j’ai cherché en vain à m’en affliger. […] Maintenant, si vous cherchez, sur ce point particulier, un cas analogue à celui de Stendhal, vous serez tout surpris de rencontrer Mirabeau et Jules Vallès… Et, en dépit de son sang froid et de sa sécheresse d’écrivain, vous n’hésiterez plus à classer parmi les « violents » cet abstracteur de quintessences.

1261. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Années d’aventures, voilà le roman que je cherchais depuis longtemps, débarrassé enfin des sempiternels adultères et des élégances équivoques. […] Prenez-en un, lisez-le de près, cherchez à enlever une phrase, à changer un mot : c’est impossible.

1262. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

La première, c’est qu’il serait singulier que ceux qui cherchèrent à fixer sous Constantin la topographie évangélique, ne se fussent pas arrêtés devant l’objection qui résulte de Jean, XIX, 20, et de Hébr. […] On est donc par moments porté à croire que l’œuvre des topographes dévots du temps de Constantin eut quelque chose de sérieux, qu’ils cherchèrent des indices et que, bien qu’ils ne se refusassent pas certaines fraudes pieuses, ils se guidèrent par des analogies.

1263. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

On cherche la « petite secousse », n’est-ce pas, partout où on espère la trouver. […] Dans Le Tout-Pourri, par exemple, où il touche à des choses qu’il ne connaît pas mieux que nous, il se manifeste un des mille maladroits qui, d’un geste avide et ridicule, cherchent le scandale.

1264. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Cette manière de concevoir la religion, qui a été celle des esprits les plus éclairés et les plus élevés, Lessing, Schleiermacher, Benjamin Constant, Mme de Staël, ne laisse pas que de soulever des difficultés considérables, lorsqu’au lieu de l’appliquer au passé on l’applique à l’avenir, et qu’on cherche à se faire une idée de la destinée religieuse de l’humanité. […] Sans renoncer aux différences propres qui caractérisent chaque école et même chaque nuance d’école, ne serait-il pas possible de chercher à s’entendre, à se comprendre, à s’associer, au lieu de se perdre dans une multitude de petites hérésies, impuissantes dans leur isolement ?

1265. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Pour l’expliquer, il ne va pas chercher le midi à quatorze heures d’une métaphysique quelconque. […] II Il ne fallait pas, en effet, chercher plus haut que la personne de ce faible roi le secret du malheur de la monarchie.

1266. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Louis XIV. Quinze ans de règne »

Mais l’histoire intégrale du xviiie  siècle, une histoire allant d’une seule et forte venue d’une extrémité à l’autre de ce siècle, qui s’ouvre en 1700 aux affaires de la succession d’Espagne et qui se ferme en 1800 aux affaires d’une bien autre succession, — la succession de la Révolution française, — une pareille histoire, on la cherche en vain. […] Ils discernent bien la faute politique, qu’ils cherchent incessamment « à grand renfort de besicles », comme dirait Rabelais, mais s’ils avaient l’œil plus perçant et l’aile plus robuste, s’ils remontaient d’un cran plus haut que cette politique dans laquelle ils se prennent les pieds, ce qui se détache en faute pour eux rentrerait dans le tissu des nécessités de l’histoire, dont les rois sont bien les tisserands, disait Philippe II, mais à qui Dieu fournit le fil.

1267. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Paix et la Trêve de Dieu »

Cette Paix, en effet, cette Trêve de Dieu organisée définitivement au xie  siècle par le clergé, mais aussi par le roi et ses grands feudataires, a ses origines dans l’esprit séculaire de la monarchie, et l’historien devait aller les y chercher. […] On cherche en vain par quel développement de faits analogues et logiques la poussière de l’individualisme moderne serait sortie de cet écrin !

1268. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Vous les retrouveriez, trait pour trait et presque mot pour mot, dans cette Histoire de la Révolution française maintenant terminée, si vous vouliez les y chercher… et telle est la première sensation désagréable que nous cause ce livre, fait avec un autre livre, dans lequel la pensée, devenue inféconde, se reprend à couver la coquille vidée d’un œuf éclos. […] , et qui commence ainsi : « Ne cherchez point le prêtre dans les sciences ou les lettres, etc., etc. », il écrit avec aplomb que le prêtre « peut garder les petites facultés d’intrigue et de manège, mais les grandes facultés viriles, surtout l’invention, ne se développent jamais dans cet état maladif… Depuis cent cinquante ans surtout, il s’est énervé et n’a plus rien produit ».

1269. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Et si fort qu’on chercherait en vain à expliquer le phénomène d’une telle gloire par des causes générales plus ou moins puissantes, et qui, d’ordinaire, expliquent tout. […] Vous m’expliquerez « ce songe. » Mais jusqu’à présent cette lettre a été cherchée en vain dans la Correspondance de Gœthe.

1270. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Balzac »

Autant, à chaque œuvre nouvelle de Balzac, — de ce prodigieux producteur,  — il était impossible de ne pas convenir du prodige de sa production, autant on cherchait à diminuer, dans sa vie morale et pratique, l’être si souverainement supérieur dans l’ordre de l’esprit et de l’idéal ; — et c’est ainsi qu’on était parvenu à faire de la toute-puissance de Balzac quelque chose d’énorme, il est vrai, mais d’anormal, d’étrange, de mystérieux, d’absorbant, dans lequel l’homme moral n’était plus pour rien, quelque chose enfin comme une mécanique de génie, comme une splendide et énigmatique monstruosité ! […] Moi, j’aurai porté toute une société dans ma tête… Autant vivre ainsi que de dire tous les soirs : pique, atout, cœur, ou de chercher pourquoi madame une telle a fait telle ou telle chose. » Et cette fière ambition de Balzac n’a pas été une rêverie vaine.

1271. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Alexis de Tocqueville »

sur l’attestation d’un tel critique nous avons cherché obstinément la petite nuance qui devait faire de Tocqueville un très joli poète au goût éveillé de Sainte-Beuve, et qui l’eût achevé ainsi en Montesquieu, car Montesquieu a fait des vers sur Venise, et même un peu légers pour un président à mortier, et il a écrit son Temple de Gnide ; mais notre recherche a été vaine. […] Cette Correspondance, dans laquelle Tocqueville a cherché à plus d’un endroit à s’expliquer sur le sens de son ouvrage et à répondre à ceux qui persistaient à le regarder comme confus et contradictoire, atteste à quel point son esprit tout entier ressemblait à son livre.

1272. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIII. Pascal »

Ce n’est point là qu’il faut chercher la caractéristique, l’élément générateur de son génie. […] c’est le poëte, qui est par-dessous tous ces raisonnements, tous ces doutes, toute cette syllogistique désespérée, toute cette algèbre de feu qui cherche l’inconnue et ne la trouve jamais, et qui, comme un phénix effrayé, aveuglé par les cendres du bûcher où il s’est consumé lui-même, se sauve tout à coup dans le ciel !

1273. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Eh bien, j’ai cherché vainement dans les traductions de Swedenborg cette partie irréductible et indécomposable à la sottise d’un traducteur ; ce diamant de poésie, vainqueur des platitudes de toute prose ! […] ou en chercher une explication meilleure que toutes celles qui ont été données ? 

1274. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Théodore de Banville »

Le bleu, ici, ce n’est plus le bleu de l’idéal ou du rêve, c’est le bleu du vide, et le poète des Cariatides l’a dit mieux que moi : Pourquoi chercher ailleurs l’azur du pays bleu ? […] Eh bien, le jour où cette fatalité planerait sur nous, le jour où se lèvera, haletant, courroucé et terrible, le chanteur d’Odes qui sera le Tyrtée de la France ou son fougueux Théodore Kerner, s’il cherche la langue de l’Iambe armé de clous dans Le Ménage parisien, ou dans L’Honneur et l’Argent, il ne le trouvera pas… » Eh, parbleu !

1275. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Laurent Pichat »

           L’aigle a peur, et s’en va chercher Plus bas l’eau des torrents vagabonde et sujette, Dont la rage distrait le touriste, et qui jette            L’écume au revers du rocher. […] Rien de ce qui peu dure            Rien de ce qui cherche les yeux !

1276. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Si je cherchais dans l’ordre physique une ressemblance avec son talent, je dirais qu’il me fait penser à l’élève, héroïquement râblé, du Centaure Chiron, dans le beau tableau de L’Éducation d’Achille. […] On la cherche… Certes !

1277. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules Sandeau » pp. 77-90

Sandeau, que nous avons vainement cherchée dans le nouveau roman qu’il publie. […] Il y en a de plus d’une espèce dans ce livre, où l’on cherche vainement la simplicité, la grandeur, l’émotion, et une beauté sombre.

1278. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

Malot a cherché et a découvert ? […] peut-être : les imitateurs, qui cherchent leur vie à toute porte finissent bien toujours par trouver quelqu’un ou quelque chose à imiter.

1279. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 5482-9849

On a toûjours cherché dans ces jours de solennité à étaler quelque appareil dans ses vêtemens, dans sa suite, dans ses festins. […] Etre galant, en général, c’est chercher à plaire par des soins agréables, par des empressemens flatteurs. […] Un prince qui mettra son honneur à se venger, cherchera une gloire fausse plûtôt qu’une gloire vaine. […] Le glorieux est plus rempli de vanité ; il cherche plus à s’établir dans l’opinion des hommes ; il veut réparer par les dehors ce qui lui manque en effet. […] que le célebre maréchal de Saxe se déterminoit à chercher, autant qu’il pouvoit, ce qu’il appelloit des affaires de poste.

1280. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

Fantine la laisse en pleurant, s’engage à payer sa pension, s’établit seule dans sa ville natale, et y cherche de l’ouvrage. […] Hugo va chercher pour son héros du bagne, en 1818, la considération publique où elle est, dans une addition bien faite, dans une fortune acquise sou par sou, en faisant, par charité, travailler une multitude d’ouvriers chastes et probes, à condition que la journée de chacun et de chacune lui rapporterait à lui-même un bon bénéfice ! […] L’homme que vous cherchez, ce n’est pas lui, c’est moi. […] Alors il cherche un mot comme on cherche une épée.

1281. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre II. Le rôle de la morale » pp. 28-80

Le « nous » voulait nous faire croire à son accord avec le « moi », mais l’instinct égoïste, à son tour, cherche à passer sous le couvert de l’instinct social. […] Chacune a cherché à duper l’autre et chacune cherche à profiter de son mieux de la convention qui a mis la paix entre elles. […] Et quel gouvernement, quelle forme politique laissera librement ses adversaires organiser des complots contre elle et chercher à la renverser ? […] Il n’aurait pas à redouter la critique, il chercherait moins à en imposer s’il imposait davantage, et il ne présenterait pas à l’individu comme un ordre intérieur et une révélation sacrée ce qu’il n’aurait qu’à montrer à l’esprit pour le lui faire volontairement accepter.

1282. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 14 mars 1885. »

Voltaire écrivant à Cideville. « Quant à moi, ajoute Beaumarchais, qui suis né très sensible aux charmes de la bonne musique, j’ai bien longtemps cherché pourquoi l’opéra m’ennuyait, malgré tant de soins et de frais employés à l’effet contraire ; et pourquoi tel morceau détaché qui me charmait au clavecin, reporté du pupitre au grand cadre, était près de me fatiguer s’il ne m’ennuyait pas d’abord ; et voici ce que j’ai cru voir. […] Si vous cherchez la poésie allemande, lisez Goethe. […] IV Si vous êtes dépourvus de parti pris, si vous cherchez dans les grands spectacles artistiques quelque chose de plus que le plaisir de l’oreille et des yeux, — si vous osez blâmer Rossini de ses paresses et Meyerbeer de ses concessions, si le drame lyrique, tel qu’il fut permis à Scribe de le concevoir, ne satisfait pas vos aspirations, si vous êtes pleins d’un enthousiasme sincère pour le vrai art dramatique qui a donné le Prométhée enchaîné à la Grèce, Macbeth à l’Angleterre, les Burgraves à la France : entrez résolument dans l’œuvre de Richard Wagner et, en vérité, d’admirables jouissances, accrues par le charme de la surprise, seront le prix de votre initiation. […] Ne cherchez pas : c’est Beckmesser. […] Fourcaud cherche une forme classique renouvelée par un souffle nouveau.

1283. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

Dante n’est qu’un théologien populaire, en vers quelquefois triviaux, quelquefois sublimes, qu’on peut lire en le feuilletant comme on cherche une perle dans un tas d’écailles. […] Levez donc vos regards vers les célestes plaines, Cherchez Dieu dans son œuvre, invoquez dans vos peines             Ce grand consolateur. […] Sa bonté de son œuvre est absente ; Vous cherchez votre appui : l’univers vous présente             Votre persécuteur. […] Quand cette heure du vide du cœur et de la solitude faite autour de nous à l’improviste par la mort arrive, nous nous retournons avec anxiété vers l’éternel contemporain de nos âmes, vers Dieu, et nous cherchons dans la religion le secret de cet horrible inconnu de la mort, le pire des supplices pour l’être pensant, car il les renferme tous. […] « Je renonce à chercher des yeux, des mains, des bras, « Et je dis : C’est bien toi, car je ne te vois pas ! 

1284. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Rita dit à Allmers : « Pour remplir ta vie, il t’a fallu chercher un nouveau but. […] Plusieurs, à cette époque, étaient agités de très généreux sentiments, faisaient des examens de conscience, cherchaient le sens de la vie, cherchaient le devoir. […] Cherchons une aventure morale d’homme de cinquante ans. […] Cherchons quelque chose de plus général. […] Il a cherché et trouvé pâture à son cœur.

1285. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Peyrefort, Émile »

Ce n’est pas dans ces pièces-là qu’il faut chercher querelle au poète pour abuser des mots de lumière et des épithètes qui chantent.

1286. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Des Rieux, Lionel (1870-1915) »

Et puis, M. des Rieux a su apporter tant de probité à la reconstitution de ses petites scènes grecques, que, vraiment, on ne saurait lui en vouloir de son archaïsme cherché, et qu’on doit seulement se contenter de sourire de la satisfaction tout à fait jeune et de sain érotisme qu’avec bonheur et discrétion il a trouvée pour nous… [L’Ermitage (octobre 1895).]

1287. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 517-518

Il passoit son temps à défricher les Inscriptions, qu’il cherchoit sur les marbres brisés des ruines les plus anciennes, & les expliquoit mieux que personne.

1288. (1763) Salon de 1763 « Peintures — La Tour » p. 223

C’est un fait qu’en 1756 faisant le portrait du roi, Sa Majesté cherchait à s’entretenir avec lui sur son art, et que La Tour répondit à toutes les observations du monarque, Vous avez raison, Sire, mais nous n’avons point de marine.

1289. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Ce qu’il veut avant tout, ce qu’il cherche avec une persévérance infatigable, c’est une riche moisson de strophes sonores et dorées. […] Le défaut capital de mademoiselle Anaïs, c’est de ne jamais modérer son ambition, et de chercher à tous propos les grands effets. […] J’ai longtemps cherché quelle pouvait être la pensée primitive qui avait présidé à ce travail poétique, et j’avoue que je suis encore à la deviner. […] L’histoire n’est-elle pas la mise en œuvre des passions et des idées que nous avons vainement cherchées dans le drame de M.  […] On relit ce qu’on a d’abord admiré, on cherche à deviner la cause de son plaisir.

1290. (1908) Après le naturalisme

Ne cherchons pas là des petits faits, des individualités. […] Il faut en chercher d’autres plus essentielles et toujours on les trouve. […] Et où ira-t-on la chercher cette Élite, si ce n’est parmi ceux qui possèdent le don du Verbe et de la Pensée ? […] Qu’on découvre une harmonie musicale entre certains sons, nous l’accordons également et nous pensons qu’en cela, comme ailleurs, il vaut mieux chercher le sympathique que le discordant. […] Notre intelligence ne se différencie pas du génie du fleuve qui cherche les vallées pour aller à la mer.

1291. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Ils pensaient : « Ce voyage tournera mal pour nous. » « Pendant ce temps, Sîfrit, la puissante épée, était retourné au vaisseau, sans que nul ne s’en aperçût, pour chercher la Tarnkappe qu’il y avait cachée. […] » « Il était facile de leur faire agréer ce conseil ; elles cherchèrent leurs riches habits. […] Alors il chercha la marque sur le vêtement du héros. […] Il cherche une autre épouse. […] Durant ce temps, vous irez dans vos logements et y jouirez d’un bon repos. » « Mais Werbel reprit : « Ne pourrions-nous être admis à voir notre dame la très-riche Uote, avant que nous cherchions du repos ? 

1292. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Delarue-Mardrus, Lucie (1874-1945) »

Mais il ne faut point chercher en son livre seulement de fières paroles selon

1293. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Ducoté, Édouard (1870-1929) »

Ducoté est un sincère, et quand il ne cherche pas à quintessencier, il sait dans une langue excellente exprimer des sentiments très humains et des sensations très délicates.

1294. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Holmès, Augusta (1847-1903) »

Même quand elle cherche à imiter Wagner, Mlle Holmès est elle-même, comme Mozart restait Mozart quand il écrivait dans le style de Hændel.

1295. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valade, Léon (1841-1884) »

Il n’a jamais cherché la renommée ; on pourrait presque dire qu’il l’a fuie ; et peut-être, cependant, tel qui a fait tout d’abord un gros tapage autour de son nom laissera-t-il, après lui, beaucoup moins que ce poète.

1296. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 214-215

Pour joindre la fine Littérature à la saine Morale, il apprend au Public que les Auteurs anciens sont obscurs & la nuit même ; qu'Horace n'est qu'un homme de table & de plaisirs, qui ne cherche qu'à rire & à boire.

1297. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 256-257

Ils doivent chercher ailleurs des modeles de goût & d'une sage sobriété.

1298. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 438-439

A l'en croire, le Critique des Entretiens d'Ariste & d'Eugene est un malhonnête homme, qui dit cent fausses pointes & cent insolences, un faiseur de libelles diffamatoires qu'il ne faut pas chercher parmi les honnêtes gens, qui ne fréquente que les plus sets de la lie du peuple.

1299. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Note préliminaire » pp. 5-6

La presse quotidienne, qui suit et quelquefois devance les goûts du public, n’a rien de mieux à faire ici que de chercher à les satisfaire.

1300. (1828) Introduction à l’histoire de la philosophie

Eh bien, aujourd’hui, même dans l’enfance de la philosophie moderne, on peut dire qu’il y en a probablement sept à huit qui cherchent à se comprendre, qui réfléchissent. […] Jetez les yeux sur ce symbolisme universel qui est partout, et cherchez à le déchiffrer ; cherchez sincèrement ce que veut dire cette histoire politique presque toute mythologique, sans chronologie, comme l’éternité ; ce que signifient ces monuments de l’art et de la religion, si bizarres, si démesurés, en apparence si extravagants. […] De là ce soupçon sublime de Fénelon : « Ô raison, raison, n’es-tu pas le Dieu que je cherche ?  […] Pour le découvrir, il ne faut pas chercher bien loin : elles existent de l’existence de l’esprit ; elles ne sont pas autre chose que les manières d’être de la raison éternelle. […] Cherchons un théâtre pour cette époque de l’humanité qui doit représenter l’infini, l’unité, l’immobilité.

1301. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

S’il ne parvient pas à nous donner le change, c’est qu’il ne l’a pas cherché. […] Le dessin de ces vieillards s’alourdit, ils cherchent, ils répètent, le tour marche sans rien modeler. […] Il s’est voulu, s’est cherché une discipline. […] » Le Parlement est plein de fameux Loustalots qui se cherchent vainement dans les noms latins de M.  […] Cette critique tend à dégager d’une œuvre ses thèmes, à chercher une musique des esprits, à la manière dont Sainte-Beuve cherchait une histoire naturelle des esprits.

1302. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Il la cherche, l’aperçoit, écarte toutes les autres dames, s’approche d’elle fort courtoisement et lui baise les yeux et le front. […] *** Je vous prie de ne point prendre à la lettre les noises que je cherche dans cette causerie. […] On a cherché à connaître exactement son état civil. […] Je chercherai quelques exemples dans une série d’odes intitulée : La maison de Sylvie. […] Il s’agissait de rétorquer les arguments qu’un critique du nom de Fremy cherchait à faire valoir aux dépens du poète.

1303. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

J’aurai cherché souvent le point où il faut frapper pour tuer et je constaterai sans doute que l’endroit vulnérable est toujours le même. […] Naturellement, il ne faut chercher aucune pensée dans les pièces composées de la sorte. […] Mais, critique candide, je persiste à chercher dans les livres loués la raison des louanges. […] Le courage me manque d’utiliser tout cela ; et je cherche des prétextes pour écarter ces dernières gouttes de lie. […] Ne cherchez pas davantage, madame, je ne me permettrais pas de douter de votre parole.

1304. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valéry, Paul (1871-1945) »

Le charme est bref, l’originalité précieuse et cherchée ; mais ces qualités sont si rares chez les poètes qui entourent le trône de lassitude où de Mallarmé rêve du Symbolisme !

1305. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 259-261

Il est un Auteur en crédit, Dont la Muse a le don de plaire ; Il fit la Chercheuse d’Esprit, Et n’en chercha point pour la faire.

1306. (1927) Approximations. Deuxième série

Légères, les nuances que j’ai cherché à poursuivre ici le sont assurément ; justes ? […] Mieux vaut chercher ailleurs le reflet de cette image de la passion, toujours la même, que je porte invariablement en moi. […] L’homme cherche des conseils le plus loin, les femmes le plus près possible. […] C’est tout ce que dans une note on peut chercher à indiquer. […] Je gouvernais vers elle en insensé : je cherchais le récifhb ».

1307. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

J’ai cherché moi-même à le réfuter, au moins partiellement. […] Ils ont la manie de se chercher des ennemis et de tellement les chercher qu’ils en créent pour en trouver. […] Ils cherchent à se les concilier. […] Aux approches de la guerre de 1870, l’Empire chercha des alliés. […] Il fallait chercher ou retenir autre chose.

1308. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Ils remarquèrent que ce zèlé partisan de l’astronome Polonois ne cherchoit qu’à leur en imposer. […] Il en a cherché les principes physiques. […] « Cette société, sous apparence d’enseigner gratuitement la jeunesse, ne cherche que ses avantages. […] Les jésuites cherchèrent à lui rendre tout le mal qu’il vouloit leur causer. […] On chercha toutes les voies de rendre les jésuites odieux(*).

1309. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Quand j’eus fini, je cherchai à me procurer tout ce que les traductions pouvaient me permettre de savourer du même écrivain. […] Viéra en faisait elle-même les honneurs, servait avec soin ses hôtes, et cherchait à deviner leurs désirs. […] C’est peut-être précisément ce que je cherche. […] On se hâta d’envoyer chercher le docteur, c’est-à-dire le médecin de l’hôtel. […] À cette nouvelle, elle entra en colère, se lamenta, puis ordonna de chercher le muet partout et de le ramener, déclarant que jamais elle n’avait voulu faire périr Moumou.

1310. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Thiers n’a jamais manqué, à l’occasion, de se prononcer contre cette disposition d’esprit si commune de nos jours, qui consiste à se replier sur soi, à s’analyser, à raconter ses propres émotions au lieu de chercher à s’en procurer de nouvelles ou d’en produire chez d’autres ; il appelle cela le genre impressif et le croit contraire à la destinée naturelle de l’homme, laquelle est plutôt dans le sens actif. […] En y réfléchissant depuis, l’historien a cherché à se faire la théorie de sa manière. […] Tandis que vous pensez à tant de choses, le canon gronde, votre tête est menacée : mais ce qui est pire, des milliers d’hommes vous regardent, cherchent dans vos traits l’espérance de leur salut. […] Nous pourrions, en d’autre temps, essayer d’entrer dans ces aperçus, emprunter à la parole même de l’auteur quelques-uns des développements dont elle est fertile, ou même chercher à obtenir de sa faveur quelque fragment de l’histoire de Florence ; mais l’attente universelle est ailleurs en ce moment, et c’est une autre pièce que le parterre assemblé réclame déjà à grands cris de toutes parts. […] Pas un effet cherché ; l’animation n’est que celle du sujet, l’éloquence n’est que celle des choses.

1311. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Gabriel Naudé »

Cherchez bien, cette humeur et cette séve qui verdoie diversement dans le feuillage, elle provient de la racine. […] Nul, en son temps, ne l’a pratiquée mieux que lui et dans les vraies conditions du genre, à petit bruit, sans amour-propre, sans montre, à l’abri des gros livres et comme sous le triple retranchement des catalogues ; car, avec lui, c’est derrière tout cela qu’il la faut chercher. […] En 1624, le Père Garassus avait publié le livre de la Doctrine curieuse des Beaux-Esprits modernes, dans lequel il cherchait partout des libertins et des athées ; Naudé put en prendre l’idée de venger, par contre-partie, les grands esprits de l’antiquité qui avaient, d’ailleurs été compromis, il nous l’apprend positivement, dans les suites de cette querelle. […] On les veut nouveaux et flatteurs à l’œil comme à la fantaisie ; on y cherche un peu la même beauté que dans la nature. […] A force de chercher finesse, on s’abuse aussi.

1312. (1813) Réflexions sur le suicide

Il n’en est pas ainsi de ceux qui souffrent : la réflexion est leur plus sûr asile, et séparés par l’infortune des distractions de la société, ils s’examinent eux-mêmes et cherchent, comme un malade qui se retourne dans un lit de douleur, quelle est la position la moins pénible qu’ils puissent se procurer. […] Il est permis à l’homme de chercher à se guérir de tous les genres de maux : mais ce qui lui est interdit c’est de détruire son être, c’est-à-dire la puissance qu’il a reçue de choisir entre le bien et le mal. […] Que veut-on chercher de plus dans l’Évangile sur la résignation à la douleur et sur le devoir de la supporter avec patience et courage ? […] La société telle qu’elle est organisée de nos jours a rempli la plupart des esprits de frivolités et de vanités, et l’on n’a pas honte de vivre sans réfléchir, sans chercher à connaître les merveilles du monde qui sont faites pour instruire l’homme par des symboles éclatants et durables. […] — Je ne chercherai point, me dit Asham, à discuter avec vous des opinions dont l’inébranlable fermeté peut vous être nécessaire, je ne m’inquiète que de la souffrance à laquelle le sort vous condamne ; pourrez-vous la supporter, et cette attente d’un coup mortel, d’une heure fixée, n’est-elle pas au-dessus de vos forces ?

1313. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

Il le chercha, et il le trouva dans notre civilisation française de la dernière année de nos révolutions. […] Je cherchai la famille de Laure. […] J’ai souvent cherché depuis autour de moi quelque homme semblable à celui-là et capable de cette abnégation de soi-même entière et insouciante. […] On croirait que l’égoïsme a tout submergé ; ceux même qui cherchent à sauver les âmes et qui plongent avec courage se sentent prêts à être engloutis. […] Il était trop honnête homme et trop patriote pour chercher dans le socialisme un appui ou une vengeance.

1314. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (2e partie) » pp. 97-191

Chercher à produire ces effets en mettant les choses sous les yeux directement, est beaucoup moins digne de l’art, et il n’y faut que les frais de la représentation. […] Cherchons donc quels sont les objets qui excitent la terreur et la pitié dans les événements réels de la vie. […] Elle cherche des preuves, les classe, les discute, pour en faire ressortir, avec d’autant plus d’évidence, la vérité que doit accepter la raison après l’avoir soumise librement à son examen. […] Si Platon a mieux parlé de la morale que ne l’a fait Aristote, si surtout il a su l’inspirer mieux que son disciple, n’en cherchons pas d’autre cause. […] En attribuer l’étude à la physiologie, c’est la perdre ; chercher à comprendre l’âme de l’homme en observant les plantes et les animaux, c’est s’exposer aux plus tristes mécomptes.

1315. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Que de fois, écrivains de hasard ou même de profession, il nous arrive de chercher un mot, un certain mot qui se dérobe et que nous poursuivons avec une poignante impatience, persuadés qu’il est le seul bon, le seul vrai, le seul qui ne nous trahirait pas. […] Il ne s’agit certes point de faire œuvre directement utile ou utilitaire : l’utilité sera dans la beauté de l’œuvre vivante et neuve qui pourra dire à ceux qui se plaignent : Votre erreur est de chercher hors de vous des trésors tangibles, réels, de la douteuse réalité des pierres changées en pains. […] Nous représentons, peut-on dire, des prémisses qui se cherchent ; ces prémisses sont nos facultés qu’il faut développer, conduire à leur perfection — cela pour chacun des individus qui composent une société et, en conséquence, pour l’individu universel qui se concerte de toutes ces unités et qui ne se comporte pas autrement, dans sa destinée immense, que chacune de ces unités dans leur courte vie. […] N’ont-ils pas estimé trop haut la masse des vivants, de cette douloureuse et désireuse multitude qui ne peut se contenter de chercher en gémissant, qui a besoin de certitude toujours et quand même, et qui veut tout de suite un point fixe où se prendre ? […] L’art s’efforce de recréer un mysticisme sauveur en scrutant les secrets de la nature : d’instinct il appelle au secours vers ceux qui, de leur côté, cherchent le vrai, vers les philosophes et les savants.

1316. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VII : Instinct »

On a observé dernièrement que les Abeilles, au lieu d’aller chercher le pollen de fleur en fleur, emploient très volontiers diverses substances, et entre autres du gruau110. […] Il faudrait, de plus, que les premiers oisillons éclos fussent nourris par le mâle seul, la femelle ne pouvant quitter ses autres œufs prêts à éclore pour aller chercher des aliments. […] Cependant au bout d’un quart d’heure, et peu de moments après que les quelques Formica flava qui étaient demeurées attachées au fragment de leur nid se furent retirées, les esclavagistes reprirent courage, revinrent chercher les nymphes et les emportèrent dans leur fourmilière. […] Si nous cherchons à établir une série, peu étendue, il est vrai, de degrés transitoires, nous trouvons l’un des termes extrêmes représenté par les Bourdons, qui déposent leur miel dans leurs vieux cocons, en y ajoutant quelquefois de courts tubes de cire. […] De même, les éleveurs visent à ce que le gras et le maigre soient convenablement entremêlés dans la chair de leurs animaux, et lorsqu’un sujet remplissant cette condition est abattu, ils cherchent à se procurer d’autres individus de la même souche et à les multiplier.

1317. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Non, les visions se succèdent, par enrichissement et par simplification, et cherchent longuement, en tâtonnant, leur expression, c’est-à-dire leur forme adéquate. […] Il a mêlé au récit de Matthieu une exaltation qui serait à sa place dans le Cantique des Cantiques. — Quelqu’un alla chercher une Bible, et voilà que, à mon propre étonnement, dans le Cantique de Salomon, je découvris une série de phrases presque textuellement copiées par D’Annunzio. […] L’explication est à chercher non plus seulement dans le tempérament artistique mais aussi dans le caractère moral du poète. […] En attendant, sans impatience d’ailleurs, la petite bibliothèque promise, je cherche en vain, chez D’Annunzio, un bon roman et un bon drame. — Des romans, le meilleur (relativement) est peut-être le premier en date, Il Piacere (1889) ; est-ce parce que le poète y a réalisé le roman autobiographique que tout homme porte en soi ? […] Ibsen a cherché mieux : ses personnages essentiels racontent eux-mêmes les faits qui précèdent et qui expliquent le drame ; mais ils racontent bribes par bribes ; il faut leur arracher la vérité ; de là une exposition qui se prolonge trop, qui semble un rébus attirant et décevant à la fois. — Les conventions !

1318. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Mais voici quelques projets plus esquissés sur lesquels nous l’entendrons lui-même : « Il ne sera pas impossible de parler quelque part de ces mendiants charlatans qui demandaient pour la Mère des Dieux, et aussi de ceux qui, à Rhodes, mendiaient pour la corneille et pour l’hirondelle ; et traduire les deux jolies chansons qu’ils disaient en demandant cette aumône et qu’Athénée a conservées. » Il était si en quête de ces gracieuses chansons, de ces noëls de l’antiquité, qu’il en allait chercher d’analogues jusque dans la poésie chinoise, à peine connue de son temps ; il regrette qu’un missionnaire habile n’ait pas traduit en entier le Chi-King, le livre des vers, ou du moins ce qui en reste. […] André, dans ses notes, emploie, à diverses reprises, cette expression : j’en pourrai faire un QUADRO ; cela paraît vouloir dire un petit tableau peint ; car il était peintre aussi, comme il nous l’a appris dans une élégie : Tantôt de mon pinceau les timides essais Avec d’autres couleurs cherchent d’autres succès. […] Ailleurs, ce n’est plus le gracieux enfant, c’est Andromède exposée au bord des flots, qui appelle la muse d’André : il cite et transcrit les admirables vers de Manilius à ce sujet, au Ve livre des Astronomiques ; ce supplice d’où la grâce et la pudeur n’ont pas disparu, ce charmant visage confus, allant chercher une blanche épaule qui le dérobe : Supplicia ipsa decent ; nivea cervice reclinis Molliter ipsa suae custos est sola figurae. […] Sur un petit feuillet, à travers une quantité d’abréviations et de mots grecs substitués aux mots français correspondants, mais que la rime rend possibles à retrouver, on arrive à lire cet autre ïambe écrit pendant les fêtes théâtrales de la Révolution après le 10 août ; l’excès des précautions indique déjà l’approche de la Terreur : Un vulgaire assassin va chercher les ténèbres, Il nie, il jure sur l’autel ; Mais, nous, grands, libres, fiers, à nos exploits funèbres, A nos turpitudes célèbres, Nous voulons attacher un éclat immortel.

1319. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXIXe entretien. Tacite (2e partie) » pp. 105-184

« Ce fut la débauche du sang et l’appétit des dépouilles qui poussèrent ton génie, ignoré et inexpérimenté encore des justifications que tu cherches aujourd’hui, à t’assouvir de ce carnage illustre. […] Quand elle parlait de s’éloigner pour aller se retirer dans ses jardins de Tusculum ou dans ses champs d’Antium, il l’encourageait à chercher ces loisirs. […] « Elle ordonne de chercher le testament d’Acéronia et de faire l’inventaire de ses biens, cela seulement sans dissimulation. » XLIII « Cependant, à Néron, qui attendait avec anxiété les messagers chargés de lui annoncer l’exécution de la trame, on apprend qu’Agrippine, atteinte seulement d’une légère blessure, est sauvée, mais avec assez d’indices sinistres pour qu’elle ne pût douter de l’intention et de l’auteur du complot. […] « Aussi l’opinion publique cherchait-elle le coupable, non pas tout déjà dans Néron, dont l’atrocité surpassait d’avance toute indignation et toute plainte, mais dans Sénèque, rédacteur d’un message qui n’était que l’aveu d’un tel forfait.

1320. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Voyez ce dernier trait : « Dans la situation de Louis XVI, et quand on se demande quel est le conseil qui aurait pu le sauver, on cherche et on ne trouve pas. […] J’avais deux torts, en effet, que je ne cherche point à excuser : le premier, c’était de porter, quoique dans une intention très innocente et même très atténuante, le jour non pas de l’évidence, mais de la conjecture sur l’intérieur d’une femme qui ne doit compte qu’à Dieu et à son mari de la nature de ses intimités et de ses prédilections, intimités et prédilections que l’historien doit toujours présumer irréprochables ; le second, c’était de m’être servi du mot pudeur au lieu du mot convenance dans la dernière phrase de ce paragraphe. […] Elle rougissait déjà de sa modération d’un jour, et cherchait à semer de nouveaux ombrages entre le trône et la nation. […] Elle écarte les timides, elle cherche les audacieux ; elle appelle tout le monde à l’œuvre, elle essaye, elle emploie, elle rejette toutes les forces, tous les dévouements, tous les héroïsmes.

1321. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Or, ce feu sacré cherche son élément : le beau. […] Il faut les chercher dans la solitude ; c’est là que naissent ces grandes passions, entre ciel et terre, telles que celles que nous avons à vous signaler dans cette âme appelée je ne sais comment dans la langue des purs esprits, appelée ici-bas Louis de Ronchaud. […] Pourquoi ai-je quitté moi-même les coteaux vineux de mon pays, comme la poussière quitte le sillon, pour aller chercher du bruit, de la vanité, de la popularité plus venteuse que le vent sur la mer ondoyante des opinions humaines, à Paris, à Londres, à Stamboul, à Rome, à Athènes, et pour errer, à la fin de mes jours, exilé par ma faute de la porte fermée de mon propre foyer natal ? […] Fauvel ramassait ses pierres à Athènes, il me parlait souvent d’eux ; mais il levait les épaules au nom de M. de Chateaubriand visitant le Parthénon avec un chaudronnier de Smyrne qui lui servait de guide à quinze sous par jour. « Ne m’en parlez pas, me disait-il, celui-là n’est qu’un faux prêtre de notre culte pour le marbre ; il fouille du bout de sa canne à pomme d’or, qu’il appelle son bâton blanc, les cendres du foyer des terres dans l’Acropole ; mais il n’y cherche que des mots, des images, de la gloire, et non des collections sacrées comme ces vestiges.

1322. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

qui sait si elle ne cherche pas quelque Paris où elle a un frère ? […] Il tourne les épaules à la forêt sacrée pour chercher du regard le ciel du côté où la lune en illumine l’avenue. […] Les traits sont beaux comme l’homme qu’on a rêvé, mais jamais vu, — l’Antinoüs mystique. — Son regard perce la nuit et porte à son Père toutes les supplications de la terre ; le vent de la miséricorde, qui souffle à lui, fait onduler sa barbe et ses cheveux comme la sainte ferveur de l’invocation ; le corps s’affaisse sous la force dépensée de la prière, ses pieds crispés prient comme ses mains, ses genoux à demi renversés cherchent en vain leur aplomb parmi les dalles concassées, effondrées, soulevées sur le sol par le récent tremblement de terre ; toute la nature, quoique maintenant sereine et attentive, est dans l’expectative de sa prochaine convulsion. […] La mort est au fond de tout, et on creuse toujours comme qui cherche l’immortalité ! 

1323. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

Zola doivent se chercher bien plus dans les Misérables que dans Madame Bovary. […] Puis la vue de George Sand s’élargit : un peu apaisée par sa liberté reconquise, elle regarde hors d’elle-même, et sa sympathie cherche d’autres objets que les affaires ou les états de son propre cœur. […] Il se promenait au Père-Lachaise pour chercher sur les tombes des noms expressifs ; il écrivait à une amie d’Angoulème pour savoir « le nom de la rue par laquelle vous arrivez à la place du Mûrier, puis le nom de la rue qui longe la place du Mûrier et le palais de Justice, puis le nom de la porte qui débouche sur la cathédrale ; puis le nom de la petite rue qui mène au Minage et qui avoisine le rempart822 ». […] Il a dit ce qu’il avait à dire dans deux ou trois romans, et dans quelques nouvelles : comme nos classiques, il faut le chercher là, et non ailleurs.

1324. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIV. La littérature et la science » pp. 336-362

La littérature et la science La littérature et la science poursuivent deux buts différents : l’une cherche à plaire, l’autre à instruire ; l’une vise à la beauté, l’autre à la vérité. […] Les alchimistes d’autrefois cherchaient dans leurs alambics le moyen de faire de l’or ; Lavoisier y trouve, y crée mieux que cela : une science, riche de jeunesse et d’avenir, qui s’appelle la chimie. […] Dans tous ces livres, comme dans l’Esprit des lois, se décèle la volonté de percer l’écorce des choses et de chercher sous l’apparence ce qui peut les expliquer. […] On ne se borne plus à constater une règle de grammaire : on en cherche patiemment la genèse à travers les âges ; on remonte à son origine, à son principe.

1325. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre VI. L’espace-temps à quatre dimensions »

Nous chercherons ensuite comment elle s’exprimera par rapport à des axes situés dans un système S par rapport auquel S′ deviendrait mobile. […] Le mathématicien et le physicien doivent le faire, puisqu’ils ne cherchent pas à interpréter en termes de réalité l’Espace-Temps de la théorie de la Relativité, mais simplement à l’utiliser. […] Nous devons commencer par chercher ce que signifie, d’une manière générale, l’introduction d’un milieu à quatre dimensions qui réunirait temps et espace. […] Je me tournerais vers ceux qui viennent de parler, et je leur dirais : « Laissez-moi d’abord vous féliciter de n’avoir que deux dimensions, car vous allez ainsi obtenir pour votre thèse une vérification que je chercherais vainement, moi, si je faisais un raisonnement analogue au vôtre dans l’espace où le sort m’a jeté. » Il se trouve, en effet, que j’habite un espace à trois dimensions ; et lorsque j’accorde à tels ou tels philosophes qu’il pourrait bien y en avoir une quatrième, je dis quelque chose qui est peut-être absurde en soi, encore que concevable mathématiquement.

1326. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Borel, Petrus (1809-1859) »

Pétrus Borel, à bien chercher, a laissé quelques pages ; mais son œuvre, à cinquante ans de distance, ne me paraît pas viable.

1327. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 128-130

Mais nous n’en sommes pas moins convaincus de la nécessité de donner des entraves aux esprits fougueux qui cherchent à égarer les autres, après s’être égarés eux-mêmes.

1328. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 6-7

En effet, il y a des morceaux dans les Odes de Racan, qui ne le cedent point aux plus beaux Vers de Malherbe ; telles sont les deux Strophes que voici : Que te sert de chercher les tempêtes de Mars, Pour mourir tout en vie au milieu des hasards Où la gloire te mene ?

1329. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Daru a dit : « Je ne sais si cette manière de présenter les faits est prescrite par les convenances d’un éloge académique, mais il n’en est pas-moins certain que Sully chercha à tirer de ses charges le plus d’argent qu’il put ; ce sont ses expressions. » Et j’ajouterai : C’étaient les mœurs du temps, desquelles le personnage et le caractère de Sully ne sauraient se séparer. […] Une tentation dont on a d’abord à se garder quand on se débarrasse ainsi du Sully de convention pour vouloir retrouver le réel, c’est d’aller à l’extrémité contraire, c’est de lui chercher un défaut précisément à la place de la qualité dont on l’avait loué, c’est de diminuer sa grandeur, parce qu’elle n’est pas tout à fait celle qu’on avait, dans les derniers temps, préconisée. […] Et les fidèles secrétaires entrent dans quelques détails du commerce et de l’industrie auxquels se livrait leur maître, et ils ne nous laissent pas ignorer le secret de son aisance à cette date : il faisait chercher des chevaux, de beaux courtauds en quantité aux pays environnants et dans le Nord, jusqu’en Allemagne, et, les achetant à bon marché, il les revendait bien cher en Gascogne.

1330. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Il est d’ailleurs très fin et sagace quand il observe que l’ennui chez les Français, au lieu de chercher à se consoler et à s’enchanter par les beaux-arts, aime mieux se distraire et se dissiper par la conversation : mais je le retrouve systématique lorsqu’il en donne pour raison que, dans la conversation, la vanité, qui est leur passion dominante, trouve à chaque instant l’occasion de briller, soit par le fond de ce qu’on dit, soit par la manière de le dire. […] Il a senti depuis cette lacune, et, dans un Supplément à ses brochures qui n’a pas été encore imprimé, il cherche à répondre à l’objection. […] Beyle a arrangé ce livre de manière à se l’approprier, et il a cherché à déguiser son plagiat par des changements, des additions et des transpositions qui rendent difficile la recherche des passages que l’on voudrait comparer.

1331. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

voilà peut-être bien près cet homme heureux qu’on allait chercher si loin. […] Et il s’y mêlait une sorte d’accompagnement patriotique, lorsque, célébrant le triomphe de la patrie romaine contre cette Cléopâtre qui, du haut de ses vaisseaux, avait osé menacer le Capitole, et qui fuyait à son tour, qui fuyait comme une femme, mais qui savait mourir comme une reine, le poète s’écriait : Et sans daigner chercher quelque houleux asile, Elle a voulu périr, d’un visage tranquille,          Sur son trône ébranlé. […] Cherchez-en pourtant de sévères… » (31 décembre 1786.)

1332. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Le président Hénault. Ses Mémoires écrits par lui-même, recueillis et mis en ordre par son arrière-neveu M. le baron de Vigan. » pp. 215-235

Cependant il trouvait du temps pour des applications plus graves ; son esprit juste cherchait à simplifier tout ce qu’il étudiait, et se dirigeait avec utilité vers l’histoire. […] Le cardinal Dubois cherchait quelqu’un qui fît convenablement, avec sûreté et tact, tous ces discours officiels, moins celui du premier président, de qui on ne disposait pas. […] On y cherche une date, qu’on y trouve, et on y trouve de plus une idée, un fait, un trait : en un mot, il ne se peut de table des matières en histoire dressée avec plus d’esprit et d’agrément, ni avec plus de lumières.

1333. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Madame Swetchine. Sa vie et ses œuvres, publiées par M. de Falloux. »

Il faut une sorte d’analogie, il faut être différemment semblables pour s’entendre tout à fait, pénétrer dans tous les replis, et acquérir cette parfaite connaissance d’un autre qui découvre entièrement son âme à nos yeux… Il me semble toujours que les âmes se cherchent dans le chaos de ce monde, comme les éléments de même nature qui tendent à se réunir ; elles se touchent, elles sentent qu’elles se sont rencontrées : la confiance s’établit entre elles sans qu’elles puissent souvent assigner une cause valable ; la raison, la réflexion viennent ensuite apposer le sceau de leur approbation à ce traité, et croient avoir tout fait, comme ces ministres subalternes qui s’attribuent les transactions faites entre les maîtres, rien que parce qu’il leur a été permis de placer leur nom au bas. […] Si cependant, pour éclaircir ses idées, on veut absolument, parmi les salons connus, chercher un terme de comparaison avec le salon de Mme Swetchine, celui de Mme Récamier se présente naturellement à l’esprit. […] Ce passage a contrarié les amis de MmeSwetchine qui avaient écrit le contraire ; on a cherché à en infirmer l’exactitude, sans y parvenir.

1334. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

On s’étonnait qu’il n’eût point suivi, en une conjoncture si considérable, son procédé naturel, qui était de chercher à concilier. […] Sur ce point il n’y a pas à chercher à le justifier ; tous les contemporains sont d’accord. Je laisse les souvenirs de Rouen comme trop lointains et trop vagues ; mais, depuis sa translation au siège de Paris, depuis qu’il avait changé de théâtre, comme il lui était échappé un jour de le dire, il n’avait pas changé de jeu, et les chansons n’avaient cessé de pleuvoir : À Paris comme à Rouen, il fait tout ce qu’il défend ; et bien d’autres refrains qu’il faut chercher dans le Recueil de Maurepas et qu’on ne peut redire.

1335. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Sur ce point délicat je me borne encore à dire, en écartant tout ce qui est indigne d’être entendu, que si, vers l’âge de trente ans, Marie-Antoinette en butte à toutes sortes d’intrigues et d’inimitiés, entourée d’amis qui la compromettaient fort et qui n’étaient pas tous désintéressés ni bien sincères, avait cherché et distingué dans son monde et dans son cercle intime un homme droit, sûr, dévoué, fidèle, un ami courageux, discret, incapable d’épouser d’autre intérêt que le sien, et si elle s’était appuyée sur son bras à certain jour, même avec abandon, il n’y aurait à cela rien de si étonnant ni de fait pour révolter ; et de ce qu’on admettrait, sur la foi des contemporains d’alors les mieux informés, cette sorte de tradition qui, à son égard, me paraît, si j’ose l’avouer, la plus probable, il ne s’ensuivrait pas qu’elle dût rien perdre dans l’estime de ceux qui connaissent le cœur humain et la vie, ni qu’elle fût moins digne de tout l’intérêt des honnêtes gens aux jours de l’épreuve et du malheur. […] Dès l’abord et le premier étourdissement passé, la Dauphine dut chercher à se dérober à l’étiquette si ennuyante ; Mme de Noailles n’était pas une personne à l’alléger. Marie-Antoinette regarde autour d’elle, elle cherche des auxiliaires de son âge ; elle compte un peu sur ses jeunes belles-sœurs, quand elles lui viennent, Madame de Provence, la comtesse d’Artois, pour se faire un petit noyau de société à part.

1336. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

« Il faut, disaient encore les auteurs de cette lettre éloquemment résignée et presque aussi apostolique que politique, il faut subir les lois de la Providence divine qui, par les révolutions, met la foi de ses enfants à l’épreuve pour leur détacher les cœurs de ce monde, afin de chercher avec d’autant plus d’ardeur la patrie et cité permanente du Ciel. […] J’ai ordonné que l’on eût un peu de cruauté pour ceux que l’on trouve cachés dans les montagnes, qui donnent la peine de les aller chercher, et qui ont soin de paraître sans armes lorsqu’ils se voient surpris étant les plus faibles.Ceux que l’on peut prendre les armes à la main et qui ne sont pas tués, passent par les mains du bourreau. » Atrocité à jamais regrettable chez un guerrier humain l'erreur chez un esprit sage ! […] Le duc de Savoie, qui n’était pas prêt pour la guerre, ne cherchait qu’à gagner du temps, des semaines et des jours : au lieu de songer à la livrer, il fortifiait et munissait en toute hâte sa citadelle de Turin.

1337. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Réminiscences, par M. Coulmann. Ancien Maître des requêtes, ancien Député. »

Il cherche une mesure entre ses regrets pour l’Empire tombé et ses goûts pour la liberté renaissante. […] Je me suis trouvée avec une douzaine de femmes ou maîtresses de voleurs qui venaient aussi chercher leur permission. […] On entre chez Mathieu de Montmorency, qu’on trouve priant au bord de son lit. « M. de Constant s’est empoisonné », lui cria-t-on. — « Il faut chercher un médecin », reprit-il, et il continua ses patenôtres. » Et, se rabattant sur Benjamin Constant, il continuait lui-même sur le ton de médisance : « Constant est tellement usé, il a tellement besoin que quelqu’un l’anime et le travaille, que je lui disais que vieux et ne pouvant plus quitter le coin de son feu, il donnerait de la tête contre le marbre de la cheminée pour se secouer.

1338. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Je ne sais quel est son projet dans ce moment : nous vivions fort bien ensemble, et même, depuis quelque temps, on me faisait compliment de mes attentions pour lui et sa femme ; il a imaginé de chercher l’intimité, et, pour s’y introduire, il a écrit (c’est son expédient ordinaire dans les grandes affaires, quoique jusqu’ici il y ait assez mal réussi) ; sa lettre est adressée à un homme de sa maison, mais en même temps il lui a indiqué un homme en qui j’ai confiance, pour me la montrer. […] On pourra sourire de quelques détails qui sentent la maman. — Ayez plus soin de vos dents, on dit que vous les négligez. — Mettez un corset, crainte, comme on dit en allemand, d’élargir et de paraître déjà la taille d’une femme sans l’être. — Le monter à cheval gâte le teint, et votre taille à la longue s’en ressentira et paraîtra encore plus. — Les premières lettres sont remplies de ces prescriptions qui tiennent au corps, à la santé, et qui ont des conséquences morales aussi pour les personnes en évidence et dont toute la vie se passe en public : « Je vous prie, ne vous laissez pas aller à la négligence ; à votre âge cela ne convient pas, à votre place encore moins ; cela attire après soi la malpropreté, la négligence et l’indifférence même dans tout le reste de vos actions, et cela ferait votre mal ; c’est la raison pourquoi je vous tourmente, et je ne saurais assez prévenir les moindres circonstances qui pourraient vous entraîner dans les défauts où toute la famille royale de France est tombée depuis longues années64 ; ils sont bons, vertueux pour eux-mêmes, mais nullement faits pour paraître, donner le ton, ou pour s’amuser honnêtement, ce qui a été la cause ordinaire des égarements de leurs chefs qui, ne trouvant aucune ressource chez eux, ont cru devoir en chercher au dehors et ailleurs. […] Marie-Antoinette glisse le plus qu’elle peut sur ce sujet dans sa réponse à sa mère : « Je n’ai rien à dire sur les bracelets ; je n’ai pas cru qu’on pût chercher à occuper la bonté de ma chère maman de pareilles bagatelles. » Pardon !

1339. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

Si l’on cherche la raison de cet oubli bizarre, de cette inadvertance ironique de la renommée, on la trouvera en partie dans le caractère des débuts de M. de Sénancour, dans cette pensée trop continue à celle du xviiie siècle, quand tout poussait à une brusque réaction, dans ce style trop franc, trop réel, d’un pittoresque simple et prématuré, à une époque encore académique de descriptions et de périphrases ; de sorte que, pour le fond comme pour la forme, la mode et lui ne se rencontrèrent jamais ; — on la trouvera dans la censure impériale qui étouffa dès lors sa parole indépendante et suspecte d’idéologie, dans l’absence d’un public jeune, viril, enthousiaste ; ce public était occupé sur les champs de bataille, et, en fait de jeunesse, il n’y avait que les valétudinaires réformés, ou les fils de famille à quatre remplaçants, qui vécussent de régime littéraire. […] Pour mieux s’expliquer M. de Sénancour, dont une sorte de circonspection respectueuse l’a tenu jusqu’à présent éloigné, et qu’il n’a jamais eu l’honneur d’entrevoir, il a cherché et trouvé des renseignements précis auprès d’un ami commun, M. de Boisjolin, qui a voué au philosophe vénérable un culte d’affection et d’intelligence. […] … Heureux celui qui possède ce que l’homme doit chercher, et qui jouit de tout ce que l’homme doit sentir !

1340. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

Je n’ai pas le désir de faire de nouveaux amis : j’ai tout ce qu’il me faut en ce monde ; ma vie de cœur est arrangée et ne cherche plus rien ; mais causer de temps en temps avec un homme aussi distingué et aussi bon me serait agréable. […] La seule pensée que j’y aie cherchée, c’est la confiance dans l’amour présentée comme une belle chose, et la butorderie de l’opinion comme une chose injuste et bête. — J’avais, comme vous l’avez très-bien aperçu, commencé cette histoire de Saint-Julien dans d’autres vues, et les deux corps se joignaient fort mal. […] Elle a su être naturelle sous les systèmes, comme elle s’est trouvée passionnée sous ses magnificences de talent. — Je dis encore bien des choses que j’ai besoin qu’on aille chercher en moi en m’interrogeant ; car, seul et abandonné à moi-même, j’aime mieux laisser dormir, sans en remuer les abîmes, tous ces beaux lacs profonds du passé. »

1341. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Séparée de l’autre qui fut sa sœur, privée désormais du mouvement qu’elle reçut d’elle au temps de leur union, où cherchera-t-elle à s’enfuir et à s’écouler ? […] Hugo, a dit avec bonheur : Il est aussi, Victor, une race bénie Qui cherche dans le monde un mot mystérieux, Un secret que du ciel arrache le génie, Mais qu’aux yeux d’une amante ont demandé mes yeux. […] Petite philosophe, on a médit de toi ; J’en veux à la fourmi qui t’a cherché querelle… Quoi ?

1342. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

et quand la contemplation extatique de l’être des êtres lui fait oublier le monde des temps pour le monde de l’éternité, enfin quand, dans ses heures de loisir ici-bas, il se détache sur l’aile de son imagination du monde réel pour s’égarer dans le monde idéal, comme un vaisseau qui laisse jouer le vent dans sa voilure et qui dérive insensiblement du rivage sur la grande mer, quand il se donne l’ineffable et dangereuse volupté des songes aux yeux ouverts, ces berceurs de l’homme éveillé, alors les impressions de l’instrument humain sont si fortes, si inusitées, si profondes, si pieuses, si infinies dans leurs vibrations, si rêveuses, si extatiques, si supérieures à ses impressions ordinaires, que l’homme cherche naturellement pour les exprimer un langage plus pénétrant, plus harmonieux, plus sensible, plus imagé, plus crié, plus chanté que sa langue habituelle ; et qu’il invente le vers, ce chant de l’âme, comme la musique invente la mélodie, ce chant de l’oreille, comme la peinture invente la couleur, ce chant des yeux, comme la sculpture invente les contours, ce chant des formes ; car chaque art chante pour un de nos sens, quand l’enthousiasme, qui n’est que l’émotion de sa suprême puissance, saisit l’artiste. […] Si l’œil cherche à sonder le lit murmurant de ces vagues, on songe à la profondeur des abîmes qu’elles recouvrent, aux monstres qui bondissent, ou rampent, ou nagent dans les mystères de ce monde des eaux. — Émotion ! […] Toutes ces émotions éparses ou réunies forment pour l’homme la poésie de la mer, elles finissent par donner au contemplateur le vertige de tant d’impressions, qu’il s’assoit sur le rivage élevé des mers, comme dit Homère, et qu’il demeure immobile et muet à regarder et à écouter les flots ; et s’il essaye, en présence d’un tel spectacle, de se parler à lui-même, il cherche involontairement une langue qui lui rappelle la grandeur, la profondeur, la mobilité, le sommeil, le réveil, la colère, le mugissement, la cadence de l’élément dont son âme, à force d’émotions montées de l’abîme à ses sens, contracte un moment l’infini.

1343. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre V. Transition vers la littérature classique — Chapitre I. La littérature sous Henri IV »

Avec toute la différence de son humeur, il continue Calvin : il fait de la théologie une matière de littérature, parce que, renonçant à la scolastique, il parle à tout cœur chrétien, à tout esprit raisonnable ; il ne faut qu’être homme, et chercher la règle de la vie, pour le comprendre et le goûter. […] Dans ce genre de la satire, qu’il a préféré aux stances, aux odes, aux élégies, aux sonnets, cc poète tout naturel et primesautier inaugure vraiment la littérature impersonnelle ; et dans l’intensité de son impression, ce n’est pas lui-même qu’il cherche à exprimer, c’est tout ce qui n’est pas lui. […] La controverse se règle : des deux côtés, on cherche à confirmer des fidèles, plutôt qu’on n’enflamme des soldats.

1344. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

» — Certes, j’en vois : dans Les Perses, dans Œdipe roi, dans Les Nuées, dans Sacountala, dans La Jeunesse du Cid, dans Polyeucte, dans Esther, dans Le Misanthrope, dans Macbeth, dans Ce qu’il vous plaira, dans Le Jeu de l’Amour, dans Le Mariage de Figaro, dans La Belle Hélène… Et parce que j’admire l’art dans ces pièces d’il y a trente siècles ou d’il y a trente ans et que je le cherche en vain dans celles d’aujourd’hui, je veux trouver le secret de cette esthétique spéciale et diverse, pour apprendre si sa formule est, ou n’est plus, pour nous réalisable. […] Dans les yeux qui se fondent et les rates qui se gonflent, cherchons la raison, le secret et le prix de cet art étrange, qui provoque, pour quelque argent, l’excitation nerveuse qu’on lui demande. […] Sinon, je ne dénierai pas pour cela au génie la paternité de l’œuvre d’art, mais je chercherai à me rendre un compte précis de sa nature et de son mécanisme.

1345. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

» — Certes, j’en vois : dans les Perses, dans Œdipe roi, dans Les Nuées, dans Sacountala, dans La Jeunesse du Cid, dans Polyeucte, dans Esther, dans Le Misanthrope, dans Macbeth, dans Ce qu’il vous plaira, dans Le Jeu de l’Amour, dans Le Mariage de Figaro, dans La Belle Hélène… Et parce que j’admire l’art dans ces pièces d’il y a trente siècles ou d’il y a trente ans et que je le cherche en vain dans celles d’aujourd’hui, je veux trouver le secret de cette esthétique spéciale et diverse, pour apprendre si sa formule, est, ou n’est plus, pour nous réalisable. […] Dans les yeux qui se fondent et les rates qui se gonflent, cherchons la raison, le secret et le prix de cet art étrange, qui provoque, pour quelque argent, l’excitation nerveuse qu’on lui demande. […] Sinon, je ne dénierai pas pour cela au génie la paternité de l’œuvre d’art, mais je chercherai à me rendre un compte précis de sa nature et de son mécanisme.

1346. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

Je ne me cache point de toi, mais il est bien vrai que, lorsque mon âme est occupée de ses faiblesses, je ne cherche plus tant à t’appeler. […] Ce qu’il dit du parti modéré, du parti constitutionnel d’alors, de cette majorité saine de la nation, de cette bourgeoisie dont il était l’honneur et qu’il connaissait si bien, est digne de remarque : Le parti modéré, qui, soit par le nombre, soit par la composition, pourrait être regardé comme la nation même, est presque nul pour l’influence ; il se jette, à la vérité, pour faire poids, du côté qui cherche à ralentir le mouvement, mais à peine ose-t-il expliquer publiquement son vœu. Lorsque les événements qu’il a redoutés le plus sont consommés, il y souscrit, il abandonne ses anciens chefs et ses anciens principes, et cherche seulement, dans la nouvelle marche, à former encore l’arrière-garde et à retarder la marche de la colonne révolutionnaire, à la suite de laquelle il se traîne à contrecœur.

1347. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Mais Boileau n’était pas assez de sang-froid ni assez philosophe pour aller chercher et goûter une pensée saine dans une expression qui ne l’était pas : et Fontenelle, à son entrée dans le monde, offrait les vérités, bonbonnière en main, absolument comme on offrirait des dragées ou des pastilles. […] Cherchez ailleurs vos philosophes. » Pourtant il serait bien fâché qu’on le prît au mot, car c’est précisément dans ce mélange de philosophie, de physique et de galanterie qu’il va exceller. […] Le philosophe qui cherche les causes est comme le machiniste qui serait assis au parterre de l’Opéra, et qui essaierait de se rendre compte de certains vols, de certains effets extraordinaires de gloire et de nuage ; et, à l’aide de cette simple comparaison, Fontenelle trouve moyen d’amener les principaux systèmes physiques qui ont été tour à tour proposés par les philosophes.

1348. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Brochures, pamphlets, articles de journaux, chansons, graves histoires, scènes historiques (car la comédie, à ce moment, avait passé du théâtre dans les livres), allusions de toutes sortes, c’était à qui atteindrait et piquerait l’ennemi de dessous le réseau habile dont il cherchait à nous envelopper. […] Théodore Leclercq, devaient quelquefois embarrasser ce monde gracieux, qui n’y cherchait avant tout que le délassement d’une soirée et qu’un plaisir de l’esprit. […] Homme heureux, après tout, qui a trouvé son moment sans l’attendre ni le chercher, qui a joui de son esprit et développé son talent en ne recueillant que son plaisir.

1349. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

Avec sa facilité improvisatrice, encore aidée des ressources du patois dans lequel il écrit, Jasmin pourrait courir et compter sur les hasards d’une rencontre heureuse comme il n’en manque jamais aux gens de verve et de talent : mais non, il trace son cadre, il dessine son canevas, il met ses personnages en action, puis il cherche à retrouver toutes leurs pensées, toutes leurs paroles les plus simples, les plus vives, et à les revêtir du langage le plus naïf, le plus fidèle, le plus transparent, d’un langage vrai, éloquent et sobre, n’oubliez pas ce dernier caractère. […] Un pécheur le fuit, il le sait, il le va chercher. […] Trois années après, le malheur avait passé sur cette maison, et Mlle Roaldès, par piété filiale, était réduite à chercher dans son talent une ressource.

1350. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Dans un Discours sur la théorie de la terre, il cherchait à déterminer au préalable la structure et le mode de formation de ce globe terrestre, théâtre de la vie des animaux et de la végétation des plantes ; il cherchait, d’après les grands faits géologiques alors connus, à en fixer les révolutions successives dès l’origine jusqu’à son état de consistance et de composition actuelle. […] Lorsqu’il veut écouter, il lève la tête, dresse les oreilles, et alors il entend de fort loin : lorsqu’il sort dans un petit taillis ou dans quelque autre endroit à demi découvert, il s’arrête pour regarder de tous côtés, et cherche ensuite le dessous du vent pour sentir s’il n’y a pas quelqu’un qui puisse l’inquiéter.

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