Dans Les Prisons, Silvio Pellico n’accuse personne, mais il ne s’accuse pas lui-même, tandis que dans ces Lettres, écrites presque toutes après la délivrance, quand il pouvait rester, sans jamais en descendre, sur le piédestal où l’amour des partis et la pitié du monde l’avaient placé, c’est lui, lui surtout qu’il accuse et qu’il accuse seul. […] « Il me semble voir par la plus récente des lettres de M. de Haller, — écrit Silvio à la comtesse Masino di Mombello, — qu’en voulant un peu me justifier, vous avez, sans le savoir, dépassé les termes exacts de la vérité.
Quand on est d’un temps où une école sans idées, mais non pas sans talent, a voulu faire entrer toute la poésie dans l’expression et est arrivée à produire, dans le maniement de la langue, d’incontestables beautés de détail, il n’est pas permis, quand on est soi-même sans idées, d’écrire des vers aussi dénués d’organisme et de correction forte que l’auteur des Poésies complètes. […] Il aurait écrit peut-être quelque chose comme Le Printemps d’un Proscrit, mais il n’aurait pas été Michaud pour cela ; car Michaud valait mieux que ses vers.
Écrite en provençal, dans ce langage qui semble l’écho de tous les dialectes du monde italique, cette longue bucolique, où l’air qui vient de Grèce sur les flots de la Méditerranée a déferlé et se maintient grec sur les larges pipeaux de ce singulier pâtre du pays des Troubadours, peut soulever plus d’une question, mais non celle du talent. […] Les Lettrés, en effet, affirment qu’il faut de rigueur une langue à un poète, et, disent-ils, le provençal n’en est pas une, malgré les prétentions historiques de ceux qui le parlent ou l’écrivent.
Qui dit spécial dit plus artiste, et à l’exception des deux odes, dont nous parlions tout à l’heure, deux belles intruses auxquelles on pardonne en faveur de leur beauté, Chateaubriand et La mer à Biarritz, et de quelques fables dans lesquelles il n’a point imité La Fontaine, le seul genre d’éloge qu’on puisse donner à qui ose écrire une fable après l’incomparable et désespérant Maître Jean, M. […] Cependant, il faut bien le dire, depuis que ce chapitre est écrit, l’Académie a donné le prix de poésie à M.
Champfleury qu’est sorti, de droit flanc, le romancier qui a écrit Le Malheur d’Henriette Gérard. […] C’est un écrivain rencontré dans une École qui ne sait pas écrire et qui, pour cette raison-là, mais seulement pour cette raison-là, vaut mieux qu’elle.
La Salle écrit le calendrier en main : il suppute les années, les mois et les semaines. […] « Je veux, écrit Mercier, sentir la facilité du jet, le moelleux, l’aisance, la liberté du pinceau. […] On voit plus clair dans les écrits de M. […] « J’ai, écrit Flaubert à M. […] Sardou n’a écrit Théodora qu’après avoir lu les travaux de M.
C’est un brouillon, écrit ou dicté à la hâte, et qui est resté à l’état de premier jet.
Avant-propos On pensera, peut-être, qu’il y a de l’empressement d’auteur à faire paraître la première partie d’un livre quand la seconde n’est pas encore faite ; d’abord, malgré la connexion de ces deux parties entre elles, chacune peut être considérée comme un ouvrage séparé ; mais il est possible aussi que, condamnée à la célébrité, sans pouvoir être connue, j’éprouve le besoin de me faire juger par mes écrits.
Théodore de Banville Le poète des Chansons pour toi écrit dans une langue imagée, correcte, extrêmement précise, très éclectique et ne recule pas devant le mot sublime, s’il le trouve, ni devant le mot canaille du voyou, si c’est celui-là qu’il lui faut… Le poète des Chansons est déjà un ouvrier et fait bien les vers, parce que la musique du rythme et le don de la rime lui sont naturels, et parce qu’il a étudié respectueusement les maîtres.
Écrits pour une femme, ces vers ne s’adressent en réalité qu’à elle seule.
Pierre Louÿs, n’était qu’écrite en prose, la Tragédie de la Mort eût échappé à une critique et que je n’aurais pas eu le très vif plaisir de saluer le nouveau venu qui promet d’être un bon écrivain.
Savin, avec des changemens, est une espece de Roman à allusions, écrit en latin, en prose & en vers, d’un style plus boursoufflé que noble.
Ce qu’il a écrit en prose ne vaut pas mieux.
La meilleure Production de l’Abbé Gervaise est l’Histoire de Boëce, Sénateur Romain, avec l’Analyse des Ecrits qui nous restent de ce Philosophe.
On voit, par ces Ecrits, qu’il n’étoit pas sans talent ; qu’il écrivoit avec une sorte de facilité peu ordinaire dans la Province.
Le plus connu de ses Ecrits, est un petit volume, intitulé, Conversation de M. de Clerembaut & du Chevalier de Méré.
Cinq ou six prix de Poésies remportés dans plusieurs Académies, & deux Discours, l’un sur le Goût, l’autre sur la Frivolité, prouvent qu’il est en état d’écrire également bien en Vers & en Prose.
On a de celui-ci un Recueil de Discours, de Plaidoyers, & de Mémoires, qu'on ne doit pas confondre avec la foule des Productions du Barreau : ces divers Ouvrages sont écrits avec noblesse & facilité ; mais l'Auteur semble y avoir trop prodigué l'esprit.
Je les jette sur le papier sans me soucier ni de les trier ni de les écrire.
S’il n’eût écrit que sur l’Histoire sacrée & profane, dont il a publié un Cours, & sur l’Histoire des Insectes, dont il a donné un Abrégé, on ne l’auroit regardé que comme un Ecrivain médiocre, & c’étoit bien assez.
Elle est écrite avec une force de style peu ordinaire dans les personnes de son sexe, dont l’esprit est naturellement plus sensible & délicat que robuste & vigoureux.
Le Public eût été cependant excusable de s’y méprendre ; car les Histoires, les Journaux, les Ecrits polémiques de M. de Francheville, sont absolument inconnus aujourd’hui.
Ce Traité, formant plusieurs volumes, est écrit d’un style clair, net, & facile.
Les Vies d’Horace, d’Ovide, & de Pline le jeune, écrites en latin, sont dans le même goût, quoiqu’on les regarde comme ce qu’il a fait de mieux.
Peu de Savans ont autant écrit en Latin & en François.
Assez bien écrites, outre cela, pour lui donner un rang parmi les Littérateurs.
Il est indispensable pour se faire une idée tout à fait juste du caractère et de la destinée de Léopold Robert, de lire un petit écrit intitulé : Léopold Robert de 1831 à 1835, par Ch.
Vos vers, vous dira-t-on, ne sont pas écrits selon telle ou telle formule, et vous n’êtes point un partisan de l’art.
Auguste Vitu Vous écrivez en vers avec aisance et liberté, vous souciant assez peu de certaines exigences de facture ; remontant, sans l’ombre de la préméditation, vers l’ancienne tradition française, vous semblez ignorer le Parnassisme et la sévérité de ses lois draconiennes.
Anonyme Mac-Nab a publié un très joli et très coquet volume pour lequel Coquelin cadet a écrit six pages de préface, et qui porte ce titre étrange : Poèmes mobiles.
Cet Ouvrage, qui suppose des recherches laborieuses, & rappelle des révolutions intéressantes, est écrit avec sagesse, naturel, & simplicité.
Toute sa vie a été consumée à écrire contre les Incrédules & les Jésuites ; mais ses Ouvrages mouroient à mesure qu’ils voyoient le jour.
La Préface qu’il a mise à la tête de son excellente Traduction de Quintilien, prouve qu’il étoit capable de très-bien écrire d’après lui-même.
Il est non seulement louable de ses bonnes intentions, mais encore très-digne d’estime par l’onction, les lumieres & l’instruction qu’il a su répandre dans ces différentes Productions, qui ont d’ailleurs le mérite d’être assez bien écrites.
Ceux qui écrivent sur l’Histoire de France, trouveront de grands secours dans ses Ouvrages ; ils contiennent des recherches curieuses qui remontent fort haut.
Il a beaucoup écrit, & tous ses Ouvrages ont pour objet la morale chrétienne.
A en juger par la maniere dont il a écrit dans la nôtre, on seroit tenté de penser qu’il n’en possédoit parfaitement aucune.
Ce qui la rend sur-tout estimable, est le ton de simplicité, d’aisance & d’impartialité, avec lequel elle est écrite.
On peut tirer plus de fruit de ses Traités sur des matieres de Physique, assez curieuses, & de ses Dissertations sur différens Traités d’Histoire, Ouvrages écrits aussi en Latin, mais d’un style net & pur ; mérite assez rare parmi les Modernes.
Ce Poëme singulier est écrit d’un style assez pur & assez élégant, mais dépourvu de chaleur & d’images.
En revanche, tous ces Discours sont écrits avec une noblesse & une élégance qui les rendent dignes de tous les sujets qu'il a traités.
Flatteur de tous ceux qui pouvoient lui rendre service, ennemi de tout ce qui s'opposoit à ses projets, son humeur, naturellement satirique, perce dans ses Ecrits, sans annoncer aucun talent pour la bonne plaisanterie.
On chercheroit vainement dans ses Mémoires, tels qu'il les a écrits lui-même [en dépit de ce que M. de Voltaire a pu dire pour prouver qu'il n'en étoit pas l'Auteur], de l'ordre, de la suite, de la précision ; mais on y reconnoît un génie supérieur, qui, lors même qu'il néglige les devoirs de l'Ecrivain, annonce le Grand Homme.
Plusieurs Ouvrages sur les Grains, aussi instructifs que bien écrits, assurent ses droits à la reconnoissance de tous ceux qui s'intéressent aux avantages réels de la Société.
Duhamel à qui Maupertuis disait : convenez qu’excepté vous, tous les physiciens de l’académie ne sont que des sots, et qui répondait ingénuement à Maupertuis : je sais bien, monsieur, que la politesse excepte toujours celui à qui l’on parle. ce Duhamel a inventé une infinité de machines qui ne servent à rien, écrit et traduit une infinité de livres sur l’agriculture qu’on ne connaît plus ; fait toute sa vie des expériences dont on attend encore quelque résultat utile ; c’est un chien qui suit à vue le gibier que les chiens qui ont du nez font lever, qui le fait abandonner aux autres et qui ne le prend jamais.
Eugène Burnouf ne s’est jamais pris de colère contre les auteurs de la vie fabuleuse de Bouddha, et que ceux qui, parmi les Euro-péens, ont écrit l’histoire de Mahomet n’ont jamais ressenti un bien violent dépit contre Abulféda et les auteurs musulmans qui ont écrit en vrais croyants la vie de leur prophète. […] Pour moi, si j’entreprenais jamais ce grand travail, je commencerais par un catalogue exact des sources, c’est-à-dire de tout ce qui a été écrit en Orient depuis l’époque de la captivité des juifs à Babylone jusqu’au moment où le christianisme apparaît définitivement constitué, sans oublier le secours si important des monuments, pierres gravées, etc. […] Je prendrais l’un après l’autre les fragments de Daniel écrits au temps des Macchabées, le Livre de la Sagesse, les paraphrases chaldéennes, le Testament des douze patriarches, les livres du Nouveau Testament, la Mischna, les apocryphes, etc., et je chercherais à déterminer, par la plus scrupuleuse critique, l’époque précise, le lieu, le milieu intellectuel où furent composés ces ouvrages. […] Sa divinité fut reconnue dans toute la Sicile, il la proclama lui-même. « Amis, qui habitez les hauteurs de la grande ville baignée par le blond Acragas, écrit-il au début d’un de ses poèmes, zélés observateurs de la justice, salut ! […] Quant aux époques primitives, tout livre, par cela seul qu’il était livre écrit, était sacré.
Maintenant cette représentation n’ayant pas lieu, je tiens à la disposition de la Société la somme de 500 francs pour laquelle j’avais annoncé vouloir contribuer au monument de Flaubert, regrettant, mon cher Maupassant, que vous ne m’ayez pas écrit directement, enchanté que j’aurais été de me décharger, en ces affaires délicates — où je n’ai été que l’instrument de vouloirs et de désirs qui n’étaient pas toujours les miens, — de toute initiative personnelle. […] Jeudi 17 mars Mme Commanville vient me lire la préface définitive, que sur mon conseil, elle a écrite, pour mettre en tête de la Correspondance de Flaubert. […] Maintenant, pour mon compte, j’aimerai toujours mieux le roman trop écrit que celui qui ne l’est pas assez. » Mercredi 20 juillet De grandes causeries esthétiques, tous les matins, par les allées du parc. […] Mais je passe toute la journée à relire sa maladie et sa mort, écrites, jour par jour, heure par heure, et cette relecture me décide à donner le morceau tout entier, dans le troisième volume de notre Journal, en dépit de la pudeur de convention commandée à la douleur, du cant littéraire infligé au désespoir : c’est vraiment une trop éloquente et une trop réelle monographie de la souffrance humaine. […] Et le voici revenant sur sa maladie, disant que quand il désirait du vin, il demandait de l’eau, disant que c’était le plus souvent une interversion de syllabes dont il n’était pas le maître, et qui lui faisait prononcer du féca, quand il voulait du café, ajoutant qu’il lui était impossible d’écrire, répétant deux ou trois fois de suite le mot parce que, etc., etc.
L’écrivain est beaucoup plus fort qui comprend l’impossibilité d’écrire, que celui qui peut tout exprimer, sentant rudimentairement. […] Dans une œuvre écrite, qui sait lire y voit le sens caché exprès pour lui, reconnaît le fleuve éternel et invisible et l’appelle Anna Peranna. […] Barrucand écrivait récemment d’un théâtre gratuit) et les sommaires tréteaux traînés en une ou plusieurs automobiles, ne seraient pas absurdes. […] Je pense qu’il n’y a aucune espèce de raison d’écrire une œuvre sous forme dramatique, à moins que l’on ait eu la vision d’un personnage qu’il soit plus commode de lâcher sur une scène que d’analyser dans un livre. […] De plus, des gens ont vu dans Ubu une œuvre « écrite en vieux français » parce qu’on s’amusa à l’imprimer avec des caractères anciens, et cru « phynance » une orthographe du XVIe siècle.
Louis XIV, lorsqu’il entendit pour la première fois Bossuet, le goûta beaucoup et eut envers lui un procédé charmant, bien digne d’un jeune roi qui a encore sa mère : il fit écrire au père de Bossuet, à Metz, pour le féliciter d’avoir un tel fils. […] Cousin ne se soit jamais posé une seule fois cette question : « Qu’aurait gagné, qu’aurait perdu mon propre talent, ce talent que l’on compare tous les jours à celui des écrivains du Grand Siècle, qu’aurait-il gagné ou perdu, cet admirable talent (J’oublie que c’est lui qui parle), si j’avais eu à écrire ou à discourir, ne fût-ce que quelques années, en vue même de Louis XIV, c’est-à-dire de ce bon sens royal calme, sobre et auguste ? […] De même qu’on voit un grand fleuve qui retient encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire son origine : ainsi cette vertu céleste, qui est contenue dans les écrits de saint Paul, même dans cette simplicité de style conserve toute la vigueur qu’elle apporte du ciel d’où elle descend.
Le roi les trouva tous trois à son gré, et choisit celui d’Armide. » Racine et Despréaux écrivent l’histoire du roi ; le monarque s’y intéresse ; dans les loisirs auxquels l’oblige sa convalescence après l’opération qu’il eut à subir, il s’en fait lire des passages : « Mercredi 20 mars 1686, à Versailles. — Le roi se porte toujours de mieux en mieux ; il s’est fait lire, dans ses dernières après-dînées l’histoire que font Racine et Despréaux, et en paraît fort content. — Monseigneur a couru le loup, etc. » Le 22 avril 1688, le roi témoigne sa satisfaction aux deux historiens par une gratification de 1000 pistoles à chacun. […] Cela paraissait tout simple et au roi et aux courtisans, et à Dangeau qui enregistre ces succès avec une parfaite bonne foi, de telle sorte que lorsqu’il écrit dans son journal, à la date du 19 octobre de cette année 1685 : « Outre la cassation de l’Édit de Nantes de 1598, on casse l’édit de Nîmes de 1629, et tous les édits et déclarations donnés en faveur de ceux de la religion prétendue réformée ; ordre à tous les ministres de sortir du royaume dans quinze jours ; les enfants qui naîtront seront baptisés et élevés dans la religion catholique, etc., etc. » ; et que lorsqu’à la date du 22, il ajoute : « Ce jour-là on enregistra dans tout le royaume la cassation de l’Édit de Nantes, et l’on commença à raser tous les temples qui restaient » ; en prenant note de ces actes considérables, il semble ne faire que constater un fait accompli et que rendre compte d’une formalité dernière. […] La guerre s’ouvre avec vigueur ; le fils du roi, Monseigneur, est mis à la tête de l’armée du Rhin : « Le roi et Monseigneur se sont fort attendris en se séparant (25 septembre 1688). » Louis XIV dit à son fils une belle parole : « En vous envoyant commander mon armée, je vous donne des occasions de faire connaître votre mérite ; allez le montrer à toute l’Europe, afin que quand je viendrai à mourir, on ne s’aperçoive pas que le roi soit mort. » Monseigneur se conduit bien et vaillamment ; il a un éclair d’ardeur : cela même lui donne une étincelle d’esprit ; il écrit à son père devant Philisbourg : « Nous sommes fort bien, Vauban et moi, parce que je fais tout ce qu’il veut. » — « Mais Vauban pourtant, ajoute Dangeau qui s’anime et s’aiguillonne à son tour, n’est pas si content de Monseigneur, qui va trop à la tranchée et y demeure trop longtemps. » On prend Philisbourg, on prend Manheim et Frankendal : après quoi Monseigneur revient.
Santeul, le poète latin si fier de ses vers, si heureux de les réciter en tous lieux ou de les entendre de la bouche des autres, et qui aimait encore mieux qu’on dît du mal de lui que si l’on n’en avait rien dit du tout ; Santeul, qui dans une de ses plus grosses querelles écrivait à l’abbé Faydit, qui l’avait attaqué sur son épitaphe d’Arnauld : Je fais le fâché par politique, mais je vous suis redevable de ma gloire ; vous êtes cause qu’on parle de moi partout, et presque autant que du prince d’Orange ; vous avez rendu mes vers de l’épitaphe de mon ami plus fameux que l’omousion du concile de Nicée ; ceux des autres poètes sur le même sujet sont demeurés ensevelis avec le mort, faute d’avoir eu comme moi un Homère pour les prôner et les faire valoir ; — Santeul, qui était si fort de cette nature de poète et d’enfant qui tire vanité de tout, serait presque satisfait en ce moment. […] Le Tourneux, qui vise à réformer en lui le cœur, est attentif à poursuivre en lui ce déguisement nouveau de l’amour-propreb : « Considérez, lui écrit-il, mon cher frère, qu’on peut bien, dans l’Église visible et militante, chanter et composer les louanges de Dieu avec un cœur impur et des lèvres souillées, mais qu’on ne chantera pas les louanges de Dieu dans le ciel avec un cœur impur et des lèvres souillées… Vous avez donné de l’encens dans vos vers, mais c’était un feu étranger qui était dans l’encensoir. […] Le Tourneux qui la lui suggéra, qui la lui dicta presque dans les mêmes termes, que le poète docile a suivis ; il n’a fait qu’y changer quelques mots pour la latinité : J’aimerais mieux, lui écrivait en effet M.
C’est un livre fait d’après nature, un des plus pensés qui existent et des plus fortement écrits. […] Quand il entreprit d’écrire, puis de mettre au jour cet ouvrage tant médité, La Bruyère pensait donc peu à des fadaises dès longtemps oubliées et aussi enterrées que les romans des Scudéri ; il pensait à ce qui est vivant, aux antiques et aux récents modèles ; il songeait surtout à la difficulté de satisfaire tant de juges délicats et rassasiés, tous ceux qu’il a énumérés dans son Discours de réception à l’Académie, cercle redoutable et sévère, sourcilleux aréopage et qui, sur la fin du grand siècle, devait être tenté de dire à chaque nouveau venu : « Il est trop tard, tous les chefs-d’œuvre sont faits ! […] J. d’Ortigue l’a trouvée écrite à la main sur le dernier feuillet d’un volume de La Bruyère qui semble avoir appartenu à quelque académicien de la fin du xviie siècle : « La première place qui vaqua dans l’Académie française, après que M. de La Bruyère y fut reçu, étant à remplir, MM. les abbés de Caumartin et Boileau furent proposés et partagèrent également entre eux les suffrages de l’Assemblée jusqu’à la voix de M. de La Bruyère.
C’est là son fin mot : il est le contraire de ces natures affamées de vivre et de renaître sans cesse, altérées d’immortalité, et dont Mme de Gasparin nous offre un type ardent et palpitant dans la fréquence et la récidive de ses éloquents écrits. […] Lerambert, nature si distinguée, semble l’avoir compris ; n’a pas renoncé à la poésie, mais il l’a réduite à être désormais pour lui une jouissance délicate et personnelle de l’homme sensible et de l’homme de goût : Non, plus de vers écrits par moi pour être lus. […] J’ai parcouru jusqu’ici bien des tons, j’ai fait résonner bien des notes sur le vaste clavier de la poésie, et pourtant je n’ai pas encore abordé mon vrai sujet, celui qui m’a réellement mis cette fois en goût d’écrire, le Poème des Champs de M.
Pour être à l’état de paradoxe et d’éclatante insulte dans les écrits de M. de Maistre, la doctrine de l’autorité n’en était pas moins frappante et donnait à réfléchir à tous les esprits qui ne faisaient point leur catéchisme des œuvres de Voltaire. […] et l’homme qui l’a écrite est le même (cela se conçoit), qui plaidera, dans une lettre à M. […] Un bien-être de plus, un mieux-être que la science, la civilisation, une bonne police, un gouvernement attentif et philanthropique, procurent au grand nombre des gens de travail et aux particuliers, est une liberté de plus, et qui, pour ne pas être écrite sur une Charte ou sur un papier, n’en est pas moins pratique, positive et de réelle jouissance.
Il y a toujours à s’instruire et à apprendre dans ce qu’il écrit. […] Puisque j’en suis à énumérer quelques-uns des écrits plus ou moins récents qui militent en faveur des antiques études de la Grèce, comment ne compterais-je pas M. […] Egger, auparavant, s’informe de la nature et de la qualité des textes, de l’historique des écrits, de tout ce qui les a précédés, motivés, de ce qui infirme ou appuie les idées reçues.
Il ne lui est libre ni de parler à qui elle veut, ni d’écrire. […] Après une suite de recommandations insistant sur une parfaite et plate obéissance : C’est à vous de chérir ceux que nous chérissons, C’est à vous de haïr ceux que nous haïssons, l’écrit satirique se terminait par une insultante menace, en cas de mécontentement : Le renvoi de l’Infante est la preuve certaine Qu’à rompre votre hymen on aura peu de peine ; Et nous aurons alors de meilleures raisons Pour vous faire revoir vos choux et vos dindons. […] Le lendemain matin, M. de Fréjus, devenu tout à fait ambitieux et voulant essayer d’un grand moyen, écrivit une lettre au roi bien humble, bien affligée et mortifiée, bien tendre, et le rusé mentor joua sa comédie de se retirer de la Cour pour finir ses jours dans la retraite à Issy.
Je prendrais grand plaisir à discuter avec vous ; mais je ne vous écris aujourd’hui que pour vous remercier. […] Il ne serait pas exact de penser, comme paraît l’avoir cru l’illustre écrivain, d’après une autre lettre de lui écrite à la même date et dont j’ai eu communication, que ce « philosophe critique, sans femme, sans enfants, sans affaires, spectateur curieux et douteur, ce soit moi-même », et que j’aie mis là mon portrait en regard du sien. […] Mais je me souviens trop bien des phases morales par lesquelles j’ai passé dans ma jeunesse, de mes sensibilités et de mes inconstances poétiques, de l’âge où j’ai rêvé les Consolations de celui où j’ai écrit Volupté et nombre de pages de Port-Royal , pour avoir jamais la prétention de m’offrir à l’état d’un type quelconque.
Étienne mit en tête de la quatrième édition des Deux Gendres ; 2° la Fin du procès des Deux gendres, écrite en faveur de M. […] Étienne vécut un peu là-dessus, et, à part les rédactions d’adresse à la Chambre dans les années qui suivirent 1830, on ne rattache plus son nom à aucun écrit bien distinct. […] On en a retenu et l’on en cite encore quelques-uns dans les Deux Gendres : Ceux qui dînent chez moi ne sont pas mes amis… ; et à propos d’un écrit du gendre philanthrope : Vous y plaignez le sort des nègres de l’Afrique, Et vous ne pouvez pas garder un domestique… On pourrait ainsi en glaner un certain nombre encore dans les Deux Gendres, presque pas un dans l’Intrigante.
. — Rousseau, le moins instruit de tous, suit les cours du chimiste Rouelle, herborise, et s’approprie, pour écrire son Émile, tous les éléments des connaissances humaines. — Diderot a enseigné les mathématiques, dévoré toute science, tout art et jusqu’aux procédés techniques des industries. […] Condillac, pour expliquer l’usage des signes et la filiation des idées, écrit des abrégés d’arithmétique, d’algèbre, de mécanique et d’astronomie333. […] — « Voltaire, écrit lord Brougham, en continuant de s’occuper de physique expérimentale, aurait sans doute inscrit son nom parmi ceux des grands inventeurs de son siècle. » 333.
La première partie du roman, publiée en 1715, a été écrite dans les derniers temps de Louis XIV : ce ne sont que des scènes de la vie privée. […] Ce petit chef-d’œuvre fut écrit en dehors de toute influence anglaise, plusieurs années avant que Richardson eût publié Paméla. […] Il écrivit pour vivre.
Ses Caresses sont assurément, de tous les poèmes qu’on ait écrits, ceux où les reins jouent le rôle le plus considérable Puis il tente le théâtre, et ce mâle nous montre une femelle, la Glu, une goule qui mange un pêcheur breton. […] C’en est un que d’avoir écrit tant de pièces en argot dans la Chanson des Gueux. […] Il est le seul qui, depuis Lamartine et Hugo, ait composé des odes dignes de ce nom et qui n’ait pas perdu haleine avant la fin ; et en même temps ce rhétoricien a su écrire de merveilleuses chansons assonancées et qui ressemblent, à force d’art, à des chansons populaires.
Quand il écrivait ses mémoires dans sa retraite, il les adressait à un de ses amis, archevêque de Vienne, et il a l’air d’espérer que cet ami, ancien aumônier de Louis XI, et, de plus, savant médecin et astrologue, ne les lui a demandés que pour les mettre ensuite en latin et en composer quelque œuvre considérable. […] De même, les actes de Tibère, datés de là, cette grande lettre écrite au Sénat par laquelle il consomme la ruine de Séjan, l’appareil des ruses, et jusqu’aux oisivetés et aux débauches, tout est d’une autre portée et sent sa puissance romaine. […] [NdA] Se rappeler la lettre du marquis d’Argenson à Voltaire, écrite du champ de bataille de Fontenoy (Commentaire historique… au tome I des Œuvres de Voltaire).
Les raisons d’État qu’eut Louis XIV sont mieux comprises : il les a consignées en peu de mots dans les belles Instructions qu’il dicta pour son fils, et que ce même Pellisson, ancien premier commis de Fouquet et devenu secrétaire du monarque, écrivit de sa main49. […] C’est à lui que pensait Louis XIV quand il écrivait dans son État de la France en 1661 : Les finances, qui donnent le mouvement et l’action à tout ce grand corps de la monarchie, étaient entièrement épuisées, et à tel point qu’à peine y voyait-on de ressource ; plusieurs des dépenses les plus nécessaires et les plus privilégiées de ma maison et de ma propre personne étaient ou retardées contre toute bienséance, ou soutenues par le seul crédit, dont les suites étaient à charge. […] Mme de Sévigné eut cet honneur et ce désagrément ; elle avait beaucoup écrit au surintendant au sujet de son cousin La Trousse ; ses lettres, qui ressemblaient si peu aux autres, avaient assez charmé l’homme d’esprit dans Fouquet pour qu’il les réunît à son mystérieux trésor.
Au contraire, tout ce qu’il a écrit sur la monarchie n’est qu’une censure indirecte et amère du gouvernement de Richelieu et de Louis XIV, qui, « ayant détruit tous les pouvoirs intermédiaires », n’ont plus laissé d’issue « que l’état despotique ou l’état populaire ». […] De ces souffrances sont sorties les beautés les plus fortes de ses écrits : pardonnons-lui ce qui a fait son malheur et son éloquence. […] Sommes-nous en mesure de juger de la part que la raison peut avoir dans des écrits que nous connaissons si mal, qui ne répondent pas à nos habitudes, à nos mœurs, à notre tournure d’esprit ?
On n’avait pourtant rien encore écrit aujourd’hui de la force du feuilleton de Pyat.
La même année, il publia les Poèmes sincères, dont un poète a écrit : « Pas un mot que nous n’entendions, pas une idée qui nous passe.
On sent qu’ils ont été pensés comme ils ont été écrits et qu’ils sont bien tombés sur le papier selon les circonstances, « au cours des jours », comme dit un sous-titre du volume.
Sur cette donnée, que d’aucuns auraient volontiers compliquée ou d’épisodes secondaires ou de dissertations savantes, il a écrit une œuvre qu’il nous est bien difficile d’exactement apprécier.
La Préface en est bien écrite ; l’esprit & la raison y parlent le langage qui leur convient.
Bunel, [Pierre] né à Toulouse, & mort à Turin en 1546, à l’âge de 47 ans, est le premier des modernes, sans en excepter les Italiens, qui ait écrit en Latin avec autant d’élégance que de pureté, raison qui lui donne droit de paroître dans notre Collection.
Nous ignorons si cet Auteur a été convulsionnaire, ainsi que les Philosophes l’en ont accusé : ce n’est pas là-dessus que nous devons le juger : ce que nous savons, c’est qu’il est un de ceux qui ont le plus écrit contre l’Encyclopédie.
La réputation de ses Ouvrages n’a point passé les bornes de sa Province, où l’on peut les lire faute de meilleurs ; ils consistent dans des Vers prosaïques & dans quelques Mélanges littéraires, écrits en mauvaise prose.
Outre sa Défense de Voiture, on a de Costar deux volumes de Lettres, écrites d’un style guindé, qui justifient le mot de Madame Destoges.
Malgré cela, les Secrétaires des différentes Académies dont il est Membre, ne manqueront pas de rappeler tout ces Ecrits, & de leur prodiguer des Eloges ; mais les Eloges historiques mourront, comme les Productions médiocres qu’ils auront préconisées.
GIRAC, [Paul-Thomas de] né à Angoulême, mort à Paris en 1663, n’est connu que par les Ecrits qu’il publia contre Costar, qui mettoit Voiture au dessus de Balzac.
Il est à remarquer que notre Histoire n’a jamais été mieux écrite que par ceux qui s’y sont appliqués par l’impulsion du talent, & non par celle du devoir qui ne le donne pas.
Baudot de Juilly, l’Histoire de Louis IX, celle de Charles VI, & celle de la Révolution de Naples ; il ne resteroit à Mademoiselle de Lussan que la Vie du brave Crillon, Ouvrage prolixe & assez mal écrit, ainsi que toutes les autres Histoires qu’elle a adoptées, si on en excepte les Anecdotes de la Cour de Philippe Auguste.
On ne prévoyoit pas alors que des idées gigantesques, des mots emphatiques, des citations parasites, seroient proscrites, aussi-tôt que les d’Aguesseau, les Cochin, les Gerbier, les Elie de Beaumont, &c. auroient fixé, dans la plaidoirie, le vrai goût, pour bien penser & bien écrire.
Avec du talent pour écrire l’Histoire, il ne s’est attaché qu’à des Vies particulieres, dont on ne peut blâmer que le style quelquefois inégal, & souvent trop diffus.
Mesengui est un Ecrivain estimable par l’esprit de Religion & de piété qui animent ses Ouvrages, d’ailleurs écrits avec autant de correction que d’aménité.
Tout le monde connoît les Vers de ce Seigneur au fameux Abbé de Rancé, qui avoit écrit contre M. de Fénélon.
De tous les Auteurs dont il est parlé dans cette Collection, à peine douze sont connus dans la République des Lettres ; & les Mémoires qui regardent la vie de tous ces Auteurs ignorés, sont écrits d’un style si bas & si rampant, qu’on n’en peut soutenir la lecture.
PRÉMONTVAL, [André-Pierre le Guai de] de l’Académie des Sciences de Berlin, né à Charenton en 1716, mort à Berlin en 1767, a écrit sur les Mathématiques, la Métaphysique, la Morale, la Critique, la Religion.
Beauclair, qui a la narquoise bonne humeur du Normand, a écrit sous le pseudonyme d’Adoré Floupette et en collaboration avec Gabriel Vicaire : les Déliquescences, où sont impitoyablement raillés les plagiaires de Stéphane Mallarmé et de Paul Verlaine.
Et n’eût-il écrit que les deux stances du Colibri, cet exquis et profond symbole, M.
Cela était écrit en 1862.
Le présent recueil contient un certain nombre de pièces écrites en 1854, c’est-à-dire il y a dix-sept ans, et l’on remarquera que, loin d’avoir vieilli, elles sont éclatantes de fraîcheur.
Ses Ouvrages de Théologie, & son Histoire Ecclésiastique écrite en latin, lui attirerent pendant sa vie une grande considération, qui ne subsiste plus que parmi les Théologiens.
Blondel, [David] Ministre Protestant, né à Châlons en 1581, mort à Amsterdam en 1655, Auteur de plusieurs Ouvrages pleins de recherches, mais mal écrits.
Ses autres Ecrits se sont lire par la bizarrerie des idées, & surtout par celle du style, qui intéresse plus qu’une maniere plus exacte ne pourroit faire.
Celui du Belier sur-tout est recommandable par des critiques pleines de finesse, & par un précepte donné, sans air de prétention, aux Gens de Lettres : Belier, mon ami, je t’en prie, commence par le commencement, On lui attribue les Mémoires du Comte de Grammont, qui sont très-bien écrits, & qu’on peut proposer comme un modèle à suivre dans ces sortes de Productions.
Le plus connu & le meilleur est l’Oraison funebre du Chancelier le Tellier, écrite en Latin.
On a de lui un Recueil de Mémoires & de Plaidoyers, dont l’éloquence feroit plus à l’abri des reproches, si trop de négligence n’en affoiblissoit le style, si le fond des choses annonçoit plus d’examen & de réflexions, & si la maniere de les rendre étoit toujours conforme à la gravité qu’exigent ces sortes d’Ecrits.
Il écrivit contre Milton, qui le lui rendit bien.
Elle aura toujours, sur ceux qui ont écrit des Mémoires, l’avantage de n’avoir rien accordé à l’imagination ; d’avoir donné comme douteux ce dont elle ne se croyoit pas assez instruite, & d’avoir su garder de justes mesures entre l’indiscrétion & la flatterie.
On a de lui des Traductions de plusieurs Ouvrages Italiens & Anglois, écrites d’un ton qui annonce une plume facile & heureusement exercée.
Les Ouvrages qu’il a laissés sur les Médailles, tous écrits en Latin, ont servi & peuvent servir encore à éclaircir plusieurs points d’Histoire.
L’historien de Jeanne d’Arc et de Du Guesclin, le chroniqueur grandiose des guerres des xive et xve siècles dans le pays dont vous êtes présentement l’honneur et qui est notre pays à tous les deux, ces livres robustes et sensés, écrits avec toutes les qualités de l’esprit de la forte race à laquelle vous appartenez, seront jugés plus tard et prochainement, mais aujourd’hui ce que je vous offre n’est pas le témoignage de la justice, c’est le témoignage de la sympathie.
D’abord la coutume immémoriale, différente selon la province, selon le titre de la terre, selon la qualité et la condition de l’individu ; ensuite la volonté du roi qui a fait écrire et qui a sanctionné la coutume Cette volonté elle-même, cette souveraineté du prince, ce premier des pouvoirs publics, qui l’autorise ? […] À l’endroit du christianisme, il se change tout de suite en hostilité pure, en polémique prolongée et acharnée ; car, à titre de religion d’État, celui-ci occupe la place, censure la libre pensée, fait brûler les écrits, exile, emprisonne, ou inquiète les auteurs, et se trouve partout l’adversaire naturel et officiel. […] Ce qu’on peut dire de mieux en faveur « d’une nation policée394 », c’est que ses lois, coutumes et pratiques se composent « pour moitié d’abus, et pour « moitié d’usages tolérables » Mais sous ces législations positives qui toutes se contredisent entre elles et dont chacune se contredit elle-même, il est une loi naturelle sous-entendue dans les codes, appliquée dans les mœurs, écrite dans les cœurs. « Montrez-moi un pays où il soit honnête de me ravir le fruit de mon travail, de violer sa promesse, de mentir pour nuire, de calomnier, d’assassiner, d’empoisonner, d’être ingrat envers son bienfaiteur, de battre son père et sa mère quand ils vous présentent à manger. » — « Ce qui est juste ou injuste paraît tel à l’univers entier », et, dans la pire société, toujours la force se met à quelques égards au service du droit, de même que, dans la pire religion, toujours le dogme extravagant proclame en quelque façon un architecte suprême Ainsi les religions et les sociétés, dissoutes par l’examen, laissent apercevoir au fond du creuset, les unes un résidu de vérité, les autres un résidu de justice, reliquat petit, mais précieux, sorte de lingot d’or que la tradition conserve, que la raison épure, et qui, peu à peu, dégagé de ses alliages, élaboré, employé à tous les usages, doit fournir seul toute la substance de la religion et tous les fils de la société. […] » Toutes les souillures qu’il a contractées lui viennent du dehors ; c’est aux circonstances qu’il faut attribuer ses bassesses et ses vices : « Si j’étais tombé dans les mains d’un meilleur maître…, j’aurais été bon chrétien, bon père de famille, bon ami, bon ouvrier, bon homme en toutes choses. » Ainsi la société seule a tous les torts Pareillement, dans l’homme en général, la nature est bonne. « Ses premiers mouvements sont toujours droits… Le principe fondamental de toute morale, sur lequel j’ai raisonné dans mes écrits, est que l’homme est un être naturellement bon, aimant la justice et l’ordre… L’Émile en particulier n’est qu’un traité de la bonté originelle de l’homme, destiné à montrer comment le vice et l’erreur, étrangers à sa constitution, s’y introduisent du dehors et l’altèrent insensiblement… La nature a fait l’homme heureux et bon, la société le déprave et le fait misérable412. » Dépouillez-le, par la pensée, de ses habitudes factices, de ses besoins surajoutés, de ses préjugés faux ; écartez les systèmes, rentrez dans votre propre cœur, écoutez le sentiment intime, laissez-vous guider par la lumière de l’instinct et de la conscience ; et vous retrouverez cet Adam primitif, semblable à une statue de marbre incorruptible qui, tombée dans un marais, a disparu depuis longtemps sous une croûte de moisissures et de vase, mais qui, délivrée de sa gaine fangeuse, peut remonter sur son piédestal avec toute la perfection de sa forme et toute la pureté de sa blancheur. […] Avec tout cela, je mourrai persuadé que, de tous les hommes que j’ai connus en ma vie, nul ne fut meilleur que moi. » — À Mme B. 16 mars 1770. « Vous m’avez accordé de l’estime sur mes écrits ; vous m’en accorderiez plus encore sur ma vie si elle vous était connue, et davantage encore sur mon cœur s’il était ouvert à vos yeux.
On sait quelle lettre émue il écrivit à Liszt, lettre reproduite à la première page de la partition d’orchestre. […] Cependant Chrestien de Troyes, en France, traite la plupart de ces sujets : il écrit Erec et Enide, un Tristan et Iseult (car le cycle d’Arthur ne se peut séparer de celui du Gral), Le Chevalier au Lion, le Perceval surtout, qui devait être si souvent mité. […] Mais si l’auteur de Lohengrin, au point de vue général, a reçu le sujet de son œuvre des poèmes déjà écrits en langue française il en a eu également le résumé dans les chants des autres minnesinger germains, eux-mêmes inspirés de nos trouvères. […] Dans ces admirables pages que Wagner a écrites sur les représentations de 1882 (tome X, 283 et sq.), et que tous ceux qui veulent comprendre Parsifal devraient lire et relire, il fait une critique très profonde des ridicules du théâtre moderne, surtout au point de vue de la mimique. […] Dans ces années 1849-50, où il voyait comme en un rêve ce qu’il devait réaliser si miraculeusement en 1876 et 1882, il expose dans ses écrits sa théorie de la mimique.
Bon nombre enfin de ces articles, qui étaient contemporains du modèle au moment où je les écrivais, sont devenus posthumes à l’heure où je les réimprime et où il m’est donné, une dernière fois, de les relire.
Et fut écrite cette Chanson de l’Homme, de tons variés.
Maurice Le Corbeiller avait écrit, pour la circonstance, une scène élégante, en prose et en vers, intitulée : La Nuit de juin… Dans ces vers, inspirés de Musset, à travers l’expression un peu flottante, quelque chose a passé de la grâce et de la tendresse du cher poète… M.
Auguste Desplaces Le vers de Mme Ségalas a pour qualité distinctive qu’il ne respire pas du tout le métier ; c’est un vers chanté bien plus qu’un vers écrit.
Quoique son style commence à paroître un peu suranné, ses Traductions sont si bien écrites, les tours en sont si élégans, les expressions si vives & si hardies, qu’on pense lire l’Original.
Ce n’est pas pour ses Ouvrages, qui ne consistent qu’en quelques Plaidoyers, que nous lui donnons une place dans cette Galerie littéraire ; il a rendu aux Lettres des services plus réels, que ceux qu’ont cru lui rendre tant d’Ecrivains par leurs Ecrits.
Les Cardinaux de Richelieu & Mazarin, dont il a écrit l’histoire, doivent peu au mérite de sa plume.
Les premiers ne sont pas aussi intéressans que les derniers : ceux-ci sont écrits avec autant d’élégance que de bon sens.
Ces deux Ouvrages sont écrits d’une maniere intéressante ; on y estime sur-tout une marche sage, lumineuse, un style noble & naturel, qu’il seroit à souhaiter de retrouver dans un grand nombre de nos Historiens, qui ont plus de réputation que lui.
Son Roman intitulé les Tableaux de la Fortune, est d’un bon Observateur ; son Histoire au Monde, souvent réimprimée & écrite d’après les Auteurs originaux, donne une idée avantageuse de son érudition : personne n’avoit traité, avant lui, d’une maniere plus vraie & plus instructive, ce qui concerne les Orientaux, & en particulier les Musulmans.
Et est-ce avec de pareilles ressources qu’on peut prétendre à la gloire de dire la vérité, & à celle de bien écrire l’Histoire ?
MONTFLEURY, [Antoine-Jacob] né à Paris en 1640, mort en 1685 ; Poëte comique, de qui nous avons plusieurs Pieces, écrites assez facilement, mais souvent déparées par des pensées & des expressions trop licencieuses.
On a eu raison de dire de Pavillon ce qu’on ne peut dire d’aucun d’eux : Rival ingénieux d’Ovide S’il vouloit fléchir une Iris, Les Graces dictoient ses Ecrits, Et l’Amour lui servoit de guide.
Si ses Ecrits manquent d’élégance, ils ont du moins cette noble simplicité qui suppose la conviction dans l’Auteur, & offrent cette abondance de preuves & cette clarté de raisonnement, qui persuadent tout esprit droit & impartial.
Les Gens de Lettres lui doivent l’édition très-correcte de plusieurs Historiens Latins, qu’il a d’ailleurs enrichie de Notes & de Préfaces aussi instructives que bien écrites.
Il y a donc de l’injustice à faire rejaillir sur ses Ecrits, les travers de sa personne.
La Préface en est bien écrite : elle a pour objet la Littérature Allemande, sur laquelle l'Auteur fait des observations saines & quelquefois profondes.
L'Histoire des Philosophes anciens, qu'il a donnée depuis peu, est écrite dans le même goût, & participe aux mêmes défauts.
Ecrits d'un style, tantôt maniéré, tantôt lâche, & toujours froid, l'Orateur y semble méconnoître le ton convenable aux différens sujets qu'il traite.
Ce mérite, en quoi consiste principalement l’art d’écrire, a suffi pour mettre le sceau de l’immortalité à la réputation de Démosthène & de Cicéron, de Bossuet & de Pascal.
Toutefois, en quelques poèmes écrits sous la dictée du Souvenir, cette sensualité se tempère d’un sentiment exquis : ainsi dans ces Yeux de velours dont la tristesse mystérieuse enveloppe et fascine comme l’Antonia d’Hoffmann ou la Ligeia d’Edgar Poe.
Daniel Lantrac a écrit de vrais poèmes en prose, en un style qui a juste assez d’imperfection pour faire bien augurer de l’écrivain, et une richesse d’images qui, peu à peu, appartiendra mieux à l’auteur.
Il est devenu lettré, instituteur, professeur, écrivain et poète ; il ne lui est rien resté du paysan, si ce n’est l’amour de la terre natale et le goût de la vie simple : Je reste vigneron et paysan dans l’âme, écrit-il encore plus tard.
À mes élèves de l’université de Lausanne Je dédie, en les quittant non sans regret, ce livre, qui fut parlé devant eux avant d’être écrit pour le grand public.
Nous connoissons de lui plusieurs Dissertations très-savantes & très-curieuses, qui supposent non seulement le travail & le discernement, mais encore le talent d’écrire, & principalement celui de présenter les choses avec le ton qui leur convient.
Sa Cour Sainte ne mérite pas les railleries qu’en a faites le Marquis d’Argens : cet Ouvrage respire la piété, la douceur, une morale pure, & est écrit d’un style supérieur à celui de bien de Ecrivains de son temps.
Changeux a publié depuis une Bibliotheque Grammaticale abrégée, ou Nouveaux Mémoires sur la parole & l’écriture, Ouvrage écrit avec méthode, où l’on trouve des observations neuves, fines, délicates, & une érudition aussi vaste que bien digérée.
Son excellente Traduction de Juvenal, précédée d’un Discours sur les Satires de ce Poëte, Discours aussi bien pensé que bien écrit, lui donne plus de droit à une place distinguée dans la Littérature que les Productions médiocres n’en donnent aux petits Auteurs qui travaillent de leur propre fonds.
M. l’Abbé d’Espagnac, son fils, Chanoine de l’Eglise de Paris & Grand Vicaire de Sens, s’est fait connoître dans la République des Lettres, par un Ecrit peu réfléchi sur le Ministere du fameux Suger, dont quelques Critiques ont relevé les défauts avec trop d’amertume.
Ses Ouvrages de piété sont écrits avec onction, avec élégance, & renferment des maximes très-utiles pour la conduite des ames pieuses.
Plein de zele pour la Religion & doué du talent d’écrire avec onction, il a publié plusieurs Ouvrages en faveur du Christianisme, contre les attaques multipliées de la nouvelle Philosophie, où, par des raisonnemens solides & à la portée de tous les Esprits, il prouve la vérité, l’utilité & la nécessité de la Religion.
Mais nous avons tant de Romans corrupteurs, plus mal écrits encore, qu’on ne sauroit trop applaudir cet estimable Religieux d’avoir consacré sa plume à des sujets qui ne peuvent qu’édifier le plus grand nombre des Lecteurs.
Elle prononça en sa présence trois cents mots les plus bizarres qu’elle put imaginer, & les fit écrire afin de s’en ressouvenir.
Cet Ouvrage est écrit du même ton que l’Histoire de France ; ton, après tout, plus supportable que celui qui substitue la déclamation & l’appareil de l’Eloquence, à la noble simplicité qui convient à la narration.
Tout ce qu’il a écrit, porte le caractere d’une ame sensible, d’un cœur vraiment jaloux de l’honneur & de la prospérité de sa Patrie : son Ouvrage de l’Ami des Hommes justifie son titre, & méritera ce nom à l’Auteur dans la postérité.
Tiphaigne de la Roche, [N.ABCD] Médecin de la Faculté de Caen, de l'Académie de Rouen, né dans le Diocese de Coutances, mort en 1774, âgé de 45 ans, a fait plusieurs Ouvrages qui sont écrits d'un style élégant & facile, mais dans lesquels on voudroit plus de justesse dans les idées, & moins d'un certain enthousiasme, qui est plutôt l'effet de la singularité, que le fruit du génie.
Il est le premier qui, sans écrire un corps d’histoire, a néanmoins réuni les qualités les plus essentielles à un bon Historien.
Brun, [Pierre le] Oratorien, né à Brignolles, mort en 1629, a écrit contre les Sorciers, & croyoit aux Sorciers : cependant son Histoire critique des pratiques superstitieuses est pleine d’érudition, & assez pourvue de jugement, excepté quand il en est à l’article des sortiléges, dont il combat le ridicule en admettant souvent des faits que la raison auroit dû rejeter.
On lui a l’obligation de plusieurs Histoires assez bien écrites, mais diffuses.
Il a beaucoup écrit en Latin & en François, & presque tous ses Ouvrages ont pour objet le Droit Canonique & l’Histoire Ecclésiastique.
Tel est son Voyageur François, dont il a publié vingt-quatre volumes, & qui jouit d’un succès d’autant mieux mérité, que c’est la plus variée, la plus intéressante & la mieux écrite des Collections de ce genre.
Il a fait une vingtaine d’Ouvrages, presque tous écrits en Latin ; mais ce n’est pas ce qui l’a rendu fameux ; ce fut l’Astrologie, à laquelle il s’appliqua.
Pasquier laissa trois enfans, qui écrivirent tous trois, pour le venger des critiques du P.
La Vie de Virgile & celle de Mécène sont aussi sagement que correctement écrites ; la derniere sur-tout mérite d'être lue par les recherches curieuses qui l'enrichissent.
Ce que nous savons certainement, c'est que, quoiqu'il ait beaucoup écrit en Prose & en Vers, il n'a pas laissé un seul Ouvrage qui vaille aujourd'hui la peine d'être lu.
Taine a écrit d’admirables études d’ensemble sur l’art en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas ; mais vouloir connaître le génie propre et personnel de tel sculpteur ou de tel peintre d’après ces études de milieux extérieurs, c’est comme, si on voulait déterminer l’âge d’un individu d’après la moyenne d’une statistique, pu les principaux événements d’une vie par l’histoire d’un siècle. […] Sainte-Beuve ensuite, déclarant « qu’il ne peut juger une œuvre indépendamment de l’homme même qui l’a écrite », fit des recherches biographiques sur l’enfance de l’écrivain, son éducation, les groupes littéraires dont il avait fait partie. « Chaque ouvrage d’un auteur, vu, examiné de la sorte, à son point, après qu’on l’a replacé dans son cadre et entouré de toutes les circonstances qui l’ont vu naître, acquiert tout son sens, son sens historique, son sens littéraire. […] D’où cette conclusion : « J’entreprends d’écrire l’histoire d’une littérature et d’y chercher la psychologie d’un peuple. » — Ces principes, dans leur généralité, sont justes, et ce but est légitime. […] En d’autres termes, la série des œuvres populaires d’un groupe donné écrit l’histoire intellectuelle de ce groupe ; une littérature exprime une nation non parce que celle-ci l’a produite, mais parce que celle-ci l’a adoptée et admirée, s’y est complu et s’y est reconnue.
Écrire serait dangereux ; d’ailleurs le Breton ne sait pas lire. […] Mais pourquoi, avec ce dédain de l’opinion, écrire son apologie en vue de l’avenir ? […] C’est donc pour eux surtout qu’elle est écrite, cette apologie. […] Et dans cet espoir il écrit le journal de sa vie. […] Prenons notre loupe, car tout ce qu’écrit M.
Frédéric Deville De bonne heure, son goût naturel le portait vers les études morales et religieuses ; il s’essaya, de bonne heure aussi, dans cette double voie, et, soit qu’il ait écrit en prose, soit qu’il ait demandé à la poésie ses inspirations, partout et toujours il a conservé intact le caractère qu’il avait revêtu, le caractère d’écrivain moraliste.
De ce minuscule ouvrage de poésies, souvent volontairement risquées et vraiment peu recommandables dans les couvents et dans les lycées, j’extrais une pièce qui m’a paru charmante de grâce et de forme ; elle est écrite sans prétention et rappelle par certains côtés la délicate manière de Murger et de Thiboust : Le Chat botté… Pas de nom d’auteur !
Ernest Renan a écrit : « La nature est d’une insensibilité absolue, d’une immoralité transcendante ».
A l’âge de près de soixante ans, il commença à se douter qu’il pouvoit devenir Auteur ; exemple rare dans un siecle, où l’on n’attend pas si long-temps à se croire en droit d’assommer le Public par ses Ecrits.
Ceux qui aiment l’Histoire font beaucoup de cas de ce Recueil, devenu très-rare, & ceux qui l’écrivent pourront en tirer un grand parti.
Par un principe de justice, nous devons rappeler ici que les Recueils de l’Académie Françoise offrent un grand nombre de Discours de Charpentier, dont quelques-uns sont écrits avec autant de naturel que de force & de bon sens.
Aussi ceux de Gayot de Pitaval ne sont-ils que des compilations indigestes & mal écrites.
Les Auteurs du Nouveau Dictionnaire Historique disent que, de tous les Bénédictins, il est celui qui a le mieux écrit en François.
Depuis long-temps on ne les lit plus, parce qu’ils sont écrits, en général, d’un style diffus, incorrect, rampant, principes certains de chute sans retour.
Le malheur d'avoir trop écrit, comme son frere, lui attire aujourd'hui un mépris injuste.
Villaret l'a poussée jusqu'au dix-septieme, & à mesure que les faits s'approchent de plus près de nos jours, ils sont mieux écrits & plus intéressans.
Yon écrit en Prose avec facilité, avec noblesse, & quelquefois avec chaleur.
En effet, les hommes peuvent toujours cacher leur amour-propre et le désir qu’ils ont d’être applaudis sous l’apparence ou la réalité de passions plus fortes et plus nobles ; mais quand les femmes écrivent, comme on leur suppose en général pour premier motif le désir de montrer de l’esprit, le public leur accorde difficilement son suffrage. […] quelques vertus privées, quelques services obscurs, quelques sentiments renfermés dans le cercle étroit de sa destinée, quelques écrits qui la feront connaître dans les pays qu’elle n’habite pas, dans les années où elle n’existera plus.
Avec une conviction véritablement profonde, il essaya d’exprimer les généralités des caractères et des passions dans toutes les tragédies qu’il écrivit, si l’on excepte quelques œuvres de ses vingt dernières années, où les personnages représentent plutôt des opinions philosophiques que des êtres moraux. […] Il manqua d’abord de patience, de méditation ; il écrivit trop vite : Zaïre fut bâclée en dix-sept jours ; Olympie était « l’œuvre des six jours ».
Et comment, après cette divine aubaine, a-t-il eu le front d’écrire son livre ? […] Son livre se rattache donc à ce mouvement d’esprit qu’on pourrait presque appeler évangélique, et qui est si sensible dans les écrits de Paul Bourget, de Maurice Bouchor, de Paul Desjardins, et de toute l’élite de la jeune génération.
Depuis longtemps Jésus était convaincu que les prophètes n’avaient écrit qu’en vue de lui. […] Voir les Actes, les écrits de S.
Le comte de Grignan, alors gendre de madame de Sévigné, écrivit à madame de Richelieu une lettre de félicitation. […] Elle dit que de tous les millions de lettres que madame de Richelieu a reçues, celle de M. de Grignan était la meilleure ; qu’elle l’a eue longtemps dans sa poche, qu’elle l’a montrée, qu’on ne saurait mieux écrire, ni plus galamment, ni plus noblement, ni plus tendrement pour feu madame de Montausier. »
Demandez plutôt à tous les peuples qui ont perdu le sens des choses de l’âme, et qui tiennent comme maintenant à l’état d’axiome que l’histoire d’une prospérité politique quelconque s’écrit comme un livre de commerce et s’établit par doit et avoir. […] Quand Henri IV écrivait l’Édit de Nantes, c’est l’unité qu’il voulait créer dans l’État, comme Louis XIV, plus tard, voulait la créer à son tour, la rendre plus simple et plus profonde, en rapportant l’Édit de son illustre aïeul.
L’opinion, erronée, selon moi, de MM. de Goncourt, sur l’esprit et le talent de ces lettres, les a empêchés de mesurer l’immense abjection de celle qui les a écrites. […] Leur Sophie Arnould, telle que la voilà, est certainement l’un des livres les plus brillants qu’ils aient jamais écrits, ces esprits brillants qui aiment tant ce qui brille qu’ils ne peuvent voir ce qui ne brille plus… Seulement, ce livre, tout de passion, n’a pas d’autorité.
Il a écrit La Fille d’Eschyle, étude antique qui a été couronnée par l’Académie française, et Les Poèmes de la mer, dans lesquels il a cru un peu trop l’avoir inventée. […] Autran, qui ressemblent à des vers écrits pour un concours académique, ne peuvent lutter contre le récit du commandant de Milianah, le colonel d’Illens, contre cette page magnifique de simplicité et de tristesse que tout le monde a lue dans le livre de La Guerre et l’Homme de guerre, par M.
Charles Baudelaire, appeler un art sa savante manière d’écrire en vers ne dirait point assez. […] Il est le misanthrope de la vie coupable, et souvent on s’imagine, en le lisant, que si Timon d’Athènes avait eu le génie d’Archiloque, il aurait pu écrire ainsi sur la nature humaine et l’insulter en la racontant !
Un poète de ce temps — de ce temps « de cénacle », comme on disait, et d’apostolat littéraire, — écrivit alors un livre qu’on lit encore avec plaisir sur le grand poète du xvie siècle ; mais l’artiste intégral, en Ronsard, nous manquait. […] Il y a dans ses Odes une ode à une simple fontaine, qui est bien tout ce qu’a pu écrire de plus surprenant un poète doué du génie du nombre.
Taine écrivait son Histoire de la littérature anglaise, il ne pouvait pas, lui, éviter Milton. […] Il s’est pris d’admiration pour Milton, à part de son siècle et aussi à part des théories du nôtre, et de cela — de ces deux à-partés — il est sorti un livre droit et simple, grave et renseigné, très heureusement pensé par places, et partout écrit avec une ampleur un peu traînante et un peu lourde, mais de cette lourdeur, que je ne crains pas, qui tient à l’étoffé du style et que l’on pourrait comparer à celle d’une draperie de velours.
Homme de génie, secoué par la conscience qu’il est fait pour le commandement, et d’une ambition tellement effrénée qu’elle en est épouvantablement maladroite et qu’elle en devient un jour presque sacrilège, il a, ainsi que le dit un des personnages du roman, la folie de la mitre, comme il aurait dû avoir la folie de la croix, et c’est cette folie de la mitre qui en fait, tout le long du roman, le furibond torrent de haine et de colère humaine que le prêtre ne peut endiguer, mais dont l’Église, à la fin et malgré tout, s’empare, parce qu’elle a reconnu, elle, le lynx divin, aux yeux maternels, que cette tempête d’homme assagi par elle peut avoir, un jour, vertu d’archevêque, et peut-être de Pape dans l’avenir… Le livre de Ferdinand Fabre, dont je viens de dire la conclusion, est, au fond, — si vous en ôtez deux ou trois nuances d’opinion que je n’y voudrais pas voir parce qu’elles blessent mon catholicisme, — un livre écrit à la gloire du prêtre et de l’Église, de cette Église à qui ses ennemis voudraient de petites vertus dont ils pussent se moquer, et non de grandes, devant lesquelles ils tremblent ! […] Edgar Poe a écrit des Contes fantastiques avec le sentiment frissonnant de leur réalité, et un artiste qui comprend l’Église et le prêtre, et qui aurait dû aller jusqu’au bout et tout comprendre, n’ose pas faire parler franchement et distinctement un crucifix !
La Rue, moins célèbre que lui pour les discours de morale, mais né avec un esprit plus souple et une âme plus sensible, réussit mieux dans le genre des éloges funèbres ; il était en même temps poète et orateur ; il avait, comme Fléchier, le mérite d’écrire en vers dans la langue d’Horace et de Virgile, mais il n’avait pas négligé pour cela la langue des Bossuet et des Corneille. […] Le même orateur a traité deux autres sujets moins pathétiques, sans doute, mais non moins intéressants, ce sont les éloges funèbres de deux grands hommes ; l’un était ce maréchal de Luxembourg, élève de Condé ; impétueux et ardent comme lui, mais vigilant et ferme comme Turenne, quand il le fallait ; persécuté par les ministres, et servant l’État ; fameux par les victoires de Fleurus, de Leuze, de Steinkerque et de Nerwinde, et qui, de dessus un champ de bataille, écrivit à Louis XIV cette lettre : « Sire, vos ennemis ont fait des merveilles ; vos troupes encore mieux : pour moi, je n’ai d’autre mérite que d’avoir exécuté vos ordres ; vous m’avez dit de prendre une ville et de gagner une bataille, je l’ai prise et je l’ai gagnée. » L’autre, qui avait un genre de mérite tout différent, était ce maréchal de Boufflers, fameux par la défense de Lille, appliqué et infatigable ; d’ailleurs excellent citoyen, et dans une monarchie, capable d’une vertu républicaine.
C’est l’image de ce volume composé de morceaux écrits à des occasions très diverses. […] C’est une simple dalle sur laquelle est écrit ce seul mot : Resurgam ! […] Quelle âcre allégresse respire cette lettre écrite après la conquête du Roussillon ! […] On écrit Télémaque à la cour de Louis XIV, et ad usum Serenissimi Delphini ; on écrit le Prince, à l’usage du très fourbe et très cruel Laurent de Médicis, en sortant du massacre de Sinigaglia. […] Cela semble écrit, de la pointe d’une flèche, sur du sable ou sur de la neige.
Vérola qui, s’il avait toujours été aussi heureux, n’aurait écrit rien de moins qu’un pur chef-d’œuvre.
Qui veut écrire avec décence, Avec art, avec goût, n’en recueille aucun fruit ; Il vit dans le mépris, & meurt dans l’indigence.
Cet Auteur est aujourd’hui chargé de la rédaction du Courrier d’Avignon, qui, comme on sait, n’offre que des nouvelles surannées, écrites d’un style qui n’est pas capable de dédommager du défaut de nouveauté.
Intrépide en Philosophie, comme il avoit été à la guerre, on reconnoît dans tout ce qu’il a écrit, une vivacité d’imagination, qui approcheroit du génie, si elle eût été réglée par le jugement.
Son style est sec, dur, inégal, quelquefois chaud, toujours plein de fiel, & tout propre à caractériser les odieux motifs qui l’ont porté à écrire.
On peut juger par la maniere dont il a écrit sur l’Art Vétérinaire, qu’il auroit pu se faire, aussi bien & mieux que tant d’autres, un nom distingué dans la Littérature.
C’est ainsi qu’il faudroit savoir penser & écrire, quand on entreprend de développer les mysteres de l’esprit humain.
Son extravagance & la folie se sont peintes dans ses Sermons & dans ses Ecrits de Religion, comme dans ses Productions littéraires ; ce qui lui valut un séjour de quelques années à Saint Lazare, d’où il sortit pour aller mourir dans sa patrie, à peu près comme il avoit vécu, c’est-à-dire, au milieu de la plaisanterie & du sarcasme.
Bossuet, qui, comme tout le monde sait, a écrit contre le Théatre, la trouvoit si remplie de sentimens de vertu, qu’il témoigna qu’il ne balanceroit pas d’approuver lui-même le Spectacle, si l’on y donnoit toujours des Pieces aussi épurees.
Le grand nombre d’éditions qu’a eues cet Ouvrage, prouve que, s’il pouvoit être mieux écrit, il étoit difficile de le rendre plus utile.
Sans se borner toujours à la simple Biographie, il se permet souvent des réflexions judicieuses sur les Ouvrages de ceux dont il écrit la Vie.
La nouvelle Edition des Mémoires & Lettres du Duc de Rohan est due à M. le Baron de Zurlauben, Capitaine au Régiment des Gardes-Suisses, qui l'a enrichie d'une Préface historique très-bien écrite, & de Notes très-instructives.
Tout ce qu’il a fait consiste en des Epîtres en Vers, des Lettres en Prose, différentes Critiques imprimées séparément ; Ecrits ingénieux, qui, réunis ensemble, pourroient former un Recueil agréable & piquant.
Ses Histoires d'Epaminondas, de Scipion, de Philippe, de Catilina, qui forment autant d'Ouvrages séparés, sont écrites avec noblesse & avec intérêt.
Il seroit à souhaiter, pour compléter le mérite de cet Ouvrage, que la Traduction elle-même fût plus exacte, & aussi soigneusement écrite, que les Remarques & les Pensées du Traducteur.
écrit ce livre pour défendre ce charme des femmes, menacé par elles-mêmes, et dans l’intérêt des têtes qu’après, elles pourraient tourner encore…… Votre très dévoué et très respectueux, Jules Barbey d’Aurevilly.
Le lecteur est libre de conjecturer le reste ; Dickens le lui apprendra un jour, quand il écrira ses mémoires. […] Il ne quitte point le ton passionné ; il ne se repose jamais dans le style naturel et dans le récit simple ; il ne fait que railler ou pleurer ; il n’écrit que des satires et des élégies. […] Balzac, George Sand, Stendhal ont aussi raconté les misères humaines ; est-il possible d’écrire sans les raconter ? […] Aujourd’hui, on ne voit chez nous de ces portraits que dans les livres d’étrennes, lesquels sont écrits pour offrir des modèles aux enfants sages. […] Dickens l’a raconté en dix volumes, et il a fini par écrire l’histoire de David Copperfield.
François Coppée Quand Charles Morice fait des vers, je ne les comprends pas ; quand il écrit la Littérature de tout à l’heure, il est d’une clarté admirable, et il y a, là-dedans, des pages sur Pascal et le xviie siècle, qui sont tout à fait de premier ordre.
Courrayer, beaucoup plus fidelle, & écrite d’ailleurs d’un style plus doux & plus correct.
Sans ses Mémoires, qui sont assez bien écrits, M. le Marquis d’Argens n’auroit pas un seul Ouvrage véritablement digne d’être lu.
le Beau n’a pas, à la vérité, dans le style autant d’intérêt que le célebre Recteur de l’Université ; mais il écrit en général d’une maniere plus correcte & moins diffuse.
Bleterie, [Jean-Philippe-René de la] Abbé, Professeur d’Eloquence au Collége Royal, de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Rennes, mort à Paris en 1772, connu par une Vie de Julien, très-bien écrite, quoi qu’en disent MM. de Voltaire & Condorcet, qui n’ont pu sans doute lui pardonner de n’avoir pas fait grace aux bizarreries de cet Empereur apostat, en rendant d’ailleurs justice aux bonnes qualités qu’il avoit.
Ce ne sont pas ses Vers Grecs, Latins ou François, qui le placent parmi nos bons Littérateurs : ces productions annoncent dans lui moins de talens pour la Poésie, que de facilité pour écrire dans ces trois langues.
Deslandes est l’Essai sur la Marine & le Commerce, parce que l’utilité publique en est l’objet, & que d’ailleurs il est assez bien écrit.
Ces Notes sont judicieuses, instructives, écrites avec autant de netteté que de correction.
Personne n’a tant écrit sur la Peinture, la Sculpture, & l’Architecture.
Ils annoncent en général beaucoup d’imagination, de l’esprit, & le talent d’écrire.
Ils sont, en général, écrits avec feu ; la marche en est rapide ; elle entraîne, malgré le ton romanesque qui s’y fait sentir.
Il a fait une Histoire de la Poésie Françoise, dont les recherches sont également curieuses, instructives, & bien digérées ; cet Ouvrage est écrit d’ailleurs avec la méthode & toute la simplicité qui lui convenoit.
La quantité de ses petits Ouvrages en Vers & en Prose est trop grande, pour qu’aucun soit capable de lui faire une solide réputation, quoiqu’ils annoncent en général de l’esprit, de la littérature, la connoissance du monde, & le talent d’écrire avec facilité.
Une assez juste connoissance de la Morale & de la Politique, plus d’esprit que de talent, plus de finesse que de raison, plus de sentiment que d’imagination, de la facilité pour écrire en Vers & en Prose avec intérêt & avec élégance, sont les principaux traits qui caractérisent les Ouvrages de cet Ecrivain.
Les personnes qui goûtent les Romans, & qui y attachent un grand mérite, trouveront dans les siens bien des qualités propres à les leur rendre intéressans ; il offrent de la légéreté, de la délicatesse, du sentiment, & sont exempts de ce ton odieux de licence, si prodigué par cette sorte d'Esprits qui ont la démangeaison d'écrire, sans autre inspiration que celle du vice.
Un Journaliste l'a très-bien justifié à cet égard, en observant « que les figures hardies & les mouvemens impétueux, qui seroient sans doute déplacés dans des Annales ou dans une Histoire suivie, ne déplaisent point dans des Mémoires ou dans un Recueil d'anecdotes, qu'on ne peut lire, ni, à plus forte raison, écrire, sans éprouver ces transports qui produisent nécessairement le feu de l'expression ».
Les Mémoires de l'Académie de Berlin, où il fut admis lors de son établissement, la Bibliotheque Germanique, l'Histoire critique de la République des Lettres, offrent un grand nombre de Dissertations & d'autres Ecrits de sa façon, qui ne sont pas les moins intéressans de ces Recueils, soit par les sujets, soit par la maniere dont ils sont traités.
Sainte-Beuve J’ai parcouru jusqu’ici bien des tons, j’ai fait résonner bien des notes sur le vaste clavier de la poésie, et pourtant je n’ai pas encore abordé mon vrai sujet, celui qui m’a réellement mis cette fois en goût d’écrire, le Poème des champs, de M.
Il naquit à Montevideo, en avril 1846, et mourut âgé de 28 ans, ayant publié les Chants de Maldoror et des Poésies, Les Chants de Maldoror sont un long poème en prose, dont les six premiers chants seuls furent écrits.
Eugène Crépet Il a, dans ses volumineuses œuvres, laissé d’admirables vers que les plus illustres contemporains signeraient hardiment, et cependant c’est à peine si son nom est sorti de cette pénombre qui confine à l’oubli… Entre toutes ces pièces, une surtout fut remarquée c’est celle qui a pour titre : Hommage aux mânes d’ André Chénier , et qui se termine par ces vers : Adieu donc, jeune ami, que je n’ai pas connu un de ces vers-proverbes qui profitent plus au public qu’à leur auteur, car tout le monde s’en souvient et les cite, sans que personne puisse dire qui les a écrits.
de Voltaire, offrent une érudition aussi vaste que variée, & sont écrites avec une clarté & un agrément sans recherche, qui prouvent la supériorité de M.
Sa Grammaire générale n’offre rien de neuf, & l’on doit se dispenser d’écrire, quand on ne sait qu’embrouiller ce que les autres ont dit.
Si l’on en croit cependant plusieurs Littérateurs qui l’ont connu, il avoit beaucoup d’esprit, une érudition vaste, & de la facilité pour écrire.
M. du Tillet s’exprime ainsi à son sujet, avec plus de vérité que de grace : « Il avoit une facilité merveilleuse à composer des Chansons presque dans l’instant, sur tout ce qui se présentoit d’agréable ou d’intéressant, & personne n’a mieux réussi que lui dans ce genre d’écrire.
Il a encore traduit la Poétique d’Aristote, Traduction que celle qu’en a donnée depuis M. l’Abbé Batteux n’a point surpassee, & qui est précédée d’un Discours très-lumineux & très-bien écrit sur la Poésie & sur les regles en général.
Malgré cela, ils sont diffus, foiblement écrits, & insipides.
Ce Jésuite a eu aussi une grande part au Recueil des Lettres édifiantes & curieuses, écrites des Missions étrangeres, où, parmi des récits propres à intéresser la piété, on trouve des détails de Géographie, de Physique, d’Astronomie, d’Histoire Naturelle, dignes de l’attention des Curieux & des Savans.
Sa conduite, il est vrai, pourroit faire croire qu’elle en a écrit certaines ; mais il vaut mieux les rejeter toutes comme apocryphes, puisque la fausseté manifeste de quelques-unes, forme un préjugé légitime contre la vérité des autres.
Il auroit une maniere d’écrire agréable, pour peu qu’il eût réglé son imagination, & réprimé la manie de dire les choses tout autrement qu’il ne les sentoit.
in-12, avec les Productions frivoles de ce genre ; les siens offrent, à travers le voile d’une agréable fiction, une morale d’autant plus piquante, qu’elle est appuyée sur une connoissance profonde du monde, sur-tout de la Cour, & sont écrits avec une délicatesse & une correction qu’il est rare de rencontrer dans des Ouvrages plus sérieux.
Une de ses dernieres Nouvelles [Sargines] seroit capable de produire cet effet, par l’adresse, la sensibilité, & le pathétique avec lequel elle est écrite.
Le Roman comique est le seul de ses Ouvrages qui soit d'une plaisanterie agréable & continue ; les caracteres en sont originaux, les détails facétieux, la narration piquante ; il est écrit aussi purement que les Provinciales, & n'a pas peu contribué, comme elles, à la perfection de notre Langue.
Si le style de ces différentes Productions n'est pas toujours noble & élégant, il a du moins le mérite d'être toujours clair, précis, & correct, qualité qu'on chercheroit vainement dans les Ecrits de plusieurs Littérateurs de profession, qui ne laissent pas de se croire d'excellens Ecrivains.
Cette démonstration fait l’objet de la troisième partie de notre travail : les deux premiers chapitres, où l’on étudie les notions d’intensité et de durée, ont été écrits pour servir d’introduction au troisième.
Mais ce n’est plus avec des noms et des individus qu’on écrit maintenant l’histoire des poésies et des littératures ; l’individu brillant et de génie n’est que le porte-étendard et le porte-voix, l’assembleur d’une quantité de sentiments et de pensées qui flottaient et circulaient vaguement autour de lui. […] » Convient-il d’abuser tout aussitôt contre son esprit charmant de ses infirmités corporelles et de dire : « Il ne peut se lever ; c’est une femme qui l’habille ; on lui enfile trois paires de bas les unes par-dessus les autres, tant ses jambes sont grêles ; puis on lui lace la taille dans un corset de toile roide, afin qu’il puisse se tenir droit, et par-dessus on lui fait endosser un gilet de flanelle… » Ce n’est pas moi qui blâmerai un critique de nous indiquer, même avec détail, la physiologie de son auteur et son degré de bonne ou mauvaise santé, influant certainement sur son moral et sur son talent ; le fait est que Pope n’écrivait point avec ses muscles et ne se servait que de son pur esprit. […] Oui, il était attentif à tout, même dans la conversation ; oui, quand une pensée, une expression heureuse, délicate ou vive, passait devant lui ou lui venait à l’esprit, il était empressé à la recueillir : toujours inquiet du mieux et de l’excellent, il l’amassait goutte à goutte et n’en laissait volontairement distraire aucune parcelle ; il s’y consumait, il se relevait la nuit quand il le fallait, et, comme il ne pouvait se servir seul, il faisait relever son monde, même en hiver, pour écrire une pensée qu’il craignait de perdre, et qui lui aurait échappé au réveil ; car plus d’une de nos pensées, et des meilleures, sont souvent noyées et englouties à jamais entre deux sommeils, comme les Égyptiens dans la mer Rouge.
Pope qui, comme tant de moralistes, n’a pas assez observé ses propres maximes, nous en donne à ce sujet d’excellentes dans son Essai ; il nous dit que le mieux est souvent de retenir sa critique, de laisser le sot s’espacer et s’épanouir tout à son aise : « Votre silence, en ce cas, est mieux que votre colère : car qui peut railler aussi longtemps qu’un sot est capable d’écrire ? […] Mais il a sur Malherbe, comme sur Boileau, l’avantage d’écrire dans une langue très-riche en monosyllabes ; à la manière dont il use de ces mots si courts, il se montre encore très anglais de style, et je crois pouvoir dire, sans m’aventurer, que son vocabulaire, quoique plus composé de mots abstraits que chez d’autres poètes, est du meilleur et du plus pur fonds indigène. […] On voit dans ses œuvres quel soin et quelle élégance il apportait à ses divers commerces épistolaires ; il adaptait le tour et le ton de ses lettres à ceux à qui il écrivait.
Presque toutes les femmes savent lire et écrire, dans une proportion plus grande que les hommes ; les jeunes filles reçoivent de l’éducation ; elles disposent de leur main, sauf des cas rares ; dans la communauté, les femmes gèrent leur fortune personnelle et ne contribuent aux dépenses qu’autant qu’elles le veulent. […] Il n’existe pas en français, ou du moins il n’en a été publié en Belgique qu’une traduction abrégée et tronquée, pour le plus d’agrément, selon notre usage trop habituel. — Depuis que ceci est écrit, la science a eu à déplorer la mort prématurée du docteur Barth. […] Biston, avocat à Châlons-sur-Marne, veut bien m’écrire à ce sujet : « S’il n’est pas tout à fait exact de dire que, dans la Coutume de Champagne, la femme représente le principe noble, comme chez les Touareg, on doit cependant remarquer que nos damoiselles y jouissaient d’un privilège considérable, puisque lorsqu’elles épousaient des roturiers, elles ne perdaient pas leur noblesse, et pouvaient la transmettre à leurs enfants.
Malgré tout l’art et la complaisance qu’y peuvent mettre en effet les plus élevés d’entre les vulgarisateurs, une difficulté réelle qu’impliquent ces notices sur des savants, écrites à l’usage des gens du monde, ne saurait être supprimée ni écartée ; ce point délicat et insurmontable, c’est que, pour celui qui n’a pas étudié la langue mathématique et fait les calculs, l’expression des principales découvertes demeure nécessairement obscure et comme une lettre close. […] Joseph Bertrand voulant écrire pour le public, c’est-à-dire pour la moyenne des gens instruits, a éludé ce genre de difficulté autant que possible : il eût pu trancher davantage et mettre plus en relief et en vedette les résultats scientifiques, sauf au lecteur à ne prendre que ce qu’il en pourrait saisir ; il a mieux aimé accuser moins à nu les côtés sévères pour fondre plus couramment le ton de l’ensemble. […] Elles ont rendu d’importants services à la navigation et à la géographie ; mais leur plus grand bienfait est d’avoir dissipé les craintes produites par les phénomènes célestes et détruit les erreurs nées de l’ignorance de nos vrais rapports avec la nature ; erreurs et craintes qui renaîtraient promptement si le flambeau des sciences venait à s’éteindre. » — Depuis que cet article est écrit, j’ai su que la question de Galilée, de son procès et de son abjuration, avait été traitée à fond par M.
Mais combien il y a plus de vrai toutefois et plus de vie dans un quart de ce Noailles d’après Saint-Simon, que dans presque tout l’abbé Millot, dans cet autre Noailles de montre et de convention, qui, au moment d’entrer au Conseil des finances sous la Régence, et d’y exercer toute l’autorité qu’il y pourra prendre, écrit à Mme de Maintenon, en se faisant tout petit et modeste : « Monseigneur le duc d’Orléans exige de moi absolument d’entrer dans le Conseil des finances qu’il a formé. […] Et que l’on croie, après cela, aveuglément aux paroles écrites du duc de Noailles, et que l’on s’en tienne aux belles protestations enregistrées dans ses Mémoires. […] Tamizey de Larroque, qui est un curieux et un chercheur, a notablement ajouté pour sa part à la connaissance de l’illustre prélat, en donnant de lui des lettres écrites depuis son retour en France.
Chatel lorsqu’il dit : « Le séjour de La Bruyère en Normandie dut être de bien courte durée, et pourtant il lui parut assez long pour exciter sa mauvaise humeur, au point de le faire manquer à la politesse et au bon goût, lui qui avait, avec un vif sentiment des convenances, le secret de ces deux qualités essentielles à l’homme de lettres : « La ville dégoûte de la province », écrit-il… « Les provinciaux et les sots sont toujours prêts « à se fâcher. » La Bruyère était dans son droit quand il faisait ses observations de moraliste, et c’est vraiment trop de susceptibilité que de venir défendre la province, uniquement parce que soi-même on l’habite. […] Fournier m’écrivait donc, le 34 août 1866 : « Qu’ai-je voulu faire à propos de La Bruyère ? […] Oui, vous le dites très-bien, j’ai voulu tout épuiser ; j’avais soif de connaître, je suis allé au-delà du connu… » Et dans une autre lettre du même jour, écrite quelques heures après la première : « Vous auriez pu, mon système vous déplaisant, être plus dur.
écrivait-il au sortir de là à la princesse de Guise ; il est aimable comme s’il n’était qu’un particulier… Je crus n’y voir qu’un prince et j’y rencontre un homme. » Le comte de Clermont dut à cette circonstance de se voir nommé dans les premières éditions du Temple du Goût ; mais cette mention de faveur disparut et tomba, comme tant d’autres noms éphémères, à l’édition définitive. […] Monsieur, Je ne puis me dispenser d’écrire à Votre Excellence pour la prier d’envoyer à S. […] Sur la fin du siège, le maréchal de Saxe écrivit au comte de Clermont une lettre de vive satisfaction sur sa conduite « Au camp de Tongres, le 20 septembre 1746.
Il essaye de décomposer et d’expliquer la fortune d’André Chénier par toutes les raisons les plus étrangères au talent même et au charme de ses vers ; il côtoie complaisamment les suppositions les plus gratuites en finissant par les rejeter sans doute, mais avec un regret mal dissimulé de ne les pouvoir adopter : « On se demanda, écrit-il (lorsque ces Poésies parurent), si on n’admirait pas sous la garantie d’une muse posthume l’effort d’un esprit moderne ; si, sous la main d’un éditeur célèbre et poëte lui-même, telle épître ou telle élégie n’avait pas pu s’envoler d’un champ dans un autre, et sans qu’il lui fût bientôt permis de revenir à la voix de son premier maître. […] Le fond du cœur commence à percer : ce n’est pas un ami, ce n’est pas même un indifférent qui écrit ici sur André Chénier. […] Souvent des vieux auteurs j’envahis les richesses ; Plus souvent leurs écrits, aiguillons généreux, M’embrasent de leur flamme, et je crée avec eux.
De plus, chacun d’eux a réclamé de tout son crédit contre sa cote : « Votre cœur sensible, écrit l’un d’eux à l’intendant, ne consentira jamais à ce qu’un père de mon état soit taxé à des vingtièmes stricts comme un père du commun35 ». […] Arthur Young, visitant un château de Seine-et-Marne, écrit : « J’ai interrogé Mme de Guerchy ; il résulte de cette conversation que pour habiter un château comme celui-ci, avec six domestiques mâles, cinq servantes, huit chevaux, entretenir un jardin, etc., tenir table ouverte, recevoir quelque société, sans jamais aller à Paris, il faut environ 1 000 louis de revenu ; il en faudrait 2 000 en Angleterre ». […] , 181, 200, 203 ; notez qu’il écrit en 1765.
Pauvre, sensible, nerveux, pétri d’amour-propre, assez difficile à vivre, abondant en idées, et se dégoûtant dans l’exécution aussi vite qu’il s’était enflammé dans la conception, il créa des journaux d’observation morale qui ne vécurent pas, il écrivit des romans qui n’eurent pas de fin. […] Piron maudit le genre sérieux en y revendiquant sa part de paternité : il écrivit sa Métromanie (1738), peinture trop chargée d’un travers trop spécial, et dont vraiment on a fort exagéré l’agrément. […] Il ne manque à cet ouvrage finement écrit que la puissance dramatique.
À partir de ce jour, Boileau ne cessa, dans ses écrits, de lancer des épigrammes contre Perrault et contre son illustre frère ; et de son côté, sans témoigner une colère aussi personnelle, Perrault s’appliqua de plus en plus à développer ses doctrines avec esprit et un mélange de légèreté et de bon sens qui ne laissait pas de séduire les indifférents et de piquer les adversaires. […] Tout en les redisant à ses enfants, Perrault s’avisa de les écrire, et il les publia en janvier 1697, comme si c’était son jeune fils (Perrault d’Armancourt) qui les avait composés. […] Il est bien certain que pour la matière de ces contes, de même que pour Peau d’Âne qu’il a mise en vers, Perrault a dû puiser dans un fonds de tradition populaire, et qu’il n’a fait que fixer par écrit ce que, de temps immémorial, toutes les mères-grands ont raconté.
Ce que je dis en passant prouve assez qu’il y aurait, si on le voulait, un petit chapitre à écrire sur la fable et les fabulistes en 1852. […] Dans un tableau complet de la poésie en 1852, il y aurait, comme au temps de Guillaume Colletet, un chapitre essentiel à écrire : « Du sonnet ». […] [NdA] Il était mon secrétaire quand j’écrivais cela.
Le nom des choses qui y sont dépeintes, est écrit au-dessus en caracteres grecs, à peu près comme le nom des provinces est écrit dans une carte generale du royaume de France. […] Or il paroît par les écrits des anciens, que les peintres qui ont travaillé à Rome sous Auguste et sous ses premiers successeurs, étoient très-inferieurs à Zeuxis et à ses illustres contemporains.
Nous avons été longtemps des barbares pleins d’imagination et de gaieté, qui savions danser et combattre, mais qui ne savions pas écrire. […] En repassant les premiers temps de notre littérature, et les éloges écrits dans notre langue, il ne sera pas inutile de remarquer souvent à qui ces éloges ont été prodigués, et de comparer quelquefois les vertus dont le panégyriste parle, avec les vices plus réels dont parle l’histoire. […] Enfin, on écrivit son histoire, et l’on ne manqua point d’observer qu’il était né le même jour que François Ier perdit la bataille de Pavie, comme si apparemment la nature eût voulu consoler la France.
Ruijters n’a point l’étourderie, la pétulance et le rire de ses années ; son idyllisme n’est point emprunté ou appris par cœur, le poète est bel et bien amoureux et ce qu’il écrit, il a dû vivement l’éprouver.
Abeille, arrivant à Paris, D’abord pour vivre vous chantâtes Quelques Messes à juste prix ; Puis au Théatre vous lassâtes Les sifflets par vous renchéris ; Quelque temps après, fatigâtes De Mars l’un des grands* favoris, Chez qui pourtant vous engraissâtes : Enfin, digne Aspirant, entrâtes Chez les quarante Beaux-Esprits, Et sur eux-mêmes l’emportâtes A forger d’ennuyeux Ecrits.
Après s’être exercé dans des genres de pur agrément, & avoir publié plusieurs Poëmes, qui annoncent de l’esprit & le talent d’écrire avec autant de correction que d’élégance, cet Auteur a consacré sa plume à un genre plus élevé & plus capable d’assurer sa réputation.
Cette maniere d’écrire par phrases, en prétendant donner une pensée, ne plaît qu’autant que ceux qui l’adoptent savent fixer quelque temps l’attention du Lecteur sur un même objet, c’est-à-dire, qu’il faut que, de pensée en pensée, ils développent un sujet, afin que les traits de lumiere suppléent au défaut de liaison dans le style.
Son Apologie de la Frivolité n’est qu’un ouvrage frivole, écrit avec assez de correction & de facilité.
Il faut néanmoins convenir que ces deux derniers Ouvrages, accompagnés de notes historiques & critiques, annoncent un Littérateur érudit, qui, malgré la froideur de son style, écrit beaucoup mieux que la plupart de ses confreres de l’une & l’autre Académie.
Quoique d’une complexion foible, il vécut quatre-vingts ans, & conserva jusqu’à la fin de sa vie tous les charmes de la jeunesse, & cette bonté de cœur si désirable dans l’amitié ; c’est l’éloge qu’en fait Mademoiselle de Lenclos, dans une Lettre qu’elle écrit à S.
De tous les Gens de Lettres qui ont écrit sur la Géographie, il est le plus laborieux, le plus fécond, le plus exact, & le plus utile.
Ses Entretiens sur les Romans, & ses autres Ouvrages littéraires, annoncent des connoissances, le talent d’écrire, sans avoir rien qui les distingue de cette foule de Productions qui se perdent dans le Public.
Mabillon, le Cardinal Collorédo écrivit aux Bénédictins de Paris, par ordre de Clément XI, qu’ils feroient plaisir à sa Sainteté d’inhumer cet Homme illustre dans le lieu le plus distingué de leur Couvent, parce que tous les Savans de l’Europe ne manqueroient pas de leur demander : Ubi posuistis eum ?
Aussi ne lit-on plus ses Ouvrages ; ce qu’il peut y avoir de bon a passé dans les Ecrits de quantité de nos Littérateurs, qui, pour s’épargner la peine de penser, ne font pas difficulté de s’approprier les pensées d’autrui, en les habillant à leur maniere.
Avant de se faire connoître des Littérateurs par son Histoire de la Chirurgie, il avoit publié plusieurs Ouvrages en Latin & en François, sur des matieres du ressort de la Médecine, qui lui avoient acquis l’estime des gens de son Art, par les idées neuves, les vûes profondes qu’ils présentent, & par la maniere énergique & claire dont ils sont écrits.
Sa Bibliotheque des Auteurs séparés de la Communion Romaine, est écrite dans le même goût que la précédente.
Il a fait également paroître de l’esprit & de la légéreté dans quelques Ecrits polémiques, traités selon les regles d’une critique aussi juste que saine.
Les auteurs de la princesse De Cleves et de Telemaque, ne nous auroient peut être donné jamais ces ouvrages, s’ils avoient dû les écrire en vers.
De cette époque il ne reste et ne peut rester aucun monument écrit. […] Virgile s’empara de ce sujet et écrivit le poème national de la cité romaine. […] Dès qu’on sut écrire, on les mit en écrit. […] Elle a existé longtemps avant les Hérodote et les Thucydide ; écrite ou non écrite, simple tradition ou livre, elle a été contemporaine de la naissance des cités. […] Tout cela était écrit pour l’enseignement et la piété des descendants.
Il est notable que de tous les écrits paraphrasés sur l’histoire du Messie, aucun n’est si naturel, que le Nouveau-Testament : aussi ce livre a-t-il fait fortune ! […] Ce n’est pas la première fois qu’on nous veut détourner du droit chemin : tenons-nous-y ; l’étude de plusieurs langues n’habitue pas à bien écrire la sienne. […] Mes vers renferment un portrait d’Attila qui n’est que la faible copie de celui que nous laissa par écrit l’ambassadeur qui lui fut député par le Bas-Empire. […] « Répands sur mes écrits ta force et ta clarté : « Que l’oreille des rois s’accoutume à t’entendre. […] Cet exemple est trop favorable au système philosophique par lequel je corroborai la puissance des préceptes de l’art d’écrire, pour que je néglige d’en appuyer mes maximes.
Il disait joliment, que je ne sais quel cercle de province lui avait fait écrire par son secrétaire, qu’un schisme s’était produit entre les membres, à propos de la manière, dont on devait prononcer son nom, et que de forts paris avaient été engagés… Interrogation à laquelle il répondait : « Comment prononce-t-on chez vous schisme ? […] Là, il s’interrompt pour nous apprendre, qu’il a été à Lourdes, et qu’il a été frappé, stupéfié, par le spectacle de ce monde de croyants hallucinés, et qu’il y aurait de belles choses à écrire sur ce renouveau de la foi, qui pour lui a amené le mysticisme en littérature et ailleurs, de l’heure présente. […] Dans un voyage en Asie, il a fait la découverte et l’achat d’une soixantaine de manuscrits, parmi lesquels, il y a une « Vie d’Alexandre » non plus écrite cette fois, par ceux que, selon son expression, il avait derrière lui, mais par ceux, qu’il avait devant lui, par ses ennemis. […] » Quant à Dumas père, il a jeté le livre par terre, en disant : « Si c’est bon cela, tout ce que nous écrivons depuis 1830, ça ne vaut rien ! […] Dès ce temps, elle mettait en moi l’amour des vocables choisis, techniques, imagés, des vocables lumineux, pareils, selon la belle expression de Joubert, « à des miroirs où sont visibles nos pensées », — amour qui, plus tard, devenait l’amour de la chose bien écrite.
… Nos souvenirs ont conservé des pièces charmantes écrites sous la vive et première impressions de Joseph Delorme.
Emmanuel Signoret Paul Claudel a écrit Tête d’or et a chanté d’héroïques jardins sous la nuit tombante : — À l’heure où les faneurs relèvent leurs râteaux.
Mais ce petit livre est aussi écrit, et surtout, nous dit le poète, pour prendre congé des douces choses, Des choses sans pitié, des choses sans retour, pour dire le chant vespéral de l’angélus, irrévocable clôture de la bonne ou mauvaise journée.
Il se rendit à ces raisons, & fit par écrit ce qu’il n’avoit pas voulu faire de vive voix : Barbier d’Aucour fut loué dans son Discours imprimé.
Gresset, sont également ingénieuses & sages, toujours imaginées avec élévation, toujours écrites avec élégance, respirant par-tout la raison, la décence, l’agrément, & toujours couronnées par de brillans succès ».
Le Cardinal de Richelieu, quoiqu’admirateur indulgent, ne put s’êmpêcher de dire d’une des Tragédies de la Calprenede, que le moindre de ses défauts étoit d’écrire en vers lâches.
Nous ignorons s’il a fait d’autres Ouvrages que ses Lettres à M. de Voltaire, au sujet du Testament politique du Cardinal de Richelieu ; mais ces Lettres, écrites avec autant de politesse que de jugement, donnent une idée avantageuse de son esprit, de son érudition, & de la facilité de son style.
L’Histoire de la Rivalité de la France & de l’Angleterre, que cet Auteur a publiée depuis la derniere Edition de notre Ouvrage, ne prouve pas qu’il ait perfectionné sa maniere d’écrire.
Rome plaint les diserts qu’ Auguste a caressés ; Tes Ecrits ont enfin guéri la Renommée De l’amour qu’elle avoit pour les siecles passés.
Il est peu d’Ouvrages polémiques écrits avec autant de solidité, de sagesse, de méthode, & d’honnêteté.
Ne vaut-il pas mieux ne pas écrire, que de semer par-tout la doléance, & d’épaissir les vapeurs, qui ne dominent déjà que trop dans la plupart des cerveaux ?
Le premier défaut de cette Collection, est de donner le titre d’illustres à des Ecrivains qui ne l’ont jamais été, & qui ne le seront jamais, parce qu’ils ne méritent pas de l’être ; le second, est d’être écrite avec une inégalité de style, rebutante pour le Lecteur le moins difficile.
Pluche a fait encore une Histoire du Ciel, en 2 volumes, un Livre sur la Mécanique des Langues, & une Concorde de la Géographie des âges, Ouvrages estimables, & écrits selon le génie de l’Auteur, qui ne manque ni de sagacité, ni de méthode, ni d’élégance.
Quoique ce Poëme ait été écrit en Latin presque sous nos yeux, la tournure & le génie de la Langue Latine y sont si bien conservés, qu’on seroit tenté de croire que l’Auteur est né au Siecle de l’Adversaire qu’il combat.
Ce n'est pas que le péril où je me trouve ne soit fort grand , répondit-il, puisqu'au moment où je vous écris, on sonne pour la vingt & deuxieme personne qui est morte aujourd'hui : ce sera pour moi quand il plaira à Dieu.
De telles Productions seront toujours distinguées, avec les éloges qu’elles méritent, de la multitude assommante de nos Romans bizarres, frénétiques, & sans dessein ; parce qu’elles prouvent qu’avec le talent d’écrire, leurs Auteurs ont du savoir & des lumieres qu’on ne peut acquérir qu’avec beaucoup d’étude & de réflexion.
On a beaucoup écrit sur cette matiere.
Elle m’a écrit en vers, elle m’a écrit en prose, et toutes ses lettres ont le même charme pour moi.
J’aurais voulu, par exemple, un La Mennais devenu catholique et libéral, comme au lendemain de l’Avenir, mais ayant la force de demeurer tel sous le coup même des encycliques et malgré l’appel et l’attrait de la démocratie : je l’aurais désiré s’enfermant pendant quelque temps dans un religieux silence, et n’en sortant depuis qu’à de rares intervalles par des écrits de réflexion et d’éloquence où il aurait tout concilié, tout maintenu du moins, où il n’aurait rien sacrifié, où il serait resté opiniâtrément le prêtre de la tradition antique et des espérances nouvelles : en s’attachant à un tel rôle bien difficile sans doute, mais si fait pour imposer à tous le respect et l’estime, il aurait fini, sans la chercher, par retrouver son heure d’action et d’influence, et il n’aurait pas eu à l’acheter au prix de la considération. […] Cette corruption elle-même est angélique et divine. » « — Sir Henri Bulwer, l’ambassadeur, écrit de Madrid : « Vous avez une invasion de barbares dirigée par Orphée… » et avec cet esprit positif qui est bien des Anglais, il ajoute : « Mais les chœurs se payent bien cher, 30 sols par jour !
Après les lents écrits, après les longs combats, A-t-on si fol essor, si joyeuses recrues, Tant d’oiseaux babillards panachés en soldats ? […] Théophile Gautier, à la date où j’écrivais ceci, n’avait point donné encore son recueil de Poésies complètes (1845), où il a inséré quantité de charmantes petites pièces, élégies et fantaisies, qui sont d’un bien véritable et bien ingénieux poëte.
Les affections modifient toutes nos opinions sur tous les sujets : l’on aime tels ouvrages parce qu’ils répondent à des douleurs, à des souvenirs qui disposent de nous-mêmes à notre insu ; l’on admire avant tout certains écrits, parce que seuls ils ont ému toutes les puissances morales de notre être. […] quels seraient les écrits qui pourraient résulter de ces continuels efforts ?
Le démolisseur humoriste doit savoir danser sur la tête au milieu des ruines qu’il entasse ; il doit savoir rêver eu pleine veille, tournoyer à jeun comme s’il était ivre, paraître toujours pris de vertige, écrire en tenant sa plume à l’envers, effacer à mesure chaque trait de son dessin sous l’enchevêtrement des arabesques, jeter la préface au milieu, les réflexions dans le drame, les bêtises dans les réflexions, et l’épilogue avant le titre ; il doit unir Héraclite et Démocrite, et faire le Solon eu démence, pour pouvoir dire au monde la vérité qui rebute, quand elle est servie seule, mais qui s’avale avec le reste dans une olla-putrida 149. […] Il faut dans la comédie que celui qui se joue lui-même paraisse manquer de jugement… le poète doit exprimer son idéal en l’alliant à des grimaces de singe et à un langage de perroquet… Il doit savoir écrire sa propre écriture à rebours.
Elles suffisent à vrai dire, et si l’on s’en pénètre bien et qu’on en fasse l’application, on donnera toujours une disposition convenable à ce qu’on écrit. […] Qui peut, en lisant les Annales de Tacite comme il les a écrites, prendre une idée claire des guerres de Germanie ou d’Arménie ?
Mais Pilate, déjà impatienté de cette affaire, refusa de rien changer à ce qui était écrit 1179. […] Les paroles qu’on y prête à Jésus n’ont pu être écrites qu’après le siège de Jérusalem.
Mon ami, le beau texte, s’il m’était venu plus tôt ou que j’eusse eu le temps de m’extasier ; mais j’écris à la hâte, j’écris au milieu d’un troupeau d’importuns, ils me troublent, ils m’empêchent de voir et de sentir ; ils s’impatientent et moi aussi.
Si l’auteur anonime du traité de poematum cantu et viribus rithmi, que je crois être Isaac Vossius, parce que ses amis me l’ont dit, et parce que cet ouvrage est rempli des préventions en faveur de la Chine et des chinois, que tout le monde sçait bien avoir été particulieres à ce sçavant homme ; si, dis-je, cet auteur avoit pû entendre les opera de Lulli, et principalement les derniers, avant que d’écrire le traité dont je parle, il n’auroit pas dit, comme il l’a fait, que la musique moderne n’avoit rien, ni de la force, ni de l’énergie de la musique ancienne. […] Qu’on se figure donc quelle comparaison Vossius auroit faite des cantates et des sonates des italiens avec les symphonies et les récits de Lulli, s’il les eut connus, lorsqu’il écrivit le livre dont je parle.
À propos de notre article sur la Bâtardise en littérature, beaucoup de bâtards nous ont écrit. […] Et qui forçait, — si ce n’est l’orgueil fourvoyé, l’orgueil de l’être faussé par la chute, — qui forçait ces trois cents Spartiates de la bâtardise à nous écrire si vaillamment qu’ils étaient bâtards ?
Ce n’est pas uniquement parce qu’il aime et respecte l’Église qu’il la range toujours du côté des petits, mais c’est aussi, et peut-être bien plus, parce qu’il n’aime pas ces féodaux et ces nobles, envers lesquels pourtant la démocratie qui s’est élevée jusqu’à l’honneur d’écrire est tenue d’être juste aujourd’hui. […] Il y a plus : quand le roi tarde à venir par lui ou par les siens, l’évêque l’appelle : « Ne nous forcez pas à faire appel à un roi étranger ou à l’empereur, — écrit Fulbert de Chartres au roi de France cité par Semichon, — parce que vous nous avez exilé d’auprès de vous et que vous n’avez pas voulu gouverner l’Église du Christ » ; et le roi venait.
Vera a fait filtrer autant de clarté qu’il en peut passer à travers cette forêt germanique d’abstractions, de généralités et de formules, est beaucoup plus intelligible que ces deux volumes de logique, écrits par Hegel lui-même, mais c’est aussi la partie de cette introduction qu’on voudrait la plus longue qui est justement la plus courte, c’est-à-dire la partie de la Nature et de l’Esprit. […] Diderot, qui était presque un Allemand du dix-neuvième siècle parmi les Français du dix-huitième, écrivait avec le même aplomb qu’Hegel : « On ne sait pas plus ce que les animaux étaient autrefois qu’on ne sait ce qu’ils deviendront. — L’homme est un clavecin, doué de sensibilité et de mémoire… Que ce clavecin animé et sensible soit doué aussi de la faculté de se nourrir et de se reproduire, et il produira de petits clavecins. » Il disait : « Même substance, différemment organisée, la serinette est de bois, l’homme de chair. » Et encore : « Nos organes ne sont que des animaux distincts que la loi de continuité tient dans une identité générale », et il concluait comme s’il l’avait vu : « Quand on a vu la matière inerte passer à l’état sensible, rien ne doit plus étonner !
Doublet s’est imaginé que l’histoire de l’intelligence était écrite en nous, dans quelque repli de notre être, et il s’est dévoué à rendre visible ce palimpseste et à le déchiffrer. […] Jamais, depuis qu’on écrit des articles de petits journaux (c’en est un de 362 pages que ce livre), on n’a traité avec un laisser-aller plus irrespectueux, avec un détail d’anecdotes plus malhonnêtes (sont-elles vraies ?)
C’est le poëte de la peur qui a écrit ce grand mot caractéristique de son âme : « Le silence des astres m’épouvante ! […] C’est par le sentiment, même quand il est inexprimé, de cette poésie terrible, plus que par sa roulette, plus que par un pamphlet toujours populaire, plus que par tout ce qu’il a fait jamais, qu’il est resté le dominateur des esprits, et même de ceux qui lui sont rebelles : car on a répondu, bien ou mal, à toutes ses raisons, et, malgré l’accablante expression de son génie, l’intelligence humaine n’est pas vaincue, mais ses sentiments emportent tout, et ceux-là qu’il n’a pu convaincre de ce qu’il croit, il les a emportés par la beauté de ce qu’il écrit, et ils conviennent qu’ils sont emportés !
C’est la sveltesse d’un style que le goût littéraire a dégagé et allégé jusqu’à la légèreté d’un Grammont ou d’un Matta, si de tels hommes avaient pu écrire sur les sciences. […] Fontenelle, lui, quand, de ses deux doigts que j’adore, il a fini d’écrire son Éloge d’Académie ou son Histoire de l’Académie, qui était aussi un éloge, bien digne d’un ancien madrigaliste comme il l’avait été en l’honneur des dames (car les académies sont des dames aussi, quoique composées de plusieurs messieurs), oui, quand Fontenelle a achevé de tourner ce madrigal suprême, et il le tourne bien, ayant eu jusqu’au dernier moment la grâce et la clarté, cette grâce de la lumière !
Écrasé par le sujet auquel il avait osé mettre la main, l’historien n’en avait pas moins écrit son nom à la suite du nom de Bossuet, et les rayons du nom flamboyant se projetaient sur le nom fait pour rester obscur. […] Ni la lecture des œuvres de Bossuet, ni ses lettres, ni ses Élévations, ni ses écrits mystiques, ni cent passages de ses sermons, n’ont pu modifier ce jugement faux, coulé en plomb dans le moule à bêtises de la tête des sots, lequel jugement vient de la gloire de Bossuet et de l’éclat extérieur de sa vie, mais qu’une autre partie de cette vie pourrait réfuter, comme ses œuvres, si l’on prenait la peine de l’invoquer !
À propos d’histoire et de biographie, nous nous plaignions, il y a quelque temps, que personne, parmi nos contemporains, n’eût songé à écrire la vie de saint Vincent de Paul. […] Il est évident, pour qui veut bien y regarder, qu’on ne pourrait pas étudier longtemps impunément une créature de cet ordre, et que, ne fût-on qu’un écrivain, on emporterait sous sa plume même quelque chose de la sagesse et de la simplicité de cet admirable saint dont on se consacre à écrire l’histoire.
Destiné à l’enseignement de la philosophie, vivant dès sa jeunesse dans l’accointance des philosophes et dans la préoccupation de leurs études et de leurs influences, il crut, parce qu’il entendait et sentait vivement leurs écrits, que lui aussi aurait le pouvoir d’éjaculer, comme eux, quelque système avec lequel la pensée humaine aurait à se colleter plus tard ; mais, pendant toute sa vie, il put apprendre à ses dépens que la faculté de jouer plus ou moins habilement avec des idées qui ne vous appartiennent pas n’est pas du tout la vraie fécondité philosophique, qui n’a, elle, que deux manières de produire : — par sa propre force, si l’on appartient à la grande race androgyne des génies originaux, — ou en s’accouplant à des systèmes qui ont assez de vie pour en donner à la pensée qui n’en a pas, si l’on n’appartient pas à cette robuste race des génies originaux et solitaires. […] Non content de l’être dans ses idées sur la création, les grands hommes, la guerre, etc., etc., n’a-t-il pas écrit la phrase suivante : « Supposer que le monde est vide de Dieu et que Dieu est séparé du monde, c’est une abstraction insupportable et presque impossible. » Ainsi, il aura été panthéiste comme il aura été tout !
Le vieux Conquistador en a eu un pour ce fils des Conquistadores qui s’était promis d’écrire un jour l’histoire de leurs Conquêtes. […] Peut-être est-ce d’une main gourde de vieillesse ou endolorie de blessures que le vieux soldat chroniqueur, Don Quichotte anticipé, avait écrit, pour l’honneur de la vérité, cette pauvre relation ignorée, et bonne pourtant à remettre en lumière à l’usage des grands cœurs, s’il en reste encore, et José-Maria de Heredia l’y a remise.
Mais il continua de vivre, et il eut raison de cette fois encore ; car s’il resta le même par le génie, il se diversifia par les œuvres, et il écrivit le Pianto, c’est-à-dire les plus beaux vers qui aient été faits sur l’Italie depuis Byron, les plus tristes depuis le Dante ! […] Il est bien évident que l’homme qui a écrit : Que tels que des gens fous, troublés, anéantis, ne s’est pas entendu en écrivant, et que le métier ne l’a pas averti, ce bouché d’oreilles, ce sourd-muet d’une organisation qui n’est plus rien une fois qu’elle n’est plus inspirée !
Je ne dormais pas sur les livres de Laurent Pichat, qui a, paraît-il, écrit beaucoup de vers, mais je dormais à côté… Je ne les lisais pas, indifférent, presque incrédule, sachant vaguement, il est vrai, que Laurent Pichat, depuis de longues années, voulait être un poète, mais elle est si rare, la poésie, que je ne crois à elle que forcé dans mes gardes et qu’à la dernière extrémité ! […] Jamais, dans son manteau, pour éviter les rhumes Un lakiste, enivré de tempête et de brumes, Près de toi n’est venu s’asseoir, Et n’a, d’une élégie au crayon bien écrite, Effeuillé sa douleur comme une marguerite, En attendant le thé du soir.
L’auteur de La Chanson des gueux, qui se chauffe avec les ossements des tombes et des têtes de morts tant il est affamé de flamme et de tableaux d’un tragique effréné, l’écrivain moins puissant, mais non moins ardemment épris de choses physiques, qui a écrit Les Morts bizarres et Les Caresses, et qui couve, en ce moment, comme le Chaos et la Nuit couvèrent l’Amour dans une terrible mythologie, l’œuf monstrueux de ses Blasphèmes, vient de nous faire, en Madame André, le livre le plus retenu, le plus contenu, le plus rassis, le plus didactique, le plus sage de la sagesse humaine, et le plus en dissonance et en contraste avec ce qu’il nous avait donné le droit de croire ses incoercibles instincts. […] Il est de la famille des écrivains qui, de toute éternité, ont mis de leur âme dans ce qu’ils écrivent, et qui ajoutent de leur âme à cette sotte et à cette brute qu’on appelle la nature, qu’on mutile (comme le journal qui a mutilé Madame André) quand on ne fait que la copier platement, cette nature… M.
Malot a eu la force d’écrire quatre cents pages sans nous révéler ce secret, mais le silence qu’il garde le trahit plus que s’il avait parlé… C’est un positif qui doit trouver le christianisme bien vague pour la fermeté de sa pensée. […] La préoccupation de ce malheureux livre, où il y a de l’étude et parfois du style, mais rien de sincère, de franc et de naïvement emporté, la préoccupation se trouve partout, c’est la manie de faire de l’école hollandaise, de cette école hollandaise transportée dans la littérature, et qui les perdra tous, ces romanciers sans idée, qui veulent tout écrire et ne rien oublier, parce qu’il est plus aisé de peindre les bretelles tombant sur les hanches des hommes qui jouaient au bouchon (v. p. 68), que d’avoir un aperçu quelconque ou de trouver une nuance nouvelle dans un sentiment.
d’écrire un poëme intitulé L’Enfer après le poëme terrassant du Dante, M. […] Il se préoccupe de la manière d’écrire, et je lui crois une grande culture intellectuelle.
Je l’écris donc, ce mot-là, sans aucune pruderie. […] Je ne crains pas plus l’inceste qu’autre chose dans un roman courageux, écrit pour les forts, et qui pourrait être d’une terrible et accablante moralité !
Walter Scott est si peu occupé d’une régénération sociale, qu’il est bien plutôt tory que whig ; et cependant quelle immense influence ses écrits n’ont-ils pas eue sur toute la littérature européenne depuis quinze ans ? […] Tous n’ont-ils pas subi plus ou moins l’influence des écrits de M. de Chateaubriand ? […] Ils ont écrit par une inspiration aussi vraie, aussi actuelle que les auteurs de l’Iliade, ou ceux du Romancero. […] Et il est tout simple encore que la partie la plus avancée de l’Europe lise avec ravissement des écrits qui lui font oublier un instant son spleen et son scepticisme. […] Cela tient en partie, selon nous, à l’époque politique où ils ont commencé à écrire.
Job lu dans le désert I Voici, selon nous, le plus sublime monument littéraire, non pas seulement de l’esprit humain, non pas seulement des langues écrites, non pas seulement de la philosophie et de la poésie, mais le plus sublime monument de l’âme humaine. […] III Mais Job, vous pouvez le lire devant Dieu lui-même, sans vous distraire de la majesté et de la terreur divines ; car ses vers semblent écrits sur la page avec la majesté, la terreur et l’ombre même visible de Jéhovah. […] que serait-ce si on l’écrivait en larmes ? […] car je n’avais pas lu Job quand j’écrivis ce vers jailli de mon cœur, et qui n’y est jamais bien rentré : L’insensible néant t’a-t-il demandé l’être, Ou l’a-t-il accepté ? […] XXIII Il faut lire les livres où ils ont été écrits.
Voilà pourquoi l’histoire ancienne, écrite par un Hérodote, un Tite-Live, un Tacite et même un Thucydide, a une noblesse, une beauté, une moralité qui lui est propre. […] C’est pour enseigner la vertu à tous, chefs et soldats, citoyens et cités, sujets et princes, que Xénophon écrit l’histoire. […] Avec infiniment plus de naturel et de charme, Froissard n’a pas compris ni écrit autrement l’histoire des temps chevaleresques. […] Dans les temps modernes jusqu’à notre siècle, l’histoire n’a guère été comprise, composée, écrite autrement que dans l’antiquité. […] Ce qui en fait l’immortelle beauté, ce n’est pas seulement la langue, le style, l’art de la composition ; c’est la pensée, l’esprit dans lequel elle est écrite.
En France on a senti cela d’instinct ; tout ce qu’il y a eu de généreux, de sain et d’intègre s’est du premier jour révolté contre eux ; et comme Ordre, je ne sais qu’un éloge qu’on pourrait leur donner avec vérité : il faut les louer de toutes les vertus qu’ils ont suscitées et fomentées contre eux par leur présence. » Il nous semble qu’un tel jugement est acquis à l’histoire et subsistera, nonobstant tout ce que pourra réclamer d’adoucissements particuliers et d’égards l’apologie sincère écrite par un individu vertueux.
Gabriel Vicaire, qui a écrit, pour le jeune poète, une préface des plus courtoises et des plus amicales.
Alphonse Lemerre Le maître prosateur qui a écrit de si charmantes nouvelles, Marocca, Boule de suif, l’Héritage, a débuté dans les lettres sous une étoile heureuse.
Or, les poèmes du Verger doré furent écrits à des dates diverses ; quelques-uns, lorsque l’auteur était dans sa quinzième année.
Par-là, ses Traductions, quoique purement écrites, manquent souvent d’élégance, de force, & de chaleur.
Palaprat a beau assurer qu’elle n’est pas mal versifiée, qu’elle est assez noblement écrite, cela n’empêche point qu’elle ne soit mal imaginée, mal conduite, & c’en est assez pour justifier l’anathême.
Grosley, Avocat, a écrit la Vie des deux freres ; c’est la meilleure que nous ayons, sans qu’elle soit toutefois exempte de plusieurs défauts.
Quand on n'est pas animé de cette chaleur vive & continue qui est l'ame de la vraie éloquence, il vaut mieux ne pas écrire, que de prétendre y suppléer par des éclairs momentanés, qui ne font que mieux sentir les ténebres & la froideur où nous laisse leur apparition passagere.
Monsieur , lui dit-il, depuis vingt ans j'ai bien débité du galimatias ; mais vous venez d'en dire plus en une heure, que je n'en ai écrit en toute ma vie.
Ainsi, en partant de cette astronomie vulgaire, les premiers peuples écrivirent au ciel l’histoire de leurs dieux et de leurs héros……
Il avait beaucoup écrit, mais jamais il n’avait eu la joie de voir aucune de ses œuvres publiée : il ne savait pas s’y prendre ; il n’avait pas le talent de faire à propos une courbette ou une démarche nécessaire. […] Il ne composait plus rien depuis longtemps ; mais Lise, sa meilleure écolière, avait su sans doute le tirer de son assoupissement, car il avait écrit pour elle la cantate dont Panchine avait dit un mot. […] Trois Pestoff sont écrits sur le livre commémoratif de Jean le Terrible. […] Lavretzky dirigea la conversation sur ses œuvres, et, moitié sérieux, moitié plaisantant, lui proposa de lui écrire un libretto. […] — Vous écrit-elle ?
Épictète, et elle ne s’est pas enfermée en une doctrine immuable, mais au cours des saisons et des heures — les saisons et les heures de toute une jeunesse — elle a chanté son émotion immédiate, tout en demeurant maîtresse absolue de sa volonté en présence du monde ; elle sait qu’une âme humaine, dans la fiction qu’elle se crée des êtres et des formes, est la principale collaboratrice, et que le véritable mystère est en elle, non dans les choses… Si elle se laisse attrister par les présages de mort épars dans les bois et dans le ciel d’automne, c’est qu’elle y aura consenti, et elle ne sera point l’esclave même du Beau, ayant écrit ce vers doré : Tâche d’aimer le Beau sans être son amant.
Henri Degron Il a écrit deux volumes, notamment Fables et Renaissance, qui témoignent de recherches curieuses et d’un réel talent.
Même quand elle cherche à imiter Wagner, Mlle Holmès est elle-même, comme Mozart restait Mozart quand il écrivait dans le style de Hændel.
Quoi qu’il ait écrit, vers ou prose, ce n’est pas un talent achevé, venu à bien, ayant son aboutissement et sa plénitude.
On sent que la Cavalière a été écrite avec une ardeur toute juvénile, et que l’auteur fut le premier à s’amuser de ce qu’il imaginait.
Ses Discours Latins, couronnés par l’Université de Paris, prouvent qu’il est très-versé dans la Langue que son état l’oblige d’enseigner ; deux autres Discours François prouvent encore qu’il sait écrire dans la sienne.
Cet Auteur a écrit sur les Parterres, les Jardins, les Potagers, les Vergers, les Champs, la Cuisine, & généralement sur tout ce qui a rapport à l’économie domestique.
Nous savons que M. l’Abbé Nonote n’a point écrit dans des vûes intéressées, & qu’il ne s’est jamais proposé d’autre but que l’utilité publique ; mais ce qui ajoute à son mérite, peut-il excuser les distributeurs des récompenses ecclésiastiques de l’avoir oublié ?
Et ne seroit-ce que par l’obscurité qu’on pourroit prétendre à la gloire de bien écrire dans une Langue dont les plus célebres Ecrivains ont fait de la clarté leur objet principal ?
L'originalité & la grace qu'elle a dans ses Ecrits, elle les avoit dans sa conversation.
« Ce Livre fut si estimé des Suédois, dit M. l'Abbé de Voisenon, que leur Envoyé, qui étoit sur le point de venir en France, fut chargé, par ses instructions, de faire connoissance avec l'Auteur, & de l'engager à écrire l'Histoire générale de Suede.
Du reste, il prie instamment le lecteur de ne voir dans les lignes qu’il écrit ici que ce qu’elles contiennent, c’est-à-dire sa pensée personnelle sur ce libretto en particulier, et non un dédain injuste et de mauvais goût pour cette espèce de poëmes en général et pour l’établissement magnifique où ils sont représentés.
Théodore Burette avait écrit à Eugène Sue une lettre, reproduire en tête de la seconde édition des Mystères de Paris, dans laquelle il disait : « Toutes ces atrocités, toutes ces misères, dont vous vous êtes fait l’historien-poëte, ont frappé nos législateurs ; et si Jean-Jacques Rousseau a mis en baisse le lait des nourrices, vous mettrez en hausse les lois les plus simples de la justice et de l’humanité… Si l’on crée des charges d’avocat du pauvre, à bon droit vous devez être bâtonnier. » — La Démocratie pacifique ajoutait à cette lettre en la reproduisant : « Nous voyons avec plaisir un professeur de l’Université prendre honorablement la défense du livre de M.
Lafenestre, ce serait d’avoir écrit des poèmes avec la seule préoccupation du beau, sans songer un instant à la nécessité d’étonner, que la paresse des lecteurs modernes rend si implacable.
L’éloquence est l’une des vertus de ce poète, qui s’y applique avec la conviction qu’écrire bien dans sa langue est encore la meilleure manière de penser juste.
Edmond Pilon Son livre, Vierges, compte de beaux passages et est écrit en délicates demi-teintes et en précieux quatrains fort travaillés.
Frères par l’amitié, MM. de Régnier et Vielé-Griffin le sont aussi par leurs écrits, mais à cause de leurs différences mêmes, — en ce sens spécial que l’un complète l’autre à merveille et que leurs livres réunis donneraient l’idée presque parfaite de la poésie nouvelle.
C’est ainsi qu’il faut écrire dans les sujets d’agrément.
Qu’on les lise, à l’exemple de l’illustre Archevêque de Cambrai, pour acquérir cet amour de la vertu, inséparable de celui de la Religion, ce naturel, ce ton de candeur, cet air de sérénité, si rares dans tous les Ecrits, & destinés cependant à en être le plus doux charme.
Guérin, Minime, qui, déclamant en Chaire contre le Poëte Théophile, s’exprimoit ainsi : « Maudit sois-tu, Théophile ; maudit soit l’esprit qui t’a dicté tes pensées, maudite soit la main qui les a écrites ; malheureux le Libraire qui les a imprimées ; malheureux ceux qui les ont lues ; malheureux ceux qui t’ont jamais connu !
Ce n’est pas que frere René D’aucun mérite soit orné, Qu’il soit docte, qu’il sache écrire, Ni qu’il dise le mot pour rire ; Mais seulement c’est qu’il est né Coiffé.
On eût pu cependant se dispenser d’imprimer ses Lettres, dépourvues d’instructions & d’agrément ; il n’y a guere que celles qu’il écrivit sur le Voyage de la Cour, à Fontarabie, au sujet du mariage du Roi, qui vaillent la peine d’être lues.
Reboulet a donné encore deux Histoires ; celle de Clément XI, entachée des mêmes défauts que nous venons de remarquer ; & celle de la Congrégation des Filles de l'Enfance, plus légérement écrite, mais trop chargée de détails, & trop abondante en petits faits, dont la plupart sont douteux.
Ne peut-on pas, d’après les autres détails de sa vie, ajouter encore pour l’instruction des jeunes Poëtes, & les prémunir contre les écarts de leur imagination, que Villon ne respecta dans ses Ecrits ni la Religion, ni le Gouvernement, ni les personnes ; qu’il se permit sans honte les injures les plus grossieres & les libelles les plus dangereux ; qu’il avilit ses heureuses dispositions, & particuliérement le talent de la plaisanterie, en se jouant de tout dans ses Vers, & même de son honneur ; qu’enfin ces excès, après lui avoir ravi le repos pendant sa vie, ont entiérement éclipsé sa gloire dans la postérité ?
Nous ne connoissons pas d'Ecrit moderne plus capable que celui-ci d'affermir dans leur foi les ames chancelantes, & de ramener au Christianisme celles qui en ont secoué le joug.
Le magistrat municipal venait provisoirement de faire écrire au-dessus de ce réservoir le vers suivant : Quæ fuit ante fugax, arte perennis erit. […] Étienne : il écouta, il écrivit. » Huit mois après, à la représentation des trois premiers actes du Tartuffe, à Versailles, Louis XIV ne se rappelait plus qu’il eût part à cette scène. […] Il fit passer son conte : voilà comme on écrit l’histoire ! […] Il composa sur ce chef-d’œuvre une lettre apologétique assez mal écrite, mais mieux pensée, qui fut imprimée à la tête de la première édition. […] Mais quiconque aura étudié la manière d’écrire de l’auteur du Tartuffe, retrouvera dans la Lettre sur l’Imposteur des tours et des expressions qui ne sont qu’à lui.
Songeant au chagrin que ma fuite pourrait causer à mon père, je lui écrivis que j’étais placé chez un homme de bien, qui s’appelait maître Olivier della Chiostra ; que nous faisions de fort belles pièces d’orfèvrerie ; qu’il fût bien tranquille, parce que mes progrès dans mon état lui seraient un jour honorables et utiles. […] Cependant mon père m’écrivait des lettres à me fendre le cœur ; il me priait de retourner auprès de lui, et me recommandait surtout de ne pas négliger de jouer de la flûte, talent qu’il m’avait donné avec tant de peine. […] Depuis, j’écrivis mon songe à mon père, qui faillit en mourir de joie, et qui, quelque temps après, me fit savoir qu’il avait fait un songe tout semblable. […] Alors, m’ayant fait apporter du papier : Écrivez de votre main, me dit-il, que vous avez reçu le prix du vase, et que vous êtes content. […] Tantôt je chantais ou je priais, tantôt j’écrivais avec ma brique et l’encre dont j’ai parlé ; et je commençai, sur ma captivité, des vers que l’on verra plus bas.
Ses derniers écrits, discours ou chants, attestent cette aspiration nouvelle, quoique ses Harmonies, publiées avant Juillet 1830, en puissent également offrir bien des témoignages, et quoique ce développement semble chez lui, comme tout ce qui émane de sa nature heureuse, une inspiration facile, immédiate, une expansion sans secousse, plutôt qu’un effort impatient et une conquête. […] Par cette continuité du naturel même dans l’invraisemblable, Jocelyn me semble parfois un roman de l’abbé Prévost, écrit par un poëte disciple de Fénelon. […] Bref, cette séparation consommée, Jocelyn, qui a passé deux ans de convalescence morale et d’épreuve dans une maison de retraite ecclésiastique, reçoit la cure de Valneige, petit village situé tout au haut des Alpes ; et c’est de là que (vers 98) il écrit à sa sœur, revenue avec sa mère de l’exil, les détails que tout le monde a lus, de son pauvre presbytère, de ses laborieuses journées, de ses nuits troublées encore. […] (Des articles bien différents de caractère ont été écrits sur Jocelyn.
Tout le monde sait, ajoute-t-il, que le célèbre Lactance, qu’on ne peut prendre à la vérité pour un mathématicien, a disserté d’une manière puérile sur la forme de la terre, et s’est raillé de ceux qui la regardaient comme un sphéroïde ; mais, lorsqu’on traite des sujets mathématiques, c’est pour les mathématiciens qu’il faut écrire. […] « Avant de passer aux considérations générales, il nous paraît bon de nous arrêter, un moment, à un cas particulier, et d’étudier, dans les écrits d’un témoin oculaire, la vive impression que peut causer l’aspect inattendu d’un phénomène de ce genre. » VIII « Lorsque je quittai l’Allemagne pour retourner dans les îles danoises, dit Tycho Brahé, je m’arrêtai ( ut aulicæ vitæ fastidium lenirem ) dans l’ancien cloître admirablement situé d’Herritzwald, appartenant à mon oncle Sténon Bille, et j’y pris l’habitude de rester dans mon laboratoire de chimie jusqu’à la nuit tombante. […] La main de feu qui écrivait le Mane Thecel Phares sur son œuvre a disparu. […] Or, comme le Cosmos n’en dit rien, évidemment la science ne sait rien des causes et n’écrit qu’un procès-verbal de la terre et des cieux : — donc rien !
» Mais Wagner eut un vengeur, un ennemi, ennemi aussi de Berlioz, Seudo, qui pour la plus grande colère de Berlioz, écrivait (année musicale de 1861) : « Berlioz et Wagner, deux frères ennemis, deux enfants terribles de la vieillesse de Beethoven qui serait bien étonné s’il pouvait voir ces deux merles blancs sortis de sa dernière couvée ! […] C’est qu’elle a été vraiment aux mains d’un homme, et que la griffe du maître a porté. » Témoin encore ces lignes qu’il écrivit dans une correspondance au Ménestrel : « Dès les premières notes de l’introduction, vous sentez qu’un monde harmonique nouveau vient de s’ouvrir ; vous êtes surpris, quelque chose se révolte en vous, et ce n’est pas sans effroi que vous consentez à suivre le compositeur. […] Dans ce volume se trouvent rassemblés divers Souvenirs personnels épars dans les dix volumes d’écrits du maître (Fritzsch, éditeur, Leipzig) : 1. […] Le numéro de janvier 1885 contient les articles suivants : 1° Richard Wagner : motifs extraits de ses écrits. — Cet article composé de passages pris aux livres de Wagner, expose comme quoi il faut juger toute œuvre en tenant compte du milieu où elle a été produite ; 2° Sur Jacob Grimm, en mémoire du 4 janvier 1785 — Jacob Grimm est le philosophe allemand qui s’est le premier attaché à l’étude de l’esprit germanique ; 3° Etudes sur l’éternité, par Philipp van Hertefeld ; 4° Sur l’architecture théâtrale, par Friedrich Hofmann. — Cette étude montre que Wagner a repris l’idée du théâtre grec ; elle compare le théâtre de Bayreuth aux théâtres anciens et modernes ; 5° Observations sur Parsifal : explication de passages douteux ; 6° Un dialogue de fin d’année, au sujet du nouveau calendrier wagnérien ; enfin les communications nouvelles, etc.
Six ans après, l’éditeur Flaxland grava la partition de Rienzi, avec les paroles françaises écrites par M. […] VIII : L’exil ; les écrits théoriques ; les Kibelungen. […] Dans un fragment écrit quelques jours avant sa mort, Wagner disait que notre but devrait être : l’union harmonieuse de ce qui est éternellement-naturel avec ce qui est purement-humain. […] 2° Philippe de Hertfeld Souvenirs du Comte de Gobineau Notes intéressantes sur le seul homme qui fut un véritable ami. du maître pendant ses dernières années, et, surtout, de nombreux fragments de lettres, lettres écrites par Gobineau à M. de Hertfeld.
Ce tribut payé à la douleur conjugale, elle se souvient du commandant, à qui elle vient de donner des droits en acceptant la démission qu’il lui offrait tout à l’heure ; et vite elle lui écrit de partir « pour respecter son veuvage. » Si Louis Guérin ne lit pas entre les lignes de ce billet doux le conseil de se faire tuer au Mexique ou d’y mourir de fièvre jaune, c’est qu’il a la vue basse, comme tous les amants. […] Cependant, au nom d’Aline, André, qui craint pour sa sœur, arrache la lettre à la fille… Elle est écrite par sa mère ! […] Ainsi lancée sur ce petit monde, elle fait un peu l’effet du Mane, Thecel, Phares, de la Bible, écrit, en lettres phosphoriques, sur le mur d’un cabinet du café Anglais. […] Ce n’est plus à la femme mariée, c’est à la jeune fille qu’il écrivait la lettre trouvée par Lucien.
Justement elle a une lettre à écrire ; Raymond, penché sur son épaule, dévore des yeux les lettres à peine formées, puis il déchire le paquet maudit… Ô bonheur ! […] Pour écrire, elle empruntait les pattes de mouche de madame de Santis, et voilà Olivier bien petit garçon quand M. de Nanjac lui prouve, par écrit, l’innocence de sa maîtresse ; il ne lui reste qu’à tout démentir, tout affirmer et tout reconnaître. […] Voilà une femme qui se trouble, qui s’agite, et qui se précipite à son buvard, et qui écrit au vieillard une lettre éplorée.
Ce fut ainsi que ce chant me monta du cœur aux lèvres, et que j’en écrivis les strophes au crayon sur les marges d’un vieux Pétrarque in-folio, où je les reprends pour les donner ici aux lecteurs. […] Ne voulant pas mêler à cet entretien tout familier et tout poétique un autre sujet littéraire, j’insère en note, à la suite de ces vers, un morceau en prose écrit en 1848, à peu près sous les mêmes impressions, et qui n’a jamais été imprimé dans mes œuvres générales. […] J’y retrouvais toutes les heures au soleil ou à l’ombre que j’y avais passées, toutes les poésies de mes livres et de mon cœur que j’y avais senties, écrites ou seulement rêvées, pendant les plus fécondes et les plus splendides années de mon été d’homme. […] J’ai passé la soirée à vous écrire : ce cœur a besoin de crier quand il est frappé.
Mais cela a de la grandeur, et lui seul, après Chateaubriand, peut écrire ces pages.
— La chronique politique de la Revue des Deux Mondes est depuis plus d’un mois écrite par Carné, qui l’avait prise durant l’absence de Rossi, lequel était allé présider un concours de droit à Aix en Provence.
Charles Monselet Il y avait dans les écrits de M.
que beaucoup de ceux qui croient avoir reçu « l’influence secrète » n’écrivent en vers que de la prose, en se créant des difficultés pour rimer !
Remy de Gourmont Il restera toujours un peu de lumière autour de ce nom, Gustave Le Vavasseur, puisque Baudelaire l’écrivit en des pages qui ne périront pas.
Philippe Gille Dans le Satyre, que Jean Rameau vient de publier, je trouve un peu de tout, et surtout de la poésie, bien que le livre soit un roman écrit en vile prose.
Trimouillat est un des bons poètes-chansonniers qui écrivent en français, et s’il emploie dans ses poèmes modernistes quelques formules un peu trop xviie siècle, c’est à Molière qu’il les doit ; on ne peut donc lui en faire un crime.
Telle est mon ame toute entiere, Et telle sera la matiere De mes Ecrits & de mes Vers.
Depuis la derniere édition de cet Ouvrage, l'Abbé de Reyrac semble s'être fait justice sur son peu de talent pour la versification : il a publié une Hymne au Soleil ; mais il l'a écrite en prose ; & si cette prose sur la source de la lumiere & du feu est dépourvue de verve & de chaleur, elle ne l'est point de clarté, de correction, ni d'images grandes & noblement exprimées.
Ce Discours est écrit avec une noble simplicité qui n’est rien moins qu’ennemie de l’élégance, & dont M.
[NdA] Car il dicte et n’écrit pas ; et j’emprunte ici une remarque à un érudit en ces matières : On s’est longtemps récrié sur l’ignorance de l’antique noblesse, sur l’incapacité de tel ou tel seigneur qui ne savait pas écrire, attendu sa qualité de gentilhomme : si l’on se reporte au temps où tout châtelain avait à ses côtés un clerc ou chapelain, dont l’emploi était de tenir la plume pour son maître, on verra qu’il n’y avait rien d’extraordinaire à ce que le seigneur se dispensât d’écrire ; les écrivains alors remplaçaient les imprimeurs d’aujourd’hui, et étaient destinés comme eux à transmettre aux siècles futurs les pensées et les actes de leur époque… Les gens du métier seulement transcrivaient ce qu’on voulait conserver ; il en résulte de belles et uniformes copies.
Tout le monde connaît en Angleterre sa pièce à Mme Unwin, malade et infirme, intitulée À Marie, et quoique je vienne de dire que je ne citerai plus rien de Cowper, je ne puis m’empêcher de donner quelques strophes ou plutôt quelques versets de cette tendre et incomparable plainte, écrite avec des larmes. […] Cowper d’ailleurs, qui a encore de commun avec lui de s’être développé si tard, a parlé de Rousseau plus d’une fois, et en connaissance de cause ; il l’avait lu, au moins dans ses premiers grands ouvrages, et, dès le temps où il était établi à Huntingdon auprès des Unwin, il écrivait à son ami Joseph Hill ; « Vous vous souvenez de la peinture que fait Rousseau d’une matinée anglaise ; telles sont celles que je passe ici avec ces braves gens. » Je ne sais de quelle matinée anglaise il s’agit, à moins que ce ne soit dans L’Émile le joli rêve de « la maison blanche avec des contrevents verts », et de la vie qu’on y mène ; Cowper et Hill, en le lisant d’abord ensemble, l’avaient peut-être qualifié ainsi26. […] [NdA] Cette étude sur Cowper m’a valu trois gracieux sonnets en anglais qui me sont venus de la patrie du poète, et qui ont été écrits le soir autour de la table à thé, pendant qu’on lit en famille un livre ami et que l’on en cause.
Dès la première guerre de 1621, Rohan, ne voulant point s’enfermer dans sa ville de Saint-Jean-d’Angely, y avait laissé Soubise qui tint bon devant l’armée du roi, reçut chapeau en tête la sommation royale, et n’y répondit que par ce mot d’écrit dont on a conservé les termes : « Je suis très humble serviteur du Roi, mais l’exécution de ses commandements n’est pas en mon pouvoir. […] Quelque chose de ce sentiment austère et contristé se réfléchit dans la page suivante, où M. de Rohan, après avoir raconté la reddition de La Rochelle le 28 octobre (1628), ajoute du ton de fermeté et de fierté qui lui est propre : La mère du duc de Rohan et sa sœur4 ne voulurent point être nommées particulièrement dans la capitulation, afin que l’on n’attribuât cette reddition à leur persuasion et pour leur respect, croyant néanmoins qu’elles en jouiraient comme tous les autres ; mais comme l’interprétation des capitulations se fait par le victorieux, aussi le conseil du roi jugea qu’elles n’y étaient point comprises, puisqu’elles n’y étaient point nommées : rigueur hors d’exemple, qu’une personne de cette qualité, en l’âge de soixante-dix ans (et plus), sortant d’un siège où elle et sa fille avaient vécu trois mois durant de chair de cheval et de quatre ou cinq onces de pain par jour, soient retenues captives sans exercice de leur religion, et si étroitement qu’elles n’avaient qu’un domestique pour les servir, ce qui, néanmoins, ne leur ôta ni le courage ni le zèle accoutumé au bien de leur parti ; et la mère manda au duc de Rohan, son fils, qu’il n’ajoutât aucune foi à ses lettres, pource que l’on pourrait les lui faire écrire par force, et que la considération de sa misérable condition ne le fît relâcher au préjudice de son parti, quelque mal qu’on lui fît souffrir. […] » Envoyée prisonnière à Niort, on essaya d’agir sur elle dans le cours de l’année suivante pour lui faire écrire à M. de Rohan de rentrer dans le devoir ; on mit en avant des tiers, qui, sans employer le nom du roi, l’exhortaient comme d’eux-mêmes et comme s’ils étaient mus par la seule considération de son intérêt et de celui de ses enfants : « Mais cette femme maligne jusques au dernier point, dit Richelieu, ne voulut jamais condescendre à s’y entremettre par lettres, disant pour prétexte que ce n’était pas un moyen assez puissant et qu’il fallait qu'elle y allât elle-même, ce que Sa Majesté refusa, sachant qu’elle ne le désirait que pour rendre le mal plus irrémédiable, et affermir son fils et ceux de son parti dans la rébellion jusqu’à l’extrémité. » Telle était cette mère invincible, qui portait dans la défense de sa foi l’âme des Porcia, des Cornélie, et des anciens Romains.
Telle est l’histoire des Danaïdes, écrite et fixée par les mythographes : la critique moderne l’a liquéfiée en l’analysant. […] La Grèce écrivit sur l’onde, traça en l’air, sculpta dans la terre sa première histoire. […] Quiconque, voyageur ou mendiant, captif évadé, esclave fugitif, proscrit errant ou meurtrier même, suppliait une ville ou un hôte, devenait aussitôt un être inviolable : aucune poursuite ne pouvait plus l’atteindre, aucun châtiment le frapper. — « On ne saurait repousser un suppliant qui implore, car celui-là est un voleur de la prière qui s’en empare et qui la détient sans la restituer par le bienfait demandé. » — Cette belle maxime de la Perse, écrite dans le Zend Avesta, était aussi celle de l’Hellade.
[NdA] Quelqu’un, à moi de bien connu, qui fut un moment compagnon de Musset dans cette vie d’imagination et d’effréné désir, a osé encore écrire une pensée que je surprends et que je dérobe, une pensée qui exprime à souhait, et plus qu’à souhait, cette forme de déréglement et de fureur passionnée si chère à la génération dite des enfants du siècle : « Je me fais quelquefois un rêve d’Élysée ; chacun de nous va rejoindre son groupe chéri auquel il se rattache et retrouver ceux à qui il ressemble : mon groupe, à moi, je l’ai dit ailleurs, mon groupe secret est celui des adultères (moechi), de ceux qui sont tristes comme Abbadona, mystérieux et rêveurs jusqu’au sein du plaisir et pâles à jamais sous une volupté attendrie. — Musset, au contraire, a eu de bonne heure pour idéal l’orgie, la bacchanale éclatante et sacrée ; son groupe est celui de la duchesse de Berry (fille du Régent), et de cette petite Aristion de l’Anthologie qui dansait si bien et qui vidait trois coupes de suite, le front tout chargé de couronnes : “κώμοι και μανίαι, μέγα χαίρετε…” (Anthol. palat. […] Tattet, à la Madeleine, près Fontainebleau, que les vers furent écrits ; mais c’est bien à Bury dans la vallée de Montmorency qu’ils ont été crayonnés en effet.
Il s’est écrit depuis des années bien des batailles de Waterloo : il y en a eu de nettes et de patriotiques, de savantes et de passionnées, de fougueuses et de brillantes, de poétiques et de souverainement, j’allais dire d’outrageusement pittoresques. […] « Les troupes, écrivait le général Foy dans son Journal militaire à la date du 14 juin, éprouvent non du patriotisme, non de l’enthousiasme, mais une véritable rage pour l’Empereur et contre ses ennemis.
Quant au dieu de Béranger, c’est un dieu indulgent, facile, laissant beaucoup dire, souriant aux treilles de l’abbaye de Thélème , n’excommuniant pas l’abbé Mathurin Regnier, pardonnant à l’auteur de Joconde, même avant son cilice ; c’est un dieu comme Franklin est venu s’en faire un en France, comme Voltaire le rêvait en ses meilleurs moments, lorsque, d’une âme émue, il écrivait : Si vous voulez que j’aime encore… Théologie, sensibilité, peinture extérieure, on voit donc que chez Béranger tout est vraiment marqué au coin gaulois : qu’on ajoute à cela un bon sens aussi net, aussi sûr, mais plus délié que dans Boileau, et l’on sentira quel poëte de pure race nous possédons, dans un temps où nos plus beaux génies ont inévitablement, ce semble, quelque teinte germanique ou espagnole, quelque réminiscence byronienne ou dantesque. […] J’ai noté un petit paragraphe, à la page 32, qui, à l’archaïsme près, est écrit tout à fait dans le procédé de métaphores courantes de Montaigne.
Lorsque la Révolution fut venue déranger quelque peu ces petites existences littéraires, au lieu des lectures dans les salons, on eut les Déjeuners dominicaux : c’est là que, durant quinze années au moins, les convives littérateurs se faisaient leurs confidences réciproques entre la poire et le fromage ; c’est là qu’on racontait à ses amis le sujet, le pian de son ouvrage, avant d’en avoir écrit une seule ligne ; à peine les premiers actes étaient-ils jetés sur le papier que l’on en faisait une lecture. […] C’est précisément parce qu’on n’écrit plus de pièces pour madame de Pompadour ou pour les jeunes filles de Saint-Cyr, mais pour des hommes d’État, des philosophes, des jeunes gens et un nombreux public, que nous réclamons la réforme et qu’elle ne peut manquer de s’accomplir.
C’est un livre écrit avec douceur, intérêt, inexpérience littéraire, mais sentiment vrai, pur et assez touchant. […] Il a jugé convenable d’en exclure un écrit de jeunesse qui parut en 1801 et qui avait pour titre, du Sentiment : c’était un pur essai vaguement expansif, comme tous les jeunes gens sont tentés d’en imprimer, la tête encore échauffée de leurs premières lectures.
La petite histoire intitulée un Ménage d’autrefois, et qui peint la vie monotone et heureuse de deux époux dans la Petite-Russie, est pourtant d’un contraste heureux avec les scènes dures et sauvages de Boulba : rien de plus calme, de plus reposé, de plus uni ; on ne se figure pas d’ordinaire que la Russie renferme de telles idylles à la Philémon et Baucis, de ces existences qui semblent réaliser l’idéal du home anglais et où le feeling respire dans toute sa douceur continue : Charles Lamb aurait pu écrire ce charmant et minutieux récit ; mais vers la fin, lorsque le vieillard a perdu son inséparable compagne, lorsque le voyageur, qui l’a quitté cinq années auparavant, le revoit veuf, infirme, paralytique et presque tombé en enfance, lorsqu’à un certain moment du repas un mets favori de friandise rappelle au pauvre homme la défunte et le fait éclater en sanglots, l’auteur retrouve cette profondeur d’accent dont il a déjà fait preuve dans Boulba, et il y a là des pages que j’aimerais à citer encore, s’il ne fallait se borner dans une analyse, et laisser au lecteur quelque chose à désirer. — En homme, le nom de M. […] Gogol me dit avoir trouvé à Rome un véritable poëte, un poëte populaire, appelé Belli, qui écrit des sonnet dans le langage transtévérin, mais des sonnets faisant suite et formant poëme.
Toutes les sciences se détachent et se constituent : histoire, philosophie, politique, agronomie, sciences naturelles : les spécialités, les écrits techniques apparaissent en Paré et Palissy. […] A travers toute sorte d’écrits éphémères ou vulgaires, injurieux, partiaux, mesquins, deux genres s’y éprouvèrent et se formèrent : les mémoires et l’éloquence.
Mais parler, écrire, quelle pitié ! […] Il en écrit, avec force et avec grâce, la traduction philosophique.
Le capitaine dit alors qu’il va écrire une lettre de rémission qu’il lui remettra pour le cas où il serait tué, car il n’entend pas que la justice puisse en ce cas chercher querelle à son adversaire. […] Nous prendrions les comédies écrites antérieures aux Gelosi, dans lesquelles se rencontrent des situations analogues.
Une « Loi » ou Thora, très anciennement écrite sur des tables de pierre, et qu’ils rapportaient à leur grand libérateur Moïse, était déjà le code du monothéisme et renfermait, comparée aux institutions d’Égypte et de Chaldée, de puissants germes d’égalité sociale et de moralité. Un coffre ou arche portative, ayant des deux côtés des oreillettes pour passer des leviers, constituait tout leur matériel religieux ; là étaient réunis les objets sacrés de la nation, ses reliques, ses souvenirs, le « livre » enfin 84, journal toujours ouvert de la tribu, mais où l’on écrivait très discrètement.
Non-seulement il n’écrivit pas, mais il était contraire à l’esprit de la secte naissante de produire des livres sacrés. […] Aussi, à l’exception de l’Apocalypse, qui fut en un sens le seul livre révélé du christianisme naissant, tous les autres écrits de l’âge apostolique sont-ils des ouvrages de circonstance, n’ayant nullement la prétention de fournir un ensemble dogmatique complet.
Si la Revue des Deux Mondes changeait de couleur sa couverture, elle perdrait 2 000 abonnés… Amusez-vous, allez, on regrette ça plus tard, il n’est plus temps… À propos, vous avez écrit un joli article sur cet ornemaniste, sur ce Possot… Vous avez quelque chose de lui, hein ? […] Nous écrivons l’article d’en-tête.
Mais, bien qu’ils y revinssent toujours comme en leur citadelle inexpugnable, les parnassiens sortirent souvent de la belle tour close où ils adoraient à l’écart l’idole hiératique : témoin Leconte de Lisle, dont la poésie, si impassible qu’elle veuille être, laisse souvent deviner la pensée généreuse et entendre le cœur palpitant ; témoin Sully Prudhomme, si préoccupé de justice et de bonheur, et qui loua André Chénier d’avoir uni Le laurier du poète à la palme du juste ; et Anatole France, dont les Noces corinthiennes ont pu sembler, vingt ans après avoir été écrites, une pièce d’actualité ; et le tendre et nostalgique Dierx, et Catulle Mendès, dont la fantaisie est si moderne, et Coppée, penché sur les humbles, et Heredia enfin, le somptueux conquistador épris des époques reculées et des rivages lointains, qui un jour, se souvenant qu’il était un homme d’aujourd’hui et appartenait à un « peuple libre », consentit à dresser un beau « trophée » en plein Paris, sur le pont Alexandre. […] Pour ces quelques heures de vie, un peu monotones parfois, que nous passons sur la terre, nous allons nous donner tant de mal, écrire un bréviaire, rédiger un règlement, que la plupart d’entre nous n’auront même pas le temps d’observer !
Et en effet, Messieurs, transportons-nous par la pensée dans l’avenir le plus lointain : supposons que de nombreuses générations se sont succédé, et que, par l’effet de ces grandes catastrophes qui bouleversent les empires, tout ce qui a été écrit sur les deux derniers siècles a disparu. […] Les comédies de Molière ont dû être écrites pour un peuple éclairé ; celles de Lachaussée, de Diderot, de Voltaire, l’ont été pour un peuple raisonneur.
Réflexions sur la poésie, écrites à l’occasion des pièces que l’Académie française a reçues en 1760 pour le concours On voit tous les jours des gens d’esprit, et même des gens de goût, qui ayant été dans leur jeunesse enthousiastes de la poésie, et ayant fait leurs délices de cette lecture, s’en dégoûtent en vieillissant, et avouent franchement qu’ils ne peuvent plus lire de vers. […] Les ouvrages philosophiques, quand ils réunissent ces deux avantages, sont peut-être les plus propres à maintenir le bon goût dans l’art d’écrire : ils nous font sentir combien des idées nobles et grandes, revêtues d’ornements simples et vrais comme elles, sont préférables à des riens agréables et frivoles.
M. de Sainte-Croix se proposait d’écrire une histoire du théisme, depuis la plus haute antiquité. […] Rousseau est le type de cette sorte de découragement moral ; et, pendant bien des années, tous les jeunes gens doués de quelque talent auraient pu écrire la plupart des pages des Confessions, celles surtout qui sont d’une lecture si douloureuse dans les Rêveries du promeneur solitaire.
L’auteur du Nouveau Code du Duel, ancien officier supérieur de cavalerie dans l’armée piémontaise, le comte du Verger de Saint-Thomas, qui, en matière de question d’honneur et de duel, a tout à la fois l’expérience et l’autorité, a voulu traiter et réglementer à sa manière ce difficile sujet du duel, si profondément ancré dans nos mœurs qu’il a résisté à toutes les législations, et même aux plus terribles… En ces derniers temps, le comte de Saint-Thomas a été précédé par le comte de Château-Villars, qui a écrit aussi un Code du Duel, et je crois bien que, dans l’avenir, il pourra être suivi de quelque autre codificateur encore ; car le duel, en France, a la vie assez dure pour enterrer plus d’une génération d’ambitieux codificateurs. […] « Ce ne sont pas les épées et les balles qui tuent, ce sont les témoins. » Cette phrase à la Montesquieu résume, en effet, tout le livre du comte de Saint-Thomas, et donne l’esprit des lois qu’il a écrites dans son Code du Duel.
., reste donc dans le désert de l’inconnu, comme Saint Siméon Stylite sur sa colonne, mais avec cette différence que des populations tout entières allaient se grouper d’admiration et de respect aux pieds du Solitaire miraculeux, comme autour d’un Prophète, pour entendre tomber ses oracles, tandis que le Saint Siméon Stylite du xixe siècle reste sur la colonne de ses écrits, sans que la foule qui passe y prenne garde et s’aperçoive que cette colonne est rayonnante ! […] Tout ce qui a écrit depuis trente ans avec une plume chrétienne, a subi l’outrage de cette indifférence aveugle et terrible ; et plus la plume a été chrétienne, plus l’insouciance pour l’œuvre, si belle qu’elle fût, a été complète.
Mais, dès qu’il s’en allume une, M. de Mouy, comme les bedeaux qui éteignent les cierges dans les églises, ne manque jamais de planter dessus l’éteignoir d’une observation, et, quelquefois, d’une petite critique… « Mon cher fils, mon cher Roi, mon cher Stanislas-Auguste, — écrit un jour Madame Geoffrin, — vous voilà trois personnes en une seule et vous êtes ma Trinité ! » Phrase charmante, que l’amitié pourrait écrire comme l’amour.
Eh bien, qu’un tel fait ne soit pas perdu et me soit une raison pour reprendre en sous-œuvre la parole sans alliage du prédicateur, la parole froidie, corrigée, écrite, hors les lèvres qui l’animèrent, hors le corps qui parle au corps, dit Buffon, en parlant de l’éloquence, et pour rechercher ce que cette parole réduite à elle seule, avec la force muette de son verbe, contient d’essentiel, de grand et de vrai. […] Est un moraliste, pour ces gens-là, le premier venu qui écrit un catéchisme de morale, comme saint Lambert ou comme Franklin.
« À nos yeux, — écrit-il, et qui pourrait le contester ? […] Nous nous sommes demandé plus d’une fois — et toujours en vain — quelle objection on pourrait soulever contre les idées qu’il expose, s’il fallait critiquer, au nom de la philosophie, le livre qu’il a écrit pour elle.
Ce n’est pas la création de la langue qu’il y écrit, c’est la langue créée, et il affirme qu’elle s’est créée comme cela, sans autre preuve qu’une affirmation à l’appui. […] s’il n’y avait eu ici que ce même livre de la Création écrit par le premier venu, on n’en aurait pas parlé.
Cela doit-il donc tant coûter au poète qui a écrit les vers A ma mère et cette fière et religieuse épître à M. […] Roger de Beauvoir, ce qui nous a toujours empêché de le confondre, malgré ses erreurs d’homme et de poète, avec les Gentils de notre temps, avec les Idolâtres de la Forme qui n’ont d’autre dieu que le fétiche qu’ils ont eux-mêmes sculpté, c’est le parfum des croyances premières et flétries, mais qu’on retrouve toujours à certaines places de ses écrits ; c’est ce christianisme ressouvenu qu’il tient peut-être de sa mère et qui revient de temps en temps et comme malgré lui, dans sa voix : D’où vient, qu’après avoir dormi sous les platanes, Après avoir sur l’herbe épanché les flacons, Puis être revenus, Ô brunes courtisanes, En rapportant chez nous les fleurs de vos balcons, La tristesse nous prend comme fait la duègne Qui de la jeune Inès s’en vient prendre la main, Et que nous n’arrivons jamais au lendemain Sans qu’aux pensers d’hier tout notre cœur ne saigne ?
Quinet avait écrit Merlin en vers ; par cela seul, Merlin eut été autre chose qu’Ahasverus. […] » et qu’il écrit lyriquement ainsi, le poète de Merlin l’Enchanteur reste toujours l’esclave de la répétition éternelle, la victime de cette mémoire, qui est son vautour.
I Je les ai mis ensemble, et pour cause… Voici la cause : Quoique deux esprits très différents par la manière d’écrire, Albéric Second et Xavier Aubryet se ressemblent par le milieu dans lequel ils vivent et font vivre leurs inventions. […] Albéric Second, qui me fait l’effet d’être un très habile constructeur de romans, quant aux faits qu’il ramène très bien à ses fins, Albéric Second, qui a peut-être dans l’esprit, sans qu’il en ait conscience, ses Trois Mousquetaires, s’amuse et s’attarde, au lieu d’attaquer quelque long sujet de récit, à un roman de chronique, fait avec des événements de chronique, et il est si naturellement et si habituellement chroniqueur qu’il n’écrit même pas en italique, dans son roman, une foule de locutions qu’on ne comprendra peut-être que dans dix ans, à cent cinquante lieues de Paris.
Malgré l’éblouissement des qualités personnelles dont le romancier l’a doué comme une marraine-fée, lord Sommerson ne peut pas écrire une femme de plus sur sa liste, — s’il en fait une, comme en faisaient tous les roués du xviiie siècle. […] se moque du monde dont il écrit l’histoire.
Il n’entre point dans mon plan de parler de tous ceux qui, du temps de Fontenelle, ou après lui, ont écrit dans le même genre ; ce détail serait immense, et peu utile. […] Depuis que cet ouvrage est écrit, il a paru des éloges d’un mérite distingué dans différents genres, et justement accueillis du public.
Quand nous commençâmes à écrire, la physique n’avait pas encore accompli les progrès décisifs qui devaient renouveler ses idées sur la structure de la matière. […] Pas une ligne de ce que nous avons écrit ne se prête à une telle interprétation. Et dans tout ce que nous avons écrit il y a l’affirmation du contraire : notre intuition est réflexion. […] Plus nous remontons vers cette intuition originelle, mieux nous comprenons que, si Spinoza avait vécu avant Descartes, il aurait sans doute écrit autre chose que ce qu’il a écrit, mais que, Spinoza vivant et écrivant, nous étions sûrs d’avoir le spinozisme tout de même. […] Ravaisson plus d’une page qui pourrait se comparer, pour la direction de la pensée comme pour l’allure du style, à ce qui a été écrit de meilleur par le philosophe allemand.
Dargaud, a écrit un petit opuscule de quelques feuillets : Nouvelle phase parlementaire, c’est le titre. « M. de Lamartine, dit-il, c’est Fénelon moins l’autorité 9, Rousseau moins le sophisme, Mirabeau moins l’insurrection.
Traductions des théâtres étrangers, analyses et explications critiques ; essais et échantillons de drames écrits : Barricades, États de Blois, Clara Gazul, Soirées de Neuilly, drames de M. de Rémusat, préfaces modernes, de Cromwell…, et puis quoi ?
Ponsard a droit de ne pas être content de l’article de Magnin, qui a cette justesse stricte qui n’est peut-être pas l’exacte justice, et qui est sans cordialité ; mais il a tort de se plaindre par écrit, car l’article est loyal, et Magnin a pu parfaitement user d’articles de M.
Mais l’espèce de dédain affiché pour la capacité personnelle et la compétence de jugement de M. le commissaire royal est vraiment plaisante : faut-il donc avoir écrit de médiocres feuilletons ou de fades comédies, pour obtenir de les juger ?
Catulle Mendès écrivait, quand il parut : « C’est plutôt un poème, ce livre, un long poème, qu’une succession de pièces, tant s’y déroule visiblement l’histoire intime et lointaine d’une seule rêverie.
Passionnel, il a écrit : Les Tendresses, le Cœur, Du fond de l’âme, Louise ; spiritualiste, il a composé : L’Âme pensive, les Enthousiasmes, les Sonnets, — dont quelques-uns sont très beaux, un entre autres intitulé : La Bonne souffrance, que je n’ai point oublié ; — L’Âme des choses, où palpite encore et surtout l’âme des hommes.
C’est un recueil de poésies, écrites en langage berrichon par M.
La première partie : La Maison du passé indique, par une certaine attitude lassée et pessimiste, l’état des esprits à l’époque où furent écrites les pièces qui la composent.
Sa part d’influence dans le mouvement littéraire d’où sortit, voilà quelques années, une renaissance de la poésie… Il écrivit un volume de vers qui mérite de rester, Les Drames du peuple, et le poète de la Justice , M.
Un poète trop peu connu, Jules Lefèvre-Deumier, a écrit cet admirable vers : « On meurt en plein bonheur de son malheur passé !
Les classiques purs, les attardés du Romantisme et les traditionnels du Parnasse professent la même horreur bruyante pour le vers fibre, le vers sans rime, le vers amorphe, tel que l’écrit M.
Nous pouvons prédire, d’après les différens morceaux qu’il nous en avoit lus, & d’après sa maniere d’écrire en François, qui approche beaucoup de celle de Tacite en latin, que cette Traduction sera digne de l’original.
Ce Livre est d’ailleurs écrit avec une éloquence qui ne laisse rien à désirer par rapport au langage qui réunit la précision à la clarté, & la noblesse à la correction.
Il est difficile d’écrire avec autant de sagacité, & de s’exprimer avec plus de goût.
Bussy, [Roger de Rabutin, Comte de] de l’Académie Françoise, né à Epiri dans le Nivernois en 1618, mort à Autun en 1693 ; Bel-Esprit de la Cour de Louis XIV, & un des plus polis Ecrivains de son siecle ; nous ne disons pas des meilleurs, parce qu’avec de la vivacité dans l’esprit, de la facilité pour écrire, il a peu de littérature, trop de penchant à la satire, plus de finesse que de justesse dans le raisonnement, & sur-tout un ton de prétention qui dépare toutes ses bonnes qualités.
Madame Dacier, après avoir long-temps résisté, se rendit à la priere de l’Etranger, & écrivit son nom avec un vers de Sophocle dont le sens est, le silence est l’ornement des femmes.
Fréron, vint de ce que le Journaliste rapporta, dans une de ses Feuilles, ce fragment d’une Lettre écrite de la Haye par J.
Gibert paroît capable de bien écrire, quand il est animé.
En offrant aux Curieux & aux honnêtes Gens les monumens du zele & des lumieres consignées dans ces Lettres écrites par des Missionnaires de presque toutes les parties du Monde, on peut dire qu’il a fourni à la piété de quoi la consoler & l’instruire, & aux Sciences tout ce qui peut les éclaiter & les étendre.
Enfin, les Ecrits de l’Abbé de Saint-Pierre, malgré la manie systématique qui y regne, le placeront toujours parmi les Raisonneurs utiles.
Quoique le caractere de Spartacus soit susceptible du même reproche, que le développement de la Piece soit brusque, la versification rude & seche ; quoique la Comédie des Mœurs du temps soit écrite d'un ton plus maniéré que piquant, qu'elle ressemble, pour le fond, l'intrigue & la morale, à l'Ecole des Bourgeois de l'Abbé d'Allainval ; ces deux Pieces sont néanmoins préférables à bien d'autres qui n'ont eu pour elles qu'un moment de séduction, & n'ont plus reparu dès que les ressorts de la cabale qui les faisoit valoir ont été usés.
Ce Roman, écrit dans le style & selon les mœurs des Siecles de franchise & de naïveté, est un chef-d'œuvre dans son genre.
Quelques-uns ont été plus loin encore, et, de ses écrits passant à sa personne, l’ont taxé de présomption, d’outrecuidance, d’orgueil, et, que sais-je ?
On nous persuadera difficilement que tous les événements possibles, heureux ou malheureux, aient été prévus avec toutes leurs conséquences, dans un livre écrit de la main des hommes.
Il serait bien à désirer, si l’on s’occupe encore d’écrits de politique (ce qu’à Dieu ne plaise !)
C’est cela ; j’y écris — qu’on peut sourire, sourire et être un traître. — Au moins cela est vrai en Danemark. — Ainsi, mon oncle, vous êtes là291. Ce geste saccadé, cette fièvre de la main qui écrit, cette frénésie de l’attention, annoncent l’invasion d’une demi-monomanie. […] Sur le vaisseau, il a écrit l’ordre de décapiter Rosencrantz et Guildenstern, et de les décapiter sans confession. […] Il se choque de ce qu’Orlando écrit des sonnets sur les arbres de la forêt. […] Anecdote écrite en 1602, d’après l’acteur Tooley.
C’est pour cette raison que la pensée ou le contact d’une plume, par exemple, appellera nécessairement l’idée d’écrire et celle-ci l’action. […] Au témoignage de Gurney, le révérend Newmann adresse mentalement à sa femme une question ; sa femme, sans le voir, assise devant la planchette des médiums, écrit automatiquement la réponse à la question adressée, et elle n’a eu conscience ni de la demande ni de la réponse. […] Frappé de cette vision, il regarde l’heure (en bon Anglais) ; il écrit en Amérique et apprend que son frère était mort au moment où il l’avait vu apparaître. […] Léonie 3 écrit une lettre tandis que Léonie 1 croit qu’elle coud. […] Du trouble de l’un ou de l’autre des organes cérébraux nécessaires à la fonction complexe du langage résulte une forme déterminée d’amnésie : surdité verbale (on ne comprend plus les mots que l’on entend), cécité verbale (on ne comprend plus les mots qu’on voit écrits), aphasie motrice (on ne sait plus articuler les mots), aphasie graphique (on ne sait plus les écrire).
Les deux articles suivants, écrits en quelques heures, et avec plus de zèle que de talent, ainsi que l’on ne s’en apercevra que trop, ont été insérés dans les numéros 9 et 12 du Paris Monthly Review.
Ferdinand Brunetière Comme ses amis, je pourrais croire à ce respect, à cet amour, à cette religion de l’idéal, si cet idéaliste, se renfermant en lui-même ou seulement dans son Journal, n’avait rien écrit, rien publié, ni jamais essayé de conquérir, à défaut d’un peu de gloire, cette notoriété qui fuyait devant lui… En réalité, il mettait dans ses Grains de mil des fragments de ce Journal, tissé, comme on nous dit, de sa propre substance.
Dujardin écrivit cette extraordinaire trilogie d’Antonia, où plus rien de réel ne subsiste, qui finit par une ode triomphale à l’Absolu et qui semblait donc faite à peine pour les austères et sublimes joies de la lecture solitaire.
Cladel a écrit pour lui une préface curieuse et il a eu bien raison de signaler la Chatte noire comme un chef-d’œuvre en son genre : Dans le moulin de Ponpeyrac, Se tient assise sur son sac Une chatte couleur d’ébène, Il est bien certain qu’elle dort : Ses yeux ne sont que deux fils d’or Et ses griffes sont dans leur gaine.
Jules Barbey d’Aurevilly Je connaissais le Monselet de tout le monde, le Monselet du journal, du théâtre, du café, du restaurant, le Monselet du boulevard et de Paris, le Monselet légendaire, celui qu’on a représenté les ailes au dos, comme Cupidon, parce qu’il a écrit Monsieur de Cupidon… Je connaissais le Monselet de la gaîté, de la bonne humeur, de la grâce nonchalante, la pierre à feu qu’on peut battre éternellement du briquet pour en tirer d’infatigables étincelles…, mais je ne connaissais pas le Monselet intime, — le Monselet du Monselet, — la quintessence de l’essence, et c’est ce livre, intitulé tout uniment et tout simplement : Poésies complètes de Charles Monselet, qui me l’a fait connaître, qui m’a appris l’autre Monselet dont je ne connaissais que la moitié… Un poète, un poète de plus parmi les vrais poètes, voilà ce qu’apprend ce recueil des Poésies complètes de Monselet, réunissant tous les rayons éparpillés de son talent et nous faisant choisir entre tous celui qui plaît davantage, le plus pénétrant et le plus pur… Certes, on savait bien, bien longtemps avant ce recueil, que Monselet était un chanteur plein de verve et de fantaisie… Il était plus que cela, et ce dernier recueil le met à sa place, parmi les touchants.
Anonyme Poète de combat, tel nous apparaît Laurent Pichat dans sa personne et sa politique, dans sa vie et dans ses écrits.
Si l’on fait attention au caractere de cet Auteur, développé dans ses propres Ouvrages, on verra qu’il n’écrivit son Livre de la Sagesse, que pour réfuter les doutes de quelques Beaux-Esprits de son temps, au nombre desquels étoit son ami Montagne.
De ce nombre sont sa Rhétorique du Prédicateur, son Traité de l’Eloquence du corps, deux Ouvrages où se trouve réuni, sans méthode & sans goût, ce que Cicéron, Quintilien, & parmi nous Fénélon, Rollin, le Pere Lami, Sanlecque, Lucas, l’Abbé de Villiers, l’Abbé Mallet, ont écrit sur ces matieres si fort rebattues.
Aujourd’hui on sait seulement qu’il a écrit, sans qu’on se donne la peine de lire ses Ouvrages, qui déplaisent par la prolixité du style, quoique l’élocution en soit facile & nombreuse.
Sa maniere d’écrire & les connoissances qu’elles supposent, prouvent combien il seroit capable d’ajouter à sa réputation littéraire, s’il n’en faisoit le sacrifice à des occupations plus importantes & non moins utiles à la Religion.
Ce sont des Ecrits impies, par-là même séditieux & destructeurs de toute Société ; parce que, si on les toléroit, ce seroit une injustice envers le Curieux qui les lit, le Sot qui les adopte, le Libertin qui les préconise, l’Homme de bien qui ne peut en apprendre l’existence qu’avec indignation.
Une destinée est écrite là jour à jour.
Sous le titre de Nouveau Dictionnaire abrégé de Commerce, extrait des meilleurs auteurs qui ont écrit sur cette matiere, deux vol.
Encore si l’on avait devant soi le tableau dont on écrit ; mais il est loin, et tandis que la tête appuyée sur les mains, ou les yeux égarés dans l’air, on en recherche la composition, l’esprit se fatigue, et l’on ne trace plus que des lignes insipides et froides.
Parmi les œuvres glorieuses de Wagner — je nomme ici la Tétralogie, Tristan et les Maîtres, les pièces symphoniques, enfin le Parsifal — m’apparaît une marche en avant, un progrès continu que je définirai ainsi : D’abord l’œuvre théâtrale, c’est-à-dire l’œuvre amalgamant tous les modes d’expression sous l’unité du drame théâtral ; l’œuvre théâtrale, une action morale symbolisée sous une action légendaire et s’exprimant par le complexe moyen de littératures, de musiques et de cette très grossière et primitive forme des arts plastiques, le trompe-l’œil des décors et de personnages animés (époque des écrits théoriques de 1849 et 1852) ; Puis une transition, l’œuvre théâtrale où prédomine largement un mode d’expression aux dépens des autres ; le drame moral plus net symbolisé par un drame légendaire atténué ; la musique accaparant toute importance, la littérature s’effaçant, les décorations se faisant inutiles ; le drame moral devenant drame de musique ; Enfin l’œuvre musicale, sous la glose des additions littéraires et décoratives ; l’œuvre de pure musique, où le texte littéraire et le spectacle n’ont plus d’autre valeur que d’être les commentaires à l’intelligence des musiques ; l’action purement morale, sous le symbole quelconque d’une fable (époque initiée au Beethoven af et accomplie à Art et Religion). […] Les vers du Rheingold et ceux de la Walküre sont les plus littérairement beaux qu’ait écrits Wagner ; ils sont beaux jusqu’à se suffire, à être beaux en tant qu’œuvre littéraire et absolument ; combien différents verrons-nous les textes des dernières œuvres ! […] Dans les seules scènes se rapportant directement à Wotan, la parole apparaît de nouveau et évoque devant nous la vision du dieu… mais, pour le reste, Wagner sur le poème a construit la symphonie la plus grandiose — peut-être — que jamais il ait écrite… Au fond, il n’y a qu’une chose ici : la musique… On sait qu’à la fin du drame il y avait des vers résumant l’idée poétique du Ring, et que Wagner, lorsqu’il vint à parachever la musique, les supprima ; il les a supprimés, nous dit-il, « parce que c’eût été essayer de substituer à l’impression musicale une autre impression », et « parce que le sens de ces vers est exprimé par la musique avec la plus exquise précision… » Ainsi apparaît décisif ce couronnement du tétraptyque wagnérien par l’unique et glorieuse musique. Gœtterdæmmerung écrite en la pleine tempête de l’édification du théâtre de Bayreuth, est l’essor d’un génie las de compromis, las de mauvaises luttes, las de se contrarier, las des obstacles, las d’être autre chose que le pur musicien qu’il devait être, et las par les matérielles batailles presque autant que par les intellectuelles ; c’est l’essor d’une âme qui se libère au dehors des contingences vers l’absolu natal de son art. […] C’est le dernier grand écrit théorique du compositeur.
Il n’a manqué à Moliere que d’eviter le jargon, & d’écrire purement : quel feu ! […] (Belles-lettres.) entretien de deux ou de plusieurs personnes, soit de vive voix, soit par écrit. […] On ne peut cependant pas nier que ce ne soit un auteur original qui a parfaitement réussi dans ce genre d’écrire. […] Ce n’est point à nous à tracer un tel plan, nous en sentons les difficultés ; mais nous écrivons ici pour les hommes de génie. […] Les François ont fait de grandes choses & en grand nombre ; mais ils n’ont pas sû les écrire.
Ce fut en 1576 que le brillant Leicester célébra à Kenilworth la visite d’Élisabeth, par des fêtes dont tous les écrits du temps attestent l’extraordinaire magnificence. […] Un détail de ce poëme semble indiquer l’époque où il fut écrit. […] La vérité est toujours là, devant les yeux du poëte : il les baisse et il écrit. […] Sa première dédicace à lord Southampton, celle de Vénus et Adonis, est écrite avec une respectueuse timidité. […] Il déclare l’avoir écrit en parfaite santé ; mais cette précaution prise si fort à propos dans un âge encore si éloigné de la vieillesse fait présumer que quelque fâcheux symptôme avait éveillé en lui l’idée du danger.
C’est pour répondre à cette question qu’a été écrit le livre qu’on va lire. […] Volontiers ils écriraient sur leur drapeau que l’insurrection est le premier des droits et le plus sacré des devoirs. […] Sue a été plus franc ou plus hardi ; il a écrit en toutes lettres sur son écu : Mort à l’héritage et guerre à la propriété ! […] On pourrait dire d’eux qu’ils ont été pensés dans la rue, et écrits sur une barricade. […] Et cela a été écrit pour le peuple !
J’écrivis dans mon feuilleton : « J’en parlerai la semaine prochaine »… et je n’en ai jamais parlé. […] Elle écrit donc au roi de Mycènes : « Je viens d’avoir un fils, Plisthène, qui est de vous. […] (Le morceau m’a paru bon et fermement écrit.) […] Coquelin, quand on me pria d’écrire une comédie où il tiendrait le principal rôle. […] Et maintenant, il ne reste plus qu’à écrire la pièce.
Et s’il paraît qu’il donne, soit aux jeunes gens, soit aux vieillards, des conseils opposés aux lois et aux règlements écrits, il sera puni des derniers supplices. […] La République tout entière et aussi et surtout les Lois sont d’un Moïse attique, d’un Moïse qui écrit les tables de la loi sur le Cap Sunium. […] Il faudrait écrire une Imitation de Socrate en autant de volumes qu’il sera nécessaire ou expédient. […] Il y a un autre biais : c’est de traiter la comédie comme on traite le conte ; c’est de prendre les hommes pour de simples marionnettes ; c’est d’écrire des farces. […] Il est à peine besoin d’ajouter qu’elle est funeste en ses derniers effets comme en elle-même, puisque, comme elle a pour principe, si l’on peut ainsi parler, « le mépris des lois écrites et non écrites, c’est de cette forme de gouvernement si belle et si charmante que naît infailliblement le gouvernement sans lois, c’est-à-dire le despotisme ».
En répondant à la ballade du Pèlerin et en parlant aussi des autres morceaux insérés dans le Provincial, Victor Hugo lui avait écrit qu’il possédait au plus haut point les secrets de la forme et de la facture, et que notre Émile Deschamps lui-même, le maître d’alors en ces gentillesses, s’avouerait égale.
En collaboration avec l’exquis ironiste Jules Renard, Docquois a écrit la Demande, œuvre en nuances sobres, en teintes fines, que nous fera savourer bientôt, je l’espère, une de nos scènes d’avant-garde, ou l’Odéon, à la rigueur ; le second Théâtre-Français ne pourrait que s’honorer et s’applaudir d’un tel choix. — Avant la fin du jour, un acte en vers, lumineux, souple, entraînant par la grâce des scènes et le cliquetis des gaîtés ironiques, vient d’être reçu aux « Escholiers » et sera joué au mois de février prochain.
Iwan Gilkin mérite toujours l’estime pour sa probe intransigeance et l’applaudissement quelquefois, ayant écrit, entre autres, Arbre de Jessé, Le Banquet et Roses saintes, trois morceaux de pleine et de parfaite enrythmie.
D’abord il a écrit, avec Guy de Maupassant, Musotte, une des pièces les plus sincères que nous ayons applaudies depuis dix ans.
Nous souviendra-t-il alors, mon ami, Des lyres jadis toujours accordées, Du scintillement des rimes brodées Et des chants rêvés écrits à demi ?
Berruyer, [Isaac-Joseph] né à Rouen en 1681, mort à Paris en 1758, seroit sans contredit le meilleur de nos Historiens, si les Histoires qu’il a écrites portoient un autre titre que celui de Peuple de Dieu.
Parmi ceux de nos sujets qui se sont livrés à l’étude des Belles-Lettres, notre cher & bien amé Jean-Baptiste-Louis Gresset s’y est distingué par des Ouvrages qui lui ont acquis une célébrité d’autant mieux méritée, que la Religion & la décence, toujours respectés dans ses Ecrits, n’y ont jamais reçu la moindre atteinte.
Ses Recherches historiques & physiques sur les maladies épizootiques, publiées par ordre du Gouvernement, ne sont pas de notre ressort, quoiqu’écrites d’un style qu’un homme de Lettres ne désavoueroit pas ; mais son Histoire de la petite vérole, en 2 vol.
Il écrivoit facilement en Latin, en Italien, & en Espagnol ; on ne connoît plus aujourd’hui que ce qu’il a écrit en François.
Nous arrêterons ici ces observations préliminaires qui exigeraient un volume de développements, et auxquelles on ne fera peut-être pas attention ; mais il faut toujours parler comme si l’on devait être entendu, écrire comme si l’on devait être lu, et penser comme si l’on devait être médité.
On regrette le coup d’œil qu’on a jetté sur leurs ouvrages et la ligne qu’on écrit d’eux.
J’ajoute : on écrit vite, on lit vite — et l’on oublie de même.
Il écrit selon les caprices de l’imagination, avec tous les soubresauts de l’invention ; tant pis pour nous si notre esprit va d’un autre pas. […] En ce moment, il écrit une histoire de Frédéric le Grand. […] Voilà les deux doctrines qui circulent à travers les écrits des deux premiers penseurs du siècle, Hegel et Gœthe. […] III De là une façon nouvelle d’écrire l’histoire. […] Un covenantaire qui aurait réuni des lettres, des morceaux de journal, et qui jour par jour y aurait ajouté des réflexions, des interprétations, des notes et des anecdotes, n’aurait point écrit un autre livre : Enfin nous voilà face à face avec Cromwell.
À Paris la femme a cent manières d’être libre et d’écrire et de faire ce qu’elle veut. […] Il est à peine besoin d’écrire sous un portrait du passé des années précises. […] Les conclusions en sont assez peu accentuées, du moins pour moi qui ai beaucoup réfléchi et même écrit sur cette question. […] Le mari a le droit de lire et même d’intercepter les lettres que reçoit ou qu’écrit sa femme, mais la femme n’a aucun droit de ce genre. […] Cette phrase emberlificotée veut dire que les uns écrivent la automne et les autres le automne.
Tout cela, sans doute, était écrit avec ce lâché dramatique dont il a pris l’habitude en causant avec son innombrable auditoire ; mais cependant que de grâce et de soudaineté dans l’expression du vrai ! […] Mais je ne suis qu’un écho ; tout haut ou tout bas, avec malice ou avec tristesse, chacun a déjà prononcé ce que j’écris aujourd’hui. […] Fromentin raconte ses voyages d’une manière double, et qu’il les écrit aussi bien qu’il les peint, avec un style qui n’est pas celui d’un autre. […] Fromentin a réussi comme écrivain et comme artiste, et ses œuvres écrites ou peintes sont si charmantes que s’il était permis d’abattre et de couper l’une des tiges pour donner à l’autre plus de solidité, plus de robur, il serait vraiment bien difficile de choisir. […] Ces études, si rapidement et si fidèlement croquées d’après ce qu’il y a de plus inconstant, de plus insaisissable dans sa forme et dans sa couleur, d’après des vagues et des nuages, portent toujours, écrits en marge, la date, l’heure et le vent ; ainsi, par exemple : 8 octobre, midi, vent de nord-ouest.
Que diriez-vous si, voulant écrire l’histoire de la poésie au xixe siècle, on allait mettre en ligne un à un, à côté des cinq ou six noms de maîtres qui ont donné le coup d’archet et mené la marche, les auteurs des innombrables recueils de vers, publiés depuis trente ou quarante ans, sous prétexte que dans presque chacun de ces volumes il y a quelque chose ? […] En attendant, et jusqu’à nouvel ordre, l’honneur tout entier de cet ingénieux écrit lui demeure. […] J’y lis tout à côté de belles et dignes Stances à Alfred de Musset, ce frère puîné de Louise Labé ; écrites au lendemain même de sa mort, elles sont toutes pénétrées de son immortel sanglot ; en voici quelques notes vibrantes : Parmi nous maint poëte à la bouche inspirée Avait déjà rouvert une source sacrée ; Oui, d’autres nous avaient de leurs chants abreuvés ; Mais le cri qui saisit le cœur et le remue, Mais ces accens profonds qui d’une lèvre émue Vont à l’âme de tous, toi seul les as trouvés.
Les efforts n’étaient pas en proportion avec les résultats, et l’honneur qui en revenait ne répondait pas aux difficultés de la tâche Franceschi écrivait de Valladolid, le 28 novembre 1808, au général Mathieu Dumas : « Mon cher père, me voici avec le maréchal duc de Dantzick ; vous remarquerez qu’en quatre mois j’ai commandé les avant-gardes des maréchaux Ney, Victor, Soult, Bessières et Lefebvre. […] Ces mots brisèrent mon âme, ma joie disparut ; il me sembla que je ne partais plus, et je n’éprouvai d’autre émotion de plaisir, en lisant la lettre de ma sœur, écrite de Saragosse, que celle d’avoir des nouvelles de ma famille et d’apprendre qu’elles étaient satisfaisantes, J’essayerais en vain de décrire les combats continuels qui, pendant les deux jours que je restai encore dans l’Alhambra, s’élevaient dans mon cœur. […] Le père était probablement Piémontais, mais si peu lettré qu’il ne savait pas même comment son nom devait être écrit suivant l’orthographe italienne.
En me remettant à la lecture de Du Bellay et en reprenant de lui ce premier écrit par lequel il a ouvert, pour ainsi dire, l’ère de la Renaissance française, je me suis senti saisi d’un regret, et j’ai comme embrassé d’un seul regard la période tout entière, le stade littéraire où il entrait en courant, le flambeau à la main, stade glorieux, et qui, coupé, continué, accidenté et finalement développé pendant près de deux siècles et s’y déroulant avec bien de la variété et de la grandeur, n’a été véritablement clos et fermé que de nos jours. […] Remarquez que Du Bellay aurait pu l’écrire encore, quatre-vingts ou cent ans plus tard, au temps des Vaugelas, des d’Ablancourt, avant les Provinciales, et quand la prose française, excellente en effet de correction et de pureté dans le travail des traductions, manquait pourtant de pensée et d’énergie pour atteindre à une œuvre originale et forte : il aurait pu employer quelques-uns des mêmes arguments pour l’aiguillonner et lui donner du cœur. […] Pourquoi donc De Thou, homme de cette école et de cette lignée d’esprits, a-t-il été inconséquent au programme, et s’en est-il allé écrire en latin ?
Pour ne parler ici que des premiers, de ceux qui ont écrit, des théologiens, théosophes, philosophes et poëtes (Dante était tout cela), on vit par malheur, dans les siècles qui suivirent, un démembrement successif, un isolement des facultés et fonctions que le grand homme avait réunies en lui : et ce démembrement ne fut autre que celui du catholicisme même. […] Bernardin de Saint-Pierre répandit sur tous ses écrits la teinte évangélique du Vicaire savoyard. […] Lamartine a peu écrit en prose : pourtant son discours de réception à l’Académie française, sa brochure de la Politique rationnelle, un charmant morceau sur les Devoirs civils du Curé, un discours à l’Académie de Mâcon, indiquent assez son aisance parfaite en ce genre, et avec quelle simplicité de bon sens jointe à la grâce et à l’inséparable mélodie sa pensée se déroule sous une forme à la fois plus libre et plus sévère.
Guillonné-Merville, l’avoué, qui, cependant, ne le voyait presque jamais, lui écrivait un jour : « Si M. […] La diction se soigne toujours : Marivaux a écrit Marianne. […] Une plume des plus en vogue a écrit à ce propos que la comédie de M.
Ce ne fut qu’au dix-huitième siècle que ce comédien fît un extrait de la pièce de Nicolo Secchi dans ce dessein, et la fit représenter plusieurs fois sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, sous le titre de La Creduta maschio (la Fille crue garçon), avec un nouveau dénouement que son auteur raconte ainsi : « Lelio, sous le nom de sa sœur Virginia, écrit un billet à Fabio, en lui demandant pardon de n’avoir point avoué devant son père la secrète intelligence qui existe entre eux, et lui donne à l’ordinaire un rendez-vous dans sa chambre pour la soirée prochaine. […] Mais au lieu de lire ce qu’écrit l’amoureux, il invente une épître de sa façon. […] Mais pour les contemporains, la distance qui le séparait des autres ne paraissait pas aussi grande qu’elle nous le paraît, à nous ; témoin ce curieux tableau que possède le Théâtre-Français et qui porte pour inscription, écrite en lettres d’or : Farceurs Français et Italiens, depuis soixante ans.
Parmi les écrits qui s’inspirent de cette tendance il convient de placer en première ligne ceux de M. […] Le Roy, et il a même cité, à l’appui de sa manière de voir, divers passages de mes écrits que je ne suis nullement disposé à récuser. […] Voyons, vous avez écrit de longs articles, il a bien fallu pour cela que vous vous serviez de mots.
Toutefois sans la facilité de trouver ce chant, cette espèce de musique, on n’écrit ni en vers ni en prose : je doute même qu’on parle bien ; sans l’habitude de la sentir ou de la rendre, on ne sait pas lire ; et qui est-ce qui sait lire ? […] C’est elle qui prête aux écrits une grâce toujours nouvelle. […] Ce paysage, ou je me trompe fort, est le pendant de l’ Arcadie ; et l’on peut écrire sous celui-ci (la crainte) ; et sous le précédent (la pitié).
Encore si l’idée est bonne, le dessin est insuffisant ; les têtes n’ont pas un caractère bien écrit. […] Les légendes qu’on écrit au bas de ses dessins ne servent pas à grand’chose, car ils pourraient généralement s’en passer. […] Avant de mourir, il appliquait sa volonté, toujours opiniâtre, à noter sous une forme plastique la succession des rêves et des cauchemars, avec la précision d’un sténographe qui écrit le discours d’un orateur.
Elle s’éloigna de la force et de la hardiesse énergique de l’un, pour prendre je ne sais quoi de plus circonspect et de plus sage, conforme à la raison tranquille qui préside à la plupart de nos écrits. […] Un bourgeois de Paris, qui écrivait des lettres à un autre bourgeois, ou à un homme de la cour, voulait intéresser comme Cicéron écrivant à Atticus sur César et Pompée, ou comme Pline qui consultait Trajan. […] On écrivait, on combattait, on disputait ; on tenait un poignard d’une main et la plume de l’autre.
Les paroles par lesquelles il exprime ce qu’il vit et ressentit alors sont écrites au bas, et dans les termes de la mysticité la plus suave : le sourire et le geste de la Vierge ne sont pas moins doux et attrayants.
Janin, dans la Revue de Paris, a écrit sur ou contre ; Old-Nick, dans le National, a fait deux grands articles comme s’il s’agissait des fortifications ; et voilà la Revue des Deux Mondes qui met son Lagenevais27 en campagne, son homme armé et masqué des jours de secrète justice.
Il avait dès lors la pensée de mettre à profit cette observation de chaque jour et de chaque heure, pour écrire une histoire complète de cette grande entreprise, dont les résultats, tout négligés qu’ils sont, ne doivent pas périr.
Nous n’avons pas besoin de renouveler ici l’expression de nos vœux et de notre entière sympathie pour ce noble esprit, judicieux, élégant, ami des lettres, nourri par elles de bonne heure, et l’ayant prouvé par deux ouvrages que ses Mémoires, dès longtemps écrits, devront un jour couronner.
Si l’on songe que, tout en commentant les vers d’un autre, le narrateur de la Vie de Robert Burns a écrit des vers comme ceux-ci : Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l’irae aux limites de l’être Et livrent des soi-rets autrement ineffables.
Anatole France Ce romancier habile et vigoureux, qui s’applique sans cesse à donner à sa prose un relief extraordinaire, était tout conduit par ses recherches quotidiennes de rythme et de facture à tenter d’écrire en vers ; il l’a fait rarement, mais toujours avec un bonheur presque complet et qui lui était bien dû, car M.
Pour nous, elles ont un caractère plus sacré encore, car c’est le secret d’une tristesse naïve sans draperie, sans spectateurs et sans art ; et il y a là une poésie naturelle, une grandeur instinctive, une élévation de style et d’idées, auxquelles n’arrivent pas les œuvres écrites en vue du public et retouchées sur les épreuves d’imprimerie… Il a été panthéiste à la manière de Goethe sans le savoir, et peut-être s’est-il assez peu soucié des Grecs, peut-être n’a-t-il vu en eux que les dépositaires des mythes sacrés de Cybèle, sans trop se demander si leurs poètes avaient le don de la chanter mieux que lui.
Il avait créé des drames d’une puissance prodigieuse ; il avait écrit par centaines ces pages que les journaux recueillent et que l’acheteur disperse ; il continua sa tâche et s’imposa, par respect et par reconnaissance, une tâche effroyable : la publication de l’édition ne varietur de Victor Hugo.
Maurice Bouchor Pour avoir la joie d’écrire un nom qui m’est cher et qui, je pense, n’a pas figuré encore dans votre enquête, je déclare que je donnerais toutes les productions à moi connues de nos symbolistes, pour n’importe laquelle des chroniques rimées de Raoul Ponchon.
Avant six mois je compte lui prouver qu’un médiocre élève de sixième moderne peut écrire un lied comme Camille Mauclair.
On peut dire : elle est exquise, excellente, adorable ; ou bien : son mérite est surfait ; elle est pleine de défauts, mal composée, mal écrite, mal pensée, immorale, que sais-je encore ?
A considérer ces Pieces du côté de la chaleur, du sentiment & du pathétique, elles sont au dessus de tout ce que nous ont donné en ce genre les Auteurs de nos jours les plus prônés, & seront toujours regardées comme des Drames écrits avec une sensibilité, une force & une énergie capables d’attendrir le Lecteur le plus froid.
Qu’on ne la regarde pas comme un de ces Ouvrages approfondis, médités avec soin, & toujours irréprochables dans leurs maximes : ce sera assez de convenir qu’elle est écrite avec facilité, & qu’elle contient des avis dont le sexe peut tirer de l’utilité.
Voici celui d'un de ses derniers Ouvrages publiés en 1680 ; il donnera en même temps une idée de sa maniere d'écrire.
Sans la presque certitude qu’on voulait en faire une contrefaçon en Belgique, et que cette contrefaçon, comme la plupart de celles que répandent en Allemagne et qu’introduisent en France les contrefacteurs belges, serait grossie d’additions et d’interpolations auxquelles je n’aurais point eu de part, je ne me serais jamais occupé de cette anecdote, écrite dans l’unique pensée de convaincre deux ou trois amis, réunis à la campagne, de la possibilité de donner une sorte d’intérêt à un roman dont les personnages se réduiraient à deux, et dont la situation serait toujours la même.
» Même sans dessein d’écrire soi-même, il faut lire avec lenteur, quoi que ce soit, en se demandant toujours si l’on a bien compris et si l’idée que vous venez de recevoir est bien celle de l’auteur et non la vôtre. « Est-ce bien cela ?
Cela dut être écrit dans sa vieillesse. […] IX Mais le véritable Te Deum de David, que les commentateurs ont placé sous le nombre 18 de ses chants lyriques, est celui qu’il écrivit et chanta après les victoires qui lui donnèrent le trône. […] Je les retrouve dans mes notes écrites sur la selle de mon chameau qui me servait d’oreiller et de table. […] Une lampe l’éclairait ; je taillai mon crayon, et j’écrivis, à la lueur de la lampe battue du vent sous la toile, quelques strophes restées incomplètes, et que j’adressai, un certain nombre d’années après, à un des plus élégants et des plus érudits traducteurs des psaumes, M.
Ils crurent la Révolution achevée aussitôt qu’elle fut écrite ; ils crurent la monarchie convertie aussitôt qu’elle eut juré la constitution. […] Je m’étonne d’avoir osé l’écrire si sincère à quelques pas des Tuileries, où ce prince régnait en 1846, et si impartial au milieu de deux oppositions qui le défiguraient à plaisir, afin d’avoir le droit de le haïr. […] « Cinquante-trois ans se sont écoulés depuis ce jour ; ce problème agite encore la conscience du genre humain et partage l’histoire elle-même en deux partis : crime ou stoïcisme, selon le point de vue où l’on se place pour le considérer, cet acte est un parricide aux yeux des uns ; il est aux yeux des autres un acte politique qui écrivit avec le sang d’un roi les droits du peuple, qui devait rendre la royauté et la France à jamais irréconciliables, et qui, ne laissant à la France compromise d’autre alternative que de subir la vengeance des despotes ou de les vaincre, condamnait la nation à la victoire par l’énormité de l’outrage et par l’impossibilité du pardon. […] Cette justice ne périt jamais dans l’éclipse des lois et dans la ruine des empires ; seulement elle n’a pas de tribunal où elle puisse citer légalement ses accusés ; elle est la justice qui n’a ni juges institués ni lois écrites, mais qui prononce ses arrêts dans la conscience, et dont le code est l’équité.
C’est encore et surtout ce qu’on a appelé l’individualisme ; c’est la revendication des droits de la conscience individuelle contre les lois écrites, qui ne prévoient pas les cas particuliers, et contre les conventions sociales, souvent hypocrites et qui n’attachent de prix qu’aux apparences. […] — Les Idées de Madame Aubray et Denise, ces deux pièces d’esprit vraiment évangélique, nous veulent persuader que, dans de certaines conditions, un honnête homme peut et doit, en dépit de prétendues convenances, épouser une fille séduite, et séduite par un autre que lui Dans la Femme de Claude, un homme, après avoir prié Dieu, se met avec sérénité au-dessus des codes humains, et substitue son tonnerre à celui de Dieu même, dans la lutte engagée par la conscience contre les deux grandes puissances mauvaises qui perdent le monde moderne : la luxure et l’argent, ou, plus expressément, la spéculation financière L’Ami des femmes, la Princesse Georges, l’Étrangère, Francillon reposent sur la même conception du mariage que la Dame de la mer ou Maison de poupée Et si vous voulez des orgueilleuses, des insurgées démoniaques, Mme de Terremonde, et mistress Clarkson, et Césarine ne le cèdent point, ce me semble, à Hedda Gabler Bref, le théâtre de Dumas, comme celui d’Ibsen, est plein de consciences ou qui cherchent une règle, ou qui, ayant trouvé la règle intérieure, l’opposent à la règle écrite, ou enfin qui secouent toutes les règles, écrites ou non. […] Certaines vues sur l’arrière-fond des âmes, certains morceaux de casuistique morale, certaines effusions du sentiment religieux (même abstraction faite de toute église confessionnelle), qui nous émerveillent chez Eliot ou chez Ibsen, c’est dans Bossuet, c’est dans les écrits de tel prêtre et de tel moine que nous ignorons, c’est chez Lacordaire et Veuillot même, que nous en trouverions des exemples analogues ; et c’est où nous ne nous avisons guère d’aller les chercher.
Nous avons perdu ce qu’il avait écrit sur l’histoire, mais il a prouvé dans un discours académique qu’il aurait pu exceller dans la prose. […] L’ame de Racine était douce et tendre comme ses écrits, ouverte et noble comme sa physionomie. […] C’est qu’ils sont à peu près sûrs de ne pas écrire comme lui, parce que l’examen du style peut être porté à un certain degré d’évidence ; au lieu qu’ils n’ont pas renoncé au génie que chacun définit à sa manière, et auquel tout le monde a des prétentions. […] Ne les croyez pas ceux qui veulent être poëtes sans faire de vers, et grands hommes sans savoir écrire : ne voyez-vous pas que leur esprit n’est qu’impuissance, et qu’ils voudraient mettre les systèmes à la place des talens ?
Chaque passant, avec son clou rouillé, y a écrit un nom profane, un mot quelquefois impie, impur. […] Dans quelques vers écrits sur la première page d’un Pétrarque, M.
Depuis ce jour les critiques ingénieux et fins, ou même éloquents, n’ont pas manqué qui, par leurs écrits ou du haut des chaires, ont maintenu en honneur et divulgué de plus en plus l’esprit véritable de l’antiquité. […] C’est ce qu’un autre savant écrivait à Wolf après l’avoir lu : « Tant que je vous lis, je suis d’accord avec vous ; dès que je pose le livre, tout cet assentiment s’évanouit. » Les philologues, les érudits positifs ont beau faire assez peu de cas des considérations générales et des raisons puisées dans le sens intime ; ici eux-mêmes sont forcés de raisonner pour étayer leur système, et ils n’arrivent à leurs résultats que par voie d’induction ; car, s’ils s’en tenaient purement au fait transmis, à l’opinion constamment exprimée par les Anciens, ils croiraient à Homère nonobstant les difficultés qu’après tout les Anciens aussi n’ont pas été sans se poser.
C’est pour cela sans doute qu’il écrivit si tard. […] J’ose dire que ce sont ceux de sa race, et qu’ils apparaissent dans les moeurs régnantes comme dans les écrits populaires, depuis les fabliaux jusqu’à Rabelais et Montaigne, depuis La Fontaine et Molière jusqu’à Voltaire et Béranger.
Lorsque, après la révolution de 1830, que j’avais vue avec douleur, je voulus entrer dans les assemblées publiques pour y défendre à la tribune, selon mes forces, non cette révolution, mais la liberté, un poète fameux alors, tombé depuis, relevé aujourd’hui par sa noble résipiscence, écrivit contre moi une satire sous le titre de Némésis. […] Nous croyons devoir donner ici à nos lecteurs la bagatelle poétique ci-jointe ; nous l’écrivîmes dans une heure de loisir dérobée à l’étude pendant ces dernières matinées d’automne.
Vaut-il la peine d’écrire son histoire ? […] Les mondes ne sont-ils pas les caractères de l’imprimerie divine avec lesquels l’Infini écrit ses leçons à l’intelligence de ses créatures, le catéchisme de l’infini ?
Une petite bourgeoise qui demeure sur le quai, au coin du Pont-Neuf, se met à sa fenêtre au soleil couchant : « On eût dit, écrit-elle à une amie, que le roi du jour, descendu de son char derrière ces hauteurs, avait laissé suspendu au-dessus d’elles son manteau de couleur rouge et orangée. Cette couleur enflammant un large espace de la voûte céleste allait s’affaiblissant par degrés insensibles jusqu’à ce point de l’orient, où elle était remplacée par la teinte sombre des vapeurs élevées, qui promettaient une rosée bienfaisante609. » Et, la même, de sa petite chambre, écrivait encore : « Alexandre souhaitait d’autres mondes pour les conquérir : j’en souhaiterais d’autres pour les aimer610 ».
Quand on publiait une pièce jouée à l’impromptu, on écrivait ordinairement le dialogue, comme fit Fabritio di Fornaris pour L’Angelica. […] Cela est très probable, à en juger par les comédies écrites dans lesquelles les prologues sont d’un constant usage.
Les Boëthusim, dans le Talmud et les écrits rabbiniques, sont présentés comme des espèces de mécréants et toujours rapprochés des Sadducéens 619. […] Mais il porta évidemment beaucoup d’amitié à Jésus et lui rendit des services, sans pouvoir l’arracher à une mort dont l’arrêt, à l’époque où nous sommes arrivés, était déjà comme écrit.
Étienne écrivait cela après le 18 Brumaire, sous le Consulat. […] Un homme de grand esprit, l’abbé Galiani, parlant de la liberté de la presse, que Turgot, en 1774, voulait établir par édit, écrivait très sérieusement : Dieu vous préserve de la liberté de la presse établie par édit !
Etait-ce dans des lettres que le berger écrivait ? Ce berger-visir était-il un sage qui eût écrit ses pensées dans un ouvrage ?
Je vous avais conseillé, il y a deux ans, de ne plus peindre ; un peintre de son côté vous avait conseillé de ne plus écrire ; puisque vous avez pu suivre un de ces conseils, pourquoi n’avez-vous pas pu suivre l’autre ? […] Ils sont trop heureux, les faquins, que celui qui sait raisonner, écrire, ne sache ni dessiner, ni peindre, ni colorier.
Ce que dit Monsieur Racine dans la préface des plaideurs, que les atheniens étoient bien sûrs quand ils avoient ri d’une chose qu’ils n’avoient pas ri d’une sotise, n’est que la traduction du latin que nous venons de citer, et ceux qui ont repris l’auteur françois de l’avoir écrit, lui ont donné, pour me servir de l’expression de Montagne, un soufflet sur la jouë de Ciceron, témoin qu’on ne peut reprocher dans le fait dont il s’agit. […] Tacite écrit qu’Agricola ne trouva rien de mieux pour engager les anciens bretons à faire apprendre à leurs enfans le latin, la rhetorique et les autres arts que les romains enseignoient aux leurs, que de les piquer d’émulation en leur faisant honte de ce qu’ils se laissoient surpasser par les gaulois.
Je préviens, au reste, qu’ici, comme dans toute la suite de cet écrit, je prends la parole dans le sens le plus général et le plus étendu. […] Par opposition à la littérature classique, on a nommé littérature romantique celle où l’on professe une plus grande indépendance des règles, où l’on se permet de nouvelles alliances de mots, et surtout de nouvelles inventions de style ; où l’on secoue les lois de l’analogie, où l’imitation étend son domaine, où la pensée fait effort contre la parole fixée, la parole écrite ; où les sujets sont tirés des traditions modernes.
Il fallait écrire : Les Amis de Lamartine et Lamartine. […] Il écrira des choses comme celle-ci : « L’intarissable courant de la verve y ciselait, malgré tout, les îlots qu’il répandait et qui s’immobilisaient dans l’admiration, comme des flots de marbre » Un jour Lamartine, au lit, renverse son encrier sur ses draps : « J’aurais voulu — crie M. de Lacretelle du haut de son front — conserver ces effluves du génie !
Le comte de Gasparin avait l’honneur d’être le mari de la noble femme qui a écrit Les Horizons prochains et Les Horizons célestes, deux chefs-d’œuvre de la plus adorable spontanéité. […] Et cependant, ce Discours fut écrit, il ne fut pas parlé.
La lettre qu’il écrivit au sénat, est le plus beau monument de ce règne. […] Constantinople a passé sous la domination des Turcs, et Thémiste, qui écrivait il y a quatorze cents ans, sur les bords de la mer Noire, est ignoré de cette partie du monde qui fut sa patrie ; mais il trouve des admirateurs dans les villes qui, de son temps, n’étaient que des bourgades à demi-barbares.
L'abbé Flottes appartient à cette honorable et finissante lignée de l’ancien clergé français qui associait sans trop de peine une certaine philosophie et un certain rationalisme avec le catholicisme ; il est de ceux qui auraient écrit volontiers sur le christianisme de Bacon et des autres grands hommes.
Senac de Meilhan est plus apprécié de loin et plus connu de nom que lu et que répandu par ses écrits mêmes, qu’on ne réimprime pas.
Ce sont, à coup sûr, les plus belles horreurs littéraires qu’on ait écrites depuis les Fleurs du mal de Baudelaire.
Haraucourt soit un succès d’argent ou un succès seulement littéraire, comme il paraît plus probable, il faut féliciter l’Odéon d’avoir donné une œuvre de belle tenue et écrite par un poète de grand mérite.
Il est donné à peu près à tout le monde de concevoir le poème de Jason ; il n’est donné qu’a un très petit nombre de l’écrire comme M.
Huet, à mesure qu’on les composoit : Segrais étoit alors logé chez elle, & cette Dame n’avoit que la peine d’écrire ou de transcrire.
Il n’y a guere aujourd’hui que nos Philosophes qui affectent, dans leurs Ecrits, d’employer le moi & le je, & de parler souvent d’eux mêmes.
Voltaire lui-même ne se défend pas d’avoir cherché son succès dans la puissance de ce charme, puisqu’il écrit, en parlant de Zaïre : « Je tâcherai de jeter dans cet ouvrage tout ce que la religion chrétienne semble avoir de plus pathétique et de plus intéressant 17. » Un antique Croisé, chargé de malheur et de gloire, le vieux Lusignan, resté fidèle à sa religion au fond des cachots, supplie une jeune fille amoureuse d’écouter la voix du Dieu de ses pères : scène merveilleuse, dont le ressort gît tout entier dans la morale évangélique et dans les sentiments chrétiens : Mon Dieu !
Aussi quoique Berenice soit une piece très methodique et parfaitement bien écrite, le public ne la revoit pas avec le même goût que Phédre et qu’Andromaque.
Il écrivait sainte Agnès, Siméon Stylite, Ulysse, Œnone, sir Galahad, lady Clare, Fatima, la Belle au bois dormant. […] Après Locksley Hall, il avait écrit la Princesse ; après Maud, il écrivit les Idylles du Roi. […] Son long poëme In memoriam, écrit à la louange et au souvenir d’un ami mort jeune, est froid, monotone et trop joliment arrangé. […] Voilà le monde pour lequel Alfred de Musset écrivait ; c’est dans ce Paris qu’il faut le lire.
Il faut, pour les écrire, autant de talent qu’il faut de génie naturel pour les concevoir. […] Écris-nous le plus souvent que tu pourras. […] Si des gens raisonnables me disent que j’ai bien fait d’écrire ma campagne de 1813, que cela peut éclairer la jeunesse sur les vanités de la gloire militaire, et lui montrer qu’on n’est jamais plus heureux que par la paix, la liberté et le travail ; eh bien ! […] écrivez qu’il n’y a point eu de Fontainebleau, d’abdication, d’île d’Elbe. […] Écrivez qu’il n’y a point eu de Sainte-Hélène.
D’où pouvait venir dans l’esprit d’un pasteur arabe du désert de Hus une philosophie à la fois aussi hardie, aussi humaine, aussi divine, aussi révélée, aussi mystérieuse, aussi raisonnée, et aussi sublimement discutée, chantée et criée, que celle que nous allons lire dans ce poème écrit sur le sable avec un roseau trempé dans une larme d’homme ? […] Et cette idée, elle n’est pas en moi d’aujourd’hui, car voici ce que j’écrivais sur Job à une autre époque et dans une étude moins approfondie que celle-ci. […] C’est une page déchirée de quelque poème surhumain, écrite par quelque géant de la pensée à l’époque où tout était gigantesque dans le monde. […] Mais à quoi sert la parole écrite, si ce n’est à révéler sa pensée ? […] XXI Nous l’écrivions, il y a peu de jours, à propos d’un poète moderne qui a eu à la bouche les blasphèmes sublimes de Job, mais qui n’a pas eu sa plus sublime humilité ; nous le répétons aujourd’hui.
Platon a écrit sur la politique deux ouvrages, l’un, intitulé la République, où il expose la théorie du gouvernement idéal ; l’autre, intitulé les Lois, où il détaille la constitution d’un gouvernement moins parfait, approprié à la faiblesse des hommes. […] J’ai cité Le Bourgeois gentilhomme, à cause de la part assez large de poésie que contient cette pièce, bien qu’elle soit écrite en prose. […] Que si enfin, animé par une veine heureuse de folie, le poète comique se joue de ses propres inventions, les exagérant à dessein et transformant ses portraits en caricatures, alors il s’élève jusqu’à la farce, et les critiques en chœur s’écrient qu’il dégrade et avilit son talent, qu’il écrit pour la foule, et que Dans ce sac ridicule où Scapin s’enveloppe On ne reconnaît plus l’auteur du Misanthrope. […] Parce que je cite Les Femmes savantes, à titre d’exemple, je ne voudrais pas que personne, parmi mes auditeurs, pût s’imaginer que j’approuve Molière en aucune façon d’avoir écrit cette comédie. […] Il a écrit en prose et même en vers dans la langue de Molière.
Zola, avec Balzac, voit dans le roman une épopée sociale : « Les œuvres écrites sont des expressions sociales, pas davantage. La Grèce héroïque écrit des épopées ; la France du dix-neuvième siècle écrit des romans : ce sont des phénomènes logiques de production qui se valent. […] C’est au nom de la science que nos romanciers se disent pessimistes, mais la science n’est pessimiste que par les inductions qu’on en tire ; et peut-être bien que l’étude du cœur humain est, de toutes, celle qui doit encore le moins porter au pessimisme. « As-tu réfléchi, écrit Flaubert jeune, as-tu réfléchi combien nous sommes organisés pour le malheur ? […] Le romancier naturaliste doit être d’abord un observateur : avant d’écrire, il fait comme Taine ; il amasse quantité de notes, de petits faits, documents sur documents. […] Alors un a poète pensé que l’épopée devait se transformer et s’appliquer à telle ou telle classe d’individus digne d’intérêt et de pitié, et Victor Hugo a écrit les Misérables.
. — Vous avez choisi dans mes écrits avec une intelligence amie ce qui pouvait le plus faire aimer le poète. — Vous avez glissé sur les défauts et voilé avec délicatesse les parties regrettables chez celui qui s’est trop abandonné en écrivant aux sentiments éphémères et au courant des circonstances.
Libri sur les jésuites et sur le clergé ont paru : la vivacité de cet écrit semblera sans doute peu politique aux universitaires et aux éclectiques incriminés.
Sage modestie de n’écrire que pour une, louable orgueil de haut choisir sa lectrice.
Auguste Dorchain n’écrit presque jamais en prose.
L’art de l’auteur nous permet de retrouver leur véritable caractère derrière les phrases qu’ils écrivent.
Quant à la partie du style, on peut s’en rapporter à M. de Voltaire, qui dit, dans son Siecle de Louis XIV : « Que la maniere d’écrire de Bayle est trop souvent diffuse, lâche, incorrecte, & d’une familiarité qui tombe quelquefois dans la bassesse ».
Cet Ouvrage, composé avec autant de méthode que de clarté, écrit avec autant de simplicité que de précision, est précédé d’une Préface, où l’Auteur expose ses idées sur le mérite des Anciens & des Modernes, avec une impartialité & une modestie qui donnent du poids à sa critique.
HÉNAULT, d’autres écrivent HESNAULT, [Jean] né à Paris, mort en 1682.
M. l’Abbé Lemonnier a fait voir qu’on pouvoir enchérir encore ; Térence a paru, dans notre Langue, avec une aisance & une exactitude qu’il eût employées lui-même pour s’exprimer, s’il eût écrit en François.
Les Saints doivent écrire pour les Saints : imitant leurs vertus, on les loue mieux que par des paroles & de belles Hymnes.
Tertullien a écrit un livre entier (de Pallio) sur ce sujet.
Si c’est pour nous instruire, nous devons lire très lentement, en notant plume en main tout ce que le livre nous apprend, tout ce qu’il contient d’inconnu pour nous — et puis, nous devons relire, très lentement, tout ce que nous avons écrit.
Richelieu, l’abbé Fleury posent nettement en principe que le peuple ne doit savoir ni lire ni écrire. […] On ne remarqua pas que l’Angleterre, le plus constitutionnel des pays, n’a jamais eu de constitution écrite, strictement libellée. […] Il était écrit que, dans cette grande et tragique histoire de France, le roi et la nation rivaliseraient d’imprudence. […] Excommunier celui qui ne sait ni lire ni écrire nous paraît impie. […] Les bons élèves d’un lycée de Paris sont supérieurs aux jeunes Allemands pour le talent d’écrire, l’art de la rédaction ; ils sont mieux préparés à être avocats on journalistes ; mais ils ne savent pas assez de choses.
Jeune homme, qui vous destinez aux lettres et qui en attendez douceur et honneur, écoutez de la bouche de quelqu’un qui les connaît bien et qui les a pratiquées et aimées depuis près de cinquante ans, — écoutez et retenez en votre cœur ces conseils et cette moralité : Soyez appliqué dès votre tendre enfance aux livres et aux études ; passez votre tendre jeunesse dans l’etude encore et dans la mélancolie de rêves à demi-étouffés ; adonnez-vous dans la solitude à exprimer naïvement et hardiment ce que vous ressentez, et ambitionnez, au prix de votre douleur, de doter, s’il se peut, la poésie de votre pays de quelque veine intime, encore inexplorée ; — recherchez les plus nobles amitiés, et portez-y la bienveillance et la sincérité d’une âme ouverte et désireuse avant tout d’admirer ; versez dans la critique, émule et sœur de votre poésie, vos effusions, votre sympathie et le plus pur de votre substance ; louez, servez de votre parole, déjà écoutée, les talents nouveaux, d’abord si combattus, et ne commencez à vous retirer d’eux que du jour où eux-mêmes se retirent de la droite voie et manquent à leurs promesses ; restez alors modéré et réservé envers eux ; mettez une distance convenable, respectueuse, des années entières de réflexion et d’intervalle entre vos jeunes espérances et vos derniers regrets ; — variez sans cesse vos études, cultivez en tous sens votre intelligence, ne la cantonnez ni dans un parti, ni dans une école, ni dans une seule idée ; ouvrez-lui des jours sur tous les horizons ; portez-vous avec une sorte d’inquiétude amicale et généreuse vers tout ce qui est moins connu, vers tout ce qui mérite de l’être, et consacrez-y une curiosité exacte et en même temps émue ; — ayez de la conscience et du sérieux en tout ; évitez la vanterie et jusqu’à l’ombre du charlatanisme ; — devant les grands amours-propres tyranniques et dévorants qui croient que tout leur est dû, gardez constamment la seconde ligne : maintenez votre indépendance et votre humble dignité ; prêtez-vous pour un temps, s’il le faut, mais ne vous aliénez pas ; — n’approchez des personnages le plus en renom et le plus en crédit de votre temps, de ceux qui ont en main le pouvoir, qu’avec une modestie décente et digne ; acceptez peu, ne demandez rien ; tenez-vous à votre place, content d’observer ; mais payez quelquefois par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune injuste vous a refusé de rendre sous une autre forme plus commode et moins délicate ; — voyez la société et ce qu’on appelle le monde pour en faire profiter les lettres ; cultivez les lettres en vue du monde, et en tâchant de leur donner le tour et l’agrément sans lequel elles ne vivent pas ; cédez parfois, si le cœur vous en dit, si une douce violence vous y oblige, à une complaisance aimable et de bon goût, jamais à l’intérêt ni au grossier trafic des amours-propres ; restez judicieux et clairvoyant jusque dans vos faiblesses, et si vous ne dites pas tout le vrai, n’écrivez jamais le faux ; — que la fatigue n’aille à aucun moment vous saisir ; ne vous croyez jamais arrivé ; à l’âge où d’autres se reposent, redoublez de courage et d’ardeur ; recommencez comme un débutant, courez une seconde et une troisième carrière, renouvelez-vous ; donnez au public, jour par jour, le résultat clair et manifeste de vos lectures, de vos comparaisons amassées, de vos jugements plus mûris et plus vrais ; faites que la vérité elle-même profite de la perte de vos illusions ; ne craignez pas de vous prodiguer ainsi et de livrer la mesure de votre force aux confrères du même métier qui savent le poids continu d’une œuvre fréquente, en apparence si légère… Et tout cela pour qu’approchant du terme, du but final où l’estime publique est la seule couronne, les jours où l’on parlera de vous avec le moins de passion et de haine, et où l’on se croira très clément et indulgent, dans une feuille tirée à des milliers d’exemplaires et qui s’adresse à tout un peuple de lecteurs qui ne vous ont pas lu, qui ne vous liront jamais, qui ne vous connaissent que de nom, vous serviez à défrayer les gaietés et, pour dire le mot, les gamineries d’un loustic libéral appelé Taxile Delord.
— J’écrivais ceci au commencement de 1835.
. — Dictionnaire de la langue écrite (1813). — Histoire des sociétés secrètes de l’armée (1815). — Jean Sbogar (1818). — Thérèse Aubert (1819). — Adèle (1820). — Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France (1820). — Smana ou les Démons de la nuit (1821). — Bertram ou le Château de Saint — Aldobrand (1821). — Trilby ou le Lutin d’Argail (1822). — Mélanges tirés d’une petite bibliothèque (1829). — Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux (1830). — La Fée aux miettes, roman imaginaire (1832). — Mademoiselle de Marsan (1832). — Souvenirs de jeunesse (1839). — La Neuvaine de la Chandeleur ; Lydie (1839). — Trésor des fèves et fleur des pois ; le Génie bonhomme ; Histoire du chien de Brisquet (1844).
Ce vœu de négliger les muettes dans le corps du vers répugne à notre tempérament analytique, et c’est Ronsard qui a raison quand il écrit : Mari-e, vous avez la joue aussi vermeille Qu’une rose de mai… Encore ne faut-il pas considérer comme étrangers les écrivains de race gréco-latine (Pélasges).
Toutes les chroniques ont été écrites par M.
Il est donc indifférent pour sa gloire qu’il ait créé des systêmes qu’on ne peut regarder que comme de beaux Romans ; qu’il se soit trompé dans son Hypothèse des Tourbillons & dans ce qu’il a écrit sur l’ame des bêtes.
Très-volontiers je consens qu'il dénigre Tous mes Ecrits ; mais la griffe du tigre, En me rangeant parmi les froids Rimeurs, Trop lâchement s'acharne sur mes mœurs.
Le maître Paul Verlaine, qui écrivit de si prodigieux poèmes de chair de feu, demeure le seul grand poète catholique du siècle.
Sayous à qui nous devons ce détail, comptait les trois jours qu’il avait passés avec ce grand homme excellent parmi les plus délicieux de sa vie ; c’était dans l’automne de 1752 : Je ne puis, écrivait-il à Bonnet, vous exprimer, mon cher ami, les délices que j’ai goûtées pendant ce séjour.
Le manuscrit tout entier, pour ainsi dire, est écrit par mon frère, sous une dictée à deux : notre mode de travail pour ces Mémoires.
Le manuscrit tout entier, pour ainsi dire, est écrit par mon frère, sous une dictée à deux : notre mode de travail pour ces Mémoires.
Tandis que les écrits de la première sorte s’attachent, en effet, à critiquer, à juger, à prononcer catégoriquement sur la valeur de tel ou tel ouvrage, livre, drame, tableau, symphonie, ceux de la seconde poursuivent, comme on sait, un tout autre but, tendent à déduire des caractères particuliers de l’œuvre, soit certains principes d’esthétique, soit l’existence chez son auteur d’un certain mécanisme cérébral, soit une condition définie de l’ensemble social dans lequel elle est née, à expliquer par des lois organiques ou historiques les émotions qu’elle suscite et les idées qu’elle exprime.
Du Christianisme dans la manière d’écrire l’histoire.
Il y a deux sortes d’écoles publiques : les petites écoles ouvertes à tous les enfants du peuple au moment où ils peuvent parler et marcher ; là ils doivent trouver des maîtres, des livres et du pain, des maîtres qui leur montrent à lire, à écrire et les premiers principes de la religion et de l’arithmétique ; des livres dont ils ne seraient peut-être pas en état de se pourvoir ; du pain111 qui autorise le législateur à forcer les parents les plus pauvres d’y envoyer leurs enfants.
Les faits que ces volumes exposent ne sont pas, d’ailleurs, de ces faits déjà connus, déflorés et cités dans des publications à la portée de toutes les mains ; ce sont des faits pour la première fois recueillis, — ce qui constitue le vrai mérite de l’érudition de détail à laquelle Fleury paraît voué, — ce sont des documents saisis à la double source de la tradition écrite et de la tradition orale, la meilleure des traditions lorsque l’histoire est toute fraîche encore et qu’elle semble saigner dans toutes les mémoires.
On en peut voir des traces de plus en plus marquées dans les écrits que nous avons publiés depuis 1850. […] Son premier ouvrage écrit en français est de 1657. […] C’est le dernier comme le premier mot de tous ses écrits. […] C’est là sans doute un mérite, mais qu’il faut surtout rapporter au temps où Tiedemann écrivait. […] Jamais quart de siècle n’a produit autant d’écrits ingénieux et solides, ni préparé d’aussi riches matériaux aux généralisations du génie.
Viennet, ne fit écrire et insérer, sous le nom de son secrétaire, les quelques lignes qu’on va lire, que sur la demande de M.
Il nous a semblé de plus que si cette circonstance nouvelle, si précieuse à nos yeux, en venant certainement compliquer pour nous les difficultés et multiplier les convenances, devait avoir un effet rétroactif et allait jusqu’à nous obliger à rétracter, à modifier les jugements du passé, il n’y aurait ni fond ni base solide à notre travail critique : nous n’avons donc pas hésité à maintenir dans presque tous les cas ce qui est écrit.
Gaston Deschamps de réunir en volume, avec d’autres écrits, son article sur Paul Verlaine.
Parodi a écrit de sa meilleure plume de beaux vers dont je ne puis donner autant d’extraits que je voudrais… Adam se met à la recherche de Caïn, et c’est là qu’est l’intérêt dramatique du beau poème de M.
Marcel Schwob pour écrire tout jeune des récits d’un ton si ferme, d’une marche si sûre, d’un sentiment si puissant.
Chacun des trois volumes des précédentes éditions représentait la manière de l’auteur à trois moments, et pour ainsi dire à trois âges différents ; car, sa méthode consistant à amender son esprit plutôt qu’à retravailler ses livres, et, comme il l’a dit ailleurs, à corriger un ouvrage dans un autre ouvrage, on conçoit que chacun des écrits qu’il publie peut, et c’est là sans doute leur seul mérite, offrir une physionomie particulière à ceux qui ont du goût pour certaines études de langue et de style, et qui aiment à relever, dans les œuvres d’un écrivain, les dates de sa pensée.
pour des raisons qui ne sont pas le mérite du livre ; mais il est douteux, pourtant, qu’avec le sens droit et les besoins logiques de ce pays, un ouvrage écrit avec le manque de suite de ces Cent dernières années pût même se soutenir.
C’est à elle que je dois l’esprit de philosophie, l’amour de l’exactitude et de la réalité physiologique, le peu de bonne méthode qui a pu passer dans mes écrits, même littéraires. […] Des siècles après, quand l’Assemblée constituante mit fin à cette oppression, à cette iniquité séculaire, et rendit aux juifs le droit de cité, savez-vous ce qu’écrivait le lendemain la petite-fille de saint Louis, la digne et vertueuse Madame Élisabeth ? Elle écrivait à son amie, madame de Bombelles, à la date du 29 janvier 1790 : « Comme cette lettre ne verra pas la poste de France, je puis t’écrire avec un peu plus d’aisance.
, il entr’ouvrit ses volets fermés, il ouvrit ses poudreux tiroirs, et deux volumes, l’un de 950 pages environ, l’autre de 500, écrits tout entiers de la main du Père Guerrier, déroulèrent en lignes serrées à l’avide lecteur une foule de lettres d’Arnauld, de Saci, de Nicole, de Domat, etc., etc., surtout de Pascal et de sa famille. […] Il avait écrit d’abord avec plus de hardiesse : « Il faut avoir ces trois qualités : Pyrrhonien, Géomètre, Chrétien soumis ; et elles s’accordent et se tempèrent, en doutant où il faut, en assurant où il faut, en se soumettant où il faut. » Ce mot-là le résume tout entier en ses divers aspects : pyrrhonisme et géométrie, ce sont pour lui des méthodes. […] Il manque encore ici quelque chose dans la rapidité d’un billet écrit surtout avec l’intention d’être agréable.
Une comparaison fera mieux sentir ma pensée : à la renaissance des lettres, les premiers écrits qu’on a composé, ont été pleins de recherche et d’affectation. […] Tout invite la France à rester république ; tout commande à l’Europe de ne pas suivre son exemple : l’un des plus spirituels écrits de notre temps, celui de Benjamin Constant, a parfaitement traité la question qui concerne la position actuelle de la France. […] Qu’on me pardonne de m’être laissée entraîner au-delà de mon sujet, mais qui peut vivre, qui peut écrire dans ce temps, et ne pas sentir et penser sur la révolution de France.
Le fameux passage des « pertes triomphantes à l’envi des victoires », des « quatre victoires sœurs, les plus belles que le soleil aye vu de ses yeux », est au chapitre des Cannibales : et les six ou sept pages les plus exquises que Montaigne ait écrites sur les anciens et sur la langue française, s’accrochent, Dieu sait comme, à une citation de Lucrèce, dans un chapitre intitulé Sur des Vers de Virgile, tout juste au milieu des plus scabreuses réflexions que Montaigne nous ait défilées. […] Et c’est bien le cas du sien : le charme de son langage, c’est le charme de l’esprit qui l’a écrit. […] Il a recueilli de ses conversations, des relations des voyageurs, de tous les écrits des anciens, le plus volumineux dossier des contradictions humaines.
Écrits par elle-même (suite.) […] Au reste, cet écrit même doit prouver ce que je dis de mon esprit, de mon cœur et de mon caractère.
Chacun de ses savants écrits, ses Études d’histoire religieuse, ses Essais philosophiques et littéraires s’enlevaient rapidement, et il avait atteint, auprès du public lettré, à ce degré le plus désirable de considération et d’intérêt soutenu, au-delà duquel il n’y a plus que la vogue avec ses inconstances. […] Il ne se sentait aucune irritation contre ce qu’il venait de quitter ; à peine un léger mouvement de réaction, bientôt apaisé, marque-t-il ses premiers écrits.
C’est après avoir compulsé et conféré entre eux de pareils tableaux qu’on pourrait, ce semble, se mettre à écrire de L’Esprit des lois et des mœurs. […] Le Play le problème pour une des futures livraisons des Ouvriers des Deux Mondes , et je continuerai d’examiner les savants et méritoires écrits qu’on lui doit.
Sully Prudhomme soient fiers de lui, et que l’un d’eux nous écrive à son sujet : « Ou je me trompe fort et l’amitié m’égare, ou vous serez frappé de ce volume ; il révèle, si je ne m’abuse, un nouveau mouvement dans la poésie et comme le frémissement d’une aurore encore incertaine. » Je m’explique aussi que l’auteur, à la fin comme au début de son recueil, s’excuse de n’avoir su tout exprimer et tout rendre de ce qu’il voulait étreindre et de ce qu’il sentait : Je me croyais poëte, et j’ai pu me méprendre ; D’autres ont fait la lyre et je subis leur loi ; Mais si mon âme est juste, impétueuse et tendre, Qui le sait mieux que moi ? […] Chenavard ou Puvis de Chavannes n’ont pas de crayons plus nobles dans la série de leurs graves esquisses : Poëte, oubliais-tu les bas-reliefs antiques Racontant la naissance et le progrès des arts, Le soc, le bœuf, la ruche et les essais rustiques Faits par les jeunes gens sous les yeux des vieillards ; Partout, dans la campagne égale et spacieuse, Les efforts du labour, les merveilles du fruit, Et la rébellion farouche et gracieuse Des premiers étalons que le dompteur instruit ; Les sages ; l’alphabet écrit dans la poussière ; La chasse aventureuse et l’aviron hardi ; Les murailles, les lois sur les livres de pierre, Et l’airain belliqueux pour l’épaule arrondi ; Les femmes dessinant les héros dans la trame ; Les artistes au marbre inculquant leurs frissons, Et le berger poëte, inventeur de la gamme, Suspendant le soupir à la chaîne des sons ?
Dans une de ces réunions dont nous avons gardé souvenir, le noble et regrettable Jouffroy prenait l’idée d écrire le portrait de George Sand, idée piquante et heureuse, projet aimable, longtemps caressé par lui, et que tant d’autres soins, avant la mort, l’ont empêché d’exécuter. […] Celui-ci fut écrit pour servir comme de programme à la Revue des Deux Mondes, à la veille de l’année 1845.
. — L’article précédent était écrit, lorsque M. […] Sainte-Beuve a rappelé, en les citant, les dernières lignes de cet article : « Comme un pasteur solitaire, etc. » dans une nouvelle étude, qu’il écrivit sur Jouffroy en 1831 (Portraits littéraires, tome I, page 312.) — Lire aussi sur Jouffroy, dans les Causeries du Lundi, tome VIII, l’article de 1853, intitulé : De la dernière séance de l’Académie des Sciences morales et politiques et du Discours de M.
Ils écrivaient sans autre modèle que les objets mêmes qu’ils retraçaient ; aucune littérature antécédente ne leur servait de guide ; l’exaltation poétique s’ignorant elle-même, a par cela seul un degré de force et de candeur que l’étude ne peut atteindre, c’est le charme du premier amour ; dès qu’il existe une autre littérature, les écrivains ne peuvent méconnaître en eux-mêmes les sentiments que d’autres ont exprimés ; ils ne sont plus étonnés par rien de ce qu’ils éprouvent ; ils se savent en délire ; ils se jugent enthousiastes ; ils ne peuvent plus croire à une inspiration surnaturelle. […] Les poètes grecs en général mettaient peu de combinaison dans leurs écrits ; la chaleur du climat, la vivacité de leur imagination, les louanges continuelles qu’ils recevaient, tout conspirait à leur donner une sorte de délire poétique qui leur inspirait la parole, comme les compositeurs italiens trouvent les airs en modifiant eux-mêmes leur organisation par des accords enivrants.
Une âme délicate éprouve une sorte de dégoût pour la langue dont les expressions se trouvent dans les écrits de pareils hommes. […] Si vous supposez un homme que la réflexion ait rendu tout à fait insensible aux événements qui l’environnent, un caractère semblable à celui d’Épictète ; son style, s’il écrit, ne sera point éloquent : mais lorsque l’esprit philosophique règne dans la classe éclairée de la société, il s’unit aux passions les plus véhémentes ; ce n’est pas le résultat du travail de chaque homme sur lui-même ; c’est une opinion établie dès l’enfance, une opinion qui, se mêlant à tous les sentiments de la nature, agrandit les idées sans refroidir les âmes.
La vanité des hommes supérieurs les fait prétendre aux succès auxquels ils ont le moins de droit ; cette petitesse des grands génies se retrouve sans cesse dans l’histoire ; on voit des écrivains célèbres ne mettre de prix qu’à leurs faibles succès dans les affaires publiques ; des guerriers, des ministres courageux et fermes, être avant tous flattés de la louange accordée à leurs médiocres écrits ; des hommes, qui ont de grandes qualités, ambitionner de petits avantages : enfin, comme il faut que l’imagination allume toutes les passions, la vanité est bien plus active sur les succès dont on doute, sur les facultés dont on ne se croit pas sûr ; l’émulation excite nos qualités véritables ; la vanité se place en avant de tout ce qui nous manque ; la vanité souvent ne détruit pas la fierté ; et comme rien n’est si esclave que la vanité, et si indépendant, au contraire, que la véritable fierté, il n’est pas de supplice plus cruel, que la réunion de ces deux sentiments dans le même caractère. […] D’ailleurs, la femme qui, en atteignant à une véritable supériorité, pourrait se croire au-dessus de la haine, et s’élèverait par sa pensée au sort des hommes les plus célèbres ; cette femme n’aurait jamais le calme et la force de tête qui les caractérisent ; l’imagination serait toujours la première de ses facultés : son talent pourrait s’en accroître, mais son âme serait trop fortement agitée, ses sentiments seraient troublés par ses chimères, ses actions entraînées par ses illusions ; son esprit, pourrait mériter quelque gloire, en donnant à ses écrits la justesse de la raison ; mais les grands talents, unis à une imagination passionnée, éclairent sur les résultats généraux et trompent sur les relations personnelles.
Ces Lundis sont une incohérente collection d’âmes individuelles : Sainte-Beuve ne s’emprisonne pas dans la littérature ; il suffit qu’un homme ou une femme ait écrit quelques lettres, quelques lignes, pour lui appartenir : le général Joubert aussi bien que Gœthe, et Marie Stuart avec Mlle de Scudéry ; généraux, ministres, gens de lettres et gens du monde, français, anglais, allemands, toutes sortes d’individus l’arrêtent ; il extrait de leurs accidents biographiques toutes les particularités psychologiques et physiologiques qui les définissent en leur unique caractère. […] Outre les ouvrages que je nomme ci-dessous, il a écrit son Voyage aux Pyrénées (1855), ses études sur les Philosophes français du xixe siècle (1855-56), sa Vie et opinions de Thomas Graindorge (1863-65), ses Notes sur l’Angleterre (1872).Éditions : Hachette, in-18 : De l’lntelligence, 2 vol ; Littérature anglaise, 5 vol. ; Philosophie de l’art, 2 vol. ; Essais de critique et d’histoire, 1 vol. ; Nouveaux Essais, 1 vol. ; Derniers Essais, recueil posthume, 1894, 1 vol. ; Origines de la France contemporaine, 7 vol. in-8 (Ancien Régime, 1 vol ; Révolution, 3 vol. ; Empire, 2 vol.)
Il est certain que la fin du premier vers et tout le second forment une cheville ou que, tout au moins, si le poète avait écrit en prose, il n’aurait guère senti le besoin d’apostropher ici son cœur. […] Soulary qui ait écrit ce vers : Le sentiment du beau, c’est l’horreur du joli.
« L’amour » selon Michelet Michelet a écrit l’Amour en 1858, parce que la France « était malade », qu’on n’y savait plus aimer, et que les statistiques des mariages et des naissances y étaient pitoyables. […] … Il croira monter en grade si vous l’élevez à la dignité de Valet de chambre titré, à la position féodale de Chambellan, grand Domestique, grand Maître de votre maison… fier et honoré, madame, si Votre Majesté accepte ses très humbles services. » Et plus tard, quand la femme veut se faire le secrétaire de son mari : « … Il y a, à son bureau, quelqu’un qui s’est levé à quatre heures et qui a écrit les lettres pressées… Il s’éveille, ne la voit pas, s’inquiète, l’appelle.
Blandine et l’Incendie de Rome ne se distinguent guère, à première vue, des autres tragédies chrétiennes et romaines qu’on a écrites chez nous depuis Caligula. […] Renan écrit : « … Quant à la servante Blandine, elle montra qu’une révolution était accomplie.
Mais au sein de la retraite, on l’appelle dans le tourbillon du monde ; ceux qui se livrent aux plaisirs tumultueux veulent avoir le suffrage de la présence ; jettez-vous dans le tourbillon, frivoles Ecrivains, qui pour écrire n’avez pas besoin de penser, vous y perfectionnerez cet esprit léger tout fier d’idées sémillantes, il vous faut des éclairs, il vous faut un langage brillant qui puisse servir de voile à vos connoissances superficielles ; promenez-vous avec la folie, vous n’avez rien à gâter ; mais toi homme de génie qui as sçu méditer, poser des principes, affermir ta marche, & comme d’un tronc fertile, en suivre toutes les conséquences, toi qui vois en grand, garde-toi d’asservir tes mâles talens au goût des Sociétés ; elles corromproient ton éloquence, tes vues hardies & sublimes, ton héroïsme vertueux. […] Sans l’amour sacré de la liberté & d’une noble vengeance, où auroit-il trouvé le courage d’écrire l’histoire de monstres paîtris de sang & de boue ?
Ce seroit ici le lieu de peindre l’ivresse qui pénetre son ame, lorsqu’aux acclamations des Citoyens satisfaits, la gloire aux aîles brillantes, descend sur sa tête la couronne qu’il a méritée ; lorsqu’un Peuple éclairé & sensible lui prodigue ces applaudissemens qui font pâlir l’Envie ; lorsque la reconnoissance multiplie son nom dans toutes les bouches, & que plus heureux encore il voit la flamme généreuse qui embrâse ses écrits se répandre dans tous les cœurs, & qu’ils se remplissent des principes vertueux qu’il a établis pour le bonheur des hommes. […] Je prouverois par les écrits & les actions de ces hommes immortels combien leur cœur étoit pénétré de cette vertu douce dont ils se sont efforcés d’étendre l’empire.
Essai sur Adolphe Si Benjamin Constant n’avait pas marqué sa place au premier rang parmi les orateurs et les publicistes de la France, si ses travaux ingénieux sur le développement des religions ne le classaient pas glorieusement parmi les écrivains les plus diserts et les plus purs de notre langue ; s’il n’avait pas su donner à l’érudition allemande une forme élégante et populaire, s’il n’avait pas mis au service de la philosophie son élocution limpide et colorée, son nom serait encore sûr de ne pas périr : car il a écrit Adolphe. […] Or il n’y a pas une de ces austères vérités qui ne soit écrite dans Adolphe en caractères ineffaçables : c’est un livre plein d’enseignements et de conseils pour ceux qui aiment et qui souffrent.
Ils ont été élèves de la même école et en même temps ; ils ont subi la même éducation, les mêmes influences ; et pourtant quelle divergence ; ce n’est pas seulement dans leurs écrits qu’on la voit éclater ; c’est dans leur enseignement, dans leur façon de parler, dans leur aspect même. […] Qui oserait dire s’il aimerait mieux que Weierstrass n’eût jamais écrit, ou s’il préférerait qu’il n’y eût pas eu de Riemann ?
Par exemple, nous pouvons faire produire à l’index un mouvement indépendant, tandis qu’avec le troisième doigt cela est impossible ; l’oreille externe est immobile chez l’homme, mobile chez quelques animaux ; dans le pied, les orteils vont ensemble, quoiqu’on puisse les isoler quelquefois, comme le montrent ceux qui écrivent ou travaillent avec leurs pieds. […] La notion du libre arbitre humain apparaît pour la première fuis chez les stoïciens, et plus tard dans les écrits de Philon le Juif : par métaphore, on appelait libre l’homme vertueux, et esclave l’homme vicieux.
C’est pourquoi j’ai écrit ce livre. […] Double page extraordinaire, recto et verso de la même idée, et qui semble écrite exprès pour prouver à quel point deux génies différents faisant la même chose font deux choses différentes.
Enchanté de ce merveilleux qu’elles offroient à son imagination échauffée, il écrivit & combattit pour elles, comme un preux chevalier. […] Il est a remarquer qu’aucun de nos grands poëtes François n’a écrit contre les fables : La fable offre à l’esprit mille agrémens divers.
Ce visage est une lettre de recommandation écrite dans une langue commune à tous les hommes. […] Si notre religion n’était pas une triste et plate métaphysique ; si nos peintres et nos statuaires étaient des hommes à comparer aux peintres et aux statuaires anciens : j’entends les bons, car vraisemblablement ils en ont eu de mauvais et plus que nous, comme l’Italie est le lieu où l’on fait le plus de bonne et de mauvaise musique ; si nos prêtres n’étaient pas de stupides bigots ; si cet abominable christianisme ne s’était pas établi par le meurtre et par le sang ; si les joies de notre paradis ne se réduisaient pas à une impertinente vision béatifique de je ne sais quoi qu’on ne comprend ni n’entend ; si notre enfer offrait autre chose que des gouffres de feux, des démons hideux et gothiques, des hurlements et des grincements de dents ; si nos tableaux pouvaient être autre chose que des scènes d’atrocités, un écorché, un pendu, un rôti, un grillé, une dégoûtante boucherie ; si tous nos saints et nos saintes n’étaient pas voilés jusqu’au bout du nez ; si nos idées de pudeur et de modestie n’avaient proscrit la vue des bras, des cuisses, des tétons, des épaules, toute nudité ; si l’esprit de mortification n’avait flétri ces tétons, amolli ces cuisses, décharné ces bras, déchiré ces épaules ; si nos artistes n’étaient pas enchaînés et nos poètes contenus par les mots effrayants de sacrilège et de profanation ; si la Vierge Marie avait été la mère du plaisir ; ou bien, mère de Dieu, si c’eût été ses beaux yeux, ses beaux tétons, ses belles fesses qui eussent attiré l’Esprit Saint sur elle, et que cela fût écrit dans le livre de son histoire ; si l’ange Gabriel y était vanté par ses belles épaules ; si la Magdelaine avait eu quelque aventure galante avec le Christ ; si aux noces de Cana le Christ entre deux vins, un peu non-conformiste, eût parcouru la gorge d’une des filles de noces et les fesses de saint Jean, incertain s’il resterait fidèle ou non à l’apôtre au menton ombragé d’un duvet léger : vous verriez ce qu’il en serait de nos peintres, de nos poètes et de nos statuaires ; de quel ton nous parlerions de ces charmes qui joueraient un si grand et si merveilleux rôle dans l’histoire de notre religion et de notre Dieu, et de quel œil nous regarderions la beauté à laquelle nous devrions la naissance, l’incarnation du Sauveur, et la grâce de notre rédemption.
Si, plus tard encore, il s’opposa, dans des lettres magnifiques, écrites pour piper l’histoire, au mariage de Louis XIV et de sa nièce Marie, la raison qu’il ne nous a pas dite, et que Renée pénètre, n’est ni l’honneur du roi ni le bien de l’État, mais la peur de voir Marie lui arracher le pouvoir en lui arrachant Louis XIV. — Renée a vu très clair sous ce désintéressement et cette grandeur de carnaval. […] IV Nous voudrions nous résumer sur ce livre d’un historien qui s’est amusé à l’écrire, et qui trouve encore le moyen de nous instruire en s’amusant.
On a trouvé moyen d’y insérer un écrit de M.
Tout cela est encore histoire des lettres, et le serait strictement resté malgré les incursions médicales les plus avancées6, si les nouveaux savants, fiers du titre arrogé, n’en avaient immédiatement tiré les conclusions suivantes : « Aujourd’hui que le roman s’élargit et grandit, qu’il commence à être la grande forme sérieuse, passionnée, vivante de l’étude littéraire et de l’enquête sociale, qu’il devient par l’analyse et la recherche psychologique l’histoire morale contemporaine, aujourd’hui que le roman s’est imposé les études et les devoirs de la science, il peut en revendiquer les libertés et les franchises » 7, et treize ans plus tard, Edmond de Goncourt insistait encore : « Ces libertés et ces franchises, je viens seul, et une dernière fois peut-être, les réclamer hautement et bravement pour ce nouveau livre écrit dans le même sentiment de curiosité intellectuelle et de commisération pour, les misères humaines » 8.
C’est parler bien longtemps que d’écrire un volume à propos de fables.
Trébutien, l’ami intime du poète, qui lui écrivit — le croira-t-on ?
On n’a pas compris, non plus, l’atticisme de l’Oncle Million, la mieux écrite peut-être de toutes ses pièces, comme Faustine en est la plus rigoureusement combinée.
Et ce sera certainement un de ses titres à la reconnaissance du siècle que d’avoir, par ses écrits, par ses conférences et par sa participation aux fêtes de Douai, contribué à la résurrection littéraire de cette femme de génie.
Il en est de même des morceaux estimables & chaudement écrits qu’on rencontre par intervalles dans son nouveau Poëme, intitulé les Fastes François.
Il ne lui manquoit que du goût ; & le goût qui n'est que le discernement des convenances, est rarement le partage de ceux qui ouvrent une carriere & écrivent dans une Langue encore barbare.
Les Eloges de Fontenelle & de Montesquieu sont des plus instructifs & des mieux écrits : le style en est simple, sans la moindre recherche, & presque toujours animé par le sentiment.
Ils faisoient surtout commerce de plagiat & du vol des écrits.
Les professeurs furent brûlés vifs, et ce ne fut qu’au péril de leurs jours que des chrétiens parvinrent à sauver la peau de dragon, de cent vingt pieds de longueur, où les œuvres d’Homère étaient écrites en lettres d’or.
Nous avons entendu dire : « Si Bossuet et Pascal revenaient, ils n’écriraient plus comme cela. » C’est nous, prétend-on, qui sommes les écrivains en prose par excellence, et qui sommes bien plus habiles dans l’art d’arranger des mots.
Quoique des esprits différents aient pu, sans aucune communication, comme le montre souvent l’histoire de l’esprit humain, arriver séparément à des conceptions analogues en s’occupant d’une même classe de travaux, je devais néanmoins insister sur l’antériorité réelle d’un ouvrage peu connu du public, afin qu’on ne suppose pas que j’ai puisé le germe de certaines idées dans des écrits qui sont, au contraire, plus récents.
Parmi ses tableaux il en a exposé un petit avec son nom Loutherbourg écrit sur le cadre en gros caractères.
Quand une satire ne met pas dans un beau jour quelque verité dont j’avois déja un sentiment confus, quand elle ne contient pas de ces maximes dignes de passer incessamment en proverbes à cause du grand sens qu’elles renferment en abregé, je puis tout au plus la loüer d’être bien écrite ; mais je n’en retiens rien, et j’ai aussi peu d’envie de la vanter que de la relire.
Speroné Speroni, poëte du dix-septiéme siecle, a fait une tragedie italienne, intitulée Canacée, qui du moins peut passer pour une des meilleures tragedies écrites en italien.
La premiere est de l’opera de Thesée écrit par Quinault.
Cependant le Sphinx de la Révolution tient toujours écrit sur sa bandelette mystérieuse la formule du problème posé par nos pères : Liberté, Égalité, Fraternité. […] ils vous répondront : Oui ; car ils peuvent vous montrer des ruines matérielles, des débris d’édifices enfouis dans le sable du désert, des inscriptions brisées ou à demi effacées par le temps, et écrites dans des langues qu’on ne parle plus. […] Il est vrai ; entre nous et ceux que nous supposons les avoir écrits, quatre mille ans peut-être ! […] Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Et comme ils continuaient de l’interroger, s’étant redressé, il leur dit : Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. — Et s’étant encore baissé, il écrivait sur la terre.
Dans une littérature qui ne connaissait ni l’art de composer ni celui d’écrire, dont les chefs-d’œuvre n’avaient guère été jusqu’alors que d’heureux accidents, ils ont fait entrer pour la première fois le sentiment du pouvoir de la forme, ou du style ; et ce n’est pas là tout le classicisme, mais c’en est bien l’un des éléments ou des « facteurs » essentiels. […] Par des chemins différents, tous ces écrits, d’origine et de caractères si divers, tendent ensemble à deux ou trois fins : dont la première est de rendre à la morale éternelle quelque chose au moins de son ancien empire ; la deuxième, de soustraire l’esprit français à des influences étrangères que l’on regarde alors bien moins comme des entraves à sa liberté que comme les causes de sa corruption ; et la troisième enfin, d’imposer à l’individu, dans l’intérêt commun de la société, les qualités ou les vertus dont il ne se soucierait pas pour lui-même. […] Gebhart : Rabelais et la Renaissance]. — Il n’a pas eu non plus le sentiment de la tragédie de la vie. — Que pour toutes ces raisons, les « ordures dont il a semé ses écrits », comme dit La Bruyère, ne recouvrent aucune profondeur d’intention. — Comparaison à cet égard de Pantagruel avec les Voyages de Gulliver. — De l’obscurité de Rabelais ; — et que là où il est obscur, c’est peut-être une question de savoir s’il s’est toujours compris lui-même. […] 2º L’Homme et le Poëte. — Que Regnier, quand il commence d’écrire, n’est déjà qu’un « attardé » ; — comme libertin, qui s’efforce de retenir la licence des mœurs d’un autre âge ; — et comme disciple de Ronsard, qu’il copie outrageusement. — Ses qualités : — franchise de l’expression et verdeur de la langue, poussée souvent jusqu’à la grossièreté [Cf. […] 2º Les Origines de l’Astrée. — Biographie d’Honoré d’Urfé : — Son premier écrit : Les Epistres morales, 1598 ; — son mariage avec Diane de Châteaumorand ; — ses malheurs conjugaux ; — son poème du Sireine, 1606. — La composition de l’Astrée. — Le mélange de la fiction et de la réalité [Cf.
C'est ainsi qu’il fait également désormais lorsqu’il écrit en vers ; et l’on conçoit que l’une de ces distractions remplace aisément l’autre pour lui.
Voici ce qu’écrivait madame Émile de Girardin dans un de ses Courriers de Paris, à la veille du grand jour ; amie particulière de M.
Les bons esprits, parmi les novateurs, se rejetaient dans les drames écrits, dans les essais développés en volume ou les chaudes esquisses dialoguées : on eut les États de Blois, les Barricades de Vitet ; on eut le Théâtre de Clara Gazul de Mérimée.
Je crois pouvoir affirmer que tout écrivain qui a ce qu’on appelle du succès, c’est-à-dire qui réunit des lecteurs autour de son œuvre ; que tout homme qui est assez heureux, assez malheureux veux-je dire, pour être en butte à l’admiration, aux éloges, à la haine et aux critiques, n’a pas un moment laissé reposer sa plume sur ses compositions… Dans mon enfance on m’a montré, comme un glorieux témoignage du génie de Bernardin de Saint-Pierre, la première page de Paul et Virginie, écrite quatorze fois de sa main.
Enfermé dans son Avignon, devant l’horizon de sa Provence, il écrivait ses vers à l’ombre reprochant aux meilleurs compagnons de son art et de sa jeunesse les témoignages mêmes de leur enthousiasme.
Gustave Geffroy Le débutant qui écrit les Amoureuses, et bientôt, après, la Double Conversion, a lu en artiste les poètes du xvie siècle, a compris du premier coup le joli français résumatoire de La Fontaine, a aimé l’accent nerveux et passionné de Musset.
La majeure partie du volume (idylles légères, graves et mélancoliques, écrites en strophes variées) ne contient que des amours sans flamme et des haines pâles, des à-peu-près de mélancolie et d’allégresse, des choses presque senties et pas du tout rendues.
Émile Faguet C’est un poème encore, quoique écrit presque entièrement en prose, que la Peine de l’esprit, par M.
Boileau publia dans le même temps son Discours au roi, dont j’ai déjà parlé : c’est un de ses meilleurs écrits.
Il n’a pas eu le même succès lorsqu’il a voulu écrire en François ; ses différentes Traductions, ainsi que ses Vies des Poëtes Grecs, sont d’un style pesant, inexact, & trop sec.
Plus de deux cents ans avant lui, cette façon d’écrire étoit en usage parmi nous.
Rien de médiocre dans tout ce qu’il a écrit.
Sans rechercher quelques poèmes écrits dans un latin barbare, le premier ouvrage qui s’offre à nous est la Divina Comedia du Dante.
Et comment trouverait-il la force de rédiger son jugement avec le scepticisme, qui n’a jamais été bon à rien qu’à faire trembler la main qui écrit ?
Et pour résumer la situation en deux traits empruntés au journalisme quotidien, celui qui a écrit : « La vertu et le vice sont des produits comme le vitriol et le sucre », était classé ces années dernières comme « un du parti des ducs ».
Cependant, il ne faut, pour écrire le Conscrit de 1813, qu’avoir vécu et se souvenir. […] monsieur Kobus, ça n’est pas difficile… mais, si vous voulez, j’écrirai cela… vous pourriez oublier. […] elle sait écrire, père Christel ? […] — Diable… diable… voyez-vous cela… mais c’est une vraie ménagère… Je n’oserai plus la tutoyer tout à l’heure… Eh bien, Sûzel, c’est convenu, tu écriras la recette. » Alors Sûzel, heureuse comme une petite reine, rentra dans la cuisine, et Kobus alluma sa pipe en attendant le café. […] Jamais l’amour heureux ne fit écrire un pareil livre.
Dans l’état de veille, si, quand je me parle intérieurement, je pense au tactum buccal qui correspond aux mots que je conçois, je l’imagine aussitôt ; par exemple, au moment où j’écris ces lignes, mon esprit étant préoccupé du problème de l’image tactile, je ne puis constater ma parole intérieure sans y trouver, avec l’image sonore, une image tactile correspondante. […] ) De même, quand Cicéron, après avoir dit : garrire quidquid in buccam, se hasarde à écrire à Atticus : ad me scribe quod in buccam venerit 165, il pense bien faire une métaphore ; mais son expression lui plaît aussi par je ne sais quelle exactitude dont il ne saurait rendre compte23. […] Liard, La science positive et la métaphysique, p. 401-502. — Les pages qu’on va lire étaient écrites quand nous avons lu, dans la Revue philosophique (oct. 1879, p. 381-382), l’analyse, faite par M. […] Voici ce qu’elle me dit : [suit un dialogue d’Augustin avec cette voix de « la Raison » qui lui dicte d’écrire après avoir demandé l’aide de Dieu dans une prière écrite]. […] « ad me scrive quod in buccam venerit » : écris-moi ce qui te sera venu à la bouche.
. — Avec une âme différente et tout ce que peut ajouter de richesse l’inquiétude de la foi, Bach écrit dans le même style ses cantates. — D’ailleurs Rameau n’ignore pas la traduction textuelle et, quand il y recourt, il sait noter les plus flexibles accents, les plus sensibles désinences. […] Gide ne s’amuse pas à composer des mélodies verbales, à imiter vainement avec le langage écrit le langage des sons. […] Il semble que Gide, à chaque instant, se méfie de ce qu’il pourrait écrire ; les phrases les plus humbles, les plus coutumières, on les devine obtenues par domination ; on devine que leur effacement est dû à quelque sacrifice. […] Sur la page, on aime, en relisant la phrase, le retrouver écrit, il semble que sa propriété l’y fasse attaché et qu’on y voie mystérieusement tracé son contour. […] Je vous propose, chère amie, écrit-il à Angèle, une belle définition du génie : le génie c’est le sentiment de la ressource346.
C’est du Pixerécourt, mais toujours écrit par le génie du grand écrivain qui, comme sa lanterne sourde, le suit partout. […] Si c’était vous ou moi qui eussions écrit cette histoire, on n’en dirait rien, ou bien on en dirait peu de chose. […] Mais c’est Hugo qui écrit : il y a plus, c’est Hugo qui pense ; il y a plus encore, c’est Hugo qui songe. […] « — Dieu est peut-être mort, disait un jour à celui qui écrit ces lignes Gérard de Nerval, confondant le Progrès avec Dieu, et prenant l’interruption du mouvement pour la mort de l’Être.
Mais qui nous dit que si, dès l’âge de vingt-cinq ans La Bruyère, dans un siècle différent du sien, avait été obligé pour vivre, pour se faire connaître, de tailler sa plume, d’écrire moins bien d’abord, mais vite, mais toujours, il n’aurait point tiré de lui autre chose encore que ce que nous en avons, et je veux dire autre chose de bien, qui sait ? […] Louis Fortoul de la Société des gens de lettres, déjà connu par des écrits qui intéressent l’éducation de l’enfance.
Perrault, pour justifier son sentiment, écrivit alors son Parallèle des Anciens et des Modernes, en quatre volumes, et la guerre fut ouvertement déclarée. […] Qu’on ne vienne plus tant parler de grandes œuvres, de productions solennelles : le bon Perrault, pour avoir pris la plume et avoir écrit couramment sous la dictée de tous, et comme s’il eût été son jeune fils, est devenu ce que Boileau aspirait le plus à être, — immortel !
Avec ce qu’on trouve dans les écrits, cela aide et cela guide. […] Tant qu’on ne s’est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu’on n’y a pas répondu, ne fut-ce que pour soi seul et tout bas, on n’est pas sûr de le tenir tout entier, quand même ces questions sembleraient le plus étrangères à la nature de ses écrits : — Que pensait-il en religion ?
On n’a que le récit de la navigation autour de l’Afrique, le Périple de cet Hannon de qui Montesquieu a dit si magnifiquement : « C’est un beau morceau de l’Antiquité que la Relation d’Hannon : le même homme qui a exécuté a écrit ; il ne met aucune ostentation dans ses récits. Les grands capitaines écrivent leurs actions avec simplicité, parce qu’ils sont plus glorieux de ce qu’ils ont fait que de ce qu’ils ont dit.
L’histoire du Christ était écrite avant que Jésus en personne fût venu. […] Sur l’idéal de la liberté chez les Grecs, sur leurs philosophes, sur leurs poètes même et sur Homère dont il interprète la mythologie par le côté principalement moral, il a des pages senties qu’il n’aurait jamais écrites avant 1670, avant de s’être retrempé, pour son préceptorat du Dauphin, aux vives sources de l’ancienne littérature profane.
L’influence provençale vint, aux enviions de 1150, interrompre le courant du lyrisme original de la France, et susciter chez nous une poésie artificielle et savante : mais en même temps, mettant les vers lyriques en honneur, elle contribua à sauver quelques débris de la production populaire des siècles antérieurs ; elle éveilla sur eux la curiosité qui les lit écrire et nous les a transmis. […] Il mourut en 1224. — Blondel de Nesles vécut dans la fin du xiie siècle : on ne sait rien de sa vie. — Gace Brûlé, chevalier champenois, commença à écrire dans les vingt dernières du xiie siècle.
Non seulement le burlesque est renvoyé à la province, mais on essaie de mettre partout noblesse et solennité ; on ne pardonne pas le sac de Scapin à l’auteur du Misanthrope ; et si Boileau s’amuse, comme Scarron, à écrire une parodie d’épopée, il compose un poème héroï-comique, où, par un procédé qui est juste l’inverse de celui de son devancier, il pare et drape d’un style pompeux une mesquine querelle de chanoines. […] Prédominance de la prose sur la poésie ; substitution de l’observation précise et directe aux envolées de l’imagination ; effort des romanciers pour écrire, comme des greffiers impassibles, sous la dictée des choses ; propension à peindre, au lieu d’hommes et de faits grandis et embellis, les mesquineries de la vie journalière ou la brutalité des instincts grossiers ; certes, la réaction est nettement caractérisée.
Il écrit du philosophe : « La danse est son idéal, son art particulier, et finalement aussi sa seule piété, son culte »… Son Zarathoustra « ne s’avance-t-il pas comme un danseur » ? […] C’est ainsi que pour certains, Balzac écrit mal et La Bruyère, vaniteux de la piquante précision de son écriture, reproche à Molière du « galimatias ».
Avec les trois œuvres qui l’ont précédé, jointes aux romans antérieurs des deux frères, il semble que l’on peut maintenant définir, en ses traits essentiels, la physionomie morale de l’auteur de Chérie, le mécanisme cérébral que ses écrits révèlent et dissimulent, comme un tapis de fleurs la terre. […] Si l’on feuilletait l’une d’elles, le Paris de 1852, on verrait un journal quotidien du format du Charivari publiant tous les jours une lithographie de Gavarni et encadrant cette gravure d’un texte écrit parfois par des gens ayant de la littérature.
Ainsi se sont développées, d’abord sous forme de chapitres, par exemple dans les écrits de Voltaire, puis comme œuvres distinctes et séparées, l’histoire des institutions, l’histoire des mœurs, des controverses religieuses, des lettres, des arts, des sciences, enfin des systèmes de philosophie. […] Je néglige tout ce qu’il a écrit sur la philosophie moderne, ses livres sur Locke, sur Kant, sur l’école écossaise, qui sont des travaux de controverse philosophique plutôt que de critique historique, mais qui n’en ont pas moins contribué à répandre parmi nous la connaissance des écoles modernes.
De notre temps si la Prose s’altère sur quelques points, c’est pour s’enrichir par tant de conquêtes : rappelons-nous la comédie élargissant son domaine, le roman agrandi suscitant ses véritables chefs-d’œuvre, l’histoire faisant de son champ jadis étroit tout un monde d’explorations et de découvertes, la critique vraiment fondée et promue à la dignité d’un genre original où cinq à six hommes supérieurs ont véritablement créé, l’érudition réconciliée avec le beau style et devenue l’une des provinces de la haute littérature, la politique rendant parfois de mauvais services à la pureté de la langue, mais produisant aussi dans la presse et à la tribune d’admirables écrits de polémique et de non moins admirables discours, la philosophie et la religion enfin pour de nouveaux besoins et avec de nouveaux interprètes se créant aussi une langue nouvelle. […] À cette époque d’ailleurs le français, comme l’attestent bien des manuscrits découverts, était dans l’Italie du Nord la langue littéraire et classique : on a retrouvé dans les bibliothèques toute une série de romans carolingiens écrits en vers français.
Les rouleaux dont je parle se sont anéantis avec le goût gothique : mais quelquefois les plus grands maîtres ont jugé deux ou trois mots necessaires à l’intelligence du sujet de leurs ouvrages, et même ils n’ont pas fait scrupule de les écrire dans un endroit du plan de leurs tableaux où ils ne gâtoient rien. […] Ce discernement des sujets est extrêmement important, et l’on peut adresser aux peintres comme aux poëtes les vers qu’Horace écrivit pour ces derniers.
Saint Cyprien, dans la lettre qu’il écrivit à Donat pour lui exposer les motifs de sa conversion à la religion chrétienne, dit que les spectacles qui font une partie du culte des païens, sont pleins d’infamies et de barbarie. […] C’est ainsi qu’il s’en explique dans la lettre qu’il écrit au nom de Théodoric roi des ostrogots, à Simmaque préfet de Rome, pour lui ordonner de faire réparer le théatre de Pompée aux depens de ce prince.
N’étant sollicité d’aucun désir de renommée et d’aucune ambition d’auteur, il n’a jamais écrit pour son compte que selon le loisir et l’occurrence.
Mais en obéissant à l’impulsion et au progrès naturel de mes sentiments, j’ai écrit l’année suivante un recueil, bien imparfait encore, mais animé d’une inspiration douce et plus pure, Les Consolations, et grâce à ce simple développement en mieux, on m’a à peu près pardonné.
La voix grave de l’orateur ajoutait, nous écrit-on, à la solennité du langage, et on pouvait croire par moments qu’on entendait moins le directeur de l’Académie française s’adressant à un spirituel confrère, que le président d’une loge de francs-maçons recevant un nouvel initié.
. — Tant est vrai le mot que m’écrivait l’autre jour dans sa modestie un homme d’un beau nom et d’un vrai mérite, qui vient de donner une bonne édition de l’un des classiques épistolaires du xviie siècle : « Je sens mieux de jour en jour combien il faut savoir de choses pour parler de n’importe quoi sans dire une bêtise !
Mais si l’un de ces seconds Césars s’avisait, par culte, de vouloir écrire l’histoire du premier, gare à l’application naïve et crue qu’il ferait de son système !
Le lendemain, quelqu’un qui les avait beaucoup écoutées écrivit : Il y avait une fois une belle exposition de fleurs à l’Orangerie du Luxembourg ; c’était la plus belle qu’on eût vue depuis bien des saisons.
Du second, il a fait une magnifique, spirituelle, mais fatigante caricature : ancien négociant italien de soixante-treize ans, qui écrit le plus souvent des pensées de Balzac en style de Montaigne ; il me fait l’effet de ces richards des Indes parés de diamants à tous leurs doigts.
Octave Gréard Émile Augier n’a écrit que pour le théâtre, et peu de carrières dramatiques ont été plus heureuses.
Maurice Beaubourg Cette pièce (L’Enchantement), d’Henry Bataille, l’auteur de la Belle au bois dormant , de Ton sang et de la Lépreuse, est, à mon avis, la plus belle et la plus forte qu’il ait écrite.
Il est facile de reconnoître, dans ses Ecrits de Controverse, un esprit lumineux, une mémoire heureuse, un discernement sûr, qui le mettent à portée de combiner les systêmes, de rapprocher les objets, d’exposer les opinions, & de réfuter les erreurs.
Ses Comédies, toutes bien écrites, prouve qu’il possédoit l’art de saisir les ridicules, & de les peindre avec autant de fidélité que d’agrément.
On a beaucoup écrit sur le théâtre grec.
Avec une Notre-Dame des Douleurs, une Mère de Pitié, quelque saint obscur, patron de l’aveugle et de l’orphelin, un auteur peut écrire une page plus attendrissante qu’avec tous les dieux du Panthéon.
Il nous semble qu’on a vanté trop exclusivement son Petit Carême : l’auteur y montre, sans doute, une grande connaissance du cœur humain, des vues fines sur les vices des cours, des moralités écrites avec une élégance qui ne bannit pas la simplicité ; mais il y a certainement une éloquence plus pleine, un style plus hardi, des mouvements plus pathétiques et des pensées plus profondes dans quelques-uns de ses autres sermons, tels que ceux sur la mort, sur l’impénitence finale, sur le petit nombre des élus, sur la mort du pécheur, sur la nécessité d’un avenir, sur la passion de Jésus-Christ.
À moi tous les soucis, à eux toute la rêverie… Ils n’ont plus ni livres à écrire, ni journaux à faire, j’ai aboli l’imprimerie ; — et leurs contemplations muettes leur sont payées cent sous l’heure sur ma cassette impériale.
Si Gérard de Nerval avait seulement écrit les Excentriques au front du livre où sont réunis les articles faits pour les journaux ou pour des revues, ces biographies, tout au plus spirituelles, qui n’ont que l’intérêt raccourci des anecdotes et dont le titre, souvent déplacé, semblait promettre davantage, on n’aurait peut-être rien à objecter contre son titre, quoiqu’il pût trouver sans grand peine des types d’excentricités plus frappants, plus dramatiques, plus exceptionnels enfin, que les types qu’il nous a décrits.
S’il est vrai que les nations sont constituées par une poussière de fellahs, Taine en prend trop aisément son parti ; il a trop peur que la raison pure intervienne et dérange ces sommeils, cette belle ordonnance animale… Mais à peine ai-je écrit ces lignes et ces mots « servilité, servage » que, sans pouvoir rien en effacer, je proclame combien je suis injuste envers un homme qui, le seul, avec Fustel de Coulanges, et mieux que Fustel de Coulanges, m’a fait toucher des réalités dans l’histoire de mon pays.
Mais aussi lorsqu’un prince humain et bienfaisant, tel qu’il y en eut plusieurs, avait cessé de vivre, et que les prêtres récitaient ses actions en présence du peuple, les larmes et les acclamations se mêlaient aux éloges ; chacun bénissait sa mémoire, et on l’accompagnait en pleurant vers la pyramide où il devait éternellement reposer… Depuis trois mille ans, ces usages ne subsistent plus, et il n’y a dans aucun pays du monde, des magistrats établis pour juger la mémoire des rois ; mais la renommée fait la fonction de ce tribunal ; plus terrible, parce qu’on ne peut la corrompre, elle dicte les arrêts, la postérité les écoute, et l’histoire les écrit.
Ils n’entraînèrent aucune modification importante dans le régime de l’Église française, et ce n’est que l’histoire de ce régime que j’écris. […] Et dire que ceux qui écrivent ces phrases protestent contre le Syllabus, tout en le copiant ! […] Plus habile à écrire en français et à trouver la formule nette, M. […] Aulard écrivait : « J’entends bien dire que c’est violer les principes du républicanisme que de refuser à quiconque le bénéfice de la liberté et du droit commun. […] Goblet, écrivait : « … les associations catholiques ne sont pas et ne seront jamais des associations comme les autres.
Quant à sa philosophie religieuse, dont la profession de foi du Vicaire savoyard est le sublime portique, c’est une des plus éloquentes protestations contre l’athéisme ou l’irréligion qui ait jamais été écrite par une main d’homme. […] Rousseau l’écoute, il retient ; il s’inspire, et il écrit. […] À trente-six ans elle prit la plume et elle écrivit ses pensées sur le sujet qui occupait le plus sa vie, la religion.
Souvenirs wagnériens Ce n’est jamais sans émotion que je pense à l’époque de ma vie où j’ai vécu, pour ainsi dire, en communauté absolue avec l’œuvre de Wagner, allant presque chaque soir l’entendre à l’Opernhaus, aux concerts de Bilse, à l’Académie de chant où la jalousie des Berlinois siffla madame Materna, ou à l’une des auditions du « Wagner-Verein » dans lesquelles le grave talent de Betz interprétait des fragments de la tétralogie encore inconnue dans l’Allemagne du Nord ; — déchiffrant tant bien que mal, sur un mauvais piano de louage, les partitions que je ne connaissais jamais assez ; — lisant ses écrits qui venaient d’être réunis en édition définitive ; — causant surtout de lui avec quelques jeunes musiciens enthousiastes comme moi. […] Donc, il conçut, l’artiste, la théorie d’Œuvres, où toutes les formes d’art, affinées en leurs suprêmes essences, étaient unies pour la glorieuse expression, vraie et complète, de ce qui est ; et il conçut ces Œuvres, elles mêmes ; et il les conçut accomplies, faites chose, écrites, et vivantes, dans un livre. […] Les idées d’Opéra et drame se trouvent en germe dans des écrits bien antérieurs, et Tristan et Yseult n’est en somme que la réalisation d’un idéal dès longtemps entrevu. » Puis, successivement, il rapproche des théories Wagnériennes les théories des esthéticiens allemands, touchant 1° l’union de la poésie et de la musique ; 2° le mythe ; 3° le symbolisme et la portée populaire de l’œuvre d’art ; 4° les rapports de la religion et de l’art.
Un homme instruit, raisonnant assez bien sa maladie, et qui en a donné une description écrite, fut pris, vers l’Age de trente-deux ans, d’un état mental particulier. […] Si on lui lisait quelque chose dans la soirée, il se réveillait le lendemain matin l’esprit plein des pensées et des expressions entendues la veille, et il les écrivait de la meilleure foi du monde, sans se douter qu’elles ne lui appartenaient pas. […] que je voudrais avoir écrit cela !
Cela ne vit pas, mais ce n’en est pas moins là, au fond de nous-mêmes, et jamais nous ne parvenons à nous en délivrer. » Cette croyance morte, en effet, a laissé son empreinte dans la loi religieuse et civile, dans la coutume, dans les prescriptions écrites, dans l’ordre établi. […] Si l’on considère que la croyance est pour l’homme sa réalité la plus immédiate, il apparaît que les formes générales et impératives — dogme religieux, loi écrite, et coutume, — où la croyance s’exprime, sont pour les peuples animés de cette croyance des attitudes de première utilité. […] C’est ainsi qu’en Grèce, la défense de vendre la propriété demeure écrite dans la loi jusqu’à Solon.
C’est depuis La Fontaine sans La Fontaine, qui sait même s’il les aurait faits c’est depuis La Fontaine que Lamartine a écrit ses vers étonnants sur le chien. […] Voilà des vers que La Fontaine aurait pu écrire et qu’on peut dire que, de loin, il a inspirés à Lamartine. Il a fait plus, et ici je crois en être sûr : je ne crois pas que Vigny malgré ses souvenirs de chasseur, qui certainement l’ont aidé, je ne crois pas que Vigny aurait écrit la Mort du Loup si La Fontaine n’avait pas existé, et aurait compris aussi bien le sublime stoïcisme du loup qui souffre et meurt sans parler, sous les six couteaux qui lui sont entrés dans le corps ; — et il n’aurait pas dit : Comment on doit quitter la vie et tous les maux, C’est vous qui le savez, sublimes animaux.
Ces livres ne pouvaient être écrits qu’en Russie et par un Russe. […] En disant adieu à Viéra, il sentit pourtant son cœur se serrer ; il souffrait de quitter cette douce et excellente femme, ses larmes coulèrent sur le front pâle où il déposait un dernier baiser. — Je reviendrai bientôt, dit-il, et je t’écrirai, ma chère aimée. […] Le voyageur n’écrivait pas souvent, mais ses lettres étaient lues et relues avec avidité. […] Aujourd’hui je ne lui écris pas à elle-même, mais je lui écrirai de Stettin, par le retour du bateau. […] Je vous écrirai de là.
Il a cité un mot de M. de Salvandy sur lui-même, dans une lettre qu’il écrivait à M.
On annonce un écrit de M. de Montalembert sur cette question (l’'Univers en a donné ces jours-ci, je crois, quelque chose).
Auguste Le Prevost, membre de l’Académie des Inscriptions, homme instruit et bon antiquaire à l’endroit du moyen âge, écrivit au Moniteur pour tâcher de réfuter M.
Ce fort de Joux, où Mirabeau écrivait ses lettres brûlantes à Sophie, ne manquait pas, on le voit, en son beau temps, de tragédies d’amour.
Dès qu’il écrit, c’est autre chose… Pourtant il a commencé par faire des vers très beaux et, malgré quelques singularités, très intelligibles (sans quoi, je n’aurais pas osé dire « très beaux », car je ne me moque jamais des gens).
Giraud, qui a la religion de la poésie, aurait-il craint de ne pouvoir se pardonner d’avoir écrit une œuvre poétique imparfaite, ou est-ce simplement le hasard qui a voulu qu’il jetât sa gourme en prose ?
Le Public, qu’on ne peut y envoyer avec lui, sera du parti de Philoxene, & le Tyran n’aura pour partage que le ridicule de ses Ecrits, & la honte de l’oppression.
Quand on s’exprime avec cette élégance & cette politesse, n’est-on pas bien autorisé à dire que les Trois Siecles sont écrits d’un style de laquais ?
On ne sait, après cela, quel nom donner à l'étrange Divinité qui a inspiré à un de nos plus célebres Poëtes le courage d'avancer, dans ses Ecrits, que le mérite de Rousseau se bornoit à deux ou trois Odes, qui ne sont , dit-il, que des déclamations de Rhétorique ; à autant de Pseaumes au dessous des Cantiques d'Esther & d'Athalie, & à quelques Epigrammes dont le fond n'est jamais de lui.
On s’est borné à celles que leur singularité a sauvées de cet oubli profond, auquel les écrits polémiques sont d’ordinaire condamnés.
Les anachorètes écrivirent de la douceur du rocher et des délices de la contemplation : c’est le premier pas de la poésie descriptive.
Mais tandis qu’il y a tant de manières différentes d’écrire qui chacune ont leur mérite particulier, n’y aurait-il qu’une seule manière de bien peindre [?]
C’était un aimable compagnon… Quand vous lui écrirez, faites-lui mes compliments, brave gendarme.
Il avait commencé par lire les auteurs d’aujourd’hui, ceux qui écrivent la langue contemporaine, puis, remontant peu à peu, il avait passé aux auteurs du XIXe siècle, puis à ceux du XVIIIe siècle et ainsi de suite, s’habituant à la langue archaïque par transitions lentes et se faisant, du reste, quoique marchant à reculons, une idée fort nette de la suite de notre civilisation.
Usage barbare dont les nations se seraient constamment abstenues si l’on en croyait les auteurs qui ont écrit sur le droit des gens, et qui pourtant était alors pratiqué par ces Grecs auxquels on attribue la gloire d’avoir répandu la civilisation dans le monde.
Et par cela nous ne voulons pas dire qu’ils n’écrivirent pas d’une façon compréhensible à chacun. […] Ils écrivent le considérable traité du traumatisme social. […] La faculté d’écrire ne consiste pas seulement en le don inné de l’expression par le verbe. […] Du moins, il faut écrire pour tous les hommes et non spécialement pour le peuple. […] Lire et écrire — voyez comme — ne suffit pas, en soi.
V Un autre poète, ayant pensé que ni Leconte de Lisle ni Mme Ackermann n’avaient épuisé la veine, a écrit un volume entier d’anathèmes et a prétendu mettre le matérialisme en vers. […] Si quelque Veuillot eût voulu faire la satire du matérialisme et de l’athéisme, et, pour cela, en faire la parodie, il n’eût eu qu’à écrire les Blasphèmes, qui, d’ailleurs, rappellent par beaucoup de traits le style de Louis Veuillot. […] Richepin nous annonce, cependant, qu’il ira poursuivre jusque dans les étoiles ce Dieu qu’il sait n’être nulle part ; lui aussi, il a écrit son Ibo, non sans imiter celui du maître, comme s’il en voulait faire la caricature. […] Richepin a trop oublié ce qu’il avait écrit lui-même : Assez !
Le plus qu’il me sera possible, je laisserai Kant s’expliquer lui-même ; j’analyserai successivement les divers monumens célèbres qui renferment son système entier : d’abord la Critique de la Raison pure, qui contient sa métaphysique, puis la Critique de la Raison pure pratique, qui contient sa morale ; enfin, deux ou trois autres écrits qui développent la Critique de la Raison pure pratique, et transportent les principes généraux de la morale kantienne dans la morale privée, dans la morale sociale et dans le droit public. […] Il avait aussi le malheur d’être mal écrit ; ce qui ne veut pas dire qu’il n’y eût souvent infiniment d’esprit dans les détails, et même de temps en temps d’admirables morceaux ; mais, comme l’auteur le reconnaît lui-même avec candeur dans la préface de l’édition de 1781, s’il y a partout une grande clarté logique, il y a très peu de cette autre clarté qu’il appelle esthétique, et qui naît de l’art de faire passer le lecteur du connu à l’inconnu, du facile au difficile, art si rare, surtout en Allemagne, et qui a entièrement manqué au philosophe de Koenigsberg. […] Je m’attacherai donc à faire bien connaître ces trois écrits. […] La charte de la philosophie du xixe siècle n’est pas encore écrite.
Le traité du docteur Prosper Lucas, en deux gros volumes, est le meilleur et le plus substantiel de ceux qui ont été écrits sur ce sujet. […] Ces deux cas très distincts sont souvent confondus par ceux qui ont écrit sur l’hérédité. […] Pour bien évaluer tout ce qu’ils ont pu, il est presque indispensable de lire quelques-uns des nombreux traités spéciaux écrits sur ce sujet, et de voir les produits eux-mêmes. […] « C’est, dit-il, la baguette magique au moyen de laquelle il appelle à la vie quelque forme qu’il lui plaise. » Lord Somerville écrit au sujet de ce que les éleveurs ont fait à l’égard des Moutons : « Il semblerait qu’ils aient esquissé une forme parfaite, et qu’ils lui aient ensuite donné l’existence. » L’habile éleveur, sir John Sebright, avait coutume de dire des Pigeons « qu’il répondait de produire quelque plumage que ce fût en trois ans ; mais qu’il lui en fallait six pour obtenir la tête et le bec. » En Saxe, l’importance du principe de sélection à l’égard des Moutons mérinos est si pleinement reconnue, que certains individus s’en sont fait un métier.
. — Il faut être national et fort, avant tout et tout de suite… » Qu’était-ce enfin que cet ami de beaucoup d’esprit (dans lequel il m’est impossible de ne pas reconnaître M. de Rémusat, l’homme des idées, sinon de l’action), qui du fond de son département écrivait à M. […] À peine roi et roi par force, tout en jubilant du bonheur de l’être, il écrit à M.
. — Lettres écrites d’Allemagne31. […] Ayant depuis longtemps lu et étudié, pour mon compte, quelques-uns des écrits de M.
Le monde ne sait pas les sublimes ennuis Des rêves éveillés qu’on fait toutes les nuits ; Il ne sait pas, tandis qu’il voue une génisse, Ce qu’un vers sibyllin coûte à la pythonisse ; Tandis que le tribun parle et qu’on bat des mains Au forum, et qu’on lève et le poing et la chaîne, Elle écrit de son sang, sur ses feuilles de chêne, Vos grandes annales, Romains ! […] Adolphe Dumas avait écrit toujours ainsi, son poëme serait classé autrement qu’il l’est.
Son métier, dont il a été longtemps préoccupé après sa cessation de travail, ne l’occupe plus, ses livres sont pour lui comme s’il ne les avait pas écrits… » Vers le 30 mai : « Comme un petit enfant, il s’occupe seulement de ce qu’il mange, de ce qu’il met. […] « La semaine prochaine, écrit-il à Madame Roger des Genettes (1er mai 1874) j’irai à Clamart ouvrir des cadavres… Oui, Madame, voilà jusqu’où m’entraîne l’amour de la littérature. » 27 Durant toute sa vie, sa vie puissante et angoissée d’ailleurs, il resta l’anatomiste du verbe et, « tenant la plume comme un Scalpel » 28, disséqua jusqu’à la souffrance ses phrases et ses périodes.
La gloire des écrits ou celle des actions est soumise à des combinaisons différentes ; la première, empruntant quelque chose des plaisirs solitaires, peut participer à leurs bienfaits ; mais ce n’est pas elle qui rend sensibles tous les signes de cette grande passion ; ce n’est pas ce génie dominateur, qui, dans un instant, sème, recueille et se couronne ; dont l’éloquence entraînante, ou le courage vainqueur décident instantanément du sort des siècles et des empires ; ce n’est pas cette émotion toute puissante dans ses effets, qui commande en inspirant une volonté pareille, et saisit dans le présent, toutes les jouissances de l’avenir. […] La célébrité qu’on peut acquérir par les écrits est rarement contemporaine, mais alors même qu’on obtient cet heureux avantage, comme il n’y a rien d’instantané dans ses effets, d’ardent dans son éclat, une telle carrière ne peut, comme la gloire active, donner le sentiment complet de sa force physique et morale, assurer l’exercice de toutes ses facultés, enivrer enfin par la certitude de la puissance de son être.
En appliquant la doctrine de l’évolution à la critique, il a obtenu deux résultats : évaluer plus justement la pression des œuvres déjà écrites sur les esprits qui créent ensuite d’autres œuvres, détacher par conséquent parmi toutes les causes la détermination résultant de la tradition littéraire ; ensuite, et surtout, laisser à l’individualisme son libre jeu, marquer nettement, toutes les causes étant définies et classées, ce que l’accident imprévu d’un grand homme qui survient peut apporter de perturbation dans le mouvement littéraire, soit en le déviant, soit par l’addition d’une inestimable force qui multiplie l’intensité des effets. […] Une forte, fine psychologie, vécue et sentie, non livresque et scénique, d’où l’émotion sortait d’elle-même sans violences et sans ficelles, voilà le mérite éminent des trois œuvres principales976 qu’il a écrites, où par surcroît il a mis toutes les grâces de son esprit et sa forme exquise de style : Révoltée, d’abord, où des parties supérieures semblaient réaliser soudain le théâtre qu’on cherchait, expression intense et simple de la vie intérieure : le Député Leveau (1891), étude vraie encore, peut-être plus facile et plus grosse ; le Mariage blanc (1891), hypothèse psychologique d’une infinie délicatesse et d’une profondeur morale qui ont été méconnues.
je sais tout ce qu’on peut répondre, et ce que développent à ce sujet, sur les indications de leurs maîtres, tous les candidats à la licence ès lettres (car Molière est chez nous une superstition nationale) : que La Bruyère écrit en moraliste, et Molière en auteur dramatique ; qu’il faut tenir compte du « grossissement » nécessaire à la scène et de l’« optique du théâtre » ; qu’Onuphre, par trop de vérité, s’évanouirait sur les planches, etc… Je n’en suis plus du tout convaincu ; et, s’il faut tout dire, je ne goûte Tartuffe que dans les endroits précisément où, pour le ton du moins, il se rapproche d’Onuphre. […] La Bruyère écrit, par exemple, sans s’étonner : « … Si Troïle dit d’un mets qu’il est insipide, — ceux qui commençaient à le goûter, n’osant avaler le morceau qu’ils ont à la bouche, ils le jettent à terre… » Or, tout se tient ; et j’imagine que ces gens-là étaient moins exacts que nous à se garder de certaines incongruités.
Ainsi, dans La Lingère du Palais (1682), Arlequin faisait la caricature de Mademoiselle Champmêlé ou Chamelay, comme écrit Gherardi, et jouait avec Pasquariel la fameuse scène du Cid : Rodrigue, qui l’eût cru ? […] Attachez-vous aux procès par écrit et multipliez si adroitement les incidents et la procédure qu’une affaire blanchisse dans votre étude avant que d’être jugée.
Une longue exposition de doctrines bien dépassées depuis l’époque où écrivit l’auteur, serait inutile ici. […] En effet, je remonte des paroles (écrites ou parlées) de mes semblables aux faits et idées qu’elles représentent : ce qui est une association.
Dolet y fait parler un pendu qui avait eu l’honneur, après son exécution, d’être disséqué dans l’amphithéâtre public de Lyon par Rabelais en personne, ou qui du moins lui avait fourni le sujet d’une belle leçon d’anatomie : En vain la Fortune ennemie a voulu me couvrir d’outrages et d’opprobre, disait le pendu dans les vers de Dolet ; il était écrit qu’il en serait autrement. […] J’avais alors un souverain mépris pour Rabelais. » Dans ses Lettres philosophiques, il a parlé de lui très légèrement en effet, en le mettant au-dessous de Swift, ce qui n’est pas juste : « C’est un philosophe ivre, concluait-il, qui n’a écrit que dans le temps de son ivresse. » Mais, vingt-cinq ans plus tard, il lui a fait réparation en écrivant à Mme Du Deffand : J’ai relu, après Clarisse, quelques chapitres de Rabelais, comme le combat de frère Jean des Entommeures et la tenue du conseil de Picrochole ; je les sais pourtant presque par cœur, mais je les ai relus avec un très grand plaisir, parce que c’est la peinture du monde la plus vive.
Les lecteurs reconnurent en ces livres frustes le don suprême de susciter des émotions nouvelles ; l’on y sentit une âme farouche et sombre, interprétant le spectacle de la vie et l’agitation des âmes en sensations primitives ou barbarement subtiles ; et le sérieux profond, l’âpre signification humaine d’écrits aussi tristes qu’Humiliés et offensés, Crime et châtiment n’échappa à aucun de ceux que sollicite le penchant à comprendre ce qu’ils lisent. […] Il n’est rien de plus haut, de scène écrite en phrases plus nobles, plus pénétrantes en tout cœur, que cet incident final d’Humiliés, où Natacha, ayant consommé son martyre et consenti à ce que son faible amant la quittât, succombe enfin à ses forces brisées, et cependant encore éprise, dit amèrement et comme en rêve, la honte et la délicieuse humiliation de son attachement.
Lorsqu’on fait un poème, un tableau, une comédie, une histoire, un roman, une tragédie, un ouvrage pour le peuple, il ne faut pas imiter les auteurs qui ont écrit des traités d’éducation. […] Il faudrait l’écrire sur la porte de son atelier : Ici les malheureux trouvent des yeux qui les pleurent.
On propageait dans les journaux et dans les écrits les bonnes doctrines littéraires, qui tiennent de si près aux bonnes doctrines de la société. […] Dans la suite de cet écrit les voies de la Providence nous seront souvent montrées ; souvent aussi nous rencontrerons les limites de la liberté de l’homme.
Combien de fois, lorsqu’il m’arrivait d’écrire sur des hommes de la fin du xviiie siècle qu’il avait connus, ne m’adressa-t-il point, par la main de sa respectable compagne, des souvenirs à lui personnels, des particularités qui lui revenaient à l’esprit, des encouragements à poursuivre !
Il a écrit un petit poëme, la Maison des champs, et aussi l’Enfant prodigue, espèce d’idylle biblique.
Gilbert Augustin-Thierry « Cet homme devait subir toutes les suggestions, y étant prédisposé par l’atavisme… « Atavisme … responsabilité solidaire et indéfinie de toute une race devant Dieu suivant qu’il est écrit au Décalogue : Je suis le Dieu fort et je sais châtier l’iniquité du père jusque sur les enfants… » … Ô Justice immanente !
Alphonse de Lamartine Cet Orphée républicain du Bosphore déchiré pour sa modération par les femmes thraces de la Terreur… Maintenant, voici quelques strophes de sa dernière élégie (La Jeune Captive), écrite la veille de son supplice, pour déplorer le prochain supplice de Mlle de Coigny, sa compagne de captivité.
Voilà qui est assez peu logique pour un homme de tant de bon sens : on peut écrire en métaphores très rassises, on peut ne pas hanter la Place-Royale, et n’en pas moins refuser son suffrage à son Agnès qui n’a point succombé, comme il le voudrait établir, sous les attaques intolérables de l’école nouvelle, mais qui a péri très justement par l’absence des qualités qui donnent la vie et font la gloire.
La vérité est que madame de Sévigné, dont pas une locution n’a vieilli, Descartes, Pélisson, Pascal, Malherbe, Régnier, Corneille, avaient écrit longtemps avant qu’aucun des écrivains du siècle de Louis XIV eut paru dans la littérature, même avant le règne de ce prince.
Mais elle n’avait encore rien publié alors ; ses premiers écrits n’ont paru qu’après le mariage de mademoiselle de Rambouillet et la mort de Louis XIII, en 1643 : elle fut jusque-là accueillie à l’hôtel de Rambouillet, non comme auteur, mais comme fille d’esprit, convenablement élevée, sœur d’un homme de lettres fort répandu, et aussi comme une personne peu favorisée de la fortune, dont la société, agréable à Julie qui était du même âge, n’était pas sans quelque avantage pour elle-même33.
Malherbe a écrit : « C’est que la terre était brûlée / S’ils n’eussent tué ce flambeau. » NdA Défendre (il en était déjà de même du latin defendere) veut dire à la fois repousser et protéger.
Écrite comme une autobiographie, en une série de notes éparses que relie à peine un récit d’amour ténu et bizarre, la Course à la Mort est l’histoire d’un jeune homme en qui le pessimisme latent de cette époque, portant ses dernières atteintes, devient ressenti et raisonné, envahit et stérilise le domaine des sentiments, frappe d’une atonie définitive l’âme qu’il a mortellement charmée.
Voilà deux vers qui ne dépareraient pas le poème écrit du style le plus haut et le plus soutenu.
L’art d’écrire semble avoir suivi l’art de la peinture : la palette du poète moderne se couvre d’une variété infinie de teintes et de nuances ; le poète antique compose ses tableaux avec les trois couleurs de Polygnote.
Ces sciences sont si fort à la mode depuis quelque tems, qu’une foule de Mathématiciens se sont empressés d’écrire des traités élémentaires.
On pourroit dire des années ce que Virgile a dit des regions quand il écrit : que toutes leurs productions ne sont point également excellentes.
Nous parlions plus haut de l’énorme place qu’occupe déjà le roman dans la littérature moderne et de la difficulté de l’écrire d’une manière nouvelle et piquante.
Il a péri, non entre les quatre rideaux que Jean-Paul appelait les coulisses de la vie, mais en pleine tempête, au pied du grand mât du vaisseau sur lequel, il était embarqué, après avoir refusé de descendre dans la chaloupe de sauvetage, intrépide comme le plus intrépide des boucaniers de ses écrits.
Il nous a écrit enfin ces deux contes qui ne nous feront pas dormir debout, mais bien y veiller, de la vertu et des chastes amours du xviiie siècle !
Il n’écrivait d’anecdotes ni sur lui-même, ni sur ses amis.
Les romanciers du même temps s’imaginaient écrire des histoires véritables, et le Boiardo, l’Arioste, nés dans un siècle éclairé par la philosophie, tirèrent les sujets de leur poème de la chronique de l’archevêque Turpin.
Cet écrit restera donc désormais dans l’état où il est aujourd’hui. […] Le philosophe parle et écrit. […] On s’en va répétant que Racine écrit mieux que Corneille : dites seulement qu’ils écrivent tous deux très différemment, et comme on écrivait dans les deux époques si différentes où ils ont vécu. […] On perdrait les écrits de Port-Royal qu’on retrouverait Port-Royal tout entier dans Champagne. […] Vous les trouverez écrits dans la glorieuse déclaration des droits qui a brisé à jamais la monarchie de Louis XV et préparé la monarchie constitutionnelle.
George Elliot elle-même a écrit : « En vérité, il n’y a pas un seul portrait dans Adam Bede, mais seulement les suggestions de l’expérience arrangées en nouvelles combinaisons. » Ce qui est vrai de George Elliot, génie de second ordre pour l’invention et la composition, le sera encore plus pour les grands génies littéraires ou artistiques. […] Il fallait qu’une telle épopée fût écrite : mais cette épopée ne doit pas se donner comme égale à la réalité, et, s’il ne faut pas placer le cœur de l’homme dans le cerveau, il n’est pas non plus scientifiquement exact de le localiser dans l’abdomen. « Le propre de la vérité, a dit Hugo, c’est de n’être jamais excessive. » Toutes les fois qu’on a réagi contre un abus, on est porté à tomber dans l’abus contraire ; c’est une nécessité de psychologie et même plus généralement de mécanique : on ne corrige une erreur que par une erreur de sens contraire. […] Eugénie de Guérin écrit, en feuilletant des papiers « pleins de son frère » : — « Ces choses mortes me font, je crois, plus d’impression que de leur vivant, et le ressentir est plus fort que le sentir. » Diderot a écrit quelque part : « Pour que l’artiste me fasse pleurer, il faut qu’il ne pleure pas ! […] Le sentiment de la nature et aussi celui de l’humanité se sont ainsi élargis. « Je suis revenu à l’Ancien Testament, écrivait Henri Heine en 1830.
La parole intérieure inspirée, propre aux poètes qui croient écrire sous la dictée de la Muse, doit être rattachée à la parole intérieure dramatique. […] Mais il n’est pas besoin qu’un interlocuteur soit prochain ou récent pour que notre parole intérieure prenne le ton du dialogue et s’accompagne de l’image vague d’un ami. « Au moment où j’écris, dit M. […] Nous conservons provisoirement l’expression consacrée ; elle ne rend pas exactement […], littéralement le divin, seul terme employé (avec […], un dieu, comme synonyme) par Xénophon et Platon. […] ne se rencontre pas, dans les écrits sur ce sujet, avant Plutarque (Fouillée, La philosophie de Socrate, t. […] Ce rapprochement est d’autant plus légitime que le petit doigt est un […] très ancien, dont on a écrit l’histoire : voir l’étude de M. […] Quand Egger présente cette fiction comme une « anecdote historique », qui « nous apprend comment fut conçu l’un des plus fins chefs-d’œuvre de la poésie française » à partir de ce premier vers improvisé, il suit la toute récente Biographie d’Alfred de Musset (Paris, Lemerre, 1877, p. 149) où Paul de Musset, « parallèlement au récit d’Emmeline et peut-être un peu d’après ce récit » (« Pléiade », note p. 794), raconte la liaison de Musset avec Mme Jaubert dans le temps qu’il écrivait les Confessions d’un enfant du siècle et applique à l’auteur l’aventure du jeu amoureux déclenché dans la nouvelle par les stances « A Ninon ».]
Ses lettres, écrites avec soin à la fois et avec naturel, ont certainement été conservées par tous ceux qui en ont reçu ; on en pourra faire un recueil charmant et d’une grande richesse morale, qui sera dans le ton de Franklin.
Dans une lettre écrite de Nîmes à Mlle Des Houlières, le 10 septembre 1702, Il disait : Votre attention, mademoiselle, sur ce qui me regarde est très obligeante.
— M. de Ravignan, jésuite et prédicateur célèbre, vient de publier une brochure qui obtient un grand succès et qui le mérite : c’est le premier écrit sorti des rangs catholiques, durant toute cette querelle, qui soit digne d’une grande et sainte cause.
Madame du Hausset semblait faite pour ce rôle de Suétone par sa position et par son caractère ; il est dommage qu’elle n’ait ni plus regardé ni plus écrit.
Les Mémoires écrits de cette sorte pourraient atteindre à la dignité ou tout au moins à l’intérêt de l’histoire.
La dernière lettre de Camille Desmoulins écrite à sa femme, avant de marcher à la mort, est un mémorable et touchant exemple de cette exaltation qui ne devait s’éteindre qu’avec la vie : mais ici il n’y a rien qui doive étonner ; pour une telle affection, dans un tel moment, nulle expression ne suffit ; l’énergie de l’amour est incalculable, et, comme dit Bacon, c’est la seule passion qui ne fasse pas mentir l’hyperbole.
Nobles, bourgeois, ou vilains, il n’y a guère de différence entre les classes ; l’égalité intellectuelle est aussi réelle que l’inégalité sociale ; savoir le latin, savoir écrire, savoir lire, sont choses rares, et qui trahissent quelque relation ou caractère clérical.
Un long séjour à Aix-en-Provence, où il fit ses études, et de nombreux voyages en Italie (de 1896 à 1899) entretinrent en lui une exaltation qui, jusqu’à ce jour, ne s’est pas contenue et forme en quelque sorte le caractère de son talent — de son génie, écrirait-il.
L’historien ne devrait pas même écrire en vue de soutenir une thèse, d’établir le bien fondé d’un système ; il risque trop ainsi de fausser le sens des phénomènes qu’il étudie.
Après s’être glorifiés des Ecrits de M.
Ils nous ont sans doute laissé d’admirables peintures des travaux, des mœurs et du bonheur de la vie rustique ; mais, quant à ces tableaux des campagnes, des saisons, des accidents du ciel, qui ont enrichi la muse moderne, on en trouve à peine quelques traits dans leurs écrits.
On voit au-dessus des placards où ces loix sont écrites, des tableaux répresentans le supplice auquel les infracteurs qui les violeroient seroient condamnez.
Les poëtes dramatiques dignes d’écrire pour le théatre, ont toûjours regardé l’obligation d’inspirer la haine du vice et l’amour de la vertu, comme la premiere obligation de leur art.
En effet, il paroît que dès le tems de Quintilien qui a écrit deux siecles avant Ammien Marcellin, chaque son avoit déja sa corde particuliere dans la lyre.
De jeunes belles-sœurs observaient les nouveaux-venus avec un intérêt encore plus curieux qu’affectueux peut-être ; mais tout ce petit manége ne tint pas longtemps en face d’un hôte aussi imprévu ; on avait affaire en sa personne au plus irrésistible génie (le Genius des Anciens), à celui qui se rit de la contrainte et qui épanouit les fronts : « Quant à moi, écrivait Désaugiers racontant ce premier accueil et comment il avait rompu la glace, j’ai fait des prodiges, soit dit sans me flatter. […] On ne sait rien d’ailleurs de précis ; il parlait peu de son passé et de ses aventures de jeunesse, ou du moins il n’en parlait qu’en courant, entre la coupe et les lèvres ; il en disait quelquefois : « J’écrirai tout cela un jour, quand je serai vieux ; » mais ce souvenir, chez lui, n’était qu’un éclair ; et l’abondance de la vie présente, le jet de chaque moment, recouvrait tout20. […] Il les lisait jusqu’au bout, et écrivait aux auteurs des lettres longues, motivées, paternelles, qui adoucissaient les refus.
Déjà en 1766, le marquis de Mirabeau écrivait : « Ce serait faire injure à la plupart de nos ecclésiastiques à prétentions que de leur proposer une cure. […] Un ancien fermier général, homme d’esprit et sans préjugés, écrit sérieusement pour justifier l’achat de Saint-Cloud : « C’était une bague au doigt de la reine ». […] « Votre Majesté sait mieux que moi, écrit l’abbé de Vermond à l’impératrice Marie-Thérèse135, que, d’usage immémorial, les trois quarts des places, des honneurs, des pensions sont accordés non aux services, mais à la faveur et au crédit.
» me disaient quelques-uns d’entre eux avec un air de triomphe. « Écrivez, leur répondis-je, que d’ici à six mois la maison d’Orléans aura cessé de régner en France. » Ils sourirent d’incrédulité, comme on sourit à un paradoxe. […] Appelé par le hasard à formuler et à motiver en une seule nuit cette diplomatie, dont tous les liens et toutes les traditions venaient de se briser en un seul jour, je ne manquai pas d’évoquer en silence l’esprit de l’Assemblée constituante, qui avait toujours été l’âme de M. de Talleyrand tant que Napoléon avait souffert la sagesse dans ses conseils, et je me demandai, avant d’écrire le manifeste de la république au dehors, quel serait dans ce cabinet, plein de ses souvenirs et de sa supériorité, l’avis de ce grand héritier du cardinal de Richelieu, du duc de Choiseul et de Mirabeau. […] Au congrès de Châtillon, et le Rhin franchi par sept cent mille hommes, M. de Metternich tentait encore de négocier pour qu’on offrît des conditions plus tolérables au vaincu de Leipsick (lisez les correspondances diplomatiques entre Napoléon et ses plénipotentiaires au congrès de Châtillon ; elles sont écrites du champ de bataille ; elles varient de la nuit au jour, selon la défaite ou la victoire).
L’historien se venge en racontant ; c’est Némésis qui écrit sous le manteau d’un philosophe. […] Mais il n’y en a qu’un depuis qu’on écrit les annales des peuples, et, en considérant la prodigieuse rencontre de facultés diverses que la nature et la société doivent faire concorder dans un même homme pour faire un Tacite, il n’est pas probable qu’il y en ait deux. […] Un de ses rédacteurs nous accuse de palinodie pour cette opinion ; qu’il nous lise : nous n’avons jamais pensé, écrit, agi au sujet de l’Italie que dans le sens d’une confédération unifiée par une diète nationale des États unis italiens, reconnue et garantie par toute l’Europe.
Une musique nouvelle deviendra nécessaire, écrite, non jouée, suggérant l’émotion sans l’intermédiaire de sons entendus, la suggérant ainsi meilleure et plus intime. […] « Il m’a été impossible de serrer la main, en leur disant adieu, à chacun des membres de cette superbe réunion d’artistes qui, dans ces heureux jours de mai, venant de maintes contrées lointaines, se sont groupés autour de moi pour célébrer notre grand Beethoven, et il m’est également difficile maintenant de leur adresser, même par écrit, ce salut d’adieu. […] Quel qu’il soit, le poète qui a fait Siegfried, le musicien qui a écrit le duo de Siegfried et de Brünnhilde, est aussi grand que les plus grands.
En lisant de tels écrivains, on sent que l’esprit des Locke, des Hume, des Adam Smith, des Bentham, n’est pas perdu, qu’il revit avec les mêmes méthodes et le même langage dans leurs écrits. […] Quant à l’idée d’obligation qui constitue la loi morale proprement dite, Bain la regarde comme un produit de la loi écrite, par conséquent encore de l’expérience, dont la loi écrite n’est que la formule.
J’ai, de plus, écrit un « traité de l’E muet considéré dans ses rapports avec les diphtongues et les autres voyelles ». […] — Tu acquiers, il est vrai, par là, et par tes abominables écrits, les suffrages des vils lecteurs, mais le mépris de la Caste t’écrasera. […] Dès lors toute ponctuation devient superflue ; la phrase principale pose le thème et, pour cette raison, elle est écrite en très gros caractères ; les propositions incidentes viennent s’y rattacher et, bien entendu, elles sont écrites en caractères plus petits d’après leur valeur. […] Ce fut un déluge de verbiage et d’écrits à rendre fol. […] Je gagerais que vous avez jadis écrit une tragédie.
Comme au temps féodal, ils en appellent d’abord aux armes, et gardent l’habitude de se faire justice par eux-mêmes et sur-le-champ. « Jeudi dernier12, écrit Gilbert Talbot, comme milord Rytche allait à cheval dans la rue, un certain Wyndhans lui tira un coup de pistolet… Et le même jour, comme sir John Conway se promenait, M. […] Il y en a pour l’esprit, dans ces nobles et beaux écrits qui, répandus, traduits, interprétés, apportent la philosophie, l’éloquence et la poésie de l’antiquité restaurée et des Renaissances environnantes. […] Ils vivent comme ils peuvent, font des dettes, écrivent pour gagner leur pain, montent sur le théâtre. […] Heywood, qui joue presque tous les jours, s’impose, en outre, pendant plusieurs années, l’obligation d’écrire un feuillet chaque jour, compose à la diable dans les tavernes, peine et sue en vrai manœuvre littéraire30, et meurt laissant deux cent vingt pièces, dont la plupart se perdront. […] Elle a été au-delà ; car si ce sont ici des mélodrames, ce sont des mélodrames sincères, fabriqués, non pas comme les nôtres, par des littérateurs de café pour des bourgeois paisibles, mais écrits par des hommes passionnés et experts en fait d’actions tragiques, pour une race violente, surnourrie et triste.
Mais d’abord sachez que tout le récit est écrit, à peu près comme les chants du Tasse, en stances rimées de sept vers inégaux dans leur régularité. […] La chanson est un véritable poème héroïque, écrit avec la poudre et le sang sur le pont d’un vaisseau démâté par le canon. […] Il y respire une pureté d’images, une verve de bonheur, une jeunesse de cœur et de génie qui ne peuvent avoir été écrites que par un poète de vingt ans. […] Cela est écrit dans le cœur avec des larmes, comme dans l’oreille avec des sons, comme dans les yeux avec des images.
Un diplomate de premier ordre, le marquis de Gabriac, longtemps ambassadeur à Turin, et aujourd’hui sénateur, atteste, dans un écrit récent et très informé, les insistances de la maison de Savoie auprès des puissances coalisées, pour obtenir d’elles le démembrement du Dauphiné à son profit. « Heureusement », dit l’écrivain diplomatique, « l’empereur de Russie, aussi généreux dans la victoire que courageux dans les revers, s’opposa énergiquement à ce démembrement de la France, et son veto fit renoncer à ce projet ; mais il (p. 389) consentit à la restitution à la maison de Savoie de ce qui avait été alloué l’année précédente à la sécurité des frontières françaises en Savoie. » Mais le gouvernement piémontais, en revendiquant contre nous les influences protectrices de la Russie, n’en reçut pas des influences libérales. […] Il écrivit de Modène pour déclarer qu’il n’accepterait le titre de roi que dans le cas où son frère, devenu libre, ratifierait son abdication ; mais que, dans tous les cas, il considérait comme rebelles tous ceux de ses sujets qui avaient participé aux actes de Turin ; c’était déclarer la rébellion de son propre neveu le prince de Carignan, fauteur de la constitution espagnole, de l’abdication du roi, et régent révolutionnaire du royaume. […] Elle a écrit le manifeste de la paix, elle s’est interdit à elle-même la propagande sourde ou la propagande armée. […] Ici nous n’en sommes pas réduits à conjecturer ; nous pouvons affirmer avec certitude l’opinion de Machiavel sur les vrais intérêts de sa patrie, car ses opinions sur la nature de la constitution fédérale qui convient à l’Italie sont toutes écrites d’avance dans les considérations lumineuses et anticipées sur la nature des choses de son temps et des temps futurs ; la politique tout expérimentale de Machiavel n’était que de la logique à longue vue ; la logique est le prophète infaillible des événements à distance : le génie est presbyte.
Quel profit espérer d’une Histoire naturelle écrite il y a plus de deux mille ans, par un Grec de Stagyre ? […] Il avait certainement disséqué beaucoup d’animaux ; au témoignage de Pline, il avait même écrit un livre tout entier sur l’anatomie du caméléon. […] Le premier néglige volontairement l’étude des sciences naturelles ; le second écrit cette obscure et magnifique cosmogonie qui s’appelle le Timée ; mais s’il y proclame à chaque page le principe des causes finales, s’il a des vues ingénieuses, parfois profondes, sur l’organisation du corps humain et la disposition de ses parties, le symbolisme mystique qui remplit l’œuvre entière en exclut tout caractère vraiment scientifique. […] Lewes, ordinairement sévère jusqu’à l’injustice pour les écrits scientifiques d’Aristote, s’avoue désarmée devant la magistrale ordonnance, les vues pleines de pénétration et de grandeur du Περί ζώων γενέσεως.
Il a écrit dans son livre De la sagesse, en distinguant chez les hommes les divers genres de vie, soit tout à fait privée et intérieure, soit de famille, soit publique, que « de ces trois vies, interne, domestique, publique, qui n’en a qu’une à mener, comme les ermites, a bien meilleur marché de conduire et ordonner sa vie, que celui qui en a deux ; et celui qui n’en a que deux, est de plus aisée condition, que celui qui a toutes les trois. » Serait-ce dans ce sens tout philosophique qu’il voulait devenir ermite ou religieux ? […] Joubert) a dit, pour donner à entendre ce qu’il y a de divin dans le christianisme : « On ne peut ni parler contre le christianisme sans colère, ni parler de lui sans amour. » C’est cet amour qu’on ne rencontre point dans les écrits religieux de Charron.
Il n’écrit pas pour les rimeurs du jour ni pour les courtisans, dit-il, « qui n’admirent qu’un petit sonnet pétrarquisé ou quelque mignardise d’amour » qui n’a qu’un propos et qu’un ton ; mais il s’adresse aux « gentils esprits, ardents de la vertu ». […] L’année suivante (1553), le docte Muret jugea à propos de commenter ce recueil de sonnets ; il voulait venger Ronsard contre la critique des ignorants, contre l’arrogance, disait-il, de ces acrêtés mignons dont « l’un le reprenait de se trop louer, l’autre d’écrire trop obscurément ; l’autre d’être trop audacieux à faire de nouveaux mots ».
Écrit par Vallot, d’Aquin, et Fagon, tous trois ses premiers médecins ; publié avec introduction, notes, etc., par MR Le Roi57. […] Ces trois médecins, Vallot, d’Aquin, Fagon, écrivent donc successivement le Journal de l’auguste santé qui leur est confiée.
Louis Paris, frère du précédent, parlant sévèrement de Boileau, dans ses utiles études sur les Mystères, écrira tout couramment : « On ne nous accusera pas d’irrévérence quand nous dirons que le législateur du Parnasse, l’ami de Racine et de Quinault, n’avait pas lu le théâtre qu’il condamnait….. […] C’est à regret qu’on signale ces faiblesses et ces fragilités de jugement, dans des écrits d’ailleurs dignes d’estime par les recherches et par le zèle tout littéraire qu’ils supposent chez les honorables auteurs.
Ce bon sous-prieur fit garde toute la nuit à la porte de la chambre où je couchais, qui était la sienne, et où apparemment il avait son trésor. » Le lendemain, après avoir entendu la messe dans l’église de cette abbaye à la Rabelais, où se voyaient les armes de Roland, on se mit en marche dès sept heures du matin pour rentrer en France ; on prit un autre chemin qu’en allant et où il n’y avait pas de neige : « Tous les soldats étaient chargés de jambons et de barricots de vin, que leurs hôtes leur avaient donnés, car c’est le pays des jambons ; et je ne reçus aucune plainte d’exactions des soldats. » Foucault ne manque pas d’écrire aussitôt à M. de Louvois pour rendre compte de l’expédition et assurer le roi du zèle de ses sujets de par-delà les Pyrénées, et de la bonne volonté des Navarrais espagnols à rentrer sous son obéissance comme étant leur prince légitime, successeur de Charlemagne. […] Les conversions Il faut convenir que l’histoire est difficile à écrire et que le vrai, à distance, est bien délicat à démêler au milieu des témoignages les plus divers et, à première vue, contradictoires.
C’eût été d’écrire tout bonnement une relation de voyage, un Itinéraire sur cette côte de l’Afrique depuis les Syrtes jusqu’à Utique. […] Flaubert m’a écrite en réponse à mes articles sur son livre : il est juste d’entendre les deux sons.
Fiévée, justifiant cette Chambre de 1815, a prétendu qu’après les événements antérieurs qui avaient brisé, trituré ou détrempé tant de caractères, s’il restait quelques espérances de talents applicables aux circonstances dans lesquelles on se trouvait au second retour de Louis XVIII, « ce ne pouvait être que parmi les royalistes qui avaient vécu, disait-il, hors du tourbillon qui entraînait l’Europe, réfléchissant sur l’inconstance des événements, en recherchant les causes, comparant le passé à ce qu’ils voyaient, faisant la part des hommes et des choses, et trouvant dans des pensées toujours refoulées un exercice qui doublait leurs forces : « J’ai toujours cru et je crois encore, écrivait-il en 1819, que la Chambre de 1815 offrait plusieurs hommes de cette trempe. […] Il y avait des niais et quelques sots panachés dont je ne parle pas, ils vivent peut-être encore ; puis, à côté, les malins : — et ce Vitrolles, hardi, osé, peu scrupuleux, qui avait un pied dans les camps les plus opposés, qui visait à un premier rôle, qui jouait son va-tout sur une seule carte, la confiance intime de Monsieur ; qui perdit et qui se fera beaucoup pardonner un jour en jugeant dans ses Mémoires avec esprit les gens qui l’ont mal payé de son zèle ; — et Michaud ; engagé parmi les violents du parti, on ne sait trop pourquoi, si ce n’est parce qu’il s’en était mis de bonne heure et de tout temps ; raisonnable et même assez philosophe dans ses écrits historiques et dans ses livres, incorrigible dans ses feuilles ; de qui Napoléon avait dit que c’était « un mauvais sujet » ; avec cela homme d’esprit et les aimant, indulgent même pour la jeunesse ; journaliste avant tout et connaissant son arme, muet dans les assemblées et pour cause, avec un filet de voix très-mince, un rire voltairien, et qui passa sa vie à se rendre compte des sottises qu’il favorisait, qu’il provoquait même, et qu’il voyait faire41.
Ils rappellent et réfléchissent dans leurs écrits cette plaine de l’Attique, d’une maigreur élégante et fine, d’un ciel transparent. […] » Térence écrit et parle comme s’il ne tenait pas à être applaudi.
Un étranger qui nous aime peu, dit-on, mais homme d’infiniment d’esprit et qui nous connaît bien, sir Henry Bulwer, écrivait de Madrid, le lendemain de la Révolution de Février et en lisant les belles improvisations qui coulaient des lèvres de M. de Lamartine : « Vous avez eu une invasion de barbares dirigée par Orphée. » Eh bien ! […] Aussi, dès qu’il écrit, il est lu.
Car elles sont d’ailleurs composées avec une extrême nonchalance, écrites avec un vocabulaire restreint, en petites phrases d’une construction tout unie. […] A vingt-sept ans, Pierre Loti, qui a rêvé sur tous les océans et visité tous les lieux de joie de l’univers, écrit tranquillement, entre autres jolies choses, à son ami William Brown : … Croyez-moi, mon pauvre ami, le temps et la débauche sont deux grands remèdes… Il n’y a pas de Dieu ; il n’y a pas de morale ; rien n’existe de tout ce qu’on nous a enseigné à respecter ; il y a une vie qui passe, à laquelle il est logique de demander le plus de jouissances possible en attendant l’épouvante finale qui est la mort… Je vais vous ouvrir mon cœur, vous faire ma profession de foi : j’ai pour règle de conduite de faire toujours ce qui me plaît, en dépit de toute moralité, de toute convention sociale.
. — Contingence et déterminisme Je n’ai pas l’intention de traiter ici la question de la contingence des lois de la nature, qui est évidemment insoluble, et sur laquelle on a déjà tant écrit. […] Si on voulait calculer le nombre d’années probable, on trouverait que ce nombre est tellement grand que pour écrire seulement le nombre de ses chiffres, il faudrait encore une dizaine de chiffres.
Pourquoi citer celui-ci ou celle-là, quand, au fond de tous les écrits contemporains originaux et de bonne foi, respire le fiel d’une aurore contristée ? […] Elle est douée de facultés lui permettant d’agir en dehors de la sphère sensuelle, se communiquer à distance, dans les phénomènes télépathiques, de voir à travers les corps opaques de traverser l’espace et le temps, de lire le livre du Passé, comme le livre non écrit de l’Avenir. » À ceux qui s’étonneraient de la hardiesse de cette affirmation, M.
Lorsqu’on a noté ainsi la partie du territoire où s’est manifestée pour un temps la vertu créatrice, lorsqu’on a aussi délimité l’étendue des pays où se parle et s’écrit le français51, il est indispensable de rechercher quelle part revient au monde extérieur dans les préoccupations de la littérature. […] Il suffit de quelques degrés de plus ou de moins dans la moyenne de la température pour qu’une époque s’éclaire d’un rayon de gaieté ou s’embrume de tristesse. « Si les glaciers reculent, écrit Michelet57, l’été est fort, la moisson abondante, les subsistances faciles et l’aisance assure la paix.
Regnard, quand il écrivait cette nouvelle sentimentale, n’était pas encore tout à fait lui-même. […] De telles témérités exprimées si nettement et sans aucun correctif du côté de la religion, si elles étaient venues un peu plus tard, auraient tiré à conséquence ; mais, à l’époque où écrivait Regnard et à cette fin de Louis XIV, elles ne passaient encore que pour les fusées d’un esprit qui s’amuse.
Tantôt c’est une mémoire extraordinaire qui se développe tout à coup ; le fait le plus fréquent, c’est de parler et d’écrire dans les langues que l’on est censé tout à fait ignorer : fait qui s’est souvent reproduit dans les grandes épidémies convulsives. […] Écrites fort longtemps après les faits, elles n’ont de véritable authenticité que pour les grands événements.
Les auteurs qui ont ce goût nous diront volontiers que ce sont les plus intéressants des livres, puisqu’ils apprennent quelque chose ; ceux que vous pouvez contrôler par vos observations propres ne valent pas la peine d’être écrits, puisque vous pourriez presque les faire et que par conséquent il vous est peu utile de les lire ; les nôtres sont des livres d’observation et les livres d’observation par excellence, puisqu’ils sont d’observation inédite et qu’ils étendent le domaine de l’observation. […] Il est rare qu’un lecteur de romans idéalistes écrive lui-même des romans ; il est rare, au contraire, que le lecteur de poètes ne fasse pas des vers lui-même.
La valeur relative d’une œuvre littéraire est dans ce qu’elle nous apprend sur l’époque où elle fut écrite : faits matériels, psychologie, idées. […] Donc, écrire l’histoire de la satire comme d’un genre littéraire, dans le sens habituel du mot, c’est ou bien composer un florilège de genres très divers dans leur inspiration, ou bien s’attacher très arbitrairement à une « forme » en négligeant des œuvres importantes. — En d’autres termes, l’esprit critique est constant ; on le retrouve à toutes les époques ; ou plus ou moins, mais il est toujours là ; il prend souvent une forme littéraire, mais en soi il n’est pas de nature littéraire ; à lui seul, il n’est pas un principe d’art ; il est négatif et démolisseur, l’art est créateur.
Ce livre, composé d’après une méthode inflexible, écrit avec une éloquence entraînante, rempli de vues supérieures, paré d’images magnifiques et naturelles, n’est connu que des philosophes : l’auteur ne va pas chez les personnes influentes ; voyant qu’il ne se loue point, on ne le loue point ; il a oublié que la gloire se fabrique. […] Elle est en lui lorsqu’il travaille, combat, plaide, gouverne, prie, raisonne, invente et écrit.
Mauvaise ou bonne ; mais il m’en faut une pour le lire d’une façon suivie, après l’avoir si souvent lu comme il écrivait, au hasard du jour et de l’heure. […] C’est elle qui donne à tout ce qu’il a écrit un air de confession, hautaine, certes, mais de confession publique. […] Combien, par contre, un Platon lui-même aurait-il pu comprendre des écrits de nos meilleurs penseurs allemands, par exemple de Goethe et de Schopenhauer, pour ne point parler de la répugnance que lui eût inspirée leur façon d’écrire, je veux dire ce qu’ils ont d’obscur, d’exagéré et parfois de sec et de figé ? […] On pourrait écrire une histoire qui n’a jamais été écrite, l’histoire du Don Juan de la connaissance. […] Voilà le petit champ de bataille et de douleurs du philosophe, qui ne laisse pas, lui-même, d’avoir sa grandeur ; et, comme dit Nietzsche, dans la page la plus belle qu’il ait écrite et dans une des pages les plus belles qui aient été écrites : « In media vita. — Non !
Après tout ce qui a été écrit et peint ou colorié sur ces sujets, il n’y a plus qu’une grande exactitude et une scrupuleuse recherche du vrai qui puisse attacher encore.
Si l’histoire du saint personnage n’est écrite de main habile et par une tête qui soit au-dessus de toutes vues humaines, autant que le ciel est au-dessus de la terre, tout ira mal.
De nombreux écrits de circonstance adressés à la France ou à l’émigration, des pamphlets contre Bonaparte, des liaisons avec Moreau et Pichegru, des instructions militaires à l’Espagne, tout révèle en lui une ferveur d’esprit que l’âge ni l’infortune ne pouvaient glacer.
Sa nouvelle comédie, La Tutrice, doit prendre place parmi ces agréables croquis toujours bien reçus du public, pour lequel ils semblent écrits expressément, et qui occupent dans le répertoire si varié de l’auteur une place bien distincte à côté de ses productions plus sérieuses, Bertrand et Raton, l’Ambitieux et la Camaraderie.
Elle qualifia durement son ancienne amie et ajouta : — Elle a eu le toupet de faire écrire par un journaliste de quatre sous qu’elle était de bonne famille et qu’elle avait été institutrice … oh !
N’avez-vous point entendu dire que, rassurées par la bienfaisante antisepsie, des noceuses, les unes du monde et les autres d’ailleurs, hésitaient peu à se faire délivrer une fois pour toutes afin d’être tranquilles, attendu que sublata causa tollitur effectus ; et que cette opération, préservatrice de la maternité, était presque à la mode, au point qu’un humoriste a pu écrire que ce dont elles se débarrassent « ne se porte pas cette année ?
Avoir trouvé cela est, certes, aussi beau et même aussi original, aussi surprenant, que d’avoir découvert la loi de la gravitation ou d’avoir écrit le Cid.
René Boylesve Le seul homme actuellement doué du privilège d’écrire le beau vers français est Jean Moréas.
. — Écrits pour l’Art (Dubedat). — Les Chroniques (Barrès, Le Goffic, La Tailhède). — Le Faune (Marius André). — La Cravache (G.
Ainsi faisaient jadis les historiens politiques qui croyaient écrire l’histoire de la France en faisant uniquement celle de ses rois, de Pharamond à Louis XVI.
Cette sentence, fondée sur la vérité, est un arrêt terrible contre les Ecrits de M.
L’auteur de ce drame écrivait, il y a peu de semaines, à propos d’un poète mort avant l’âge : « … Dans ce moment de mêlée et de tourmente littéraire, qui faut-il plaindre, ceux qui meurent ou ceux qui combattent ?
On sentoit bien que ce livre étoit imparfait, qu’il étoit écrit avec sécheresse, qu’il étoit très-défectueux, & que l’abréviateur, beaucoup plus familiarisé avec les scholastiques qu’avec les bons écrivains, connoissoit peu la fleur de notre littérature.
Heineccius a écrit l’histoire du droit romain, Historia juris romani96 .
On remarquera que je ne parle ici que des personnes qui étudient ; car celles qui lisent principalement pour s’amuser, et en second lieu pour s’instruire (c’est l’usage cependant que les trois quarts du monde font de la lecture) aiment encore mieux les livres d’histoire dont le stile est interessant, que les livres d’histoire mal écrits, mais pleins d’exactitude et d’érudition.
Bien que nous soyons parfaitement convaincus que les parlementaires ne nous donneront jamais une liberté en faveur de laquelle ils ont écrit tant de diatribes antigouvernementales, mais qui, naturellement, les gênerait pour gouverner, bien que l’homme pratique en conséquence aime autant faire des ronds dans la Seine que faire des interjections sur cet éternel plat du jour de la conférence Molé, il demeure intéressant de calculer le mal que cette incapacité de s’associer produit dans notre pays.
Il fut l’auteur de Paul et Virginie, la plus mémorable pastorale, sans exception, qu’un génie à la fois simple et pathétique ait jamais conçue et écrite pour l’âme des hommes de tous les pays. […] Au reste, ils étaient ignorants comme des créoles, et ne savaient ni lire ni écrire. […] s’écrie le soldat en marchant au combat ; ma vertu, en ce moment, est de tuer mon ennemi. » Telle fut la réponse des factions à l’écrit de Bernardin de Saint-Pierre. […] Le duc d’Orléans, qui lui avait accordé une petite pension, voulant mettre sa reconnaissance à l’épreuve, le fit solliciter d’écrire en sa faveur ; Bernardin de Saint-Pierre lui répondit en publiant les Vœux d’un solitaire, qu’il adressait à Louis XVI. […] Son nom était écrit avec des larmes dans le cœur de tous les Français.
Stuart Mill me fit l’honneur de m’écrire « qu’on ne pouvait donner en peu de pages une idée plus exacte et plus complète du contenu de son livre, comme corps de doctrine philosophique. […] Son petit écrit On liberty ; est aussi bon que le Contrat social de votre Rousseau est mauvais. — C’est beaucoup dire. — Non, car Mill conclut aussi fortement à l’indépendance de l’individu que Rousseau au despotisme de l’État. — Soit, mais il n’y a pas là de quoi faire un philosophe. […] — Non certes : Condillac n’enseigne qu’à bien écrire. — Alors quels sont ses amis ? […] Stuart Mill a écrit une logique. […] — Mais leur philosophie n’est qu’une poésie mal écrite. — Peut-être. — Mais ce qu’ils appellent raison ou intuition des principes n’est que la puissance de bâtir des hypothèses. — Peut-être. — Mais les systèmes qu’ils ont arrangés n’ont pas tenu devant l’expérience. — Je vous abandonne leur oeuvre. — Mais leur absolu, leur sujet, leur objet et le reste ne sont que de grands mots. — Je vous abandonne leur style.
Est-il besoin d’observer que l’élite de celles qui possèdent un don est infiniment supérieure à la moyenne de ceux qui, tenant une plume, n’ont pour écrire d’autres motifs valables que l’obligation de gagner leur vie ou la satisfaction légèrement puérile de la vanité ? […] Je me serai certainement plus d’une fois trompé, car nul d’entre nous n’est à l’abri de l’erreur, surtout en des matières où le goût personnel tient une telle place et représente un élément déformateur propre à celui qui écrit. […] En vérité, n’avais-je pas raison de l’écrire ? […] Chez certains, le don d’écrire est un fait naturel, spontané, s’épanouissant ainsi qu’une fleur sur sa tige. […] … Un grand critique de ce temps, à la fois illustre et méconnu, celui de qui tout à l’heure nous prononcions le nom, a écrit ces paroles mémorables : « Si le mot de Pascal : Le Moi est haïssable, était vrai, il emporterait du coup toute la littérature personnelle et savez-vous ce qu’on y perdrait ?
Sa bibliothèque, nous dit un journal, se composait en tout de six ou sept ouvrages : Homère, Virgile (l’Énéide), la Jérusalem du Tasse, les Lusiades de Camoëns, la Messiade de Klopstock, et la Divine Épopée, qu’il ajoutait d’autorité à cette illustre famille : une plume d’aigle, présent d’un ami, et avec laquelle il avait écrit cette Divine Épopée, était suspendue comme trophée au-dessus de l’œuvre.
Il écrivait à M.
Joubert, l’ami intime, l’ami du cœur et du génie de M. de Chateaubriand, écrivait à madame de Beaumont, inquiète et craintive, à la veille de la publication d’Atala (mars 1801), cette lettre qui est restée le jugement définitif et qu’enregistre la postérité : « Je ne partage point vos errantes, car ce qui est beau ne peut manquer de plaire ; et il y a dans cet ouvrage une Vénus, céleste pour les uns, terrestre pour les autres, mais se faisant sentir à tous.
Une telle façon d’écrire est, en effet, incompatible avec cet accent qui, chez les conteurs parfaitement simples, est à lui seul un témoignage de vérité, l’accent d’un Villehardouin, d’un Joinville ou d’un Bernal Diaz.
Un écrit de Huet, le célèbre évêque d’Avranches, et un autre de Patru, nous apprennent les principales de ces causes.
Votre façon d’écrire est fort jolie ; Mais gardez-vous de faire de folie, Ou je saurai, ma foi, vous châtier Comme un galant.
Ainsi, des chagrins de famille, le goût des champs, un amour-propre en souffrance, et des passions non satisfaites, s’unirent pour lui donner cette rêverie qui nous charme dans ses écrits.
Caro, déjà connu par un curieux écrit sur Saint-Martin, et par des Études morales sur le temps présent où se révélait un talent de polémiste des plus distingués. […] Or si nous recueillons, soit dans ses Philosophes français soit dans ses autres écrits, les idées, nouvelles selon lui, qu’il a présentées, nous croyons qu’on peut à peu près les réduire à six. […] Taine, il nous semble que, dans ses écrits, la première de ces deux philosophies ne sert que de manteau et de voile à la seconde. […] Je comprends que l’on dise que l’homme est lié au tout, et Spinoza n’a pas tort d’écrire que nous ne sommes pas « un empire dans un empire ». […] Eugène Poitou sur les Philosophes français contemporains, outrage estimable, écrit au point de vue du plus pur spiritualisme.
Ce qu’il désigne par des noms divins, c’est ce je ne sais quoi d’invisible et de grandiose qui circule à travers la nature et qu’on devine au-delà d’elle40, mystérieux infini que les sens n’atteignent pas, mais que « la vénération révèle » ; et quand plus tard les légendes précisent et altèrent cette vague divination des puissances naturelles, une idée reste debout dans ce chaos de rêves gigantesques : c’est que ce monde est une guerre et que l’héroïsme est le souverain bien.Au commencement, disent ces vieilles légendes écrites en Islande41, il y avait deux mondes : Nilflheim le glacé et Muspill le brûlant. […] Quand Alfred69 le libérateur devint roi, « il y avait très-peu d’ecclésiastiques, dit-il, de ce côté de l’Humber, qui pussent comprendre en anglais leurs prières latines, ou traduire aucune chose écrite du latin en anglais. […] Au dixième siècle, on voit le roi Edgard donner un manoir à un évêque à condition qu’il mettra en saxon la règle monastique écrite en latin par saint Benoît. […] Il y a tel roi de Kent, au septième siècle, qui ne sait pas écrire. […] Quelques-uns, comme Adlhem, écrivaient des acrostiches carrés, où le premier vers, répété à la fin, se retrouvait encore sur la gauche et sur la droite du morceau ; ainsi formé par les premières et dernières lettres de tous les vers, il embrasse toute la pièce, et le morceau de poésie ressemble à un morceau de tapisserie.
On a beaucoup écrit dernièrement contre la direction littéraire que l’auteur a suivie dans cet ouvrage. […] — Je n’en sais rien ; mais elle sait lire et écrire. […] — Et ici il cligna les yeux d’un air de malice. — Dieu merci, j’ai assez vécu ; j’ai connu de braves gens dans ma vie, et… — Tu devrais au moins, — lui dis-je en l’interrompant, — écrire à ta famille. […] IX Tel est ce livre, tel est cet homme ; livre qui contient des scènes ravissantes ; homme qui les écrit comme la nature les compose. […] Elle commence par les romans, elle finira par l’histoire ; elle apprend à écrire avant de penser, et parmi les écrivains actuels de toutes les langues il y en a bien peu (s’il y en a) qui égalent Tourgueneff en naturel, en simplicité et en originalité.
Ces molla nous écrivaient le nom des quartiers, des rues, des églises, des bâtiments publics, des palais et principaux édifices, avec le nom et les emplois de ceux qui les avaient construits, et qui y demeuraient, les antiquités et les fondations, la police des tribunaux, l’ordre qu’on tient dans les registres et dans les comptes de l’État. […] Les noms des auteurs sont écrits pour la plupart sur la tranche du livre. […] Il leur dit « qu’il ne doutait pas qu’ils ne l’eussent tous appris d’eux de la même sorte, et qu’ainsi ils auraient connu comment leur défunt monarque avait rendu l’esprit, sans avoir déclaré par écrit ni de vive voix auquel de ses deux fils il laissait le sceptre, et que, par cela, il était de leur devoir de procéder à cette élection au plus tôt, tant pour ne laisser davantage dans une condition privée celui des princes à qui la Providence avait destiné la couronne, que pour mettre l’État en sûreté, qui courait toujours fortune tandis qu’il n’aurait point de maître, vu qu’il en était des monarchies comme des corps animés, qu’un corps cesse de vivre au moment qu’il demeure sans tête, un royaume tombait dans le désordre au moment qu’il n’avait plus de roi ; que, pour éviter ce malheur, il fallait, avant de se séparer, élire de la sacrée race imamique un rejeton glorieux qui s’assît au trône qu’Abas II venait de quitter pour aller prendre place dans le ciel ; que ce monarque, de triomphante mémoire, avait laissé deux fils, comme il s’assurait que personne de ceux devant qui il parlait ne le révoquait en doute, l’un, Sefie-Mirza, qui était venu au monde il y avait environ vingt ans, et avait été laissé dans le palais de la Grandeur en la garde d’Aga-Nazir ; l’autre, Hamzeh-Mirza, âgé de quelque sept ans, qui se trouvait ici près d’eux à la cour, sous la garde d’Aga-Mubarik, présent en leur assemblée ; que, de ces deux, après avoir invoqué le nom très-haut, ils choisissent celui que le vrai roi avait préparé pour le lieutenant du successeur à attendre. » Par ce successeur à attendre, les Perses veulent dire le dernier des imaans (îmâm), qui est dans leur opinion comme leur Messie, dont ils attendent à tout moment le retour. […] Chardin a sans doute voulu écrire Acroceraunii ; car aucun géographe ancien ne parle des monts Acrocerontes. […] Peut-être Chardin a-t-il voulu écrire thà’at-kháunéh, ou thà’ât khauneh, mots qui ont, en effets la signification indiquée par notre voyageur.
. — René Ghil, La IXe Symphonie, Les Écrits pour l’Art, oct. 1905. […] — Les Écrits pour l’Art, etc… À consulter. — A. […] Collaboration. — Les Écrits pour l’Art, Revue Blanche, La Plume, etc. […] Les Poèmes, Écrits pour l’Art, juillet 1905. — Henri Hertz. […] Collaboration. — Revue de Philosophie, Chronique des Livres, La Plume, Vers et Prose, Écrits pour l’Art.
Plus tard, lorsqu’on n’avait pas de lettres pour écrire les lois, lex désigna nécessairement la réunion des citoyens, ou l’assemblée publique. […] Mais Denis d’Halicarnasse, devait être mieux informé que Tite-Live des antiquités romaines, puisqu’il écrivait d’après les mémoires de Varron, le plus docte des Romains31. […] C’est pour avoir ignoré les vérités énoncées dans ces derniers axiomes, que les trois principaux auteurs, qui ont écrit sur le droit naturel des gens, se sont égarés comme de concert dans la recherche des principes sur lesquels ils devaient fonder leurs systèmes.
« Son cœur était à découvert et, pour ainsi dire, transparent », a écrit de lui le docte Huet qui, dans les dernières années, le voyait tous les jours, et qui eut la douleur de lui survivre. […] c’est pour lui que nous vous offrons des sacrifices : il a rempli la terre de son nom, et nous vous demandons que son nom, si comblé de gloire sur la terre, soit encore écrit dans le ciel.
il sait très-bien s’enfermer pour écrire ses lettres, et c’est quand il y a du monde qu’il met ses enveloppes. » Voilà le vrai, et qui a aussi son piquant. […] Chambry, amateur d’autographes, un passage intéressant, en ce qu’il marque bien le moment de transition en lui de la première à la seconde jeunesse, cette première crise de réflexion et d’expérience ; Horace, qui faisait un premier voyage en Italie, écrit à un de ses oncles, frère de Carle, et à qui il portait beaucoup d’affection : « (Rome, 3 mars 1820.)
J’arrive un peu tard pour en parler, et sans autre dessein que de mettre par écrit quelques réflexions que m’avait suggérées une première lecture et qu’une seconde vient de confirmer. J’ignore si la pièce qui m’a fait plaisir est susceptible d’être représentée à la scène ; je suis très-peu juge de la différence qui existe entre un drame fait pour rester écrit et un drame jouable ; un spectacle dans un fauteuil me suffît très-bien, à défaut d’autre : je m’attacherai donc ici simplement à un ouvrage d’esprit qui porte avec lui son caractère de distinction aisée et qui a un cachet moderne.
Musset est fini ; Lamartine écrit pour vivre. […] Ses changements d’opinions sont tout à fait légitimes : il eut le tort de vouloir les dissimuler, et de recourir à toute sorte de falsifications de ses propres écrits pour mettre après coup l’unité dans sa vie et dans ses convictions.
Je me suis écrié, et j’ai compris alors seulement cette phrase d’une lettre qu’elle écrivait l’an dernier, du fond de son Berry, à une personne de ses amies qui la poussait sur la politique : « Vous pensiez donc que je buvais du sang dans des crânes d’aristocrates ; eh ! […] « Il est écrit dans la loi de nature, remarque l’auteur, que de deux personnes qui s’aiment, soit d’amour, soit d’amitié, il y en a toujours une qui doit donner de son cœur plus que l’autre, qui doit y mettre plus du sien. » Les sympathies mystérieuses qui continuent, après la naissance, d’enchaîner ces deux êtres appartiennent à une physiologie obscure que l’auteur a sentie et devinée sans s’y trop enfoncer ; les superstitions populaires s’y mêlent sans invraisemblance.
En 1851, Augier écrivit le poème de Sapho, dont Gounod fit la musique. […] Viennent ensuite successivement : au Gymnase (1855), Ceinture dorée, trois actes en prose écrits avec Édouard Foussier, et, au Vaudeville (même année), le Mariage d’Olympe, dont le coup de pistolet final produisit une si vive sensation et devait être depuis tant de fois imité.
Stat crux dura volvitur orbis… Les quatre témoignages peuvent se discuter, comme tout ce qui est écrit par la main des hommes ; mais l’Église est la Lettre et l’Esprit tout ensemble. […] Ce fait énorme de l’Église, ce témoignage qui abolit tous les autres en les confirmant et qui pourrait les remplacer (car on pourrait très bien concevoir que, par une catastrophe inouïe, trois ou quatre Omar se donneraient le mot pour brûler, en un seul jour, toutes les bibliothèques de l’univers, et qu’ainsi le texte écrit des Évangiles serait détruit par toute la terre ; mais le Christianisme ne disparaîtrait pas pour cela dans cette destruction : on se passerait des Évangiles et de leur lettre, et l’enseignement de l’Église, avec tout ce qui constitue la religion de Jésus-Christ n’en irait pas moins son train sublime), eh bien, oui !
Le dernier des philosophes français, il écrivit simplement, sans mots abstraits ni phrases allemandes, à la manière du dix-huitième siècle. […] Le lecteur nous permettra de ne point écrire ici une psychologie ; j’abrège en quelques mots un demi-volume.
« J’ai fait connaissance hier, écrit de Vienne lady Montague, avec le fameux poëte Rousseau, qui vit sous la protection particulière du prince Eugène et subsiste de ses libéralités. […] Dans la liberté d’écrire qui était dès longtemps le droit commun des Anglais, et parmi les hommes d’étude et de talent dont elle faisait la force, on rêvait volontiers quelque chose au-delà de cette liberté bien acquise et peu gênée.
C'est simplement et gravement écrit, avec le goût séant à ce noble sujet ; une très-agréable lecture de quelques heures, et destinée à un légitime succès de société, en un temps où tout ce qui tient au grand siècle est si curieusement recherché.
M. de Maistre écrivait il y a bien longtemps : « Qu'on me donne la feuille des ordinations en France, et je pourrai prédire de grands événements. » Il voulait dire par là que, s’il avait vu, vers 1817, de grands noms, les enfants d’illustres familles entrer en foule dans le clergé pour réparer les brèches qu’avait faites l’impiété voltairienne de leurs pères, il aurait bien auguré de l’avenir de la religion en France.
Mais il y a dans ce discours une autre idée toute pratique, et qui mérite qu’on la mette en vue et en saillie ; c’est ce que j’appellerai l’idée de centralisation historique provinciale : réunir dans un seul et même local tout ce qui se rapporte à l’histoire de la province sous forme graphique, c’est-à-dire tout ce qui est écrit ou tout ce qui peut se dessiner ; et pour être plus précis, j’emprunterai les termes de M. de Persigny lui-même : « fonder une sorte de cabinet historiographique où soient réunies toutes les sources d’informations ; par exemple, une bibliothèque de tous les livres ou manuscrits qui peuvent concerner le pays ; une seconde bibliothèque de tous les ouvrages faits par des compatriotes ; un recueil des sceaux et médailles de la province, ou fac-similé de ces objets ; une collection de cartes géographiques et topographiques du pays, de plans, dessins, vues, portraits des grands hommes ; des albums photographiques pour la reproduction des monuments archéologiques ; un cabinet de titres, chartes, actes authentiques, originaux ou copiés, et surtout un catalogue suffisamment détaillé de tous les documents qui peuvent intéresser la province, dans les collections publiques ou particulières, dans les archives, bibliothèques, musées et cabinets de Paris, des départements et de l’étranger. » Voilà l’idée dans son originalité, et elle peut trouver son application ailleurs.
André Theuriet a écrit des romans plus parfaits, plus riches en peintures humaines et en descriptions rustiques, que l’Amoureux de la préfète.
C’est égal, la vaillance et la fierté de ces fillettes me ravissent À huit ans, Mlle de Montmorency « eut un entêtement très fort vis-à-vis de madame l’abbesse (c’était alors Mme de Richelieu), qui lui dit en colère : « Quand je vous vois comme cela, je vous tuerais. » Mlle de Montmorency répondit : « Ce ne serait pas la première fois que les Richelieu auraient été les bourreaux des Montmorency. » — Six ans après, cette enfant, mourant d’un bras gangrené, disait avec une tranquillité merveilleuse : « Voilà que je commence à mourir. » Ce qui rend plus intéressant encore, et même hautement dramatique, le tableau que la petite Hélène nous trace de l’Abbaye-au-Bois, c’est que, à l’heure même où elle écrit son journal, l’organisation sociale en vue de laquelle ces jeunes filles sont expressément élevées craque de toutes parts.
Certes, nos pères n’écrivaient pas sans peine.
Mais quelques-uns, alliant avec toute la virtuosité voulue la sûreté du dessin à la vigueur du coloris, sont sans aucun doute, pour la perfection du rendu, les plus beaux qui aient jamais été écrits en français.
Qu’a-t-il fait, cet apôtre de l’action, que ronger son cœur et écrire d’admirables vers ?
On pourrait, sans épuiser ce sujet, écrire bien des volumes ; je n’ai fait que l’effleurer en quelques courtes pages.
Arrêté par Archias, il feignit d’avoir à écrire à un de ses parens, & suça le poison qu’il avoit mis dans sa plume.
Je ne sçais sur quoi se fondent tous nos Quintiliens modernes, lorsqu’ils répètent que, pour bien écrire en prose, il faut auparavant s’être exercé long-temps à faire des vers.
ce monstre, ce monstre d’ire, Contre toi me força d’écrire, Et m’élança, tout irrité, Quand, d’un vers enfiélé d’iambes, Je vomissois les aigres flambes De mon courage dépité ; Pour ce qu’à tort on me fit croire, Qu’en fraudant le prix de ma gloire, Tu avois mal parlé de moi, Et que, d’une longue risée, Mon œuvre par toi méprisée, Ne servit que de farce au roi.
Je dis : mathématiquement, parce que nos goûts personnels, en pareille affaire, n’ont rien encore à voir ; et on n’écrit point une Histoire de la Littérature française pour y exprimer des opinions à soi, mais, et à peu près comme on dresse la carte d’un grand pays, pour y donner une juste idée du relief, des relations, et des proportions des parties Et, — toujours afin que le livre fut plus utile, d’un secours plus efficace et plus constant, — j’ai donné à la Bibliographie une attention toute particulière.
Jolie fable, parfaitement écrite d’un bout à l’autre ; la seule négligence qu’on puisse lui reprocher est la rime toute usée, qui rime avec pensée.
Il édifie et renverse ; il donne les exemples et les préceptes les plus contraires ; il élève aux nues le siècle de Louis XIV, et attaque ensuite en détail la réputation des grands hommes de ce siècle : tour à tour il encense et dénigre l’antiquité ; il poursuit, à travers soixante-dix volumes, ce qu’il appelle l’infâme ; et les morceaux les plus beaux de ses écrits sont inspirés par la religion.
Voilà, madame, ce que je vous écrivais avant que de vous avoir lue : ensuite je me suis aperçu qu’entre plusieurs idées qui nous étaient communes, il n’y en avait aucune qui se contrariât.
Seneque, dans la satire ingenieuse qu’il écrivit sur la mort de l’empereur Claudius, parle de Junia Calvina en homme qui la tenoit réellement coupable du crime d’inceste avec son propre frere, pour lequel elle avoit été exilée sous le regne de ce prince.
Section 41, de la simple récitation et de la déclamation Les premiers hommes qui ont fait des vers, ont dû s’appercevoir que la récitation donnoit une force aux vers qu’ils n’ont pas, quand on les lit soi-même sur le papier où ils sont écrits.
Monsieur Adison, c’est lui-même que je viens de citer, dit encore bien des choses dans cet écrit, et dans celui qu’il publia huit jours après contre d’autres usages communs sur le théatre anglois, et qui lui paroissent avec raison des usages vicieux.
Voilà pourquoi leur esprit semble les abandonner quelquefois, et quelquefois les tirer par l’oreille, suivant la phrase d’Horace, pour les obliger d’écrire ou de peindre.
Naturellement il n’a jamais rien écrit C’est, comme on a dit, un grand avantage que de n’avoir rien fait ; mais il ne faut pas en abuser.
Quand un écrivain comme Ambroise-Firmin Didot, qui pouvait mettre dans un écrit la plénitude et l’agrément sans lesquels toute l’érudition de la terre ne vaut pas une pincée de cendres de papyrus, ne produit, en réalité, qu’une œuvre d’érudition, maniable seulement aux savants et aux esprits spéciaux, tant elle est hérissée de citations et de textes, il court grand risque d’être traité, malgré le mérite de ses renseignements, comme le porc-épic de sa propre science… On n’y touchera pas !
malgré les livres idolâtres, les livres écrits d’à genoux, la tête dans la poussière, ou dans la position d’Alberoni devant Vendôme, c’est la petitesse de ce succès !
Cladel, qui est un paysan et qui s’en vante, et qui a raison de s’en vanter ; Cladel, qui s’est voué à les peindre à fond, et qui les a peints une seconde fois dans sa Fête votive de saint Bartholomée Porte-glaive 51, avec une énergie plus grande encore que la première fois (dans le Bouscassié), s’est bien gardé, tout républicain qu’il puisse être, d’écrire sur ses deux volumes : « Mes ruraux » , qui serait ridicule, mais il a mis : « Mes paysans » , qui dit nettement que dans ses livres il ne s’agit exclusivement que des paysans de son pays.
Les philosophes français n’écrivent pas pour un cercle restreint d’initiés ; ils s’adressent à l’humanité en général.
La vieille femme, une fois éveillée, écrivit tout ce qu’elle avait entendu en songe ; et il fut dit que, dans cet hymne posthume, le poëte, parmi différents surnoms donnés à Pluton, l’avait appelé le conducteur aux rênes d’or , par une allusion manifeste à l’enlèvement de Proserpine.
C’est un engagement que je prends exprès à la face de l’academie, pour m’animer à rendre ma réponse plus digne de ce public judicieux, pour qui seul on devroit écrire. […] Je déclare aussi que je n’écris que pour eux, et par les mêmes raisons que Me D. […] Je m’en tiendrois à ce que nous avons déja écrit l’un et l’autre ; j’ai exposé mes raisons, elle a exposé les siennes ; et il suffiroit de les comparer exactement ensemble, pour juger de quel côté est la bonne cause. […] On vous lit à peine une fois dans la chaleur de la dispute présente ; et bien-tôt après on oublie même que vous ayiez écrit. […] Boivin, nous paroissons n’avoir écrit l’un et l’autre que dans le même dessein de confondre les jugemens excessifs.
Les premières lignes qu’il ait écrites et les dernières qui soient parties de sa main ont été pour elle. […] Ce sont des idées vraies parce que ce sont des faits, qui, lorsque Fourier écrivait, commencent déjà à s’accomplir. […] Ce fait existait donc déjà quand Fourier commençait à écrire, et il n’a fait que le voir, en pressentir l’évolution et l’exagérer. […] Il faut bien chercher pour trouver quelque chose d’un peu précis, écrit par lui, sur l’union de la science et de la foi. […] Quinet qui, du reste, n’a jamais écrit un livre comme William Shakespeare, tombe bien souvent dan » ce défaut.
Le trésor des beaux écrits se rouvre à nos yeux : nous y puiserons désormais sans crainte les doubles préceptes du goût et de la morale. […] Relisez ce qu’en écrit La Harpe ; je ne me flatterais pas de suppléer à ce charmant et délicat éloge. […] Que nous écrit Voltaire lui-même dans son essai sur la poésie épique ? […] c’est qu’il faut s’attacher au fonds qui constitue les choses, et qu’un cours de littérature vide de méthode, ne me paraît pas tendre aux progrès de l’art de composer et d’écrire. […] Un sujet est le fonds de tous les genres d’écrits ; et le choix du sujet est spécial à chacun.
A côté de ces écrits d’un intérêt général, les monographies, comme on dit, abondent. […] Ce récit, fort imprévu de la part d’un tel homme, est simple, naturel, exempt (ce qu’on aura peine à croire) de toute déclamation, et empreint d’un cachet de vérité que j’aime avant tout dans les écrits de ce genre.
Prenons notre revanche alternativement au profit des deux arts, sans les mélanger, sans les forcer et en observant une limite que d’autres plus hardis, plus aventureux, plus singulièrement doués, ne craignent pas de franchir, mais qu’il me paraît bon, à moi, de maintenir et de respecter. » — Distinguant donc entre les idées visuelles ou plastiques et les idées littéraires, il rend les premières sur ses toiles, réservant les secondes pour ses pages écrites, attentif à se servir en chaque chose de l’art le plus approprié. […] — Je le vois, mais pas trop distinctement27. » « Je pense en ce moment qu’il y eut des scènes pareilles, avec les mêmes sentiments peut-être, sur cette terrasse où je t’écris.
La bibliothèque Sainte-Geneviève possède un catalogue de ses incunables, écrit tout entier de la main de M. […] Dans un écrit intitulé : Pour la dernière fois, il fit entendre sa plainte doucement résignée : « Je ne suis pas stoïcien, dit-il, et je n’ai jamais nié que la douleur fût un mal.
Thiers les a caractérisés dans une de ces pages comme il sait en écrire en tel sujet : C’était, dit-il en parlant du corps de Wellington, de la très belle infanterie, ayant toutes les qualités de l’armée anglaise. […] Mais oublie-t-on que c’est l’histoire de l’Empire qu’il écrit, et celle du plus grand capitaine des temps modernes ?
Dans cette agréable discussion qu’elle soutint par lettres avec la Grande Mademoiselle sur les conditions d’une vie parfaitement heureuse, elle lui écrivait : « Je n’avais que vingt ans quand la liberté me fut rendue ; elle m’a toujours semblé préférable à tous les autres biens que l’on estime dans le monde, et, de la manière que j’en ai usé, il semble que j’ai été habitante du village de Randan », — un village d’Auvergne où les veuves ne se remariaient pas. […] Assistant à toutes ces choses avec un esprit clairvoyant et non acharné, n’y prenant plaisir d’abord que pour se désennuyer, elle a en elle de bonne heure une ressource qui lui vient de famille, c’est d’écrire ; aux moments que les autres dames donnent au jeu ou à la promenade, elle s’enferme et elle note ce qu’elle a vu, ce qu’elle a entendu, pour se le rappeler un jour.
Thiers, l’ayant lu tout entier en quatre jours avec la plus grande attention, il écrivait de Hambourg, sous l’impression vive qu’il en avait reçue : Toutes les fibres de ma mémoire et de mes anciennes sensations se sont réveillées. […] Ayant écrit pour l’un de ses ouvrages, et peut-être pour ses Mémoires, quelques pages où il se ressouvenait, avec une sorte de complaisance, de l’influence salutaire qu’il avait exercée sur les troupes soumises à ses ordres, soit en 1804 dans ce commandement de l’armée gallo-batave, soit en 1805 à l’armée de Dalmatie, soit en 1811 à l’armée de Portugal, et bien qu’il terminât sa récapitulation par ces seuls mots : « L’ensemble de ces souvenirs fait la consolation de ma vieillesse », il craignit d’en avoir trop dit, il raya les pages, et j’ai sous les yeux les feuillets condamnés avec ces mots en marge de sa main : « Je me décide à supprimer ce dernier paragraphe, qui avait été inspiré par un mouvement d’amour-propre 1. » Dans la campagne d’Austerlitz, Marmont, après avoir contribué à la prise d’Ulm, reçut ordre de se mettre à la tête des troupes occupant la Dalmatie ; elles étaient composées de ce qu’avait de moins bon l’armée d’Italie, il les organisa, les exerça, les anima de son zèle.
écrit Elisée Reclus. […] N’est-ce pas un sentiment apparenté au nôtre, qu’exprimait récemment un jeune sociologue d’esprit rigoureux et d’intuition profonde, lorsqu’il écrivait ces mots : « L’humanité entre dans la phase organique.
vous étudiez les documents, vous les critiquez, vous écrivez une page d’histoire. […] Pour ma part, quand je repasse dans ma mémoire les résultats de l’admirable enquête poursuivie inlassablement par vous pendant plus de trente ans, quand je pense aux précautions que vous avez prises pour éviter l’erreur, quand je vois comment, dans la plupart des cas que vous avez retenus, le récit de l’hallucination avait été fait à une ou plusieurs personnes, souvent même noté par écrit, avant que l’hallucination eût été reconnue véridique, quand je tiens compte du nombre énorme des faits et surtout de leur ressemblance entre eux, de leur air de famille, de la concordance de tant de témoignages indépendants les uns des autres, tous analysés, contrôlés, soumis à la critique — je suis porté à croire à la télépathie de même que je crois, par exemple, à la défaite de l’Invincible Armada.
On sait tout ce qui a péri de l’antiquité, tout ce qui manque de chefs-d’œuvre et d’études critiques faites pour le théâtre grec, depuis Aristote et Théophraste jusqu’au roi Juba, ce mari d’une fille de Cléopâtre, qui écrivait dans sa cour de Mauritanie un traité complet de l’art dramatique. […] Les frères d’Eschyle, les deux guerriers dignes de son nom par leur courage, comme son courage à lui-même était digne de son génie, le pressaient un jour d’écrire un hymne à l’honneur d’Apollon ; il leur répondit « que la chose était faite dès longtemps, et pour le mieux, par le poëte Tynnichos ; que si à l’œuvre de celui-ci il opposait maintenant une œuvre nouvelle et sienne, elle aurait même fortune que les statues récentes des dieux, en présence de leurs statues antiques : c’est-à-dire que celles-là, rudes et simples, sont réputées divines, et que les autres, plus jeunes et travaillées avec plus d’art, sont admirées, mais qu’elles ont moins du dieu en elles. » Devant Eschyle, son ancien de si peu d’années, Pindare dut raisonner de même ; et, content de sa gloire lyrique renouvelée sous tant de formes, liée à tant de faits royaux et domestiques, il n’avait pas à essayer cette autre gloire du théâtre élevée si haut dans Athènes.
Lors même que Dante les imitera et prendra, comme eux, les couleurs de sa Dame, on sentira que c’est une autre voix ; et le titre de son premier écrit célèbre, Vita nuova, n’est pas moins le signe d’un art nouveau que la révélation d’une âme transformée par l’amour. […] Un siècle et demi avant le Dante, quand l’italien à peine naissant ne s’écrivait pas encore, quand la prédication et la poésie étaient encore toutes latines en Italie, un des grands hommes de l’Église, Pierre Damien, ce pur et austère génie, parfois en lutte même contre Grégoire VII, et osant le nommer mon saint tentateur, mon saint satan, avait chanté dans un hymne la gloire du paradis.
Mais ces défauts relèvent d’un autre plus général : M. de Vigny est resté au point de vue actuel, et n’a écrit qu’avec des souvenirs.
Sainte-Beuve — de rapprocher de ce jugement écrit par lui-même sur ses premières Poésies un autre article que nous ne pouvons donner comme de lui, et que nous trouvons dans la Revue des Deux Mondes, sur les Pensées d’Août, à la date du 1er novembre 1837.
J’ai cru qu’on pouvait écrire simplement des choses graves.
Il y a sans doute des lois secrètes de la pensée et du langage, qui peuvent dispenser parfois un écrivain d’obéir au code de la grammaire : mais c’est la postérité qui prononce dans ce cas s’il y a abus ou beauté, et, en tout cas, ces libertés ne sont pas à l’usage de ceux qui apprennent à écrire.
Buffon n’écrivait pas davantage pour saper les institutions sociales ou les croyances morales.
Dubois-Desaulle éprouve le besoin de conclure : « Ce qu’il y a de bon dans tout cela, c’est que ça m’a permis d’écrire un livre !
Cela est sans contredit juste et parfaitement écrit ; mais à la suite, quand Agnès déclare à son tuteur qu’un jeune homme, malgré tous les obstacles, a trouvé le moyen de s’introduire près d’elle et de lui plaire, le tuteur se plaint d’avoir perdu tous les soins qu’il a pris pour lui plaire lui-même ; Agnès lui répond : Vraiment, il en sait donc là-dessus plus que vous, Car à se faire aimer il n’a pas eu de peine.
Depuis qu’on est inondé d’Ecrits philosophiques, les vices semblent se multiplier & prendre un caractere qui les rend encore plus odieux.
À savoir écrit d’avance le texte entier du drame, à savoir qu’aucun effort n’y peut rien changer, à savoir qu’ils ne sont rien de plus que des acteurs, les hommesse désintéresseraient de leur jeu, de leurs paroles et de leurs mimiques ; ils ressembleraient à ces cabotins, qui récitent pour la salle des tirades pathétiques, tandis qu’ils murmurent quelque gaudriole à l’oreille de l’actrice qui leur donne la réplique.
À vingt ans, il avait des opinions républicaines et une grande barbe, et il portait un chapeau pointu couleur feuille morte, disait : « mon parti », écrivait dans la Liberté de penser, rédigeait de terribles articles contre l’inquisition, et prêtait de l’argent au philosophe X… Tel était notre jeune cousin, Pierre-Charles, comte de Villedeuil.
Il parla, il écrivit en toute occasion.
Lyell, n’hésite pas cependant à écrire : « Nous ne devons pas considérer comme admis que chaque amélioration des facultés de l’âme dépende d’un perfectionnement de la structure du corps ; car pourquoi l’âme, c’est-à-dire l’ensemble des plus hautes facultés morales et intellectuelles, n’aurait-elle pas la première place nu lieu de la seconde, dans le plan d’un développement progressif1 ?
On a tant écrit sur la Bible, on l’a tant de fois commentée, que le seul moyen qui reste peut-être aujourd’hui d’en faire sentir les beautés, c’est de la rapprocher des poèmes d’Homère.
C’est ainsi qu’elle est écrite au bas de son portrait, placé dans la bibliotheque de la ville de Basle.
Des auteurs citez par Aulugelle avoient écrit que des cens comédies composées par Menandre, il n’y en avoit eu que huit assez heureuses pour remporter le prix que les anciens donnoient au poëte qui avoit fait la meilleure piece de celles qui se représentoient à l’occasion de certaines solemnitez.
Son livre est écrit sans claquements de fouet, avec une netteté modeste, et même, en beaucoup d’endroits, avec un joli accent de mélancolie, comme quand on n’a pas une foi énorme en ce qu’on dit.
Il a privé Renan, pour tous les livres qu’il écrira désormais, de la foi qu’on doit à la parole du maître et de l’autorité de l’enseignement.
Albert Krantz et Jean Aventin, deux historiens qui écrivaient au commencement du seizième siècle, citent d’anciennes chansons des bardes, qu’ils prétendent avoir trouvées dans des couvents d’Allemagne.
Jamais patient, agenouillé en chemise soufrée, le cierge de cire jaune lié au poing, devant le portail de Notre-Dame, et balbutiant, d’une voix étranglée par la peur, une amende honorable écrite en latin d’autodafé ne fut, à mon sens, plus piteux et plus lamentable que ce bourgeois forcé de se mettre à genoux, en bonnet de nuit, la chandelle à la main, devant sa « pendarde de femme », et d’avaler, sans grimace, l’amer déboire d’avoir tort quand il a raison. […] M. de Presles ne se battra pas ; car, à l’instant même, arrive une lettre d’excuses de Pontgrimaud écrite à plat ventre. […] Ainsi, les jeunes filles millionnaires du monde profane, les vierges sur fond d’or de l’aristocratie et de la finance reçoivent, bien souvent, des déclarations d’amour qui devraient si elles étaient sincères, être écrites en chiffres, comme les dépêches secrètes des diplomates.
Pour l’homme de bien, au contraire, tout s’explique ou paraît explicable, tout reflète l’infinie vérité : L’éternel est écrit dans ce qui dure peu ; Toute l’immensité, sombre, bleue, étoilée, Traverse l’humble fleur, du penseur contemplée ; On voit les champs, mais c’est de Dieu qu’on s’éblouit ; Le lis que tu comprends en toi s’épanouit ; Les roses que tu lis s’ajoutent à ton âme. […] Puis, c’est le Droit, défini philosophiquement en trois mots : « bien de tous ; » enfin la dernière divinité, celle qui se voile, celle qui est si loin de régner parmi les hommes, surtout à l’époque où le poète écrivait ses Contemplations, — c’est la Liberté. […] Les lois de nos destins sur terre, Dieu les écrit ; Et si ces lois sont le mystère, Je suis l’esprit. […] Quand la foule regarde les riches avec ces yeux-là, ce ne sont pas des pensées qu’il y a dans tous les cerveaux, ce sont des événements. » Victor Hugo, ici, a le courage de regarder le péril en face : « Les riches, écrit-il, sont en question dans ce siècle comme les nobles au siècle dernier. » Et il a aussi le courage de montrer la vanité des revendications dont il parle : ce n’est pas la pauvreté, c’est « l’envie » qui les dicte, et c’est à la richesse que la pauvreté s’en prend, sans se douter que, la richesse supprimée, « il n’y a plus rien pour personne214. » En 1830, il avait eu une idée fort juste sur la nécessité d’instruire le peuple avant de lui donner le droit de suffrage. « Les droits politiques doivent, évidemment aussi, sommeiller dans l’individu, jusqu’à ce que l’individu sache clairement ce que c’est que des droits politiques, ce que cela signifie, et ce que l’on en fait. […] Il n’y a que de mauvais cultivateurs223. » Malgré son esprit chimérique, Hugo a sur l’histoire quelques vues justes : « Les historiens qui n’écrivent que pour briller, dit-il, veulent voir partout des crimes et du génie ; il leur faut des géants, mais leurs géants sont comme les girafes, grands par devant et petits par derrière.
L’abbé de Pons exhorte l’ami anonyme auquel il écrit à ne pas imiter ceux qui, charmés pour leur compte de la lecture d’un livre nouveau, changent d’avis le lendemain et se retournent en apprenant que des personnes célèbres et d’autorité sont d’un avis contraire : Non, monsieur, non, ne soyez pas infidèle à vos lumières ; osez penser par vous-même, et ne prenez point l’ordre de ces stupides érudits qui ont prêté serment de fidélité à Homère ; de ces gens sans talents et sans goût, qui ne savent pas suivre le progrès des arts et des talents dans la succession des siècles ; de ces scholiastes fanatiques qui entrent dans une espèce d’extase à la lecture de L’Iliade originale, où l’art naissant n’a pu donner qu’un essai informe, et qui n’aperçoivent pas dans les travaux de notre âge le merveilleux accroissement de ce même art. […] C’est là que parurent successivement sa Dissertation sur les langues en général, et sur la langue française en particulier, en tête du numéro de mars 1717 ; ses Réflexions sur l’éloquence, en tête du numéro de mai 1718 ; son Nouveau Système d’éducation, en tête du numéro de juillet, même année : notre auteur, toutes les fois qu’il y écrit, a de droit la place d’honneur dans le Mercure.
Ainsi en jugeait le duc de Rohan quand il écrivait : « Philippe II poussa ses affaires si avant, que le royaume de France n’est échappé de ses mains que par miracle. » De loin, quand les événements ont tourné d’une certaine façon, on ne se représente pas aisément à combien peu il a tenu qu’ils ne tournassent dans un sens tout autre ; on voit des nécessités et des dénoûments tout simples là où il y a eu des bonheurs et de merveilleux secours. […] Je ne crains pas d’opposer ces pages à ce qu’ont écrit de partial et de singulièrement injuste les estimables auteurs de La France protestante, MM.
Le représentant muscadin se retira honteux et confus ; néanmoins, dans son rapport au Directoire, il loua en termes pompeux le bon esprit des troupes : voilà comme on écrit l’histoire. […] Le récit qu’il fait de la campagne de Russie où il eut une si belle conduite sous les ordres de Ney à l’arrière-garde de la retraite, commence par un aveu d’une effusion extrême, et qui exprime bien le genre d’intérêt religieux que ces militaires esclaves du devoir et de l’honneur attachent à la consécration des souvenirs : L’un des grands regrets que je puisse éprouver aujourd’hui, écrivait Pelleport dans les dernières années de sa vie, c’est de penser qu’il me faudra peut-être mourir sans avoir pu lire dans Thiers l’histoire de notre immortelle campagne de Russie.
Jeune, il avait passé ensuite plusieurs années en province, dans la solitude, à étudier, à bien lire un petit nombre de livres, à méditer surtout les écrits des géomètres, Clairaut, d’Alembert, Euler : il s’adressa une ou deux fois par lettres à l’abbé Bossut pour lui demander des conseils généraux ; mais il étudiait seul, et c’est ainsi qu’il se forma l’esprit : la géométrie, ce fut sa logique. […] Royer-Collard, ses Discours et ses Écrits (2 vol. in-80, Didier, 1861), a donné tous les détails désirables sur ce Conseil royal secret qu’avait Louis XVIII en France, et dont, à un moment, M.
Curieux, touristes, militaires, tous, à cet égard, lui rendent justice ; le maréchal de Saint-Arnaud, débarquant à Constantinople en mai 1854, écrivait à son frère en France : « Si tu veux une description de Constantinople, prends Théophile Gautier. » Ainsi de l’Espagne, ainsi de Saint-Pétersbourg, ainsi de tout pays où il a chevauché par monts et par vaux, ou qu’il n’a fait que saisir un jour au passage. […] Champfleury a écrit, dans des Mémoires personnels, l’histoire de ces années d’épreuve, et ce récit, à son tour, aura bien son intérêt avec le temps.
je sais bien que cela même a pu donner quelques regrets à de doctes et fins esprits qui craignent de voir profaner ce qu’ils aiment, de voir pratiquer une grande route à travers un bois sacré. « Pour moi, j’aimais à m’y perdre, m’écrit à ce sujet un de ces fins dilettanti de l’Antiquité, et si je ne savais pas bien en reconnaître les fleurs, je sentais au moins quelque chose de leur parfum. […] « On a renversé le panier : aux délicats maintenant de reconnaître dans la mêlée les cerises du dessus. » C’est encore ce que m’écrit, après avoir lu le présent article et en se ravisant, le spirituel correspondant dont on vient de voir les craintes, et que je prends sur moi de nommer, M.
. — Lettres écrites d’Allemagne. […] Viollet-Le-Duc, dans cette façon d’écrire l’histoire d’une conquête sur une spirale de marbre, terminée par la statue du conquérant, quelque chose d’étranger à l’esprit grec.
Il fut un moment un des cinq auteurs qui écrivaient des pièces sous la direction de Richelieu ; il collabora aussi à la Guirlande de Julie. […] Il écrit 21 pièces en 8 ans (1628-36), et 14 seulement dans les quatorze dernières années de sa vie (1637-1650).
L’Après-Midi d’un Faune et les Fragments de l’Hérodiade étaient écrits. […] Émile Verhaeren écrivait ses poèmes fougueux et magnifiques et évoquait dans une langue frémissante les Campagnes hallucinées, ou les Apparus dans mes Chemins ou tel autre des nombreux recueils où s’affirmait sa maîtrise, tandis que M.
L’ingénieux publiciste a vu le défaut des réformateurs, l’artificiel, le formalisme, la fureur d’écrire et de rédiger ce qui est plus fort quand il n’est pas écrit.
La culture intellectuelle est pour l’humanité comme si elle n’était pas, lorsqu’on n’étudie que pour écrire. La littérature sérieuse n’est pas celle du rhéteur, qui fait de la littérature pour la littérature, qui s’intéresse aux choses dites ou écrites, et non aux choses en elles-mêmes, qui n’aime pas la nature, mais aime une description, qui, froid devant un sentiment moral, ne le comprend qu’exprimé dans un vers sonore.
Sandeau : un Héritage ; un de ces contes d’Allemagne tels que sait les écrire le poète de Marianna et de Mademoiselle de la Seiglière, tendres et plaintives histoires doucement filées, lentement dévidées, semées de mille nuances exquises et légères, et qu’on dirait destinées à ces blondes jeunes filles des pays du Rhin qui, tout en lisant, filent le rouet ou tricotent les bas de Marguerite et veulent se perdre doucement dans les rêves du coeur, sans laisser échapper une maille. […] Alors le baron, qui a monté tout ce guet-apens, montre à l’amphitryon, assis dans le désert de son raoût, une lettre que vient de lui écrire un feld-maréchal en personne, et, dans cette lettre, plus infamante et plus brutale qu’une volée de schlague, ce guerrier bavarois demande à son ami Berghausen de quel front un vil histrion ose inviter à ses noces les Sérénités et les Grâces de l’Almanach de Gotha.
Si, au contraire, j’ai l’idée et le désir de prendre la plume pour écrire ma signature au bas d’un contrat, la décision que je prends me paraît avoir son antécédent immédiat et suffisant dans mes états antérieurs de conscience, qui sont : 1° l’idée de tel mouvement comme moyen pour telle fin, 2° le désir de ce mouvement. […] Dans les cas d’aphasie, dit aussi Bastian, nous voyons des personnes vouloir, mais ne pouvoir exécuter avec succès certains mouvements d’élocution, sous des impressions visuelles appropriées ; par exemple, elles voient un mot écrit et ne peuvent le prononcer ; en même temps, elles conservent la faculté de produire les mouvements et de prononcer le mot, lorsqu’elles entendent ce mot.
Pour moi qui ne retiens d’une composition musicale qu’un beau passage, qu’un trait de chant ou d’harmonie qui m’a fait frissoner ; d’un ouvrage de littérature qu’une belle idée, grande, noble, profonde, tendre, fine, délicate ou forte et sublime, selon le genre et le sujet ; d’un orateur qu’un beau mouvement ; d’un historien qu’un fait que je ne réciterai pas sans que mes yeux s’humectent et que ma voix s’entrecoupe ; et qui oublie tout le reste, parce que je cherche moins des exemples à éviter que des modèles à suivre, parce que je jouis plus d’une belle ligne que je ne suis dégoûté par deux mauvaises pages ; que je ne lis que pour m’amuser ou m’instruire ; que je rapporte tout à la perfection de mon cœur et de mon esprit, et que soit que je parle, réfléchisse, lise, écrive ou agisse, mon but unique est de devenir meilleur ; je pardonne à Le Prince tout son barbouillage jaune dont je n’ai plus d’idée, en faveur de la belle tête de ce musicien champêtre. […] L’homme le plus sujet aux accès de l’inspiration pourrait lui-même ne rien concevoir à ce que j’écris du travail de son esprit et de l’effort de son âme, s’il était de sens froid, j’entends ; car si son démon venait à le saisir subitement, peut-être trouverait-il les mêmes pensées que moi, peut-être les mêmes expressions, il dirait, pour ainsi dire, ce qu’il n’a jamais su ; et c’est de ce moment seulement qu’il commencerait à m’entendre.
Il écrit la Rome nouvelle, où il prêche l’alliance du pape et de la démocratie, le salut des peuples modernes dans un retour à l’évangélisme primitif, à la religion des humbles, élargie et devenue la religion nouvelle. […] « Quand donc elle a marqué un enfant pour le sacerdoce, écrit un clairvoyant esprit, — et elle marquerait volontiers tous ceux qui lui sont commis, — l’Église le surveille et l’épie avec une méthode et une persévérance qu’on ne comprend point sans les avoir vues à l’œuvre, afin d’étouffer en lui tout abandon à ce qu’il pourrait ressentir, dans l’esprit ou dans le cœur, de spontané et de fort, et même de l’en faire rougir.
. — De la difficulté d’écrire en italien.
Un philosophe, qui écrivait d’ailleurs dans le but évident de rabaisser la puissance humaine, a bien osé dire : « Un grain de sable placé dans l’urètre de Cromwell a décidé du sort de l’Europe.
Alors, on se piqua de les écrire avec pureté, correction, élégance, et d’en faire des thèmes de beau langage avant tout.
Après tout, M. de Bernard, en se livrant vers cette fin au terrible à la mode, a pu se dire qu’il avait, dans les trois autres quarts du roman, payé assez largement sa dette à l’observation fine et franche, à la vérité amusante des mœurs, à cette nature humaine d’aujourd’hui, vivement rendue dans ses sentiments tendres ou factices, ses élégances et ses ridicules, ses affectations naïves ou impertinentes ; car il a fait de tout cela dans Gerfaut, et bon nombre de ces pages, de ces conversations et de ces scènes scintillantes ou gaies, entraînantes ou subtiles, et parfois simplement plaisantes, auraient pu être écrites par un Beaumarchais romancier, ou même par un Regnard.
C’est donc dans les qualités privées, dans les sentiments philanthropiques et dans quelques écrits supérieurs qu’il faut examiner les progrès de la morale.
En 1541, Calvin écrit : « Voilà pourquoi tous les États d’un commun accord conspirent en la condamnation de nous et de notre doctrine.
Sur quoi il écrit un nouveau chapitre, extrêmement féroce, de sa Physiologie de l’amour moderne.
Nous avons précédemment signalé, dans la pièce d’Il Ritratto des Gelosi, ce trait d’une lettre de Flaminia que le Docteur, son mari, remet tout en colère à Flavio, croyant que c’est ce jeune homme qui l’a écrite, et se faisant ainsi le messager des amants qui le trompent.
les êtres vils qui rêvent « le roman d’un jeune homme pauvre » et qui l’écrivent, dévoilant naïvement toute la pourriture de leur désir.
Paul Fort a écrit de clairs hymnes.
« L’idée que l’on s’est faite de la Grèce et de Rome, a-t-il écrit, a souvent troublé nos générations.
On feroit un gros recueil de tout ce qu’on a dit & écrit contre ce millionnaire de vers.
Voyez sur cette question de l’habitude, si intimement liée à celle de la mémoire, le profond écrit de M.
Tite-Live seroit rempli du récit des sacrifices faits pour l’expiation de ces prodiges, si l’on avoit vû ces phénomenes dans la campagne de Rome au temps dont il a écrit l’histoire.
On voit par les livres du Boccalin, qu’il sçavoit tout ce que les anciens et les modernes ont écrit de plus ingénieux sur le grand art de gouverner les peuples.
. — Une malle devant la cheminée ; à terre, cinq chaussettes, une botte dépenaillée s’échappant d’un lambeau de journal, deux ou trois chemises finissant à la ceinture… Tout ce qu’il faut enfin pour écrire un roman réaliste. — Midi sonne à l’estomac du locataire.
Le livre de Gabrielle d’Estrées, écrit avec le sang-froid de l’homme d’État encore plus que de l’historien, se distingue par une simplicité d’expression ravissante en Capefigue, qui d’ordinaire aime à fringuer et à faire briller la paillette chère au siècle qu’il a tant aimé Pour tout dire d’un mot, c’est un livre où la rectitude des idées a créé, seule, un talent sur lequel nous ne comptions plus.
Aux yeux du penseur qui nous donne aujourd’hui, dans un écrit fortement condensé, le droit public d’une quatrième race, la révolution française a deux côtés que l’on a toujours trop confondus.
Dans ces premiers temps où l’esprit humain n’avait point tiré de l’art d’écrire, de celui de raisonner et de compter, la subtilité qu’il a aujourd’hui, où la multitude de mots abstraits que nous voyons dans les langues modernes, ne lui avait pas encore donné ses habitudes d’abstraction continuelle, il occupait toutes ses forces dans l’exercice de ces trois belles facultés qu’il doit à son union avec le corps, et qui toutes trois sont relatives à la première opération de l’esprit, l’invention ; il fallait trouver avant de juger, la topique devait précéder la critique, ainsi que nous l’avons dit page 163.
Simonide est un précurseur de Pindare, dans ce culte de la gloire publique si bien assortie à l’imagination des cités libres de la Grèce ; il est le chantre des jeux guerriers et des athlètes vainqueurs ; il écrit en vers l’épitaphe de Léonidas et des siens.
Il a vécu et agi ; il n’a point réfléchi ni écrit ; sa littérature nationale se réduit à des fragments et des rudiments, à des chansons de harpistes, à des épopées de taverne, à un poëme religieux, à quelques livres de réforme. […] Les situations sociales font les situations politiques ; toujours les constitutions légales s’accommodent aux choses réelles, et la prépondérance acquise aboutit infailliblement aux droits écrits. […] Chez nous, quand un homme a une idée, il l’écrit ; une douzaine de personnes la jugent bonne ; et là-dessus tous mettent en commun de l’argent pour la publier ; cela fait une petite association, qui grandit, imprime des traités à bon marché, fait des lectures, puis des pétitions, rallie l’opinion, et enfin apporte un projet au Parlement ; le Parlement refuse, ou remet l’affaire ; cependant le projet prend du poids ; la majorité de la nation pousse, elle force les portes, et voilà une loi faite. » Libre à chacun d’agir ainsi ; les ouvriers peuvent se liguer contre leurs maîtres ; en effet, leurs associations enveloppent toute l’Angleterre ; à Preston, je crois, il y eut une fois une grève qui dura plus de six mois.
Ne nous serait-il pas permis de nous y tromper, puisque Voltaire lui-même écrivit que le célèbre comique d’Athènes ne lui paraissait qu’ un méprisable bateleur, qui de nos jours n’eût pas osé donner ses farces à la foire de Saint-Laurent ? […] Je m’exempterai donc d’un facile étalage d’érudition en vous citant ce que Quintilien, Macrobe, saint Jérôme, et le docte Scaliger, écrivirent en faveur de Plaute, qu’ils estimèrent en son genre comme un prince de la langue latine. […] Les modèles parurent et devancèrent les règles écrites : en déduirait-on que le génie les créa sans se faire des règles ou sans les prendre de la nature ? […] Ceux qui cultivent un art tirent le plus grand profit de ces communications des hommes de talent : leur principal secret leur échappe plutôt dans le feu de leurs conversations confidentielles que dans leurs ouvrages, et que dans leurs dissertations écrites. […] « Nous chercherons partout à trouver à redire, « Et ne verrons que nous qui sachent bien écrire.
Et, de fait, la leçon une fois apprise ne porte aucune marque sur elle qui trahisse ses origines et la classe dans le passé ; elle fait partie de mon présent au même titre que mon habitude de marcher ou d’écrire ; elle est vécue, elle est « agie », plutôt qu’elle n’est représentée ; — je pourrais la croire innée, s’il ne me plaisait d’évoquer en même temps, comme autant de représentations, les lectures successives qui m’ont servi à l’apprendre. […] Et cela est d’autant plus remarquable qu’il a souvent conservé intacte la faculté d’écrire sous la dictée ou spontanément. […] Pour prendre un exemple souvent emprunté à Winslow 62 celui du sujet qui avait oublié la lettre F, et la lettre F seulement, nous nous demandons si l’on peut faire abstraction d’une lettre déterminée partout où on la rencontre, la détacher par conséquent des mots parlés ou écrits avec lesquels elle fait corps, si on ne l’a pas d’abord implicitement reconnue. Dans un autre cas cité par le même auteur 63, le sujet avait oublié des langues qu’il avait apprises et aussi des poèmes qu’il avait écrits.
Il ne faudrait point croire toutefois qu’il n’ait pas beaucoup écrit et beaucoup travaillé : c’est le cas de bien des distraits et des rêveurs dans ce siècle assujetti.
Après tout, comme Diderot, en écrivant à sa maîtresse, n’écrivait que pour elle, et songeait assez peu à son lecteur de 1830, il faut bien s’accommoder de bonne grâce à cette variation de tons qui se fait remarquer dans le cours de sa correspondance ; il y aura toujours assez d’endroits à relire et à admirer.
La misère le décide à écrire : son Voyage à l’île de France (1773), ses Études de la nature (1784) le font célèbre, et Louis XVI le nomme Intendant du Jardin des Plantes.
Ce fut pendant son séjour à Paris, dans l’hiver de 1641, que le marquis de Montausier fit à Julie cette fameuse galanterie d’une guirlande peinte sur vélin in-folio par Robert et, à la suite de laquelle se trouvent toutes les fleurs dont elle se compose, peintes séparément, chacune sur une feuille particulière, au bas de laquelle est écrit de la main de Jarry, célèbre calligraphe et noteur de la chapelle du roi, un madrigal qui se rapporte à cette fleur.
Cette fable écrite purement et où le fait est bien raconté, a, ce me semble, le défaut de n’avoir qu’un but vague, incertain, et qu’on a de la peine à saisir.
Personne que vous, mon ami, ne lira ces papiers, ainsi j’y puis écrire tout ce qu’il me plaît.
Il faut avoir vu, soit qu’on peigne, soit qu’on écrive.
Quant aux sciences, il faut bien que tous les italiens tombent d’accord de ce qu’a écrit Monsieur Ottieri dans l’histoire de la guerre allumée, au sujet de la succession de Charles II roi d’Espagne.
Si on était condamné en écrivant à se satisfaire pleinement soi-même, je ne sais si on écrirait une page en toute sa vie.
Quel journal, dans l’état actuel du journalisme qui s’écrit debout, rendra compte de cet énorme livre en deux volumes, qui vous fatigue à lire, assis ?
Il paraît que son discours était écrit avec soin : il le lut au lieu de le réciter.
Heureusement il ne fut pas prononcé comme il est écrit.
Tout entière elle est livrée au labour, comme l’Italie elle-même », écrit non sans patriotique fierté l’historien Dion Cassius. […] Plus tard, lorsqu’on écrira l’histoire de notre monde, peut-être désignera-t-on les Latins comme les adorateurs de la forme. […] Sa « race » est la race élue pour distribuer la vérité et la beauté au monde, pour promulguer les lois suprêmes, les « lois non écrites ». […] Puisque je viens d’écrire cette formule, « révolution de conscience », je tiens à dissiper l’équivoque qu’a pu faire naître son emploi dans une étude antérieure. […] Je ne puis m’empêcher de rappeler ici un conte, au symbolisme transparent et de signification saisissante, qu’un poète écrivit un jour, — sans se douter peut-être de toute la profondeur dont il est empreint.
Mais, si on l’écrit pour les yeux, elle occupe une ligne et demie et exige cinquante-cinq caractères ; c’est beaucoup, et, à cet égard, on peut l’améliorer. — Aux noms écrits, on substitue des caractères plus simples, qui, au lieu de remplacer directement les noms de nombre et indirectement les nombres, remplacent directement les nombres. […] « Quand une pierre tombe, écrit Galilée, si nous considérons la chose attentivement, nous trouvons que la manière la plus simple d’accroître la vélocité, c’est de l’accroître toujours de la même manière, c’est-à-dire d’y ajouter des accroissements égaux dans des temps égaux. » De cette conjecture, Galilée conclut que les espaces parcourus depuis le commencement du mouvement doivent être comme les carrés du temps, puis, admettant que les lois de la chute d’une boule sur un plan incliné doivent être les mêmes que celles d’un corps qui tombe librement, il vérifia son hypothèse par l’expérience.
Il les conduit jusqu’à la sépulture, marque le lieu, écrit l’épitaphe avec le style et l’orthographe du pays. Un manant lui coupa le pied droit et la tête, Le seigneur du village à sa porte les mit, Et ce dicton picard alentour fut écrit Biaux chires leups, n’écoutez mie Mère tenchent chen fieux qui crie. […] Il ajoute des mots vivants, « un menton qui nourrit une barbe touffue », de puissantes expressions latines186, « le regard de travers », et par-ci par-là un mot gai, « cet homme ainsi bâti, un ours mal léché » ; car le fabuliste ne peut tout de suite quitter son ton ordinaire ; et il écrit ce début énergique et simple : Son menton nourrissait une barbe touffue, Toute sa personne velue Représentait un ours, mais un ours mal léché.
« Vous savez ainsi que moi », écrivit l’ambassadeur français au Directoire, « que personne à Rome n’a donné d’ordre de tirer ni de tuer qui que ce fût ; le général Duphot a été imprudent, tranchons le mot, il a été coupable. » Il y avait à Rome un droit des gens comme partout. […] En effet, celui qui écrit ces pages peut affirmer qu’aux funérailles du Pape défunt, il entendit les spectateurs parler des cardinaux assis sur les bancs et dire ces mots : “Quel dommage que ce conclave soit celui qui va donner un successeur à Pie VI ! […] « Il écrivit aussi les lettres de communication aux souverains, et s’occupa de l’expédition des courriers qui, dès qu’il aurait été élu, devaient se rendre auprès des nonces et à Rome.
J’ai longtemps réussi à penser et à écrire comme s’il n’y avait pas au monde de religions, ainsi que font tant de philosophes rationalistes, qui ont écrit des volumes sans dire un mot du christianisme. […] Puis ce sont ces écrits tenus pour sacrés qui deviennent aux yeux d’une ingénieuse et fine exégèse la plus curieuse littérature.
Si ton livre passe, ce n’était pas la peine de l’écrire ; s’il dure, ne vois-tu pas que tu te traduis à la postérité comme un sot, et lorsque le temps aura brisé les statues, détruit les peintures, amoncelé les édifices dont tu m’entretiens, quelle confiance l’avenir accordera-t-il aux récits d’une tête rétrécie et embéguinée des notions les plus ridicules ? […] Deux faits qui viennent à l’appui de ce que je vous écrivais dans le préambule de ce sallon… et passons à présent à Robert, si vous le voulez. […] Je n’ajouterai rien de plus, car il faudrait revenir sur les mêmes éloges qui vous fatigueraient autant à lire que moi à les écrire.
— Dans l’âge suivant, au xve siècle, dit Gray à la suite du passage que j’ai précédemment cité, je vois que Froissart était lu avec grand plaisir par tous ceux qui savaient lire, et sur le même pied que le Roi Arthur, Sire Tristram et l’Archevêque Turpin ; non pas qu’on le prît pour un romancier auteur de fables, mais bien parce qu’on les prenait, eux tous, pour de vrais et authentiques historiens ; tant il était alors de peu de conséquence pour un homme, de se mettre en peine d’écrire la vérité ! […] J’ai vu le modèle qui n’attend plus que le marbre : Froissart encore jeune, et à cet âge où le poète en lui pouvait plaire, y est représenté assis, non plus en quête et questionnant, mais tel qu’il devait être, lorsque, rentré dans sa ville natale, il recueillait ses souvenirs et les couchait par écrit pendant des heures de méditation légère29.
On écrit à l’Académie, on l’avertit ; on rédige des mémoires, on envoie des attestations comme dans un procès. […] Il a, nous écrit-on dans un premier résumé, il a reconstruit l’école des filles de Bournois, sa première paroisse ; construit, fondé et doté une école de filles à Villars-lez-Blamont, son pays natal ; créé à Blamont un pensionnat, un orphelinat et un ouvroir destinés aux filles du canton ; il a construit une église catholique à Villars-lez-Blamont où il n’y avait d’abord qu’un bâtiment commun pour les protestants et les catholiques ; il a reconstruit l’église de Laviron, sa propre paroisse ; il a fait élever et instruire à ses frais sept enfants orphelins appartenant à des familles pauvres, etc.
Quelquefois un testament olographe, c’est-à-dire les mémoires du grand homme, écrits par lui-même, viennent couper court aux nombreuses versions qui déjà circulent. […] Celui des jeunes garçons offrait l’image d’un club et d’un camp : on portait le costume militaire ; à chaque événement public, on nommait des députations, on prononçait des discours, on votait des adresses ; on écrivait au citoyen Robespierre ou au citoyen Tallien.
« Il ne faut pas pourtant s’imaginer qu’au milieu de ses études et de ses occupations sérieuses, Laurent fût insensible à cette passion qui, dans tous les temps, a été l’âme de la poésie, et qu’il a représentée dans ses propres écrits avec tant de philosophie et sous des aspects si variés. […] Ces rares perfections me captivèrent au point, que bientôt il n’y eut pas une puissance ou une faculté de mon corps ou de mon âme qui ne fût asservie sans retour ; et je ne pouvais m’empêcher de considérer la dame dont la mort avait causé tant de douleurs et de regrets comme l’étoile de Vénus, dont l’éclat du soleil éclipse et fait disparaître entièrement les rayons. » Telle est la description que Laurent nous a laissée de l’objet de sa passion, dans le commentaire qu’il a fait sur le premier sonnet qu’il écrivit à sa louange16 ; et à moins que l’on n’en mette une grande partie sur le compte de l’amour, toujours partial dans ses jugements, il faut avouer qu’il y a eu bien peu de poëtes assez heureux pour trouver un objet aussi propre à exciter leur enthousiasme, et à justifier les transports de leur admiration.
Thomas Sibilet a écrit dans son Art poétique : « Si le français s’était rangé à ce que la fin de la moralité fût toujours triste et douloureuse, la moralité serait tragédie ». […] Pour celui qui l’a écrite, pour ceux qui la voyaient, l’action de Patelin était une folie, et l’esprit de Patelin était la vérité même, la raison et la vie.
Mais si un esclave chrétien eût dit au philosophe : « Ô Annœus, je connais l’homme qui a écrit ces paroles ; il ne prêche que soumission et patience. Ce qu’il a écrit s’accomplira, sans révolte et par les maîtres eux-mêmes.
Mistress Clarkson, c’est l’Étrangère, l’Inconnue, la femme de l’Apocalypse sur le front de laquelle est écrit : « Mystère. » Aucun salon ne lui est ouvert, mais les hommes affluent dans le sien. […] C’en est fait, le sort est jeté, il paraît qu’elle devait finir courtisane : c’était héréditaire et c’était écrit.
Gaïus, interprète de la doctrine officielle, écrit qu’« il y a très peu de motifs pour lesquels on permette d’établir de tels groupements ». — Mais, comme il arrive souvent dans l’histoire des institutions juridiques155, la sévérité des lois n’est ici qu’un indice de la force des coutumes qu’elles voudraient enrayer : l’impossible en droit est souvent l’invincible en fait. […] Ceci était écrit avant la nouvelle législation française sur les associations.
La lecture de ce drame a fait naître chez quelques-uns des membres de la Commission, et des plus compétents en matière de drame, l’honorable regret que la pièce n’ait point été écrite et conçue pour un autre théâtre d’un ordre plus élevé.
Cela ne l’empêcha pas de demander en partant d’autres grâces : On me presse de partir, écrit-il à la dernière page de son journal (octobre 1733), et j’ai donné au garde des sceaux un mémoire, par lequel je demande, avant que de partir, des grâces distinguées qu’il est aisé de deviner : et le 19, M.
Vieillard goutteux et quinteux, M. de Montgaillard a écrit des Mémoires originaux, caustiques, fréquemment rempli d’anecdotes douteuses ou controuvées.
Ces vœux et ces conseils respirent dans toutes les pages que nous écrivîmes alors.
Ludovic Halévy (né en 1834), a écrit Orphée aux enfers (1861), puis, avec M.
Sur les parfums chauffés brûlant comme des flammes, Sur les fleurs qu’on est las d’arroser, sur les femmes Qu’est-ce qu’on pourrait bien écrire de très doux ?
Mais Richelieu ambitionnoit d’écrire.
Ces murs, ces longs dortoirs, se couvrent d’anathèmes, De sentences de mort qu’aux yeux épouvantés L’ange exterminateur écrit de tous côtés.
Je le lui promis, et, en effet je vis Chardin, Cochin, Le Moyne, Vernet, Boucher, La Grenée, j’écrivis à d’autres, mais tous me répondirent que le tableau était déshonnête, et j’entendis qu’ils le jugeaient mauvais.
Par exemple, les versificateurs sans génie qui écrivent des opera, ne sçavent autre chose que de retourner ces phrases et ces expressions si souvent rebattuës, que Lulli réchauffoit des sons de sa musique, pour parler avec Despreaux.
Hérodote, qui a été appelé le père de l’histoire, a écrit dans le système de la fatalité.
Quel est le lettré de ce temps où les Mémoires de mademoiselle Céleste Mogador trouvent des plumes galantes qui en écrivent, quel est le lettré qui, par un mot, ait seulement donné une idée juste de ce beau et utile travail de bénédictin que M.
La plume qui a écrit ce petit chef-d’œuvre de polémique aiguisée est une main de femme, qui a signé Marie Recurt.
Il a écrit une pièce qu’il intitule assez irrévérencieusement le Nazaréen dans laquelle on lit des vers comme ceux-ci : …… Ton Église et ta gloire Peuvent, ô Rédempteur !
En se servant de la plus belle langue de l’univers, Platon ajouta encore à sa beauté : il semble qu’il eût contemplé et vu de près cette beauté éternelle dont il parle sans cesse, et que, par une méditation profonde, il l’eût transportée dans ses écrits.
Les trois principaux auteurs qui ont écrit sur le droit naturel (Grotius, Selden et Pufendorf), auraient dû tenir compte de cette autorité, plutôt que de celles qu’ils tirent de tant de citations d’auteurs.
C’est par erreur que quelques-uns ont écrit que les duels s’étaient introduits par défauts de preuves ; ils devaient dire par défauts de lois judiciaires.
J’ai refléchi sur tout selon ma portée ; j’ai voulu même écrire et ranger ce que je pensois, dès que j’ai cru penser quelque chose de raisonnable : car si l’on y prend garde, on n’a jamais bien achevé de penser, si l’on n’est parvenu à s’expliquer bien nettement. […] Sans parler davantage de la nouveauté que j’exige partout, du moins à quelque dégré, sans quoi ce ne seroit pas la peine d’écrire, les caracteres doivent être naturels, intéressans et soutenus. […] Dans la suite on s’est licentié souvent à écrire la comedie en prose ; et selon la portée des auteurs, elle en a acquis souvent plus de vivacité et de justesse. […] Le fruit qu’il tire de son examen sert bien-tôt à le relever de sa chute ; et si ce qu’il s’est dit à lui-même étoit écrit, ne pourroit-il pas être pour ses confreres de la même utilité qu’il l’est pour lui-même ? […] Tout son enthousiasme dans cette satyre se réduisoit à rêver long-tems sans succès ; à effacer des pages entieres, à n’écrire quatre mots que pour en effacer trois ; en un mot, à ne pouvoir se contenter et à s’en plaindre.
Vernet J’avais écrit le nom de cet artiste au haut de ma page, et j’allais vous entretenir de ses ouvrages, lorsque je suis parti pour une campagne voisine de la mer et renommée par la beauté de ses sites. […] C’est pour moi et mes amis que je lis, que je réfléchis, que j’écris, que je médite, que j’entends, que je regarde, que je sens ; dans leur absence, ma dévotion rapporte tout à eux, je songe sans cesse à leur bonheur ; une belle ligne me frappe-t-elle, ils la sauront ; ai-je rencontré un beau trait, je me promets de leur en faire part ; ai-je sous les yeux quelque spectacle enchanteur, sans m’en appercevoir j’en médite le récit pour eux. […] Ce poëte que la sagesse paraît inspirer et dont les écrits sont remplis de sentences à graver en lettres d’or, dans un instant il ne sait plus ce qu’il dit, ce qu’il fait, il est fou. […] Ce qu’il y a d’étonnant, c’est que l’artiste se rappelle ces effets à deux cents lieues de la nature, et qu’il n’a de modèle présent que dans son imagination ; c’est qu’il peint avec une vitesse incroyable ; c’est qu’il dit : que la lumière se fasse, et la lumière est faite ; que la nuit succède au jour et le jour aux ténèbres, et il fait nuit et il fait jour ; c’est que son imagination aussi juste que féconde lui fournit toutes ces vérités ; c’est qu’elles sont telles que celui qui en fut spectateur tranquille et froid au bord de la mer en est émerveillé sur la toile, c’est qu’en effet ses compositions prêchent plus fortement la grandeur, la puissance, la majesté de nature, que la nature même : il est écrit : coeli enarrant gloriam dei, mais ce sont les cieux de Vernet, c’est la gloire de Vernet.
Il y a dans ses écrits une grande diffusion de talent, si je puis dire ; le talent, comme un air vif et subtil, y est disséminé partout, et ne s’y réfléchit guère avec splendeur et couleur à aucun endroit en particulier ; il craint de paraître viser à l’effet, il se méfie de l’emphase ; c’est tout au plus si par places il se permet des portraits proprement dits, tels que ceux du roi de Prusse Frédéric-Guillaume et de l’empereur Alexandre (pages 424-457), et encore il les fait alors, beaucoup plus fins et-spirituels que saillants et colorés.
« Bien que mal fortuné déjà, j’avais mes mercredis, écrit Verlaine dans ses souvenirs.
Villemain écrivait à Geoffroy Saint-Hilaire, après avoir lu la partie générale de son Cours sur les Mammifères : « L’histoire naturelle ainsi entendue est la première des philosophies. » On pourrait en dire autant de toutes les sciences, si elles étaient traitées par des Geoffroy Saint-Hilaire.
Ses développements avaient peu d’étendue, et formaient des espèces de surates à la façon du Coran, lesquelles cousues ensemble ont composé plus tard ces longs discours qui furent écrits par Matthieu 481.
Parmi les menus objets réunis sur un plateau de laque, se trouvait une petite écritoire de poche — qu’au Japon, ils appellent yataté (porte-flèche), composée d’un étui de la grosseur d’un gros sucre d’orge contenant le pinceau de blaireau pour écrire, et d’un petit seau fermé, où est renfermée l’espèce d’éponge en poil de lapin, imbibée d’encre de Chine.
Nous n’avons en tête de ce livre que peu de lignes à écrire, et l’espace nous manque pour les développements nécessaires.
Cette fable est très-bien écrite et parfaitement contée ; mais quelle morale, quelle règle de conduite peut-on en tirer ?
Aucun procédé, aucun effort de volonté, aucune de ces comédies intérieures que l’homme se joue et qu’il appelle de l’art, n’a pu donner à l’auteur, de ces souvenirs d’Asie l’accent brisé et doux de bonheur impossible qu’on entend, mais qui ne gémit pas, sous ses phrases écrites, dirait-on, par une signora Pococurante, dans le calme et l’indifférence, ni lui faire composer à loisir ce parfum subtil qui s’en échappe et vous enveloppe bientôt tout entier… Mme de Belgiojoso a-t-elle jamais été une femme littéraire ?
Quand Goëthe ne pensait pas à « sa spirale », il disait honnêtement : « Si je voulais consigner par écrit la somme de ce qui a quelque valeur dans les sciences dont je me suis occupé toute ma vie, ce manuscrit serait si mince que vous pourriez l’emporter sous une enveloppe de lettre. » Toute l’histoire de la philosophie, qui en était, peut donc tenir sur une carte à jouer.
Écrivez le testament politique qui va assurer cette survivance nécessaire au monde, si le monde n’est pas condamné.
On écrivit les règlements de chaque corporation, qui n’étaient encore que de flottantes traditions.
Le La Bruyère qui écrira cette page d’observation terrible n’est peut-être pas né, mais tous ceux qui sentent en eux la conscience forte et tressaillante de la société où ils vivent savent si l’histrionisme nous dévore, et peuvent se demander, en lisant des œuvres poétiques comme ce dernier volume, si la fin de notre monde littéraire doit avoir lieu dans un cabotinage universel.
Lui, fait pour écrire toujours dans cette nuance que nous avons signalée, lui, le doux des doux, le résigné des résignés, dont la Muse aurait pu toujours ressembler à cette touchante image de Shakespeare, la Patience qui sourit longuement à la Douleur, a mieux aimé entrer à la Grand’Pinte et se verser du vin de cabaret de cette blanche main à laquelle on pardonne, car elle tremble, comme s’il savait que ce vin qu’il se verse n’apaisera rien de ce qui a soif dans son cœur.
C’est aussi de ce mot Ara, prononcé et entendu d’une manière si uniforme par tant de nations séparées par les temps, les lieux et les usages, que les Latins durent tirer le mot aratrum, charrue, dont la courbure se disait urbs (le sens le plus ordinaire de ce mot est celui de ville) ; du même mot vinrent enfin arx, forteresse, arceo, repousser (ager arcifinius, chez les auteurs qui ont écrit sur les limites des champs), et arma, arcus, armes, arc ; c’était une idée bien sage de faire ainsi consister le courage à arrêter et repousser l’injustice.
Le mot connu des Spartiates nous en apprend la cause : les Athéniens conservent par écrit des lois innombrables ; les lois de Sparte sont peu nombreuses, mais elles s’observent. — Tant que le gouvernement de Rome fut aristocratique, les Romains se montrèrent observateurs rigides de la loi des douze tables, en sorte que Tacite l’appelle finis omnis æqui juris .