/ 1918
657. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DIX ANS APRÈS EN LITTÉRATURE. » pp. 472-494

La question est posée ; chacun peut la retourner à son gré, en étendre ou en resserrer les termes. […] , je penserais que c’est le moment ou jamais, pour tous les hommes qui ont cette conservation à cœur et qui ne sont pas disposés à se confier immédiatement aux ressources de l’inconnu, — que c’est le moment pour eux de s’unir, de comprendre que la chose publique s’en va dans un morcellement misérable d’intrigues, dans une diminution sans terme de tous les pouvoirs et de toutes les fonctions.

658. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VI. De la philosophie » pp. 513-542

L’analyse n’avait point encore établi un enchaînement de principes depuis l’origine des idées métaphysiques jusqu’à leur terme indéfini. […] Il n’est point de problème composé d’un plus grand nombre de termes, il n’en est point où l’erreur soit d’une conséquence plus dangereuse.

659. (1890) L’avenir de la science « V »

Le premier sentiment de celui qui passe de la croyance naïve à l’examen critique, c’est le regret et presque la malédiction contre cette inflexible puis-sance, qui, du moment où elle l’a saisi, le force de parcourir avec elle toutes les étapes de sa marche inéluctable, jusqu’au terme final où l’on s’arrête pour pleurer 54. […] En effet, le terme du progrès universel étant un état où il n’y aura plus au monde qu’un seul être, un état où toute la matière existante engendrera une résultante unique, qui sera Dieu ; où Dieu sera l’âme de l’univers, et l’univers le corps de Dieu, et où, la période d’individualité étant traversée, l’unité, qui n’est pas l’exclusion de l’individualité, mais l’harmonie et la conspiration des individualités, régnera seule ; on conçoit, dis-je, que dans un pareil état, qui sera le résultat des efforts aveugles de tout ce qui a vécu, où chaque individualité, jusqu’à celle du dernier insecte, aura eu sa part, toute individualité se retrouve comme dans le son lointain d’un immense concert.

660. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

dont je parlais l’autre jour, et qui embrassait les deux termes de l’art et de l’admiration humaine ! […] Les termes de sentiment, de sensibilité, d’attendrissement, qui reviennent à chaque page, ne ressortent au fond ni des situations ni des cœurs.

661. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Patru. Éloge d’Olivier Patru, par M. P. Péronne, avocat. (1851.) » pp. 275-293

« De l’esprit, des manières, du penchant à l’étude, pourvu néanmoins qu’on lui choisît une étude agréable » ; tel d’Olivet nous le peint dès les premières années, et tout ce début de la Notice de d’Olivet est à citer comme touchant déjà à fond le caractère : Patru fit excellemment ses humanités ; en philosophie, au contraire, la barbarie des termes le révolta. […] Patru à l’origine, non pas l’austère Patru, comme je vois que quelqu’un de ce temps-ci l’a appelé, mais l’aimable Patru, bien doué, beau parleur, ayant un bon jugement dans ce qu’il traitait, et y mettant de l’esprit et un noble choix de termes, nous apparaît, par nature et par éducation, un peu paresseux.

662. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Étienne, ramena d’un mot les choses dans leurs justes bornes ; il loua d’ailleurs le récipiendaire en des termes dignes et d’une parfaite convenance : « Les applaudissements du public, disait-il, ont déterminé nos suffrages plus que la bienveillance des illustres amis dont votre jeunesse a droit de s’honorer. » M.  […] Ou plutôt chacun aujourd’hui peut faire la réponse à la question que je pose ainsi : La comédie des Deux Gendres était-elle une fin, le dernier mot d’un talent arrivé à son plus haut terme, ou n’était-ce qu’un point de départ et un premier pas dans la grande carrière ?

663. (1900) La culture des idées

Ce renversement des termes, plus fréquent que ne l’ont cru certains psychologues, peut faire naître des doutes sur la véritable nature de l’inspiration. […] Les termes ne sont pas contradictoires, car il est certain qu’alors l’état second, devenant périodique, peut n’en devenir que plus profond. […] Ils traduisent cela par culte de la luxure, et ils auraient raison si ce dernier terme ne contenait une injure assez sotte pour une des tendances les plus naturelles à l’homme. […] Ceci admis, et constatée d’abord (malgré la contradiction des termes) la subjectivité de l’objet, je songe à pousser plus loin l’analyse. […] Terme technique.

664. (1898) Essai sur Goethe

Il en attribuait l’origine à ses discussions littéraires avec Schiller, et le jugeait sommairement en ces termes : « Je nomme le genre classique le genre sain, et le genre romantique le genre malade. […] Cependant, il résume l’épisode en ces termes : C’est un sentiment très agréable que celui d’une passion nouvelle, qui s’éveille en nous avant que l’ancienne soit tout à fait assoupie. […] Ou bien, en termes plus imagés, que reste-t-il de Werther, dépouillé de son habit bleu barbeau à boutons d’or, de sa culotte jaune, et de son exemplaire d’Ossian ? […] Essayons de la formuler, en ramenant notre bilan à ses termes les plus simples. […] Vous savez en quels termes habiles Goethe, dès son retour, s’était mis à la disposition de Charles-Auguste, en le priant de se souvenir qu’il était avant tout un artiste, et vous vous rappelez comment Charles-Auguste avait répondu.

665. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Nous nous déclarons impuissant à parler de Montesquieu en plus beaux termes qu’il ne l’a fait. […] Aussi les termes dont se sert M.  […] Beaucoup n’avaient pas de chemise et bien peu auraient eu de quoi payer leur terme. […] On ne songe point à lui demander si ce dégoût du vice, exprimé en termes horribles, en suppose le repentir. […] Il remporte ce triomphe de décrire les symptômes et les effets de la maladie en termes nobles et généreux.

666. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

Mme de Bregy, une nièce du savant Saumaise, une précieuse des plus qualifiées, auteur d’un petit volume de pièces galantes, félicitant un jour Mme de Sablé sur son esprit à la fois et sur son potage qui était en renom, trouvait moyen de lui dire qu’elle quitterait volontiers tous les mets du plus magnifique repas de la Cour pour une assiettée de ce potage, à la condition de l’écouter tout en en mangeant ; cela est flatteur et spirituel, mais elle le lui écrivait en ces termes impossibles, dont je ne veux rien dérober : … Aujourduy la Rayne et Mme de Toscane vont à Saint-Clou don la naturelle bauté sera reausé de toute les musique possible et d’un repas manifique don je quiterois tous les gous pour une ecuele non pas de nantille, mes pour une de vostre potage ; rien n’étan si delisieus que d’an manger an vous ecoulan parler.

667. (1874) Premiers lundis. Tome I « Dumouriez et la Révolution française, par M. Ledieu. »

On désirerait toujours plus de détails et moins de réflexions, une solennité moins oratoire ; l’auteur est trop fidèle à la règle de ne nommer les choses que par les termes les plus généraux.

668. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

— Dans quels termes es-tu maintenant avec Fuite-de-gaz ?

669. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Je n’ai point à rechercher si ce charme n’a pas sa rançon : maux d’estomac et d’entrailles, anémie, migraines, métrites, couches avant terme, etc.

670. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Ce terme grossier, dit Voltaire, n’est pas tolérable71.

671. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Joseph Scaliger, et Scioppius. » pp. 139-147

La connoissance imparfaite qu’il avoit de toutes, étoit un répertoire dans lequel il puisoit des termes insultans & grossiers.

672. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours » pp. 422-431

Il consiste à plaire et à interesser autant que ces grecs et ces romains, qu’on croit communément être parvenus au terme que l’esprit humain ne sçauroit passer, parce qu’on n’a rien vû encore de meilleur que ce qu’ils ont fait.

673. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — I. Takisé, Le taureau de la vieille »

Roi (terme haoussa).

674. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Il ne sortait point d’ailleurs, dans l’expression de ses griefs et dans ses conclusions, des termes rigoureusement constitutionnels. […] Un assez long silence a réparé l’abus que nous fîmes de la parole, c’était le sommeil succédant au délire de la fièvre ; mais ce sommeil ne put être celui de la mort, le retour de la santé en a marqué le terme. […] Adieu. » Après quelques détails d’affaires sans intérêt pour nous, la seconde lettre, qui se rapporte au même séjour, continue en ces termes : « Auxerre, ce 20 juin (1806). […] Du moins tel est mon projet actuel ; mais après ce terme je partirai : tout me le persuade ; ne vous verrai-je donc pas ? […] » Mme de Staël l’avait précédé dans la tombe : si elle lui avait survécu, elle l’aurait approuvé et applaudi jusqu’au terme ; elle l’eût de plus en plus admiré.

675. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Mémoires du général La Fayette (1838.) »

Ces formes, qui, depuis la déclaration des droits jusqu’au programme de l’Hôtel de Ville, roulent dans un cercle déterminé d’idées et d’expressions, ne semblent plus avoir chance de vie et de fortune sociale dans ces mêmes termes. […] Mais le résultat semble acquis ; dans ces termes-là, il est obtenu.. ou manqué ; et, à mon sens, en partie obtenu, en partie manqué. […] Pourtant cet intervalle de jouissance, de repos et de préparation, eut son terme, et La Fayette, à ses risques et périls dut rentrer dans la pratique active des révolutions. […] je vous dis, moi, qu’il est tout prêt à recommencer. » La Fayette (et lui-même le dit presque en propres termes) s’appliqua à se conserver sous l’Empire comme un exemplaire de la vraie doctrine de la liberté, exemplaire précieux et à peu près unique, sans tache et sans errata, avec le Victrix causa Diis pour épigraphe. […] Mais M. de Chateaubriand, c’est tout simple, en proposant de mourir en armes, s’il le fallait, autour du trône des Bourbons, voyait pour l’idée monarchique, dans ce sang noblement versé, une semence glorieuse et féconde ; il motivait son opinion dans des termes approchants et avec cet éclat qu’on conçoit de sa bouche en ces heures émues.

676. (1888) Études sur le XIXe siècle

Ces mots, dont le sens à jamais caché nous épouvante, il en joue comme nous jouons avec les termes de la vie usuelle. […] Les descriptions, quelque longues qu’elles soient, ne sont presque jamais établies que par l’accumulation du même trait, répété tantôt en termes différents, tantôt en images itératives. […] Peut-être qu’elle est aussi bien le terme où une époque commence que celui où une autre finit. […] Cependant, ils ne constituent pas une école dans le sens habituel du terme, et pour réunir sous une dénomination commune des esprits aussi opposés que MM.  […] Né avant terme, par suite des frayeurs que traversa sa mère le jour de la bataille de Novare, dans le désordre d’une fuite, devant une maison qui brûlait, il devait se ressentir toujours de sa précoce venue au monde.

677. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre III. L’Âge moderne (1801-1875) » pp. 388-524

C’est en tout cas ce que croient leurs auteurs, et ils le disent en termes exprès : « L’art et la science, a écrit Leconte de Lisle, longtemps séparés par suite des efforts divergents de l’intelligence, doivent désormais tendre à s’unir étroitement, sinon à se confondre. […] Mais ce que je puis faire observer, en termes généraux, c’est combien l’influence des idées de Dumas a été considérable ; et qui voudra s’en rendre compte n’a qu’à se rappeler de combien d’autres influences, au moment où j’écris, il semble qu’elle ait triomphé. […] Affaires de Rome] ; — et c’est ainsi qu’il s’est trouvé amené à poser la question dans les termes suivants : « Qu’est-ce que le christianisme dans ses relations avec les sociétés humaines ? […] » — Mais qu’à la question posée en ces termes, — lesquels supprimaient tout simplement l’histoire, — il ne pouvait faire qu’une réponse ; — lui qui jadis avait fondé la religion même sur l’autorité du « consentement universel » ; — et cette réponse était que le christianisme et la démocratie ne sont qu’un. […] Michelet, en 40 volumes in-8º, Flammarion, Paris, commencée il y a déjà quelques années, et qui approche de son terme.

678. (1939) Réflexions sur la critique (2e éd.) pp. 7-263

En employant le terme « écrivain de race » pour désigner cette nuance de ma pensée, je faisais récemment une faute de langue. […] Maurras avait dénoncé en termes plus modérés « l’échancrure de Genève et de Coppet ». […] Souday, devant un terme qui rappelait le mot exécré de sources, est entré en fureur, a dénoncé la présence du « Pommier sur l’Acropole » avec autant d’ire que M.  […] Pommier lui-même a le grand tort de s’excuser en ces termes : « Arrêtons ici notre analyse impie. » Elle est bien bonne ! […] Oui, mais ces termes servent de prénoms à la vraie réalité balzacienne, à savoir des êtres vivants qui s’appellent des romans.

679. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Il avait deux ou trois cents livres sterling de rente, environ vingt ou trente mille francs d’aujourd’hui, et, selon la tradition, il vivait de bonne humeur et en bons termes avec ses voisins ; en tout cas, il ne paraît pas qu’il s’inquiétât beaucoup de sa gloire littéraire, car il n’a pas même pris le soin d’éditer et de rassembler ses œuvres. […] Vous voyez les charretiers par gaieté et vivacité s’asséner des taloches ; telle est à peu près la conversation des seigneurs et des dames qui veulent plaisanter, par exemple celle de Béatrice et de Bénédict228, personnes fort bien élevées pour le temps, ayant une grande renommée d’esprit et de politesse, et dont les jolies répliques font la joie des assistants. « Ces escarmouches d’esprit » consistent à se dire en termes clairs : Vous êtes un poltron, un glouton, un imbécile, un bouffon, un libertin, une brute ! […] Sa pensée désormais habite le monde surnaturel, et jusqu’au dernier terme il marche les yeux fixés sur le rêve qui l’a possédé dès le premier pas. […] Aussi vrai que je vis de pain, j’ai rencontré un bouffon qui s’était couché et se chauffait au soleil, et maudissait madame la Fortune en bons termes, en bons termes choisis. […] Termes d’un document conservé.

680. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Sincérité et Don, termes égaux, réciproquement convertibles. […] Ils sont redevenus eux-mêmes, car dans cette brève détente de l’instinct, ils étaient tout au juste, et dans la rigueur grammaticale du terme, aliénés d’eux-mêmes. […] Et l’auteur ne marchande pas les termes où vient s’affirmer le sentiment de la femme. […] et quand j’inscris ce mot : Méthode, je sens toute l’insuffisance, toute l’impropriété d’un terme qui semble marquer je ne sais quoi de voulu, d’artificiel, contraire à la réalité des faits. […] Créer, Conserver… ce sont les deux termes où vient aboutir l’effort du sexe qui nous donna nos mères, nos sœurs, nos amantes et nos épouses.

681. (1900) Molière pp. -283

Au début, une méchante femme tourmente un pauvre diable à tel point qu’il faudra qu’il aille se jeter à l’eau ; au terme, une énumération de fléaux pires encore, si toutefois il en est de pires pour un homme qu’une méchante femme telle que la conçoit et la peint Molière ; et, au terme comme au début, le comique est tiré de la même image, de la même idée, du même mot affreux : tuer ! […] Je sais bien que ces deux termes se contredisent : je n’y puis rien. […] Est-ce que le terme de galimatias dont se sert Fénelon est trop fort ? […] Mais, auprès d’Argan comme auprès d’Orgon, il y a un frère qui déclame contre les médecins, comme l’autre déclame contre les dévots, et qui déclame dans les mêmes termes. […] Molière ici se trouve, comme dans quelques autres de ses pièces, le seul auteur français à qui l’on puisse appliquer ce terme d’éloge : une manière large et qui se rapproche un peu de celle de Shakespeare.

682. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre I »

Elle s’acquiert au moment même où l’étudiant en médecine peut substituer automatiquement, à l’image quelconque, le terme technique qui la désigne, remplacer « ventre ouvert » par « laparotomie », « membre carbonisé » par « brûlure du sixième degré », « jambe broyée » par « fracture comminutive du tibia et du péroné ».

683. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. »

Si l’avare, si l’égoïste sont incapables de ces retours sensibles, il est un malheur particulier à de tels caractères auquel ils ne peuvent jamais échapper ; ils craignent la mort, comme s’ils avaient su jouir de la vie : après avoir sacrifié leurs jours présents à leurs jours avenir, ils éprouvent une sorte de rage, en voyant s’approcher le terme de l’existence ; les affections du cœur augmentent le prix de la vie en diminuant l’amertume de la mort : tout ce qui est aride fait mal vivre et mal mourir : enfin, les passions personnelles sont de l’esclavage autant que celles qui mettent dans la dépendance des autres ; elles rendent également impossible l’empire sur soi-même, et c’est dans le libre et constant exercice de cette puissance qu’est le repos et ce qu’il y a de bonheur.

684. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

C’est en 1607, deux ans et demi après le départ des Gelosi, que fut jouée la petite pièce dont l’Estoile rend compte dans les termes suivants : « Le vendredi 26 de ce mois (de janvier), fut jouée à l’Hôtel de Bourgogne une plaisante farce, à laquelle assistèrent le roi, la reine et la plupart des princes, seigneurs et dames de la cour.

685. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

Eschyle, comme nous allons le voir, remplit leurs chants forcenés de termes cynégétiques qui rendent des sons d’aboiements.

686. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Ainsi, sous le terme général de moralistes, nous n’entendons pas seulement ceux qui ont traité de la morale d’une manière scientifique. […] Qu’elle soit législation, ou qu’elle soit religion, je la tiens pour divine dans toute la valeur et la force du terme. […] Maintenant, dans tout ceci, trouvons-nous une religion dans le sens complet du terme ? […] Où est donc le terme ? […] Souvent, quelquefois, presque toujours, d’ordinaire, voilà ses termes.

687. (1894) Critique de combat

Il a été pour ses concitoyens, dans toute la force du terme, un conducteur, un guide. […] Par dégoût des mots usés, il inventera des vocables nouveaux ou il fouillera tous les dictionnaires pour en extraire des termes si vieux, si vieux qu’ils en sont redevenus jeunes. […] Je voudrais ici plus de précision dans les termes. […] Quand on parle du corps social, on ne fait point une métaphore : on exprime en termes précis une chose réelle. […] Il n’y a donc pas non plus de moyen terme entre ces deux extrêmes !

688. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Gautier qu’elle ait dépassé les termes ordinaires de l’admiration. […] Un des hommes qui l’ont le mieux connu et qui en ont parlé dans les meilleurs termes, M.  […] Public, opinion, presse, autant de termes quasiment inséparables. […] La loi le conteste en termes exprès ; et l’erreur des romanciers réformateurs et des dramatistes sociologues vient de ce que, par ignorance du langage juridique, ils ont mal interprété ces termes. […] Il arrive, au surplus, que le terme de la vie ressemble à son commencement et que les deux formes de l’enfance se rejoignent.

689. (1914) Une année de critique

Savez-vous bien ce que signifiait pour nous un terme si respectable et si profané, tandis que nous étions engagés dans un commerce criminel ? […] Dès lors, on devine le terme, qui n’est qu’un triste commencement. […] Nous avons assisté à un heureux renversement des termes, et le ridicule s’attache aujourd’hui aux opinions dépravées : c’est l’anormal que nous estimons banal. […] Julien Ochsé a-t-il écrit ce mot au terme de son livre. […] Que fait son livre, que dévoiler, malgré qu’il en ait, l’erreur des intellectualistes (j’emploie ce terme, parce qu’il faut en employer un) sur la vie ?

690. (1913) Poètes et critiques

Oui, en dépit du terme familier, du vocable marin, du juron trivial, c’est un souffle d’épopée qui circule à travers les larges pièces réunies sous ce titre : Les Gas. […] Il s’était arrêté presque au terme de son voyage, à la ferme de Saint-Martin, auprès du jeune couple des Guérard qui l’avaient retenu. […] J’emprunte ce terme à une lettre de M.  […] Apercevoir le terme où cette œuvre veut aboutir, n’est-ce pas découvrir aussi le plan très concerté qui n’a cessé d’en diriger et d’en assurer la conduite ? […] Cette étrange évolution, André Beaunier, sans en prévoir exactement le dernier terme, en avait eu le sentiment, il l’avait presque définie.

691. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

On part dans la nuit, sans bagages, parfois sans boussole. à la rime d’intervenir en cas de famine, à d’autres hasards de fixer le terme du voyage. […] Paul Valéry ou le poète malgré lui : répétons-le : ce que j’affirme ou ce que je nie, des milliers de poètes, de critiques, de philosophes l’ont affirmé ou nié avant moi et souvent dans les mêmes termes. […] Le terme de poésie pure, écrit Thibaudet, s’applique à deux provinces de la poésie française, entre lesquelles il ne me paraît pas que M.  […] Sa tyrannie a beau leur avoir joué les plus méchants tours, ils acceptent qu’elle rentre par la fenêtre, après que, poétiquement, ils l’ont mise, non pas à la porte, mais à son rang, dehors, de gardienne, pour employer le terme noble. […] Il nous suffit que ce terme de musique soit parfait dans l’expression l’un par l’autre du temps et de l’espace ; il se comprend d’autant mieux qu’on ne le précise point, qu’on peut l’appliquer à toutes les valeurs de la composition.

692. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Dans la conversation, il emploie à tout propos un grand nombre de termes français, comme par exemple : — Mais c’est impayable ! […] Mais il est fort possible que le lecteur ne sache point ce que ce terme signifie. […] Zverkoff commença en ces termes : — Vous n’êtes pas sans savoir quelle femme j’ai le bonheur de posséder ; je crois qu’il est impossible de trouver une meilleure personne ; vous en conviendrez vous-même. […] Enfin, il était arrivé au dernier terme de l’ivresse ; il se trouvait dans cet état heureux qui fait dire aux passants : « Tu es joli, frère !  […] Terme populaire qui s’est probablement répandu en Russie à l’époque de l’invasion tatare.

693. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Shakspeare a produit une série très variée de caractères féminins ou virils ; mais Ophélia, Desdemona, Juliette, Miranda, sont-elles des types dans le sens antique, c’est-à-dire dans le sens uniquement vrai du terme ? […] Manquant de souffle et d’élan, parlant une langue sénile, terne et prosaïque, se servant avec une incertitude pénible d’un instrument imparfait, emprisonné dans un pauvre et grossier déisme sans lumière et sans issue, aucun homme ne devait charmer, et n’a charmé en effet, à un égal degré, la multitude des intelligences paresseuses, ennemies de la réflexion et des recherches spéculatives ; aucun homme, enfin, n’a été moins original dans le vrai sens du terme. […] Avoir des idées et mal écrire sont, en France, deux termes corrélatifs. […] Il n’est donc pas impossible de démêler, dans l’œuvre générale du poète, sous la violence et la crudité des termes, un esprit timide et un caractère indécis. […] Quelles que soient, d’ailleurs, les causes, les raisons, les influences qui ont modifié sa pensée, bien qu’il se soit mêlé ardemment aux luttes politiques et aux revendications sociales, Victor Hugo est, avant tout, et surtout, un grand et sublime poète, c’est-à-dire un irréprochable artiste, car les deux termes sont nécessairement identiques.

694. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Charles Labitte »

Il y aurait profit à se le rappeler toutefois ; penser beaucoup et sérieusement au passé en telle matière et le bien comprendre, c’est véritablement penser à l’avenir : ces deux termes se lient étroitement et correspondent entre eux comme deux phares. […] Ce genre, ainsi développé et déterminé, a parcouru en peu d’années ses divers degrés de croissance, et Charles Labitte, on peut le dire, l’a poussé au dernier terme du complet dans une ou deux de ses biographies, dans celle de Marie-Joseph Chénier particulièrement. […] Il faut voir la même idée rendue comme les anciens savaient faire, c’est-à-dire en des termes magnifiques, au xiie chapitre du Traité du Sublime qui a pour titre : « Suppose-toi en présence des plus éminents écrivains. » Longin (ou l’auteur, quel qu’il soit) y fait admirablement sentir, et par une gradation majestueuse, le rapport qui unit le tribunal de la postérité à celui des grands prédécesseurs. — Ne pas s’en tenir à la traduction de Boileau. — Racine, dans sa préface de Britannicus, a usé aussi, en se l’appliquant, de la pensée de Longin : « Que diraient Homère et Virgile s’ils lisaient ces vers ?

695. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

» On voit, par cette répétition de la même image du sommeil à si peu de distance, combien elle lui avait paru naturelle et expressive à la fois pour figurer sa sécurité en Dieu, et combien il se complaisait à la reproduire presque dans les mêmes termes. […] « Que la perversité des mauvais ait un terme ! […] « Que ces pervers se fondent comme la pluie, comme le limaçon qui se fond en traînant sur la terre humide, comme l’avorton né avant terme et qui n’a pas vu la lumière !

696. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

C’était la première terre que Humboldt foulait depuis son départ d’Europe, et il rend compte en ces termes de l’impression qu’il en ressentit : « Rien ne peut exprimer la joie qu’éprouve le naturaliste quand, pour la première fois, il touche une terre qui n’est pas l’Europe. […] Les passagers que le fléau n’avait pas atteints, effrayés de la contagion, avaient pris la résolution de s’arrêter au plus prochain lieu de relâche favorable, pour attendre un autre navire qui les porterait au terme de leur voyage, Cuba ou Mexico. […] Dans une lettre rendue publique et qu’il écrivait au beau-frère d’Arago, il se plaignait avec raison en ces termes : “Me voilà tristement payé de mon zèle et de ma bonne volonté.” » XVIII On voit par le sourire sarcastique que l’ami de Berlin lui prête dans ses dernières années, que son caractère, tempéré par les dernières années, n’avait pas changé.

697. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — II. (Suite.) » pp. 155-174

Le 13 au soir il reçut une lettre du roi tout allègre et engageante, et qui le pressait de venir, en ces termes : Mon ami, je ne pensai jamais mieux voir donner une bataille que ce jourd’hui. […] Quant au conseil direct de se convertir à la religion catholique, Rosny, tout en l’indiquant assez, s’excuse de ne point le donner en propres termes, n’ayant point qualité de théologien ; mais il marque assez sensiblement qu’il souhaite que le roi y entre, autant que la conscience le lui permettra.

698. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Au moment où la guerre civile s’organise et où les huguenots devenus puissants, enhardis par la première faveur de Catherine de Médicis et par les édits de L’Hôpital, agitent un grand dessein de confédération par toute la France, Mézeray énumère les diverses opinions produites dans leurs conseils, dont quelques-unes n’allaient à rien moins qu’à transférer la couronne de la tête du roi sur celle du prince de Condé, et à remettre le royaume en plusieurs souverainetés particulières comme du temps de Hugues Capet ; puis il ajoute, en doutant que l’amiral de Coligny y ait jamais pu consentir : Pour l’Amiral et le prince de Portian (Antoine de Croÿ) : comme c’étaient deux âmes libres et qui se piquaient du bien public, ils témoignaient avoir envie de rétablir l’ancienne liberté française, en faisant en sorte que cette monarchie, fût gouvernée par le conseil de plusieurs des plus prudents personnages, et que l’autorité du monarque fût restreinte à certains termes, etc. […] Après la visite de Perrault, il écrit donc à Colbert, et le supplie résolument, sans marchander sur l’expression (janvier 1669) : Monseigneur,   Oserai-je vous réitérer par cette seconde lettre les mêmes prières que j’ai déjà pris la hardiesse de vous faire par ma première, dont voici les mêmes termes ?

699. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

chrétiens, notre amour-propre, tout ingénieux qu’il est, n’a plus de quoi se défendre… Il ne faut que cette cendre qu’on nous met sur la tête, et qui nous retrace l’idée de la mort, pour rabattre toutes les enflures de notre cœur… Je suivais donc ce développement plein, pressant et sans trêve, et qui vous tient en suspens jusqu’au terme, m’arrêtant à peine à ce qui m’y paraissait plus saillant (le saillant, proprement dit, y est rare), et ne pouvant cependant méconnaître ce qu’il y avait par moments d’approprié à cet auditoire de Notre-Dame, à la fois populaire et majestueux. […] Inférieur à Bossuet qui a cet éclat par lui-même et qui le rencontre dans l’inspiration directe de la pensée, il est supérieur toutefois à ceux qui le poursuivent et qui l’affectent, qui ne sont contents, en parlant des choses de Dieu et des vertus du christianisme, que lorsqu’ils les ont figurées en des termes forcés, singuliers, imprévus, que personne n’avait trouvés jusque-là.

700. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

La princesse de Conti, présente au sermon et ayant cru reconnaître ses amis « dans ces hommes zélés, mais d’un zèle qui n’est pas selon la science, dans ces esprits toujours portés aux extrémités, qui, pour ne pas rendre la pénitence trop facile, la réduisent à l’impossible et n’en parlent jamais que dans des termes capables d’effrayer », témoigna par quelque geste qu’elle était blessée de l’allusion : ce que Bourdaloue ayant remarqué, il alla après le sermon voir la princesse, qui s’en expliqua avec lui et qui lui dit très nettement que la seconde partie l’avait fort scandalisée. […] Mais il avait une trop haute idée de la parole chrétienne pour ne pas la préparer toujours à l’avance, sachant combien les termes en doivent être mesurés : il n’improvisait pas, il aimait mieux redire ses sermons, en y adaptant des portions nouvelles pour les circonstances particulières.

701. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) «  Œuvres de Chapelle et de Bachaumont  » pp. 36-55

Dans le Voyage de Chapelle et Bachaumont, on mange beaucoup ; on mange dès le Bourg-la-Reine, et ainsi à chaque étape ; on se gorge, on s’empiffre, ce sont les termes, et c’est le plaisir ; la gourmandise rabelaisienne s’y montre dans tout son plein. […] Aussi les beaux esprits eurent-ils fort à faire lorsqu’il fut question pour eux de reconquérir à la littérature et à la poésie la nature. « Les esprits doux, amateurs de belles-lettres, disait Mme de Rambouillet, ne trouvent jamais leur compte à la campagne. » Esprit doux (mite ingenium) était un terme qui correspondait en éloge pour les hommes à ce qu’était primitivement le nom de précieuse pour les femmes.

702. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « De la poésie de la nature. De la poésie du foyer et de la famille » pp. 121-138

Il y était intéressé et parce qu’il était fort loué dans le poème, et par toutes sortes de motifs de revanche délicate ou de prosélytisme philosophique ; pourtant il loue si fort, et il y revient si souvent dans les mêmes termes, qu’il faut bien croire que c’était le fond de sa pensée : J’ai un remords, écrivait-il à Saint-Lambert (7 mars 1709), c’est d’avoir insinué à la fin du Siècle présent, qui termine le grand Siècle de Louis XIV, que les beaux arts dégénéraient. […] Horace Walpole dans le même temps, avec la hardiesse d’un homme tout rempli de Milton, de Shakespeareh, et qui était l’ami de Gray, ajoutait son impression à celle de la clairvoyante aveugle, et la confirmait en des termes vifs, qui sont encore pour nous la vérité même : Mme du C… m’avait prêté Les Saisons avant l’arrivée de votre paquet.

703. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — II » pp. 159-177

Ce roi redouté ou ce tyran de la critique, Samuel Johnson, au terme de sa carrière, garda le silence, et Cowper s’en félicita. […] La composition et la publication de son premier recueil n’avaient fait que le mettre en train et en verve ; il sentait que ce n’était qu’en écrivant, et en écrivant des vers, qu’il pouvait échapper complètement à sa mélancolie : Il y a, disait-il vers ce temps, il y a dans la peine et le travail poétique un plaisir que le poète seul connaît : les tours et les détours, les expédients et les inventions de toute sorte auxquels a recours l’esprit, à la poursuite des termes les plus propres, mais qui se cachent et qui ne se laissent point prendre aisément ; — savoir arrêter les fugitives images qui remplissent le miroir de l’âme, les retenir, les serrer de près, et les forcer de se fixer jusqu’à ce que le crayon en ait tiré dans toutes leurs parties une ressemblance fidèle ; alors disposer ses tableaux avec un tel art que chacun soit vu dans son jour le plus propice, et qu’il brille presque autant par la place qui lui est faite, que par le travail et le talent qu’il nous a coûtés : ce sont là des occupations d’un esprit de poète, si chères, si ravissantes pour sa pensée, et de nature à le distraire si adroitement des sujets de tristesse, que, perdu dans ses propres rêveries, heureux homme !

704. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

III, p. 199, à la deuxième ligne de la note) qu’il faut absolument refaire et restituer dans le sens, sinon dans les termes, que voici : « Il (ce titre) s’était perpétué après avoir été introduit par M. de Guise pour se rendre populaire. » — Enfin il n’est pas possible que dans une première partie de phrase (t. […] Il est vrai que nous ne louons plus les rois et les princes, nous louons les comédiens, les gens de lettres, c’est-à-dire nous nous louons nous-mêmes ; nous parlons de l’actrice régnante en des termes à faire rougir le grand Condé, et du romancier à la mode comme on ne parlerait pas de M. de Turenne.

705. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — I » pp. 93-111

Ce qui est singulier, ce n’est pas qu’on ait fait une telle déclaration, qui a dû ressembler à beaucoup d’autres, et qui roule sur un éternel lieu commun de morale facile ; mais c’est que trente ans après on prenne la peine de se la rappeler en propres termes, et de l’enregistrer comme mémorable au milieu des remarques philosophiques ou politiques qu’on tire de ses lectures. […] Voici maintenant en quels termes vrais et non mitigés le fils nous peint la jeunesse de son père ainsi confiné en province, avant de voir jour à en sortir, mais ne s’y laissant point engourdir ni étouffer : M. 

706. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le baron de Besenval » pp. 492-510

M. de Levis, dans le portrait qu’il a tracé de Besenval, commence en ces termes : Le baron de Besenval était un officier suisse qui avait servi avec distinction pendant la guerre de Sept Ans ; il joignait à l’intrépidité qui de tout temps a caractérisé sa nation ce feu de valeur qui paraît appartenir à la nôtre ; il avait une belle taille, une figure agréable, de l’esprit, de l’audace : que faut-il de plus pour réussir ? […] Désappointé dans son espérance, il parle d’elle en termes nets, convenables, mais un peu sévères, et en homme qui est mort avant d’avoir vu les grandeurs touchantes et sublimes auxquelles l’infortune éleva ce noble cœur qui avait paru longtemps léger.

707. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Ce n’est pas que je ne distingue entre ses jugements ; quand il parle de Fléchier, par exemple, qu’il n’avait pas entendu, je ne m’y fie pas aveuglément à lui ; et lorsqu’il prétend caractériser cet aimable prélat dans ces termes étranges : « M.  […] Dès l’âge de quatorze ans, il savait si bien le latin que non seulement il composait en prose et en vers, mais qu’il était en état de discuter à l’instant en latin et dans les meilleurs termes sur n’importe quel sujet, comme s’il devait avoir un jour à disputer la palme aux plus habiles humanistes.

708. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Le maréchal de Villars. »

Aussi l’historien des Mémoires militaires, rédigés sous Louis XVI et publiés seulement de nos jours, n’hésite-t-il pas à conclure son récit de la campagne de 1710 en ces termes, si avantageux à Villars : « Ce général sauva, pour la deuxième fois, la France ; peut-être aurait-il conservé quelque place de plus si, d’un côté, un reste d’espérance de paix, et, de l’autre, le danger de mettre le royaume au hasard d’un événement douteux, n’eût dicté les ordres du roi à son général, et si le général lui-même n’eût été retenu et par la crainte des risques auxquels un combat pouvait l’exposer, et par le mauvais état dans lequel étaient les troupes. […] Ces paroles de Louis XIV, qui exprimaient une si noble et royale résolution pour un cas extrême, avaient déjà été dites à Villars presque dans les mêmes termes à un précédent départ, et le roi les redit aussi, parlant au maréchal d’Harcourt : c’était le fond de sa pensée et de son âme, tant que pesèrent sur lui et sur son royaume ces conjonctures désastreuses.

709. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

Selon Vaugelas, il y a donc usage et usage ; il exclut le trivial, et il définit le bon de cette sorte : « C’est la façon de parler de la plus saine partie de la Cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps. » Sous le terme général de Cour, il comprend les femmes comme les hommes et « plusieurs personnes de la ville où le Prince réside », et à qui l’air de la Cour arrive par une communication prochaine et naturelle. […] Entendons-nous bien : je ne parle pas de la langue de Molière, plus riche, plus ample et plus diversement composée ; mais quand on se place au point de vue de Racine, au centre de son œuvre, et qu’on le considère, ainsi que l’ont fait Voltaire et tous ceux de son école, comme le dernier terme de la perfection dans le style, on n’a pas alors à signaler de meilleur préparateur que Vaugelas.

710. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

Il me témoigne souvent, par des termes assez choisis, les sentiments respectueux et la reconnaissance qu’il a des bontés que Sa Majesté a pour lui. » Tant que l’ambassadeur Cadaval fut à Turin, le jeune duc semblait aller de mal en pis. […] A l’entendre, si sa mère le poussait trop loin et prétendait lui imposer plus que des conseils, lesquels il serait toujours ravi de recevoir ; si l’on oubliait pourtant qu’il était majeur enfin et voulait être maître, il ne demandait pour juge et arbitre en ce conflit que le roi lui-même, ajoutant : « Qu’il ne pouvait, croire que le roi voulût empêcher un prince légitime de gouverner ses États ; qu’il lui enverrait quelqu’un de confiance pour lui marquer son zèle et son respect ; qu’il n’entrerait jamais dans d’autres intérêts que les siens ; qu’il ne se marierait que de sa main, et que, se tenant dans ces termes et que faisant encore plus pour son service que n’avait fait Madame Royale, il était persuadé de n’être point désapprouvé de lui dans les démarches qui pouvaient lui donner à lui-même un peu de considération. » Il allait plus loin à certains moments, et comme s’il avait obéi à un élan de son cœur : « Eh bien !

711. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Don Quichotte (suite et fin.) »

Cervantes touchait au terme, et il le savait. […] trop naturellement, en écrivant cette lettre ; car je puis la commencer à peu près dans les mêmes termes : Déjà le pied à l’étrier, en agonie mortelle, Seigneur, je t’écris ceci… Hier, ils m’ont donné l’extrême-onction, et aujourd’hui je vous écris.

712. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

La Décade, organe des plus purs amis de Mme Roland, s’exprimait en ces termes par la plume de Ginguené : « Dans les portraits, il y a quelquefois de la justesse, quelquefois des peintures hasardées et même fausses, et souvent une exagération soit en bien, soit en mal, qui peut mécontenter les amis de ceux que l’auteur loue, presque autant que les amis de ceux qu’elle censure. […] Michelet, au tome III de son Histoire de la Révolution, m’a fait l’honneur de me reprocher, en des termes d’ailleurs d’une extrême bienveillance, de n’avoir point assez indiqué et de m’être plutôt efforcé d’atténuer le caractère passionné de cette liaison ; il doit reconnaître aujourd’hui que l’orage était effectivement ailleurs et que ce n’était là qu’un faible prélude.

713. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

Le rédacteur des Mémoires du Maréchal de Richelieu, qui travaillait sur de bons documents, a parlé d’elle en termes plus choisis et plus convenables, qui s’accordent mieux avec les traits de nos peintres précédents, les Tocqué et les La Tour. […]  » Et voilà aussi comme la plume reprend ses avantages en regard du pinceau, et comment la fine analyse morale, la propriété, la concision et le choix des termes, une certaine distribution et un ordre naturel de pensées, une certaine marche graduelle en si petit espace, réussissent, presque en jouant, à faire un Portrait qui a sa beauté et tout son effet.

714. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire de la Grèce, par M. Grote »

Rappelons ici les termes précis de la question, telle qu’elle s’est posée, il y a soixante-dix ans, par l’écrit de Wolf, intitulé simplement Prolegomena ad Homerum (Introduction à Homère). […] « Il n’y a rien dans l’Odyssée ni dans l’Iliade qui sente le moderne, en appliquant ce terme à l’âge de Pisistrate », et c’est à bon droit que le nom d’Homère reste attaché en propre à ce premier grand travail de composition épique.

715. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Ce dernier, tout lié qu’il était avec le maréchal et dans les termes de la reconnaissance, en parlait assez légèrement dans l’intimité. […] Voici en quels termes le roi en écrit au maréchal : « Je suis fâché que votre santé soit altérée ; pour la mienne, elle est très bonne.

716. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Idées et sensations : par MM. Edmond et Jules de Goncourt. »

Comme la peinture est proprement leur sphère et leur centre, ils s’attaquent au plus grand des classiques en peinture ; ils louent Raphaël (si c’est là le louer) dans des termes qui le rabaissent singulièrement : « Raphaël a créé, disent-ils, le type classique de la Vierge par la perfection de la beauté vulgaire, par le contraire absolu de la beauté que le Vinci chercha dans l’exquisité du type et la rareté de l’expression. […] Ce goût déclaré qu’ils ont pour les civilisations arrivées à leur terme le plus raffiné fait aimer à MM. de Goncourt la Chine, le Japon, dont ils connaissent l’art travaillé, recherché et bizarre, avec ses merveilles d’imitation ou ses chimères, autant qu’on peut le connaître et l’apprécier de si loin.

717. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

Gautier, il m’était arrivé de rendre mon impression personnelle en ces termes : « Je viens de lire tous les détails relatifs à l’affaire de ce pauvre poëte Théophile et à son délit. […] Je ferai donc de lui, sans plus de façon, une espèce de Camille Desmoulins du romantisme (ne demandez à ma comparaison qu’un à-peu-près), hasardeux, téméraire, immodéré à plaisir et même dévergondé de plume comme l’autre, — dévergondé de sang-froid, j’en ai peur, affectant comme par gageure plus d’un terme sans-culotte, mais extrêmement spirituel, et qui plus est (tous l’affirment) très-bon compagnon.

718. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Il ne faut pas oublier cependant que l’Art poétique est le terme d’une évolution commencée avant Descartes, et par conséquent hors de son influence : il est l’expression complète de l’esprit classique, qui n’a point son origine et sa cause dans l’esprit cartésien ; mais l’esprit classique et l’esprit cartésien sont deux effets parallèles et deux manifestations formellement différentes d’une même cause, d’un certain esprit général qui s’est trouvé formé au commencement du xviie  siècle d’une association d’éléments et par un concours d’influences dont je n’ai pas ici à tenter l’analyse. […] Il s’épuisa à défendre ici une épithète, et là, une hyperbole, et surtout à laver ces deux sublimes poètes du reproche d’avoir employé des termes bas.

719. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

Tocqueville, comme les historiens orléanistes, voit dans la Révolution la conséquence, le terme d’un mouvement social et politique qui a son commencement aux origines mêmes de la patrie : au lieu que presque toujours, pour les légitimistes et pour les démocrates, la Révolution était une rupture violente avec le passé, une explosion miraculeuse et soudaine que les uns maudissaient, les autres bénissaient, tous persuadés que la France de 1789 et de 1793 n’avait rien de commun avec la France de Louis XIV ou de saint Louis. […] Tout cet effort aboutissait en somme à faire de 1789 et de 1830 la revanche de la conquête franque : 1830 devenait le complément nécessaire de 1789, le terme glorieux de tout le développement national.

720. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Féletz, et de la critique littéraire sous l’Empire. » pp. 371-391

Je voulais depuis longtemps savoir à quoi m’en tenir sur les quatre critiques célèbres du Journal de l’Empire, desquels je ne connaissais qu’un seul : je m’adressai à celui-ci, à M. de Féletz lui-même ; je lui demandai, un jour, son propre jugement sur ses anciens collaborateurs, et il me l’exposa en termes pleins de justesse et avec le sentiment des nuances. […] Quand j’ai dit travail, j’ai employé un terme impropre.

721. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Confessions de J.-J. Rousseau. (Bibliothèque Charpentier.) » pp. 78-97

Lent à penser, prompt à sentir, avec des convoitises ardentes et rentrées, avec une souffrance et une contrainte de chaque jour, Rousseau arrive à l’âge de seize ans, et il se peint à nous en ces termes : J’atteignis ainsi ma seizième année, inquiet, mécontent de tout et de moi, sans goût de mon état, sans plaisirs de mon âge, dévoré de désirs dont j’ignorais l’objet, pleurant sans sujet de larmes, soupirant sans savoir de quoi ; enfin caressant tendrement mes chimères, faute de rien voir autour de moi qui les valût. […] Ce n’est qu’alors, nous assure-t-il, « quand il faisait route à pied, par un beau temps, dans un beau pays, sans être pressé », ayant pour terme du voyage un objet agréable qu’il ne se hâtait pas trop d’atteindre, c’est alors qu’il était tout entier lui-même, et que les idées, froides et mortes dans le cabinet, s’animaient et prenaient leur essor en lui : La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées ; je ne puis presque penser quand je reste en place ; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit.

722. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Dès qu’il le connaîtra mieux, le mot de génie va se mêler à tout moment et revenir sous sa plume à côté du nom de Vauvenargues, et c’est le seul terme en effet qui rende avec vérité l’idée qu’imprime ce talent simple, élevé, original, né de lui-même, et si peu atteint des influences d’alentour. […] Voltaire lui-même, si clair et si limpide, n’a pas à ce degré, dans les termes qu’il emploie, de ces empreintes de justesse et d’acception.

723. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

Et élevant de plus en plus sa pensée et son cœur, réduisant sa propre souffrance à ce qu’elle est dans l’immense sein de la nature, s’y voyant non plus seulement soi, mais des royaumes entiers, comme un simple point dans l’infini, il ajoute en des termes qui rappellent d’avance Pascal, et dont celui-ci n’a pas dédaigné d’emprunter le calque et le trait : Mais qui se représente comme dans un tableau cette grande image de notre mère nature en son entière majesté : qui lit en son visage une si générale et constante variété ; qui se remarque là-dedans, et non soi, mais tout un royaume, comme un trait d’une pointe très délicate, celui-là seul estime les choses selon leur juste grandeur. […] « Qui ne me voudra savoir gré, dit-il, de l’ordre, de la douce et muette tranquillité qui a accompagné ma conduite, au moins ne peut-il me priver de la part qui m’en appartient par le titre de ma bonne fortune. » Et il est inépuisable à peindre en expressions vives et légères ce genre de services effectifs et insensibles qu’il croit avoir rendus, bien supérieurs à des actes plus bruyants et plus glorieux : « Ces actions-là ont bien plus de grâce qui échappent de la main de l’ouvrier nonchalamment et sans bruit, et que quelque honnête homme choisit après, et relève de l’ombre pour les pousser en lumière à cause d’elles-mêmes. » Ainsi la fortune servit à souhait Montaigne, et, même dans sa gestion publique, en des conjonctures si difficiles, il n’eut point à démentir sa maxime et sa devise, ni à trop sortir du train de vie qu’il s’était tracé : « Pour moi, je loue une vie glissante, sombre et muette. » Il arriva au terme de sa magistrature, à peu près satisfait de lui-même, ayant fait ce qu’il s’était promis, et en ayant beaucoup plus fait qu’il n’en avait promis aux autres.

724. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

L’esprit de Louis XIV, on le sait, était très juste : mais, en vieillissant, cet esprit était juste sans mouvement et sans invention, et seulement en quelque sorte pour les choses qui lui étaient soumises, et dans les termes où elles lui venaient sur la table du Conseil : il n’allait pas les chercher de lui-même au-delà. […] On n’a pas d’édition complète et tout à fait exacte de ses lettres, mais ce qu’on a permet d’asseoir un jugement et confirme ce qu’a si bien dit Saint-Simon de ce « langage doux, juste, en bons termes, et naturellement éloquent et court ».

725. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Mon homme est marié ; la femme qu’il a placée la troisième est sûrement la sienne, et il m’a appris son nom en la nommant. » En nous racontant cette preuve de la sagacité un peu méthodique et raffinée de Rulhière, Diderot donne à entendre que toutes ces choses déliées, conçues en des termes fort déliés, l’étaient trop pour lui, bonhomme tout uni et rond, et qui, à chaque fois, demandait des exemples : « les esprits bornés ont besoin d’exemples ». […] Mais bientôt, cette direction échappant aux mains des gouvernants, la société tout entière entra dans une de ces agitations profondes dont aucun esprit clairvoyant ne pouvait prévoir le terme ni les crises.

726. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — I. » pp. 84-104

Ces termes abstraits et doctrinaires étaient alors reçus, et je ne les relève chez un des bons écrivains de l’école historique que parce que les chefs de cette école et lui-même se montraient alors des plus sévères contre les écrivains qui appartenaient à l’école qu’on appelait d’imagination, et qu’ils se considéraient par rapport à ceux-ci comme infiniment plus classiques. Mais employer ces termes désagréables et ternes, c’était aussi une manière bien sensible de ne pas être du siècle de Louis XIV12.

727. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Le dessein critique et poétique de Boileau se définirait très bien en ces termes : amener et élever la poésie française qui, sauf deux ou trois noms, allait à l’aventure et était en décadence, l’amener à ce niveau où Les Provinciales avaient fixé la prose, et maintenir pourtant les limites exactes et les distinctions des deux genres. […] Enfin comme troisième période, après une interruption de plusieurs années, sous prétexte de sa place d’historiographe et pour cause de maladie, d’extinction de voix physique et poétique, Boileau fait en poésie une rentrée modérément heureuse, mais non pas si déplorable qu’on l’a bien voulu dire, par les deux derniers chants du Lutrin, par ses dernières Épîtres, par ses dernières Satires, l’Amour de Dieu et la triste Équivoque comme terme.

728. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

A force de vouloir tout ramener à la relativité, on oublie les termes réels de toute relation, on intellectualise toute chose ou, ce qui revient au même, on ramène tout au mécanique en même temps qu’au logique. […] Originairement, l’intelligence n’a pas d’autre objet que les différents plaisirs ou déplaisirs : c’est la première chose qui l’intéresse et l’éveille ; en se développant, elle est obligée de faire attention aux ressemblances ou aux différences, à l’ordre des phénomènes, et elle finit par y faire une attention telle qu’elle cesse de se rappeler le plaisir et la peine ; absorbée dans la relation, elle oublie les termes de la relation même, qui deviennent peu à peu pour elle de simples moyens secondaires, des signes, des symboles de plus en plus dépouillés de leur caractère affectif et émouvant.

729. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

La relation exprimée unit donc deux termes donnés, tout comme dans un jugement d’existence. […] La sociologie se place donc d’emblée dans l’idéal ; elle n’y parvient pas lentement, au terme de ses recherches ; elle en part.

730. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une préface abandonnée » pp. 31-76

Vous ne les voyez pas sans cesse occupés à se comprimer le front pour en faire sortir, à force de méditation, des idées avant terme. […] Depuis que cet excellent Colline est en bons termes avec la fortune ; depuis qu’il peut s’écrier : “ Et moi aussi, je suis créancier ! 

731. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Artiste dans la plus forte acception du terme, il exprime sa pensée en phrases irréductibles et ne voit dans l’art que la science du nombre, le secret de la grande harmonie. […] Son scepticisme à cet égard est tel qu’il se faisait un jeu de laisser passer sous son nom dans La France littéraire des articles dont il ne connaissait ni les termes, ni l’esprit.

732. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Se plaindrait-elle dans ces termes d’une adoration muette ou constamment respectueuse ? […] La foi catholique ne commande pas le silence et l’inaction : elle enseigne, en termes plus précis que la philosophie antique, le dogme de la responsabilité. […] Il lui parle, en termes fort pertinents, de la difficulté de conquérir la gloire, et des tourments réservés aux poètes célèbres. […] Au lieu de chercher pour elles des images vivantes qui nous charment et nous captivent, il s’obstine à prodiguer les termes les plus prosaïques. […] Il assiste au dénouement de cette tragédie, comme il écouterait le troisième terme d’un syllogisme.

733. (1874) Premiers lundis. Tome I « Deux révolutions — I. L’Angleterre en 1688 et la France en 1830 »

Jusque-là donc rien de mieux que de comparer et de mettre en regard les termes des rapports.

734. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Le Comte Walewski. L’École du Monde »

Ce sont là les termes que l’auteur de la comédie sème à chaque page de cette préface, qui vient bien après une dédicace à Victor Hugo ; car elle est cavalière et de cette école autocratique, avec un certain parfum singulier d’auteur de qualité et d’homme du monde qui veut bien condescendre aux lettres.

735. (1875) Premiers lundis. Tome III «  La Diana  »

Mais il y a dans ce discours une autre idée toute pratique, et qui mérite qu’on la mette en vue et en saillie ; c’est ce que j’appellerai l’idée de centralisation historique provinciale : réunir dans un seul et même local tout ce qui se rapporte à l’histoire de la province sous forme graphique, c’est-à-dire tout ce qui est écrit ou tout ce qui peut se dessiner ; et pour être plus précis, j’emprunterai les termes de M. de Persigny lui-même : « fonder une sorte de cabinet historiographique où soient réunies toutes les sources d’informations ; par exemple, une bibliothèque de tous les livres ou manuscrits qui peuvent concerner le pays ; une seconde bibliothèque de tous les ouvrages faits par des compatriotes ; un recueil des sceaux et médailles de la province, ou fac-similé de ces objets ; une collection de cartes géographiques et topographiques du pays, de plans, dessins, vues, portraits des grands hommes ; des albums photographiques pour la reproduction des monuments archéologiques ; un cabinet de titres, chartes, actes authentiques, originaux ou copiés, et surtout un catalogue suffisamment détaillé de tous les documents qui peuvent intéresser la province, dans les collections publiques ou particulières, dans les archives, bibliothèques, musées et cabinets de Paris, des départements et de l’étranger. » Voilà l’idée dans son originalité, et elle peut trouver son application ailleurs.

736. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

Il y a, jusque sur les livres de la collection à cinq sous, la vieille trilogie : Sciences — Lettres — Arts, où l’on ne voit pas que le terme moyen, réductible aux extrêmes, est de toute inutilité.

737. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 439-450

Voici donc en quels termes nous nous étions exprimés à son égard.

738. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Démosthéne, et Eschine. » pp. 42-52

Les termes de fourbe, de calomniateur, de scélérat, d’impie, de débauche, sont les épithètes qu’on y donne à Démosthène.

739. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Voiture, et Benserade. » pp. 197-207

Les Jobelins furent au comble de leur joie de remporter un pareil triomphe, & les Uranistes se consolèrent de leur défaite par les termes dans lesquels l’arrêt qui les condamne est conçu.

740. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Addisson, et Pope. » pp. 17-27

Pope, dans une épitre satyrique, l’apostrophe en ces termes : « Tremble, Sporus ; tremble, automate vétu de soie, excrément de lait d’ânesse.

741. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau et M. de Voltaire. » pp. 47-58

Quoi de plus dangereux que cette affectation du stile marotique, que cette recherche d’expressions & de termes moins énergiques qu’extraordinaires ?

742. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XVI »

Cela signifie, en propres termes, qu’on trouve d’abord des images quand on a du talent ou du génie, ce qui est, je crois, faire la part assez belle à la spontanéité et à l’inspiration. « On les découvre, déclarons-nous ensuite, par inspiration ou à tête reposée », autrement dit par l’effort, la réflexion et le travail ajoutés au talent naturel.

743. (1929) La société des grands esprits

Le poète ne chanta point, gagna son procès, mais perdit les bonnes grâces du roi, qui le rabroua en termes grossiers et offensants. […] C’est-à-dire qu’il faut l’avoir, et j’ajouterai qu’il faut le lire, bien que certains n’attachent à ce terme que la première des deux significations. […] Il le désigne en ces termes : « Berlioz, artiste et penseur élevé, mais solitaire et un peu sombre ». […] Surtout, la musique n’existait alors à Rome ni dans les théâtres, ni dans les églises : c’était le dernier terme de l’abaissement et de la misère artistique. […] Tous les journaux ont parlé de Michelet, presque tous dans les termes les plus élogieux.

744. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

11 Le terme qui définit le mieux M.  […] Renan, conclut en ces termes magnifiques la préface d’un livre célèbre : « Paix donc, au nom de Dieu ! […] On suit de l’œil en tremblant le jongleur indien, et s’il arrive sans encombre au terme de sa marche périlleuse, on éclate en applaudissements. […] Voici en quels termes il s’exprimait : LaFrance doit craindre d’être en partie germanisée. […] « J’ai cinq ou six cents correspondants dans tous les coins de la France et de l’Europe, qui m’écrivent, terme moyen, deux mille lettres par an, exigeant réponse, sans compter celles auxquelles le feu répond.

745. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Observons d’abord qu’en bon langage français il n’y eut jamais d’opposition entre les deux choses, et que l’antithèse de Montesquieu n’est point formulée dans les termes les plus justes. […] Louis Bourdeau, dans son ouvrage paradoxal et suggestif sur L’Histoire et les Historiens, compromet à plaisir la même idée par l’exagération provocante des termes : « Les courants de l’inspiration nationale, dit-il, ont des causes dont l’ordre domine toute ingérence particulière. […] Le premier bienfait du gouvernement, n’est-ce pas de mettre un terme à l’anarchie ? […] Les termes incolores du dictionnaire, qui sont les matériaux de nos pensées les plus sublimes, redeviennent tous et ne sont plus, quand on connaît leur histoire, que l’expression naïve, par le moyen des sons, d’impressions faites d’abord sur les sens. […] Substituez un vocable meilleur à un terme justement critiqué, vous perfectionnez simplement la forme du langage, vous ne changez point l’essence de ce qu’il exprime.

746. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

À chaque moment de l’histoire, trouver un moyen terme qui concilie les droits de l’individu avec ceux de la société, c’est l’éternel problème, dont la nature même est de ne pouvoir jamais être résolu que pour un temps. […] Mais, à la page 287, c’est lui-même qui dit, en propres termes, que « ce crime qui semblait alors, vers 1834, doublement abominable, plus d’un catholique, du moins en France, l’excuserait doublement », si l’on voulait un peu s’entendre sur la valeur de ces mots. […] Ils le sont à tous égards, de toutes les manières, dans tous les sens du mot, comme j’ai tâché de le faire voir, en évitant jusqu’ici d’user de ce terme d’école ; et, certes, on peut, chacun selon son goût, en préférer de plus naturalistes ; mais on ne saurait avancer, sans quelque ridicule, que le naturalisme, à lui seul, égale, remplisse, épuise la définition ou l’idée du roman. […] Mais, réduit à ces termes, le problème, on le voit, est purement philologique. […] Par là, une question, non seulement obscure, mais contradictoire dans les termes, — car, si l’on ne peut nulle part observer de races naturelles, comment, en vérité, les définirait-on ? 

747. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Du moins lui était-il permis d’user tour à tour du terme : Décadents ou Déliquescents ! […] Et certes et trop, il était tributaire de son art de suggestion par le Verbe et au détriment de la précision matérielle du terme  s’il est vrai que le thème comme en dehors d’immédiates réalités me devait mener aux emprises Mallarméennes. […] Barbe en pointe et cheveux d’un roux doré, grand, très élégant, d’allure Mousquetaire, il s’excusa en termes exquis tout en retirant ses gants gris perle, et, à son aise ainsi qu’en un salon, pria que l’on continuât. […] Rapprochements, opinions d’intéressés eux-mêmes, qui expliquent comment le « Symbolisme », presque au terme de son œuvre principale, put en enfant à peine révolté, en enfant à peine prodigue, être reçu aux étreintes presque sincères de plus d’un glorieux survivant du Parnasse. […] Au terme de sa vie, dit aussi Mauclair, il essaie une sorte de compromis entre le vers et la prose, dont il publia un exemple (Un coup de dé jamais n’abolira le hasard).

748. (1908) Après le naturalisme

De sorte que toute la besogne reste à recommencer depuis le premier terme. […] L’association humaine s’établit sur ce contrat tacite et évident, et elle sera troublée, imparfaite, irréelle, toutes les fois et aussi longtemps que les termes n’en seront pas observés par chacun de ses membres. […] Par lui qui ne connaît que des termes de rapports, la nature est pénétrée dans ses relations d’objet à objet, de cause à effet, et, ayant dégagé la connaissance intégrale de l’empirisme des faits, il n’a plus qu’à l’appliquer, selon le finalisme expérimental, à la collectivité humaine. […] Cela, les partisans de l’art social ne le comprirent pas et c’est pourquoi ils avaient tort dans les termes formels de leur problème, non dans l’esprit, car nous devons bien leur reconnaître les meilleures intentions. […] Partie de l’âme provinciale, d’une âme moindre encore, elle s’achemine, au-delà de l’étape nationaliste, vers une conception plus grande d’une patrie plus étendue dont le terme sera l’humanité tout entière.

749. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Qui donc n’a jamais souffert de la pudeur sentimentale, de cette fausse honte qui nous prend à la gorge et nous empêche de dire, faute de termes ou d’élan, ce dont le silence nous torture ? […] Désir qui met en branle une suite infinie d’images : nous tenons là les termes du problème. […] Tant d’énergie déployée concourt à une raison ; chaque élan est un terme d’une série et la jonction de ces séries fait la preuve. […] Je l’appellerais le socialiste du large, si ce terme rude et classificateur ne sonnait marquant au plus vaporeux, au plus indéterminé des poètes. […] Ils ont fabriqué un arsenal de termes biscornus, vides et luisants, parfaitement privés de sens, mais qui donnent du poids au discours, atterrent et remplissent d’admiration l’éternel jobard.

750. (1846) Études de littérature ancienne et étrangère

Les termes de cette espèce de firman sont assez curieux. […] Il s’était toujours occupé de minuties grammaticales, s’excusant au sénat d’avoir employé le mot de monopolium, et proscrivant d’autres termes tirés du grec, pour ne faire usage que de termes bien latins ; mais dans son oisive retraite ce pédantisme augmenta. […] La scène où Faust, touchant au terme de son bail avec le démon, attend son heure fatale, produit une illusion de terreur dont il semble que le poète ait été obsédé lui-même. […] si mon âme doit souffrir pour mon péché, mettez quelque terme à ma punition ! […] Il n’est point accordé de terme aux âmes condamnées !

/ 1918