À chaque époque, nouvelle fête et nouveaux éloges ; au bout du siècle, panégyrique de l’empereur régnant ; au milieu, même cérémonie ; à chaque quart, la même encore.
Certains littérateurs croient trouver là une voie nouvelle et s’y dirigent à tâtons. […] Et une voix nouvelle monta, douce, insinuante, nasillarde, cajoleuse comme un son de flûte. […] La nouvelle école (s’il en est une) paraît traiter M. […] L’éclatant succès de Conscience, qui a paru chez Charpentier, en est une preuve nouvelle. […] Il s’agit d’une nouvelle édition des Sonnets du docteur, un véritable objet d’art, imprimé par Darantière, de Dijon, et illustré de deux dessins de Rops.
À la nouvelle de ces événements prodigieux qui semblaient présager une ère nouvelle et qui enivrèrent d’espoir ceux qui croient que les affaires politiques doivent être maniées par des archanges, le poète Grenier accourut précipitamment à Paris. […] Je viens de sa part vous demander si vous voulez bien faire partie de cette nouvelle diplomatie républicaine. […] Félix Faure dit au porteur de cette mauvaise nouvelle : « C’était un grand citoyen, un patriote ». […] Ses yeux s’ouvrirent à une clarté nouvelle. […] Cette nouvelle causa un grand tumulte dans les rangs de l’ancienne majorité.
Une loi nouvelle est une volonté. […] Si vous la supprimez, d’une part il faudra la rembourser, et c’est de l’argent ; d’autre part il faudra payer la magistrature nouvelle, et c’est de l’argent encore. […] On ne reçoit pas une religion nouvelle ; on s’aperçoit qu’elle existe quand déjà elle est « établie ». […] David étant averti que Miphiboseth s’était engagé dans la rébellion, donna tous ses biens à Siba, qui lui en avait apporté la nouvelle. […] Il a été frappé d’abord de l’état de guerre perpétuelle ou de paix armée, c’est-à-dire de guerre perpétuelle, où était déjà l’Europe de son temps et qui était une cause de misère et de ruine pour tous les peuples : « Une maladie nouvelle (nouvelle ?)
C’est toute une littérature nouvelle qui se montre, qui va s’épanouir et peut-être foisonner. […] Quoi qu’il en soit des hypothèses qu’on a formulées sur les lendemains de la guerre, une nouvelle France va naître, dont il est malaisé de prévoir et le bonheur et les travaux : cette nouvelle France aura ses peintres attentifs. […] Il est vrai que les mots sont des signes de réalité ; le vocabulaire nouveau indique une réalité nouvelle. […] Cette brusque nouvelle, sans le bouleverser, le surprend. […] La nouvelle science ne s’est pas rendue incontestable ; elle ne s’impose pas : elle invite la sympathie et elle peut déplaire.
Il falloit, ce me semble, couper ces trois scenes, après l’instant des reconnoissances, et faire survenir quelqu’acteur qui établit une scene nouvelle où le reste pût trouver sa place. […] La seconde que trois avis de mort auroient été très-ennuyeux, et qu’il falloit trouver le moyen d’en exprimer deux d’une maniere nouvelle. […] J’exposerai ici simplement quelques réflexions sur le sujet d’Oedipe qui ont enfanté, pour ainsi dire, cette nouvelle tragedie. […] Il prit une nouvelle route dans Andromaque : il mit ses acteurs dans des situations plus vives ; et par la chaleur des passions il atteignit le vrai but de la tragédie, il arracha des larmes. […] Peu à peu la nouvelle habitude balança l’ancienne ; et ce nouvel usage, traité d’abord de chimérique, se vit dans la suite plus de partisans que le premier.
Égisthe arrive, sur la nouvelle qui s’est répandue de la mort d’Oreste ; on lui fait accroire qu’on va lui montrer son cadavre ; il lève lui-même le voile qui le couvre, et voit le corps de Clytemnestre qu’on vient d’égorger ; c’est le dernier degré de la terreur. […] Voltaire a donc une supériorité infinie sur Sophocle, qu’il n’a fait que copier dans son Œdipe, et dont il a gâté la noble simplicité par un épisode ridicule, sans créer aucune beauté nouvelle, à l’exemple de Racine, qui souvent embellit et perfectionne Euripide ? […] La démocratie fut bien plus tyrannique que ne l’avait été la royauté ; et le peuple de la Grèce le plus amoureux de la liberté fut celui qui, dans la nouvelle organisation de son gouvernement, conserva les rois. […] Or donc, cette Mélanide proscrite, déshéritée par sa famille qu’elle a déshonorée, a perdu de vue le marquis, et pendant dix-huit ans n’en a reçu aucune nouvelle. […] Il peste beaucoup trop longtemps contre cette fâcheuse découverte, et le malheur qui arrive à sa passion nouvelle est en quelque sorte une expiation de la licence de ses anciennes amours.
Gandar avait vu Milan, Venise ; il avait séjourné à Florence ; il était encore à Rome ; il y était en pleine contemplation du passé et sous le charme souverain du grand art sévère, se faisant presque un élève de l’École de Rome avant de l’être de celle d’Athènes, lorsque tout à coup la nouvelle de la révolution du 24 Février éclata comme un coup de tonnerre. […] La lumière était tout à la fois chaude et transparente, et pour donner une vie nouvelle à cette nature si gracieuse dans sa simplicité, le soleil se couchait derrière les écueils fantastiques de ces îles Courzolaires où George Sand a placé la scène de son petit roman de l’Uscoque. […] Dans l’isolement, j’ai pu me recueillir, et j’ai toujours besoin de le faire à la veille d’une nouvelle absence ; il faut savoir à quel moment de sa vie on s’est mis en route, à quel moment on est revenu ; ce qu’on a laissé, ce qu’on retrouve, ce qu’on rapporte. […] La génération qu’il retrouvait à Athènes était pour lui nouvelle. […] Ce qui dure sans avoir besoin d’une jeunesse nouvelle et sans craindre la décrépitude comme les œuvres des hommes, c’est la mer et l’horizon des montagnes et cette divine lumière que je retrouve tels que je les ai connus, aussi surpris qu’à mon premier voyage parce que je sors de nos brumes, et plus ému, parce qu’ayant eu déjà le loisir de les aimer, j’avais eu le temps aussi de les regretter plus d’une fois. » Ailleurs, regrettant la perte de quelques illusions, il se félicite d’en garder au moins une : « C’est, dit-il, mon amour pour la Grèce que je ne puis cesser d’admirer, après l’avoir retrouvée plus belle que mes souvenirs. » Je ne crois pas sortir de mon sujet ni abonder dans le trop de familiarité en relevant ce passage naturel d’une lettre à son frère Adolphe Gandar ; nous sommes dans le monde homérique où l’on ose être homme avec tout ce qu’il y a d’humain en nous, et où les pleurs qu’on verse ne sont pas une marque de faiblesse : « (Athènes, 5 mai 1853.) — Beulé m’a quitté dimanche (jour de la Pâque grecque).
A une date antérieure, le 4 février 1719, il est question, dans un autre billet de Bolingbroke à d’Argental, de je ne sais quel événement plus ou moins fâcheux survenu à l’aimable Circassienne ; je donne les termes mêmes sans me flatter de les pénétrer : « Je vous suis très-obligé, mon cher monsieur, de votre apostille ; mais la nouvelle que vous m’y envoyez me fâche extrêmement. […] On les retrouve en deux endroits de la nouvelle édition corrigée et augmentée du portrait de l’auteur (Lausanne, J. […] On craignoit à Vienne le caractère entreprenant du dernier visir ; son malheur a été regardé comme une nouvelle asseurance de la paix, et la continuation en a paru d’autant plus certaine qu’elle est l’ouvrage du nouveau visir mis en sa place. » « La seconde interruption dans la correspondance de M. de Ferriol a lieu en 1709 ; elle est le résultat d’une maladie dont l’ambassadeur indique lui-même la cause et les détails dans la première lettre qu’il écrit à la suite de cette maladie : « M. de Ferriol à M. le marquis de Torcy. […] Le Journal inédit de Galland, publié dans la Nouvelle Revue encyclopédique (Firmin Didot, février 1847), rapporte de nouveaux détails sur la frénésie de M. de Ferriol, notamment cette particularité inimaginable : « Lundi, 6 octobre (1710). — J’avois oublié de marquer le jour ci-devant, écrit le consciencieux Galland, ce que j’avois appris de M. […] Revenu en France au printemps de 1695, il reçoit en mars 1696 une nouvelle mission, et cette fois il est accrédité directement auprès du grand-vizir ; il fait la campagne de 1696, celle de 1697, passe l’hiver et le printemps de 1698 à Constantinople, s’embarque pour la France le 22 juin 1698, et arrive à Marseille le 20 août. — C’est dans ce second voyage qu’il acheta et qu’il amena en France la jeune Aïssé. — En 1699, M. de Ferriol, qui n’avait eu jusque-là que des missions temporaires, remplaça à Constantinople, en qualité d’ambassadeur, M.
Mais bleue encore est la prunelle ; Mais l’onde encore est un miroir ; Phœbé luit toujours aussi belle ; Chaque matin l’aube est nouvelle, Et le ciel rougit chaque soir. […] Que de fois, étalant une robe nouvelle, Naïve, elle appela mon regard enivré, Et sembla s’applaudir de l’espoir d’être belle, Préférant le ruban que j’avais préféré ! […] Si l’on cherchait le lien, le point d’union ou d’embranchement des deux recueils, j’indiquerais la pièce de Joseph Delorme : Toujours je la connus pensive et sérieuse… comme celle d’où est née et sortie, en quelque sorte, cette nouvelle veine plus épurée. […] « Oui, eût-on la géométrie de Pascal et le génie de René, si la mystérieuse semence de la rêverie a été jetée en nous et a germé sous nos larmes dès l’enfance ; si nous nous sentons de bonne heure malades de la maladie de saint Augustin et de Fénelon ; si, comme le disciple dont parle Klopstock, ce Lebbée dont la plainte est si douce, nous avons besoin qu’un gardien céleste abrite notre sommeil avec de tendres branches d’olivier ; si enfin, comme le triste Abbadona, nous portons en nous le poids de quelque chose d’irréparable, il n’y a qu’une voie ouverte pour échapper à l’ennui dévorant, aux lâches défaillances ou au mysticisme insensé ; et cette voie, Dieu merci, n’est pas nouvelle ! […] Viguier, l’un des maîtres les plus distingués et les plus délicats de l’ancienne École normale, à qui j’avais dédié l’une des pièces (la IIe) du Recueil, après m’avoir remercié cordialement, après m’avoir dit : “Ce n’est pas un livre, c’est encore cette fois une âme vivante que vous m’avez fait lire ; telle est votre manière : entre votre talent et votre manière morale il y a intimité” ; ajoutait ces paroles que j’aurais dû peser davantage et dont j’ai vérifié depuis la justesse : « Voilà donc une phase nouvelle, un autre degré de l’échelle poétique et morale.
Il aurait annoncé que le roman qu’il fait, une fois terminé, il n’en ferait plus, et que seulement, de temps en temps, il donnerait une nouvelle, écrirait un salon, et ce serait tout. […] Et il affirme que le sujet de le Horla lui a été donné par Porto-Riche, qui est tout à fait inquiet, quand on découvre en sa présence, dans cette nouvelle, le commencement de la folie du romancier, et ne peut s’empêcher de s’écrier : « Si cette nouvelle est d’un fou, c’est moi qui suis le fou ! […] Le soir, Léon nous lit, dans La Revue nouvelle, son article sur Hugo, un article tout à fait remarquable, où foisonnent les idées, les images, les coups de lumière, dans une langue superbe. […] » Lundi 4 septembre Peut-être est-ce bien, que dans la nouvelle Chambre, toutes les têtes, toutes les capacités, de quelque couleur qu’elles soient, en aient été rejetées.
Latinerie La première fois que j’eus une notion concrète de la nouvelle prononciation du latin telle qu’elle est préconisée et pratiquée dans quelques milieux universitaires, ce fut par l’entremise d’une dame qui apprenait à décliner Rosa, la rose, pour le faire apprendre à son fils. […] Depuis cela, j’ai appris que chaque professeur, ou à peu près, a sa méthode et sa prononciation préférées, car cette science nouvelle est fort obscure et ne porte avec soi aucune certitude. […] L’encre Un correspondant de l’Intermédiaire demande la fondation d’une ligue nouvelle, la Ligue de la bonne Encre, une ligue terriblement réactionnaire qui voudrait faire revivre la coutume des encres faites à mesure d’après des formules surannées, mais efficaces. « L’encre, dit le promoteur de cette ligue, se faisait, il y a encore un demi-siècle, avec de la noix de galle, suivant une tradition de l’antiquité classique conservée et transmise par les monastères. » Hélas ! […] Une ère nouvelle vraiment s’ouvrait pour les hommes ! […] Tous les jours, en wagon ou en automobile ; tous les jours, un lit nouveau et une table nouvelle ; tous les jours, des impressions différentes qui, n’ayant pas eu le temps de se classer dans la mémoire, y restent superposées dans une extrême confusion.
Il est bien vrai que les deux interlocuteurs rattachent le nouveau sujet de conversation à l’ancien ; ils indiqueront même les idées intermédiaires ; mais, chose curieuse, ce n’est pas toujours au même point de la conversation antérieure qu’ils rattacheront la nouvelle idée commune, et les deux séries d’associations intermédiaires pourront différer radicalement. […] Désignons donc par X et Y ces tendances elles-mêmes : notre nouvelle notation présentera-t-elle une image plus fidèle de la réalité concrète ? […] Mais le déterministe ne se tiendra pas pour battu, et posant la question sous une nouvelle forme : « Laissons de côté, dira-t-il, les actions accomplies, considérons seulement des actes à venir. […] A vrai dire, quand les empiristes font valoir le principe de causalité contre la liberté humaine, ils prennent le mot cause dans une acception nouvelle, qui est d’ailleurs celle du sens commun. […] Ou bien alors on admet que la matière de la durée psychique peut se représenter symboliquement à l’avance, ce qui revient, avons-nous dit, à traiter le temps comme un milieu homogène, et à admettre sous une nouvelle forme l’équivalence absolue de la durée et de son symbole.
Une très longue nouvelle : l’Histoire sans nom. […] Les symptômes commencent à se multiplier qui indiquent cette disposition nouvelle. […] C’est la nouvelle forme que revêt, dans son avatar contemporain, l’ancien roman à thèse. […] De chacun d’eux allait dater une ère nouvelle. […] — À l’E… H. de B… » Et les épisodes suivent : nouvelle lettre de l’inconnue, nouvelle réponse par la même voie.
C’est pourquoi il n’y a guère à espérer qu’une éternité nouvelle crée enfin la science et la beauté. […] Et enfin la ville nouvelle, hélas ! […] Qu’on l’appelle le socialisme chrétien, peu m’importe ; et il l’appelle la Rome nouvelle, et il a écrit un livre pour tracer le programme de la « Religion nouvelle » ; car le mot lui est échappé. […] La France d’après 1870, voilà donc le sujet de l’œuvre nouvelle de M. […] Il n’y a peut-être pas dans la génération nouvelle un homme semblable à cet original.
Une idée neuve apparaît comme une relation nouvelle ou inattendue que l’esprit aperçoit entre les choses. […] Si les faits donnaient nécessairement naissance aux idées, chaque fait nouveau devrait engendrer une idée nouvelle. […] Tout changement dans la matière suppose l’intervention d’une relation nouvelle, c’est-à-dire d’une condition ou d’une influence extérieure. […] Le génie de Cuvier a développé ces vues et en a tiré une science nouvelle, la paléontologie, qui reconstruit un animal entier d’après un fragment de son squelette. […] Dans le dernier exemple l’expérience a eu un double rôle ; elle a d’abord jugé et confirmé les prévisions du raisonnement qui l’avait engendrée, mais de plus elle a provoqué une nouvelle observation.
Nouvelle de l’autre monde Vers les bords du fleuve fatal Qui porte les morts sur son onde, Et qui roule son noir cristal Dans les plaines de l’autre monde ; Dans une forêt de cyprès Sont des routes froides et sombres.
Représentant de toute cette partie immorale et dépravée du règne de Louis XV, et, même sous le roi honnête homme et citoyen qui lui succéda, opiniâtrement fidèle à la corruption du passé, le maréchal de Richelieu s’occupait encore aux approches de 89 à publier les scandales de sa longue vie, et les confessions cyniques que balbutiait le courtisan en cheveux blancs se perdaient dans les acclamations solennelles dont un peuple rajeuni saluait déjà sa nouvelle aurore.
La république, pour lui, c’est une égalité d’aisance et de bonheur, c’est une Athènes nouvelle, une république de cocagne ; que d’autres revendiquent le manteau sale et troué de Diogène, il aime bien mieux le manteau d’écarlate d’Alcibiade ; s’il est besoin de voiler la statue de la liberté, que ce soit, selon lui, non pas avec un drap mortuaire, mais avec une gaze transparente ; qu’un autel à la miséricorde s’élève à côté de l’autel de la patrie, et qu’un comité de clémence tempère l’inexorable aréopage.
Ce n’est donc pas, disons-le franchement, dans les poésies originales qu’est pour nous le mérite de la nouvelle publication de M.
Le Théâtre Français a représenté une pièce nouvelle de M.
cette œuvre si douloureusement réclamée et souhaitée, la voici, étrange, originale, nouvelle, puissamment créée, jaillie comme l’éclair, écrite en vers larges, ingénieux, curieux, étincelants des ors, des pierreries et des inépuisables richesses de la rime, et en même temps exprimant nos doutes, nos angoisses, notre inextinguible appétit de la lumière et de joie, et l’hymne à la Beauté, qui, vainement étouffée et comprimée, s’échappe irrésistiblement de nos âmes.
À ceux qui comprennent l’importance des suprêmes œuvres d’art au point de vue de l’évolution, je conseille, en attendant Jacinthus, d’étudier avec moi les richesses si variées et si pures que contient cette œuvre nouvelle du plus grand poète des temps modernes et peut-être de tous les temps.
Et cette volonté d’une critique nouvelle semble louable assurément.
Pourtant, par un instinct analogue à celui de quiconque, ayant connu la nouvelle ce matin par les journaux, en cause volontiers cet après-midi avec les amis rencontrés, ne puis-je m’empêcher de dire mon sentiment à des lecteurs familiers.
Librairie de la Nouvelle Revue.
Renan avait des ambitions politiques, que le siège de Sainte-Beuve devait hanter ses rêves, et que ses paradoxes d’autrefois pouvaient le gêner dans sa nouvelle carrière. » Oui, mon sourire avait dit ce que M.
Il y rencontre la malheureuse Didon ; il l’aperçoit dans les ombres d’une forêt, comme on voit, ou comme on croit voir la lune nouvelle se lever à travers les nuages .
J’ai dans la tête que la date des mains jointes est nouvelle.
Ainsi la Science nouvelle pourra devenir une histoire des idées, coutumes et actions du genre humain.
Il aimait trop à croire à tout pour qu’il crût rien ; et c’est bien lui qui a donné au monde cette forme nouvelle du scepticisme, belle et généreuse, du reste, qui consiste à croire à tout. […] J’entends par résultats négatifs que Renan nous apprit ou parut nous apprendre à n’être pas sectaires, à n’être pas intolérants, à ne pas nous haïr les uns les autres pour raisons de doctrine, etc. ; et ceci ne laisse pas d’être précieux ; mais il ne nous apprit point à être quelque chose, et ne nous donna ni une nouvelle croyance, ni une nouvelle doctrine, ni une confirmation des anciennes. […] Il montre de toute institution humaine qu’elle est vraie, qu’elle est fausse et qu’elle redevient vraie prise d’une façon nouvelle et purgée de ce qui faisait qu’elle était fausse ; et qu’elle est juste, qu’elle est injuste et qu’elle sera justifiée à nouveau par une nouvelle manière de la pratiquer. […] Vous croyez échapper à la barbarie, vous la retrouvez sous une nouvelle forme : l’ouvrier fonctionnaire, c’est le travail noir opposé au travail blanc. […] Le romantisme lui a plu comme étant chose essentiellement nouvelle en soi et surtout pour lui.
A chaque nouvelle esquisse dont l’inépuisable vaudevilliste enrichissait la galerie du Théâtre de Madame : Il y a là, s’écriait-on plus de comique que dans les tristes nouveautés de la rue de Richelieu ! […] Magnin ; je lui exposais de mon mieux les grands desseins des chefs et aussi les détails de la poétique nouvelle où je me complaisais : il m’écoutait avec sérieux, patiemment, m’offrant l’esprit le plus libre, le plus ouvert. […] Il fit part à quelques-uns de ses amis les plus intimes de cette véritable conversion : « Mes amis, leur dit-il (ce furent à peu près les termes qu’il employa), je vous préviens que je ne veux pas d’objections ; je vous prierai autant que possible de conformer votre conversation à ma nouvelle croyance.
Veuillez en effet vous souvenir, récapitulez en idée la vie passée de Talleyrand, depuis son début sous Calonne, ou, si vous aimez mieux, depuis sa messe à la Fédération, ou encore depuis certain traité fructueux entamé avec le Portugal sous le Directoire, premier point de départ de sa nouvelle et soudaine opulence, et voyez où tout cela aboutit, à quels honneurs, à quels profonds témoignages de respect, et de la part des hommes les plus purs et les plus autorisés, les maîtres jurés en matière de moralité sociale. […] À cette nouvelle, la famille, tous les amis, tous les curieux du monde accoururent à l’hôtel de la rue Saint-Florentin, et ils remplissaient le salon voisin de la chambre du malade. […] À peine eut-il fermé les yeux (et j’emprunte à cet endroit le récit du témoin cité par sir Henry Bulwer) que la scène changea brusquement : « On aurait pu croire qu’une volée de corneilles venait subitement de prendre son essor, si grande fut la précipitation avec laquelle chacun quitta l’hôtel, dans l’espoir d’être le premier à répandre la nouvelle au sein de la coterie ou du cercle particulier dont il ou elle était l’oracle.
C’est ainsi que graduellement s’est faite, au dix-septième siècle, la révocation de l’édit de Nantes, article par article, comme un tour d’estrapade après un autre tour d’estrapade, chaque persécution nouvelle achetée par une largesse nouvelle, en sorte que, si le clergé aide l’État, c’est à condition que l’État se fera bourreau. […] Une partie va s’avilir dans la servitude de cour ; l’autre se mélange à la canaille plumière qui change en encre le sang des sujets du roi ; l’autre périt étouffée par de viles robes, ignobles atomes de la poussière de cabinet qu’une charge tire de la crasse » ; et tout cela, parvenus d’ancienne ou de nouvelle race, fait une bande qui est la cour. — « La cour !
J’eus quelque peine à leur faire comprendre qu’un pacte de famille était un contresens diplomatique à une monarchie élective et révolutionnaire en France, que la nation se soulèverait inévitablement à cette nouvelle, comme à une déclaration de guerre au principe révolutionnaire de Juillet, et que des défis d’opinions répondraient promptement au dedans à ce défi diplomatique de la couronne. […] XIII Il arriva ceci : c’est que tous les cabinets européens sans exception, les plus hostiles à la France, et surtout à la France sous la dénomination de république, eurent la bouche fermée et la main désarmée par cette déclaration d’inviolabilité de tous les territoires, de tous les gouvernements et de tous les traités, même les plus onéreux pour la France ; c’est qu’aucun gouvernement, monarchique, représentatif ou républicain, n’eut le prétexte d’appeler ses peuples aux armes contre une république qui respectait chez les autres les inviolabilités inoffensives qu’elle revendiquait pour elle ; c’est que les peuples, au lieu de s’indigner et de se lever contre une France conquérante ou menaçante de leurs foyers, conçurent une partialité bienveillante pour une France respectueuse envers tous les territoires et envers toutes les formes d’institutions nationales des autres contrées ; c’est que cette loyauté équitable de la France popularisa à l’instant le nom de la nouvelle république dans toute l’Europe, et prédisposa, sans aucune immixtion propagandiste du cabinet républicain, tous les peuples voisins à se donner des institutions représentatives modelées de plus ou moins près sur la France ; c’est que Berlin, Vienne, Turin, Milan, Naples, Rome, Florence, Londres même et Dublin s’émurent d’une sympathie spontanée pour la France ; c’est que, bien loin de pouvoir penser à former des coalitions nationales contre nous, les princes et les gouvernements eurent assez à faire pour se préserver eux-mêmes du contrecoup de notre sagesse ; c’est qu’enfin, après trois mois seulement d’une telle diplomatie pratiquée religieusement dans le cabinet français, la France n’avait qu’à choisir entre tous les systèmes d’alliances qu’il lui conviendrait d’adopter. […] Cette situation est telle que le moindre faux coup de gouvernail imprimé par le télégraphe du fond du cabinet des Tuileries peut jeter l’Europe dans une nouvelle guerre de Trente ans ou la faire rentrer dans un puissant équilibre.
Mais si nous nous formons en comité, dans le but non plus de secourir un écrivain particulier que nous connaissons et qui a besoin d’aide, mais d’attribuer périodiquement une récompense « au plus méritant » d’entre les jeunes écrivains, sachons bien que nous aurons, du même geste et si décidés que nous soyons à bien faire, institué une prime nouvelle en faveur de la médiocrité. […] Eugène Montfort Il serait vain d’insister sur rabaissement des mœurs littéraires produit par cette coutume nouvelle des prix. […] Cette année-ci, dans presque tous les clans, dans presque tous les salons, on a murmuré un nom, un titre et on s’est réuni pour goûter la saveur d’une œuvre nouvelle d’une incomparable fraîcheur.
Schurmann, qui nous a affirmé qu’il allait monter Lohengrin à l’Eden-Théâtre : chœurs et orchestre de Paris, interprètes autrichiens chantant en allemand, ou, peut-être bien interprètes français chantant en français ; douze représentations, du 15 mai au 15 juin ; en cas de succès, reprise en octobre de Lohengrin, avec le Vaisseau-Fantôme, les Maîtres Chanteurs, la Valkyrie ; mise en scène très soignée ; prix des places, de quarante à dix francs … Nous enregistrons aujourd’hui purement et simplement la nouvelle (La Réd.) […] Le mot signifie ; parlé, chanté, chant-parlé ; c’est-à-dire que le chant est une façon plus parfaite du parler ; une langue qui peut chanter devient mélodique, et comme le créateur du Hollandais volant, de Tannhaüser et de Lohengrin le raconte dans sa Communication à mes amis (IV, 396), il apprenait cette mélodie-parlée, ce parlé-mélodique, en entrant toujours plus profondément dans la compréhension de la langue que lui parlaient les héros de son monde idéal. « Le parler était à rendre de façon à ce que, non l’expression mélodique en elle-même, mais le sentiment exprimé impressionnât l’auditeur », il ne restait donc plus au Maître de cette nouvelle mélodie qu’à trouver « l’animation rythmique de la mélodie par sa justification du vers, de la langue » ; et il avait donné la solution de ce dernier problème formel par la réintroduction de la vieille allitération germanique. […] Il n’y avait pas de drame allemand ; mais le sauveur nous est trouvé ; la complète beauté des formes lyriques et du dialogue dramatique ne pouvait s’accomplir que par le mariage de la parole avec la musique ; et ce n’est qu’à cette condition que le monde mythologique allemand pouvait être réveillé à une nouvelle vie.
Mais la psychologie nouvelle que nous essayons d’exposer ici, d’après ses principaux représentants, embrasse dans la région des faits un domaine bien plus large que la psychologie ordinaire. […] Sous le titre de « nouvelle théorie du rêve » M. […] Lewes demander à l’hérédité une solution toute nouvelle sur l’origine des idées.
[Avertissement] Nous commençons la publication d’une Édition nouvelle, entièrement revue et remaniée, de la première Partie de l’Œuvre de M. […] La première version en parut en volume en 1886, sous le titre provisoire de Traité du Verbe, ce livre qui devait « répandre avec éclat » les principes d’une Poésie nouvelle et pour l’idée fondamentale et pour la technique rythmique, et dont les impartiaux auteurs de l’Anthologie des Poètes d’aujourd’hui (A. […] À travers les hésitations et le mieux des générations : à mesure que s’enquit de soi l’être universel, et qu’il tenta des lois, et, à leur aide, une nouvelle Expérience : la Matière devint pensante.
Le seul mérite de cette nouvelle philosophie de l’histoire, c’est qu’elle ne balbutie pas quand il s’agit de se nommer. […] Du reste, cet incroyable jugement, bâti sur les Charivaris du temps de Charlemagne (il y en avait), est bientôt réparé par l’inconséquence habituelle de l’auteur qui, dans un portrait, abominablement flatté, de l’empereur Frédéric Barberousse, pour lequel il se sent les plus tendres entrailles, compare, pour lui faire piédestal, le juste, le vaillant Frédéric, si ambitieux d’épargner ses ennemis, ambition nouvelle, à ce superstitieux et sanguinaire Charlemagne de la page 106, transformé, comme vous allez le voir à la page 468. […] Sensation nouvelle et tonique, quand on est affadi depuis si longtemps par la bouillie tiède des publications modérées !
Un marbre sculpté avec un art infini ne peut faire tout de suite autant de bruit dans le monde qu’une nouvelle locomotive apparaissant toute haletante sur les rails ou une nouvelle forme de steamer beuglant dans la tempête. […] De là une nouvelle espèce de poésie, plus austère peut-être, mais bien plus profonde et plus durable, celle que Victor Hugo a essayé de symboliser dans le Satyre brisant l’Olympe. […] Hugo ne s’est pas contenté de varier à l’infini le vieil alexandrin, il en a proprement créé un nouveau, il aurait créé une métrique nouvelle. […] « Je suis un poète innovateur, écrit-il dans sa Poétique nouvelle (Lemerre, 2e édition)… Je sais où marche l’humanité… Je fais une poétique nouvelle, une prosodie nouvelle, c’est-à-dire un coup d’art, une révolution… Notre école, l’école vergalienne, est celle du progrès et du sens commun… La poésie contemporaine ou celle du vingtième siècle sera vergalienne, ou elle mourra. » Nous ne savons si la poésie contemporaine tend à « devenir vergalienne », mais à coup sûr elle aboutit parfois à d’étranges cacophonies. […] Hugo et croyait que la poésie nouvelle devait s’inspirer plutôt du premier que du second : cette admiration exclusive de Musset est aussi injuste que le mépris professé par certains parnassiens.
Je parle à peine allemand, je parle une nouvelle langue en ajoutant irt à tous les mots français. […] Cette petite poupée est une déception nouvelle. […] J’ai bien souvent pensé à vous, je voulais tellement vous écrire, après avoir reçu la nouvelle de votre mariage. […] Gavini nous envoie deux billets et nous allons à la nouvelle Chambre. […] Vous êtes trop sérieux pour faire attention à des lettres d’inconnu, vous avez quarante ans, de vieilles amitiés, que feriez-vous d’une nouvelle admiration ?
Cet état d’abrutissement et de terreur panique hâta la crise décisive qui devait faire du peuple juif, las de souffrir et de pleurer, le messager de la bonne nouvelle. […] Mais je ne puis voir sans émotion le cercle familier ou l’horizon natal des hommes qui ont apporté à l’humanité une nouvelle façon de concevoir l’univers. […] Une ère nouvelle commence. […] « Une société et une religion nouvelle valent bien un calcaire coquillier ou une légumineuse rare. » Qu’est-ce que les convulsions de la nature, auprès des prodigieuses fermentations de l’esprit ? […] C’était une nouvelle étape vers la conversion.
Je leur reconnais cependant le droit d’y faire entrer tout ce que, depuis un demi-siècle, le pessimisme a pris de conscience de lui-même ; le rêve, de fluidité, si je puis ainsi dire, ou d’inconsistance nouvelle ; et, le vers français enfin de nouvelle souplesse… En conclurons-nous maintenant, avec M. […] C’est la nouvelle manière d’entendre aujourd’hui la critique. […] s’ils rouvraient à, une humanité nouvelle le champ de souffrance, de l’épreuve, et de la vertu ! […] Nous ne songeons point, en France, à réformer le flamand ni le grec… Je consens cependant qu’à des besoins nouveaux il faille une langue nouvelle. […] » Il y en a vingt autres moyens que le théâtre, et si c’est la fin de la comédie, n’est-ce pas celle aussi de la nouvelle et du conte ?
. — Nouvelle conception de la nature et de l’homme. […] Le positivisme, appuyé sur toute l’expérience moderne, et allégé, depuis la mort de son fondateur, de ses fantaisies sociales et religieuses, a repris une nouvelle vie en se réduisant à marquer la liaison des groupes naturels et l’enchaînement des sciences établies. […] Ce qu’il y avait de lumière éternelle dans un homme et dans sa vie, cela précisément est ajouté aux éternités, cela subsiste pour toujours comme une nouvelle et divine portion de la somme des choses1456. […] Bien plus, le poëte accompli, je le remarque souvent, est un symptôme que son époque elle-même vient d’atteindre la perfection et se trouve accomplie, qu’avant longtemps on aura besoin d’une nouvelle époque et de nouveaux réformateurs. […] III De là une façon nouvelle d’écrire l’histoire.
L’arrivée de Priam au camp d’Achille, la nouvelle de la mort de Patrocle, peuvent passer pour de vrais coups de théâtre, puisqu’elles font naître dans l’âme du héros des mouvements divers, et qu’elles y excitent des combats. […] Celle de Mahomet est de la plus grande importance ; elle sert à développer les projets d’un ambitieux qui veut donner de nouvelles lois et une nouvelle religion à l’univers ; elle est d’ailleurs intimement liée à l’action. […] Et vous, heureux Romains, quel triomphe pour vous, Si vous saviez ma honte, et qu’un ami fidelle De mes lâches combats vous portât la nouvelle ! […] Mais quand les poètes furent forcés de se retrancher dans les bornes d’une censure générale, il paraît que l’amour entra pour beaucoup dans les pièces de Ménandre, et des poètes de la comédie nouvelle. […] Il donne même une nouvelle force au comique bourgeois et au comique noble, lorsqu’il contraste avec eux : Molière en fournit mille exemples.
Dans ces jours déplorables, une industrie nouvelle se produisit, qui ne contribua pas peu à confirmer la sottise dans sa foi et à ruiner ce qui pouvait rester de divin dans l’esprit français. […] Que cet homme, qui a l’air de représenter la vitalité universelle, louât magnifiquement une époque qui fut pleine de vie, que le créateur du drame romantique chantât, sur un ton qui ne manquait pas de grandeur, je vous assure, le temps heureux où, à côté de la nouvelle école littéraire, florissait la nouvelle école de peinture : Delacroix, les Devéria, Boulanger, Poterlet, Bonington, etc., le beau sujet d’étonnement ! […] Les peintres qui obéissent à l’imagination cherchent dans leur dictionnaire les éléments qui s’accordent à leur conception ; encore, en les ajustant, avec un certain art, leur donnent-ils une physionomie toute nouvelle. […] Religion, histoire, fantaisie A chaque nouvelle exposition, les critiques remarquent que les peintures religieuses font de plus en plus défaut. […] Le décor, c’est le caveau lui-même, emblème de la vie souterraine que doit mener longtemps la religion nouvelle !
La mort de Montfleury, en même temps qu’elle privait Andromaque d’un bon acteur, lui donnait une nouvelle célébrité dans le monde ; car le bruit public attribuait cette mort aux efforts extraordinaires du comédien pour rendre les fureurs d’Oreste. […] Je crois que c’est dans ce seul genre qu’un auteur peut se frayer une route nouvelle et obtenir de grands succès. […] Dans cette dernière pièce, un soldat de nouvelle levée, qui était de garde au théâtre, voyant qu’on s’emparait de la personne de Néron et qu’on le chargeait de chaînes, ainsi que le sujet l’exige, accourut pour le secourir et fit beaucoup rire l’assemblée. […] On dit que d’Alembert avait été, malgré la géométrie, très amoureux de mademoiselle l’Espinasse ; et l’auteur de la Nouvelle Héloïse se prenait de passion pour toutes les femmes qu’il voyait. […] Ce concours de circonstances est à peu près le même que celui qui est produit par la fausse nouvelle de la mort de Mithridate, et par le retour imprévu de ce monarque très peu désiré de sa femme et de ses enfants.
Ils commencèrent, à leur tour, à jouir des facilités et des faveurs de la société nouvelle, dès le Moyen-Age florissant, dans cette patrie de la gaie science, dans cette contrée des troubadours. […] Il vient de parler de ses nobles hôtes, les maîtres du château de Montmorency, le maréchal et la maréchale de Luxembourg : « Je fis alors, dit-il, et bien malgré moi, comme à l’ordinaire, une nouvelle connaissance qui fait encore époque dans mon histoire ; on jugera dans la suite si c’est en bien ou en mal : c’est Mme la marquise de Verdelin, ma voisine, dont le mari venait d’acheter une maison de campagne à Soisy, près de Montmorency. […] » Voilà une lettre excellente de tout point, qui serait des meilleures et des plus remarquées dans la dernière partie de la Nouvelle Hèloïse ; voilà la morale du bon sens, de l’honnêteté sans subtilité et sans mysticisme. […] Après l’avoir étudiée de si près et dans ses propres confidences, je crois quelquefois, en vérité, qu’elle est là devant moi, intelligente et parlante ; je me la représente en personne, avec cette physionomie pétrie de tendresse, de finesse, de douce malice et de bonté : l’amour a passé par là, on le sent, non point précisément celui qui enflamme et qui ravage, mais celui qui brûle à petit feu et qui, toutes peines éteintes, laisse après lui une réflexion légèrement mélancolique et attendrie ; arrivée à cet âge où l’on n’espère plus et où l’on a renoncé à plaire, sans pour cela se négliger, dans sa mise de bon goût et simple, tout en elle est d’accord, tout se nuance, et s’assortit ; elle ne craint pas de laisser voir à son front et à ses tempes la racine argentée de ses cheveux où il a neigé un peu avant l’heure ; elle ne cherche pas à prolonger une jeunesse inutile et qui ne lui a donné que des regrets ; elle est aussi loin de l’illusion sentimentale et de l’éternelle bergerie d’une d’Houdetot, que de la sécheresse mordante et polie d’une Luxembourg ; elle a gardé la seule jeunesse du regard, l’étincelle aimante ; elle continue de sourire à cette vie qu’elle n’a guère connue que triste et amère ; elle rêve fidèlement à ce passé qui lui a valu si peu de douceurs, elle a le culte d’un souvenir, et si elle tient encore dans ses mains un livre à couverture bleue usée (comme dans ce portrait de femme attribué à Chardin), je suis bien sûr que c’est un volume de la Nouvelle Héloïse.
La nouvelle de la mort de Sylla, qui arriva en ce moment à Athènes, et qui présageait de nouvelles destinées à la liberté de Rome, enleva Cicéron à lui-même. […] La mort lui ayant enlevé bientôt après sa fille Tullia, délices et orgueil de son cœur, il en conçut une telle douleur qu’il s’offensa de ce que cette douleur n’était pas assez partagée par sa nouvelle épouse, jalouse, sans doute, de n’être pas le seul objet de ses tendresses, et qu’il s’éloigna d’elle et se renferma dans la solitude avec ses larmes et son génie. […] Il espérait, contre toute espérance, en lui, mais craignait tout d’Antoine, et surtout de Fulvie, la nouvelle épouse de ce débauché. […] À cette nouvelle, les affranchis et les esclaves de Cicéron le conjurent avec plus d’instance de fuir.
Par moments, il prolonge son ramage sur un ton langoureux ; ou bien, une seule note brève et claire éclate en un tshick-tshick sonore, et pour quelques instants il garde le silence ; volontiers il se poste sur la plus haute branche d’un arbrisseau, ou d’un buisson qu’il atteint en sautant légèrement d’un rameau à l’autre ; pendant qu’il monte, il change vingt fois de position et de côté, il se tourne et se retourne sans cesse, et, lorsqu’enfin il a gagné le sommet, il vous salue de sa plus délicate mélodie ; mais une nouvelle fantaisie lui passe par la tête, et sans que vous vous en doutiez, en un clin d’œil, il s’est évanoui. […] De tout le reste de la soirée je n’aperçus plus mon petit architecte ; mais, dès le lendemain, son ramage m’attira de bonne heure à la fenêtre, et je le vis, quittant sa perche accoutumée, reprendre avec une nouvelle ardeur son travail de la veille. […] J’y revins encore une demi-heure après, avec un de mes cousins : non seulement l’oiseau s’était aperçu que son nid avait été envahi, mais, à ma grande surprise, je reconnus que, dans sa colère, il en avait bouché l’entrée, pour en pratiquer une nouvelle du côté opposé de la haie. […] Ils pondent de quatre à six œufs, d’une forme ovale, et d’un blanc pur, avec quelques points rougeâtres près du gros bout. » V Quand il quitte l’homme pour décrire et colorier l’oiseau, Audubon surpasse Chateaubriand dans Atala, ce poète qui ne fut que le précurseur du naturaliste dans les forêts de l’Amérique et qui introduisit cependant une note nouvelle dans la gamme de la poésie en France.
Depuis ce jour jusqu’à la fin du mois de septembre, on chanta beaucoup de Te Deum à l’église, et l’on tirait chaque fois vingt et un coups de canon pour quelque nouvelle victoire. […] … Tout va bien… tout va bien. — Il ne reste maintenant qu’à faire une nouvelle levée, pour remplacer ceux qui sont morts ! […] L’idée me vint aussi que trente ou quarante mille familles en France, en Russie, en Allemagne, allaient recevoir la même nouvelle, et plus terrible encore, puisqu’un grand nombre des malheureux étendus sur le champ de bataille avaient leur père et mère ; je me représentai cela comme un grand cri du genre humain qui monte au ciel. […] Cette nouvelle me porta le dernier coup, parce que je ne me sentais plus la force d’avancer, ni d’ajuster, ni de me défendre à la baïonnette, et que toutes mes peines pour venir de si loin étaient perdues.
On comprendra que pour un chef-d’œuvre tel que l’Iphigénie en Aulide de Gluck, il se soit fait envoyer de Paris la partition dans son édition originale, et que, rejetant les travaux de ses devanciers et même de Spontini, il ait établi une version allemande qui produisit sur le public l’impression d’une œuvre nouvelle (V, 149, etc.). […] De tout ce que j’ai dit sur le drame wagnérien, il ressort avec tant d’évidence que la musique de ce drame doit perdre tout sens, toute valeur, alliée à un texte pareil, qu’une nouvelle démonstration est inutile. […] Le savant philologue Nietzsche, professeur à l’université de Bâle, a écrit : « Ce qu’il y a de plus splendide dans le génie de Wagner, c’est cette faculté de créer pour chaque nouvelle œuvre une langue nouvelle… » (Richard Wagner à Bayreuth, 71).
Est-il besoin de mentionner que, dès qu’or, sut que le maître avait en mains une œuvre nouvelle et « facile », il eut l’encouragement de voir accourir chez lui les directeurs de théâtre (Glasenapp, Biogr. […] On sait qu’en Allemagne il y a toute une littérature sur ce sujet ; mais on fera bien de ne point la lire. — Dans le troisième acte, on remarquera surtout ce trait caractéristique, que, Tristan se donne lui-même la mort, rouvrant sa blessure ; tandis que dans les poèmes antérieurs on le trompait, en lui annonçant que le vaisseau arrivait avec des voiles noires ; cette nouvelle le tuait, puisqu’elle montrait qu’Isolde n’était point sur le vaisseau80. […] Il est donc naturel que l’homme de notre époque ait ressenti le besoin insatiable, désespérant, de découvrir une « nouvelle révélation du monde » (VII, 270), ce qui, au fond, est la même chose que de découvrir un nouveau mode d’exprimer sa propre âme. […] Sa mère, Herzeleide (souffrance du cœur), le berçait en pleurant : « Ihm weckt’am Morgen — der heisse Thau der Mutter Thraenen (la chaude rosée des larmes de sa mère le réveillait au matin). » Il l’a quittée et elle est morte de douleur : « Ihm brach das Leid das Herz, und — Herzeleide starb. » Sur le territoire du Gral, par caprice d’enfant, il tue un cygne et trouble ainsi la tranquillité sacrée de la nature, qui est comme un asile salutaire pour l’homme souffrant. « (Il volait (le cygne), dit Gurnemauz, au-dessus du lac, qu’il consacrait pour le bain salutaire.) » C’est à ce moment que la nouvelle de la mort de sa mère, lui est annoncée brusquement, et avec elle, apparaît pour la première fois chez lui la douleur, et, comme la première fois qu’elle atteint l’homme, elle lui semble une blessure physique.
Oui, c’était une marmite où j’aurais voulu faire cuire une nouvelle. […] 11 juillet Parti de Paris pour Neufchâteau, sur la nouvelle que notre oncle le représentant est au plus mal. […] On s’apprend les mariages et les morts, et l’on vous gronde doucement d’avoir oublié d’anciens amis… Et nous voilà dans la maison du docteur Fleury, causant avec Banville, quand tombe dans notre conversation le vieux dieu du drame, le vieux Frédérick Lemaître… Dans tout cela, par tous ces chemins, en toutes ces rencontres, dans ce que le hasard fait repasser devant nous de notre vie morte, dans ces revenez-y de notre jeunesse qui semble nous promettre une vie nouvelle, nous roulons, écoutant et regardant tout comme un présage, tantôt bon, tantôt mauvais, pleins de pensées qui se heurtent autour d’une idée fixe, prêtant aux choses un sentiment de notre fébrilité et croyant, dans un air d’orgue qui passe, entendre l’ouverture de notre pièce. […] L’épigastre inquiet, la tête vide, le toucher émotionné, et pas le courage d’aller au-devant de la nouvelle.
Il se plaint de la demande, qui lui est faite d’une nouvelle pièce de son répertoire. […] Théo me montre, avec une satisfaction de débutant, la nouvelle édition d’Émaux et camées, toute fraîche sortie des presses, et où Jacquemart a fait son portrait, en une espèce de poète de l’antiquité. […] Mardi 21 mai Au dîner des Spartiates, le général Schmitz parle de la capitulation de Sedan, comme d’une chose honteuse, et que n’absout pas la nouvelle portée des canons, et laisse entrevoir, hélas, que la conservation des bagages, assurés aux officiers, a amené quelques-uns à donner leurs signatures à cette honte. […] 24 octobre Hier, en dînant, le nez dans un journal — c’est pour moi le seul moyen de manger, quand je dîne seul — je suis tombé, sans que rien ne pût me le faire présager, je suis tombé sur la nouvelle de la mort de Théophile Gautier.
Berthelot, notre ministre de l’Instruction publique d’hier, en train de causer de la nouvelle poudre ne produisant pas de fumée, et qui laisse maintenant ignorer l’endroit d’où l’on reçoit en campagne un coup de canon… devient soudain sérieux et abandonne les effets de la nouvelle poudre, sur ce que Spuller lui jette, d’un bout de la table à l’autre, qu’il n’en a plus que pour une quinzaine : l’extrême gauche, regardant comme une nécessité de renverser le ministère. […] Le dentiste répand la nouvelle, et l’on ajoute si peu de croyance à ses paroles, qu’on crée pour lui le proverbe en question. […] J’étais dans le moment sur le pont, et j’ai vu l’autre disparaître… C’était très curieux. » Mardi 24 mai Ce soir, au dîner de Brébant, Perrot de l’Instruction publique affirmait, que les jeunes gens qu’il voyait, ne lisaient plus les journaux, n’avaient plus d’opinion politique, tant ils étaient écœurés par les blagues et le charlatanisme des hommes politiques du moment, et il signalait comme un danger, cette génération nouvelle complètement désintéressée de la politique.
Des écrivains encore apprirent aux masses ignorantes leur propre grandeur, révélèrent à la Grèce son eurythmie sociale, distinguèrent dans la Renaissance l’exorde d’une nouvelle ère, signalèrent par Balzac et nos romanciers le caractère propre des grandes sociétés industrielles, ses colossales transactions, la cruauté des calmes luttes qu’elles enclosent, la grandiose tension de leur effort, la grâce des machines, des halles, des locomotives, la blanche froideur des salles d’hôpital et des prisons cellulaires. […] Cet auteur presque parfait mais moyen, a rencontré de vives amitiés parmi les écrivains de l’époque impériale ; il n’a guère influé sur aucun d’eux, sauf, peut-être Prosper Mérimée, auquel il put apprendre dans une certaine mesure à modifier la forme de sa nouvelle, à passer du récit compassé de ses premières œuvres à une ordonnance plus libre. […] En tous ces traits, par l’image nouvelle qu’il donna de la nature, de l’homme, de l’Être, le romantisme fit une révolution dans le rôle que l’on prêtait jusqu’à lui à la sensibilité dans la conduite de la vie et l’exercice de la pensée, lien proclama la supériorité et le triomphe, vainquit par là, renouvela tout le domaine littéraire de la forme au fond, attira à lui tout ce qu’il y avait en France de gens plus émus que bons logiciens, se fit ainsi bienvenir des jeunes gens surtout et des femmes et opéra que nos livres depuis le commencement de ce siècle ressortissent plutôt aux littératures septentrionales qu’aux méridionales. […] Les romantiques par la description à laquelle ils s’astreignaient de tout ce monde extérieur qui provoque de si vifs mouvements d’âme, par le souci de trouve une forme d’expression qui rendît ces puissantes passions qu’ils voulaient montrer, furent des stylistes ; ils se tirent, avec mille peines, une langue nouvelle, compliquée et riche, que leurs successeurs travaillèrent encore.
Les ténèbres se répandirent sur l’intelligence pendant qu’une nouvelle morale et une nouvelle théologie s’emparaient des opinions et des cœurs. […] C’est ce qu’il avoue sans cesse lui-même dans ses sonnets et dans sa Vita nuova (vie nouvelle), sorte de commentaire mystique écrit par lui-même de ses œuvres et de sa pensée. […] Selon lui, Dante serait une espèce d’Ovide supérieur ; ses poèmes seraient des espèces de métamorphoses chrétiennes, racontant, chantant, expliquant tous les dogmes surnaturels de la religion nouvelle qui avait remplacé le paganisme.
La théorie de l’évolution est, on le voit, moins nouvelle qu’elle ne voudrait le faire croire. […] Bien que de révélation divine, la nouvelle religion avait été annoncée dès le commencement du « monde ; une initiation graduelle avait préparé l’humanité, ou tout au moins le peuple juif, à l’avènement de la vérité et de la vie parfaite dans le Christ. […] A vrai dire, une nation naît tous les jours ; l’énergie qui l’anime est renouvelée sans cesse et peut être indéfiniment accrue par chaque individu nouveau dans une faible mesure, et, dans des proportions plus larges, par chaque génération nouvelle. […] A la tête se placent les Anglais et les Allemands, qui, par la découverte et le développement de la théorie de l’évolution, viennent de poser les bases d’une nouvelle période de haute culture intellectuelle.
Ainsi la projection que nous faisons de nos états psychiques dans l’espace pour en former une multiplicité distincte doit influer sur ces états eux-mêmes, et leur donner dans la conscience réfléchie une forme nouvelle, que l’aperception immédiate ne leur attribuait pas. […] Mais la vérité est que chaque surcroît d’excitation s’organise avec les excitations précédentes, et que l’ensemble nous fait l’effet d’une phrase musicale qui serait toujours sur le point de finir et sans cesse se modifierait dans sa totalité par l’addition de quelque note nouvelle. […] Ce ne peut être par un nouveau déploiement de ces mêmes positions dans un milieu homogène, car une nouvelle synthèse deviendrait nécessaire pour relier les positions entre elles, et ainsi de suite indéfiniment. […] Mais nous arrivons naturellement à cette représentation symbolique par ce seul fait que, dans une série de termes identiques, chaque terme prend pour notre conscience un double aspect : l’un toujours identique à lui-même, puisque nous songeons à l’identité de l’objet extérieur, l’autre spécifique, parce que l’addition de ce terme provoque une nouvelle organisation de l’ensemble.
Aussi, un siècle juste après Massillon, un orateur que je n’irai point jusqu’à lui comparer pour le talent, mais qui a soutenu bien honorablement l’héritage de la parole sacrée, l’abbé Frayssinous, dans ses conférences ouvertes sous l’Empire et depuis, avait à discuter devant d’honnêtes gens, la plupart jeunes, non plus désireux de douter, mais plutôt désireux de croire, les points controversés de la doctrine et de la tradition historique, et il le faisait avec une mesure de science et de raison appropriée à cette situation nouvelle. […] Il semblait que, Louis XIV ayant abusé de sa méthode de régner, une nouvelle et plus douce manière devait être plus efficace et d’une application désormais certaine : Les rois ne peuvent être grands qu’en se rendant utiles aux peuples… Ce n’est pas le souverain, c’est la loi, Sire, qui doit régner sur les peuples… Les hommes croient être libres quand ils ne sont gouvernés que par les lois… Oui, Sire, il faut être utile aux hommes pour être grand dans l’opinion des hommes… Il faut mettre les hommes dans les intérêts de notre gloire si nous voulons qu’elle soit immortelle ; et nous ne pouvons les y mettre que par nos bienfaits.
Ainsi j’ai déjà parlé de Buffon1 : mais comment n’être point tenté de reparler d’un si noble écrivain à propos d’une édition nouvelle et vraiment nouvelle de ses Œuvres, édition excellente de texte, élégante et commode de format, sobre et classique de notes, et à laquelle M.
Il a été plus de quatre ans à s’en consoler, et il n’y a eu qu’une nouvelle amour qui l’ait pu guérir… La preuve n’est pas la plus forte qu’on puisse alléguer en fait de fidélité, mais il faut prendre ces natures naïves et de la famille de La Fontaine comme elles sont. Après des années, un jour qu’il était accusé d’être volage et peu profond dans ses sentiments, Maucroix en convient d’assez bonne grâce : À propos, écrivait-il à une femme d’esprit qui l’attaquait là-dessus, vous me reprochez que bien souvent ç’ont été les sens qui ont emporté mon cœur ; pour cette fois-là (Il parle d’une liaison nouvelle), vous ne devinez pas trop mal, ma chère ; quand il y a un peu d’amour en campagne, cela arrive assez souvent : car, quoi !
Il y saluait, en terminant, une nouvelle aurore, celle que les États généraux allaient ouvrir pour la France. […] Il n’avait que dédain pour ceux qui rapportaient l’origine d’une si grande secousse à tel objet particulier de leur dépit ou de leur aversion : L’heure des révolutions sonne, messieurs, disait-il (et c’est dans un discours qu’il eut à prononcer comme préfet à l’ouverture du lycée de Clermont sous l’Empire), — l’heure des révolutions sonne quand la succession des temps a changé la valeur des forces qui concourent au maintien de l’ordre social, quand les modifications que ces forces ont subies sont de telle nature qu’elles portent atteinte à l’équilibre des pouvoirs ; quand les changements, imperceptiblement survenus dans les mœurs des peuples et la direction des esprits, sont arrivés à tel point qu’il y a contradiction inconciliable et manifeste entre le but et les moyens de la société, entre les institutions et les habitudes, entre la loi et l’opinion, entre les intérêts de chacun et les intérêts de tous ; quand enfin tous les éléments sont parvenus à un tel état de discorde qu’il n’y a plus qu’un conflit général qui, en les soumettant à une nouvelle épreuve, puisse assigner à chaque force sa mesure, à chaque puissance sa place, à chaque prétention ses bornes… Cette manière élevée de considérer les choses contemporaines comme si elles étaient déjà de l’histoire, dispense de bien des regrets dans le passé et de bien des récriminations en arrière.
Frédéric voulait la grandeur de la Prusse, et il savait à quel prix seulement et par quelles luttes il la pouvait conquérir et fonder, cette grandeur nouvelle, au cœur de l’Empire et à la face de l’Europe. […] Le prince Henri, avant la fin de cette terrible guerre et à la veille de son plus beau succès, retrouve encore ses susceptibilités extrêmes ; sur une observation que lui fait le roi qu’il occupe trop peu de terrain pour ses approvisionnements, et à la nouvelle qu’on lui dépêche le major d’Anhalt avec des ordres pour parer à certaines résistances de généraux peu dociles, le voilà qui s’émeut plus vivement que jamais et qui propose brusquement sa démission (mars 1762).
Énumérons un peu : il avait à louer tout ce qui était de la Sorbonne ancienne et nouvelle, tout ce qui était de l’Université, tout ce qui était du Journal des Débats, presque tout ce qui était de l’Académie : et remarquez qu’en général ce ne sont pas gens à prendre du galon à demi quand ils en prennent ; il faut les louanger bel et bien, et largement, sur toutes les coutures. […] Ma première pensée, à cette nouvelle si peu prévue, fut de me rappeler le vers du poëte : Vive pius, moriere tamen… !
L’ancienne Académie française a si bien changé qu’elle a péri en 1792, et la nouvelle date de l’an III et de la loi qui déclare qu’il y aura pour toute la République « un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences. » L’organisation de l’Institut vint ensuite en l’an IV et eut à subir depuis diverses modifications, notamment sous le Consulat (1803). […] Lacordaire fut mort depuis près d’une semaine, et que la première émotion de cette triste nouvelle fût passée, l’Académie, assemblée un jeudi, — le premier jeudi depuis qu’on avait reçu la lettre de faire part, — leva incontinent sa séance, après cette lettre entendue.
Il fut célébré en France par procuration, et l’on y régla le départ de la nouvelle reine, de même qu’en Espagne on réglait point par point le départ et le voyage du roi pour aller à sa rencontre. […] Ces défauts étaient revêtus de plusieurs belles qualités : il était bien fait, il avait les manières agréables et polies, il parlait bien diverses langues ; il avait de l’esprit, du savoir, de la valeur, et tous les dehors du mérite, sans mérite même. » Huit jours avant sa mort, était arrivée la nouvelle du mariage de Mademoiselle, qui s’était fait à Fontainebleau par procuration, le Prince de Conti y représentant le roi d’Espagne.
On fit venir, l’année suivante, à Strasbourg, des Pères de l’Oratoire, dont était le célèbre Du Guet, pour tâter encore les consciences et sonder le terrain sur cette œuvre des conversions : elles ne prirent pas, — ni chez les Catholiques, ni chez les Protestants : « Les Catholiques, écrivait Du Guet (1682), sont soldats pour la plupart, occupés à la citadelle, aux forts, à autre chose qu’a leur conscience ; les hérétiques bourgeois sont sur leurs gardes, et le magistrat est un homme délicat qui a l’œil à tout, qui se plaint de tout, et qui fait de toutes choses une affaire d’État. » Strasbourg, en maintenant sa communion mi-partie et en sauvant quelques-unes de ses franchises municipales, fut vite assimilée et gagnée aux sentiments et aux destinées de sa patrie nouvelle. […] Quelques jours après et pendant le voyage que fit le roi en Alsace (octobre 1681), comme on visitait la fonderie de Brisach, où se voyaient certains mortiers formidables et d’invention nouvelle, il s’avisa de les faire tirer devant les députés de Strasbourg là présents, « pour leur faire connaître, disait-il agréablement, combien ils avaient été sages de se rendre. » Chacun fait ses gentillesses à sa manière.
Retenant quelque chose de son ancien langage de prédicateur, il eût été homme à dire : « Il nous faut un nouveau Ciel, un nouveau peuple, une nouvelle terre. » Cela le conduisit tout d’abord à siéger à la Montagne. […] Ici commence une toute nouvelle partie de sa vie qui, pour moins de ressemblance encore avec la première, va en être séparée par un intervalle de captivité, d’épreuves et de souffrance.
Le Play est d’une génération toute nouvelle ; il est l’homme de la société moderne par excellence, nourri de sa vie, élevé dans son progrès, dans ses sciences et dans leurs applications, de la lignée des fils de Monge et de Berthollet ; et, s’il a conçu la pensée d’une réforme, ce n’est qu’à la suite de l’expérience et en combinant les voies et moyens qu’il propose avec toutes les forces vives de la civilisation actuelle, sans prétendre en étouffer ni en refouler le développement. […] la belle tolérance, et d’une espèce toute nouvelle, que celle qui a sa source non dans le mépris de tout, mais dans la foi profonde à quelque chose !
On le vit bien, lorsqu’à la nouvelle de la mort inopinée de l’Électeur de Bavière, décédé sans héritier direct en décembre 1777, l’Autriche, sous prétexte de droits particuliers qu’elle revendiquait et qui n’étaient connus que d’elle, se mit en possession militairement des deux tiers du pays. […] Marie-Thérèse n’était pas sans le savoir autant et mieux que personne ; elle n’avait consenti qu’avec répugnance à ces démarches violentes et précipitées de son fils ; elle sentait bien que cette affaire n’avait pas été assez liée ni concertée avec les alliés ; qu’une nouvelle guerre de Sept Ans eu pouvait sortir, et que l’Autriche n’y était point préparée.
La paix de 1763 ayant fait cesser le prétexte du traitement dont jouissait Malouet, ses amis lui firent obtenir une autre manière non pas de sinécure, mais de place superflue ou parasite de création nouvelle, celle d’inspecteur des embarquements pour les colonies. […] Chargé d’inspecter les hommes et les approvisionnements destinés à cette expédition aventureuse, Malouet pouvait dire : « C’était un spectacle déplorable, même pour mon inexpérience, que celui de cette multitude d’insensés de toutes les classes qui comptaient tous sur une fortune rapide, et parmi lesquels, indépendamment des travailleurs paysans, on comptait des capitalistes, des jeunes gens bien élevés, des familles entières d’artisans, de bourgeois, de gentilshommes, une foule d’employés civils et militaires, enfin une troupe de comédiens, de musiciens, destinés à l’amusement de la nouvelle colonie.
Singulière énergie, révolution indiviiluelle à jamais étonnante, que celle qui raye d’un trait de plume et renvoie comme à néant tout le passé d’une telle vie, et qui fait qu’à plus de cinquante-trois ans on en recommence une nouvelle, — à beaucoup d’égards une contraire, — avec toute la ferveur de la jeunesse, avec tout le dégagé et tout l’absolu d’une première entreprise ! […] En tout cas, on a droit de réclamer là-dessus d’autre parole que celle-ci (page 179) : « Des sentiments nouveaux, de nouvelles pensées annoncent une ère nouvelle. » Ces derniers temps ont un peu trop usé le vague du symbole.
Il était souvent nécessaire, sous la monarchie, de déguiser une censure hardie, de voiler une opinion nouvelle sous la forme des préjugés reçus ; et le goût qu’il fallait apporter dans ces différentes tournures exigeait une finesse d’esprit singulièrement délicate. […] Dès qu’on écarte une illusion, il faut y substituer une qualité réelle ; dès qu’on détruit un ancien préjugé, l’on a besoin d’une nouvelle vertu : loin que la république doive donner plus de liberté dans les rapports habituels de la société, comme toutes les distinctions sont uniquement fondées sur les qualités personnelles, il faut se préserver avec bien plus de scrupule de tous les genres de fautes.
Ainsi donc chaque fait nouveau nous imprime une impulsion nouvelle et désordonnée. […] Il est impossible de ne pas éprouver le besoin d’une doctrine nouvelle, qui porte la lumière dans cet affreux amas de prétextes informes, derrière lesquels se retranche l’esprit faux, ou l’homme vil ou l’homme coupable, comme si la transformation d’erreurs en principes, et de sophismes en conséquences, changeait rien à la fausseté radicale d’une première assertion, et palliait les effets détestables de cette logique de scélératesse.
La vérité nouvelle n’en fit pas moins son chemin, et, dès le jour où elle parut dans le monde, elle suscita les premiers doutes qui préparèrent l’émancipation des noirs. […] Une lumière nouvelle, dit un juge compétent de Buffon96, éclaire les rapports des choses créées.
Les savants n’ont jamais méconnu cette vérité ; seulement ils croient, à tort ou à raison, que toute loi pourra être remplacée par une autre plus approchée et plus probable, que cette loi nouvelle ne sera elle-même que provisoire, mais que le même mouvement pourra continuer indéfiniment, de sorte que la science en progressant possédera des lois de plus en plus probables, que l’approximation finira par différer aussi peu que l’on veut de l’exactitude et la probabilité de la certitude. […] Pour comprendre le sens de cette nouvelle question, il faut se reporter à ce que nous avons dit plus haut sur les conditions de l’objectivité.
Une servitude nouvelle est intervenue dans la vie des intellectuels, une servitude ignorée de leurs aînés et que la loi permettait d’éluder avant 1870 : le service militaire obligatoire. […] C’est navré d’une plaie incurable que le poète rejoint ses foyers et s’il est sans fortune, il y trouve une nouvelle déception.
Chaque nouvelle sève de production littéraire y est déterminée par un nouveau système d’esthétique ; de là, dans sa littérature, tant de maniéré et d’artificiel. […] Évolution d’un germe primitif et syncrétique par l’analyse de ses membres, et nouvelle unité résultant de cette analyse, telle est la loi de tout ce qui vit.
C’est celle qui procède subjectivement ; elle ne recherche point ce qu’est le beau ; aux définitions déjà données, elle n’essaie pas d’en ajouter une nouvelle, également quoique autrement insuffisante : elle se borne à l’étude des phénomènes internes, c’est-à-dire des effets que le beau produit sur nous. […] L’histoire nous apprend que toute législation nouvelle ou bien est d’accord avec les vœux et les tendances des consciences particulières, et alors elle est acceptée par la majorité et s’impose peu à peu aux opposants ; ou bien elle est l’œuvre d’un caprice, et alors elle n’a ni durée, ni stabilité.
Marc Monnier, je n’oublierai jamais la reconnaissance que je dois au Conseil d’État du canton de Genève pour le périlleux honneur qu’il m’a fait et la haute confiance qu’il m’a témoignée en m’appelant à cette chaire ; je n’oublierai jamais non plus — qu’il me soit permis de le dire en entrant dans une carrière pour moi toute nouvelle, — la reconnaissance qui me lie aux amis que j’ai dû quitter, dont beaucoup m’ont donné de publics témoignages de sympathie que des circonstances que je tiens à passer sous silence m’ont rendus particulièrement précieux. […] Taine, lui a fait faire un nouveau pas, ou plutôt, l’a fait entrer dans une nouvelle voie.
ô nuit effroyable, où tout à coup retentit en moi comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Ma foi se meurt ! […] Rencontrent-ils chez un adversaire une idée un peu nouvelle, aussitôt leur rire éclate, leurs mains claquent bruyantes sur leurs cuisses et ils entraînent le bon badaud à se gausser avec eux d’une aussi joyeuse folie.
Dumas n’est pas tout à fait nouvelle : M. […] après ce meurtre moral, pourra-t elle revivre, du moins, d’une nouvelle existence ?
Chaque fois, par exemple, qu’on introduit un livre, un auteur nouveau, à chaque cadre de lecture nouvelle qu’on a, en quelque sorte, à suspendre dans l’esprit des auditeurs, on se voit obligé de dresser un appareil tout exprès. […] Il faut aborder franchement l’œuvre nouvelle, pénible, compter dorénavant avec tous, tirer du bon sens de tous ce qu’il renferme de mieux, de plus applicable aux nobles sujets, vulgariser les belles choses, sembler même les rabaisser un peu, pour mieux élever jusqu’à elles le niveau commun.
Il écrit à son ami d’Ablancourt, et va lui raconter la visite que la reine Christine a faite à l’Académie dans un autre voyage, dix-huit mois après (11 mars 1658) ; mais tout d’abord il annonce à ce tendre ami, avec lequel il a autrefois été dans les plaisirs, une plus grave nouvelle : Il est vrai, mon cher, que, depuis un mois ou environ, j’ai pris la perruque, ou, pour parler plus exactement, une calotte de cheveux ; tellement que j’ai des cheveux plus que toi, et tu as des lunettes plus que moi. […] Puis, cela dit, il arrive à la grande nouvelle du jour, à la visite que la reine Christine est venue faire à l’Académie, visite improvisée et qui prit l’illustre compagnie un peu au dépourvu : on n’avait été prévenu que le matin même.
Et Carrel, si amoureux de la république consulaire, et qui ne prenait en bien des cas cette république américaine que comme une base nouvelle d’opérations et d’attaques, aurait pu se faire à lui-même la réponse ; car il y avait bien loin de l’esprit américain d’un Franklin, d’un Washington et d’un Jefferson, à ce genre d’inspiration qui lui faisait dire dans le même moment : Loin de répudier les traditions politiques de l’Empire, nous nous faisons gloire d’être de l’école de Napoléon. […] Je sens plus que personne que, depuis le licenciement de la force brutale, notre politique n’a plus l’importance qu’elle avait lorsqu’elle n’exprimait que l’emportement, les passions et l’audace du parti ; nous dépendons encore du procès d’avril ; quand il sera terminé, nous aurons un système de guerre tout nouveau à suivre… Mais l’attentat de Fieschi éclatait quelques mois après ; les lois de Septembre s’ensuivaient, et la nouvelle ligne de politique projetée par Carrel s’ajournait indéfiniment.
Aujourd’hui, s’ils ont cessé d’être professeurs titulaires, eux qui depuis longtemps n’étaient qu’honoraires en effet, ces trois hommes célèbres sont loin d’avoir renoncé aux lettres et aux travaux de l’esprit, et c’est ici, sous cette forme nouvelle, que j’aime à leur rendre hommage et à signaler tout ce qu’ils produisent, tout ce qu’on peut attendre d’eux encore. […] Qu’on lise les huit articles qu’il a publiés dans le Journal des savants (août 1851-avril 1852), et qui ne sont pas finis ; les deux articles qu’il a publiés dans la Revue des deux mondes (1er août 1851 et 15 mai 1852) : c’est une peinture toujours nouvelle, toujours recommençante, et ne craignant pas même de se recopier (il n’y a pas de redites en amour)16, de cette personne « aux grâces immortelles », et à qui il ne reconnaît plus de défauts.
Ces quarante devises et leur explication étaient, dans les villes où l’on passait, une occasion toujours nouvelle de conversation galante. […] Il y a là, sous la plume de la reine Marguerite, l’esquisse achevée d’une petite nouvelle dans le genre de Mme de La Fayette, de même que, plus haut, il y avait un joli tableau flamand tout tracé.
On a le récit de ses aventures tant soit peu masquées et romancées dans une petite nouvelle intitulée La Provençale. […] Regnard, quand il écrivait cette nouvelle sentimentale, n’était pas encore tout à fait lui-même.
Et de plus M. de Lamartine représente une poésie sentimentale, élevée, un peu métaphysique, qui était nouvelle en France au moment où il parut, et qui se trouvait opposée à l’esprit français en ce que celui-ci a toujours eu de positif, de malin, de moqueur. […] Elle porta chez lui ses pénates, un jour Qu’il était allé faire à l’Aurore sa cour Parmi le thym et la rosée… Et le début de Perrette au pot au lait, et celui des Deux Chèvres, et celui de La Perdrix : Quand la Perdrix Voit ses petits En danger, et n’ayant qu’une plume nouvelle… et cent autres débuts brillants de vie et de fraîcheur, comme ils nous prennent aujourd’hui aussi vivement qu’au premier jour !
De nos jours, cependant, plus d’une nouvelle invention a paru ; elle ne pouvoit pas être absolument isolée ; il falloit qu’elle partît de principes connus : on nous dit : nous savions cela, & il n’en est rien. […] J’ouvre un volume de la nouvelle Héloïse de Rousseau ; c’est encore du noir sur du papier ; mais, tout-à-coup, je deviens attentif ; je m’anime ; je m’échauffe ; je m’enflâme, je suis agité de mille mouvemens divers. […] On admire presque involontairement, & l’on se sent pénétré comme d’une chose vraiment nouvelle. […] Ou l’art va s’anéantir totalement, ou il se régénerera d’une maniere grande & nouvelle. […] Je sens qu’une opinion nouvelle, a toujours les couleurs du paradoxe ; je sçais que l’homme ne change point les idées avec lesquelles il s’est familiarisé.
Le petit employé qui mit son vin en bouteilles tout un dimanche (et cela faisait toute la nouvelle), c’est la surface. […] La nouvelle Mme Amiel amenait chez son mari deux filles d’un premier mariage, qui s’ajoutaient aux deux sœurs d’Amiel. […] En voici une nouvelle, celle qui gardera pendant onze ans le plus de chances d’être élue. […] Rentrée effroyable, où éclatera comme un coup de tonnerre cette étonnante nouvelle : le professeur de philosophie court les routes de l’Italie avec la petite personne que vous connaissez, et qu’il a épousée ! […] Et le 13 avril Amiel note : « Une triste nouvelle m’arrive.