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1042. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

Newton d’ailleurs ne commenta-t-il pas l’Apocalypse ?

1043. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 94-98

Il est écrit d'ailleurs d'un style noble, élégant, nombreux, toujours net & toujours châtié.

1044. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface de 1833 »

D’ailleurs, puisque l’auteur, si peu de place qu’il tienne en littérature, a subi la loi commune à tout écrivain grand ou petit, de voir rehausser ses premiers ouvrages aux dépens des derniers et d’entendre déclarer qu’il était fort loin d’avoir tenu le peu que ses commencements promettaient, sans opposer à une critique peut-être judicieuse et fondée des objections qui seraient suspectes dans sa bouche, il croit devoir réimprimer purement et simplement ses premiers ouvrages tels qu’il les a écrits, afin de mettre les lecteurs à même de décider, en ce qui le concerne, si ce sont des pas en avant ou des pas en arrière qui séparent Han d’Islande de Notre-Dame de Paris.

1045. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre II. Du Chant grégorien. »

Diverses raisons peuvent faire couler les larmes ; mais les larmes ont toujours une semblable amertume : d’ailleurs, il est rare qu’on pleure à la fois pour une foule de maux ; et quand les blessures sont multipliées, il y en a toujours une plus cuisante que les autres, qui finit par absorber les moindres peines.

1046. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XX. Des Livres de facéties, des recueils d’anecdotes & de bons mots. » pp. 381-385

Mais il y a très-peu à recueillir dans ces livres, qui sont d’ailleurs rares & chers.

1047. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Édouard Fleury »

Les faits que ces volumes exposent ne sont pas, d’ailleurs, de ces faits déjà connus, déflorés et cités dans des publications à la portée de toutes les mains ; ce sont des faits pour la première fois recueillis, — ce qui constitue le vrai mérite de l’érudition de détail à laquelle Fleury paraît voué, — ce sont des documents saisis à la double source de la tradition écrite et de la tradition orale, la meilleure des traditions lorsque l’histoire est toute fraîche encore et qu’elle semble saigner dans toutes les mémoires.

1048. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

D’ailleurs, il avait traduit Pope ; et la marquise de Pompadour l’estimait. […] D’ailleurs, il ne sied pas d’en rire, tout simplement. […] D’ailleurs, il était modeste, aimable et bon. […] D’ailleurs, sa certitude, il ne la démontrait pas : il l’affirmait. […] D’ailleurs, il n’est pas indispensable de le savoir.

1049. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

Aucun d’eux ne m’a reproché mes ouvrages passés, aucun d’eux d’ailleurs n’eût pu écouter un homme qui serait venu donner un démenti à tout ce qu’il avait écrit. […] Ses constants retards, d’ailleurs, prouvaient à Mariolle combien peu d’empressement la poussait à ces rencontres. […] — D’ailleurs, s’écria Pluche, laissons cela… Vous avez votre flûte, citoyen Médard ? […] Elle-même d’ailleurs se charge de donner tous les renseignements demandés dans une préface un peu rageuse. […] J’y courus bien vite et le trouvai sous les verrous, toujours gai d’ailleurs.

1050. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIII » pp. 53-57

Saint-Marc est plus leste de ton, plus badin, persifleur, bel esprit et belle plume ; pour prendre idée du style et de la manière de Saint-Marc, lisez dans les Débats de vendredi (26 mai) l’article en tête contre la Gazette : c’est du pur Saint-Marc : caillette maligne et de grand esprit ; il porte d’ailleurs dans cette question l’intérêt personnel et d’amour-propre d’un universitaire. — Je crois pourtant, malgré les présomptions, que le gros des articles, ceux du milieu de la querelle, sont de Sacy16.

1051. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — I. Sur M. Viennet »

Il s’est cru dégagé, comme il l’explique dans sa Préface, d’un scrupule excessif et il publie ce livre : l’Histoire de la puissance pontificale 179, lequel, d’ailleurs, ne renversera rien, mais instruira les esprits sérieux qui aiment, sans trop de détail, à se rendre compte de la suite des choses et à s’expliquer les résultats.

1052. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Sarah Bernhardt » pp. 14-18

En 1873 parurent trois volumes auxquels d’ailleurs personne ne prit garde, mais qui auront une grande répercussion sur le mouvement symboliste : Une Saison en enfer, d’Arthur Rimbaud ; Les Amours jaunes, de Tristan Corbière ; Le Coffret de Santal, de Charles Cros.

1053. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 260-264

La rapidité de la composition & l’objet que se proposoit l’Auteur, sont peut-être suffisans pour le justifier sur ces petits défauts, dont d’ailleurs peu d’esprits sont susceptibles.

1054. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 467-471

D’ailleurs, il est certains talens dont l’éclat ne sauroit être que passager.

1055. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 516-521

Cet Ouvrage est d'ailleurs écrit avec méthode, noblesse, simplicité, autant qu'on pouvoit le faire dans son temps.

1056. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Cela dit, et ne pouvant rien ajouter d’ailleurs à tout ce que rassemble de vif et de varié le volume de M.  […] D’ailleurs Pradon avait fait une critique des poésies de M.  […] Il ajoutait d’ailleurs, dans un sentiment très judicieux : L’Académie, en vous adoptant si jeune, non seulement s’assure une plus longue jouissance de vos talents, mais elle donne en votre personne un exemple propre à réveiller dans notre jeune noblesse le goût des belles-lettres, qui semble s’y éteindre peu à peu ; c’est ce qui nous fait craindre pour l’avenir un temps où la noblesse ne se distinguera plus du commun des hommes que par une férocité martiale. […] D’ailleurs, des vers faciles, ce qu’on appelait alors des vers aimables, qu’il semait partout sur les albums de Moulin-Joli, d’Ermenonville, quand Ermenonville fut à la mode, comme il avait fait à Strawberry Hill ; des chansons-romances dont quelques-unes valent celles du président Hénault, par exemple, la chanson intitulée Mes souhaits, sur l’air de la romance du Barbier de Séville : D’aimer jamais si je fais la folie, Et que je sois le maître de mon choix, etc. 

1057. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

Suivre la vie de Mme de Longueville à cette époque, dans les rivalités commençantes, dans les intrigues et bientôt les guerres de la Fronde, ce serait se condamner (chose agréable d’ailleurs) à émietter les Mémoires du temps ; ce serait surtout vouloir enregistrer tous les caprices d’une âme ambitieuse et tendre, où l’esprit et le cœur sont dupes sans cesse l’un de l’autre ; ce serait prétendre suivre pas à pas l’écume légère, la risée des flots : In vento et rapida scribere oportet aqua162. […] Elle était déjà d’ailleurs brouillée ouvertement avec son autre frère, le prince de Conti, qu’elle avait jusqu’alors absolument gouverné et même subjugué166. […] « L’air qui lui revenoit le moins étoit l’air décisif et scientifique, et je sais des personnes très-estimables d’ailleurs, qu’elle n’a jamais goûtées, parce qu’elles avoient quelque chose de cet air. […] Après ces témoignages d’une personne aussi véridique que Mme de Motteville, et d’un connaisseur désintéressé ici comme Retz, je n’ai garde d’aller demander à cette méchante langue et à ce fou de Brienne quelques détails moins enchanteurs sur une telle beauté, détails suspects et qui ne se rapporteraient d’ailleurs qu’à l’époque déclinante.

1058. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Il avait quelquefois de ces manières de dire orientales comme Bernardin en a de si heureuses ; mais il les avait plus profondes, tenant plus à la pensée : « L’intelligence de l’homme, dit Saint-Martin, doit être traitée comme les grands personnages de l’Orient qu’on n’aborde jamais sans avoir des présents à leur offrir. » Ils furent tous les deux, Bernardin et Saint-Martin, un moment associés sur une liste (avec Berquin d’ailleurs, Sieyès et Condorcet), comme pouvant devenir précepteurs du fils de Louis XVI. […] Sa réputation étant au comble, sa vie domestique semblait d’ailleurs s’asseoir et s’embellir par un mariage plein de promesses. […] Nous aurions toujours eu à regretter d’ailleurs quelques traits discordants qu’il eût fallu admettre au tableau, son attitude maussade au sein de l’Institut, son opiniâtreté contentieuse dans d’insoutenables systèmes, et plus de louanges de notre grand Empereur que nous n’en aimerions. […] Ils sont inférieurs de beaucoup aux vers de Fénelon, et très à l’unisson d’ailleurs de ce qu’ont tenté en ce genre tant de prosateurs illustres, depuis le Consul romain66.

1059. (1875) Premiers lundis. Tome III « De la liberté de l’enseignement »

Je n’ai garde d’ailleurs, moi-même, de venir faire acte de philosophie devant le Sénat. […] Dans le rapport d’ailleurs excellent et plein d’esprit (c’est tout simple), et de justesse quant aux conclusions, que vous avez entendu, l’honorable rapporteur, M.  […] Il a été démontré que l’honorable professeur (M. le docteur Broca), mis en cause pour avoir fait l’apologie de la doctrine de Malthus, n’avait point fait l’apologie de Malthus et n’avait pas prononcé la phrase telle qu’on l’a construite et arrangée, en rapprochant arbitrairement deux passages d’un discours qui, d’ailleurs, n’avait point été tenu à l’École de médecine, mais à l’Académie de médecine. […] Quant au milieu et au corps même de la thèse, il est curieux et instructif par les faits et les extraits qui y sont rassemblés ; s’animant d’un souffle sincère, d’un sentiment d’humanitarisme parfois éloquent (voir notamment certaine page, la page 43), ce corps tout médical de la thèse s’appuie, d’ailleurs, et s’autorise des expériences et des observations les plus complètes et les plus récentes qui ont été faites sur les nerfs et sur le cerveau.

1060. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre II. La poésie lyrique » pp. 81-134

Mendès (Lieder) avaient tenté quelque chose d’approchant, l’un avec une richesse de vocabulaire, l’autre avec une virtuosité de syntaxe, qui espacent aisément les rivaux… « On trouve, d’ailleurs, des ancêtres aux méthodes les plus personnelles, et celle-ci serait mauvaise si elle était sans famille. […] Peuvent-ils empêcher d’ailleurs qu’un cher poème                    T’enlève ton souci, Et que, si plein d’erreurs sans doute et de torts même,                    Tu sois heureux ainsi ? […] D’ailleurs, à mieux réfléchir, nous ne croyons pas que les Parnassiens aient bien compris ou voulu comprendre Leconte de Lisle. […] Cubélier de Beynac : lui aussi est didactique et conventionnel, c’est d’ailleurs le reproche qu’on doit faire à tous les intégralistes.

1061. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Gardons-nous donc bien de condamner ce qui fait notre force ; et, sans nous laisser arrêter par une boutade dédaigneuse, que le grand orateur réfute d’ailleurs par son exemple, soutenons courageusement les droits et la dignité de la critique. […] L’acheteur ferait d’ailleurs un sot marché : la gloire ainsi acquise durerait moins que son argent. […] Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’en citer en note quelques passages. […] À notre grande surprise, nous avons trouvé des disciples de Descartes, hommes d’ailleurs du plus grand mérite, qui croient encore, comme le maître, au machinisme des bêtes.

1062. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Une idée, d’ailleurs, que ne peut pas avoir l’auteur des Guise avec la trop rigoureuse conception de son esprit, c’est que les patries étaient plus vastes dans ce temps-là que les patries modernes. […] Il n’en fut rien, et d’ailleurs, c’était impossible. […] Et comment, d’ailleurs, eût-il pu en être autrement dans cette fin de monde du xviiie  siècle, où l’anarchie avait saisi, comme un vertige d’imbécilité, toutes les têtes, même celles-là où l’on pouvait croire qu’il y avait encore de la pensée ! […] Taine, a compris que la masse de faits accumulés dans son histoire était la meilleure massue dont on pût se servir contre la Révolution française et les histoires qui la glorifient, et qui, d’ailleurs, ne s’accordent pas plus entre elles que les révolutionnaires qui l’ont faite.

1063. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Il y a, d’ailleurs, bien plus intéressant pour le commun des esprits que la Philosophie dans ce memorandum d’hypocondriaque politique, écrit régulièrement au jour le jour, comme on va.., où vous savez, dirait Molière, — et c’est tout ce qui n’est pas la Philosophie. […] d’ailleurs, que son cœur fût bon, s’il était confisqué par le cerveau et que le cerveau fût faussé ou fût perverti ! […] Mais la sincérité n’est pas tout le génie ; Proudhon, malgré la puissance de son intellect, n’avait pas l’ensemble inspiré, harmonieux et grandiose qui constitue le génie, cette rareté de l’esprit humain, impossible, d’ailleurs, en dehors de la vérité Proudhon n’était qu’un esprit de grande force, mais c’était assez pour l’emporter sur Rousseau, esprit maladif et inflammatoire, qui fît croire à ses muscles parce qu’il convulsait ses nerfs. […] Cette saisie nous dispensa de la seconde partie de notre tâche, inutile d’ailleurs maintenant.

1064. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Victor Hugo, qui a posé devant la Critique depuis quarante ans dans toutes les attitudes, est trop connu pour qu’on s’amuse à caractériser un talent, gros d’ailleurs, grimaçant et sonore comme un masque, qui se voit aisément et de loin, et dont on ne perd rien, si loin qu’on en soit, parce qu’il manque profondément de finesse. […] Mais ces vers, rares d’abord — rari nantes in gurgite vasto, — matériels, d’ailleurs, comme des camées, des soucoupes, des vases ébréchés ; rompus souvent d’un hémistiche à l’autre, tous ces débris, où un reste d’art brille et s’exhale, ne peuvent arrêter le jugement définitif que la Critique est tenue, en honneur, de porter sur un talent qui n’a plus ni ensemble, ni articulations, ni vie régulière, ni chaleur vraie, ni lumière tranquille, ni rien enfin de ce qui constitue une créature, supérieure aux facultés sensibles et raisonnables de l’humanité, comme doit l’être un poète, et qui, au contraire, peut écrire des choses comme celles-ci :                               Tout est plein d’âmes ! […] Et d’ailleurs pourquoi une hostie sans communion, puisqu’il ose toucher à ces formes saintes dans l’intérêt de ses malheureux vers ? […] Pour ces raisons, il est essentiellement Moyen Age, comme l’ont prouvé d’ailleurs ses œuvres les plus énergiques, Hernani, ce drame féodal, Notre-Dame de Paris, Les Burgraves, etc., et comme La Légende des siècles vient de le prouver avec plus d’éclat que jamais.

1065. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

L’action, d’ailleurs, n’est qu’une piètre antithèse. […] et à ce jeu, d’ailleurs facile, il a gagné de faire un livre toujours ennuyeux quand il n’est pas impatientant et incompréhensible. […] La lutte d’un homme nu contre un lion, qui prendrait la gueule du lion dans ses mains désarmées et lui écartèlerait les deux mâchoires, serait plus noble d’ailleurs et plus croyable que ce duel avec ce canon affolé dans sa course tel que Hugo le fait rouler ; mais c’est précisément parce que ce duel est moins croyable qu’il le choisit. […] Rien de changé d’ailleurs ici dans les déportements de l’auteur des Misérables.

1066. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Il ne prétendait point d’ailleurs, en son temps, agir sur les destinées de l’État ni sur l’opinion du public, hors du cercle de ses devoirs et de sa profession. […] Une de ses plus jolies histoires du temps de la Fronde est celle de M. de Beaufort, pour qui les Parisiens, et particulièrement toutes les femmes, avaient une dévotion singulière : il nous le montre, un jour qu’il jouait à la paume dans un tripot du Marais, visité comme en procession par plus de deux mille femmes tant de la Halle que d’ailleurs. […] Il trouva d’ailleurs hors de France mainte compensation pour sa fortune : son père seulement n’en trouva point à son absence.

1067. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — II. (Fin.) » pp. 98-121

Cet écuyer, témoin du bon accueil que lui font le roi et les seigneurs, et le sachant d’ailleurs historien, l’accoste à dessein et offre de lui raconter le voyage et la conquête du roi Richard II en Irlande, et la soumission des quatre rois irlandais, lesquels semblaient alors aux Anglais de purs sauvages : « Messire Jean, dit Henri Crystède, avez-vous point encore trouvé personne en ce pays ni en la Cour du roi notre sire, qui vous ait dit ni parlé du voyage que le roi a fait en cette saison en Irlande, et de la manière dont quatre rois d’Irlande, grands seigneurs, sont venus en obéissance au roi d’Angleterre ?  […] Quiconque raconte et expose les choses de cette sorte peut laisser à désirer d’ailleurs, pour quelques qualités qui lui manquent ; mais il a assurément de bien essentielles et grandes parties de l’historien. […] La connaissance de Froissart, d’ailleurs, est désormais devenue vulgaire en France.

1068. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Quand je vois des gens d’esprit se lancer dans la vie active par saillies et se résigner d’ailleurs si bien pour l’ordinaire, et comme pis-aller, à la condition oisive, j’ai toujours un doute sur leur vocation réelle, et, quand ils s’en prennent ensuite aux astres de n’avoir point réussi, j’incline à croire qu’ils sont de moitié pour le moins dans leur étoile. […] De plus, il est paresseux ; il craint les affaires, et il aime le plaisir ; peut-être que de grands objets pourraient l’obliger à se vaincre là-dessus, mais on ne se donne ni la fermeté ni le discernement ; et, quand ces deux choses manquent, quelques perfections qu’on ait d’ailleurs, on n’est pas un homme du premier ordre. […] Voltaire, qui en a ri, n’était pas d’ailleurs sans faire cas de Lassay.

1069. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Mme Brun, d’ailleurs, délicate de santé et fuyant l’âpreté du Nord, venait elle-même à Genève, où elle engagea Bonstetten, encore incertain du lieu où il se fixerait, à se rendre pour une saison ; ce séjour, devenu résidence, qui décida de la suite de sa vie intellectuelle, dura trente ans. […] Il ne serait point prudent de comparer, d’ailleurs aucune des pages de Bonstetten avec celles de Chateaubriand sur ces mêmes campagnes : un dessin à la mine de plomb, même très fin et très juste, ne se compare point à une peinture du Lorrain ou du Poussin. […] Tous les ans d’ailleurs, un ou deux voyages servaient à convaincre l’actif vieillard « qu’il n’appartenait pas encore à la glèbe, que ses ailes n’étaient pas coupées, et que le grand livre de la nature n’était pas encore réduit pour lui à un simple feuillet. » Dans la solitude de son cabinet, quand il y trouvait la solitude, Bonstetten s’occupait continuellement de deux projets que la multitude de ses distractions et le caractère désultoire de ses goûts l’empêchèrent d’exécuter î l’un était d’écrire les mémoires de sa vie, l’autre de mettre en ordre ses papiers.

1070. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure »

Sénèques et Lucains du temps, apprenez à écrire et à penser dans ce poëme merveilleux qui fait la gloire de notre nation et votre honte. » Mais il se refuse bientôt à suivre le poète dans cette universalité de talents et d’emplois qu’il affecte ; « Il veut être à la fois poète épique, tragique, comique, satirique et, par-dessus cela, historien, et c’est trop. » Marais a cette idée mesquine et fausse, que j’ai vue à bien des esprits, d’ailleurs sensés et fins, en présence des poètes : «  Il va, dit-il, épuiser son génie, et bientôt il n’y aura plus rien dans son sac » ; comme si le génie ou le talent naissant était un sac, et comme s’il n’était pas bien plutôt une source féconde qui s’entretient et qui se renouvelle sans cesse en se versant. […] Il n’apporte d’ailleurs, dans cette agréable recherche, aucun engouement aveugle ; « Vous trouvez avec raison, écrit-il au président Bouhier (à l’occasion d’une édition nouvelle et plus complète du bonhomme), que notre ami La Fontaine a fait bien de mauvaises choses dans sa jeunesse. […] Il ne changea rien d’ailleurs à sa manière.

1071. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Il y a d’ailleurs de jolis passages et qui ne sont pas sans gaieté. […] L’abbé Brelucque et l’abbé Perrot ne partagent point, etc. » Et il entre dans le détail des personnes, tout prompt d’ailleurs, selon sa coutume, à tirer des conclusions excessives : « Quiconque voudra faire interdire le genre humain, ne manquera pas de témoins qui déposeront de sa démence. » Et c’est l’homme qui tout à l’heure va soutenir théoriquement dans un gros livre la doctrine du sens commun universel ! […] En paraissant donner si fort l’avantage à Béranger sur La Mennais, je ne prétends point d’ailleurs que, dans cette amitié tardive qui s’était formée entre ces deux hommes célèbres venus de points de l’horizon si opposés, La Mennais ne fût pas le plus naïf, le plus confiant et se livrant avec le plus d’abandon.

1072. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger en 1832 »

D’ailleurs elle n’eût pas mieux demandé que de tenir de moi ce qu’elle était obligée d’acheter d’un autre. […] La chanson d’ailleurs le gagnait peu à peu, et empiétait chaque jour à petit bruit sur ses plus vastes desseins. […] Cette prise heureuse sur la mémoire des hommes (la source d’inspiration d’ailleurs y poussant) est due au refrain pour les paroles, au cadre pour l’idée.

1073. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Bignon, je crois, dont la phrase d’ailleurs, pleine et nombreuse et vraiment académique, semblait de si bon style à feu Louis XVIII. […] Nisard d’ailleurs n’avait pas de tradition politique directe et fixe, point de passion léguée. […] Nisard, d’ailleurs, ne se sentait pas homme à accepter et à subir ainsi une influence prolongée.

1074. (1921) Enquête sur la critique (Les Marges)

Mais d’ailleurs un critique un peu complet doit être à la fois dogmatique, parce qu’il n’y a pas de personnalité qui compte sans une doctrine, explicite ou implicite, — impressionniste parce qu’il n’y a aucune possibilité d’appliquer une doctrine sans recevoir des œuvres des impressions directes, vrais et nettes, — indépendant, parce que s’il dépendait d’autre chose que de la vérité ou de ce qu’il croit tel, ce ne serait pas un critique, mais un mercenaire, — artiste enfin, ou à tout le moins capable de contempler d’un œil pur et de recréer en soi l’œuvre d’art qu’il est incapable de créer. […] Max Daireaux écrit : « … Les bons livres font naître les bons critiques, les mauvais livres les tuent… Il y a plus loin de Vigny, Hugo et Baudelaire à nos poètes, il y a plus loin de Stendhal, Balzac et Flaubert à nos romanciers, que de Sainte-Beuve à nos critiques. » De tous les avis, dans ce sens, le plus net a été formulé par Mlle Henriette Charasson : « Il n’y a pas de renouveau de la critique. » Elle se hâte d’ajouter, il est vrai, que nous avons, d’ailleurs, quantité de bons critiques, mais gênés par la camaraderie et par le directeur du journal où ils écrivent. […] Un tel accord suppose, d’ailleurs, que cette « formule » nouvelle est dans l’air et que nous la verrons prochainement appliquer.

1075. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

Le stoïcisme a pourtant entrevu les devoirs de l’homme envers son semblable, dans la douceur de ses doctrines sur l’esclavage, au principe duquel il ne songea pas d’ailleurs à toucher. […] Ce parti fit d’ailleurs la faute de tous les partis qui se sentent les plus faibles : il voulut reprendre le pouvoir par un coup d’État. […] C’est d’ailleurs la seule allusion qu’il ait faite à Luther ; et encore ne le nomme-t-il pas.

1076. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre douzième »

Cette incertitude se trahit à chaque instant dans un ouvrage de d’Alembert, que rendent d’ailleurs agréable la diversité des sujets et le mélange de la biographie et de la critique, les Éloges des membres de l’Académie française. […] Il n’a pas nui d’ailleurs au Discours préliminaire que l’Encyclopédie n’en ait pas tenu les promesses. […] Il n’est pas le seul d’ailleurs qui déclame dans Paul et Virginie.

1077. (1911) La valeur de la science « Première partie : Les sciences mathématiques — Chapitre IV. L’espace et ses trois dimensions. »

Mais quelle que puisse être l’importance de ces faits, il y a une chose que nous ne devons pas oublier et sur laquelle j’ai d’ailleurs appelé plus d’une fois l’attention. […] Je crois donc que si par espace on entend un continu mathématique à trois dimensions, fût-il d’ailleurs amorphe, c’est l’esprit qui le construit, mais il ne le construit pas avec rien, il lui faut des matériaux et des modèles. […] Peu importe d’ailleurs ; les expériences, si elles étaient irréprochables, pourraient être probantes contre la théorie ancienne.

1078. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

D'ailleurs, M. l'Abbé Yvon & les autres Apologistes de la Religion, ne l'ont vengée de ces imputations, que d'une maniere foible & succincte. […] Toujours active, toujours changeante, toujours prête à s’élancer au delà de sa sphere, d’ailleurs soumise aux inégalités de la Nature, aux illusions des passions, s’épuisant & se détruisant pour ainsi dire elle-même par le desir de connoître & d’approfondir, il falloit opposer à ses agitations, à ses inquiétudes, à ses méprises, une digue qui la réprimât & la contînt dans une assiette qui prevînt ses écarts. […] C’est sur la foi de ceux qu’on suppose plus instruits, plus éclairés, qu’on se forme les différentes idées des choses ; celui qui croit savoir moins qu’un autre, quelque pénétrant qu’il soit d’ailleurs, s’en rapporte volontiers à des lumieres qu’il juge supérieures ; & c’est sur cette adhésion aux idées d’autrui, que se sont établies les différentes persuasions qui ont donné cours à tous les systêmes adoptés depuis le commencement du monde.

1079. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Les enfants adorent d’ailleurs celui qui a remplacé l’absent. […] A quoi bon les jeter, d’ailleurs, dans un panier percé dont madame Fourchambault tient l’anse ? […] La destinée des institutrices et des maîtresses de piano est, d’ailleurs, de prêter aux soupçons fâcheux : on ne manque jamais de les assortir aux jeunes-premiers des maisons où elles sont reçues.

1080. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Malesherbes, qui était d’ailleurs premier président de la Cour des aides, ne pouvait donc consentir à remplir une mission aussi arbitraire, d’une juridiction si peu définie et d’une responsabilité si périlleuse, que pour obliger son père, et aussi dans l’intérêt des lettres et des sciences, qu’il aimait si vivement, et auxquelles il pouvait être utile. […] D’ailleurs, ces Messieurs me font venir à propos de botte dans les articles les plus indifférents, et où je ne soupçonnerais jamais qu’il fût question de moi. […] Ne croyez pas, monsieur, que l’éloge le mieux fait et le mieux écrit en impose au public s’il n’a déjà prononcé avant l’auteur… Je ne vous ai pas fait cette objection à l’occasion de mon neveu (mort aussi depuis peu de temps), parce que le public avait bien voulu partager notre douleur, et d’ailleurs parce qu’un avocat général est un homme public ; qu’il est exposé comme un auteur à la critique, et que, par cette raison, il est susceptible d’éloges.

1081. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — I. (Dialogues inédits.) » pp. 1-28

La meilleure preuve en est que je fus peu piquée de son silence ; je recouvrai donc ma liberté avant de l’avoir absolument aliénée. » Il n’en est pas ainsi d’un troisième personnage que la marquise ne peut se dispenser de nommer, car le public le nommait déjà, et d’ailleurs elle est franche et sincère : du moment qu’on se confesse, il faut tout dire, et les demi-confidences lui paraissent ridicules autant que malhonnêtes. […] Le voyage en Suisse avait d’ailleurs été autorisé par le commandant. […] Belinde s’est affichée follement : je l’ai laissée faire, parce que je ne pouvais pas l’en empêcher, parce que d’ailleurs je n’ignorais pas qu’elle avait peu de chose à perdre en fait de réputation.

1082. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

Le procédé, d’ailleurs, de bassesse est le même. […] André Chénier, d’ailleurs, ne jugeait point Marie-Joseph et ses tragédies révolutionnaires avec la sévérité qu’on pourrait supposer d’après l’esprit modéré de l’ensemble de ses doctrines. […] Attaché à la Constitution de 91, la jugeant praticable malgré ses défauts, croyant que la question serait résolue si tous les honnêtes gens s’unissaient pour prêter main-forte à cette loi une fois promulguée, seul d’ailleurs, ne tenant à aucun parti, à aucune secte, ne connaissant pas même les rédacteurs du Journal de Paris, dans lequel il publie ses articles, se bornant à user de cette méthode commode des Suppléments, qui permettait alors à chacun de publier ses réflexions à ses frais, il répondait hardiment à ceux qui voulaient établir une solidarité entre lui et les personnes à côté de qui il écrivait : « Il n’existe entre nous d’association que du genre de celles qui arment vingt villages contre une bande de voleurs. » Sa politique, en quelque sorte isolée et solitaire, se dessine nettement à l’occasion de la hideuse journée du 20 juin.

1083. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Études sur Saint-Just, par M. Édouard Fleury. (2 vol. — Didier, 1851.) » pp. 334-358

La pensée d’ailleurs est juste, et certes, s’il y avait moyen d’établir la proportion entre le degré de liberté qui peut être accordé par les lois et le degré de vertu qu’indiquent les mœurs, on aurait résolu le problème social ; mais les hommes sont peu bons juges dans cet examen d’eux-mêmes, et Saint-Just, tout le premier, commence par se trouver une très grande dose de vertu ; il se pose dès l’abord en sage : N’attendez de moi, dit-il, ni flatterie, ni satire ; j’ai dit ce que j’ai pensé de bonne foi. […] Je n’ai jamais considéré, d’ailleurs, la Révolution française au point de vue de cet auteur, adversaire à outrance, qui a pu compulser et produire bien des documents et les interpréter dans le sens de ses systèmes, mais qui n’a pas la tradition des choses dont il parle : la tradition, cette voix divine, comme disaient les anciens, et qui maintient et remet le chanteur dans le ton juste. […] Mon appréciation du caractère de Saint-Just ne dépend point, d’ailleurs, de ces premiers actes de jeunesse, même quand ils se seraient passés comme M. 

1084. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre I. Le Bovarysme chez les personnages de Flaubert »

D’ailleurs cette tentative de réformer la réalité collective, selon les exigences du rêve individuel, comporte un principe d’insuccès plus essentiel encore que la disproportion même qui éclate entre les deux forces antagonistes qui se heurtent ici. […] D’ailleurs, et ceci apparaît dans le roman de Flaubert, ce don de métamorphoser à sa vue toutes les choses et soi-même se confond à ce point avec l’entité véritable de Mme Bovary, que, sitôt qu’elle en est privée, elle meurt. […] V Flaubert d’ailleurs ne s’en est pas tenu à mettre en scène en des consciences individuelles, comme on l’a vu le faire avec Mme Bovary, avec Frédéric Moreau, avec Homais, avec les personnages secondaires de L’Éducation sentimentale et de Bouvard et Pécuchet, ce don de métamorphose qui permet aux hommes de prendre le change sur eux-mêmes et parfois semble les y contraindre.

1085. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Du moment, d’ailleurs, qu’il y a production d’une richesse dans la société, il y a un possesseur, et il est juste que la richesse produite ne se trompe point, qu’elle n’aille point presque entière à qui l’a moins méritée. […] Cet excès de plaisanterie ou de familiarité a nui à la pièce, d’ailleurs aussi élégante que facile. […] D’ailleurs, le talent qui ne s’anéantit pas dans la vie orageuse des affaires s’y fortifie et s’y renouvelle.

1086. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

D’ailleurs, M. de Sacy ne s’est jamais donné comme un critique de profession, un critique complet, aspirant à tracer un tableau littéraire de son temps : il se borne à traduire avec feu et à nous livrer avec candeur une image de ses goûts intègres, de ses prédilections restées toutes sérieuses et probes. […] D’ailleurs il se passe bien d’apologie, et il laisse à l’expérience toute seule le soin de dire le dernier mot sur son compte.

1087. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Rodolphe Topffer »

L’exemple d’une telle destinée d’artiste est d’ailleurs trop rare, et, malgré la terminaison précoce, trop enviable, en effet, pour qu’on n’y insiste pas un peu. […] Ces bains d’ailleurs n’avaient produit aucun résultat ; l’affaiblissement, la maigreur augmentaient ; une fatigue insurmontable enchaînait déjà le malade sur un canapé.

1088. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Il se figure d’ailleurs et il professe que les vraies religions se font toutes seules, d’elles-mêmes, par tout le monde, et qu’on ne les fait pas ; de sorte que ce révélateur, en chaque religion, serait à peu près un être superflu. […] Dans le cas présent d’ailleurs, il est une raison profonde pour que l’inspiration soit dégagée de toutes ces apparitions, de tous ces messages angéliques ou diaboliques qu’elle évoquait à sa suite dans le passé.

1089. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

D’ailleurs, rien n’efface dans les femmes ce qui distingue particulièrement leur caractère. […] D’ailleurs, la femme qui, en atteignant à une véritable supériorité, pourrait se croire au-dessus de la haine, et s’élèverait par sa pensée au sort des hommes les plus célèbres ; cette femme n’aurait jamais le calme et la force de tête qui les caractérisent ; l’imagination serait toujours la première de ses facultés : son talent pourrait s’en accroître, mais son âme serait trop fortement agitée, ses sentiments seraient troublés par ses chimères, ses actions entraînées par ses illusions ; son esprit, pourrait mériter quelque gloire, en donnant à ses écrits la justesse de la raison ; mais les grands talents, unis à une imagination passionnée, éclairent sur les résultats généraux et trompent sur les relations personnelles.

1090. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « « L’amour » selon Michelet » pp. 47-66

Il serait d’ailleurs excellent de remettre Michelet à la mode, parce qu’il a été une des grandes âmes les plus aimantes et les plus croyantes de ce siècle, et que nous avons surtout besoin qu’on nous réchauffe un peu. […] Il est d’ailleurs peu philosophique d’introduire dans la considération des rapports de l’homme et de la femme ces idées de supériorité et d’infériorité, l’homme n’étant pas moins « complémentaire » de la femme que celle-ci de l’homme.

1091. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Josèphe, d’ailleurs, trouve le pays fort tempéré 407. […] On comprend d’ailleurs que Gergesa soit devenue Gerasa, nom bien plus connu, et que les impossibilités topographiques qu’offrait cette dernière lecture aient fait adopter Gadara.

1092. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Pour le galiléen idéaliste, d’ailleurs, le titre de « fils de David » était suffisamment justifié, si celui à qui on le décernait relevait la gloire de sa race et ramenait les beaux jours d’Israël. […] D’ailleurs, l’idée que Jésus se fait de l’homme n’est pas cette idée humble, qu’un froid déisme a introduite.

1093. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre I : Des sens, des appétits et des instincts. »

Que l’on remarque d’ailleurs que le mouvement du bras dans le vide, n’étant point déterminé par quelque contact, nous rend incapables de distinguer le successif du coexistant (ou le temps de l’espace). […] Que l’on remarque, d’ailleurs, que la force nerveuse ne peut être répandue également partout, et que les centres nerveux ne sont pas également chargés ; que l’état du fœtus ne ressemble pas à celui de l’âne de Buridan ; mais qu’il y a un état de vigueur nutritive ou constitutionnelle qui détermine le fœtus à remuer tel pied plutôt que tel autre.

1094. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

D’ailleurs ce mystère, ce profond secret qu’on exige de moi, sans m’en donner positivement la clef, peuvent faire penser à mes amis qu’on me tend un piège. […] C’était pourtant au fond une âme assez basse, et pleine de vénération pour les grandeurs humaines ; d’ailleurs tracassier et processif.

1095. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Les Confidences, par M. de Lamartine. (1 vol. in-8º.) » pp. 20-34

Il faut pourtant qu’indépendamment de l’éducation il ait manqué quelque chose encore à cette nature et à cet esprit d’ailleurs si doué ; car, lorsqu’une qualité un peu forte existe en nous, elle sait très bien se produire tôt ou tard, et se passer après tout de l’éducation. […] Les cœurs s’ouvrent sans défiance, ils se soudent tout de suite… » Est-ce Bernardin de Saint-Pierre encore qui dans cette scène, jolie d’ailleurs, où Graziella, pour mieux plaire à celui qu’elle aime, essaie de revêtir la robe trop étroite d’une élégante de Paris, est-ce lui qui viendrait nous dire, après les détails sans nombre d’une description toute physique : « Ses pieds, accoutumés à être nus ou à s’emboîter dans de larges babouches grecques, tordaient le satin des souliers… » Ce défaut, dont je ne fais que toucher quelques traits, est presque continuel désormais chez M. de Lamartine ; il se dessine et reparaît à travers les meilleurs endroits.

1096. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Supposons qu’il y ait en dehors de nous une certaine chose appelée matière, — ce qui peut être mis en doute ; — écartons l’idée de cette chose considérée dans son essence, laquelle nous est aussi inconnue que celle de l’âme ; prenons enfin l’idée de la matière telle que l’expérience nous la donne et telle qu’elle est représentée par les sens et par l’imagination, à savoir comme une pluralité de choses coexistant dans l’espace, quelles que soient d’ailleurs ces choses (atomes, phénomènes ou monades) ; — on peut affirmer qu’une telle pluralité, et en général toute pluralité, est hors d’état de se connaître intérieurement comme être, puisque cette pluralité n’a pas d’intérieur. […] Ces unités de conscience ne peuvent d’ailleurs s’entendre comme des concentrations successives de la pluralité phénoménale extérieure, car ce serait revenir à l’hypothèse déjà réfutée.

1097. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Chapitre VI : Règles relatives à l’administration de la preuve »

La méthode dite des résidus, si tant est d’ailleurs qu’elle constitue une forme du raisonnement expérimental, n’est, pour ainsi dire, d’aucun usage dans l’étude des phénomènes sociaux. […] C’est, d’ailleurs, la condition de tout progrès.

1098. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « De Stendhal »

D’ailleurs, il faut bien en convenir, on n’est pas libre de le passer sous silence. […] Le caractère de cet esprit, faux ou sincère (et pour nous il manquait de sincérité), est d’ailleurs comme une énigme. « C’est le Palais dans le Labyrinthe » dont parlait cette fille de génie… Il était pétri de contrastes et sa volonté acharnée les repétrissait en lui.

1099. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — Se connaître »

La flatterie nationale qui est un art pratiqué chez nous avec une dextérité au-dessus de tout éloge, emploie d’ailleurs toutes ses ressources à entretenir cette croyance. […] Qui avait pu en douter d’ailleurs, si ce n’est de mauvais esprits, indignes d’appartenir à la nation généreuse ?‌

1100. (1936) Réflexions sur la littérature « 1. Une thèse sur le symbolisme » pp. 7-17

Barre ne dit d’ailleurs rien). […] Cela d’ailleurs, c’est le passé du vers nouveau, ce n’est pas tout son avenir.

1101. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

Passionné pour les Grecs, nourri jour et nuit de la lecture de leurs écrivains, enthousiaste d’Homère, fanatique de Platon, avide et insatiable de connaissances ; né avec ce genre d’imagination qui s’enflamme pour tout ce qui est extraordinaire ; ayant de plus une âme ardente, et cette force qui sait plus se précipiter en avant que s’arrêter ; d’ailleurs, accoutumé dès son enfance à voir dans un empereur chrétien le meurtrier de sa famille, et, dans le fond de son cœur, rendant peut-être la religion complice des crimes qu’elle condamne ; placé entre l’ambition et la crainte, inquiet sur le présent, incertain sur l’avenir ; ses goûts, son imagination, son âme, les malheurs de sa famille, les siens, tout semblait le préparer d’avance à ce changement qui éclata dans la suite. […] On le voit ; l’idée que la divinité pouvait se communiquer à l’homme, idée si analogue d’ailleurs à son siècle et aux idées générales qui occupaient alors l’univers, tourmentait et agitait son esprit.

1102. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXI » pp. 87-90

. — La considération de Janin d’ailleurs n’y gagnera pas. — On n’a pas plus d’esprit que lui, mais c’est un mauvais enfant gàté.

1103. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Une discussion dans les bureaux du Constitutionnel »

Se raillant d’ailleurs quoique peu lui-même de ses variations politiques, toujours aimable et papillonnant, il fit asseoir à notre entrée M. 

1104. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « APPENDICE. — M. SCRIBE, page 118. » pp. 494-496

Tant il est vrai qu’elle se glisse partout, là même où elle est si hardiment d’ailleurs et si spirituellement moquée.

1105. (1874) Premiers lundis. Tome II « Le poète Fontaney »

Des fonctions vagues d’attaché à l’ambassade d’Espagne, sous M. d’Harcourt, ne lui procurèrent d’autre résultat qu’une première connaissance de ce pays, quelques amitiés qui lui restèrent, et d’ailleurs beaucoup de désappointements personnels.

1106. (1861) La Fontaine et ses fables « Conclusion »

Sans doute un philosophe comme Hobbes ou Descartes, un érudit comme Henri Etienne, un savant comme Cuvier ou Newton résument à leur façon le large domaine qu’ils se sont choisi ; mais ils n’ont que des facultés restreintes ; d’ailleurs ils sont spéciaux, et ce champ où ils se retirent ne touche que par un coin la promenade publique où circulent tous les esprits.

1107. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbey d’Aurevilly, Jules (1808-1889) »

Ce dernier aussi restera un grotesque de notre littérature ; je prends ce mot dans le bon sens, un profil singulier et à part, une gargouille de sculpture, grimaçante et très travaillée, sans humanité aucune d’ailleurs, perdue dans un coin de cathédrale.

1108. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — Q — Quillard, Pierre (1864-1912) »

Pierre Quillard porte d’ailleurs la marque d’une haute et noble ambition d’art.

1109. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Roumanille, Joseph (1818-1891) »

Roumanille obtint ce succès du premier coup ; et comme, en toute occasion, il continua de chanter, ici un conte joyeux, là une élégie, comme il joignait d’ailleurs à cette œuvre de rénovation poétique un apostolat social et défendait les vieilles mœurs au milieu des fièvres de 1848, il devint bientôt le chef d’un travail d’esprit qui fut un véritable événement, pour la Provence, durant plusieurs années.

1110. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

Je bornerai d’ailleurs mon tracé au champ déjà si vaste de la littérature française.

1111. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 521-526

Il a d’ailleurs d’heureux germes de talens pour la poésie & la versification.

1112. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 202-207

L’empressement avec lequel on lit ces sortes d’Ouvrages, ne doit pas flatter les Auteurs qui d’ailleurs auroient du mérite.

1113. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 309-314

Quoique la force & l'élégance ne soient pas son caractere dominant, elle ne manque ni d'esprit, ni d'imagination ; elle est d'ailleurs quelquefois gaie, toujours honnête, & ne s'est attachée qu'à des sujets que tout Poëte peut traiter sans honte, & tout Lecteur lire sans remords.

1114. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VII. Le Bovarysme essentiel de l’existence phénoménale »

D’ailleurs une présomption d’irréalité pèse déjà sur ces objets : lorsque, regardant de près à leur genèse on les voit émerger de la sensibilité même du sujet, n’est-on pas tenté de se demander s’ils ne sont pas de simples signes auxquels le moi confère la réalité par un acte de volonté arbitraire ?

1115. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre premier. Du Christianisme dans l’éloquence. »

D’ailleurs, on ne manquait pas de modèles, puisqu’on avait entre les mains les chefs-d’œuvre du forum antique, et ceux de ce forum sacré, où l’orateur chrétien explique la loi éternelle.

1116. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Avertissement de l’auteur »

Le terme que j’ai été conduit à construire est donc, à la fois, plus étendu et plus restreint que les dénominations, d’ailleurs analogues, quant au caractère fondamental des idées, qu’on pourrait, de prime abord, regarder comme équivalentes.

1117. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Paul Nibelle »

… Pourquoi, d’ailleurs, des livres pareils ?

1118. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Lettre-préface à Henri Morf et Joseph Bédier » pp. -

Après un long détour, d’ailleurs nécessaire, nous en revenons à la sagesse des philosophes grecs ; l’analyse minutieuse n’a vu longtemps dans la diversité les choses qu’un vaste désordre et s’est divertie à étiqueter ces contradictions apparentes ; la synthèse retrouvera peu à peu l’ordre et le rythme, plus beaux encore dans l’effort humain que dans la marche des étoiles.

1119. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Nous devons d’ailleurs à l’athéisme de Julie une scène vraiment sublime. […] D’après son propre témoignage, ces réminiscences ne sont pas d’ailleurs complètement involontaires. […] Il serait d’ailleurs superflu d’insister sur la nouveauté du thème. […] Cette scène se trouve, d’ailleurs, dans tous les drames précédents de M.  […] D’ailleurs, lorsqu’il s’agit de M. 

1120. (1904) Zangwill pp. 7-90

  Épuiser l’indéfinité, l’infinité du détail dans la connaissance de tout le réel, c’est la haute, c’est la divine, c’est la folle ambition, et qu’on le veuille ou non c’est l’infinie faiblesse d’une méthode que je suis bien forcé de nommer de son nom scolaire la méthode discursive ; n’ayant point d’ailleurs à me présenter de sitôt devant le jury d’État constitué pour maintenir à l’agrégation de philosophie la pureté première des doctrines révolues, je puis traiter des méthodes intuitives et discursives, et les confronter, sans encourir, comme il advint récemment d’un jeune homme, les foudres universitaires ; de la certitude discursive et de la certitude intuitive ; la méthode intuitive passe en général pour surhumaine, orgueilleuse, mystérieuse, agnosticiste ; et l’on croit que la méthode discursive est humaine, modeste, claire et distincte, scientifique ; je démontrerai au contraire, un jour que nous essaierons d’éprouver plus profondément nos méthodes, qu’en histoire c’est la méthode discursive qui est surhumaine, orgueilleuse, mystérieuse, agnosticiste ; et que c’est la méthode intuitive qui est humaine, modeste, claire et distincte autant que nous le pouvons, scientifique. […] Si je voulais chercher dans l’Avenir de la science tout cet orgueil, toute cette assurance et cette naïve certitude, il me faudrait citer tout l’Avenir de la science, et une aussi énorme citation m’attirerait encore des désagréments avec la maison Calmann Lévy ; ce livre n’est rien s’il n’est pas tout le lourd et le plein évangile de cette foi nouvelle, de cette foi la dernière en date, et provisoirement la définitive ; tout ce livre admirable et véritablement prodigieux, tout ce livre de jeunesse et de force est dans sa luxuriante plénitude comme gonflé de cette foi religieuse ; on me permettra de n’en point citer un mot, pour ne pas citer tout ; nous retrouverons ce livre d’ailleurs, ce livre bouddhique, ce livre immense, presque informe ; car j’ai toujours dit, et j’ai peut-être écrit que le jour où l’on voudra sérieusement étudier le monde moderne c’est à l’Avenir de la science qu’il faudra d’abord et surtout s’attaquer ; le vieux pourana de l’auteur, écrit au lendemain de l’agrégation de philosophie, comme elle était alors, passée en septembre, écrit dans les deux derniers mois de 1848 et dans les quatre ou cinq premiers mois de 1849, le gros volume, âpre, dogmatique, sectaire et dur, l’énorme paquet littéraire, le gros livre, avec sa pesanteur et ses allures médiocrement littéraires, le bagage, le gros volume, le vieux manuscrit, la première construction, les vieilles pages, l’essai de jeunesse, de forme naïve, touffue souvent abrupte, pleine d’innombrables incorrections, le vieil ouvrage, avec ses notes en tas, le mur aux pierres essentielles, demeure pour moi l’œuvre capitale de Renan, et celle qui nous donne vraiment le fond et l’origine de sa pensée tout entière, s’il est vrai qu’une grande vie ne soit malheureusement presque toujours qu’une maturité persévérante réalisée, brusquement révélée dans un éclair de jeunesse ; Renan lui-même en a beaucoup plus vécu, encore beaucoup plus qu’il ne l’a dit dans sa préface ; et le vieux Pourana de l’auteur est vraiment aussi le vieux Pourana du monde moderne ; combien de modernes, le disant, ne le disant pas, en ont vécu ; aujourd’hui encore, inconsciemment ou non, tous nous en vivons, sectaires et libertaires, et, comme le dit Hugo, mystiques et charnels. […] Comment, d’ailleurs, imaginer un développement ayant pour point de départ le néant ? […] Sans doute un philosophe comme Hobbes ou Descartes, un érudit comme Henri Etienne, un savant comme Cuvier ou Newton résument à leur façon le large domaine qu’ils se sont choisi ; mais ils n’ont que des facultés restreintes ; d’ailleurs ils sont spéciaux, et ce champ où ils se retirent ne touche que par un coin la promenade publique où circulent tous les esprits. […] Mais, si on l’ouvre pour examiner l’arrangement intérieur de ses organes, on y trouve un ordre aussi compliqué que dans les vastes chênes qui la couvrent de leur ombre ; on la décompose plus aisément ; on la met mieux en expérience ; et l’on peut découvrir en elle les lois générales, selon lesquelles toute plante végète et se soutient. » Je me garderai de mettre un commentaire de détail à ce texte ; il faudrait écrire un volume ; il faudrait mettre, à chacun des mots, plusieurs pages de commentaires, tant le texte est plein et fort ; et encore on serait à cent lieues d’en avoir épuisé la force et la plénitude ; et je ne peux pas tomber moi-même dans une infinité du détail ; d’ailleurs nous retrouverons tous ces textes, et souvent ; c’était l’honneur et la grandeur de ces textes pleins et graves qu’ils débordaient, qu’ils inondaient le commentaire ; c’est l’honneur et la force de ces textes braves et pleins qu’ils bravent le commentaire ; et si nul commentaire n’épuise un texte de Renan, nul commentaire aussi n’assied un texte de Taine ; aujourd’hui, et de cette conclusion, je ne veux indiquer, et en bref, que le sens et la portée, pour l’ensemble et sans entrer dans aucun détail ; à peine ai-je besoin de dire que ce sens, dans Taine, est beaucoup plus grave, étant beaucoup plus net, que n’étaient les anticipations de Renan ; ne nous laissons pas tromper à la modestie professorale ; ne nous laissons d’ailleurs pas soulever à toutes les indignations qui nous montent ; je sais qu’il n’v a pas un mot dans tout ce Taine qui aujourd’hui ne nous soulève d’indignation ; attribuer, limiter Racine au seul dix-septième siècle, enfermer Racine dans le siècle de Louis XIV, quand aujourd’hui, ayant pris toute la reculée nécessaire, nous savons qu’il estime des colonnes de l’humanité éternelle, quelle inintelligence et quelle hérésie, quelle grossièreté, quelle présomption, au fond quelle ignorance ; mais ni naïveté, ni indignation ; il ne s’agit point ici de savoir ce que vaut Taine ; il ne s’agit point ici de son inintelligence et de son hérésie, de sa grossièreté, de son ignorance ; il s’agit de sa présomption ;  il s’agit de savoir ce qu’il veut, ce qu’il pense avoir fait, enfin ce que nous voyons qu’il a fait, peut-être sans y penser ; il s’agit de savoir, ou de chercher, quel est, au fond, le sens et la portée de sa méthode, le sens et la portée des résultats qu’il prétend avoir obtenus ; ce qui ressort de tout le livre de Taine, et particulièrement de sa conclusion, c’est cette idée singulière, singulièrement avantageuse, que l’historien, j’entends l’historien moderne, possède le secret du génie.

1121. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet. (suite et fin.) »

Mais d’ailleurs, au fond, ils sont bien le même.

1122. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Avertissement de la première édition »

Ces nouveaux volumes ont d’ailleurs leur caractère assez à part, en effet ; les noms les plus célèbres du jour s’y pressent ; j’ai eu affaire à la plupart d’entre eux, d’assez près et plus d’une fois.

1123. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ch.-V. de Bonstetten : L’homme du midi et l’homme du nord, ou l’influence du climat »

C’est cette série d’actions et de réactions, ce jeu d’influences réciproques, qu’à la rigueur il faudrait poursuivre et démêler chez les différents peuples ; mais, dans un si vaste problème, la multiplicité des termes et l’indétermination de la plupart des données surpassent les forces de toute analyse ; et, d’ailleurs, avoir ainsi posé la question, c’est déjà en avoir donné la solution la plus générale et la plus utile.

1124. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur une pétition de directeurs de théâtres contre les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique »

Dans aucun cas, d’ailleurs, le Gouvernement n’eût pu intervenir comme le désiraient les directeurs, lesquels demandaient une enquête ayant pour but : 1º La révision de la loi du 13 janvier 1791, qui permet aux sociétés d’auteurs de traduire en police correctionnelle tout directeur qui peut se trouver en désaccord avec elles ; 2º La création d’un tarif pour les œuvres des auteurs, quelque minimes que soient ces œuvres, tarif qui, une fois établi et fixé, couperait court à bien des prétentions ; 3º Enfin que les contestations entre auteurs et directeurs, contestations qui sont essentiellement commerciales et rentrant dans le droit commun, soient jugées par les tribunaux civils ou de commerce et non par les tribunaux correctionnels.

1125. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pottecher, Maurice (1867-1960) »

Le genre comique n’a pas été négligé à Bussang : un acte amusant, le Lundi de la Pentecôte, a mis en joie les spectateurs avec les aventures de divers personnages auxquels la dive bouteille a fait oublier une vieille amitié ; tout finit bien d’ailleurs : réconciliation et mariage remettent les choses en état et rectifient à jamais le fâcheux zigzag que l’ivrognerie a fait faire à l’amitié de ces braves gens.

1126. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Beuve, Charles-Augustin (1804-1869) »

D’ailleurs, dans le paradis des poètes, ce critique-poète qui a si bien connu, pénétré et peint de main de maître le xviie  siècle, n’aura-t-il pas le droit, si cela lui convient, de s’asseoir à côté de ses maîtres, et de porter, comme eux, pour achever d’ennoblir son nez tout moderne, la majestueuse perruque blonde à la Louis XIV ?

1127. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 527-532

Ce n’est, en effet, que par le secours de ces Auteurs consacrés par l’admiration constante de tous les siecles, qu’un Ecrivain, quelque génie naturel qu’il ait d’ailleurs, peut se former le goût & développer sa raison.

1128. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 51-56

D’ailleurs, quelque vivante que soit notre Langue pour la plupart de nos mauvais Ecrivains, le grand usage qu’ils sont à portée d’en avoir a-t-il pu les garantir des vices du style & de la médiocrité qui caractérise toutes leurs Productions ?

1129. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre V »

Asthme figure dans la langue depuis plusieurs siècles, ainsi que la phthisie (ou phtisie, avec une incorrection), mais l’usage les avait très heureusement déformés en asme et en tésie 49 ; c’est d’ailleurs pour nos organes une nécessité que cet adoucissement.

1130. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre IV. Si les divinités du paganisme ont poétiquement la supériorité sur les divinités chrétiennes. »

D’ailleurs, il faut toujours se souvenir que la naïade détruisait la poésie descriptive ; qu’un ruisseau, représenté dans son cours naturel, est plus agréable que dans sa peinture allégorique, et que nous gagnons d’un côté ce que nous semblons perdre de l’autre.

1131. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Vien » pp. 202-205

Les accessoires sont d’ailleurs d’un goût exquis et du fini le plus précieux.

1132. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VI. Observations philologiques, qui serviront à la découverte de véritable Homère » pp. 274-277

On peut remarquer d’ailleurs combien diffère le style des deux poèmes. — Les mêmes Pisistratides ordonnèrent qu’à l’avenir ces poèmes seraient chantés par les rapsodes dans la fête des Panathénées (Cicéron, De naturâ deorum ; Élien). — 6.

1133. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

Quelle que soit d’ailleurs la destinée de ce livre, qu’il mérite ou non le succès inespéré de mon premier recueil, il sera le dernier d’ici à quelques années. […] Mes réserves, d’ailleurs, n’exerceront point d’influence sur les nombreux admirateurs de ces inspirations incomplètes, mais presque toujours hautes et pures. […] Il faut espérer que les derniers poètes seront bientôt morts et qu’il leur sera épargné du moins d’assister au triomphe définitif des cuistres de la rime et de la prose qui, d’ailleurs, usurpent impudemment le titre de moralistes, à défaut de tout autre, sans doute. […] À la vue de ce poète sinistre — le moins offensif et le plus poli des hommes, d’ailleurs — qui venait à nous, tel qu’un guerrier chinois, avec des tigres et des dragons écarlates peints sur le ventre, nous nous sommes irrités, non de l’ironie amère et méritée, mais du dessein que nous lui prêtions de nous épouvanter. […] Quelles que soient, d’ailleurs, les causes, les raisons, les influences qui ont modifié sa pensée, bien qu’il se soit mêlé ardemment aux luttes politiques et aux revendications sociales, Victor Hugo est, avant tout, et surtout, un grand et sublime poète, c’est-à-dire un irréprochable artiste, car les deux termes sont nécessairement identiques.

1134. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Mais il est difficile de dire, et d’ailleurs de peu d’importance pour nous, si, en général, les habitudes changent d’abord et l’organisation ensuite, ou si de légères modifications de structure conduisent naturellement à des habitudes nouvelles. […] C’est ce qu’affirme d’ailleurs l’axiome d’histoire naturelle, souvent mal compris ou exagéré : Natura non facit saltum. […] Sachant d’ailleurs que tout être organisé s’efforce sans cesse de vivre partout où la vie lui est possible, nous comprenons ainsi comment il se peut faire qu’il y ait des Oies terrestres avec des pieds palmés, des Pics qui vivent en plaine, des Merles qui plongent et des Pétrels qui ont les habitudes des Pingouins. […] Il faut bien qu’il en soit ainsi, d’ailleurs, puisque toute espèce doit commencer par une variété, et toute variété par une série de quelques générations d’individus variables. […] D’ailleurs si l’on n’a pas encore trouvé ces formes transitoires à l’état fossile, on les trouvera peut-être.

1135. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Ses études littéraires, d’ailleurs documentées, précises et savantes, me font l’effet d’une sorte de manuel héroïque. […] J’ai pensé que la note était de cette année, et mon erreur, sans grande importance d’ailleurs, est compréhensible. […] D’ailleurs, le vers libre de La Fontaine, par exemple, est aussi classique que toutes les autres formes de vers. […] Un seul critérium, d’ailleurs, je le reconnais, pourra prouver que nous avons raison : la création d’œuvres nouvelles, conformes à notre conception de l’Univers. […] Mais je ne veux même pas envisager cette hypothèse ici, puisque je parle du moment présent, et que cette grave réforme, qui d’ailleurs n’est peut-être pas conforme au génie de la langue française, ne pourrait se concevoir comme possible que dans un temps assez lointain.

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