Il n’excepta des faveurs poétiques prodiguées aux maîtresses du roi, que la plus intéressante de toutes, madame de La Vallière ; mais il faut lui tenir compte de cette exception, parce qu’elle avait pour cause le malheur de Fouquet qu’il attribuait à cette ancienne favorite. […] Entre les sociétés que j’ai citées comme formées de la composition de l’ancienne maison Rambouillet, je n’ai eu garde de citer ni l’hôtel de Nevers, ni l’hôtel de Bouillon, ni l’hôtel de Soissons, qui formèrent une coterie à part, incompatible avec les précieuses, encore plus avec la bonne compagnie, une coterie trop diffamée pour la cour même, et qui appartenait à la classe des sociétés dissolues de la capitale. […] Toujours est-il certain que ces vers ne peuvent être appliqués à personne de l’ancien l’hôtel de Rambouillet, puisque l’hôtel de Rambouillet n’existait plus à l’époque où a paru Phèdre, puisque ce ne sont point les personnes de l’hôtel de Rambouillet que Molière a diffamées d’un coup de son art, puisqu’enfin toutes les personnes qui avaient eu jadis des relations avec l’hôtel de Rambouillet, telles que la duchesse de Longueville et sa société, étaient toutes hautement pour la Phèdre de Racine, contre cette de Pradon, étaient toutes du parti du prince de Condé protecteur de Racine et de Boileau, contre les Nevers et les Mancini protecteurs et protectrices de Pradon, et goûtaient fort le sonnet qui, répondant à celui de madame Deshoulières, sur les mêmes rimes, reportait sur Hortense Mancini cette espèce de difformité que madame Deshoulières avait reprochée à l’Aricie de Racine129.
» Ils y verraient qu’on n’était pas seulement brave sous l’ancienne monarchie, et qu’on y était humain. […] Mais je ne sais pourquoi j’ai l’air d’inventer et de supposer, quand presque tout cela se fait dès à présent, et quand j’ai sous les yeux une liste de lectures déjà anciennes, que M. […] D’autres extraits dans lesquels il présenta successivement les batailles d’Azincourt, de Poitiers et de Crécy, d’après les anciens historiens et chroniqueurs, parurent un moment choquer le patriotisme de l’auditoire, et il lui en vint des plaintes dans une lettre, d’ailleurs respectueuse.
Un Polonais, dessinateur habile, avait peint pour eux l’histoire sainte, l’histoire ancienne, celle de la Chine et du Japon : tous ces tableaux d’histoire composaient une lanterne magique amusante autant qu’instructive. […] M. de Valois (comme on l’appelait alors) n’annonçait en rien la fleur des anciens Valois, cette distinction suprême dans le goût, qui n’est pas toujours en accord avec le bon sens et avec la science pratique de la vie. […] L’ancien élève de Mme de Genlis se retrouvait là.
Son Histoire des Girondins avait choqué bien des gens de l’ancienne connaissance de M. de Lamartine, comme une défection et comme une séduction encourageante et funeste. […] Le Napoléon des dernières années y est parfois avec des traits où M. de Lamartine a combiné son style nouveau et quelque chose de ses anciennes préventions ; il a retraduit dans sa manière moderne son ancienne poésie.
Il pensait peu hors du cercle des lettres et de sa profession ; mais il était un habile ouvrier de la parole ; il avait ce que les anciens appelaient l’ore rotundo, le tour cicéronien ; il y visait en public. […] Mézeray, sans doute, et les anciens frondeurs rirent tout bas. […] Patru se leva, et fit cet apologue : Messieurs, dit-il, un ancien Grec avait une lyre admirable ; il s’y rompit une corde ; au lieu d’en remettre une de boyau, il en voulut une d’argent, et la lyre, avec sa corde d’argent, perdit son harmonie.
Fédor lui-même mourut en 1598 ; avec lui s’éteignait la race de Rurik et des anciens souverains qui occupaient le trône depuis près de huit siècles. […] L’historien, selon les anciens, n’est ni un orateur ni un poète ; il n’invoquera point les Muses ; il peut mériter pourtant, comme Hérodote, qu’on donne à ses histoires les noms des Muses. […] Mérimée, qui a beaucoup étudié et médité les anciens, et qui met dans ses récits historiques plus d’art qu’il n’en montre, semble s’être particulièrement préoccupé de la manière de Xénophon et de César, et, bien qu’il varie sa narration, il la tient toujours la plus voisine qu’il peut de la sobriété et de la simplicité.
L’ancien Journalisme, ce vieux myope hautain, au lorgnon d’écaille, ne regardait la société qu’à son étage politique, dont les rideaux, pour lui, restaient le plus souvent baissés. […] L’ancien journalisme ne pouvait pas produire un écrivain du ton et du fonds de Fervaques. […] Le pêle-mêle de la démocratie, la légalité tombant de la loi dans les mœurs, n’ont pas encore fait la société qui doit remplacer la société ancienne pulvérisée et dont il ne reste plus que des atomes dispersés !
Il est des vieillards qui ont des passions de jeune homme, mais le livre de Michelet n’est pas un livre de jeune homme, une éruption de l’ancien volcan, la démence d’un esprit qui n’a pas su mûrir. […] De leur temps déjà, les anciens, ces ignorants d’infini, appelaient l’océan Père des choses ! […] Mais à cela près de cette tempête, hommage rendu au sujet et coup de rhétorique dont l’ancien professeur n’a pas voulu se priver, Michelet n’est plus partout dans son livre qu’utilitaire, progressif, homme des travaux publics, appliquant la philanthropie et les congrès de paix aux baleines, parlant, parlant, parlant télégraphie sous-marine, lois des tempêtes, phares, bains de mer (bains de mer pour les femmes !
Portez-la dans le monde moral ; essayez de vous entendre quand vous parlez de la destinée d’un peuple, du génie d’une nation, des forces vives de la société, de l’influence d’un climat ou d’un siècle, de l’expansion d’une race, de la puissance des anciennes institutions. […] Comparez les deux traductions, la complète et l’incomplète, la moderne et l’ancienne, et vous apercevrez l’analyse, sa nature, ses instruments et ses effets : « L’estomac change les aliments en bouillie. » Voilà la science ancienne ; elle tient en une ligne.
Qu’est-elle, en effet, sinon la reconstitution d’un organisme nouveau avec un fragment détaché de l’ancien ? […] Ce que vous appelez une forme imprévisible n’est qu’un arrangement nouveau d’éléments anciens. Les causes élémentaires dont l’ensemble a déterminé cet arrangement sont elles-mêmes des causes anciennes qui se répètent en adoptant un ordre nouveau. […] Telle est, par exemple, la relation de la géométrie (les modernes à celle des anciens. […] Mais, en parlant d’une marche à la vision, ne revenons-nous pas a l’ancienne conception de la finalité ?
C’étoit un Philosophe à la maniere des Anciens, c’est-à-dire, un homme détaché des biens de la fortune, ennemi de tout soin, isolé au milieu de la société, d’un caractere doux & aimable.
L’Auteur y discute avec clarté plusieurs points de l’Histoire ancienne, aussi curieux qu’intéressans.
Le plus connu & le plus estimé est son Journal littéraire, qui parut d’abord sous le titre de Bibliotheque universelle, puis sous celui de Bibliotheque choisie, enfin sous le nom de Bibliotheque ancienne et moderne, & qui forme en tout 82 volumes.
Coffin, [Charles] Principal du Collége de Beauvais, & ancien Recteur de l’Université, né à Buzanci, dans le Diocese de Reims, en 1676, mort en 1749.
CREVIER, [Jean-Baptiste-Louis] ancien Professeur de Rhétorique au Collége de Beauvais, né à Paris en 1692, mort dans la même ville en 1765, Continuateur de l’Histoire Romaine de M.
On trouve dans le Recueil de l’Académie dont il est Membre, onze ou douze Mémoires qui completent un Traité historique de la Religion des anciens Perses.
On peut louer ses Ouvrages du côté du savoir, du style & de l’onction ; mais ceux qui aiment l’exactitude dans le Dogme, la conséquence dans les principes, la franchise dans la maniere d’exprimer ses pensées, ne trouveront pas ces qualités dans son Abrégé de l’Histoire de l’Ancien Testament, non plus que dans son Exposition de la Doctrine Chrétienne, condamnée par le Pape.
Silhouette, [Etienne de] Maître des Requêtes, ancien Contrôleur Général, né à Limoges en 1709, mort en 1767.
C’est très probablement ce qui s’est vu de mieux depuis les temps de l’ancienne Rome. […] Les anciens étaient de cet avis : ils ne voyaient rien au-dessus des combats de gladiateurs. […] Nous attendons maintenant notre ancien hôte le shah de Perse et nous lui préparons de fort belles fêtes. […] Les patriciens de l’ancienne Rome et aussi les seigneurs féodaux, rois sur leurs terres, vivaient « artistement » sans y songer. […] Notre démocratie possède de plus anciens titres de noblesse que les monarchies absolues.
L’étude des langues l’amène à se former un système sur l’apparition de l’humanité et la succession des races de l’ancien continent. […] Qu’était-ce, aux temps très anciens, que ce « peuple de Dieu » ? […] Certains instincts, un reste d’habitude, la crainte des gendarmes, quelques conventions mondaines, des sentiments dont on n’a pas encore montré la vanité, suppléent, dans l’âme contemporaine, aux certitudes anciennes. […] Quand mes anciennes croyances se sont écroulées, au lieu de pleurer et de m’irriter contre toi, j’ai pris le parti de faire contre mauvaise fortune bon cœur. […] On conçoit un état social où il y aurait deux sortes de bonheurs : l’un, qui consisterait dans la contemplation de l’univers, dans le réveil des visions anciennes, dans la joie d’apprendre et l’ivresse de savoir.
Chaque mot de l’Ancien Testament est, en effet, une figure. […] Ses audaces de patois sont rares, toujours aisées à saisir du premier coup, ainsi que ses rappels des anciens sobriquets ou que ses rééditions des anciens verbes. […] Le fondement philosophique de l’ancienne critique comme de l’ancienne politique était le dogme cartésien de l’identité des esprits. […] Ce que l’ancienne critique appelait l’imperfection d’une œuvre apparaît alors comme une condition de la vie même de cette œuvre. […] Cette réflexion, à défaut d’autres, suffirait pour consoler de la mort — ou de la métamorphose de l’ancienne antique.
— Voyez ce qu’ont fait les anciens ! […] Les poètes de l’ancienne école, imitant les anciens, usaient du merveilleux mythologique. […] Il ne rappelait nullement aucun des anciens, que du reste il ignorait. […] C’est une autre pensée qu’il a eue, sans nul rapport avec l’ancienne, et qu’il a mise là. […] L’auteur de ce livre est un des plus anciens.
Coger, [François-Marie] Professeur émérite d’Eloquence au Collége Mazarin, Licencié en Théologie, & ancien Recteur de l’Université ; né à Paris en 1723, mort dans la même ville en 1780 ; est connu dans la République des Lettres par deux Critiques honnêtes & judicieuses, l’une de l’Eloge de M. le Dauphin par M.
L’esprit de systême qui s’étend sur l’étude des Langues, comme sur toutes les autres Sciences, pourra bien condamner la méthode des Anciens, qui avoit besoin, à la vérité, d’être réformée ; mais on est encore à attendre les succès solides, annoncés avec emphase dans les différens Prospectus, que l’expérience n’a pas justifiés.
HERMANT, [Godefroi] Chanoine de Beauvais, sa patrie, & ancien Recteur de l’Université, né en 1617, mort à Paris en 1690, après avoir été exclus de la Sorbonne.
Une latinité pure, élégante, facile, & comparable, à beaucoup d’égards, à celle des Anciens, forme le coloris de tous ses Ouvrages.
Il est vraisemblable qu’elle eût tiré un plus grand parti de ses richesses, si les Parques eussent été d’accord avec la Fortune pour prolonger sa vie, & lui procurer cette aisance si nécessaire aux Enfans d’Apollon ; car, selon un ancien Auteur, C’est peu pour eux d’avoir ce Dieu pour pere, Si rien n’échoit du côté de leur mere.
MANNORY, [Louis] ancien Avocat au Parlement de Paris, sa patrie, né en 1696, mort en 1777.
Toutes ses œuvres irritent les plaies anciennes : quand tous les autres veulent l’oubli et l’union, il réveille tous les souvenirs capables de diviser. […] De la pastorale arcadienne, il fait un roman historique, mérovingien ; il narre presque aussi bien qu’un historien les intrigues de la cour de Gondebaud et la cueillette du gui chez les anciens Gaulois. […] Mais voici la ruelle mondaine et pédante à la fois, et les précieuses ridicules : les mardis de la vicomtesse d’Auchy, qui lit un jour une paraphrase de saint Paul ; elle a pour amies Mme de Mosny qui apporte une fois un roman, Mme de Saintot, une ancienne actrice de la Foire, maintenant bas-bleu et fort écrivailleuse. […] Comme ils écrivent pour le monde, pour les femmes, leur public, qui méprise la science des collèges et n’est pas plié à la superstition de l’antiquité, leur inspire une doctrine, qui se trouve être essentiellement excellente : ils prennent des sujets chrétiens, donc modernes, Childebrand, Clovis, saint Louis, Jeanne d’Arc : le plus ancien est pris aux contins de l’antiquité romaine et des temps chrétiens, l’Alaric de Scudéry. […] On mit tous les auteurs anciens en style burlesque, même Hippocrate.
Des soucis de culture classique, l’utilisation d’une langue mordante ou savoureusement pastichée d’après l’ancien langage du xviie siècle, figurent au premier plan de leur idéal esthétique. […] Bourget ait songé à ramener de force et en bloc l’ancien régime avec ses divisions inexorables, et à empêcher, par principe, les migrations de classe exceptionnelles et justifiées ; il a simplement voulu montrer combien étaient salutaires les coutumes qui, dans la vieille société française, préservaient les familles des désordres que nous y voyons généralisés aujourd’hui. […] Qu’est-ce que le Maître de la Mer, sinon une peinture vive et imagée de la lutte entre l’idéal archaïque de chevalerie et de désintéressement, gardé par le vieux monde comme un legs des temps anciens et, d’autre part, l’esprit d’arrivisme utilitaire, l’esprit prosaïque et niveleur qu’un homme du Nouveau-Monde incarne ici avec prestige ? […] Mais deux originalités lui demeurent personnelles : sa vision, d’abord, qui refond mille éléments divers, anciens ou modernes, et qui met dans ses créations une si fraîche spontanéité ; puis son style qui toujours lui reste propre. […] Bentzon, dont la mort, survenue il y a quelques mois à peine, vint priver la Revue de l’une de ses plus anciennes, de ses plus brillantes et de ses plus aimées collaboratrices.
Il appartenait, par bien des côtés, à l’ancienne école poétique en même temps qu’il avait un pied dans la nouvelle.
Le poète, en effet, a vraiment à cœur de rapprocher les divers cultes qui lui sont chers, celui de son vieux maître Béranger, de son ancien catéchiste de première communiante, M.
Il répondit à quelqu’un qui lui demandoit pourquoi, écrivant si bien, il aimoit mieux être Traducteur, qu’Auteur lui-même : « Que la plupart des Ouvrages modernes n’étoient que des redites des Anciens, & que, pour bien servir sa patrie, il valoit mieux traduire de bons Livres, que d’en faire de nouveaux, qui le plus souvent ne disent rien de nouveau ».
On doit des éloges à ces hommes laborieux & assez modestes pour préférer les productions des Auteurs anciens à celles qu’ils auroient pu donner eux-mêmes.
L'Histoire des Philosophes anciens, qu'il a donnée depuis peu, est écrite dans le même goût, & participe aux mêmes défauts.
Les Anciens ont toujours dédaigné ce genre, parce qu'ils ne s'attachoient qu'au vrai, au naturel, & au bon.
Elle verse soixante mille francs au soi-disant chanoine, escroc et faussaire, qui est en réalité un certain Protos, ancien camarade de pension de Lafcadio Vluki. […] Pour les maîtres les plus anciens, les éditions de l’époque, surtout celles du seizième siècle, sont tellement plus jolies à l’œil que les meilleures d’aujourd’hui ! […] Henri Massis, ancien bergsonien, converti à l’orthodoxie intégrale, y dénonce les « maléfices » de M. […] Mais parce qu’on se plaît un peu moins dans l’intimité d’un auteur, et parce qu’on a cessé de lui demander ses livres de chevet, faut-il le renier et abjurer l’ancienne admiration ? […] Qu’on ne parle pas des Anciens !
Il s’y rapporte par le ton et par les sujets : j’y touche aux Anciens, je m’arrête un instant au seizième siècle, je me complais au dix-septième, et nos contemporains ont aussi leur part.
Plus sûr de sa forme, l’auteur a vu Paris et puisé à de nouvelles sources d’inspiration sans laisser tarir les anciennes.
] ancien Commissaire de la Gendarmerie, de l’Académie des Inscriptions & de celle des Sciences & Belles-Lettres de Nancy, né à Chartres en 1726.
Ses deux Traités de la Poésie & de l’Eloquence, sont une répétition inutile des préceptes des grands Maîtres anciens & modernes.
On voit, au contraire, qu’elle s’est appliquée à se former sur les Anciens, & sur les bons modeles du Siecle dernier.
Servan, [N.ABCD] ancien Avocat Général au Parlement de Grenoble, né en 17..
Quoi qu'il en soit, M. de Valincour vit ses travaux & sa Bibliotheque périr avec une fermeté digne des anciens Philosophes.
Il est très moderne par là, et aussi très ancien. […] Il a assisté au bal d’étudiants d’Upsal, et il nous a représenté ce qu’il y admira : la jeunesse de la Suède, dans les costumes anciens, dansant les vieilles danses. […] Et ce refrain, qui semble détaché d’une chanson populaire ancienne ! […] Elle est ancienne et simple. […] Annuaire de l’Association des Anciens Élèves de l’École Normale Supérieure, 1905.
La raison en est toute simple, les anciens Romains n’étoient pas Molinistes.
Il a donné une édition des Poésies d’Anacréon, des Comédies de Plaute, & des Commentaires de César, Ouvrages qui lui assurent l’estime des Amateurs de la Littérature ancienne.
Il a publié plusieurs Ouvrages sur l’ancienne Egypte, qui annoncent la connoissance la plus étendue & la plus réfléchie de tout ce qui a rapport à cette célebre partie de l’Afrique.
Ils s’imaginaient étendre aussi, par leur esprit moderne, les bornes de l’art des anciens ; l’infériorité des ouvrages de ces novateurs sur ceux de Voltaire, prouve s’il a bien fait de garder la route battue pour faire avancer les lumières. […] J’ai quelque espoir d’avoir en cette fiction neuve, où éclate la jactance de l’aigle païenne et la finesse du ramier apostolique, résumé le double caractère des âges où le vandalisme luttait avec la religion nouvelle, déjà victorieuse de l’ancienne. […] L’ancien et le nouveau Testaments forment un ample magasin d’aventures, dont l’Orient a légué l’héritage aux muses. […] Je me suis donc abstenu de prononcer sur lui aucune sentence avant que des confrontations avec les anciens m’aient acquis des certitudes contre les choses que j’y trouvais à condamner. […] La fuite d’Hélène ne devint que l’occasion nouvelle d’un embrasement dont la cause était ancienne et générale.
Et ce fut, dans l’âme neuve de l’étudiant, toute une moisson nouvelle qui poussa, étouffant l’ancienne. […] Cornélie était, en ce moment-là, fiancée à un ancien camarade de son frère, nommé Schlosser. […] Les partisans de l’ancien cours s’inquiétèrent. […] On voit qu’en 1805 Goethe était bien revenu de ses anciennes opinions. […] Il oublia son âge, il sentit courir dans ses veines l’ancienne flamme de Werther.
Véron, l’ancien apothicaire, l’ancien directeur de l’Opéra, le fondateur de la Revue de Paris que M. […] Les anciens camarades de M. […] Méry, l’ancien collaborateur de M. […] Il semble un homme de 38 ou 40 ans ; de haute taille ; ayant tous les dehors d’un ancien militaire. […] Aubert était un ancien officier supérieur en retraite.
Il avait été critiqué dans l’intervalle pour son Illustration par ceux de l’ancienne école, notamment par Charles Fontaine, et, dans une nouvelle Préface, mise en tête du Recueil augmenté, il répondait à ces rhétoriqueurs françois (comme il les appelle) avec une certaine hauteur et d’une façon dégagée qui ne messied pas au poète de race en face des pédants. […] J’ai voulu relire quelque chose de ce gentil maître Clément, et je me suis donné ce plaisir dans l’excellente édition choisie que vient précisément de publier, en la faisant précéder d’une savante étude, un des hommes qui savent et qui sentent le mieux notre ancienne société et notre vieille langue, M. […] Le mouvement de la Renaissance était si vif, si puissant et si sincère, que ceux qui s’y inspiraient directement devenaient poètes dans la langue des Anciens. […] Il voulait, aux approches du jour de l’an de 1560, envoyer à ses amis d’ingénieuses étrennes, et, selon le goût du temps, selon le goût aussi des Anciens qui ont souvent joué sur les noms (nomen omen), il composa en distiques latins une suite d’Allusions 115, dans lesquelles, prenant successivement chaque nom propre des contemporains célèbres, il en tirait, bon gré mal gré, un sens plus ou moins analogue au talent et au caractère du personnage : par exemple, Michel de l’Hôpital semblait avoir reçu son nom tout exprès, puisqu’il était l’hospice des Muses, auxquelles sa maison était toujours ouverte.
Elle se traduisait trop littéralement les luttes générales de Paris par celles de Lyon, dans lesquelles les intérêts de l’ancien régime et du nouveau se trouvaient plus directement aux prises sans modérateur intermédiaire. […] Mme Roland, quinze jours avant sa mort, rétractait sans aucun doute ses anciennes âcretés contre La Fayette, en justifiant dans les termes suivants, Brissot, accusé par Amar de complicité avec le général : « Il avait partagé l’erreur de beaucoup de gens sur le compte de La Fayette ; ou plutôt il paraît que La Fayette, d’abord entraîné par des principes que son esprit adoptait, n’eut pas la force de caractère nécessaire pour les soutenir quand la lutte devint difficile, ou que peut-être, effrayé des suites d’un trop grand ascendant du peuple, il jugea prudent d’établir une sorte de balance. » Ces diverses suppositions sont évidemment des degrés par lesquels Mme Roland revient, redescend le plus doucement qu’elle peut de son injustice première. […] Une éducation plus saine et plus solide, des fortunes plus modiques, des mariages plus d’accord avec les vraies convenances, devront sans doute associer de plus en plus, nous l’espérons, la femme et l’époux par l’intelligence comme par les autres parties de l’âme ; mais il n’y a pas lieu pour cela à transformer les anciennes vertus, ni même les grâces : il faut d’autant plus les préserver. […] Pitois (1835). — Tout cela a disparu depuis ; un nouveau Paris a comme aboli l’ancien.
La Fable et l’histoire ancienne sont de précieuses formes pour réaliser les types généraux : mais quand ce qu’on veut montrer, c’est précisément ce qui fait qu’un Français est Français plutôt que Romain ou Asiatique, il faut sortir du bon sens pour aller d’abord loger son action sur les bords du Tibre et de l’Hellespont. […] Dans l’ancienne société, bien assise, qui se croyait fondée pour l’éternité et sur la vérité, les lettres étaient le charme des loisirs, un repos et une agréable distraction des esprits. […] On peut regretter d’être obligé de recourir à de tels expédients pour faire goûter le beau naturel des anciens : mais tant qu’une société n’a pas des mœurs et un goût qui lui rendent aimable la grossièreté de l’humanité primitive, la pire infidélité, après tout, c’est de prendre, pour traduire les anciens, les mots qui en inspirent le dégoût et la dérision : mieux vaut ne pas donner tout Homère, que de rendre tout Homère ridicule.
Il prit pour lui une phrase que Nicole adressait à Desmarets de Saint-Sorlin, avec qui le jansénisme bataillait alors ; et se croyant traité d’« empoisonneur public, non des corps mais des âmes des fidèles413 », il lança contre ses anciens maîtres une lettre extrêmement spirituelle et satirique (1666), qui eût été suivie d’une autre, sans l’intervention de Boileau : Racine regretta plus tard amèrement cette aigreur de son amour-propre, qui l’avait fait un jour ingrat et méchant. […] une mère impérieuse, un fils craintif, révolté soudain par ses passions ou ses vices, ou bien un père sacrifiant à son ambition, à sa vanité, le bonheur et toute la vie d’une fille qu’il aime pourtant, est-ce là seulement de l’« histoire ancienne » ou de la « mythologie » ? […] Remarquons bien une différence entre nos deux grands tragiques dans le choix des sujets : depuis le Cid, Corneille n’a pas tiré une tragédie de la poésie ancienne, sauf Pompée, qui vient de Lucain, un historien rhéteur plutôt qu’un poète, et sauf OEdipe, dont il a fait ce que vous savez, du Sophocle habillé à la Quinault. […] Ménestrier, Des Ballets anciens et modernes, 1682, in-12 ; V.
On voyait avec une curiosité très vive ces nuances qui paraissaient l’enrichir, ces mots qui en grossissaient à vue d‘œil le vocabulaire ; on assistait, comme à un tournoi, à cette lutte entre notre langue et les langues anciennes et modernes, à qui aurait l’avantage des détails et du nombre des mots dans une description. […] Joignez à cela les illusions de l’analogie, et ces conquêtes téméraires sur les langues anciennes et modernes, où l’on ne distinguait pas ce qui pouvait s’incorporer à la nôtre de ce qu’elle devait rejeter. […] On luisait un tort à Balzac de l’un de ses principaux mérites : car si cet auteur est digne de louange, c’est surtout pour la façon dont il imite les anciens. […] Il y fait voir ce que les anciens appelaient le froid, c’est-à-dire, selon Théophraste, ce qui est énoncé par des paroles plus grandes qu’il ne faut pour le déclarer.
A l’époque dont j’ai évoqué le souvenir (novembre 1850), Seghers, qui approchait de la cinquantaine, était pour les vétérans des grands orchestres parisiens, un très ancien camarade, un compagnon de jeunesse : à côté de plusieurs d’entre ceux-là, il avait fait, presque adolescent, sa partie de violon ou d’alto, et nul n’avait jamais eu à se demander si Seghers était étranger. […] Presque tout l’opéra est écrit en vers carrés et majestueux, comme ceux des anciennes épopées. […] C’était le but, au moyen-âge, de toutes les expéditions aventureuses, comme à l’époque des anciens, la Toison d’or et aujourd’hui la Californie. […] Les plus anciens poèmes français disent Isolde et Isalde.
L’un est le dernier esprit de l’ancienne France, l’autre est le premier génie de la France nouvelle. […] Mon cousin me parlait aujourd’hui de son maître de pension, le père Cerceau, un ancien oratorien, marié à une ci-devant religieuse. […] Tu es trop jeune pour comprendre… » Plus tard, quand mon cousin était sorti du collège, son ancien maître s’invitait à dîner chez lui en ces termes : « Labille, tu me feras faire un petit dîner… moi, je ne suis pas gourmand, je suis friand… tu auras une petite truite saumonée, non citronnée… un pain au lait, où tu ne mettras que trois œufs, c’est plus douillet… » Et, le petit dîner dégusté et arrosé d’une ou deux bouteilles de bon bourgogne, l’ancien oratorien disait à son élève : « Crois-tu en Dieu, Labille ?
En outre, les inspirations venues de la science et de la philosophie sont à la fois toujours anciennes et toujours renouvelées. […] La conception moderne et scientifique du monde n’est moins pas esthétique que la conception fausse des anciens.L’idée philosophique de l’évolution universelle est voisine de cette autre idée qui fait le fond de la poésie : vie universelle. […] En nous la montrant partout, la science ne fait que remplacer la beauté toute relative des anciennes conceptions par une beauté nouvelle, plus rapprochée de la vérité finale, de ce que les astronomes appellent le ciel absolu. […] De là, cette glorification raisonnée de la souffrance, qui revient si souvent dans Musset et qui comme nous l’avons déjà remarqué ailleurs103, eût fort étonné un ancien : « Rien ne nous rend plus grand qu’une grande douleur. » (Nuit de mai.
D’abord, le genre était inexploité jusqu’à lui, ou très peu exploité ; il l’avait été, et encore assez peu, par les anciens ; il l’avait été infiniment peu par les auteurs qui avaient précédé La Fontaine dans la littérature française, car n’oublions pas que le fabliau, ou fableau, comme vous voudrez, n’est pas une fable, c’est en général, presque toujours, un conte proprement dit, c’est l’origine de nos contes. […] Ici, j’ai été le fabuliste ancien, j’ai été le fabuliste vieux jeu, j’ai été le fabuliste qui, comme Ésope et comme Phèdre, n’a jamais songé qu’à peindre les hommes sous le masque des bêtes. » Il y aurait encore à vous signaler les Animaux malades de la peste, fable qui est, comme ampleur, comme beauté poétique, une chose très supérieure à la satire, mais qui, en somme, n’est qu’une forte satire, une satire de premier rang et de premier plan, où les animaux n’ont que des caractères d’homme. […] Il tenait cela des Indiens, chez qui c’est une idée religieuse, une idée très ancienne que l’on trouve dans leurs plus vieux poèmes, que les animaux font des sociétés les uns avec les autres même lorsqu’ils sont d’espèces différentes. […] Ici, il faut citer plus que jamais l’Aigle et l’Escarbot, qu’il a empruntée à une fable très ancienne, d’origine assez douteuse.
Quoique nous pliions sous l’influence de Goethe qui a replacé, prétend-on, les anciens dans leur vraie lumière, nous, c’est-à-dire tous, n’avons ni pour Virgile, ni pour aucun ancien, excepté Tacite qui se rapproche de nous par la haine éternelle du pouvoir chez l’homme et l’insultante manière de juger nos maîtres, l’intérêt animé et sincère qui répond par un frémissement ou une palpitation à chaque coup de scalpel porté dans l’œuvre du grand écrivain-Les raisons de cette indifférence sont nombreuses. […] refaisant, raturant, savetant, ajoutant de nouvelles impressions aux anciennes, à ses notes d’autres notes, fourmi de travail entassant fétus sur fétus, grains de poussière sur grains de poussière… Cela peut être intéressant à voir faire, mais assurément ce n’est pas là de la Critique, cette grande chose de mesure et de poids, de principes et de certitude. […] Soyez sûr que vous vous trouviez, dans ces notes, poire sur la planche pour l’occasion… Il avait gardé dans son ancienne trousse de carabin le bistouri du chirurgien, et il y mettait aussi de petites flèches qui, comme celle de Pâris, se tiraient au tendon d’Achille quand on avait le dos tourné.
André Theuriet Son livre (Dernières élégances) vous fait l’impression du château de la Belle au bois dormant ; seulement, ce château est une petite maison de la fin du xviiie siècle, et la princesse, endormie pendant une lecture des Contes moraux, s’est réveillée en l’an 1869, vêtue à la mode ancienne, avec un œil de poudre et un soupçon de rouge.
Cet Ouvrage offre un recueil des principaux systêmes des Philosophes tant anciens que modernes, sur la lumiere, sur les couleurs & sur la structure de l’Univers.
PONCET DE LA RIVIERE, [Mathias] ancien Evêque de Troies, de l’Académie de Nancy, né à Paris en 1707, mort en 1780.
Il est aisé de juger, par les dix volumes de ses Entretiens, qu'elle avoit, pour le moins, autant de savoir que de fécondité, de métaphysique, de politesse ancienne, & de babil.
La cadette, je suppose, est restée recueillie en elle-même et discrète ; elle s’est rattachée par un retour pieux au foyer domestique, au bourg natal, aux mœurs, au paysage du lieu, aux amours de sa blonde enfance ; elle a gardé son culte simple ; elle peut retrouver au besoin son accent du pays ; elle se rappelle encore tous les noms, et s’enferme souvent pour chanter ses airs anciens et pleurer plus à l’aise à ses souvenirs. […] J’introduis dans cette édition quelques articles de date ancienne que je n’avais point recueillis tout d’abord dans les volumes de Portraits contemporains : c’étaient, à proprement parler, des articles d’annonce, et en partie de citations, le coup de trompette y domine, mais aussi on y sent quelque chose du premier entrain et du souffle qui animait toute notre jeune génération au moment du départ pour la poétique croisade.
Quand M. de Chateaubriand, bien autrement artiste que madame de Staël, voulait s’enfermer dans l’art pur, il composait son poème des Martyrs, qui ressemble si peu au monde dans lequel il vivait, qui se détache si complètement des affections et des sympathies contemporaines ; véritable épopée alexandrine, brillante, érudite, désintéressée ; hymne auguste né du loisir, de l’imagination, de l’étude, et consacrant un passé accompli ; groupe harmonieux en marbre de Carrare restitué par le plus savant ciseau moderne sur un monument des jours anciens. […] La Restauration prit la France sur ces entrefaites ; les trois ou quatre premières années en furent peu littéraires ; les factions politiques, les débats orageux et hostiles, les luttes renaissantes de l’ancien régime et de la Révolution tuèrent toute cette frêle poésie delillienne ; mais ce n’est guère qu’en 1819 qu’on voit une poésie nouvelle éclore sur les hauteurs de la société, dans les endroits les plus abrités du souffle populaire et les moins battus de la foule.
« Il est un pays dans le monde, se dit-il, où la grande révolution sociale semble avoir à peu près atteint ses limites naturelles ; elle s’y est opérée d’une manière simple et facile, ou plutôt on peut dire que ce pays voit les résultats de la révolution démocratique qui s’opère parmi nous, sans avoir eu la révolution elle-même. » Il nous emmène donc avec lui en Amérique pour y étudier le principe dominateur et générateur des sociétés modernes, l’égalité des conditions ; pour l’y contempler en ce vaste espace, où ni les souvenirs historiques, ni les décombres d’anciennes institutions ne l’ont comprimé ; pour l’y voir en jeu et vivifié de toute sa moralité, grâce à l’esprit religieux qui, là, s’est trouvé uni dès le début à l’ardeur laborieuse. […] A l’occasion de cet article, nous croyons utile de reproduire une lettre ancienne de M. de Tocqueville, bien qu’elle ait été déjà publiée par M.
« L’indépendance individuelle, dit encore Benjamin Constant, est le premier des besoins modernes. » « En conséquence, il ne faut jamais en demander le sacrifice pour établir la liberté politique… » « il s’ensuit encore qu’aucune des institutions nombreuses et trop vantées qui, dans les républiques anciennes, gênaient la liberté individuelle, n’est admissible dans les temps modernes90 ». […] Benjamin Constant, De la liberté des anciens.
Quelques-uns des monuments qu’on y voit aujourd’hui étaient peut-être ces cénotaphes en l’honneur des anciens prophètes 1002 que Jésus montrait du doigt, quand, assis sous le portique, il foudroyait les classes officielles, qui abritaient derrière ces masses colossales leur hypocrisie ou leur vanité 1003. […] Partant des principes admis d’emblée par toute l’ancienne politique, Hanan et Kaïapha étaient donc en droit de dire : « Mieux vaut la mort d’un homme que la ruine d’un peuple. » C’est là un raisonnement, selon nous, détestable.
Tout se tient dans le système social, tout marche en même temps : gardons-nous donc, je ne saurais assez le répéter, gardons-nous de porter un jugement quelconque sur une législation ancienne ou moderne, ayant d’avoir examiné l’ensemble de cette législation. […] Les législateurs anciens étaient dirigés par de bien plus hautes raisons que celle qu’on leur suppose si gratuitement d’avoir voulu entretenir l’ignorance des peuples ; et, une fois pour toutes, ne devrait-on pas s’entendre sur la vraie et juste acception de ce terrible mot d’ignorance ?
Car Joseph de Maistre, ce n’est pas la féodalité comme nous l’avons vue mourir dans les derniers gentilshommes de l’ancienne monarchie, c’est quelque chose de plus et de mieux. […] L’esprit le plus absolu, mais aussi le plus élevé qu’ait produit l’ancien régime expirant, l’auteur illustre du Pape, des Soirées de Saint-Pétersbourg et du Bacon, ne pouvait être compté parmi ces jaloux contemporains de Napoléon qui ont parlé de lui avec la voix de femme de la jalousie : madame de Staël, Marmont, Chateaubriand !
Il est plus ancien, cet esprit-là, que M. […] Il est plus ancien que Louis XIV lui-même, et ce ver, qui est devenu de taille à avaler la monarchie de Louis XIV, existait bien avant les vers qui ont dévoré son cercueil !
Je crois toujours qu’elles seront meilleures que les anciennes. […] Malgré le bruit qu’on a fait de cette duchesse de Choiseul nouvellement découverte, la marquise Du Deffand, notre ancienne connaissance, lui est de beaucoup supérieure par l’esprit, le naturel, l’abandon, le tour original, et enfin l’ennui, cet ennui inconnu au xviiie siècle, qui prend tout dans son empâtement noir et fait briller les mots brillants bien davantage, comme un crêpe qu’on étendrait sur des diamants.
I Ce n’est pas un livre nouveau, mais la reproduction d’un livre ancien déjà, mais qui n’a point vieilli. […] — signifie sagesse, n’a plus de sagesse à l’extrémité d’une vie folle que de vivre en bonne intelligence avec les femmes que ses anciens amants ont épousées ; n’ayant plus même l’énergie ou la délicatesse d’une jalousie qui reste quelquefois aux femmes les plus perdues ; pourrie de cœur dans un corps pourri, — ce qui n’étonne guères dans une courtisane, — mais pourrie jusque dans son esprit même, cet esprit par lequel elle avait bien plus régné que par son corps et que MM. de Goncourt voudraient nous faire croire immortel !
… Leur histoire est donc une ancienne histoire. […] insister sur les faits, presque miraculeux de résultat, qui ont frappé le grand bon sens pratique de l’Angleterre ; mais nous, catholiques, qui verrons toujours avec bonheur diminuer les anciennes séparations, ne devions-nous pas les signaler ?
Lui, l’ancien chantre du Comus et du Penseroso, il ne courbait pas seulement son génie poétique, dont il devait être sûr, devant un génie théologique qu’il n’avait pas, mais il alla jusqu’à vouloir écraser l’un par l’autre. […] Cette histoire de Milton, ancienne comme lui, nous a paru nouvelle.
Eugène Sue, fils de médecin et ancien chirurgien de marine, avait eu les plus féroces prétentions à l’aristocratie, à la high life, au dandysme anglais. […] Lui, l’ancien écrivain régence et à outrance, il devint le moraliste des temps futurs.
En effet, il a pu le reprendre pendant cette période comme un ouvrier reprend son ouvrage matériel, et, pour l’achever, il n’a pas eu plus besoin de verve qu’il n’en faut à une femme pour continuer un ancien tricot ou quelque vieux morceau de tapisserie… Et d’autant que Le Capitaine Fracasse n’est que cela ! […] Théophile Gautier dans son fameux Capitaine Fracasse, lesquelles étaient faites, avant ce surprenant Capitaine, dans toutes les comédies sans exception de l’ancien théâtre espagnol, italien et français ; dans toutes les Nouvelles des vieux romanciers du commencement du dix-septième siècle, et que seul un romantisme impuissant, qui travaille en vieux, quand il croit faire du neuf, peut nous donner, après trente ans de romantisme plus heureux, pour de colossales inventions !
Toutes ces sortes d’idées que nous avons vues, tout cet ensemble de sentiments, toutes ces expressions rares prennent leurs racines dans des choses anciennes que la foule n’exprime pas, mais qu’elle sent aussi bien que nous. […] Ce sont maintenant nos anciennes petites idées qui paraissent en surface, et si nous les défendons encore parfois, souvent nous n’y croyons plus.
On sait qu’en 1709 il offrit et demanda au roi d’aller servir sous le maréchal de Villars, dont il était l’ancien. […] disait un philosophe à un ancien.
On n’y retrouve aucun jeu de mot, aucune gauloiserie ; — que nous voilà loin des anciennes traditions françaises ! […] Nous retrouvons ici l’ancien ennemi d’Amiel. […] Cette conception nous met à cent lieues des procédés anciens de la critique. […] Et ne pourrait-on pas concevoir une issue différente au conflit dans lequel sont engagées l’ancienne et la nouvelle théologie ? […] L’édifice du monde ancien reposait sur la foi à l’absolu.
À Monsieur le Docteur Maurice de FLEURY Ancien Interne des Hôpitaux À MES MAÎTRES DE LA MARINE ET DE LA FACULTÉ À MES AMIS À MES CAMARADES DE LA MARINE ET DES COLONIES Victor Ségalen Bordeaux, 26 Janvier 1902
Les anciens Poëtes se vantoient d’avoir dormi sur l’Hélicon ; ils avoient apparemment la faculté de choisir leurs jours.
Tant qu’un style simple & naïf aura de quoi plaire, ses Ouvrages seront lus avec plaisir par ceux qui aiment à retrouver les traces de l’ancienne aménité Françoise.
L’un est un Roman intitulé, la petite Poste dévalisée, ancien cadre heureusement imaginé avant lui, & dont il n’a su tirer aucun parti.
Henri II lui accorda une gratification de cinq cents écus après la représentation de Cleopatre ; &, pour renouveler les usages des Anciens, il fit conduire chez lui un bouc couronné de lierre, dont la barbe & les cornes étoient dorées.
Au sujet des anciennes coutumes des François, on trouve dans le Livre de M.
M. de Voltaire a eu raison de dire, en parlant du Dictionnaire historique de ce célebre Compilateur, que c’étoit une Ville nouvelle, bâtie sur l’ancien plan.
Les Anciens avaient poussé loin l’art de la rhétorique et toutes les préparations par où devait passer un orateur qui aspirait à exceller. […] … « Ithaque est un rocher stérile et nu : et c’est pour cela même que la poésie des Anciens en a fait le symbole de la patrie. […] Ses compagnons et lui ne purent guère rapporter sur la topographie de l’ancienne Thèbes que des notions assez conjecturales, comme on les peut tirer d’une ville entièrement détruite « dont il ne reste que trois ou quatre pierres et une vieille mosaïque ». […] Rentré en France, il soutint ses thèses en 1854, fut nommé l’année suivante professeur suppléant de littérature ancienne à la Faculté de Grenoble, n’y resta qu’un semestre marqué par un fort bon discours d’ouverture sur Athènes, son génie et ses destinées ; nommé presque aussitôt à la Faculté de Caen professeur de littérature étrangère, il y fit quatre cours complets, de 1856 à 1860, et y traita successivement de Goethe, de Dante, de Pétrarque, de Shakespeare et de ses imitateurs, de Schiller, de Goethe encore, de Machiavel et des grands Italiens, écrivains ou artistes de la Renaissance. […] Les lettres dans lesquelles il rend compte de l’Exposition de Manchester, des œuvres des anciens maîtres et des libres essais des paysagistes anglais, feraient des feuilletons excellents, et où il n’y a en fait de description que le nécessaire.
La fontaine du Temple aurait bien pu sauter de vingt pieds pour saluer cette source d’espérance et de jeunesse qui glissait rayonnante dans les secs et poudreux canaux de la loi ; les moineaux bavards, nourris dans les crevasses et dans les trous du Temple, auraient pu se taire pour écouter des alouettes imaginaires au moment où passait cette fraîche petite créature ; les branches sombres, qui ne se courbaient jamais que dans leur chétive croissance, auraient pu s’incliner vers elle avec amour, comme vers une sœur, et verser leur bénédiction sur sa gracieuse tête ; les vieilles lettres d’amour enfermées dans les bureaux voisins, au fond d’une boîte de fer, et oubliées parmi les monceaux de papiers de famille où elles s’étaient égarées, auraient pu trembler et s’agiter au souvenir fugitif de leurs anciennes tendresses, quand de son pas léger elle s’approchait d’elles. […] Dans un pays où il est scandaleux de rire le dimanche, où le triste puritanisme a gardé quelque chose de son ancienne animosité contre le bonheur, où les critiques qui étudient l’histoire ancienne insèrent des dissertations sur le degré de vertu de Nabuchodonosor, il est naturel que l’apparence de la moralité soit utile. […] S’il dédaigne sa fille et s’il souhaite un fils, c’est pour perpétuer l’ancien nom de sa banque. […] L’acquisition de ces habitudes, de ces facultés et de cet esprit, jointe au hasard d’une ancienne hostilité contre Rome et de ressentiments anciens contre une Église oppressive, a fait naître une religion orgueilleuse et raisonneuse qui remplace la soumission par l’indépendance, la théologie poétique par la morale pratique, et la foi par la discussion. La politique, les affaires et la religion, comme trois puissantes machines, ont formé, par-dessus l’homme ancien, un homme nouveau.
Beaucoup sont excellentes, surtout celles qui regardent les flatteurs, quoique trop multipliées et trop évidemment à l’adresse de Louis XIV ; mais ces maximes sont aussi anciennes que la royauté, et personne n’en a eu l’invention. […] « Sous le joug de cette dévotion sombre, timide, scrupuleuse, disproportionnée à sa place », que lui reproche Fénelon, on le voit demander à son ancien précepteur, dans le fort de la guerre, s’il est absolument mal de loger dans une abbaye de filles. […] Plus libre que Pascal, qui parle trop dédaigneusement des poètes, quoiqu’il connût les anciens et qu’il écrivît après le Cid, Fénelon est plein de leurs vers ; il pense avec eux tout haut comme Montaigne, et cite Horace d’abondance, comme Bossuet les Pères de l’Eglise. […] Je ne trouve, chez les anciens, que l’Épître aux-Pisons qui soit comparable à la lettre de Fénelon sur les Occupations de l’Académie. […] Les deux grands épiques anciens n’ont pas créé de caractère plus intéressant que celui de Philoclès, sacrifié par Idoménée aux intrigues et aux calomnies de son favori Protésilas.
La recherche & la connoissance des anciens monumens étoit, dans M. de Caylus, plutôt une passion, qu’un simple goût.