De quel droit jugeait-il l’illustre Saxon comme un simple condottiere dans des proportions plus grandes, et lui en prêtait-il les calculs et l’âme ?
Je lui représentai que la simple annonce de ce projet attacherait pour jamais, par des liens indissolubles, la Russie, l’Autriche et la Prusse, que sans cela tant de rivalités diviseraient entre elles. » Jomini, dans son mémoire, proposait au contraire de pardonner généreusement au neveu de Frédéric le Grand, de lui accorder même le titre de roi de Pologne, s’il voulait s’allier à nous pour conquérir une portion du royaume.
Un simple conseil, non plus seulement de patriote, mais d’ami, c’est qu’elle prenne bien garde de conserver à travers tout ses diversités précieuses, image et produit du sol même et des trois races qui en habitent les vallées, les pentes et les replis ; c’est qu’elle conserve comme son plus cher trésor et comme sa marque, à elle, toutes ses libertés.
Mais quel malheur, j’en conviens, que l’on n’ait pu alors, par un retour hardi et une percée vers le Moyen Âge, rompre, écarter ce faux horizon du Roman de la Rose et renouer une tradition saine, simple, glorieuse, patriotique, bien française !
Le rôle de simple narrateur nous va mieux, et ne mène pas moins directement à notre but, qui est de faire apprécier d’un plus grand nombre notre célèbre contemporain.
Plus d’un aperçu ingénieux aurait gagné, je le crois bien, à être rendu d’une manière plus simple, plus purement spirituelle, et avec l’habitude si française de l’auteur.
Ce commerce mystique avait paru suspect aux hommes simples.
Ce petit Pradon logé au bout d’un vers dont les sonorités s’étalent largement, ce grotesque Cotin entraîné dans le mouvement enthousiaste d’un vers d’hymne, voilà ce qui hausse le simple sens de Despréaux jusqu’à la poésie.
Ainsi l’ironie enveloppera le récit : il ne sera jamais impersonnel, objectif, et toujours le substitut évident ou absurde remplacera ou complétera l’expression immédiate et simple du fait.
Il enseigne à Jeanne, comme un simple Bellac, « le sens divin des choses ».
Pandolfo, après avoir rappelé la confiance qu’il a en lui et le bien qu’il lui a fait, l’ayant, de simple valet qu’il était, intéressé dans son négoce, lui dit qu’il va lui faire confidence d’une affaire très importante, dont il lui recommande le secret.
« Et cette culture nouvelle ne doit pas être un simple retour à la Renaissance ; elle doit constituer en même temps un progrès.
Le tourment de l’infini insaisissable, de cet infini que le philosophe n’envisage pas froidement, que le poète exalte avec un religieux émoi, ce tourment qui nous fait humbles quand nous savons être simples, et inconscients quand nous ne le pouvons pas, a particulièrement assombri la métaphysique de M.
L’esprit humain n’a pas une marche aussi simple.
On ne pourra plus nous reprocher de rendre l’adultère intéressant, par la raison bien simple que, le divorce existant, l’adultère de la femme ne sera plus que le désir de bénéficier du mari et de l’amant et qu’il s’appellera le libertinage.
La comédie, qui est simple bourgeoise et même un peu peuple, se permet un certain laisser-aller ; mais elle est blâmée, quand elle s’abaisse à la farce, et invitée à se hausser à des sujets plus relevés.
Il n’y a rien à dire contre un arrangement si raisonnable et si simple.
Diderot nous a conservé dans ses lettres à Mlle Volland quelques-uns des bons contes de l’abbé, celui du porco sacro, l’apologue du grand et gros moine en malle-poste, le conte de l’archevêque contrefaisant une duchesse au lit devant un cardinal qui la visite, et les coliques de la fausse duchesse et ce qui s’ensuit, enfin mille folies intraduisibles, et qui, sous la plume de Diderot lui-même, sont restées à l’état de simple canevas : cela se parle, cela se joue et s’improvise, mais cela ne s’écrit pas.
« Tout ce qui est excessif messied nécessairement, et tout ce qui est peiné ne saurait avoir de grâce. » Voilà ce que disaient les Quintilien et les Gédoyn, et voilà ce qu’on vérifie en lisant les simples pages de Mme de Caylus.
On pourrait se demander peut-être à quelle lanterne on a affaire avec Camille : ne serait-ce pas à la simple lanterne de Sosie ou de Diogène, à celle dont lui-même, à la fin de sa Réclamation en faveur du marquis de Saint-Huruge (1789), il a dit : Pour moi, messieurs, rien ne pourra m’empêcher de vous suivre avec ma lanterne et d’éclairer tous vos pas.
Du sommeil, au milieu de ces veillées et de ces nuits blanches de la duchesse, il n’en était pas question ; on lui avait persuadé qu’il n’était fait que pour les simples mortelles.
J’ai cru d’abord que c’était une simple faute d’impression ; mais voyant ce nom de d’Arnaud revenir à deux reprises, et reparaître le même dans les différentes éditions de l’Éloge, j’ai été forcé de reconnaître, à ma grande surprise, que celui qu’on appelait, au xviie siècle, le grand Arnauld, était bien moins connu, au xixe , en pleine Académie des sciences, et que son nom s’y confondait insensiblement, et sans qu’on s’en rendît bien compte, avec celui de d’Arnaud (Baculard).
Oui, me répète avec conviction un témoin aimable et des plus spirituels de ce moment, oui, elle était à la fois belle, simple, inspirée comme la Muse, rieuse et bonne enfant (c’est le mot unanime), et telle qu’elle a peint plus tard sa Napoline, c’est-à-dire encore elle-même, Naïve en sa gaieté, rieuse et point méchante ; disant les vers avec élégance et un air de grandeur comme elle les faisait alors.
Tout apprendre, tout savoir, depuis les propriétés des simples et la confection des confitures, jusqu’à l’anatomie du cœur humain, être de bonne heure sur le pied d’une perfection et d’une merveille, tirer de tout ce qui passe dans la société matière à roman, à portrait, à dissertation morale, à compliment et à leçon, unir un fonds de pédantisme à une extrême finesse d’observation et à un parfait usage du monde, ce sont des traits qui leur sont assez communs à toutes les deux ; les différences pourtant ne sont pas moins essentielles à noter.
Ce n’était pas trop de ces détails particuliers, et qui sont aujourd’hui la tradition ou la légende consacrée du pays, pour faire sentir ce qui entra, dans la première éducation de Mme Necker, de solennel, d’apprêté, d’académique, et aussi de simple, de rural et d’innocent.
Par malheur, quelques fausses touches de pinceau viennent trop souvent traverser les tons simples et en gâter l’impression.
Il bat plus vite que le simple bon sens ; il est, en un mot, sentiment prompt et brillant.
Il cite pour excuse et pour exemple le duc de Lorraine, beau-frère de l’empereur Léopold, qui s’est bien battu un jour avec un simple lieutenant de cavalerie et lui a fait raison d’un outrage l’épée à la main.
La première idée fut qu’il ne conclurait rien avant leur retour et qu’il se rendrait jusque-là invisible ; la seconde idée, plus simple, qui vint des maréchaux et de Ney en particulier, fut : « Mais pourquoi ne venez-vous pas à Paris avec nous ?
Il est essentiel de remarquer que cette nature sobre, frugale, simple, austère et ingénue de Rollin s’était de bonne heure rangée aux doctrines morales du parti qu’on appelait janséniste ; il y penchait par goût, il s’y engagea par ses relations, et plus peut-être qu’il n’eût convenu à un chrétien aussi soumis et aussi modeste.
C’est un simple et court avertissement.
je ne sais pas, répond le curé, si j’avais fait chanter mes jeunes filles, ce matin, je vous le dirais… Oui, c’est très simple : quand il y a de l’humidité dans l’air, les cordes vocales de mes jeunes filles sont toujours au-dessous de l’orgue ; quand il fait sec, elles ont une tendance à monter au-dessus, à le dominer.
Dites-moi tout de suite qu’il faut que je sois de votre avis sans examen, cela est plus simple.
Les secondes sont celles où le savant passe de l’observation à l’expérience, produit lui-même les phénomènes qu’il veut étudier, en change les conditions, les isole, les combine, les reproduit à volonté, et par là obtient sur la nature une puissance bien plus grande que ne peut en avoir le simple contemplateur.
Le symbolisme a augmenté la sensibilité esthétique de notre époque et, sans lui, le mouvement de renaissance latine ne se serait pas produit ou serait resté une simple continuation du lyrisme parnassien.
Quelques-unes peut-être sont trop subtiles, d’autres en petit nombre, sembleront un peu arbitraires ; mais la plûpart sont également simples & naturelles.
L’artiste dit qu’il y a en Russie des hordes de prétendus sorciers qui vivent, comme ailleurs, de la crédulité des simples.
Ce projet n’a point eu lieu, parce qu’il était embarrassé de différentes difficultés qui disparaissent en suivant la manière simple dont je l’ai conçu.
En effet, s’il avait été dans la Critique un simple naturaliste sorti des pieds de Goethe, le Brahma littéraire de ce temps, il n’aurait, certes !
En étudiant leurs pressentiments, l’historien aurait donc pu apprendre que le spectacle de l’immersion du sol romain par cet océan inépuisable de Barbares n’était pas un de ces simples phénomènes comme ceux que l’histoire, depuis le commencement du monde, pouvait constater.
« Jean-Joachim Goriot était, avant la révolution, un simple ouvrier vermicellier, habile, économe, et assez entreprenant pour avoir acheté le fonds de son maître, que le hasard rendit victime du premier soulèvement de 1789. […] Sorti de sa spécialité, de sa simple et obscure boutique sur le pas de laquelle il demeurait pendant ses heures d’oisiveté, l’épaule appuyée au montant de la porte, il redevenait l’ouvrier stupide et grossier, l’homme incapable de comprendre un raisonnement, insensible à tous les plaisirs de l’esprit, l’homme qui s’endormait au spectacle, un de ces Dolibans parisiens, forts seulement en bêtise.
Il lui faut s’abstraire des chagrins, des ennuis, des tribulations, des malaises de l’existence, à l’effet de s’élever à cette sérénité cérébrale où se fait la conception, la création… Et ce n’est pas, croyez-le, une opération mécanique et de simple application comme de faire des additions. […] Flaubert voudrait aussi fabriquer deux ou trois petits romans non incidentés et tout simples, qui seraient le mari, la femme, l’amant.
Écrit sur de l’eau, le livre couronné, avait paru dans le Feu, une publication provençale2, et c’est un simple « tiré à part » de cette revue qui avait été envoyé aux membres de l’Académie Goncourt par les imprimeurs de Miomandre. […] Mais je fus vite confondu, et je ne saurais depuis m’étonner que l’usage des pseudonymes soit si courant… Comme la plupart des écrivains de la Maison de la Presse étaient de simples soldats, on s’avisa de leur trouver un chef qui fût officier et blessé. […] Il n’est dupe de rien ; charitable, son intelligence raffinée ne le détourne point des simples, tout au contraire. […] Un paysan, un aristocrate, tour à tour, s’emparent de Ramuz ; sans jamais se nuire, ni détruire leurs élans ; bien au contraire, ils s’équilibrent en lui et sa voix qui appuie à la façon des Vaudois, sur l’avant-dernière syllabe, et qui met la musique qu’il faut et la ponctuation à chacune de ses phrases, ordonne discrètement à ceux qui l’entendent de se faire simples et naturels.
Nous ne raconterons donc pas ici, comment, d’une simple traduction de la Cyclopædia d’Ephraïm Chambers, qu’elle devait être à l’origine [Cf. […] Il faut rapprocher ce passage d’un endroit des Confessions : « Audacieux, fier, intrépide, écrit Rousseau, je portais partout une assurance d’autant plus ferme qu’elle était simple et résidait dans mon âme plus que dans mon maintien. […] Comment, en s’ajoutant les uns aux autres ; — et en s’aggravant du fait même de son succès ; — tous ces défauts ont réduit les autres histoires de Voltaire, — comme par exemple, son Histoire du Parlement, 1769, — à n’être que de simples pamphlets ; — et ainsi rabaissé l’histoire à n’être plus que l’instrument de ses passions philosophiques. — L’histoire, comme la tragédie, veut être traitée pour elle-même ; — mais cela n’empêche pas l’Essai sur les mœurs, — ni le Siècle de Louis XIV surtout, d’avoir fait époque dans la manière d’écrire l’histoire ; — et Voltaire lui-même d’avoir exercé sur la direction des études historiques, — une influence presque aussi considérable, sinon peut-être plus considérable, qu’au théâtre même. […] 7º Ses Mélanges, qui comprennent un peu de tout, eux aussi, comme ses Poésies : de véritables ouvrages, comme ses Lettres anglaises, 1734 ; son Traité de Métaphysique, 1734 ; son Traité de la tolérance, 1763 ; — et de simples opuscules, de la dimension et du caractère de nos articles de journaux, comme ses plaisanteries sur Lefranc de Pompignan, Les Car, Les Quand, Les Si.
Remy Belleau est plus naturel, plus à son aise dans les compositions légères, gentiment réalistes ; dans les simples chansons, ou dans les tableautins familiers. […] À la vérité, il y a peu de vrais génies sans assurance dans la partie matérielle de leur art ; et les simples talents sont bien moins adroits qu’on ne croit. […] Ils aspireront à quelque chose de mieux, au simple, au grand, au vrai, et se dessécheront et s’aigriront à l’attendre… Puis les choses iront toujours, les temps s’accompliront, la société mûrira, et lorsque éclatera la crise, elle les trouvera déjà vieux, usés, presque en cendres ; elle en tirera des étincelles, et achèvera de les dévorer. » En fait de poésie lyrique, Lebrun était fort entier, glorieux en quelque sorte, et gorgias comme on disait.
Simples amateurs, et à moins de frais, tenons-nous-en au vrai point de vue.
On ne sait rien de la personne à laquelle il s’adressait alors, sinon qu’elle était bien plus jeune que lui ; il l’appelle une enfant : La vivacité de vos sentiments, des manières simples et naturelles, et un air de vérité, m’avaient fait croire que vous ne ressembliez point aux autres femmes, et je me flattais de retrouver en vous cette personne que j’ai tant aimée, et qui, toute morte qu’elle est depuis longtemps, n’a rien à me reprocher que la passion que j’ai eue pour vous ; je vois que je me suis trompé.
C’est sur cette simple objection qu’avec une spontanéité toute primitive Chimène tourne court brusquement : « Lorsque Chimène Gomez l’entendit, elle alla lui baiser les mains. « Merci, dit-elle, seigneur, ne le tenez pas à mal.
Cette critique modeste de Bayle, qui est républicaine de Hollande, qui va à pied, qui s’excuse de ses défauts auprès du public sur ce qu’elle a peine à se procurer les livres, qui prie les auteurs de s’empresser un peu de faire venir les exemplaires, ou du moins les curieux de les prêter pour quelques jours, cette critique n’est-elle pas en effet (si surtout on la compare à la nôtre et à son éclat que je ne veux pas lui contester) comme ces millionnaires solides, rivaux et vainqueurs du grand roi, et si simples au port et dans leur comptoir ?
Il y a des gens qui sont nés valets ; je crois que, sans calomnie, on peut ranger M. de Bouillon dans cette classe, et cela est assez simple, si, comme on le dit, il est fils d’un frotteur.
Tant qu’il était simple journalier et n’avait que ses bras, l’impôt ne l’atteignait qu’à demi : « où il n’y a rien, le roi perd ses droits ».
Montaigne, encore ici, s’est défini excellemment : « Le parler que j’aime, c’est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu’à la bouche ; un parler succulent et nerveux, court et serré ; non tant délicat et peigné, comme véhément et brusque ; plutôt difficile qu’ennuyeux ; éloigné d’affectation, déréglé, décousu et hardi ; chaque lopin y fasse son corps ; non pédantesque, non fratesque, non plaideresque, mais plutôt soldatesque238. » 2.
Un seul a été et sera toujours débattu, La Rochefoucauld ; c’est tout simple.
On trouvait tout simple que le parlement, une cour instituée pour protéger l’autorité des testaments, eût cassé celui d’un roi.
Pour moi, le service est si grand, qu’il rachète les défauts justement relevés dans le Génie du Christianisme : la légèreté du savoir ; quelques injustices faites aux anciens, même en les louant ; trop de pompe et d’esprit pour recommander la religion des humbles et des simples ; l’excès de l’apologie, qui fait douter de la foi de l’apologiste ; Massillon cité comme le modèle de l’éloquence chrétienne ; sans compter la langue, qui n’est pas partout aussi bonne que la cause.
D’après ce portrait flatteur, est-il un seul Militaire, depuis le Maréchal de France jusqu’au simple Soldat, qui puisse refuser ses hommages, à la Philosophie ?
Ce qu’ils enseignent d’utile, la Religion nous l’avoit appris avant eux, & d’une maniere plus modeste & plus simple.
Son langage redevient naturel et simple, elle répond aux questions du Chœur avec un triste abandon.
Les plus simples et les plus humbles en étaient frappés.
Decazes (c’est tout simple), comme favori du maître, n’obtint que ses injures : mais le noble duc de Richelieu ne fut pas plus heureux.
En général, la politique d’André Chénier doit être envisagée comme une politique de droiture et de cœur, émanée d’une simple et haute inspiration personnelle.
Si tôt que l’équilibre moral est rompu, voici, par excès d’impulsion, ou par faiblesse de certains centres d’inhibition, parabolition d’un certain ordre de représentations, voici la folie pure et simple, ou plus dangereuse pour celui qu’elle possède, la folie par accès avec ses formes les plus incompréhensibles pour l’homme normal, la folie homicide, la tendance irrésistible au suicide, la kleptomanie, le vampirisme, le mysticisme, le jeu, l’avarice.
* * * — Le peuple n’aime ni le vrai ni le simple : il aime le roman et le charlatan.
Il faut, là-bas, pour être accepté par une femme galante, qui n’est pas une simple prostituée, une cour de six semaines, de deux mois, avec correspondance, petits soins, cadeaux et galas de tous les jours.
Ils sont tellement fréquents qu’ils pourront faire croire à plus d’un lecteur que le noir est surtout un imitateur et que sa littérature merveilleuse n’est qu’un pastiche pur et simple.
Cette distinction est celle-ci : Il faut, quand on lit les fables de La Fontaine, voir ce qui est simple constatation des faits, et voir ce qui est conseil, précepte plus ou moins explicite ou plus ou moins implicite donné par l’auteur.
Nul goût pour la volupté : chez eux l’amour est tardif, l’éducation dure, la nourriture simple ; pour tous divertissements, ils chassent l’uroch et sautent parmi les épées nues. […] Ce mot désigne les hommes qui combattaient sans cuirasse, probablement vêtus d’une simple blouse.
Ils avaient sacrifié à un Moscovite, qui paraissait n’être qu’un simple marchand et n’avoir d’autres intérêts en Perse que ceux de son petit commerce particulier, les envoyés des compagnies de France et d’Angleterre, et cela sur des vues de politique que l’on a remarquées ; ils sacrifièrent par un semblable égard, le rang du Moscovite à l’envoyé des Lesqui, qui sont leurs tributaires, des montagnards à demi sauvages. […] Scott Waring, p. 101 et suiv. de son Tour to Sheeraz ; ce serait un curieux supplément au texte de Chardin, mais qui excéderait les bornes d’une simple note.
Le nimbe d’un Jésus à Emmaüs cerclerait la tête d’un dîneur ou bien le truc d’une féerie enlèverait tout à coup la robe d’une femme, qu’il continuerait à servir la femme, comme si elle était habillée, où le dîneur comme s’il était un simple mortel. […] Demandes, Lettres, Pétitions, Mémoires, Copies simples et de luxe, Généalogies illustrées.
Trop simple ou trop naïf, je m’étais flatté que ce fût pour éviter la réponse que l’on a cru me faire en me demandant « quels sont les grands noms de la science que l’on pourrait placer au bas de ces superbes manifestes, dont je rends la science elle-même responsable ? […] Lorsque de simples philosophes, des « professionnels de lettres » comme Auguste Comte, et, plus près de nous, comme Littré, comme Taine, comme Renan même, et vingt autres qu’on pourrait citer, se sont réclamés de la science, est-ce que la science les a récusés ?
Tout ce que nous demanderions à la cour, puisqu’il y a une cour, ce serait un simple mouvement de curiosité. […] Taylor ; le simple catalogue en dira plus que tous les raisonnements.
La gloire de Sainte-Beuve est d’avoir pressenti cette vérité si simple, que d’ailleurs il n’a pas toujours eu le courage d’appliquer. […] C’est pourquoi, son influence a encore triomphé de la doctrine de l’art pour l’art, — que d’ailleurs il ne comprenait pas, quand il lui reprochait d’enseigner « la reproduction pure et simple des faits » et bien moins encore, quand, avec son assurance tranchante, il la déclarait « absolument vide de sens ». […] Le choix de ce dernier texte n’est qu’affectation pure ; et rien n’est plus laborieux ni plus pédant que la traduction de Daphnis et Chloé. — 2º Ses Pamphlets, littéraires, qui sont la Lettre à Mr Renouard, 1810 ; et la Lettre à MM. de l’Académie des inscriptions, 1819 ; — et politiques, à savoir : Pétition aux deux Chambres, 1816 ; — Lettres au rédacteur du « Censeur », 1819-1820 ; — Simple discours (à l’occasion de la souscription pour l’acquisition de Chambord), 1821 ; — Procès de Paul-Louis Courier, 1821 ; — Pétition pour des villageois qu’on empêche de danser, 1822 ; — et le Pamphlet des pamphlets, 1824. — 3º Différents Fragments, dont le plus intéressant est La Conversation chez la comtesse d’Albany (rédigé en 1812) ; — et 4º Un volume de Lettres, souvent réimprimé sous le titre de Lettres de France et d’Italie (1797-1812). […] Heureusement que, tandis que leurs imitateurs, comme un Frédéric Soulié, par exemple, — vont jusqu’au bout de la doctrine, — Vigny en est préservé par sa noblesse naturelle ; — Hugo, par son lyrisme, qui dans son Hernani, ou dans son Ruy Blas, l’élève au-dessus de son sujet ; — et Dumas, par la fécondité de son invention dramatique. — De telle sorte que le théâtre romantique, après avoir fait plus de bruit que de besogne, — retourne à l’épopée par Les Burgraves ; — et au drame de Scribe par Mademoiselle de Belle-Isle, ou Les Demoiselles de Saint-Cyr ; — sans avoir conquis autre chose à l’auteur dramatique qu’une liberté générale très vague ; — dont les applications ne se précisent qu’en s’opposant aux contraintes classiques. — Le drame romantique est une tragédie classique ; — où l’on a le droit de violer les trois unités ; — dont les personnages peuvent n’être que de simples particuliers ; — et où le « grotesque » se mêle constamment au « sublime ». […] Lions et Renards] ; — et parmi lesquels il y en a deux ou trois d’assez énergiquement caractérisés. — Il a donné, comme Balzac encore et sur ses traces, — une importance nouvelle à la question d’argent, — en en faisant le fond de la pièce, — au lieu d’un simple moyen de théâtre, qu’elle était dans le théâtre de Scribe. — Pour achever la ressemblance, il a généralement emprunté son décor à la vie ambiante ; — affaires industrielles [Cf.
Et la chose se termina par la destitution pure et simple du beau-frère, avec toutefois une lettre de regret du ministre, obligé de se rendre aux vœux de la population blésoise. […] Sur un tel thème, pas une belle phrase, ou simple, ou éloquente, ou indignée. […] Je crois qu’il a été donné à peu de personnes d’être, à deux fois, témoin d’un aussi héroïque et aussi simple mépris de la mort. […] L’idée de la déportation fut accueillie par sa cervelle amoureuse de voyage, comme un des moyens les plus simples pour faire des milliers de lieues sans payer, et de réaliser enfin ses rêves de pays exotiques.
Avant que le public pût sentir le prix d’une intrigue aussi simple que celle d’Andromaque ou de Britannicus, il fallait qu’il se fût lassé des intrigues implexes de Rodogune et d’Héraclius. […] S’il avait pu, dans sa vingtième année, céder, sans y songer, au simple attrait du plaisir, il avait eu le temps, pendant ces douze ans, de voir, de comparer, de réfléchir. […] Mais au lieu d’être un simple amuseur ou un « bouffon de génie », je ne crois pas qu’il puisse être indifférent à sa gloire d’avoir été un « penseur » aussi. […] Il n’est pas simple, il le sait bien, mais il se pique de ne pas l’être. […] En proposant, d’ailleurs, pour les problèmes que nous agitons encore entre nous, des solutions trop simples, et par cela même, si l’on peut ainsi dire, éminemment contestables, il n’en a pas moins fait le tour des idées.
Sa manière d’obliger est si unie et si immaniérée, qu’on croit toujours qu’il est tout simple d’abuser de ses bontés. » Rastadt, le 23 (février). […] Ainsi, après de longs détails sur sa santé, de plus en plus chétive et nerveuse : « Mon humeur, écrit-il, comme cela est tout simple, se ressent beaucoup de ces variations. […] Elle en gardait très-peu, il est le premier à l’attester : « Je veux faire rougir une personne que j’aime de sa disposition à prendre ma plus simple, ma plus naïve pensée pour un mensonge prémédité… » Une pensée naïve !
Ils ne s’en tiennent pas au simple raisonnement ; au contact de toute idée, tout leur être, réflexions, images, émotions, entre en branle. […] Ils ne disent rien en style simple ; ils ne cherchent qu’à entasser des choses subtiles, recherchées, difficiles à inventer et à comprendre ; toutes leurs expressions sont raffinées, imprévues, extraordinaires ; ils outrent leur pensée et la changent en caricature. […] Well, you have made a simple choice ; you know not how to choose a man : Romeo, no, not he ; though his face be better than any man’s.
Une perruque qui s’élève et se balance dans les airs, quelle que soit la tête qu’elle découvre, c’est toujours amusant, c’est en soi une bonne farce ; mais, dans les circonstances où opère Fantasio, son espièglerie prend des proportions tout à fait particulières ; elle dépasse les bornes d’une simple plaisanterie, elle devient un grand événement, car le prince de Mantoue est furieux, il va rentrer dans ses États, se mettre à la tête de ses troupes. […] c’est très simple. […] D’entendre chanter, tout bas, de sa bouche, Un air d’autrefois, Simple et monotone, un doux air qui touche Avec peu de voix.
Pour des gens qui veulent contrôler le pouvoir et abolir les privilèges, quel maître plus sympathique que l’écrivain de génie, le logicien puissant, l’orateur passionné qui établit le droit naturel, qui nie le droit historique, qui proclame l’égalité des hommes, qui revendique la souveraineté du peuple, qui dénonce à chaque page l’usurpation, les vices, l’inutilité, la malfaisance des grands et des rois Et j’omets les traits par lesquels il agrée aux fils d’une bourgeoisie laborieuse et sévère, aux hommes nouveaux qui travaillent et s’élèvent, son sérieux continu, son ton âpre et amer, son éloge des mœurs simples, des vertus domestiques, du mérite personnel, de l’énergie virile ; c’est un plébéien qui parle à des plébéiens Rien d’étonnant s’ils le prennent pour guide, et s’ils acceptent ses doctrines avec cette ferveur de croyance qui est l’enthousiasme et qui toujours accompagne la première idée comme le premier amour.
La pierre est restée sauve, et sur cette pierre la France a bâti sa cathédrale, d’où notre génie gothique est sorti sain et sauf… Je vous dis bien des choses à tort et à travers ; je voulais terminer par une simple observation sur ce prétendu danger que l’abandon du latin ferait courir à la langue française.
Que prétend Malherbe en défendant les rimes du simple et du composé, temps, printemps jour, séjour, ou des mots qui ont quelque convenance, montagne, campagne, ou des dérivés, mettre, permettre, sinon empêcher la poésie de devenir un exercice de mémoire et un vain jeu de mots ?
Par exemple, le plus simple de tous les accords, l’accord parfait, est le plus sévèrement, le plus systématiquement écarté.
La raison en est simple et nous renvoyons à tous les traités de physiologie pour l’explication du phénomène dans lequel un carré lumineux détaché sur fond noir paraît plus grand qu’il ne devrait : ajoutons que, les dimensions du tableau grandissant, l’intensité de la lumière qui y est répartie devrait diminuer proportionnellement ; mais l’obscurité presque absolue qui entoure la scène fait encore paraître la lumière assez vive, bien que toujours douce et fondue.
Qu’on retranche certains de ses Ouvrages, qui sont d’un style de la derniere classe ; toutes les fois qu’il ne s’oublie pas, il sait éblouir le Lecteur & le disposer, par les charmes d’une diction toujours simple & brillante, à adopter ses idées, à approuver ce qu’il approuve, à condamner ce qu’il condamne.
Après tant de grâces maigres, tant de petites figures tristes, préoccupées, avec des nuages de saisie sur le front, toujours songeuses et enfoncées dans l’enfantement de la carotte ; après tous ces bagous de seconde main, ces chanterelles de perroquets, cette pauvre misérable langue argotique et malsaine, piquée dans les miettes de l’atelier et du Tintamarre ; après ces petites créatures grinchues et susceptibles, cette santé de peuple, cette bonne humeur de peuple, cette langue de peuple, cette force, cette cordialité, cette exubérance de contentement épanoui et dru, ce cœur qui apparaît là-dedans, avec de grosses formes et une brutalité attendrie : tout en cette femme m’agrée comme une solide et simple nourriture de ferme, après les dîners de gargotes à trente-deux sous.
» * * * L’attention, cette prise de possession intelligentielle de ce qui se passe autour de vous, cette opération si simple, si facile, si alerte, si inconsciente dans la santé des facultés cérébrales, l’attention, il n’en est plus le maître.
Tu me rendras peut-être encor simple soldat : Je ne veux point changer d’état. » Ulysse espère réussir mieux avec un animal moins fier et qui n’est pas le roi des animaux.
Et même quand le trumeau pécherait par l’art, — l’art chétif, rabougri, ratatiné, Chinois, qu’ils admirent et qu’ils préfèrent, dans l’horreur fade de son joli, aux lignes simples et grandes de la vraie beauté, — il n’en serait que mieux compris et plus goûté peut-être, — le rayonnement probable de toute œuvre d’art ou de littérature étant bien plus souvent en raison de l’abaissement du génie, qui l’a produite, que de sa hauteur.
Qu’il fasse de cette même Mme de Hautefort, cette rosière de l’adultère ébauché, une vertu sublime, parce qu’elle ne le consomma pas ; mais, simple distraction conjugale, l’agaça seulement en le caressant, c’est ignorance philosophique de la vertu et fraîcheur d’âme qui se prend à la première simagrée qu’on en voit !
Quoiqu’il ait voulu, — nous dit-il, à la fin de son ouvrage, sentant bien où en est la faiblesse, — quoiqu’il ait voulu opposer « la dame cultivée (sic) de La Femme à la simple femme de L’Amour », et que par là il se soit placé dans des conditions de nuances inappréciables au gros des imaginations qui, d’ordinaire, les méprisent, il n’a pas su pourtant introduire entre ses deux livres les véritables différences qui font d’un même sujet deux œuvres distinctes, au moins par l’aperçu, par le détail, ou même par une manière inattendue de présenter la même pensée exprimée déjà.
Dans un temps où le sentimentalisme gouverne le monde et a remplacé la religion, la morale et la loi, tous les pleurards qui tètent leur canne en regardant mélancoliquement les corniches, quand on parle des choses du cœur, trouveront admirable un livre dans lequel, à l’honneur de la nature humaine, Berquin bat constamment Borgia, par la très simple raison, du reste, c’est que le Borgia qu’on voulait mettre dans ce livre, en définitive n’y est pas !
La réponse à la question posée paraît simple : c’est l’homogénéité, dira-t-on, qui prédispose les sociétés à accepter les idées égalitaires.
Et, chose remarquable, bien que le langage et le rhythme de Ronsard offrent çà et là des beautés savantes, ce qui plaira le plus en lui, c’est quelque retour fortuit de langage expressif et simple.