Il faut que tu saches le violon, parce que si tu es prisonnier, de guerre dans un village, tu pourras faire danser les paysans et ça te rapportera quelques sous, et si tu es prisonnier dans une ville, on pensera de toi que tu es un jeune homme distingué, appartenant à une bonne famille et cela t’ouvrira les sociétés et te fera faire de bonnes connaissances. […] Je suis étranger à ce qui vient, à ce qui est, comme à ces boulevards nouveaux sans tournant, sans aventures de perspective, implacables de ligne droite, qui ne sentent plus le monde de Balzac, qui font penser à quelque Babylone américaine de l’avenir. […] Et devant cette jeune femme, tendrement penchée sur cette horrible et breneuse mégère qui l’injurie, je pense, comme on penserait à un goujat en goguette, à ce Béranger, à cet auteur qui a trouvé drolichon de faire entrer au paradis une sœur de charité et une fille d’Opéra, avec des états de service se valant à ses yeux… Oui, il a toujours manqué aux ennemis du catholicisme, un certain sens respectueux de la femme propre, manque qui est la marque et le caractère des gens de mauvaise compagnie, et le grand patron de la confrérie, M. de Voltaire, voulant faire un poème ordurier, a été nécessairement choisir comme héroïne Jeanne d’Arc : la Sainte de la patrie.
Il avait une maison de campagne à Auteuil, où il se délassait souvent avec eux des fatigues de sa profession, qui sont bien plus grandes qu’on ne pense. […] Ce peu d’empressement qu’on a d’un côté pour Le Misanthrope, et de l’autre la juste admiration qu’on a pour lui, prouve peut-être plus qu’on ne pense, que le public n’est point injuste. […] Molière ne pensait pas que Les Fourberies de Scapin et Le Mariage forcé valussent L’Avare, Le Tartuffe, Le Misanthrope, Les Femmes savantes, ou fussent même du même genre. […] On pensait que le comble de la perfection est une tragédie déclamée, avec des chants et des danses dans les intermèdes.
La nouveauté, sans doute, pour des citadins surtout ; l’aspect si rapproché de la mort, de la solitude, de l’éternel silence ; notre existence si frêle, si passagère, mais vivante et douée de pensée, de volonté et d’affection, mise en quelque sorte en contact avec la brute existence et la muette grandeur de ces êtres sans vie, voilà, ce semble, les vagues pensers qui attachent et qui secouent l’âme à la vue de cette scène et d’autres pareilles. […] De bonne heure j’ai voulu écrire, et j’ai écrit ; mais sans me faire illusion sur ma médiocrité et mon impuissance, uniquement pour ce charme de composer, d’exprimer, de chercher aux sentiments, aux pensers, aux rêves de choses ou de personnes, une façon de les dire à mon gré, de leur trouver une figure selon mon cœur.
Tantôt nous pensions que les miroirs avaient été mal dirigés, ou que quelque coup de vent avait emporté la cabane et l’avait jetée dans la mer ; car nous avions déjà perdu plusieurs tentes par de semblables accidents, et nous n’avions pu en préserver notre pauvre cabane qu’en passant par-dessus des câbles et la liant au rocher. […] Vous devez naturellement supposer que Watt a été nommé pair. — On n’y a pas même pensé. — S’il faut parler net, tant pis pour la pairie que le nom de Watt eût honorée !
Fénelon, comme tous les vrais chrétiens, trouverait cette façon d’atteindre à la sagesse et au bonheur bien morne et bien insuffisante ; ce n’est point en se réfugiant et en se retranchant dans le moi qu’il croit possible de trouver la paix : car en nous, pense-t-il, et dans notre nature sont les racines de tous nos maux ; tant que nous restons renfermés dans nous-mêmes, nous offrons prise sous le souffle du dehors à toutes les impressions sensibles et douloureuses : Notre humeur nous expose à celle d’autrui ; nos passions s’entrechoquent avec celles de nos voisins ; nos désirs sont autant d’endroits par où nous donnons prise à tous les traits du reste des hommes ; notre orgueil, qui est incompatible avec l’orgueil du prochain, s’élève comme les flots de la mer irritée : tout nous combat, tout nous repousse, tout nous attaque ; nous sommes ouverts de toutes parts par la sensibilité de nos passions et par la jalousie de notre orgueil. […] Qu’on veuille un moment y penser !
Lorsqu’on y revient aujourd’hui toutefois, il est certains de ses écrits qui plaisent, qui instruisent et font penser ceux qui ont l’expérience de la vie. […] On pensait, avec quelque raison, que ce nouvel intermédiaire entre moi et les bureaux réduirait à rien mon influence dans tout le département de la Guerre.
S’adressant au prince Maurice, au comte Guillaume son cousin et aux divers membres de cette maison, qui sont tout-puissants en Zélande, il les adjure de ne pas s’opposer, mais d’aider à la réunion de tous, et il rappelle au prince Maurice en particulier le noble exemple de Phocion, grand et sage capitaine, lequel, à l’occasion d’un conseil qu’il avait dissuadé et qui réussit pourtant à l’exécution, disait « qu’il ne se repentait pas d’avoir rejeté un conseil qu’il avait jugé en sa conscience devoir être dommageable, mais qu’il était très aise que le succès en eût été meilleur et plus heureux qu’il n’avait pensé ». […] Il avait tâché de lui faire rétablir et payer une pension de France qui lui avait été autrefois accordée par Henri III, et de le ramener, s’il se pouvait, dans sa patrie ; il en écrivit à Villeroi qui promit de s’y employer : « J’ai trouvé aussi, écrivait-il à Scaliger, M. de Sully plus doux et courtois que je ne pensais. » Mais on différa trop, et Scaliger eût le temps de mourir avant le bienfait : Il est fort regretté ici, où sa vertu et grande suffisance aux lettres ont été mieux reconnues qu’en France, écrivait le président Jeannin à de Thou, et à la vérité c’est honte à nous de n’en avoir eu plus de soin pendant qu’il a vécu.
J’ai souvent pensé qu’un homme de notre âge qui a vu le Premier Empire, la Restauration, le règne de Louis-Philippe, qui a beaucoup causé avec les plus vieux des contemporains de ces diverses époques, qui, de plus, a beaucoup lu de livres d’histoire et de mémoires qui traitent des derniers siècles de la monarchie, peut avoir en soi, aux heures où il rêve et où il se reporte vers le passé, des souvenirs presque continus qui remontent à cent cinquante ans et au-delà. […] Sur ce fond tout uni et qui s’est dessiné en nous sans qu’on y pense, se viendront ensuite placer les scènes piquantes des divers témoins, les anecdotes et les aventures ; mais le tous-les-jours, ce qui fait qu’on se souvient d’une époque non par saillie et fantaisie, mais par cette imagination positive qu’on appelle la mémoire, c’est à lui plus qu’à tout autre qu’on l’aura dû.
Je n’essaie pas d’entrer, comme bien l’on pense, dans le fond de la question, je ne prends que la forme. […] En général, il évite d’exprimer les passions du temps et des hommes dans ce qu’elles ont de trop impétueux, de trop saillant : il pense que cela n’est pas conforme à la dignité de l’histoire.
Saint-Évremond l’a très bien jugé quand il a dit : Que peut-on penser sur le chapitre de M. de Bussy, que ce que tout le monde a déjà pensé ?
» Pour Guillaume Favre le bonheur n’était point si court qu’un brûlant été, ni si passager qu’un jour d’orage ; il sut le fixer autant qu’on le peut ici-bas, et il se serait plu sans nul doute à répéter et à s’appliquer à lui-même, s’il l’avait connue, cette page riante et modérée que je lisais dernièrement dans le journal familier d’un homme de son âge, et qui y est inscrite sous ce titre assez naïf, Le Paradis sur terre 42 : En faisant ce matin, de bonne heure, une promenade agréable et par le temps le plus délicieux, respirant l’air le plus pur et admirant la tranquille et paisible gaieté du paysage, je me disais : Un homme de Moyen Âge, jouissant d’une bonne santé et d’une fortune un peu au-dessus de ses besoins stricts, et par là dans une situation sociale indépendante, pouvant se donner le séjour de la campagne en été, celui d’une grande ville en hiver, ayant quelque goût pour la littérature et les beaux-arts, usant de tous ces avantages qui peuvent cependant se trouver réunis assez facilement, et les appréciant avec un peu de philosophie, ne pourrait-il pas dire qu’il serait ingrat de penser avec le sage Salomon : Vanité des vanités, tout n’est que vanité ? […] Moi, j’ose penser qu’un tel homme, doué de cette réunion d’avantages, serait tellement heureux que l’on ne peut se faire l’idée d’une situation plus agréable, même en paradis ; il n’y manquerait que la durée pour avoir ainsi le ciel sur la terre.
Et sur la terre même, d’où vient la succession, la régularité des saisons ; et dans les végétaux, dans les corps organisés, cet ensemble de lois mystérieuses et manifestes qui y président et qui constituent la vie ; et ces mouvements d’un ordre supérieur et singulier, cette activité spontanée des animaux ; et nos propres sensations à nous, et ce pouvoir de penser, de vouloir et d’agir que je sens en moi ? […] Desjobert (c’était le nom du jeune homme) parle de cette masse de livres à un libraire, et, trouvant quelques difficultés, il pense qu’il est plus simple de les supposer vendus et d’envoyer une somme ronde.
Thiers, comme j’inclinerais à le penser, il n’aurait jamais eu son jour, — j’entends son jour plein, son tour entier de soleil, la carrière ouverte au libre essai de sa politique ; et après quelques mois d’espérance à deux reprises, après avoir passé par le pouvoir, comme on dit, il se serait senti déçu, déjoué, évincé, et se serait rejeté dans l’étude, dans quelque œuvre individuelle : heureux qui peut se réfugier dans un monument ! […] Je laisse de côté sa vocation politique active que j’admets en effet qu’il manque, je lui trouve deux talents de second plan, deux pis aller qui seraient de nature à satisfaire de moins difficiles : talent d’écrivain politique qui trouvera toujours moyen de dire ce qu’il pense, et qui a même intérêt à être gêné un peu ; car il y gagne le tour, et avec le tour l’agrément, ce qui cesse quand il écrit dans les journaux où il ne se gêne pas ; — talent de critique ou de discoureur littéraire des plus sérieux et des plus aimables, qui peut se jouer sur tous sujets anciens ou modernes, et s’exercer même sur des matières de religion, d’un ton de philosophe respectueux à la fois et sceptique.
J’ai pensé que cette dernière manière était encore la plus respectueuse, même envers un homme de l’âge de M. […] Puis, lorsqu’en avançant dans sa lecture il en fut à l’autre passage sur Mme de Noailles et son joli cou qu’il supposait soumis à la guillotine, je laisse à penser si cela ne répandit pas un nuage sur le front de gens dont les proches y avaient en effet passé et avaient eu le cou coupé tout de bon.
Thiers, en les écrivant, n’a pas pensé à faire un morceau ; mais au terme de cette grande étude, de l’œuvre de sa vie, il est arrivé de tous les points, par la force même de la vérité et la convergence des faits, à cette conclusion énergique, à cette condensation supérieure de sa pensée. […] je me la pose pourtant : Que penserait Napoléon lui-même, s’il avait assez vécu pour lire, pour se faire lire une telle histoire du Consulat et de l’Empire, que celle de M.
Ce libertin de chevalier qui est de l’avis de certain docteur (Alibert), « qu’un homme marié est un homme englouti », et qui pense apparemment comme Courbet « qu’en art tout mari est réactionnaire », le chevalier fait tout au monde pour sauver le cher innocent de ce pas dangereux du mariage, de ce marais dormant où sa nef va s’embourber et s’envaser à sa première sortie. […] Il a remué dans ce roman de grosses questions, plus grosses peut-être qu’il n’avait d’abord pensé : questions théologiques, sociales ; questions de présent et d’avenir.
Mais, de l’autre côté, je vous prie de faire réflexion que, dans ce qui regarde votre indissoluble union avec mon frère, je n’ai eu aucune part que celle d’y donner mon consentement de formalité, après que le tout était conclu, sans que j’en aie eu la moindre information par avance… Rien ne peut être plus sage ni plus édifiant que la pétition que vous faites de venir à Rome dans un couvent, avec les circonstances que vous m’indiquez : aussi je n’ai pas perdu un moment de temps pour aller à Rome, expressément pour vous servir et régler le tout avec notre Très-Saint Père… J’ai pensé à tout ce qui pouvait vous être de plus décent et agréable, et j’ai eu la consolation que le Saint-Père a eu la bonté d’approuver toutes mes idées. […] « Ils me trouvent dur, disait-il ; je le crois bien, je les fais penser.
Viollet-Le-Duc qui ne sont pas trop spéciaux, j’ai pensé qu’il y avait lieu de profiter d’une circonstance qui le met tout d’un coup en vue et en contact avec le public pour expliquer à ceux qui le connaissent moins, quel il est, et l’ordre d’idées qu’il représente dans l’art, dans l’histoire et l’érudition littéraire. […] Viollet-Le-Duc s’avance jusqu’à penser que l’édifice romain, en général, n’aurait guère plus de beauté, ne ferait guère plus d’effet, si on le suppose complètement restauré, et qu’il gagne plutôt peut-être à la ruine, puisque c’est par là encore que s’atteste le mieux son double caractère dominant, solidité et grandeur ; mais il maintient que ce serait le contraire pour les Grecs qui, eux, tenaient si grand compte dans tout ce qu’ils édifiaient des circonstances environnantes et des accessoires : « Le Romain est peu sensible au contour, à la forme apparente de l’œuvre d’art : ses monuments composent souvent une silhouette peu attrayante ; il faut se figurer la masse restaurée des grands monuments qui appartiennent à son génie pour reconnaître que, la dimension mise de côté, cette masse devait former des lignes, des contours qui sont bien éloignés de l’élégance grecque.
Si, par un hasard qui n’en était pas un et qui devait assez souvent se produire, quelque pièce dont ils étaient les premiers auteurs et rédacteurs sortait au jour, si quelque combinaison dont ils avaient suggéré le plan prenait corps et vie et devenait manifeste, ils se gardaient bien de dire : Elle est de moi, ou même de le penser seulement. […] Édouard Lefebvre, ne se faisait point illusion sur le caractère de la reine : il savait combien était profonde son aversion pour la France, quelle témérité elle portait dans la direction de sa politique ; mais elle était mère : il pensait qu’à ce titre elle pourrait se laisser toucher.
car tout ce que nous y étions de gens qui pensions un peu sérieusement à notre salut, l’avions pour conseil comme pour exemple. […] Il avait été reçu par M. de La Chapelle, directeur, qui ne parla pas mal non plus et qui dit même des choses assez neuves et très à propos à cette date de 1699, fin d’un siècle, sur les heures de perfection et de décadence littéraire pour les nations : il développa une pensée de l’historien Velleius Paterculus, et parla de cette sorte de fatalité qui fixe dans tous les arts, chez tous les peuples du monde, un point d’excellence qui ne s’avance ni ne s’étend jamais : « Ce même ordre immuable, disait-il, détermine un nombre certain d’hommes illustres, qui naissent, fleurissent, se trouvent ensemble dans un court espace de temps, où ils sont séparés du reste des hommes communs que les autres temps produisent, et comme enfermés dans un cercle, hors duquel il n’y a rien qui ne tienne ou de l’imperfection de ce qui commence ou de la corruption de ce qui vieillit. » C’était bien pensé et bien dit.
67 Lorsque le petit-fils de Fouquet, M. de Belle-Isle, âgé de seize ans, vint à Paris, jeune homme de bonne mine, ayant « de l’esprit, du tact, les sentiments et les façons d’un vrai gentilhomme », grandement apparenté d’ailleurs, allié aux Lévis et aux Charost, l’intérêt de la société se porta sur lui ; on ne pensa à rien moins d’abord qu’à le faire entrer dans les mousquetaires du roi : on y réussit. […] J’ai dit dans les articles sur le comte de Clermont ce qui était à penser de cette affreuse campagne de Hanovre à laquelle présida Richelieu, et du délabrement qui s’ensuivit, le pillage, l’infâme maraude et l’hôpital.
Si M. le ministre d’État prétend le contraire, il en est bien libre ; mais en cela il se trompe et il pense au rebours de l’opinion publique. […] … Au Temps, je suis comme quand nous causions à la table de Magny ; j’y retrouve Nefftzer, Scherer ; nous sommes là toujours entre amis ; on ne craint pas d’y exprimer tout haut ce que l’on pense, quand même ce ne serai pas l’opinion du voisin, et on laisse la parole au voisin qui réplique… » 7.
Il n’avait rien de la violence ni de la rudesse du métier ; mais il avait l’indépendance de l’esprit et le ressort du caractère, impossible à comprimer chez un homme qui pense et qui tient à ses idées. […] Les gens qui pensent à la retraite avant le combat peuvent rester chez eux. » Le jeune officier piqué au vif offrait déjà sa démission ; Ney revint vite : ce n’était qu’une boutade.
Cette comparaison doit donner de la modestie aux poëtes qui réussissent, à l’égard de leurs généreux frères qui échouent ; mais elle doit donner aussi à penser à ces derniers : dans les arts, dans la poésie, rien ne dure, rien n’est véritablement beau, sans la qualité de finesse. […] Qu’en penses-tu, mon âme ?
Nous pensons, sans lui faire injure, qu’une tâche si immense ne lui convint jamais. […] l’avez-vous pensé ?
Il fut prompt à les dissiper et à les oublier : ses affections bientôt allèrent toutes ailleurs ; il ne pensait qu’à Port-Royal, alors persécuté, et se complaisait délicieusement dans ses souvenirs d’enfance : « En effet, dit-il, il n’y avoit point de maison religieuse qui fût en meilleure odeur que Port-Royal. […] C’était un rêve d’innocence, Et qui le faisait sangloter, De penser que, dès son enfance, Il aurait pu ne pas quitter Port-Royal et son doux rivage, Son vallon calme dans l’orage, Refuge propice aux devoirs ; Ses châtaigniers aux larges ombres, Au dedans les corridors sombres, La solitude des parloirs.
Pour écrire avec génie, il faut penser avec génie ; pour bien écrire, il suffit d’une certaine dose de sens, d’imagination et de goût. […] Si, en juin 1829, un jeune homme de vingt ans, inconnu, nous arrivait un matin d’Auxerre ou de Rouen avec un manuscrit contenant le Cantique d’Ézéchias, l’Ode au comte du Luc et la Cantate de Circé, ou l’équivalent, après avoir jeté un coup d’œil sur les trois chefs-d’œuvre, on lui dirait, ce me semble, ou du moins on penserait à part soi : « Ce jeune homme n’est pas dénué d’habitude pour les vers ; il a déjà dû en brûler beaucoup ; il sent assez bien l’harmonie de détail, mais sa strophe est pesante et son vers symétrique.
Le digne et sincère amant de la gloire propose un beau traité au genre humain ; il lui dit : « Je consacrerai mes talents à vous servir ; ma passion dominante m’excitera sans cesse à faire jouir un plus grand nombre d’hommes des résultats heureux de mes efforts ; le pays, le peuple qui m’est inconnu aura des droits aux fruits de mes veilles ; tout ce qui pense est en relation avec moi ; et dégagé de la puissance environnante des sentiments individuels, c’est à l’étendue seule de mes bienfaits que je mesurerai mon bonheur ; pour prix de ce dévouement, je ne vous demande que de le célébrer, chargez la renommée d’acquitter votre reconnaissance. […] Eh bien, ils prennent ce silence pour le garant de leur supériorité, parce qu’il y a une bataille perdue, ils pensent qu’ils l’ont gagnée ; et les revers d’un grand homme se changent en palmes pour les sots.
oui, sans doute, me répondit-il, je pense comme vous ; mais j’ai jugé que, si la Chambre ne l’avertissait pas, par une adresse un peu violente et qui déclarerait l’incompatibilité des députés et des ministres, dès leur premier acte, c’est-à-dire dès l’acceptation de leurs fonctions, le roi se croirait encouragé à les maintenir et à tenter avec eux quelque chose contre la Charte. […] Il était devenu ministre, le congrès de Vérone l’occupait ; M. de Chateaubriand, qui s’ennuyait à Londres et qui pensait déjà, de concert avec M. de Vitrole, à remplacer M. de Montmorency au ministère, parvint à se faire nommer plénipotentiaire à Vérone.
Exilé à Rome dans son poste d’intendant du cardinal du Bellay, triste d’être si loin de son « petit Lyré », et ne pouvant penser sans larmes à la « douceur angevine », son âme endolorie n’en était que plus sensible aux impressions de ce monde étrange où elle languissait. […] On a regretté parfois les erreurs de Ronsard dans la conception et l’exécution de sa Franciade : on a pensé que s’il les avait évitées, il eût pu faire une belle œuvre, et l’on allègue des fragments épiques, tels que le Discours de l’équité des vieux Gaulois.
Celui qui eut le plus de talent, qui marqua inexorablement toutes les petitesses des philosophes dans ses acres satires, Gilbert, obtint la faveur de la cour, des pensions, un nom littéraire qui n’est pas encore oublié : il n’eut aucune prise sur l’esprit public. […] Des libraires avaient pensé à une publication sur le modèle de l’Encyclopédie anglaise de Chambers : mais ce fut Diderot qui conçut l’efficacité philosophique de l’entreprise.
C’est là, je pense, la plus étonnante nouveauté de sa manière : elle met dans ses rôles, non seulement toute son âme, tout son esprit et toute sa grâce physique, mais encore tout son sexe. […] Vraiment elle se livre, s’abandonne, se déchaîne toute, et je ne pense pas qu’il soit possible d’exprimer les passions féminines avec plus d’intensité.
Ce n’est donc pas le sujet de nos vers qui avait pu froisser Wilde et je ne pense pas qu’il ait été froissé de rien. […] Quand après avoir semé l’or sur son passage, il quittait les gens en déclarant : « Je pense les avoir bien démoralisés », il ne faut pas voir dans cet aveu cynique le plaisir diabolique de corrompre.
J’ai donc pensé qu’elles devraient servir également à la gloire du poëte qu’on traduit, et au progrès de la langue dans laquelle on traduit ; et ce n’est pourtant point là qu’il faut lire un poëte, car les traductions éclairent les défauts et éteignent les beautés ; mais on peut assurer qu’elles perfectionnent le langage. […] L’antiquité pensait que l’ombre était d’abord façonnée sous la figure humaine ; que cette créature légère errait longtemps sur les bords du Léthé, avec les traits et le costume du personnage qu’elle devait un jour habiter ; et qu’elle cachait l’âme ou le souffle de vie dans sa substance.
Le créateur du feuilleton au Journal des débats, Geoffroy, répondit une fois avec raison et fierté à l’un de ses adversaires : Ce n’est pas une petite affaire d’amuser le public trois ou quatre fois la semaine ; d’avoir de l’esprit à volonté, tous les jours, et sur toutes sortes de sujets ; de traiter les plus sérieux d’un ton badin, et de glisser toujours un peu de sérieux dans les plus frivoles, de renouveler sans cesse un fonds usé, de faire quelque chose de rien… Je suis loin de me flatter d’avoir rempli toutes ces conditions ; je vois ce qu’il eût fallu faire, sans avoir la consolation de penser que je l’ai fait ; mais enfin, comme tout cela est fort difficile, n’avais-je pas droit à quelque indulgence ? […] Mme de Mondonville, libre et riche, sans enfants, pensa à se créer un petit empire et à être la Sémiramis d’un monde choisi où elle régnerait.
Il se compare, faisant son livre, à un homme de santé et de loisir qui, déjà à son aise, s’en va au printemps acheter loin de la ville, sur quelque colline favorable, un enclos modeste où il se promène aux heures choisies : Pensez-vous, dit-il, que cet homme se soit informé, à l’avance, du revenu de son jardin ? […] Heureusement, nous avons vu briller un peu de lumière à votre fenêtre, et nous avons pensé que vous nous remettriez dans notre chemin. » L’homme avait les mains à la pâte ; il dégagea ses mains avec cette attention prudente d’un pauvre diable qui ne veut pas perdre un seul grain de ce blé noir qui lui a coûté tant de sueurs ; même il retenait son souffle pour ne pas faire envoler un brin de farine.
Cette jeune fille royale, qui croit naturellement au droit de sa race, veut exprimer par là que la fidélité à ses rois dans le malheur est un devoir et une vertu ; mais, même quand il n’en serait pas tout à fait comme elle le pense, son expression droite et naïve ne l’a point trompée ; elle dit vrai encore : car ce qui n’était plus un devoir de fidélité peut-être, en était un pour le moins d’humanité, et quiconque a passé le seuil du Temple en ces trois années et y a paru compatissant à de telles infortunes, mérite l’estime, de même que quiconque y a passé sans être touché au cœur ni serviable, a une mauvaise marque. […] Elle pensait que quand le roi voulait décidément quelque chose, il n’était pas permis d’y résister, si bon royaliste qu’on fût d’ailleurs.
» Marmont n’avait pas eu le temps d’y penser. […] « C’est moi qui suis le plus légitime et qui ai le droit », pensait-il.
Durant le voyage de Douvres, où elle était allée voir le roi son frère et le décider à signer le traité avec Louis XIV (1er juin), elle avait pensé à ce pauvre M. de Valence. […] En cette soudaine atteinte où la mort la prit comme à la gorge, elle garda sa présence d’esprit, pensa aux choses essentielles, à Dieu, à son âme, à Monsieur, au roi, aux siens, à ses amis, adressa à tous des paroles simples, vraies, d’une mesure charmante et, s’il se peut dire, d’une décence suprême.
Qu’est-ce autre chose d’être surintendant, chancelier, premier président, sinon d’être en une condition où l’on a, dès le matin, un grand nombre de gens qui viennent de tous côtés pour ne leur laisser pas une heure en la journée où ils puissent penser à eux-mêmes ? […] Vous qui craignez tant la dépendance et les suites où la reconnaissance peut exposer un homme vertueux, pensez-vous que celui qui sacrifie si généreusement les bienfaits à son bienfaiteur les ait acquis par le crime et par la bassesse ?
Il n’y a pas de jour où je ne pense à lui ; et, quand je ne suis pas trop mécontent de moi-même, il m’arrive quelquefois de lui dire : Es-tu content, mon père ? […] Mme Roland, cette femme d’esprit, et qui n’était pas si déclamatoire que quelques personnes l’ont pensé, a fort bien raillé ces scènes sentimentales où les acteurs trop sincères oubliaient qu’il y avait des témoins désintéressés et froids.
Fontanes, plus sérieux, et qui préludait à son rôle de critique et d’arbitre du goût, saluait Barthélemy par une épître qui commence en ces mots : D’Athène et de Paris la bonne compagnie A formé dès longtemps votre goût et vos mœurs… Le succès enfin, sauf quelques protestations isolées, fut soudain et universel ; les Français savaient un gré infini à l’auteur d’avoir continuellement pensé à eux quand il peignait les Athéniens, et ils applaudissaient avec transport à une ressemblance si aimable. […] « L’Antiquité, pensait-il, n’est qu’une étude de rapports. » Plus on a vu de monuments, plus on a de textes sous la main, et plus on est en état de les éclaircir les uns par les autres.
Une composition parfaite, de celle des parties à celle de toute l’œuvre, permettra de penser que chez l’artiste qui la pratique, la cohésion des idées est étroite et suivie, c’est-à-dire qu’entre les phénomènes de sa vie mentale, le jeu des lois de similarité et de contiguïté est parfait. […] Nous pensons que c’est une opinion moyenne de ce genre qu’il faut adopter.
Tu vas marcher d’étonnement en étonnement : chacun ici écrit ce qu’il veut et ce qu’il pense ; on ne distribue pas de mot d’ordre, et même il ne nous a point été défendu de prendre part à la souscription Lamartine. […] Cela était finement pensé, ingénieusement dit ; moi et bien d’autres, nous avions pris goût aux innocentes causeries du petit vieillard.
Le personnage, par exemple, qui raille le personnage ridicule représente approximativement l’auteur, et il n’y a pas à douter beaucoup que ce que dit la Dorine de Tartuffe ne soit ce que Molière pense lui-même ; le personnage, dans les pièces à thèse, qui « raisonne », qui fait une dissertation, qui exprime des idées générales et à qui, cela est important, l’adversaire n’a rien à répondre peut être considéré comme exprimant, à très peu près, la pensée de l’auteur. […] En résumé, sauf légères exceptions circonstancielles, on démêlera dans l’ouvrage d’un auteur dramatique ce qu’il pense lui-même en voyant à qui, dans la discussion, il donne « le raisonnement faible », comme disaient les sophistes ; à qui surtout il donne le raisonnement à quoi l’on ne répond rien, encore qu’à tout raisonnement on puisse répondre.
L’erreur des philosophes vient de l’analogie qu’ils ont cru pouvoir établir entre l’homme et les animaux ; ils ont pensé que l’homme était un animal plus parfait. […] Si une fois elle veut consentir à l’affranchissement des catholiques, je pense qu’elle n’aura plus de raison pour continuer de professer une telle hérésie sociale, et qu’elle rentrera, à cet égard, dans la grande orthodoxie du genre humain.
Voici d’ailleurs ce que dit sur la question l’excellent poète Catulle Mendès : « Je ne pense pas que l’on doive répudier tout à fait les rimes, récemment proposées du pluriel au singulier. […] Toute la Pléiade en acceptait l’usage, et cela beaucoup plus souvent qu’on ne le pense communément.
Le rapport est une différence ou une ressemblance entre deux objets qui souvent ne pensent point ; la connaissance est l’action d’un être qui pense.
Biot a voulu lire lui-même son discours ; il a pensé que la personne même donnait un intérêt de plus aux paroles, qu’elles n’avaient tout leur sens et tout leur accent que sur les lèvres de celui qui les disait comme il les avait trouvées ; et en effet, si la physionomie avec sa finesse, si le geste dans son naturel et sa bonhomie pouvaient suppléer au timbre et à l’organe, on aurait eu un plaisir complet.
C’est pour obtenir du crédit ou du pouvoir qu’on étudie la direction de l’opinion du moment ; mais qui veut penser, qui veut écrire, ne doit consulter que la conviction solitaire d’une raison méditative.
Au spectacle de cette période de terreur, c’est, je pense, une consolation de voir s’élever une autre grandeur que la grandeur de la cour, une autre autorité d’exemple et d’opinion, un autre modèle de société, une autre source de mœurs, d’idées, de principes ; c’est surtout un besoin pour les âmes douces et nobles, au milieu des tourments politiques qui les épuisent, d’entrevoir dans une société nouvelle un asile fermé à l’esprit de faction, et où se retrouvent les principales aménités de la vie civilisée.
Bossuet, dont il estime la doctrine, ce qu’ils en pensaient.
Tous ces mots empruntés au grec ont d’abord été pensés et combinés en français ; et absurdes en français, ils ne le sont pas moins en grec.
L’espoir de ramener ses contemporains, de leur apprendre à penser, à distinguer les beautés réelles de ce qu’il jugeoit n’en avoir que l’apparence, lui fit interrompre les fonctions les plus graves, pour se jetter dans des discussions littéraires.
L’expérience seule peut en apprenant que ces soins ne suffisent plus, nous faire penser qu’il faut emploïer plus d’attention et plus de ménagement pour la conservation de nos enfans qu’on n’en a eu pour la nôtre.
Quand il vous émeut et vous frappe, et vous frappe pour vous faire penser, il vous frappe par le tour et par le mouvement souvent très dramatique de sa pensée.
à voir les livres qu’elle publie, impossible de le penser.
Remarquons que pour rendre hommage à ses libérateurs, le peuple d’Athènes avait choisi les fêtes de Minerve ; ce peuple généreux pensait que c’est honorer les dieux, que de louer ceux qui rendent la liberté aux hommes.
Il s’en fallait bien qu’on pensât ainsi à Rome sous ce gouvernement féroce qu’on appela l’empire.
Les caractères poétiques, qui sont l’essence des fables, naquirent d’une impuissance naturelle des premiers hommes, incapables d’abstraire du sujet ses formes et ses propriétés ; en conséquence, nous trouvons dans ces caractères une manière de penser commandée par la nature aux nations entières, à l’époque de leur plus profonde barbarie. — C’est le propre des barbares d’agrandir et d’étendre toujours les idées particulières.
« Cette main se retira bien vite ; mais Julien pensa qu’il était de son devoir d’obtenir que l’on ne retirât pas cette main quand il la touchait. […] On se tromperait, si on pensait qu’il n’y a eu là après tout qu’une erreur passagère, une surprise faite au goût public. […] Quand toutes deux sont aux prises avec la vie, pensez-vous que celle-là mérite plus de gloire qui a eu moins de peine174 ? […] On pourrait dire d’eux qu’ils ont été pensés dans la rue, et écrits sur une barricade. […] Ne penser qu’à soi, c’est la vie… Insensé qui se dévoue !
J’ai voulu, ajoute-t-il, faire penser les hommes comme ils pensent dans les circonstances où ils se trouvent. […] J’ai toujours pensé que la tragédie ne doit pas être un simple spectacle qui touche le cœur sans le corriger. […] Après la première représentation de Nanine, Voltaire demanda à Piron ce qu’il pensait de sa pièce. « Je pense, répondit Piron, que vous voudriez bien que je l’eusse faite. — Mais, reprit Voltaire, on n’a pas si sifflé. — Ah ! […] Il n’est pas ici question d’examiner si ceux qui prétendent savoir penser ne sont pas ceux qui pensent le plus mal ; il s’agit seulement de faire voir combien il est ridicule et malhonnête de dire à cette maîtresse du roi : Madame, il n’y a que les gens de lettres et les philosophes qui disent du bien de vous, dans l’espérance que vous leur en ferez ; mais le reste de la nation, compose de gens qui ne savent pas si bien penser ; tout le peuple, qui n’a d’autre philosophie que celle de la nature et du bon sens, vous maudit et vous déteste.
On sent partout qu’Homère invente comme la nature, c’est-à-dire en sentant ce qu’il pense et en pensant ce qu’il sent. […] Et si on ajoute à cette admiration que cet interprète si intelligent, si fidèle et si éloquent, décrit, parle et chante dans une langue aussi divine et aussi harmonieuse que sa pensée ; si on ajoute que cette langue cadencée et transparente comme les vagues et comme l’éther dont il est entouré dans ses paroles rythmées, l’ordre logique des idées, le nœud puissant et serré du verbe qui relie en faisceau la phrase, la clarté du plein jour sous un soleil d’Orient, la force de l’expression, la délicatesse des nuances, la saillie du marbre, la vivacité des couleurs, la sonorité des armures d’airain dans le combat, des vagues de la mer dans les cavernes du rivage, le sifflement de la tempête dans les vergues et dans les voiles, le susurrement du zéphire dans les brins d’herbe ou dans les feuilles des forêts, enfin jusqu’aux plus imperceptibles palpitations du cœur dans la poitrine des hommes, on reste confondu, en présence d’un tel prodige d’expression, de tout ce que les sens perçoivent, de tout ce que l’âme sent et pense, et l’on se demande par quel étrange phénomène le plus ancien des poètes en est en même temps le plus parfait, par quel contresens apparent le génie poétique de la Grèce sort des ténèbres le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre à la main ; et on ne peut s’empêcher de se récrier sur le blasphème ou sur la cécité de ceux qui préconisent notre vieille jeunesse au détriment de cette jeune antiquité. […] On reste confondu d’admiration quand on pense qu’elle est en même temps chantée dans les plus beaux vers imitatifs de la plus belle des langues ! […] Nous pensons plutôt qu’aux époques où Pisistrate et Alexandre le Grand recueillirent de la bouche des rapsodes ces chants immortels, épars dans la mémoire des homérides, les éditeurs du poème déplacèrent machinalement ces jeux de la place qu’Homère leur avait assignée dans sa composition, et reléguèrent à la fin ce qui ne pouvait avoir de convenance et de beauté qu’au commencement du poème. […] ne parviendra pas, je pense, jusqu’à son adolescence.
Un Parisien égaré ne verrait là que des pensions bourgeoises ou des Institutions, de la misère ou de l’ennui, de la vieillesse qui meurt, de la joyeuse jeunesse contrainte à travailler. […] “C’était, disait-elle, une des plus anciennes et des plus estimées pensions bourgeoises du pays latin. […] Son père, sa mère, ses deux frères, ses deux sœurs, et une tante dont la fortune consistait en pensions, vivaient sur la petite terre de Rastignac. […] Les défenses tyranniques aiguisent encore plus une passion chez les enfants que chez les hommes ; les enfants ont sur eux l’avantage de ne penser qu’à la chose défendue, qui leur offre des attraits irrésistibles. […] Je pensai seulement alors qu’une femme devait appartenir à son mari.
Le jésuite croira plus au pape qu’à l’Église ; le quiétiste pensera que l’amour de Dieu rend le christianisme inutile. […] Le souverain pense, agit, respire au lieu et à la place du sujet ; il le contient implicitement et l’absorbe. […] Plus libre que Pascal, qui parle trop dédaigneusement des poètes, quoiqu’il connût les anciens et qu’il écrivît après le Cid, Fénelon est plein de leurs vers ; il pense avec eux tout haut comme Montaigne, et cite Horace d’abondance, comme Bossuet les Pères de l’Eglise. […] Le traité de l’Éducation des filles, par exemple, n’est pas un livre timide ; on n’y sent pas la contrainte ecclésiastique, ni le scrupule d’un auteur qui, n’ayant pas toujours pensé chastement sur ce sujet, craindrait de laisser échapper des vérités indiscrètes. […] Ces Dialogues me font penser aux Dialogues des Morts du même auteur, qui furent composés, pour le duc de Bourgogne, sur le modèle de ceux de Lucien.
Alors, il s’amuse à penser qu’il aurait pu lui tenir tête, lui prouver qu’elle n’aimait pas tant M. […] Il pensait comme il parlait. […] Il les fait penser et parler. […] Seulement, il pense au malheur qui est arrivé : ça lui fait si mal qu’il a besoin d’en parler : à qui ? […] « Elle ne répond pas de la même façon ; elle ne pense pas les mêmes choses, quand nous pensons à la même chose… C’est à ce moment-là qu’on est le plus seul, parce qu’on suit son idée, qui ne peut pas être l’idée de l’autre, Je ne savais pas ça.
Tout à fait libre alors, et prenant son grand vol, chantre adopté de la jeunesse et de la patrie, amoureux de ses gloires, attristé de ses deuils, la consolant par ses souvenirs et ses espérances, il ne voulut point d’autre rôle ; et, dans sa vieillesse, quand il vit s’accomplir plus d’événements qu’il n’en avait sans doute attendu, quand il se reconnut meilleur prophète encore qu’il ne l’avait pensé, il eut la sagesse, et de vouloir rester le même, le simple et grand chansonnier comme devant, et à la fois de ne point répudier les prodigieux résultats publics auxquels, pour sa part, il avait concouru.
Mieux lui sied encore, je pense, nous raconter tout le ménage de Belle-Chasse sans oublier le registre de la dépense et le prix du marché, ou nous exposer les règlements et les charmes mystiques de la Trappe, que dans son enthousiasme elle place bien au-dessus de l’Œil-de-Bœuf.
Quand elle eut été sincèrement attachée à ses chefs par des affections personnelles, par une discipline équitable et douce, ou par des souvenirs de victoires, il est difficile encore de penser que ses rangs fussent longtemps demeurés impénétrables aux sentiments d’une population parmi laquelle elle vivait, se recrutait incessamment, et devait rentrer un jour.
Je pense, au reste, qu’en reprenant trop finalement les traditions d’Edgar Poe et de Baudelaire, M.
Emmanuel Signoret égalent en fougue harmonieuse toutes celles qu’il chanta jamais ; et c’est une grande tristesse de penser que la vie est dure à ce poète épris de lumière et de beauté qui, dans la pire détresse matérielle, invente encore, pour notre joie, des formes magnifiques et charmantes.
Il a pensé ravager votre terre, il n’y a pas deux ans.
Que penser maintenant de la critique de Voltaire, qui n’a pas su, ou qui a feint d’ignorer que la mort, death en anglais, pouvait être à volonté du genre masculin, féminin ou neutre ?
Il est à propos de faire penser ici le lecteur à trois choses.
Renan pense même que le philosophe, quand sa dignité n’y est pas trop compromise, doit user d’une extrême complaisance à l’égard de toute personne considérée.
Exigeons des artistes la sincérité : que chacun s’interdise de dire autre chose que ce qu’il a vu, pensé, éprouvé. […] Il n’y a pas de succès, pas d’applaudissement, pas de couronne qui vaillent le bonheur d’avoir dit franchement et pleinement tout ce qu’on a pensé. […] Si donc le poète doit beaucoup penser, beaucoup méditer, il doit aussi beaucoup voir et beaucoup entendre ; il est donc d’une curiosité infinie. […] Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques. […] L’esprit humain ne pense, Dieu lui-même n’a créé que suivant les rythmes.
I, ch. xxii) : Ut pueri infantes credunt signa omnia ahena Vivere et esse homines, sic istic (pour isti) omnia ficta Vera putant52… Sur quoi le bon Lactance, qui ne pensait pas se faire son procès à lui-même, ajoute avec beaucoup de sens, que les enfants sont plus excusables que les hommes faits : Illi enim simulacra homines putant esse, hi Deos 53. » Ce second chant devait renfermer, du ton lugubre d’un Pline l’Ancien, le tableau des premières misères, des égarements et des anarchies de l’humanité commençante. […] Les secrets pensers de mon âme Sortent en paroles de flamme, A ton nom doucement émus : Ainsi la nacre industrieuse Jette sa perle précieuse, Honneur des sultanes d’Ormuz. […] J’ai souvent pensé à cet idéal d’édition pour ce charmant poëte, qu’on appellera, si l’on veut, le classique de la décadence, mais qui est, certes, notre plus grand classique en vers depuis Racine et Boileau.
« Ensuite, dit Tacite, on pensa aux Dieux ; on voulut bien convenir de réédifier le Capitole. » XXVII Ici, avec un art de composition qui fait contraster la plus pure vertu avec la plus infâme corruption du temps, et qui repose l’esprit lassé de tant de turpitudes, Tacite fait apparaître tout à coup dans le sénat un grand citoyen, un débris de l’antiquité dans l’infamie moderne, Helvidius Priscus ; il se complaît à retracer l’homme et le discours. […] « Pensez-vous donc que Néron ait été le dernier des tyrans ? […] Un de ses rédacteurs nous accuse de palinodie pour cette opinion ; qu’il nous lise : nous n’avons jamais pensé, écrit, agi au sujet de l’Italie que dans le sens d’une confédération unifiée par une diète nationale des États unis italiens, reconnue et garantie par toute l’Europe.
« C’est ainsi que je le pense, que je me plais à le déclarer ici et à Paris. […] Il s’occupe du payement de ses dettes ; puis, par un touchant souvenir, le cardinal pense aux âmes des personnes qui lui furent chères et qui le précédèrent dans la tombe, et il écrit : « Dans ce feuillet, qui fait partie de mon testament, je laisse à prendre sur mon héritage la somme nécessaire à la célébration de : « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de ma mère, la marquise Claudia Consalvi, née Carandini, à célébrer dans l’église de Saint-Marcel au Corso, le 29 avril, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la princesse Isabelle Ruspoli, née Justiniani, à célébrer dans l’église de Saint-Laurent in Lucina, le 25 août, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la duchesse de Ceri, Catherine Odescalchi, née Justiniani, à célébrer dans l’église des Saints-Apôtres, le 24 novembre, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la marquise Porzia Patrizi, à célébrer dans l’église de Sainte-Marie-Majeure, le…… jour anniversaire de sa mort (puisse Dieu prolonger longtemps ses jours !) […] On disait à Rome, à cette époque, qu’un mariage secret autorisé par les règles, les traditions de l’Église et l’autorisation du Pape pour les cardinaux diacres, les unissait ; d’autres pensaient que le prince royal et le gouvernement anglais, ne pouvant avoir d’ambassadeur accrédité auprès du souverain pontife, mais très intéressés cependant à s’y faire représenter, avaient choisi pour agent confidentiel la duchesse de Devonshire, pour protéger les intérêts britanniques, par l’intermédiaire d’une Anglaise sincèrement catholique et liée intimement avec le premier ministre de Pie VII.
Il a pensé, il a parlé comme tout le monde de son temps pensait et parlait. […] Nous connaissons tous ces méchants propos par Mme de Sévigné, qui dépeint à son cousin Bussy « ces deux poètes historiens, suivant la cour, plus ébaubis que vous ne le sauriez penser, à pied, à cheval, dans la boue jusqu’aux oreilles ».
Dans toute cette partie, qui fait penser à Michel-Ange par la conception, à Delacroix par le coloris, ce motif joue un rôle important, surtout au moment où, confié au corea sons bouchés, il interrompt et termine brusquement, mystérieusement le délicieux et suave Andante amoroso de l’épisode de Francesca et Paolo ; voir encore les dernières mesures du morceau où il se relève dans toute sa grandeur diabolique, en tutti et en FFF, éclatant comme un coup de foudre, comme un cri strident d’anéantissement universel, abolissant l’espoir à tout jamais. […] Je pense que ces merveilles auraient dû terminer toute musique ; elles terminent, du moins, la musique dite classique. […] Charles Dowdeswell, doit, en tout droit et tout honneur, être le premier dans la liste des artistes qui se sont occupés avec ardeur en Angleterre de la cause de Richard Wagner ; car c’est lui qui, pendant des années, en a été le seul, l’unique prophète ; ainsi était-il dénominé, et attaque en conséquence, quand personne encore cher nous ne pensait à Richard Wagner.
Il suffit de baisser d’un ton leurs dithyrambes pour entendre à peu près ce qu’ils pensent. […] « Les Parlements, déclare-t-il avec une émotion heureuse, n’ont pas été autre chose que la bourgeoisie française. » Vous pensez bien que la bourgeoisie française ne saurait se tromper et M. […] Il veut Peindre des sentiments que nul ne pense avoir, Raffiner sa couleur et compliquer sa tâche.
Du moins, s’il y avait pensé, la main qui aurait touché aux Templiers, n’eût-elle peint que leurs vices, aurait été de proportion avec eux. […] Que de choses un esprit qui pense invente-t-il et met-il sous ce titre-là ! […] Mais j’ai pensé que citer sans réflexions et sans plaisanteries (sans plaisanteries, surtout !!)
Dans cette maison, où nous avons été toujours deux, par moments, je me surprends à penser à lui, ainsi que s’il était vivant, ou du moins j’oublie qu’il est mort ; et il y a certains coups de sonnette, qui me remuent sur ma chaise, comme si la sonnette était agitée par les retours hâtés de Jules, jetant, dès la porte, à la domestique : « Où est Edmond ? […] Accoudé sur la grille, pendant que je m’enfonce dans le passé à deux, déjà si lointain, pendant qu’en toussant, je pense que cette bronchite dont je souffre, pourrait bien nous faire retrouver assez vite, l’entretien de ma pensée avec ce qui reste de lui sous la pierre est, à chaque minute, interrompu et dérangé par les commandements de l’exercice, fait tout autour du cimetière par la mobile. […] Il y a déjà le dossier Bazaine, qu’a fait enlever le parrain des enfants du maréchal… » Je pense en moi-même à la justice de l’Histoire. […] Tous disent : « Aussitôt ce que ça va être fini, je pars » et l’on désigne un coin de France, un morceau de campagne vague, où loin de Paris et de tout ce qui le rappelle, l’on pourra, de longues heures, ne plus penser, ne plus réfléchir, ne plus se souvenir. […] On pense aux souffrances des hommes, condamnés à coucher dans cette humidité glacée, on pense aux blessés, achevés par le froid.
Chasles des autographes de Vercingétorix, de Cléopâtre et de sainte Marie-Madeleine, dûment signés et paraphés81 : voilà, pensait M. […] Cette cause d’erreur, très fréquente, bien qu’on n’y pense guère, peut être soupçonnée dans tous les cas où l’auteur a été obligé pour remplir un cadre de se procurer des renseignements qui l’intéressaient peu. […] On peut assimiler aux faits résultant des conceptions les faits extérieurs indifférents et très grossiers que l’auteur a exprimés presque sans y penser. […] Pour se défendre contre cette mythologie décevante, une règle suffira : Ne chercher les causes d’un fait historique qu’après s’être représenté ce fait d’une façon concrète sous la forme d’individus qui agissent ou qui pensent. […] On est enclin à penser qu’il l’a été dans le passé : l’évolution a été d’autant plus lente que les gens de la génération suivante ont été plus exclusivement formés par l’imitation de leurs devanciers.
La paix, la prospérité, le bien-être ont commencé ; les industries nouvelles et l’activité croissante ont tout d’un coup décuplé les objets de commodité et de luxe ; l’Amérique et l’Inde découvertes ont fait briller à tous les yeux des trésors et des prodiges entassés dans le lointain des mers inconnues ; l’antiquité retrouvée, les sciences ébauchées, la Réforme entreprise, les livres multipliés par l’imprimerie, les idées multipliées par les livres, ont doublé les moyens de jouir, d’imaginer et de penser. On veut jouir, imaginer, penser, car le désir croît avec l’attrait, et ici tous les attraits se rencontrent. […] Il voit une femme45, il la trouve belle ; tout d’un coup sa gorge se serre, il a chaud dans le dos, il lui court sus ; quelqu’un veut l’en empêcher, il tue l’homme, s’assouvit, puis n’y pense plus, sauf lorsque parfois quelque vague image d’une mare de sang clapotante vient traverser sa cervelle et le rendre morne. […] Je puis bien donner mon âme, puisqu’elle est à moi ; et puisque je suis damné et que je ne puis être sauvé, à quoi bon penser à Dieu ou au ciel ? […] Elle ne dit rien, elle regarde ; son cœur est mort, ses yeux sont fixes73 : « À quoi pensez-vous ?
Le mien en était cruellement ému… » Et la mère, dans son légitime orgueil, ajoutait : « Comment, pensais-je, n’est-on pas ravi d’animer, de troubler une personne semblable ? […] Je m’instruirai à penser comme vous, si je ne puis agir aussi grandement… » Cette lettre, qui porte la date du 5 septembre 1766, avec désignation du lieu : « King’s Bench, in State-House, number 7 », est signée « Jean-René de Vigny, ancien mousquetaire et officier dans une des compagnies de la garde du roi de France. » Le nom n’est précédé d’aucun titre. — (Et, jusqu’à preuve du contraire, je soupçonnerais ce titre de comte de ne s’être joint au nom de De Vigny qu’à dater de 1814 : je ne propose, au reste, ce cas de généalogie nobiliaire que parce qu’il ne me paraît pas parfaitement résolu, et que j’ai vu le même léger doute à d’autres que moi.) […] … » — Et encore (de Villiers, 14 octobre 1823) : « Que j’ai pensé à vous, chère amie, en lisant Dolorida ! […] Aussi plus j’y pense et plus je dis : « C’est dommage !
Les pièces de Molière nous font penser à celles d’Aristophane, qui sont différentes, et les pièces de Destouches, de Brueys, de d’Allainval, de Dancourt, de Marivaux, de Lemercier, d’Étienne, nous font penser à celles de Molière, qui sont plus parfaites. […] Lysidas me fait une nécessité de mettre mes idées anciennes en langage nouveau, non parce qu’il écrit plus mal ou parle moins, simplement qu’autrefois, mais parce qu’il pense avec beaucoup plus de profondeur. […] Et quand on pense qu’il y aurait moyen d’effacer cette contradiction, de les effacer toutes, par urne phrase, une seule petite phrase !
Un voyageur vit en Abyssinie16 un de ses hommes déchiré par un lion ; plusieurs années après, quand il pensait à cet événement, il entendait en lui-même les cris du malheureux, « et il éprouvait la sensation d’un fer aigu qui lui entrait dans l’oreille ». […] « Mais, dit-il, tout, en voyant distinctement dans mon esprit deux ou trois d’entre elles, je ne pus réussir à rendre extérieure l’image intérieure… Au contraire, quelque temps après, je les apercevais de nouveau quand je n’y pensais plus. » — C’est que le réducteur spécial manquait dans l’hallucination ; au contraire, il agissait dans l’attention ordinaire et par cela seul que cette attention était ordinaire. […] « Dans l’occasion dont il s’agit, je me fis donc aussitôt cette question : comment en suis-je venu à penser à mon ami absent ? […] Le 3 août, dit-il, « quoique j’eusse bien dormi, je ne me sentais pas comme à l’ordinaire, je pensais à mon rêve…, et, en me rendant à la porte pour faire mon service de planton, il me semblait que tout le monde me regardait d’un air singulier, et que j’entendais mes camarades et d’autres personnes chuchoter que j’allais être guillotiné ».
Quand nous nous représentons une chose quelconque comme une substance matérielle, en d’autres termes, comme un corps, nous avons éprouvé, ou nous pensons que, dans telles conditions données, nous éprouverions, non pas une seule sensation, mais un nombre et une variété très grande et même indéfinie de sensations appartenant en général à différents sens et tellement liées entre elles que la présence de l’une annonce la présence possible, au même instant, de l’une quelconque des autres. […] Mais, si j’analyse ma croyance, tout ce que j’y trouve, c’est que si ces événements avaient lieu, la possibilité permanente de sensation que j’appelle Calcutta subsisterait encore, et que, si j’étais transporté soudainement sur les rives de l’Hooghly, j’aurais encore les sensations qui, si je les avais maintenant, me conduiraient à affirmer que Calcutta existe ici et maintenant31. — Nous pouvons donc induire de là que les philosophes, aussi bien que les autres hommes, quand ils pensent à la matière, la conçoivent réellement comme une possibilité permanente de sensation. […] Quand nous ne rencontrons plus une sensation sur laquelle nous avions coutume de compter, nous ne pensons pas à nous, mais au corps ; nous disons qu’il a changé de position, de figure, d’étendue, de température, de couleur, de saveur, d’odeur, et, quoique son histoire ne soit pour nous définissable que par la nôtre, nous posons son histoire en face de la nôtre comme une série d’événements en face d’une série d’événements. […] Bien mieux, comme le pensent Bain et Stuart Mill d’après Berkeley, ne sont-ils qu’un pur néant, érigé par une illusion de l’esprit humain en substances et en choses du dehors ?
Pour moi, je pense qu’il est plus aisé de s’accoutumer à une nourriture grossière qu’à des mets délicats et recherchés ; des figues, des raisins, des noix, des amandes, voilà mes délices ; j’aime les poissons dont la rivière abonde : c’est un grand plaisir pour moi de les voir briller dans les filets qu’on leur tend et que je leur tends moi-même quelquefois. […] Au lieu de penser, ils rêvèrent ; leur rêve était beau, mais il était posthume. […] Je ne sais si je dois rire ou pleurer, quand je pense qu’ils trouvent indigne d’eux ce nom de citoyen romain que tant de héros ont fait gloire de porter ! […] que penses-tu ?
« Mon père, dès la première année de son règne, pensa à me désigner moi-même pour son successeur. […] Ce serait bien peu me connaître que de penser ainsi de moi. […] Il peut se faire que, parmi les lettrés, mandarins et autres qui sont répandus dans ce vaste empire, il y en ait qui pensent comme cet insensé et que la crainte seule empêche de s’exprimer comme lui. Ce que je sais, à n’en point douter, c’est qu’il y en a grand nombre qui pensent comme lui sur l’article de la nomination d’un successeur au trône.