Né à Montbard, en Bourgogne, en septembre 1707, il était de cinq ans plus âgé que Jean-Jacques Rousseau ; il avait treize ans de moins que Voltaire et dix-huit de moins que Montesquieu.
Jacques Amyot, dont la meilleure vie et la plus complète a été écrite par l’abbé Lebeuf, était né à Melun le 30 octobre 1513, de parents pauvres et qui, pourtant, le firent étudier.
Né aux bords du lac de Genève en 1749, d’un père pasteur protestant, il fit ses études au collège et à l’académie de Genève ; il y contracta ses premières habitudes de justesse, son tour de dialectique et de raisonnement.
François-Just-Marie Raynouard qui, dans ses premiers essais, se désignait Raynouard (du Var), était né à Brignoles le 8 septembre 1761.
Mme de Motteville, née vers 1621, était de son nom Françoise Bertaut, nièce du poète-évêque, illustre en son temps et encore remarquable pour le sentiment et l’élégance, de ce Bertaut que Boileau a loué de sa retenue, et que Ronsard avait jugé un « poète trop sage ».
Auguste-Frédéric-Louis Viesse de Marmont, qui vient de mourir à Venise le 3 mars 1852, le dernier et le plus jeune d’âge des maréchaux de l’Empire, était né le 20 juillet 1774 à Châtillon-sur-Seine, d’une famille toute militaire.
Flaubert, qui était artiste dans la moelle des os et qui s’en piquait, a exprimé cet état d’esprit avec une précision merveilleuse : selon lui, vous êtes né pour l’art si les accidents du monde, dès qu’ils sont perçus, vous apparaissent transposés comme pour l’emploi d’une illusion à décrire, tellement que toutes les choses, y compris votre existence, ne vous semblent pas avoir d’autre utilité.
Joseph Milsand (1817-1886 ; pseudonyme Antoine Dilmanso) : ce journaliste et essayiste dijonnais, né dans une famille catholique, s’est converti au protestantisme en 1849, après la lecture de Luther.
Ce sont : 1° Les hallucinations individuelles où le conteur rapporte ses propres visions, nées d’un état d’exaltation tel que la terreur de l’obscurité ou même une folie commençante.
Mais, avant Louis XIV, on ne les y avait pas vus nés d’un double adultère et légitimés… ce qui était insensé et stupide, même dans les mots ; car légitimer est un mot qui n’a pas de sens !
Steinthal, qui a travaillé énormément pour arriver à dire que le langage naît dans l’âme d’une manière aveugle.
Hello pouvait se passer très bien de ce Vacquerie qui lui est né dans Lasserre, et qui est bien capable de le compromettre, avec la badauderie transcendante de ses admirations.
J’ai chaque matin l’impression que je viens seulement de naître et que je vois le vaste monde pour la première fois… » Certaines de ses lettres écrites sur ses genoux, à la lueur d’une pauvre bougie, à cinq mètres sous terre, sont d’un grand lyrique.
Le jour où, dans un cerveau d’homme, ce doute est né, que l’étranger n’était peut-être pas forcément un ennemi la conscience humaine s’est élargie soudainement.
Ils naissent de ce que deux représentations de la Relativité, l’une radicale et conceptuelle, l’autre atténuée et imagée, s’accompagnent à notre insu dans notre esprit, et de ce que le concept subit la contamination de l’image.
Elles naissaient en lui, donc elles étaient réelles, que faut-il de plus Et c’est le même principe encore qui le rend indulgent pour quelques hommes, comme saint Paul, dont les violences l’offusquent, et pour beaucoup d’autres, dont les œuvres nous semblent bien inférieures au respect qu’elles inspirent. […] Enfin, il faudra qu’elle triomphe, car il suffit d’être né pour lui échoir en partage ; et si un moment elle joue avec sa proie, c’est en attendant de la dévorer. […] Et l’auteur, comme il le note plus loin, avec beaucoup de clairvoyance, prévient de s’y abandonner : « De toute cette suite de réflexions naît une humeur un peu mélancolique, l’air d’un homme qui vit avec un seul grand chagrin et qui, dès lors, dédaigne le reste, petites douleurs et petits plaisirs. » Ne reconnaissez-vous pas là l’Ecclésiaste et son refrain désolé ou, plus près de nous, ce délicieux Jacques de Comme il vous plaira, dont la tristesse déjà rappelée était faite « de l’essence de trop de choses » ? […] Bourget a été si rapide, que l’homme nouveau est né en lui avant que l’homme ancien ait achevé de périr. […] Plus tard, ses aspirations se précisèrent, et, dans la préface que j’ai déjà citée, il put les résumer en ces termes, aussi parfaitement nets que complètement exclusifs : « Toute littérature qui n’a pas en vue la perfectibilité, la moralisation, l’idéal, l’utile en un mot, est une littérature rachitique et malsaine, née morte » (1868).
Un physiologiste, un homme qui sait ce que c’est qu’un tissu vivant, croire qu’une jonglerie peut faire naître des corps organisés, des corps qui respirent ! […] Quelle femme bien née voudrait se plier à une telle tyrannie ? […] La fête du muguet C’est une fête que j’ai vue naître et que je serais bien fâché de voir mourir.
J’ai commandé à vingt-trois ans le siège de Toulon ; j’ai commandé à Paris en Vendémiaire ; j’ai enlevé les soldats en Italie dès que je m’y suis présenté : j’étais né pour cela… … Moi, je sais toujours ma position.
Je voudrais n’être jamais né.
Il veut et voit le bonheur à notre portée dès à présent : « Ayant tout bien pesé, je trouve que l’homme est né ici principalement pour son propre bonheur.
Née en 1707, elle épousa en 1721, à quatorze ans, le duc de Boufflers, mort de la petite vérole à Gênes, en 1747, à l’âge de quarante-deux ans, et elle ne fut duchesse de Luxembourg qu’en secondes noces, en 1750, M. de Luxembourg étant devenu veuf vers ce même temps.
Un jour, non pas en 1815, mais depuis, sur une question assez peu importante, il monta à la tribune, et débuta ainsi tout à coup : « Que ne suis-je né dans un pays où il suffit de dire : La loi le défend !
Ce qui est positif, c’est, que Loyse Charlin, dite Labé, née en 1525, était fille de Pierre Charlin, dit Labé, marchand cordier.
Il est né voyageur tout autant que peintre, et, dès qu’il se met en route, il nage dans son élément.
— Quant à l’Imitation, je l’ai beaucoup lue et goûtée, mais il ne nuirait nullement à mon amour pour cet admirable petit livre de savoir quand, comment il est né, dans quelle cellule, sous quelle lampe du soir ou quelle étoile du malin.
Je mettrai ici cette dernière demande qui résumait les précédentes, et qui établit les services de Jomini dans sa première carrière d’officier suisse avec toute la précision désirable : « État de services de Henri Jomini, chef de bataillon, né à Payerne, en Suisse, le 6 mars 1779. — Lieutenant dans les troupes helvétiques en 1798. — Capitaine, le 17 juin 1799 — Chef de bataillon, le 26 avril 1800.
Le point de vue auquel se place l’auteur pour juger de la Révolution est celui d’un esprit modéré et judicieux qui, né et élevé dans une république, s’est pourtant dégagé avec les années des maximes démocratiques, mais sans cesser pour cela d’être libéral.
. — Les journaux s’élargirent ; l’annonce naquit, modeste encore pendant quelque temps ; mais ce fut l’enfance de Gargantua, et elle passa vite aux prodiges.
Mais ce droit qui naît, qui se fabrique à vue d’œil, qui tire toute sa force de l’utilité et de la fonction, est faible à d’autres égards : il a besoin de consécration et de complément religieux.
Or, quand Corneille, né en 1606, parvint à l’âge où la poésie et le théâtre durent commencer à l’occuper, vers 1624, à voir les choses en gros, d’un peu loin, et comme il les vit d’abord du fond de sa province, trois grands noms de poëtes, aujourd’hui fort inégalement célèbres, lui apparurent avant tous les autres, savoir : Ronsard, Malherbe et Théophile.
La mémoire de Mme de Krüdner est désormais assurée contre l’oubli, et, ce qui vaut mieux, contre le dénigrement facile qui naissait d’une demi-connaissance.
Sans parler des précurseurs, de Voltaire, de Jean-Jacques Rousseau, les hommes naissent comme des personnifications instantanées des choses qui doivent se penser, se dire ou se faire.
Les graces se trouvent moins dans les traits du visage que dans les manieres ; car les manieres naissent à chaque instant, & peuvent à tous les momens créer des surprises : en un mot une femme ne peut guere être belle que d’une façon, mais elle est jolie de cent mille.
Le p-lus puissant cri qu’une nation ait poussé vers l’avenir, la croyance de la nation juive au Messie, cette croyance, dis-je, naquit et grandit sous l’étreinte de la persécution étrangère.
Ils ont fait naître d’aimables pièces de vers.
Une fille est née de cette rencontre maudite ; on l’a déposée dans une famille de paysans, à Rueil.
Ainsi, parce qu’on est né noble, on sera exclu et privé du chant du rossignol !
Les défauts qu’on y remarque encore par instants, les déviations et les écarts qui naissent surtout de l’impétuosité et du conflit de ses talents divers, ne tiennent peut-être qu’à ce qu’il n’a pas été mis à même par la fortune d’être tout entier et toujours cet homme d’État qu’il est si souvent ; on peut croire qu’il ne lui a manqué que d’être élevé, une fois pour toutes, à son niveau et dans sa plus haute sphère.
Marmontel avait de soixante-seize à soixante-dix-sept ans quand il mourut, étant né le 11 juillet 1723 à Bort en Limousin.
Voici le point très net : ne point continuer la Chambre née avant les événements, ne point la proroger, mais la dissoudre franchement, et consulter l’opinion vive du pays ; obtenir de lui la même Chambre à très peu près peut-être, mais retrempée et munie d’un droit incontestable.
Il était Gascon ou du moins d’une des plus anciennes maisons du Limousin, né vers 1630, et le cadet de deux autres frères qui prirent le parti des armes.
Pour en finir avec les impressions que fait naître cette affaire, je dirai que peut-être, à certains moments, le président fut un peu strict, et se montra plus juste que généreux.
La psychologie naît.
Et ma pensée de ce jour va à notre passé, et aussi à sa fille, que je revois, au moment où elle venait de naître, en sa nudité embryonnaire, devant le feu de cheminée de sa mère.
Un des défauts caractéristiques auxquels se laisse aller celui qui vit trop exclusivement pour l’art et s’attache au culte des formes, c’est de ne plus voir et sentir avec force dans la vie que ce qui lui paraît le plus facile à représenter par l’art, « ce qui peut immédiatement se transposer dans le domaine de la fiction. » Flaubert, qui était artiste dans la mœlle des os et qui s’en piquait, a exprimé cet état d’esprit avec une précision merveilleuse : selon lui, vous êtes né pour l’art si les accidents du monde, dès qu’ils sont perçus, vous apparaissent transposés comme pour l’emploi d’une illusion à décrire, tellement que toutes les choses, y compris votre existence, ne vous semblent pas avoir d’autre utilité.
La comédie éclate dans les larmes, le sanglot naît du rire, les figures se mêlent et se heurtent, des formes massives, presque des bêtes, passent lourdement, des larves, femmes peut-être, peut-être fumée, ondoient ; les âmes, libellules de l’ombre, mouches crépusculaires, frissonnent dans tous ces roseaux noirs que nous appelons passions et événements.
J’observai qu’à la plaine des sablons, un jour de revue, que la curiosité badaude y rassemble cinquante mille hommes, le nombre des masses y seroient infinis en comparaison des grouppes ; qu’il en seroit de même à l’église, le jour de pâques ; à la promenade, une belle soirée d’été ; au spectacle, un jour de première représentation ; dans les rues, un jour de réjouissance publique ; même au bal de l’opéra, un jour de lundi gras ; et que pour faire naître des grouppes dans ces nombreuses assemblées ; il fallait supposer quelque événement subit qui les menaçât.
D’où naît cette division du jour et de la nuit telle que dans la nature même au cercle terminateur de l’ombre et de la lumière elle n’existe pas aussi tranchée ?
Ce genre renferme des choses qui ne sont ni prose, ni poésie, un vain bruit pour l’oreille, qui ne peut ni transmettre un sentiment, ni faire naître une idée.
L’alexandrin, le néo-grec, le néo-classique, est né !
Il montrera qu’il y a toujours, quand on est né poète, un bout de cœur à donner à l’éternel vautour.
Il était né avec l’apaisement, il s’éclipse avec la tempête. — La véritable gloire et la vraie mission de Gavarni et de Daumier ont été de compléter Balzac, qui d’ailleurs le savait bien, et les estimait comme des auxiliaires et des commentateurs.
Dans une page poétique des Ennéades, le philosophe Plotin, interprète et continuateur de Platon, nous explique comment les hommes naissent à la vie.
Si la comparaison des philosophies, qu’elles ont vu naître nous laisse encore incertains, comparons donc leurs institutions mêmes, et les réformes qu’elles leur font subir, — leurs tendances vraiment dominantes ne sauraient de cette façon nous échapper.
Et cette réclame, savante, raffinée, ne portera pas directement sur les livres, ce qui serait grossier et ne contenterait personne ; elle englobera les choses étrangères au travail littéraire et se diffusera, de préférence, sur les sports à la mode, et qu’un homme bien né est susceptible de pratiquer. […] En ai-je fait naître, des espoirs ! […] Elles naissent, à chaque page, sous sa plume, tout naturellement et sans efforts. […] Il dit cependant : Je l’aimai comme la vie, et toute joie, Me sentant naître d’elle comme un fils Pour quelque jour sans fin dont l’aube poigne (sic). […] Cela ne me consolait pas, car les mois passaient et passaient les années, des journaux mouraient, d’autres naissaient qui mouraient encore et M.
Elle ne peut donc s’obtenir qu’à l’aide des engins dont la civilisation dispose ; je veux dire que ces sortes d’amour, qui contrarient l’instinct primordial de la créature humaine, ne peuvent naître que dans des âmes préparées et affinées par une éducation très avant poussée. […] Tout ce que je voulais vous faire observer, c’est qu’un amour, quand la disproportion d’âge est trop considérable, ne peut naître que s’il y a, chez la jeune fille, des raisons assez fortes pour vaincre l’instinct naturel. […] Que l’amour veut partout naître sans dépendance, Que jamais par la force on entra dans un cœur, Et que toute âme est libre à nommer son vainqueur ; Aussi ne trouverais-je aucun sujet de plainte Si pour moi votre bouche avait parlé sans feinte, Et rejeté mes vœux dès le premier abord ; Mon cœur n’aurait eu droit de s’en prendre qu’au sort. […] Vous ne vous rappelez aucun fait probant qui soit resté dans votre mémoire ; c’est un sentiment d’invincible confiance qui semble né de lui-même, le fruit d’une génération spontanée.
Rien n’est moins parisien que le talent de Chateaubriand, Flaubert, Stendhal, Daudet, Maupassant, Loti, Pouvillon, Ferdinand Fabre, Theuriet, sans compter les œuvres nées de l’influence de Tolstoï, Eliot, Tourgueneff et tant d’autres. […] Quand on relit Chateaubriand et Flaubert dans l’unique but de cette comparaison littéraire, on reste confondu de voir pour ainsi dire à chaque page naître et se former la pensée et le style de Flaubert. […] Jamais artiste ne fut mieux né pour son sujet et n’a su rendre avec plus d’exquises délicatesse les infinies nuances du monde aristocratique. […] Il en note au courant de la plume « les frais tableaux » ; il se plaint du « trop de saillie des objets environnants » ; il trouve que « Flaubert a l’impression de la nature champêtre comme au temps de lie né et d’Obermann ». […] Oui, il y a une nature féminine dans ce poète, qui, au lieu de chanter l’amour comme ils font tous, a voulu chanter l’enfant, né de l’amour, plus beau que l’amour et qui remplace l’amour.
II Il était du peuple, du tout petit peuple ; né à Boynes, dans le Gâtinais, d’une mère bourguignonne. […] Il fut infiniment profitable à Veuillot d’être né de petits artisans, d’avoir été un pauvre petit gosse des rues, d’avoir vu son bonhomme de père maltraité par les patrons, d’avoir assisté et participé aux durs chômages, aux privations, aux angoisses pour le pain du lendemain.
Pour l’ordinaire, la divinité des faits de sa vie intérieure n’était qu’une théorie née dialectiquement des principes de sa philosophie ; c’était une conclusion, ce n’était pas une évidence. […] Ensuite, les esprits exercés à la méditation savent se passer de ce secours d’un état fort [voir plus haut, § 3], ou bien, s’il leur faut absolument associer une sensation à leur pensée du moment, ils remplacent avec avantage les sons par l’écriture, qui conserve les idées pour l’avenir, après les avoir aidées à naître.
I L’aîné du comte Xavier et l’un des plus éloquents écrivains de notre littérature, le comte Joseph-Marie de Maistre, naquit à Chambéry le 1er avril 1753. […] Représentez-vous la naissance de la société ; voyez ces hommes, las du pouvoir de tout faire, réunis en foule autour des autels sacrés de la patrie qui vient de naître, tous abdiquent volontairement une partie de leur liberté ; tous consentent à faire courber les volontés particulières sous le sceptre de la volonté générale ; la hiérarchie sociale va se former ; chaque place impose des devoirs ; mais ne vous semble-t-il pas, messieurs, qu’on demande davantage à ceux qui doivent influer plus particulièrement sur le sort de leurs semblables, qu’on exige d’eux un serment particulier, et qu’on ne leur confie qu’en tremblant le pouvoir de faire de grands maux ? […] Nés fort mal à propos, trop tôt ou trop tard, nous avons essuyé toutes les horreurs de la tempête sans pouvoir jouir de ce soleil qui ne se lèvera que sur nos tombes.
Les poètes, ces précurseurs des littératures, naissent parmi eux ; les conteurs leur succèdent ; quelques historiens, jaloux de retrouver dans le passé fabuleux les traces du chemin que leurs races ont fait à travers le monde, recherchent ces traces dans les vieilles traditions et les gravent avec orgueil dans leurs annales. […] Il est né, en effet, d’une haute race aristocratique dans la Russie orientale ; à Orel. […] Pierre était né avec cette qualité, et Boris l’avait acquise.
Hugo était naturellement académicien avant que de naître, et si nous étions encore au temps des merveilles fabuleuses, je croirais volontiers que les lions verts de l’Institut, quand il passait devant le sanctuaire courroucé, lui ont souvent murmuré d’une voix prophétique : « Tu seras de l’Académie ! […] Je le hais parce qu’il est né coiffé 20, et que l’art est pour lui chose claire et facile. — Mais il vous raconte votre gloire, et c’est la grande affaire. — Eh ! […] Ary Scheffer s’est aperçu, — un peu tard sans doute, — qu’il n’était pas né peintre.
Je n’en ai pourtant perdu ni l’estime ni l’amour que doit à son père chaque fille bien née. […] Née entre l’an 1812 et l’an 1863. […] De l’admiration sans bornes naît un courant de sympathie qui lui fait dire des choses qui infailliblement touchent et intéressent l’homme célèbre. […] Elle est née le 11 novembre 1860.
À soixante-deux ans, elle se fit baptiser (elle était née avant le Concordat), et elle eut pour parrain son régisseur. […] La Vierge ouvre ses bras à la courtisane repentie, en disant ce vers, qui appartient à l’espèce des beaux vers, très différents des bons : Je l’ai fait naître au monde : il t’a fait naître au ciel. […] Valentine, en effet, est née d’une maîtresse de piano qui, mariée à Grigneux, l’abandonna pour suivre un amant, accoucha huit mois après, et mourut. […] Si j’étais né dans quelque sinistre maison ouvrière de Charonne ou de la Villette ; si la promiscuité du taudis de famille m’avait gâté dès ma petite enfance ; si l’école sans catéchisme, et les fréquentations de boulevards extérieurs et de « fortifs », et les bals où l’on boit des saladiers de vin rouge avaient achevé de me « déshumaniser » ; si le régime de « Biribi » m’avait décidément rejeté en dehors de la société ; bref, si le sort avait voulu que je fusse présentement le Desgrieux casqué de soie d’une Manon sans faste, — et si toutefois j’avais recueilli, dans ma vie hasardeuse, quelques bribes de littérature, il me semble que je me dirais : — « Les temps progressent ; le bourgeois n’est pas, au fond, si encroûté que je l’avais cru… Jadis, sous l’ancien régime, mes confrères seuls de « la haute » étaient supportés au théâtre ; ils s’appelaient Dorante ou Moncade ; on les surnommait le « chevalier à la mode » ou l’« homme à bonnes fortunes » ; il fallait qu’ils eussent les façons de la cour, qu’ils fussent jolis et qu’ils sentissent bon ; et leurs « marmites » étaient comtesses ou marquises.
Hervieu avait débuté par faire des vers dans le genre Musset, comme ceux-ci, qui sont de 1875 : (Il était né en 1857). […] Hervieu avait débuté par faire des vers dans le genre Musset, comme ceux-ci, qui sont de 1875 : (Il était né en 1857). […] Emile Faguet fut l’homme de la vocation parfaite et qui a rempli exactement toutes les conditions du métier pour lequel il était né. […] Il répondit : « Il y a moi d’abord ; ensuite le Mas du Juge où je suis né, et enfin le pavillon de la Reine Jeanne, dont j’ai fait mon tombeau. […] Supposez Mistral né à Aix ou habitant le Var, tout changeait.
Vous savez bien le mérite de ces deux hommes nés divins.
Les formes de Roederer, sa personne, au premier aspect, n’étaient pourtant pas propres à corriger ces préventions ou ces inimitiés si faciles à naître et à s’entretenir en temps de révolution.
[NdA] Quand j’ai dit qu’on ne connaît pas la personne à qui ces lettres sont adressées, j’ai peut-être été trop circonspect ; je crois, si la discussion était convenable en pareil cas, qu’on pourrait montrer qu’elles sont probablement adressées à la marquise de Nesle, née de Coligny, qui mourut en 1693 dans sa vingt-sixième année : elle en aurait eu vingt-trois ou vingt-quatre au moment de cette liaison.
Boissonade né en 1774, fils d’un militaire gentilhomme qui mourut gouverneur de Castel-Jaloux, se nommait Boissonade de Fontarabie et était de souche noble et ancienne.
Né en octobre 1665, à Paris, sur la paroisse Saint-Eustache, rue du Bouloi, mort à l’âge de soixante-douze ans, en juin 1737, même paroisse, même rue et peut-être même logis, Mathieu Marais est une de ces figures secondaires, mais non vulgaires et nullement effacées, qui peuvent servir à personnifier une génération et toute une classe d’esprits.
J’abonde dans mon faible peut-être, mais il me semble que ces témoignages, nés au moment même de la naissance des livres et avec eux, les font mieux sentir et rafraîchissent l’admiration.
C’est en grande partie la faute du temps où je suis né et que j’ai traversé.
C’est en Bretagne, à Saint-Malo, au mois de juin 1782, que naquit, d’une famille d’armateurs et de négociants, Félicité-Robert de La Mennais : cette famille Robert venait d’être anoblie (sous Louis XVI, je crois) pour avoir nourri à grands frais la population dans une disette.
Arthur n’est pas né méchant, mais il s’est rendu méchant.
Mignet est né à Aix en Provence, le 8 mai 1796.
« Il y a tel arbitrage devant lequel je me fusse incliné, un arbitrage pacifique, né du Sénat même, émané de son honorable Président50, un tribunal devant lequel on aurait exposé et débattu directement, c’est-à-dire en personne, ses griefs et ses raisons.
Les géants ou le dragon que Tristan combat, le bateau sans voile et sans rames dans lequel il se couche, blessé, pour aborder en Irlande où vit la reine, qui seule peut le guérir, cette fantastique broderie ne distrait pas le regard de la passion des deux amants : passion fatale que rien n’explique, qui n’est pas née d’une qualité de l’objet où elle s’adresse, qui ne va pas à la valeur de Tristan, à la beauté d’Yseult, mais à Tristan, mais à Yseult : passion si irraisonnée, si mystérieuse en ses causes, que seul un philtre magique en provoque et figure le foudroyant éclat.
Mais, par une bien fine distinction, tandis que le boiteux, à qui l’on n’a enlevé que la souffrance et l’incommodité, peste toujours d’avoir désormais à travailler, l’aveugle, qui voit la lumière, sent qu’il naît à une vie nouvelle et sa paresse vaincue entonne un hymne d’action de grâces.
Né à Paris, le 21 novembre 1694.
Mais rien n’égale, pour la grâce et la pureté de la peinture, cet amour qui naît comme à l’abri de l’amitié fraternelle ; cet éveil des sens chez le jeune homme qui se trahit le premier, parce qu’il se défie le moins de ce qu’il sent : les troubles de la pudeur qui agitent la jeune fille avant que sa conscience soit avertie, et qui lui parlent sans paroles ; le malaise secret dans ce qui ressemble le plus au bonheur, le premier amour ; les joies permises qui ne laissent guère plus de paix à l’âme humaine que les joies défendues.
Le bon esprit étroit est en France très dangereux, par le soupçon qu’il fait naître et qu’on ne manque pas d’étendre à tout ce qui est dogmatique et moral.
Les poètes et les romanciers, dans la première moitié du xviie siècle, ont proclamé sur tous les tons qu’un honnête homme doit être toujours amoureux, qu’il est l’esclave né des dames ; qu’il doit accepter, le sourire aux lèvres et la soumission au cœur, leurs volontés, leurs ; désirs, leurs caprices.
Le petit Roblot, un apprenti boursier, né pour les affaires, comme un lévrier pour la chasse, rôde dans le salon, à la recherche d’une commandite : Jean lui confie sa nouvelle fortune et se fait, d’emblée, l’associé de cet aigrefin.
Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, héritier d’un nom si beau, qu’il devait rendre plus beau par sa vie et sacré par sa mort, était né le 6 décembre 1721.
Né, Marié, Mort, — que d’ombres n’ont que cette biographie !
Examinons l’homme de lettres en face de ce nouveau pouvoir ; suivons-le à la cour de ce souverain multiple, et constatons les avantages et les dangers qui naissent pour lui de cette position.
De même, une idée commence à être exprimée peu après être née à la conscience, et elle reste présente pendant que nous l’exprimons ; cela est naturel et ordinaire ; en effet, le mot, même dans l’invention, est compris après avoir été suscité ; s’il ne l’est pas, c’est que nous sommes distraits [§ 7], et la distraction est un fait anormal.
Il ne faut pas épuiser le plaisir et en chercher les sources et les racines, parce qu’on atteint l’ennui, ou plutôt parce qu’on le fait naître.
Devant une destinée si noblement, si heureusement remplie, une destinée bénie par la nature et menée à bonne fin par la plus admirable volonté, je sens flotter incessamment dans mon esprit les vers du grand poëte : Il naît sous le soleil de nobles créatures Unissant ici-bas tout ce qu’on peut rêver : Corps de fer, cœurs de flamme, admirables natures !
Et il y a devant nous tous, écrivains ou poètes, des millions de créatures aimantes, souffrantes, altérées de savoir et de croire, et qui demandent : « Pourquoi suis-je né ?
Ainsi naît l’idée d’une Durée de l’univers, c’est-à-dire d’une conscience impersonnelle qui serait le trait d’union entre toutes les consciences individuelles, comme entre ces consciences et le reste de la nature 18.
C’est pour se rassurer qu’on cherche l’approbation, et c’est pour soutenir la vitalité peut-être insuffisante de son œuvre qu’on voudrait l’entourer de la chaude admiration des hommes, comme on met dans du coton l’enfant né avant terme.