Brunetière, dont la sévère méthode, le rigoureux enchaînement de doctrine ont fortement saisi le public : sans nulle concession à la frivolité des auditeurs, il les gagne par l’ardente conviction que son action, sa voix, toute sa personne dégagent.
Ces derniers sont à plaindre, sans doute, comme dévoyés de la droite méthode de l’esprit humain ; mais ils reconnaissent au moins le but idéal de la vie ; ils peuvent s’entendre et jusqu’à un certain point sympathiser avec le savant.
L’éducation théologique du clergé moderne, quoique très sèche, ne peut donner aucune idée de cela ; car la Renaissance a introduit dans tous nos enseignements, même les plus rebelles, une part de belles-lettres et de bonne méthode, qui fait que la scolastique a pris plus ou moins une teinte d’humanités.
Pour qu’un esprit comme Zola ait à peu près renoncé à ses méthodes d’impersonnalité et de document, il faut que le courant des âges soit bien puissant.
Cet éminent penseur n’était pas sans doute un philosophe, et il avoue lui-même qu’il avait peu de goût pour la métaphysique ; mais il possédait au plus haut degré et pratiquait merveilleusement la méthode philosophique : il avait cet esprit de réflexion et de généralisation qui, partout dans les faits particuliers, cherche et découvre les lois générales.
Si la forme convenue est trop étroite pour sa pensée, celle-ci la fait éclater, et l’on voit tout de suite où s’exerçait à tort le rigorisme des méthodes.
Cette méthode d’enseignement en apparence perplexe, douteuse, vacillante, est tout à fait socratique.
Fustel de Coulanges, ce robuste, nous frappe deux ou trois livres avec cette force qu’il a montrée dans son premier, il faudra bien que la Critique et l’opinion littéraire s’occupent de ce premier livre, où une méthode nouvelle et un talent neuf se révèlent.
si libre que soit un auteur dans l’application de sa méthode et dans l’exposition de ses théories attardées, il est des formes littéraires qui sont comme les devoirs de politesse de la pensée.
Richet le prévoit avec une prudence, une circonspection, je ne dirai pas une méthode, car il n’y a guère proprement de méthode en pareille matière, mais une attention patiente qui sentent bien le savant. […] Maintenant, c’est précisément à cette méthode qu’on s’est attaqué, ou plutôt à cette idée génératrice de tout l’art wagnérien. […] D’abord il est des auteurs à qui cette méthode convient parfaitement et d’autres à qui elle convient très peu. — Ensuite George Sand est précisément un des auteurs à qui elle convient le mieux […] Le culte des morts a singulièrement changé de méthode à cet égard. […] Bismarck est plus que tout autre, depuis les Richelieu et les Guillaume d’Orange, l’homme qui n’a qu’une idée et qui la poursuit méthodiquement, régulièrement, mathématiquement, d’un calcul indéfectible et implacable, sans en dévier, pendant toute sa vie ; et qui, au service de cette idée et de cette méthode, a des trésors de volonté, d’énergie et de travail infatigable.
» C’est la méthode. […] Et tout ce qu’il accorde à lui-même, c’est la patience, la méthode et l’attention d’un observateur. […] Blanc, professeur émérite et « créateur de l’okygraphie, méthode couronnée par le jury de l’Instruction publique ». […] Comme Feinaigle, à Munich, avait chapardé la, méthode von Arétin, Guivard eut, à Paris, le désir de confisquer la méthode Feinaigle, ci-devant von Arétin. […] Descharmes borne le tort des deux bonshommes à ceci : défaut de méthode.
Sainte-Beuve, un jour, a lui-même exposé cette méthode, et il y voyait son principal titre auprès de la postérité. […] Sauf cet oubli « personne ne s’est montré plus fidèle sectateur des anciens Grecs, plus imbu de leur esprit, plus naturellement et invinciblement enclin à suivre leurs méthodes. […] D’abord, comme M. de Talleyrand le disait de la théologie, elle donne de la subtilité à l’esprit ; il n’y a pas d’exercice plus fortifiant ; on en sort muni de méthodes et tout préparé pour les sciences particulières. […] Nulle part on ne pourra mieux appliquer la méthode de Sainte-Beuve, qui pour comprendre un grand individu, employait la physiologie, notait les liens du sang, observait les parents et les ancêtres. […] Son procédé est la méthode déductive qui, écartant l’observation, dédaignant l’expérience et l’histoire, construit la société d’après un axiome préconçu.
On verra que l’application de ma méthode à la poésie épique s’accorde par sa conformité avec les formules analytiques que j’ai appliquées à la poésie dramatique. […] Si vous répandez sur les matières littéraires les clartés de votre simple raison, et si vous n’en jugez que par un tact d’habitude, vos discours ne semblent pas assez fondés en principes, et l’on vous demande de classer les objets avec plus de méthode. […] c’est qu’il faut s’attacher au fonds qui constitue les choses, et qu’un cours de littérature vide de méthode, ne me paraît pas tendre aux progrès de l’art de composer et d’écrire. […] Mais ne voulant plus rien laisser de vague dans la doctrine littéraire, je dois prévenir attentivement jusqu’aux moindres objections à ma méthode analytique, et entrer avec scrupule dans tous les détails sans crainte d’être minutieux. […] Tel est, je crois, l’avantage de ma stricte méthode, où la critique ne peut rien mêler, ni rien confondre.
Quelle dissemblance dans la hiérarchie des sentiments, dans les rapports mutuels, dans les habitudes prises, dans les méthodes usitées ! […] Certes, il atteste une science variée, solide, puisée aux sources, réglée par d’excellentes méthodes. […] Richelieu, lui aussi, a écrit son Discours de la méthode. […] « Ce que les autres enfants, dit un de ses biographes, font en enfants, lui le fit avec méthode. […] Cette pureté accompagnée de grâce et de beauté s’empare de lui au point de changer sa méthode, ses systèmes, sa notion du bien et du mal, sa vision des hommes et des choses.
Il était excellent par la méthode, la rectitude et la faculté de construire. […] Ce n’était pas trop de sa prudence, de son expérience, de son savoir, de ses méthodes pour éviter les méprises. […] Seul et livré à lui-même, Antoine péchait par la méthode. […] Pascal promet les solutions, les donne sans rien cacher, mais sans faire valoir sa méthode, souvent sans la laisser paraître. […] Son esprit, accoutumé aux méthodes transcendantes, se rit de nos trop simples procédés d’exposition et de critique.
Par la méthode contraire, Fénelon s’abîme et s’éblouit dans l’infinité des détails ; et si sa direction a quelque effet, c’est d’exciter stérilement notre curiosité sur nous-même. […] Il a toutes les qualités des plus illustres : le goût du vrai, qui perce jusque dans ses erreurs, lesquelles n’en sont le plus souvent que l’excès ; l’amour de la règle, qu’il porte jusque dans les insurrections du sens propre ; l’accord du caractère et des écrits, par où les grands esprits de ce siècle en sont aussi les plus honnêtes gens ; l’éducation par les deux antiquités chrétienne et païenne : par la première, pour la science de l’homme ; par la seconde, pour la méthode et l’art ; enfin, toutes les qualités du langage qui font durer les livres français : la clarté, la précision, la propriété, avec un tour vif et facile, qui paraît comme la physionomie de ce grand homme dans sa ressemblance avec ses illustres contemporains. […] Les Dialogues sont une imitation du Gorgias de Platon, et Fénelon s’est heureusement inspiré de cette méthode de Socrate amenant peu à peu son interlocuteur, par la douce insinuation de la logique familière, à se dépouiller de ses préjugés et à se laisser surprendre en quelque sorte par la vérité.
Or les neuf cent quatre-vingt-dix-neuf tentatives avortées, qui sont le nécessaire cortège d’un chef-d’œuvre, deviennent horribles avec la méthode réaliste ; elles sont simplement médiocres et décolorées avec la méthode classique. […] Le sentiment passionné nous force à démarquer et à immatérialiser plus ou moins nos représentations des choses : dans le souvenir comme dans la flamme se brûlent toutes les impuretés de la vie ; vouloir les faire revivre, c’est souvent, par trop de conscience, être infidèle à la méthode véritable de la nature et à la marche naturelle de l’esprit.
Avant lui, on réservait cette méthode pour les plus petits objets. […] Mais la méthode introduite par Callot a trouvé de célebres imitateurs, & paraît même avoir entiérement prévalu aujourd’hui. […] J’ai voulu mettre la morale en action pour la faire goûter à ceux qu’elle ennuiroit dans un traité méthodique & même dépourvu de méthode. […] Il demanda à Descartes sa méthode pour conduire à la raison, méthode qui offre, en effet, le seul moyen de parvenir à raisonner. […] Elle trouva un puissant appui dans l’Esprit des Loix ; ouvrage sublime & profond, où le Génie remplace la méthode, où l’on trouve plus que l’Auteur n’a paru y mettre ; ouvrage, enfin, qui force à penser ceux même qu’il n’instruit pas.
L’expérimentation peut, en effet, être dirigée suivant deux méthodes en rapport avec deux buts bien différents : dans un cas, on institue l’expérience d’après une méthode arrêtée d’avance pour arriver à connaître les lois d’un phénomène dont la nature est déterminée clairement. […] Les exemples qu’on rencontrera dans ces leçons sont plus spécialement relatifs à cette dernière méthode d’investigation expérimentale. […] J’ai ajouté que la méthode inverse me paraissait préférable. […] La dernière méthode résout des questions qu’on ne pourrait pas aborder par le point de vue anatomique. […] Cette action sera démontrée par la méthode des digestions artificielles se passant en dehors de l’animal.
Ce qu’alors l’esprit fait, avec méthode et réflexion, il nous semble qu’il le fait à chaque instant d’une manière instinctive dans l’interprétation de la parole intérieure ou extérieure, c’est-à-dire dans la succession de nos pensées. […] Le psychologue qui scrute l’inconscient doit s’efforcer de faire cette distinction — ce n’est pas chose facile — et, s’il y parvient, ne retenir dans son domaine, du moins dans son premier et principal domaine, que l’inconscient psychologique, qui seul est vraiment psychique. — Mais, si la psychologie ne saurait être renfermée dans les limites étroites de l’observation qui lui est propre, elle ne peut non plus être bornée à l’étude de la succession consciente ; en effet, si l’hypothèse est nécessaire et légitime pour lui permettre d’embrasser tout son objet, la même méthode ne peut être condamnée quand on l’emploie à dépasser ce même objet pour trouver dans l’inconscience absolue les conditions, exprimées en termes psychiques, des faits compris dans la succession consciente. […] Descartes, Discours de la méthode, II. [Voir Descartes, Discours de la méthode, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, 2e partie, p. 44 : « La seule résolution de se défaire de toutes les opinions qu’on a reçues auparavant en sa créance n’est pas un exemple que chacun doive suivre ; et le monde n’est quasi composé que de deux sortes d’esprits auquels il ne convient aucunement.
C’est précisément celle où, d’après le système de perfectibilité, les méthodes analytiques font disparaître toutes les erreurs, où la philosophie répand toutes les lumières, où la démonstration doit passer enfin des sciences exactes dans l’art de gouverner les hommes. […] On réfutera, en lui répondant, quelques autres écrivains du même parti, qui ont mis plus de méthode dans leurs raisonnements, mais qui n’ont guère mieux prouvé ce qu’ils voulaient établir. […] Quand des preuves de raisonnement on passe aux preuves historiques, cette perfectibilité sociale, due aux méthodes philosophiques, ne paraît pas avoir plus de fondement. […] Une main cachée et toute-puissante ramène, dans le monde moral, comme dans le monde physique, des événements qui renversent toutes nos méthodes et trompent toutes nos combinaisons. […] On propose ce dilemme à tous ceux qui ne cessent de vanter les progrès de la méthode et de la bonne dialectique : on les supplie de faire ce qu’ils conseillent, et de joindre quelque fois l’exemple au précepte.
En tête de chaque partie vous apercevez un tableau synoptique et analytique, avec tirets, accolades, chaque division engendrant des subdivisions, chaque subdivision engendrant des sections, chaque section engendrant des sous-sections : de la maladie en général, de la mélancolie en particulier, de sa nature, de son siége, de ses espèces, de ses causes, de ses symptômes, de son pronostic ; de la cure par moyens permis, par moyens défendus, par moyens diététiques, par moyens pharmaceutiques : selon la méthode scolastique, il descend du général au particulier, et dispose chaque émotion et chaque idée dans une case numérotée. […] Ajoutez encore sa méthode. […] Bacon décrit et prédit ici la science et l’industrie moderne, leur correspondance, leur méthode, leurs ressources, leur principe, et après plus de deux siècles, c’est encore chez lui que nous allons chercher aujourd’hui la théorie de ce que nous tentons et de ce que nous faisons. […] Comme les littératures et les religions, les méthodes et les philosophies sortent de l’esprit du siècle ; et c’est l’esprit du siècle qui fait leur impuissance comme leur pouvoir. […] Le pivot tourne en ce moment, et voici qu’une révolution de la grande roue commence, apportant une nouvelle conception de la nature, et par suite la portion de méthode qui manquait.
C’est la méthode de Taine qu’il adopta pour pénétrer l’esprit de l’homme et pour commenter ses écrits. […] Giraud, qui sait les droits tout aussi bien que les devoirs de la critique, n’a-t-il pas exprimé, sur la méthode de recherche de Taine et sur la valeur documentaire de ses écrits, quelques-unes des réserves les plus nécessaires ? […] Il les eût redoutées comme venant trop tôt, s’il avait abordé leurs exposés de résultats avec cette disposition d’esprit que donnent l’éducation spéciale reçue à temps et l’initiation, acquise lentement, aux méthodes de laboratoire. […] Giraud applique à ses études la méthode qu‘il avait, à peu de chose près, suivie pour écrire son Essai sur Taine. […] Au sortir du collège, il poursuit sans méthode, mais sans répit, ses investigations d’impatient chasseur d’idées, d’émotions, d’images.
Bien mieux, quand il s’agit de démêler les impulsions primitives, il garde, à côté de l’amour-propre, une place indépendante et supérieure pour la pitié, la sympathie, la bienveillance, « la bienfaisance », pour toutes les affections généreuses du cœur qui se donne et se dévoue sans calcul ni retour sur soi Mais auprès de lui, en voici d’autres, froids et bornés, qui, selon la méthode mathématique des idéologues403, construisent la morale à la façon de Hobbes. […] Discours de la méthode.
Pour bien comprendre cela, il faut avoir l’habitude de la critique des textes et de la méthode historique ; or voilà ce que les mathématiques ne donnent en aucune façon. […] Je dois la clarté de mon esprit, en particulier une certaine habileté dans l’art de diviser (art capital, une des conditions de l’art d’écrire), aux exercices de la scolastique et surtout à la géométrie, qui est l’application par excellence de la méthode syllogistique.
Considérez les problèmes de la science dans leur origine, dans leur nature, dans leur méthode de solution, et vous verrez se maintenir du commencement à la fin ce caractère à la fois sensitif, émotionnel et appétitif, dont la science ne peut se défaire. […] Examinons maintenant la méthode générale que suit la pensée pour résoudre ce problème et les autres qui s’y rattachent.
Mendès (Lieder) avaient tenté quelque chose d’approchant, l’un avec une richesse de vocabulaire, l’autre avec une virtuosité de syntaxe, qui espacent aisément les rivaux… « On trouve, d’ailleurs, des ancêtres aux méthodes les plus personnelles, et celle-ci serait mauvaise si elle était sans famille. […] Venu des bords latins de cette terre provençale où flottent encore parmi l’harmonieux souvenir d’Hellas, ces images de beauté et ces méthodes précises qu’y apportèrent les colons phocéens et les architectes des camps proconsulaires, il reste fidèle au nombre, à la sonorité, à l’intégrité de la forme.
La méthode de Villeroi, d’ailleurs, est plutôt expectante.
Elles sont, si la comparaison est permise, comme les œuvres mêmes de la nature et de Dieu : c’est une matière infinie d’étude et de contemplation. » M. de Sacy, certes, a ses défauts, et je puis dire qu’ayant habituellement suivi une tout autre voie, une tout autre méthode que la sienne en critique littéraire, j’y suis sensible, à ces défauts, comme il doit l’être aux miens : il a ses redites, il a ses longueurs ; il a des excès de louange sans nuances à l’égard de certaines personnes ; il a des humilités soudaines par lesquelles il se dérobe et s’interdit presque le droit de juger en des cas où il serait sans doute très compétent : voilà les inconvénients de sa manière et qui sont presque des conséquences de ses vertus.
Est-il donc bien nécessaire d’en passer par la méthode de Gervinus pour sentir et admirer La Fontaine ?
Une fois mère d’un fils, d’un héritier du trône, et se sentant des droits, se voyant néanmoins toujours tenue en suspicion, en butte aux mauvais procédés et à l’espionnage des Schouvaloff, favoris de l’Impératrice, séparée de Soltikoff qu’elle aime (le premier qu’elle ait aimé), privée de voir son fils28, elle résolut de changer de méthode et de ne plus affecter tant de douceur, et de soumission : « Comme dans ma solitude (après ses couches) j’avais fait mainte et mainte réflexion, je pris la résolulion de faire sentir à ceux qui m’avaient causé tant de divers chagrins, autant qu’il dépendait de moi, qu’on ne m’offensait pas impunément, et que ce n’était pas par de mauvais procédés qu’on gagnait mon affection ou mon approbation.
La touche de Bossuet, en devenant plus large et plus sûre avec les ans, n’a jamais hésité, et la marche de son éloquence n’a rien à faire avec la méthode de Boileau.
Non qu’il n’y ait eu des Anciens qui aient eu eux-mêmes cette méthode d’examen et d’analyse, la seule vraie, la seule capable de mener à bien l’esprit humain dans la voie du progrès et des connaissances positives ; excellent Plutarque, ce ne furent jamais toi ni tes pareils, avec ces traditions de bonhomie crédule qu’on vient nous vanter un peu tard et qui auraient éternisé le Paganisme !
Devant le succès de cette méthode — apanage des esprits malades ou des corps débiles — il arriva ceci : que loin de chérir l’équilibre et la force, on se prit à aimer leurs contraires.
Mais si la méthode et la précision du raisonnement, le style, les idées accessoires sont susceptibles de perfectionnement, les discours des modernes peuvent acquérir, par leur ensemble, une grande supériorité sur les modèles de l’antiquité ; et ce qui appartient à l’imagination même produirait nécessairement plus d’effet, si rien n’affaiblissait cet effet, si tout servait au contraire à l’accroître.
Ces deux méthodes contiennent toutes les argumentations littéraires comme toutes les démonstrations scientifiques : la raison humaine n’a pas d’autres voies ; elle ne sait point autrement rendre compte de ce qui est ni établir ce qui doit être.
Ce fut dans les camps et au milieu des hasards d’une vie aventureuse que Descartes médita sa méthode.
Si, par la méthode que j’ai suivie, j’ai découvert une autre madame de Maintenon que celle dont nous avons été entretenus jusqu’à présent, si seulement je puis faire remarquer quelques traits échappés aux recherches et à la sagacité d’un biographe tel que M.
Je chante bien, sans beaucoup de méthode ; j’ai même assez de musique pour me tirer d’affaire avec les connaisseurs.
C’est surtout par sa méthode hardie et libre, par son principe de l’examen et du doute, que Descartes a bien mérité de la personne humaine ; mais ce n’est là pour lui qu’un moyen de recherche, ce n’est pas sa philosophie même.
D’un principe immanent à sa méthode elle sacrifie quelque chose à une hypothèse immédiatement vérifiable et qui donne tout de suite des résultats utiles : si l’avantage se maintient, ce sera que l’hypothèse était vraie par un côté, et dès lors cette hypothèse se trouvera peut-être un jour avoir contribué définitivement à établir le principe qu’elle avait provisoirement fait écarter.
Je n’ai point tant de prétention que d’avoir un système : j’essaye tout au plus de suivre une méthode. Un système est une explication de l’ensemble, et indique une œuvre faite ; une méthode est une manière de travailler et indique une œuvre à faire. […] Cette méthode poétique ranime-t-elle des êtres éteints, ou forge-t-elle des êtres imaginaires ? […] Mais prenez l’autre méthode : entendez comme M. […] Michelet a l’instinct pour méthode : c’est pourquoi il glorifie l’instinct, hier dans le peuple, aujourd’hui dans les bêtes.
J’entends par là qu’en polémique il a diverses méthodes et qu’il ne dédaigne point l’intuitive, quand la déductive ne suffit pas. […] Je viens de lire les leçons professées à l’École normale par cet habile maître de conférences, sur l’Évolution de la critique depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, et je n’éprouve aucun déplaisir à dire très haut que les idées y sont conduites avec beaucoup de méthode et mises dans un ordre heureux, imposant, nouveau. […] Par le tour général de l’intelligence, par la méthode, il se rattache à l’école de M. […] Il était doué pour ces études physiologiques et pathologiques des fonctions de l’âme, et destiné à professer dans ces cliniques du génie qui exigent un sens droit, l’esprit scientifique, une observation pénétrante et froide, des méthodes sûres.
L’illusion dont nous venons d’expliquer le mécanisme a pour cause première l’emploi d’une méthode d’observation dont les défauts ont été depuis longtemps signalés : l’observation du présent est toujours une expérimentation, c’est-à-dire une observation volontaire ; or il est difficile que le pouvoir personnel, une fois suscité, n’ait pas d’autres effets que ceux qu’on lui demande ; la volonté est une force dont l’action ne saurait être exactement limitée à l’avance ; je veux observer, et j’observe ; mais, en même temps, j’invente, je crée dans une certaine mesure l’objet de mon observation ; à vrai dire, j’éprouve mes forces, alors que je voulais seulement constater ma nature, et je prends pour mon état normal et constant les effets d’une excitation passagère. Tels sont les motifs pour lesquels nous récusons la méthode employée par les partisans de l’image tactile. […] Plus le psychologue persévère dans cette méthode, plus il use de la parole intérieure et moins il est près de la connaître, car elle s’habitue, pour ainsi dire, à son rôle ; elle ne peut devenir objet que par le souvenir, et, pour que le souvenir ait lieu, il faut que la réflexion dialectique fasse silence, c’est-à-dire qu’elle s’arrête, et, avec elle, le discours intérieur qui la traduit ; car l’invention et la reproduction ne peuvent coexister ; toute phrase intérieure nouvelle plonge dans un oubli presque toujours définitif la phrase intérieure qui la précédait dans la conscience.
Il me semble que cette méthode, en éliminant les sonnets, n’aurait pu qu’ajouter à la valeur générale du Pianto. […] Non seulement, et tout le monde le comprendra sans peine, c’est la dernière des méthodes, mais c’est le renversement de toute logique, l’abolition formelle de toute pensée scientifique. […] M. de Châteaubriand applique à ces deux grands hommes la méthode qu’il a si souvent et si malheureusement mise en pratique, la méthode de l’universalité. […] La méthode est la même, les résultats devaient être pareils. […] Il y aurait de la témérité à se prononcer ; mais d’avance nous pouvons assurer que chacun des trois sera nécessairement amené à modifier sa nature, à élargir le cercle de ses études, et ne pourra poursuivre ses travaux qu’à la condition de changer sa méthode.
. — Sa méthode mathématique. — En quoi il se rapproche de Descartes. — Sa morale, son esthétique, sa politique, sa logique, sa psychologie, sa métaphysique. — Esprit et objet de sa philosophie. […] Pour comble, le fanatisme s’était changé en institution : le sectaire avait noté tous les degrés de la transfiguration intérieure, et réduit en théorie l’envahissement du rêve : il travaillait avec méthode à chasser la raison pour introniser l’extase. […] De là chez lui une méthode et un style d’une sécheresse et d’une vigueur extraordinaires, les plus capables de construire et de détruire ; de là une philosophie qui, par l’audace de ses dogmes, a mis dans une lumière immortelle une des faces indestructibles de l’esprit humain. […] Il a pratiqué d’avance la méthode de Condillac, remontant dès l’abord au fait primordial, tout palpable et sensible, pour suivre de degré en degré la filiation et le parentage des idées dont il est la souche, en sorte que le lecteur, conduit de chiffre en chiffre, peut à chaque moment justifier l’exactitude de son opération et vérifier la valeur de ses produits. […] C’est la méthode des mathématiques qu’il donne aux sciences morales, lorsqu’il démêle comme les géomètres deux idées simples qu’il transforme par degrés en idées plus complexes, et qu’avec la sensation et le désir il compose les passions, les droits et les institutions humaines, comme les géomètres avec la ligne courbe et la ligne droite composent les polyèdres les plus compliqués.
Ce n’est pas au courant de la plume qu’il s’amuse à se ressouvenir de loin et en vieillissant, comme fait Retz ; méthode toujours scabreuse, source inévitable de confusions et de méprises. […] Nous avons un récent et un excellent exemple de cette méthode de composition historique dans l’ouvrage de M.
En somme les exagérations de l’école libérale en économie politique ne sont qu’une application spéciale de la même méthode. […] Il n’en reste pas moins que chacun de nos actes soulève naturellement un conflit de devoirs, que ces conflits ne peuvent toujours se résoudre spontanément pour le mieux, et que c’est une singulière méthode pour les éviter ou les terminer que de ne pas vouloir y prêter attention.
La méthode synthétique que nous nous proposons de suivre a, si nous ne nous trompons, l’avantage de rattacher non seulement la physiologie à la psychologie, mais encore la psychologie à la philosophie générale. En effet, si cette méthode étudie des conditions de changement interne et externe, c’est-à-dire des forces psychiques, elle étudie aussi des idées, et principalement les idées qui sont le fond même de la métaphysique.
Mais notre méthode va plus loin encore, sans pour cela tomber dans les jeux de logique hégélienne. […] Prétendra-t-on que de tels problèmes soient factices et qu’une telle méthode soit artificielle, alors que, tout au contraire, nous rétablissons dans la question un élément capital négligé à la fois par les déterministes et par les indéterministes : l’idée de la liberté et de son action ?
Notre génération était tout imprégnée des théories et de la méthode de Darwin ; nous avions lu et relu dix fois l’Origine des Espèces, et nous étions convaincus que ce livre illustre contenait le commencement de la fin de la philosophie. […] Une culture sans tradition et sans méthode est favorable, au contraire, au vagabondage et à l’anarchie.
Duclos, comme tous les grammairiens de son école depuis Arnauld jusqu’à Volney et à M. de Tracy, vise trop à émonder l’arbre qu’il a sous les yeux et à le tailler régulièrement, avec méthode.
On dit volontiers du mal de la rhétorique, et à moi-même cela a pu m’arriver quelquefois : pourtant dans ces genres officiels et où la cérémonie entre pour quelque chose, dans ces sujets que l’on ne choisit pas et que l’on ne va point chercher par goût, mais qui sont échus par le sort et imposés avec les devoirs d’une charge, il y a un art, une méthode et des procédés de composition qui soutiennent et qui ne sont nullement à dédaigner ; si on peut les dénoncer et les blâmer par instants en les voyant trop paraître, on souffre encore plus lorsqu’ils sont absents et qu’au lieu d’un orateur on n’a plus devant soi qu’un narrateur inégal, à la merci de son sujet, avec tous les hasards de la superfluité ou de la sécheresse.
Je sais des hommes d’étude et de lecture approfondie qui placent Fleury très haut, plus haut qu’on n’est accoutumé à le faire aujourd’hui, qui le mettent en tête du second 265 rang ; ils disent « que ce n’est sans doute qu’un écrivain estimable et du second ordre, mais que c’est un esprit de première qualité ; que ses Mœurs des israélites et des chrétiens sont un livre à peu près classique ; que son Traité du choix et de la méthode des études, dans un cadre resserré, est plein de vues originales, et très supérieur en cela à l’ouvrage plus volumineux de Rollin ; que son Histoire du droit français, son traité du Droit public de France, renferment tout ce qu’on sait de certain sur les origines féodales, et à peu près tout ce qu’il y a de vrai dans certains chapitres des plus célèbres historiens modernes, qui n’y ont mis en sus que leurs systèmes et se sont bien gardés de le citer ; que Fleury est un des écrivains français qui ont le mieux connu le Moyen Âge, bien que peut être, par amour de l’Antiquité, il l’ait un peu trop déprécié ; que cet ensemble d’écrits marqués au coin du bon sens et où tout est bien distribué, bien présenté, d’un style pur et irréprochable, sans une trace de mauvais goût, sans un seul paradoxe, atteste bien aussi la supériorité de celui qui les a conçus. » Pour moi, c’est plutôt la preuve d’un esprit très sain.
Je sais qu’en somme l’ordre d’idées qu’il embrasse et qu’il soutient est celui qui date de Platon et qui a partagé le vieux monde par opposition à la méthode d’observation, à celle d’Aristote.
parce qu’un homme de bon esprit, étudiant les sciences, méditant sur les faits naturels, sur les lois qui les régissent, sur les origines mystérieuses et les transformations qui s’y opèrent, ne peut arriver à concevoir l’idée de Création proprement dite, et qu’il accepte plus volontiers l’idée d’une succession continue, avant comme après, pendant un temps infini, — cet homme qui, en raison de cette conception qui lui paraît la plus probable, ne peut avoir les mêmes idées que vous sur la Genèse et l’origine du monde ; — vous qui n’avez nulle idée des sciences proprement dites ni de leurs méthodes, ni de leurs résultats, ni de leur progrès continuel et croissant, vous l’insulterez pour ce fait seul, — lui qui est d’ailleurs un savant de mérite, un honnête homme, un sage !
Monmerqué, le plus instruit et le plus aimable des amateurs, le plus riche en documents, en pièces de toutes sortes, si au fait des sources et si porté à les indiquer, n’avait pas en lui l’esprit de critique et d’exacte méthode qui mène à terme et pousse à la perfection un travail de ce genre ; il fallait qu’un philologue de profession et à la fois ouvert à toutes les belles-lettres, un homme qui a fait ses preuves dans l’érudition antique la plus délicate et la plus ardue, et qui sait, à l’occasion, en sortir, apportât dans cette étude moderne les habitudes de la critique véritable et classique, pour que toutes les garanties, celles de la fidélité et du goût, se rencontrassent réunies : j’ai nommé M.
Aristote et Descartes, avec leur méthode, viendront assez tôt ; assez tôt commencera la critique : qu’elle ne saisisse pas l’enfant au sortir du berceau.
Les premières fois que j’eus l’honneur de causer avec lui, je crus m’apercevoir que, si on le laissait faire, il aimait assez la méthode de Socrate, c’est-à-dire à vous supposer quelque idée fausse que souvent vous n’aviez pas, et à se donner le plaisir de la réfuter en se faisant naturellement la belle part, — un peu comme Béranger.
L’esprit humain ne peut avoir son développement, ne peut faire de véritables progrès, qu’en arrivant à l’impartialité la plus absolue, en effaçant au-dedans de soi la trace de toutes les habitudes, de tous les préjugés, et se faisant, comme Descartes, une méthode indépendante de toutes les routes déjà tracées.
Il appartient à ce groupe qui finira par s’emparer du principe cartésien, de la méthode scientifique, qui les déviera pour les séparer de la religion et y trouver un moyen de la battre.
Psychologie et science, art de penser et art de raisonner, méthode exacte et logique serrée, c’est ce dont il ne s’inquiète guère, et c’était précisément tout ce qui faisait l’intérêt, la valeur, l’originalité du xviiie siècle, la meilleure moitié de ce qui faisait l’intérêt, la valeur, l’originalité du xviie siècle.
Elle règne même dans les lycées, où l’on fait de la philologie en huitième et où l’on initie aux « nouvelles méthodes » les petits garçons à grands cols et à culottes courtes Je respecte beaucoup cette manie.
Rochefort déploie, à développer l’absurde, de remarquables qualités d’ordre et de méthode et une très réelle puissance d’imagination.
Toute une méthode historique, celle de l’histoire à jugements, est doucement bafouée en ce seul mot d’un écrivain intelligent et spirituel… Si l’on ne lit ainsi, on ne comprend pas.
Le présent livre a précisément pour but d’esquisser une méthode qui mène à les découvrir.
Ce que nous devons surtout nous assimiler dans le théâtre de Wagner, c’est la rigoureuse logique de ce créateur puissant, son instinct de la scène, sa large et humaine méthode dramatique.
Cela même ne suffirait pas : il faudrait encore que la reine reconnût la nécessité de s’occuper des affaires avec méthode et suite ; il faudrait qu’elle se fit la loi de ne plus accorder une demi-confiance à beaucoup de gens, et qu’elle donnât en revanche sa confiance entière à celui qu’elle aurait choisi pour la seconder.
Le second défaut de cette méthode, avons-nous dit, est de rendre l’histoire inutile.
Mais il est beaucoup moins innocent de ne pas mettre roman sur certains livres d’histoire. » Les sévères méthodes critiques d’aujourd’hui sont venues réprimer ces fantaisies individuelles.
Faute de préjugés on admet des fictions convenues : il ne s’agit pas de savoir si cette méthode est bonne, il suffit qu’elle soit inévitable ; on n’a pas de choix.
J’ai peine à comprendre comment, avec le sentiment progressif qui travaille les esprits, on reste cependant attaché aux méthodes stationnaires.
Si nous voulons donc résoudre le problème que nous posions tout à l’heure, notre méthode devra être, conformément à ces principes, d’essayer tour à tour, dans les chapitres qui vont suivre, l’induction et la déduction, — c’est-à-dire, dans l’espèce, les constatations historiques et les démonstrations psychologiques.
L’idée que nous pourrions avoir à créer de toutes pièces, pour un objet nouveau, un nouveau concept, peut-être une nouvelle méthode de penser, nous répugne profondément. […] Plutôt que d’en venir à cette extrémité, notre raison aime mieux annoncer une fois pour toutes, avec une orgueilleuse modestie, qu’elle ne connaîtra que du relatif et que l’absolu n’est pas de son ressort : cette déclaration préliminaire lui permet d’appliquer sans scrupule sa méthode habituelle de penser et, sous prétexte qu’elle ne touche pas à l’absolu, de trancher absolument sur toutes choses. […] Nulle part l’impuissance de cette méthode ne s’étale aussi manifestement que dans les théories de la vie. […] Mais il ne s’aperçoit pas qu’il procède lui-même selon cette méthode, en la tronquant simplement.
Remarques sur le système et la méthode. […] On pourrait presque avancer que c’est sa méthode tout entière. […] Cette méthode exige que le but soit perpétuellement voilé pour qu’on s’en croie très loin quand on y touche, et que brusquement il apparaisse. […] Pour prouver le christianisme, il n’y a qu’une vraie méthode, c’est de remettre l’idée de création en honneur et en créance. […] Cela se voit au ton et à la méthode de son livre de la Littérature.
La méthode est d’autant plus légitime en Russie que dans ces masses jeunes, à peine travaillées, soumises à des développements uniformes, les différences individuelles sont moins accusées. […] Pour résumer nos idées sur ce que devrait être le réalisme, je cherche une formule générale qui exprime à la fois sa méthode et son pouvoir de création. […] Après lui, on inventera des noms nouveaux, on raffinera sur la méthode, on ne changera rien aux procédés du maître de Rouen, ni surtout à sa conception de la vie. […] L’esprit russe est naturellement enclin aux travaux critiques ; il y apporte rarement la méthode, l’impartialité et la largeur de vues auxquelles nos maîtres nous ont habitués. […] Tourguénef s’est tenu à cette méthode équitable dans ses premières études sociales ; dans les dernières, Fumée et Terres vierges, il intervient visiblement.
La méthode même pour arriver à la science n’était pas découverte. […] Les inconvénients de la méthode qui conclut de l’individu à l’espèce sont bien plus sensibles et plus graves pour ce qui concerne la morale du précepte, la règle du devoir. […] Descartes n’a pas, si vous le voulez, fait avancer chacune des sciences à part ; mais, surintendant de la science en général, il en a embrassé d’un coup d’œil l’ensemble, et il y a introduit les méthodes qui permettent le progrès dans toutes les branches. […] Il en résulte aussi que sa méthode n’a pas été toujours celle du véritable artiste, chez qui une individualité ne naît pas du rapprochement de plusieurs pièces de rapport. […] Telle n’est pas, en général, la méthode de La Bruyère, quoique les facultés poétiques ne lui manquent pas, comme nous le reconnaîtrons plus tard.
Je regrette, que la méthode de M. […] Sa méthode en cette affaire, méthode bien plus habile, n’est pas de dissimuler ses emprunts, c’est de montrer combien il est supérieur à son modèle. […] Vous voyez bien que c’est un procédé constant, que c’est une méthode ? […] oui, c’est une méthode, et j’affirme que c’est la bonne. […] Dans Athalie, la méthode n’est point inverse, elle n’est pas vraiment changée ; mais elle admet une pensée première plus large.
Sa méthode historique est une méthode expérimentale. […] Dans l’ordre intellectuel, une méthode vaut exactement ce que vaut l’esprit qui l’emploie. […] Taine est une des plus fortes intelligences de ce temps ; aussi obtient-il de sa méthode des résultats considérables. […] Tout le monde de l’argent, banquiers, agents de change, courtiers, remisiers, spéculateurs, y est étudié avec méthode. […] Vous l’avez étudié dans des articles admirables de méthode et dont il fallait bien sentir la force.
Villard soutenait que la qualité du Français et sa supériorité sur tous les autres Européens, étant l’ordre, la méthode, l’économie, on ne savait pourquoi, dans tout l’univers, sa grande réputation était sa légèreté. […] Au fond j’aurais pu dire dans mon interview d’Huret : J’ai donné la formule complète du naturalisme dans Germinie Lacerteux, et les livres qui sont venus après, ont été faits absolument d’après la méthode enseignée par ce livre. […] Dubreuilh comptant les mille premiers mots de Manette Salomon, répartis en sept groupes : Êtres et Choses (substantifs et prénoms), Qualités (adjectifs qualificatifs), Déterminations, Actions, Modifications, Relations, Connexions, Interjections, et les rapprochant des premiers mille mots du Discours de la méthode, de Descartes, des premiers mille mots de l’Esprit des lois, de Montesquieu, des premiers mille mots de Télémaque, de Fénelon, etc., etc., me trouve beaucoup plus riche en Déterminations (adjectifs et articles) qu’en Connexions (les mots qui servent à lier les êtres et les choses) et déclarant que je suis l’écrivain qui s’éloigne le plus de Descartes, il me classe, en la haute et respectable compagnie de Bossuet et de Chateaubriand.
Il comprit ce que c’est que la vie d’une nation, l’âme de cet être collectif qui garde son unité à travers ses âges et sous ses continuels développements, la mission départie à chaque peuple en particulier sur la scène du monde ; que les institutions vraies sont filles du temps, qu’elles plongent dans les mœurs et les souvenirs comme un arbre en pleine terre ; que les constitutions rédigées d’après des théories plus ou moins savantes ne sont qu’une juxtaposition provisoire qui peut aider le corps social à refaire sa vie, mais qui n’a pas vie en soi ; qu’ainsi la Charte n’était, à proprement parler, qu’une formule pour dégager l’inconnue, une méthode pour résoudre le grand problème des institutions nouvelles, un appareil fixe sous lequel les os brisés et les chairs divisées auraient le temps de se rejoindre et de se raffermir. […] Ç’a été volontiers de tout temps mon habitude et ma méthode de critique : je cherchais à m’effacer, à m’oublier ; je n’étais plus chez moi, j’étais chez un autre pour une quinzaine, ou mieux, j’étais cet autre même et l’on m’aurait pu prendre pour son second.
Dans ses Onomatopées, dans sa Linguistique, dans ses Mélanges tirés d’une petite Bibliothèque, dans cette foule de petites dissertations fines, annexées comme des cachets précieux au Bulletin du Bibliophile 180, on le retrouve le même de manière et de méthode, si méthode il y a, d’érudition courante, rompue, variée, excursive.
Renart, insistant sur le cousinage : « Souviens-toi de Chanteclin, lui dit-il, le bon père qui t’engendra : Jamais Coq si bien ne chanta ; Telle voix eut et si clair ton Que d’une lieue l’entendait-on, Et chantait fort à longue haleine Les deux yeux clos et la voix saine ; D’une grand lieue on l’entendait Quand il chantait et refrainait. » Ce que Renart veut obtenir cette fois, c’est que le Coq ferme les deux yeux en chantant ; c’est, selon lui, la seule bonne méthode.
Je tâcherai de le faire ici, non pas en zigzag, mais avec suite et méthode, de manière à montrer à tous en quoi consistent l’innovation et l’espèce de découverte réelle du charmant artiste genevois.
Il est d’usage pendant dix ans de saigner dans une maladie ; ensuite on prend une autre méthode.
Vicq d’Azyr fut le grand promoteur d’une Société ou Académie de médecine sans préjugés, vraiment moderne d’esprit et de méthode, ouverte même aux plus récentes lumières, et prête à répondre aux consultations du gouvernement sur tous les objets et toutes les questions qui intéressent la santé publique.
Je suis déjà entièrement de votre avis sur ce que vous dites qu’il n’est pas possible que différents peuples se soient accordés dans les mêmes méthodes, les mêmes connaissances, les mêmes fables et les mêmes superstitions, si tout cela n’a pas été puisé chez une nation primitive qui a enseigné et égaré le reste de la terre.
Chacun a sa délicatesse d’amour-propre : la mienne va jusqu’à croire que de certaines gens ne peuvent pas même m’offenser. » Il pratiqua toujours cette méthode de se taire et de laisser dire les ennemis.
En se remettant à ce travail ancien et en reprenant les choses où il les avait laissées, à dater du xvie siècle, l’historien a un peu changé de méthode et d’allure.
. — Dès l’enfance, il parut si mal élevé qu’on crut que son gouverneur, le grand maréchal Brummer, Suédois de naissance, dès qu’il vit que le prince n’était point destiné au trône de Suède, mais à celui de Russie, changea de méthode et s’appliqua à lui gâter le cœur et l’esprit de propos délibéré : le maréchal en était bien innocent et n’en pouvait mais ; la nature de l’élève suffisait de reste à tous ses vices.
Comme on est homme pourtant, on a besoin de moyens artificiels et de méthode.
Je ne saurais me flatter de le suivre partout, de l’étudier avec méthode et de l’embrasser, comme on dit, tout entier.